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10. avril 2023

Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain >>> 2008-2023 crise financière permanente - CDS-CDO, CoCos-AT1, CumEx-CumCum, marchés de dérivés de crédits - Criminalité financière, shadow banking

Cette analyse linguistique est sous Word l'équivalent d'un mémoire de 88 pages avec une police de caractères de 12
Je vous ai évidemment écrit ce mémoire de 34.938 mots comme un linguiste atterré et non pas comme un conseiller en placements financiers

Finalisation du 5 mai 2023  -  Ce post contient 171 liens documentaires internes, externes, et officiels + 8 annexes   -   Optimisé écran 21/9 et affichage taille réelle sans zoom sous Firefox

L'Alsace a transmis le 20 avril 2023 au département de l'Hérault la Casserole Olympique, mais par Arrêté Préfectoral du 19 avril 2023 N°2023.04DS.0187, Article 3, alinéa 1 >>> 
  "Aux usagers de la voie publique est interdit l'usage de dispositifs sonores portatifs".    En clair... l'usage de casseroles. Si Macron était Dada ce serait drôle.

Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain.     
Dans ce mémoire je vous propose de nouveau mon travail herméneutique que je glisse cette fois
sur les narrations à lire et à entendre au sujet de " l'événement de crédit " qui secoue en même temps les USA, la Suisse et l'Europe.

Hans-Werner Sinn vom ifo-Institut scherzt über "Potentate" in "Zombie-Staaten" und verschweigt Shadow Banking und den massiven EZB bailout der too-big-to-fail Pleite-Banken seit 2008.
<<< Le 26 janvier 2021, j'avais écrit en allemand cette analyse dans l'esprit de mes cours en Master Grande École à l'EM-S / École de Management de Strasbourg.

Key Takeaway = 100% write-down of the AT1 hybrid instruments, the Swiss pattern   |   Les grandes banques, les plus petites banques, les BFI - Banques de Financement et d'Investissement, les assurances émettent des titres et obligations de dettes subordonnées, structurées, convertibles, conditionnelles, hybrides CoCos-AT1 pour donner une image renforcée de la structure de leur bilan, pour améliorer leur profil de crédit notamment vis-à-vis des agences de notation et des cotations boursières. Ces émissions laissent supposer une certaine grandeur de leurs Fonds propres réglementaires. Cette ingénierie financière, comptable et fiscale fait aussi partie du management des fonds d'investissements, spéculatifs et de pension, des entreprise de private equity, de capital-risque, des hedge fonds, des multinationales, des entreprises, des ETI - Entreprises de Taille Intermédiaire et des PME.

Crédit Suisse, la 2ème banque de la Suisse après UBS, avait émis 23 fois depuis 2016 des titres de dettes subordonnées Additional Tier 1 (AT1) encore appelés CoCos - Capital Convertible Contingent, pour rembourser à chaque fois par anticipation ses autres dettes hybrides. Ce genre de "Risk Management", qui n'a malheureusement rien d'entrepreneurial ni de soutien à l'économie ou de "stimulation des synergies" n'a qu'un seul objectif. Il faut forcer les États et les autorités publiques à convertir en dette publique les toxiques à risque des banques juste avant leur agonie ou après leur faillite. Et les marchés et autres observateurs, les régulateurs des marchés financiers, les superviseurs, le fisc ne cessaient de répéter depuis 2008 que "les subordonnées bancaires AT1-CoCos conservent un bon rapport rendement-risque". Pour propager le mensonge collectif, notre société n'a pas besoin de ChatGPT, son intelligence élémentaire est suffisante. Vous savez ce que signifie, pour un consommateur surendetté, le rachat et le regroupement de ses anciens crédits avec un nouveau rééchelonnement de remboursements: chute dans l'extrême pauvreté, faillite privée, violence sur ses proches, alcool. Les titres de dette AT1-CoCos, qui ont été créés dans le sillage de la crise financière de 2008 après l'effondrement des CDS/CDO, entrent dans le calcul des fonds propres d’une banque en visant à renforcer l'illusion d'un niveau de solvabilité préconisé par les nouvelles normes prudentielles Bâle III. Les CDS/CDO, les CoCos-AT1 sont des titres financiers négociables, interchangeables, fongibles et cotés en bourse. La faillite des AT1-CoCos de mars 2023 montre que les systèmes bancaires sont inventeurs-créateurs-émetteurs de ces titres structurés subordonnés et toxiques, puis ils en deviennent les dealers, et les fonds d'investissement et les particuliers achètent du AT1-CoCos comme le toxico va derrière la gare pour son fix. Cette illusion de la résilience sur la solvabilité n'a rien à voir avec l'illusion suprématiste du carré blanc sur fond blanc de Malévitch.    |    Assurantiel, prudentiel, to justify my greed !

Je pense que nous avons d'abord besoin d'une personne comme Manès Nadel, 15 ans, pour nous parler
   et pour nous rappeler qui nous sommes, et avant de commencer mon analyse je vous invite à vivre ces magnétos >>>
      
"C'est vous qui organisez le chaos": le coup de gueule au gouvernement de Manès Nadel et "La mobilisation chez les jeunes"

mises à jour du 6 et du 16 avril 2023: De nouvelles plaintes collectives sont déposées contre la Suisse et contre Crédit Suisse aux USA ou en Europe par des détenteurs d'obligations à risques et par des investisseurs qui accusent la banque de faux dans les titres, ses responsables ayant présenté de manière mensongère des données sur l’activité, l’exploitation et les perspectives du groupe. Mi-mars, plusieurs médias avaient déjà rapporté que Crédit Suisse est visé par une plainte d’un groupe d’actionnaires aux États-Unis pour les mêmes griefs. Le contrat de reprise de Crédit Suisse par UBS n'a pas encore été conclu et la fusion n'a pas encore été approuvée partout. La date de reprise officielle serait fixée au 30 juin 2023.

Le 06 VI 06, il y a bientôt 17 ans, j'ai mis mon site online avec ma ligne éditoriale de dénoncer la prédation sur nos économies nationales, régionales et globales opérée par la financiarisation passant uniquement et impérativement au haut de la pyramide par la titrisation et l'algorithme unique et universel du bricolage sur le marché des crédits qui se prétend "assurantiel prudentiel" dans la méga-bassine du risque, mais qui n'est que spéculation. Elle n'a qu'un objectif, l'enrichissement avec effet de levier de ceux qui ont la capacité d'investir à l'aveugle en misant sur des rendements à deux chiffres - voire jusqu'à 25% comme en 2008 avec la Deutsche Bank du plus grand criminel financier de tous les temps, Joe Ackermann - au détriment complet des circuits économiques de création de valeurs par le travail, la cohésion sociale, l'investissement productif et durable. Dans ma catégorie Économie de bulles, crises systémiques, subprime j'ai écrit 209 analyses. Vous en avez la liste au bas de chaque billet. Ceci est mon billet n° 701.

De 2008 à 2022, les sauvetages/bail-out/buyout sont toujours réalisés en affectant le plus possible le contribuable et l'économie réelle. Les gouvernants imposent sans en référer au Parlement, ni avec des salves de 49-3, le transfert sur la dette publique de milliers de milliards d'€ des pertes et dettes spéculatives des banques, des fonds spéculatifs, des gestionnaires d'actifs et des gestionnaires de fortune. La réforme des retraites Macron-BlackRock de 2019-2023, représentant soi-disant € 10 Milliards d'économies dans un système de cotisations excédentaire, est la continuité de cette politique de la haine de nos gouvernants face aux Petites Gens et aux "moins que rien, sans dents" pour citer Macron-Hollande. Depuis 2008, je n'ai jamais cessé de montrer que toutes les banques systémiques, universelles, les too-big-to-fail, sont restées sans discontinuité en faillite technique malgré plus de € 17.000 milliards de liquidités offerts gratuitement par la BCE aux banques, assurances et investisseurs institutionnels (les zin-zin) pour leurs racheter leurs toxiques pourris et irrécouvrables sans contrepartie, sans imposer contrôle et régulation des marchés financiers, sans imposer leur démantèlement et en prorogeant les normes prudentielles Bâle III depuis 2008 et les règles de résolution internationales des systèmes bancaires, financiers spéculatifs et d'investissement en faillite, tout en faisant raconter le contraire. Ce que les médias adorent répéter pour satisfaire à leurs donneurs d'ordre et à leurs actionnaires. Les règles internationales adoptées depuis 2008 ne sont que des parodies, et n'ont jamais donné aux États les moyens d'être en capacité d'assurer la stabilité du système. Depuis 2008, le moral hazard - l’aléa moral reste le principe dominant dans le secteur bancaire. Pour les médias français, le savoir est la chose à le moins partager, il leur faut le brouiller, et monter les groupes de gens les uns contre les autres, pour continuer à spéculer tranquille en les regardant depuis tout là haut tous se quereller, et bientôt se battre entre eux, accompagnés de l'orchestre des tirs de LBD et bientôt, après la dissolution du Parlement, avec une majorité élue de députés fascistes, canal historique + nouvelle tendance + imitateurs autorisés.

C'est le fascisme élégant just-in-time à la française. Au-dessus de la bagarre, il y a l'homme. Avec Macron, tout le monde est devenu conscient que le mensonge est sa matraque courante. Nous ne nous devons pas seulement de faire l'herméneutique des parlers de notre société mais nous nous devons aussi de faire une anthropologie de notre modèle d'existence. La méthode herméneutique consiste à mettre au jour le sens latent présent dans le récit en avançant par paliers successifs dans l'interprétation. Il s'agit de s'interroger sur la cohérence interne du texte, sur l'articulation entre les diverses expressions de manière à éclairer la logique interne du texte. L'anthropologie est une discipline, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques, anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, économiques, etc. L'anthropologue invite le lecteur à comprendre comment une recherche est imaginée, mise en place, suivie événement de crédit après événement de crédit, cela en se penchant sur les discussions et négociations engagées avec ses différents acteurs: financiers, bancaires, politiques, sociétaux, économiques, médiatiques, décideurs, dépositaires de l'autorité publique, détenteurs du "monopole légitime de la violence" financiariste et de l'Etat. Partant de là, sont alors progressivement interrogées des préoccupations qui sont finalement au cœur de la pratique de toute anthropologie: 1) la collaboration avec d'autres disciplines, 2) la négociation de sa place dans le " monde de l'intervention " - ici la Banque Centrale, le gouvernement, la Commission Européenne, la Finma, la BCE -, 3) la dimension scientifique de sa démarche, soucieuse de comprendre l'existant mais aussi d'agir sur lui. La spéculation, la cupidité, la disqualification du Travail, la destruction des Etats par les marchés, l'autocratie électorale, l'illibéralisme, l'étouffement de la démocratie, la tuberculose, le paludisme, tout comme les rapports à la maladie et les pratiques des soignants qui sont au cœur des recherches décryptées, permettent alors de dessiner une anthropologie critique des projets de recherche qui rend indissociable le regard sur l'autre (qu'il soit médecin, malade, décideur ou chercheur) et une attention à ses propres choix de chercheur (en matière de méthode, de cadrage, de fonds, d'objet et de terrain). C'est à cette tentation-là - difficile à atteindre, jamais définitivement acquise - que l'anthropologie d'un linguiste atterré est invitée à céder. Ici, j'ai parodié sans éroder Wikipedia.

Dès 2009, les législateurs avaient déjà préparé, l'afterwork, le beforework et l'après-crise et organisé encore mieux avec Solvency 2 la manière de cacher les risques pour que le cyclone spéculatif reprenne encore plus fort avec la garantie de la libre circulation des capitaux. Le short selling, la spéculation à la baisse de la vente à découvert, avait aussi été de nouveau autorisé après un court moment de suspension. Ces législateurs étaient poussés par le think-tank qui reprend les affaires du monde en main: ce think-tank inspiré par l'école autrichienne de Ludwig von Mises, professeur de Augustus von Hayek, qui explique que "nous ne pouvons plus garder nos acquis sociaux" et nos services publics, et qu'il faut encore plus réduire l'État. En 2023, Macron retarde d'un monde en étant le sous-produit zélé libertarien national-souverainiste de Ludwig von Mises et de Augustus von Hayek, et de l’École de Fribourg, de l’École de Chicago et du Consensus de Washington. Pourtant, de toute l'Histoire de l'Humanité, c'est l'État qui réalise depuis 2008 le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique avec l'argent magique de tous ses bail-out, ses plans de "sauvetage" des banques, des assurances et des autres départements financiers des groupes industriels comme par exemple PSA, Renault, GM, Chrysler, et Cerberus. Le think-tank néo-libertarien est alimenté par l'Internationale Goldman Sachs.

Avec plus de € 17.000 milliards de QE - Quantitative Easing, de Helicopter Money, catapultés de 2008 à 2021 avec plus d'une vingtaines de plans "Grosse Bertha" et "Bazooka", OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assistance... par la BCE en cadeaux pour sales et déloyaux services à tous ces zin-zin, se sont ajoutés au niveau de chaque État de l'UE les milliers de milliards d'€ offerts tout aussi criminellement à ces zin-zin par les banques nationales, et les gouvernements eux-mêmes, en contrepartie d'un désengagement universel des États dans leurs devoirs régaliens, donc en vidant, asséchant, détruisant tous les services publics et en les privatisant, une fois bien démolis, à un prix de vente voisin de zéro. Mais aussi en offrant aux entreprises des milliers de milliards de cadeaux fiscaux ( par exemple 1,3 milliard de crédit d'impôt pour Amazon), d'aides fiscales comme par exemple le stérile CICE - Crédit Impôt Compétitivité Emploi, et des abaissements ou des annulations des cotisations sociales pour les entreprises, des destructions des systèmes sociaux, des systèmes de retraite, des normes sociales, du Code du Travail comme avec Sarkozy-Hollande et les pires d'entre eux, Macron1 et Macron2, élus deux fois avec seulement 17% des voix des électeurs inscrits et par l'armée d'abstentionnistes. Comme pour Amazon qui a bénéficié d'un crédit d'impôts de 1,3 Milliards avec un Chiffre d'Affaire de + de 53 Milliards en Europe, il y a 1) l'optimisation financière dans laquelle le CFO - Chief Financial Officer crée artificiellement des pertes et des dépenses exceptionnelles, puis arrive 2) l'optimisation comptable dans laquelle on "maquille le bilan", et le tout est placé sous 3) l'optimisation fiscale/l'évasion fiscale institutionnelle. Des centaines de milliards échappent au fisc, des centaines de milliards de crédits d'impôts sortent du budget des Etats.

Mais bien sûr nous assistons à la nouvelle séquence de Macron-2 qui lance le 17 avril 2023 avec ses "100 jours" son x-ième "changement de méthode" accompagné cette fois de sa nouvelle devise ternaire "Travail, Ordre, Progrès"... pour flatter l'alma mater fasciste de Vichy "Travail, Famille, Patrie" cher à Maurras, Pétain en conformité avec l'appel au putsch du 21 avril 2021 des 21 généraux et des 1500 militaires. Le site officiel Public Sénat vient de publier une très impressionnante photo !!! Mais Bruno Le Maire, minsitre de l'économie et des finances de Macron, vient de faire une allocution pour canaliser sa haine contre les habitants de notre pays qui viennent de l'autre côté de la Méditerranée. Bruno Le Maire a parlé "des aides sociales qui partent au Maghreb" et son Darmanin, ministre de l'intérieur, toujours à l'affut de mettre en convergence les racismes franco-français, martèle que "la délinquance et la criminalité sont issues de l'immigration". Bien sûr tous les fascistes racistes (+de 42% d'électeurs votants dans notre pays au 2ème tour des P-2022) applaudissent. L'étude du CEPII - Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII) du 19 avril 2023 vient de prouver que les étrangers ne sont pas plus délinquants que nos indigènes de nationalité française. Le CEPII, dépendant directement de Matignon et de la 1ère ministre Borne, assure que « les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil ». Pour étayer ses propos, le CEPII dresse un état des lieux des travaux de la recherche sur le sujet, dans plusieurs pays. Le CEPII constate qu’« aucune étude ne trouve d’effet de l’immigration sur la délinquance » et que « le nombre de délits commis dans un pays n’augmente pas à la suite d’une vague migratoire ». Macron et ses boys ouvrent tout grand la fenêtre d'Overton pour le plus grand bonheur des fascistes français, canal historique, nouvelle tendance et imitateurs autorisés >>> La fenêtre d'Overton - Secteurs linguistiques en tension - Présentielles 2022 - Confirmation de l'Extrême resserrement à droite après 11 scrutins depuis 2017.

Revenons aux milliers de milliards de crédits d'impôts, d'aides fiscales perçus depuis 2008 par les multinationales, les entreprises et les banques. Prenons 2 exemples de zin-zin, mais du secteur industriel. En 2008, Peugeot ou Renault étaient des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile qui n'était plus qu'un alibis économique, comme pour DWS adossé sur Deutsche Bank. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault avaient titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) avaient exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'était aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et avait détourné dans la spéculation de CDS/CDO, de produits titrisés dérivés de crédits, les actifs gagnés avec la vente des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en était de même pour Renault. PSA et Renault, qui avaient perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation spéculative financières avaient reçu 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État français. C'est monstrueux, on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF, la Société de Financement de l'Économie en France, qui avait été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale de 2008. Cette mégalomanie spéculative financière du côté du secteur privé et cette mégalomanie des gouvernements de la soutenir quoi qu'il en coûte, et de transférer par la suite les pertes et les dettes privées vers la dette publique, est abominable. Le président français en poste avait annoncé qu'il donnait 9 milliards d'euros à Peugeot-Citroën et à Renault "à condition qu'ils ne délocalisent pas à l'Est". Deux jours après ces constructeurs automobiles annonçaient 7000 réductions de postes et la production de la Clio était délocalisée hors de notre pays.        |        Pix: cheminée inox, Presqu'île Malraux, Strasbourg.

Vous comprenez que je décris le monde comme un linguiste atterré qui s'attelle à faire de la phénoménologie active. Cet hystérique "ruissellement vers le bas" de "l'argent magique", ce déluge de ces dizaines de milliers d'€ de liquidités de la BCE, des banques centrales, des budgets de l’État, se fait évidemment sous la contrainte des critères de Maastricht, à savoir de la conditionnalité de la démonétisation salariale globale, de la désindexation globale des salaires du privé comme du public, de la Casse du Code du Travail, de la disqualification du Travailleur, de la structuration par ubérisation systémique du marché du travail, de la morcélisation du travail en petites tâches pour microworkers hébétés et tâcherons déconnectés et dépossédés du cognitif social; sans appartenance à un corps de Travailleurs (terminologie officielle des Communautés Européennes), pas de revendication syndicale. Mais, de l'autre côté, le corps constitué des actionnaires enregistre bien sûr les records historiques battus d'années en années du versement des dividendes. La France est championne d'Europe du versement des dividendes aux actionnaires, et de la défiscalisation des grandes entreprises et de celles du CAC-40. De 2019 à 2023 chaque record historique est plus élevé que le précédent, malgré le ralentissement et le lock-down du Covid et le retour de l'inflation galopante. Selon l'INSEE, 37% de l'inflation galopante actuelle depuis 2 ans sont dus à l'augmentation de la marge bénéficiaire et non pas à l'augmentation des coûts. Les PME et TPE sont taxées à 24%, les grandes entreprises et les multinationales sont taxées à 4%... ou à 0%, tout en touchant aides et subventions de l’État comme par exemple le CICE. Les grandes banques, fonds, zin-zin ne payent de toute façon plus d'impôt depuis 2008 et ont perçu plus de 17.000 milliards de l'UE, de la BCE, sans compter l'équivalent des QE - Quantitative Easings mais à chaque niveau des États nationaux. D'après la DARES - Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques, dépendant directement du Ministère du Travail, après 40 ans d'automatisation, de robotisation, de numérisation de l'économie, de l'industrie et des services, la pénibilité et les contraintes physiques au travail est passée de 12% à 34% des salariés et les contraintes psychiques sont passées de 6% à 35%. En France, 9 millions de personnes vivent en 2023 sous le seuil de grande pauvreté, dont  +1 million depuis le Covid-19. Et les salaires et leur indexation sont bloqués depuis 20 ans (moins 25% pour les profs / un prof commence à 125 € de plus que le Smic après 5 ans d'études).

Je vous invite à relire mon analyse du 3 mars 2012 >>> TSCG - Pacte Fiscal européen: la Règle d'Or pour tuer le Travailleur, casser le Code du Travail et organiser le dumping social. Ce déluge de liquidités orientés sur ces rachats des pertes et de dettes privées par les pouvoirs publics, la BCE, les Banques Centrales Nationales, s'est déversé sans contrepartie au niveau des banques, des assurances, des grands comptes, des investisseurs institutionnels publics et privés et sans contrôle et réglementation des marchés financiers, même si la Commission Européenne, le Conseil Européen, les gouvernements des États-Membres de l'UE et tous les médias ont raconté de manière sempiternelle exactement le contraire depuis 2008. Même la Commission Européenne s'est dispensée très officiellement le 24 octobre 2017 de réformer le système bancaire et financier >>> La Commission Européenne a enterré les propositions pour une Directive sur la Réforme de la Structure des Banques et du "too-big-to-fail" avec l'argument selon lequel "il n'est plus nécessaire de séparer les activités bancaires parce que les autres mesures ont régulé les marchés". Par contre, juste un mois plus tard, en novembre 2017, nos chefs de gouvernement, dont Macron bien sûr, ont poursuivi à leur manière avec une série de 49-3 la "réforme" du marché du travail et de l'emploi >>> Le dumping humain européen est renforcé avec le 1er Sommet social européen tenu depuis 20 ans. En août 2019, Macron avait tenté d'imposer Sylvie Goulard comme Commissaire Européen au Marché Intérieur, chargée de l'industrie et de la défense >>> Sylvie Goulard, Commissaire Européen de Macron, néo-libérale membre du lobby Bruegel, de EPFSF, du TPN, du G30, de EUROFI, du "fédéralisme assurantiel".

Ce déluge de liquidités orienté à sens unique par les pouvoirs publics, la BCE, les Banques Centrales Nationales, n'a donc engendré depuis 2008 qu'une nouvelle surmultiplication des investissements financiers strictement spéculatifs, une surchauffe continue sur les marchés boursiers, sur les marchés obligataires et financiers, et en plus grande partie sur les marchés OTC - Over The Counter, qui sont des marchés opaques de l'ombre du shadow banking, du dark pool, qui fonctionnent de gré à gré, de main à la main, entre inventeurs-émetteurs de ces produits financiers titrisés subordonnés qui finissent toujours par (re)devenir toxiques, pourris et irrécouvrables.

Pour ces marchés financiers, ce n'est pas grave depuis 2008, puisqu'en parallèle à ce déluge de rachats des pertes privées par les pouvoirs publics, les banques ne cessent pas de délocaliser régulièrement une partie de leurs cadavres dans leurs "entités de défaisance", leur bad bank, leurs "actifs cantonnés" dans les Paradis fiscaux, les Îles Caïmans, ou tout simplement dans la Tour de la Défense à Paris pour la Société Générale. Strictement chaque grande banque a une ou plusieurs bad banks depuis 2008.

Ce système de criminalité financière en bandes organisées et à ciel ouvert, et à découvert, plonge régulièrement les économies nationales dans un krach, une crise monétaire, une crise de crédits, une crise de l'Euro, en plus d'avoir organisé en amont une déprédation massive et collective des États, des Travailleurs, des populations, des services publics avec l'appui des gouvernants, et en France massivement avec Sarkozy-Hollande-Macron1-Macron2. Les électeurs inscrits de notre pays sont fan de continuité. Le taux directeur de la BCE ayant été pendant 10 ans à 0% ou inférieur à 0%, la spéculation avec emprunts à 0% a été surmultipliée pour tous les acteurs, même surendettés et/ou de mauvaise foi et sans fonds propres réglementaires. La hausse rapide du taux directeur depuis 2 ans, pour contrer l'inflation galopante, les poussent maintenant encore plus vite à la faillite dure ou simplement à la faillite technique.

Pour s'en dédouaner, les gouvernants, les médias, le mainstream, les influenceurs, les streamers font leur entourloupe en lançant contre les générations plus âgées le slogan "mais vous, vous les papy-boomers vous avez tout eu". Mes étudiants en Master Grande École de EM-Strasbourg, il y a déjà plus de 10 ans, me renvoyaient en cours ce slogan, et j'observe aujourd'hui dans mon entourage que les jeunes et les tous jeunes avalisent ce slogan dans le charme de leurs visibilités. Mais bien sûr ces générations vous lancent tout aussi vindicativement des "ah, moi, je suis apolitique", et d'autres sont même fiers de chaque fois dire "tous pourris, je ne vais pas voter", et bien-sûr aucun de ceux-ci n'est syndiqué du lycée à l'université et jusqu'au monde du travail.

J'ai même un voisin qui fait un M2 dans une école d'assurances et le sujet de son mémoire qu'il va présenter est... "Le risque assurantiel depuis les bolcheviks". Avec une telle fanfare il sera reconnu par ses pairs qui lui décerneront la plus haute des distinctions universitaires, le Summa Cum Laude. Son urgence à lui, c'est la critique des bolchéviks, il est jeune, poli, respectueux des gens qui l'entourent, mais son pacte existentiel est indemne d'autocritique; il veut bien sûr aller résider en Suisse faire sa carrière. Cette 2ème, mais définitive défaillance de Crédit Suisse du 15 mars 2023, après celle de la crise financière des crédits de 2008 ne passe pas dans sa contemplation conquérante et la contemporanéité du monde dans lequel il se projette et il veut s'investir à donfe. Le pauvre ne sait pas que même ToblerOne se délocalise en Slovaquie. Son hyperloop hell-vétique se passe de Cervin et de lumière. Que ce too-big-to-fail qu'est le Crédit Suisse, l'une des 30 plus grandes banques de la planète, les G-SIBs - Global Systemically Important Banks, ait été jeté dans les bras d'un autre encore plus too-big-to-fail suisse, la UBS, avec en mars 2023 le soutien de la BNS - Banque Nationale Suisse et les garanties financières publiques de CHF 200 milliards de l’État helvétique ne l'effleure pas. Ce n'est pas une onde de choc, il faut casser du bolchévik, c'est juteux pour un mémoire d'études d'Investment Banking assurantiel. Ça crache son cash. UBS était tout autant en faillite après l'année 2008. En mars 2023, UBS est moins en faillite technique que Crédit Suisse qui a disparu en moins d'une semaine. Pour rappel, toutes les banques systémiques de la planète - qui sont toujours en faillite technique depuis 2008 - sont des banques "universelles" qui mixent activité bancaire, investissement, gestion de l'épargne, assurance, banque commerciale et de détail et avec un levier d'endettement à 4 ou 5 chiffres! Vive le high yield! Ce n'est pas un hasard si Macron tente depuis 2017 d'imposer, en trichant avec les Articles de la Constitution à l'image de Viktor Orbán, sa réforme des retraites en voulant en plus transformer le système par répartition en un système par capitalisation afin d'offrir les 330 milliards de liquidités financières des caisses publiques des cotisations de retraites à des fonds de pensions et des gestionnaires d'actifs comme BlackRock. BlackRock est le plus grand gestionnaire d'actifs, de fortune et de patrimoine du monde. Macron veut privatiser les Caisses de retraite, la Sécurité Sociale, les Caisses d'Allocation chômage, l’État pour dégager le max de cash, de ressources financières, au profit des marchés financiers. En Allemagne les fonds de pension allemands sont actuellement dans un grave état, l'Allemagne ayant choisi il y a quelques années la retraite par capitalisation. En France, Macron court après ses donneurs d'ordre, les aspirateurs et foudroyeurs des biens sociaux privés et publics comme BlackRock, Uber, McKinsey etc, qui sont tous des gates que traine Macron, avec les Egypt Papers, etc.

Selon le FMI, 90% des flux financiers de la planète sont dus à la stricte spéculation financière. Make-the-money-move est la tarentelle des grands, de ceux qui savent. Par exemple, la masse capitalisée de Crédit Suisse représentait il y a une semaine en mars 2023 plus de 30% du PIB de la Suisse. En 2017 ce n'était que 11,9 %. Depuis 2008 je vous explique ce qu'est une bulle échoïque. Aujourd'hui nous en avons les chiffres. Ceci rappelle les faillites du Tigre Celtique, l'Irlande, et du Tigre de l'Atlantique, l'Islande, après l'année-Lehman 2008. Crédit Suisse court après sa faillite de 2008 à 2023 en triplant quasiment sa masse capitalisée pourrie. Toutes les banques systémiques ont fait pareil ou pire: Deutsche Bank, Société Générale, BNP Paribas, BPCE - Banque Populaire Caisse d’Épargne, JP Morgan Chanse, Citi - Citigroup, Wells Fargo, Bank of America, etc. Le 2ème krach du millénaire se rapproche, je le surveille depuis le 06 VI 06. La bulle spéculative échoïque a simplement été retravaillée en bulle structurelle grâce aux suffrages et à l'armée des abstentionnistes qui mettent en place les gouvernements qui réinventent les cadres législatifs et réglementaires pour encore plus cajoler la téléologie de la finance, qui prétend investir dans l'économie réelle.

Les too-big-to-fail, ce sont les Netflix de la spécule et les dealers de la propagande impitoyable des néolibéralisés. Abonne, consomme ou crève. Liberté, Égalité, Mortalité.

90% des flux financiers de la planète sont dus à la stricte spéculation financière. Mais le FMI - Fonds Monétaire International rappelle aussi que 50%, tendance gravement ascendante, de tous ces produits financiers sont en circulation dans le shadow banking des non-banques, des assurances, des fonds de pension, d'investissement, des hedge fonds, etc. Une concurrence déloyale, muselée et faussée est consubstantielle à nos économies globalisées et interconnectées. En effet, les banques sont soumises - en principe, sur le papier - aux normes prudentielles Bâle III et aux impératifs des autres règlementations et supervisions, et doivent détenir des fonds propres réglementaires pour déterminer leur solvabilité et leur résilience. Les non-banques ne sont pas soumises à Bâle III et à l'obligation de détenir des fonds propres réglementaires, tout en faisant commerce de la même pourriture que les banques et des mêmes régiments de cadavres exposés à différents degrés de putréfaction. Dans le shadow banking et les dark pools, la sauvagerie est x-fois plus violente que dans les systèmes bancaires déjà eux-mêmes fourvoyés dans leur casus belli permanent sur les marchés financiers mais sous le protectorat public et indéfectible des États. La Governance des non-banques est encore plus furieuse que celle des banques, mais comme pour les banques, leurs Senior Managers ne sont jamais poursuivis par la justice - sauf en Islande après 2008 - en cas de défaillance de leurs systèmes et pour les "événements de stress systémique" dont ils sont seuls responsables et en-dehors desquels ils ont incapables de ressortir. Ils reçoivent en plus une retraite "chapeau". Une retraite-chapeau est une retraite financée intégralement par l'entreprise qui est exonérée, actuellement en France, de cotisations sociales et de la CSG - Contribution Sociale Généralisée. Regardez ci-dessous le banner actuel du FMI et situez les bonhommes. Ce ne sont pas des chatbots. Il faut rendre au Travail ce qui est à l'humain.
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Revenons à la faillite de la banque systémique Crédit Suisse du 15 mars 2023. Il semble que la Finma - l'Autorité helvétique fédérale de surveillance des marchés financiers veuille tout de même de nouveau engager des poursuites contre Crédit Suisse comme en 2012. Elle promet de rendre ses conclusions... dans 1 an. La Finma supervise les activités des institutions financières et assure la protection des investisseurs, la stabilité du système financier suisse et la prévention de la criminalité financière.

Dans les trois § suivants je vous donne deux extraits d'une de mes analyses du 5 février 2012 qui mettent en lumière le fait que les pratiques criminelles financières et de fraudes fiscales qui constituent la majorité de l'activité des banques too-big-to-fail, n'ont jamais cessé depuis 2008 et se sont même gravement amplifiées, bulle échoïque oblige.      >>>     Le 5 février 2012 je vous avais exposé dans >>> Balkanisation de la Zone Euro - 2ème Carry Trade de la Bad Bank BCE, Ex-voto européen du Quantitative Easing, Cartel de l'Euribor comment la Finma allait poursuivre Crédit Suisse pour son activité criminelle de manipulation des cours du Libor au sein de ce qui avait été appelé "l'entente cartellaire entre les banques" >>> Le Libor, l’Euribor et le Tibor déterminent à quelle condition sont couplés des crédits à taux variable, des produits de taux, comme les swaps de taux d’intérêt, les opérations à terme sur taux d’intérêt, les comptes d’épargne et les emprunts hypothécaires, des contrats à terme, des options, des produits financiers dérivés. Le Libor - London Interbank Offered Rate détermine à lui seul $ 272.000 milliards de produits financiers, le PIB de l'EU étant de ~~ 14.5000 milliards. Le Libor sert aussi de référence pour le marché interbancaire japonais. L’Euribor est son équivalent dans la Zone Euro et la BCE l’utilise comme taux de référence. Le Libor, le Tibor et l’Euribor sont définis chaque jour pour des crédits à maturité d’un jour, d’une semaine à 12 mois. Le Libor est la référence pour des crédits libellés en $, en Yen, en £, en Franc Suisse, Couronne Suédoise, Couronne Danoise, en Dollar Canadien, en Dollar Australien, en Dollar Néozélandais. Ce sont les associations bancaires comme la Fédération Européenne des Banques - FEB/EBF, la British Banker's Association qui fixent les taux Tibor, Libor et Euribor. Pour l’Euribor la FEB fait quotidiennement un sondage auprès de 44 banques qui donnent leur sentiment au sujet du taux d’intérêt qu’une Primebank offre à une autre banque qu’elle place au niveau maximal de confiance. Le Libor est une moyenne réelle des taux d’intérêt pour lesquels 19 banques ont réussi à prêter des sommes à des banques jouissant des meilleures bonités et qui ne sont pas obligées de donner en garantie des actifs sous forme d’actions ou d’obligations. Ce sont donc des instituts privés, des traders, qui organisent le fixing d'un taux qui devient une référence officielle sur laquelle s'appuient les marchés et les Banques Centrales comme la BCE, la Fed' et les banques centrales nationales. Ce fixing intéresse tous types de professions, c'est pourquoi l'Union Européenne leur a créé dans toutes les langues de l'Union un site, euribor-rates.eu qui est une mine d'informations utiles. D'après ce fixing sont traités des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans.

Ceci démontre ici aussi que la monnaie n'est pas un service public même si par exemple les consommateurs croient que l'Euro appartient aux européens parce qu'ils voient en lui une charge pondérale et affective à caractère national. En Suisse, la Finma - l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, mène aussi de son côté son investigation.

Comme Macron avec sa seule casquette, le Conseil fédéral de la Suisse sait tout autant manipuler la Constitution Suisse selon le souhait des marchés financiers. Le rachat par UBS de Crédit Suisse n’a été possible que grâce à certaines innovations législatives, lesquelles ont été décidées et formalisées très rapidement en une petite semaine par voie d’Ordonnance du Conseil fédéral. Crédit Suisse fait partie des banques actives sur le plan international considérées comme étant d’importance systémique au sens de la Loi suisse sur les banques. Leur défaillance porterait gravement atteinte à l’économie et au système financier suisses. Pour cette raison, on dit que de telles banques sont « too big to fail ». Le Conseil fédéral suisse a donc agi en se fondant sur les articles 184 et 185 de la Constitution Suisse concernant la sauvegarde des intérêts du pays ainsi que la sécurité intérieure et extérieure du pays, dispositions qui l’autorisent à adopter des Ordonnances et à prendre les « décisions nécessaires » incontestables. En se basant sur la norme fondamentale du pays – la Constitution étant hiérarchiquement au-dessus des lois – ainsi que sur les législations sur les banques et les fusions, le gouvernement suisse a adopté avec le Droit d'Urgence une Ordonnance du 16 mars 2023 sur les prêts et garanties qui peuvent être accordés par la Confédération et la BNS - Banque Nationale Suisse à des banques d’importance systémique. Le 19 mars 2023, cette Ordonnance a été modifiée par le Conseil fédéral et un Article 10a a été introduit qui permet, pour les banques d’importance systémique, l’exécution de transactions relevant de la loi sur les fusions sans consultation ni décision de la part des Assemblées Générales des actionnaires des sociétés concernées, à condition que ces transactions s’effectuent avec l’accord de la Finma. Le Parlement suisse n'a pas non plus été consulté. Les Suisses qui adorent donc faire des votations pour tout et n'importe quoi, comme par exemple pour construire des tunnels matelassés à escargots sous les routes cantonales avant le prés de Madame Karl. Face à cette guillotine suisse de nature à inquiéter les investisseurs obligataires, les régulateurs de la Zone euro, de Grande-Bretagne, du Canada et de Singapour ont réaffirmé le maintien du mécanisme de cascade de pertes selon la hiérarchie de subordination en cas de Résolution, sans omettre de rappeler "le caractère essentiel des AT1 pour la structure de financement et des fonds propres réglementaires."

Crédit Suisse + UBS est maintenant un géant corrompu encore plus grand du too-big-to-fail avec une somme bilanaire de CHF 1500 milliards, ou bien € 1500 milliards. Soit 224 % supérieure au PIB de la Suisse qui est de 675 milliards. On se rapproche du ratio de l'Irlande et de l'Islande, en situation de banqueroute d'Etat en 2008. En Islande les Seniors Managers de ces banques sont en prison, c'est inédit et unique sur la planète. Pour le reste de la planète, les grandes banques, les moyennes et les petites sont toutes too-big-to-jail, trop grandes pour être jetées en prison. Collusion et prévarication, abus d'autorité, détournements de fonds publics, concussion sont les graves manquements des fonctionnaires, des hommes d'État aux devoirs de leur charge d'astreindre les autorités publiques et leurs administrations au contrôle et à la réglementation des marchés financiers et des systèmes bancaires. Le sauvetage public, lui-même criminel, vient donc de nouveau de se produire en Suisse la semaine dernière en mars 2023 avec Crédit Suisse ou aux USA avec la SVB - Silicon Valley Bank. Au lieu de laisser Crédit Suisse faire banqueroute ou de l'étatiser, les autorités gouvernementales helvétiques et la BNS - Banque Nationale Suisse la maintiennent au stade d'une faillite technique dissimulée et ont poussé Crédit Suisse dans les bras de UBS - Union des Banques Suisses avec les garanties financières publiques de CHF 109 milliards et en dépit de la très grande incertitude sur la future restructuration du groupe UBS avec dedans des vrais morceaux pourris de Crédit Suisse. Les énormes coûts de restructuration viendront, eux aussi, minorer la rentabilité du nouveau groupe UBS.      |     Pix ci-contre et plus bas: Grégory Orekhov, Парк Малевича - Parc Malévitch, Moscou    |    

Je ne cesse de scruter - depuis le jour de l'annonciation de cette nouvelle mort bancaire - la presse française, allemande, anglaise et suédoise. Tout le monde y pousse ses cris d'indignation et manifeste son étonnement circonspect, mais jamais au sujet de ces CHF 109 milliards de fonds de garantie mis à la disposition de UBS par la BNS - Banque Nationale Suisse (100 Mia) et par l'Etat Suisse (9 Mia), et dont une partie a déjà été utilisée par UBS pour couvrir ses frais engagés par le rachat de Crédit Suisse, tout simplement parce que UBS est elle-même un grand corps malade avec pronostic vital engagé en urgence absolue depuis 2008. Àwer, pschüttt, nix sàwe !

Si les plaintes collectives (Sammelklage - class action - actions de groupe) annoncées le 6 et le 16 avril 2023 parviennent à une condamnation, la Confédération suisse pourrait se voir forcée de sortir, en plus de ses CHF 9 Milliards déjà puisés dans son budget, environ CHF 8 milliards (valeur au 17 mars 2023) pour les verser en dédommagement aux détenteurs de ces CHF 16 Milliards en obligations CoCos-AT1 (valeur nominale) qu'elle a ordonné avec l'accord de la Finma à ramener à zéro (valeur de résolution). En ordonnant l'annulation des CoCos-AT1 de Crédit Suisse, la Confédération a surtout voulu 1) éviter l'effondrement de la Suisse comme place financière mondiale, et 2) forcer la main de UBS, elle même en faillite technique depuis 2008. La Confédération a voulu offrir à UBS le cadeau empoisonné à encore moins cher, ce qui s'était ajouté à la dépréciation vertigineuse du cours des actions de Crédit Suisse. Pour UBS c'était un deal quasiment gratuit... du moins tant que la comptabilité réelle, celle du jour, alourdie de la comptabilité-bis des bad-banks, des mauvais encours et du management frauduleux des seniors investment bankers ne sont pas connues. Par contre tout ce monde des commentateurs autorisés crie au scandale de voir tués ces 16 milliards d'obligations CoCos-AT1. Les CoCos-AT1 sont des dettes perpétuelles sans échéance jusqu'à l'échéance de la mort organisée avec le rituel totémique du grand sacrifié. La Finma a favorisé les actionnaires de Crédit Suisse au détriment des créanciers détenteurs de ses obligations CoCos-AT1. Une obligation est une dette de la banque, elle est pour la banque une obligation à la rembourser à celui qui lui a prêté des sous en échange d'un pourcentage annuel ou lors du remboursement. Une action est un titre de propriété de l'actionnaire qui la détient sur la banque. Un CoCo-AT1 est un hybride, une obligation que la banque va une fois, sans savoir quand ni à quelle hauteur, avec ou sans %, rembourser ou transformer en action.

Le coupon des obligations CoCos-AT1qui devait être plus cher a été réduit à zéro et la "carence de capital" de Crédit Suisse a été encore plus violemment remise au grand jour. C'est élégant de parler de "carence en capital" pour une société dont le passif dur ajouté au passif de ses bad banks dépasse l'actif depuis 2008. Cela fait croire qu'une carence alimentaire se compense avec une gélule. Uniquement dans des publications anglophones de JP Morgan Chase ou de Rothschild  Co j'ai trouvé des secteurs linguistiques en tension comme "shotgun wedding" et "insane UBS takeover" qui sont de violentes accusations tout autant contre UBS mais aussi contre la Finma - l'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, contre le Conseil fédéral - le gouvernement suisse, et contre le Conseil National - la chambre basse suisse. Ces trois autorités étatiques ont forcé à modifier pour la circonstance avec des Ordonnances la Constitution fédérale de la Confédération suisse, mais aussi à modifier, sur injonction, le statut juridique des CoCos-AT1 en ne respectant pas la hiérarchie de la subordination "Obligation > Action", ce qui correspond sur le papier à une énorme destruction de valeurs. Dans ce § j'ai tenté de capter tour à tour les champs émotionnels qui parcourent le langage des commentateurs au sujet de la destruction par voie d'autorité étatique des produits hybrides CoCos-AT1 qui étaient sensés témoigner de la garantie du niveau de résilience et de solvabilité de Crédit Suisse. Il a fallu que je me rende directement sur le site de la BRI - BIS / Banques des Règlements Internationaux et que je lise "Bâle III – définition des fonds propres : questions fréquemment posées" mis en ligne par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire: "la possibilité d'imposer des pertes aux investisseurs AT1 sur la base de la continuité de l'exploitation est un élément clé de l'approche réglementaire de Bâle mise en œuvre après la crise financière mondiale de 2008". Mettre en circulation des CoCos-AT1 est pour les banques comme se lancer en automobile sans utiliser le volant. A vélo on peut rouler sans tenir le guidon, mais nous actualisons toujours l'équilibre en temps réel et en toutes circonstances lors de la progression au milieu du décor.

Mon site RzM67 ne dépendant d'aucun donneur d'ordre, ni de donate, ni de suppléments au niveau social, convivial, ni de mimétisme comportemental, j'ai amplifié selon mon tempérament des panneaux d'analyse que j'ai trouvés sur le site S & P - Global Ratings, le site de Sandard & Poor's qui est l'une des quatre principales sociétés de notation financière de la planète. Les spéculateurs étaient de toute façon avertis du write down possible à 100% des CoCos-AT1 puisque les émetteurs de ces produits hybrides sont soumis à l'obligation de publication de leurs statuts juridiques (voir annexe n°5 ci-dessous). Il n'y a donc pas lieu de s'apitoyer sur le sort ni des investisseurs spéculateurs ni de la banque Crédit Suisse. Leur monde de la criminalité financière déprédatrice se célèbre maintenant avec leur lancement d'un nouveau paradigme mutualisé en guise de couverture synergièle: "Hybrides AT1 des banques européennes dans un monde post-Crédit Suisse". C'est imbécile, pour les AT1-CoCos, il n'y a pas une simagrée "post-Crédit Suisse", il suffisait de se conformer aux Recommandations Bâle III et aux processus législatifs et réglementaires nationaux et européens. Mais tous les systèmes étatiques nationaux, européens et américains développaient parallèlement leur énergie à les contourner, les ramollir, les édulcorer, les maquiller, les falsifier. Il faut rendre au langage ce qui est à l'humanité: sa pérennité durable non-conflictuelle. Cette illusion suprématiste [1] des marchés intouchables, dans le cadre du credo de la concurrence libre et non faussée dans une information pure et parfaite, était contreplaquée, pour la forme, par de nombreuses autorités de régulation et de résolution qui ont mis en place depuis 2018 des processus réglementaires et législatifs qui leur donnent une latitude considérable lorsqu'il s'agit d'imposer des pertes aux investisseurs CoCos-AT1 et qui permettent aux autorités d'agir rapidement lors d'une "crise émergente". Il n'y a donc pas lieu de s'émouvoir de la subite modification du 15 mars 2023 de la Constitution Suisse et de la décision de la Finma de casser les CoCos-AT1 de Crédit Suisse 24 heures avant sa faillite et sa cessation d'activités. Bon nombre de ces pouvoirs exigent qu'une autorité désigne une banque comme non viable ou comme approchant le Point de Non-Viabilité (PONV), ce qui déclenche un processus formel de résolution. Bien que la solution du Crédit Suisse, imposée 24 heures avant sa faillite, ne fasse pas partie d'une "résolution formelle", le Crédit Suisse est l'une des très nombreuses banques qui ont émis des AT1-CoCos dans le cadre de contrats qui permettent la conversion du capital ou qui ont des déclencheurs de dépréciation qui pourraient être déclenchés pendant que la banque est en activité. Les instruments AT1-CoCos de Crédit Suisse contenaient avec tous les éléments de langage appropriés un libellé légal qui indiquait clairement qu'un tel événement signifierait une dépréciation complète et permanente à zéro, et qu'aucune dépréciation partielle ou temporaire n'était possible. Avec les faillites simultanées en mars 2023 de SVB - Silicon Valley Bank, de First Republic Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank, de Crédit Suisse, les investisseurs drogués avec des AT1-CoCos se sont vus rappeler leur extrême vulnérabilité en cas de difficultés d'une banque et leur dépendance à l'égard des décisions prises par les régulateurs et les gouvernements. Greed, greed, greed.

Les deux agences de notation Moodys et S&P's - Standard & Poors qui ont leur siège aux USA se partagent 80% du chiffre d'affaire des services de notation autour de la planète et appartiennent en réalité au même groupe d'investisseurs: The Capital Group, et BlackRock, et Vanguard Group et une douzaine de hedge fonds et de groupes financiers dont Warren Buffet est aussi actionnaire. La notation des États souverains et des entreprises de la planète dépend donc d'un oligopole américain, pays dit de la libre-entreprise dont l'activité principale est de la museler au maximum et de la livrer à quelques spéculateurs initiés.

Les CoCos-AT1 sont des obligations mises sur le marché par les banques avec la conditionnalité de les convertir en actions dans un avenir sans en définir de date de maturité. Ceci est normal, puisque les CoCos-AT1 font partie des Fonds propres réglementaires des banques qui identifient et matérialisent, jusqu'à nouveau désordre, jusqu'à un nouveau viability-event, leur solvabilité et leur résilience. En cas de défaillance d'une banque, les CoCos-AT1 ne sont déclarées comme des pertes qu'après la dépréciation des actions, l'érosion du capital social. C'est toujours lors d'évènements fatals que l'on s'aperçoit que le capital social d'une banque n'a rien a voir avec sa capitalisation boursière. L'érosion de la capitalisation boursière des banques est un indicateur naturel anticipant le comportement des AT1-CoCos. Le capital social d'une banque n'est qu'un bout de papier avec une grosse signature dessus. Rien à voir avec l'emballage du fromage Munster qui a une signature AOC - Appellation d'Origine Contrôlée! L'émission de CoCos-AT1, pour satisfaire aux impératifs de Fonds propres réglementaires de Bâle III, n'est que de la diégétique, un processus de narratologie qui désigne quelque chose et/ou quelqu'un qui fait partie intégrante de l'action du récit: le senior manager et le mensonge qu'il émet pour assoir, assouvir et entretenir sa gloutonnerie face au yield, au rendement.      |       Assurantiel, prudentiel, synergiel, to justify my greed !     |      Sur le papier contractuel, les encours de dettes subordonnées AT1-CoCos auraient dus être essentiels pour protéger les dettes “seniors” de Crédit Suisse en cas de carence de capital. Les CoCos-AT1 ne sont que l'insigne du problème endémique récurrent du système bancaire basé sur la déprédation. Le buyout de Crédit Suisse par UBS a résolu - pour la 1ère fois sur la planète -  l'inverse du libellé contractuel accompagnant l'émission des CoCos-AT1. Le buyout a transformé la narratologie de l'illusion suprématiste des CoCos-AT1 en carré noir sur fond noir, ce qui a semé la panique au niveau mondial et entrainé une dépréciation maximale de ces produits financiers. Les 16 milliards des CoCos-AT1 de Crédit Suisse ont été transformés en 0 CHF. Les obligations CoCos-AT1 ont subitement rappelé à la face du monde qu'elles ne sont que des dettes à vocation de se muter en perte sèche tout en arborant l'illusion suprématiste du carré blanc sur fond blanc, de la virginité à ciel ouvert et à toute épreuve. L'invention-création et la mise sur les marchés financiers de myriades de nouveaux produits financiers dérivés titrisés structurés conditionnels convertibles avec des interminables hiérarchies de risques, de fraudes, de dissimulations sous d'infinies formes et désignations comme les CDS, CDO, CoCos-AT1, ou CumEx, CumCum, etc, constituent l'abus monopolistique des activités des banques too-big-to-fail, vivant sous le régime du proxénétisme aggravé des autorités publiques, étatiques, européennes et de la BCE. Pour consolider l'entêtement spéculatif des systèmes bancaires, le discours spontané qui a surgi depuis ce 15 mars 2023 est "qu'il est actuellement impossible de trouver un substitut aux AT1-CoCos qui permette d’améliorer la solvabilité des banques sans hypothéquer leur faculté à distribuer du crédit à l’économie réelle." C'est idiot, il suffit 1) de commencer à être conforme aux recommandations Bâle III qui exigent au minimum 9% de Fonds propres réglementaires pour les banques systémiques et pour les plus petites, et 2) de stopper la déprédation de l'économie réelle par la spéculation financière hors sol. C'est aussi simple que cela. Ceci ne nous dirigera pas du tout vers la "décroissance", mais nous mènera vers la croissance raisonnée et ordonnée. Vous l'avez compris, les néolibéralisés font selon leurs affinités électives du mot "décroissance" une boîte de Pandore et vous plaque votre nez dedans pour vous étouffer. Le long terme n'existe pas dans leur atmosphère. Sur un site d'investissement conseil j'ai lu >>> "Si les régulateurs ou les investisseurs devaient exiger des banques qu'elles renoncent à cette partie de leur structure de capital, elles devraient alors la remplacer par des fonds propres ordinaires (actions ordinaires qualifiées de Common Equity Tier 1), dont le coût du capital est actuellement estimé à environ 15 à 16%. Cela ne serait ni efficace ni rentable." C'est vrai, le vol à l'échelle humaine par le Greed, greed, greed perdrait en rentabilité et nous pourrions investir dans le durable, l'éco- et le socio-compatible.

Sur le site BCE - Banque Centrale Européenne / Supervision Bancaire, j'ai trouvé le Communiqué de Presse du 8 février 2023 intitulé "La BCE maintient les exigences de fonds propres à un niveau stable en 2023, alors que les banques restent résilientes". Le titre du long Communiqué de la BCE affiche une réjouissance quasi-pascale qui expose des pourcentages pondérés du taux des fonds propres réglementaires des banques, mais il tente, avec deux petits paragraphes, de reléguer à l'épiphénomène la gouvernance dévoyée des banques: "Les constats relatifs à la gouvernance interne font apparaître des préoccupations concernant l’efficacité et la composition des organes de gestion, leur aptitude collective et leur rôle de surveillance. Les principales inquiétudes dans le domaine de la gestion des risques ont trait au manque de clarté des banques au sujet de leur appétence pour le risque et à l’inadéquation de leurs pratiques d’évaluation et de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. La BCE a aussi observé que de nombreuses banques allouent des ressources insuffisantes à leurs fonctions de contrôle (gestion des risques, conformité et audit interne). Dans le même temps, de nombreuses banques ne sont pas parvenues à améliorer suffisamment leurs capacités d’agrégation des données sur les risques et de déclaration. Cela a eu un effet négatif sur la qualité des données et la capacité des banques à produire des rapports non standardisés. De nombreux paysages informatiques demeurent fragmentés et non harmonisés, ce qui entrave l’agrégation des données et la déclaration." En un mot, les banques ne font toujours pas en 2023 leur job de gestion et de contrôle de leur solvabilité 15 ans après le krach de 2008, ne savent pas ce qui bouillonne dans leur inferno comptable, mais elles "restent" résilientes en 2023, et, à l'appui de ces amalgames non standardisés de données tronquées et faussées, de maquillages de bilans et de falsifications comptables elles "rassurent" les marchés. La crise généralisé des CoCos-AT1, le 1er des 3 piliers des fonds propres réglementraitres, surtout en Europe avec Deutsche Bank, Société Générale, Natixis, etc vient juste de prouver début mars 2023 le contraire de ladite "résilience" même pas 1 mois après ce Communiqué psychotrope de BCE - Supervision Bancaire. L'illusion informatiste, managériste, fiscaliste et comptable de l'évaluation des fonds propres ne dépasse pas le degré zéro de la réglementation bancaire. Les banques ne font pas leur job de gestion et de contrôle, d'analyse prévisionnelle et communiquent depuis le 15 mars 2023 sur le fait qu'il "est actuellement impossible de trouver un substitut aux AT1 qui permette d’améliorer la solvabilité des banques sans hypothéquer leur faculté à distribuer du crédit à l’économie réelle." En plus simple, les banques ne veulent toujours pas augmenter leurs fonds propres réglementaires conformément aux recommandations Bâle III et travailler pour l'économie réelle. Elles gâchent 90% de leurs moyens dans les flux financiers spéculatifs hors-sol. Si ces 90% étaient investis pour notre planète et l'humain qui l'habite, Greta Thunberg ne serait jamais arrivée sur terre, ni Manès Nadel. Assurantiel, prudentiel, synergiel, to justify my greed, greed, greed. Regarder pas plus loin que le bout de son nez tue la vision d'ensemble. La moitié des Terriens sera myope en 2050. Les occulistes s'accordent sur le fait que la myopie est favorisée par l'augmentation du temps passé en intérieur, le manque d'exposition à la lumière naturelle ou encore une sollicitation excessive de la vision de près.

Les fonds réglementaires propres des banques sont composés de CoCos-AT1. Avec la mise en bière de Crédit Suisse et une liturgie mortuaire passe-partout nous comprenons qu'ils ont vocation à être "incontournables". Mais, pour rappel, chaque banque doit disposer d’un stock de dettes AT1 égal à 1,5 % de ses actifs pondérés par les risques. Les Risk-Weighted Assets - RWAs, ou actifs à risques pondérés, correspondent au montant minimum de capital requis au sein d'une banque ou d'autres institutions financières en fonction de leur niveau de risque. Ce montant se calcule sur la base d'un pourcentage des actifs, pondérés par le risque. La force de la pondération semble être incommensurable chez les Seniors Managers des banques. Il faut pondérer, pondérer, pondérer et s'en fichtre des 9% recommandés par Bâle III. Plus bas je vous dresse l'inventaire complet des prises de risque frauduleuses et criminelles de Crédit Suisse et l'historique de ses scandales depuis 2008. Il semblerait que seule HSBC la dépasse sur la planète (HSBC, groupe britannique: Hong Kong & Shanghai Banking Corporation; chinois traditionnel: 香港上海滙豐銀行 ; chinois simplifié: 香港上海汇丰银行 ). HSBC venait chercher mes étudiants à l'EM-Strasbourg jusque dans les WC avec le PQ sur un plateau d'argent. Dans l'oeil du typhon bancaire, il est superfétatoire d'évoquer la hiérarchie du risque, parce qu'un système assurantiel prudentiel de toute couverture de risque coûte de l'argent et réduit le rendement financier des banques. Dans une rationalité moralisatrice, durable, de développement humain - on voit plus haut que j'ai participé à vélo en novembre 2019 à Stockholm à une manifestation de FFF - Fridays For Future devant le Sveriges Riksdag / Parlement suédois - tout le monde est capable de comprendre que les coûts des couvertures du risque ne sont pas une charge, pas une une cotisation, pas un prélèvement, mais un investissement pour l'équilibre, la santé, la pérennité des systèmes qui mettent à disposition des liquidités et des forces pour le développement humain et sa conservation. Vous l'avez compris, les banques détestent leur job initial de financer au mieux l'économie réelle pour le bien, le bien durable de tous. La scansion spéculative des banques correspond à la jubilescence du make-the-money-move... and let the people die. A ceci j'opposerai toujours - till mitt sista andetag - jusqu'à mon dernier souffle comme le dit la Nobel française de littérature, Annie Ernaux - que de 54 à 71% des électeurs inscrits ont snobé 15 fois les urnes aux P&L 2017, le 26 mai 2019, en 2020, en 2021, aux P&L 2022. La responsabilité originelle du fracas humain revient aux électeurs inscrits. Les élécteurs inscrits sont les 1ers responsables. C'est facile de rester en capacité de se débriefer soi-même, les alternatives démocratiques et parlementaires et pour une VIème République existent. C'est drôle, j'ai cherché RWAS sur Wiki et j'ai trouvé: "RWAS, Reducing Wild-Animal Suffering. La souffrance des animaux sauvages est la souffrance vécue par les animaux non humains dans la nature par des causes telles que les maladies, les parasites, les blessures, la famine, les catastrophes naturelles, et la prédation. Certains penseurs se sont demandés si nous devrions accepter les torts subis par les animaux sauvages ou tenter d'agir pour les prévenir. Le fondement moral pour les interventions visant à réduire la souffrance des animaux sauvages peut être basé sur le concept de droits ou sur celui de bien-être. Du point de vue de la théorie des droits, si les animaux ont un droit à la vie ou à l'intégrité physique, l'intervention pourrait être nécessaire pour empêcher que ces droits soient violés par d'autres animaux. Du point de vue de la théorie du bien-être, un devoir d'intervenir peut être établi s'il est possible de prévenir une portion de la souffrance sans en causer davantage. Les défenseurs de l'intervention dans la nature soutiennent que la non-intervention est incohérente avec chacune de ces approches."

L'intervention de la Finma, de la Banque Nationale Suisse et de l'Etat suisse pour organiser un sauvetage factice de Crédit Suisse, de l'animal sauvage non humain, ne convainc pas les marchés financiers. Le cours de l'action de UBS a aussi gravement chuté depuis une semaine... comme pour la Deutsche Bank avec moins 35%, bien sûr. L'exemple d'UBS reste instructif. Si les cours des CoCos-AT1 baissent, la résilience des banques baisse. Avant la crise financière des années 2007 à 2009, l'UBS était considérée dans le secteur comme l'une des meilleures banques du monde, sa réputation étant juste surpassée par celle de JP Morgan Chase ou de Goldman Sachs. Peu de temps après, l'UBS était au bord de l'effondrement et son sauvetage avait nécessité une aide gigantesque de l'État suisse. UBS s'est depuis effectivement mieux relevée que Crédit Suisse, sans connaitre le bilan des deux banques.

Après ce naufrage définitif en un éclair de Crédit Suisse en mars 2023, les langues se délient: "pour toute personne un tant soit peu avertie, les faiblesses flagrantes d'un Crédit Suisse tout simplement mal géré étaient visibles depuis longtemps, même si les chiffres clés pertinents et du bilan comptable pour l'évaluation par les autorités de surveillance, Finma et Comco, semblaient acceptables sur le papier." Je vous l'ai exprimé plus haut, il ne faut pas confondre capital social, les actions émises et détenues, et capitalisation boursière, la valeur à un temps-x de ces actions. La volatilité peut devenir effrayante et mettre à jour des comorbidités structurelles à caractère létal, mais mises sous le boisseau par les seniors managers des deux banques UBS et CR. La réalité est pire. Crédit Suisse passait il y a encore 2 semaines pour être une banque surcapitalisée alors qu'elle s'enfonçait depuis 2008 de plus en plus dans sa faillite technique, même en sortant de sa comptabilité la génération spontanée de ses cadavres pour les cantonner, les défaire dans sa bad bank. Crédit Suisse et Deutsche Bank laissaient même entendre une possible fusion entre elles, ce qui n'avait jamais empêché l'évolution des cours des actions à long terme vers un déclin simultané. J'ai aussi lu aujourd'hui dans La Tribune de Genève des propos plus énervés: "En se déclarant prêt à mettre sur la table plus de 200 milliards pour sauver la fusion Crédit Suisse-UBS, que davantage de vigilance de la part de la FINMA, depuis des mois et même des années, aurait sans doute permis d'éviter, mais il aurait fallu pour cela qu'elle joue son rôle régulateur, au lieu de céder devant des lobbies prédateurs, repus d'incompétence et d'arrogance. On constate que de telles instances, plutôt que d'œuvrer en vue du bien public, cherchent prioritairement à satisfaire la cupidité de quelques-uns, à se mettre au service d'une minorité privilégiée trop influente grâce à ses puissants lobbies." La Tribune de Genève n'est pas non plus bolchévik.

Le 31 décembre 2009 je vous avais traduit le rapport de Ralph Nader: "Sold Out: How Wall Street and Washington Betrayed AmericaLiquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique". Observons le comportement de la Finma suisse, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, au regard des 12 décisions majeures qui avaient conduit aux USA au cataclysme financier de l'année-Lehman 2008 et rappelons-nous que la "monnaie politique" du secteur financier et les 3000 lobbyistes avaient dicté la politique financière de Washington >>>

>>>  La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  3. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  4. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'auto-régulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque [ ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS ]
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises. <<<

La "monnaie politique" du secteur financier, les 3000 lobbyistes, Goldman Sachs avaient dicté la politique de Washington en matière d'industrie financière: le 25 février 2010, Christopher Dodd a réussi à pousser le Sénat US à bloquer la Volcker Rule, la réforme d'Obama, qui devait interdire les banques de dépôts d'avoir des activités de spéculation sur les fonds propres. Obama avait en vain tenté de ramener la Loi Glass Steagall, abrogée par Clinton pour interdire à nouveau, avec la Volcker Rule, les banques universelles en leur imposant à nouveau le démantèlement des activités bancaires, à savoir dépôt, investissement, assurance. Dodd fanfaronnait dans tous les médias en déclarant que  "le travail de lobby pour garantir la concurrence libre et non faussée auprès des 'Nouveaux Démocrates' a été couronné de succès". Clinton est à l'origine de la totale libéralisation des marchés financiers.

La faillite spontanée en mars 2023 de la banque régionale SVB - Silicon Valley Bank n'étonne pas au regard de l’allègement des mesures de régulation pour les banques moyennes américaines mises en place par Trump, imité sur toute la planète.

Les petites banques ne sont plus non plus soumises aux stress tests qui auraient pourtant révélé leurs problèmes structurels. Plus bas nous verrons pour la banque systémique Crédit Suisse que le régulateur suisse ne soumet plus ses banques des plus petites aux plus grandes au stress test et qu'il publie des papiers de plaisance très arrangeants qui sont des falsifications publiques de connivence. Juste avant sa faillite ultime Crédit Suisse ou Silicon Valley Bank satisfaisait à tous les critères les plus actuels des ratios prudentiels et assurantiels de résilience, mais... Mais les États-Unis et l’UE avaient adopté sous Trump des exemptions substantielles au dispositif Bâle III convenu au niveau international en 2019. 1) Aux États-Unis, Bâle III ne s’applique pas aux banques de petite et moyenne taille, la loi votée en 2018 par le Congrès relève le seuil prudentiel des banques de $ 50 à $ 250 milliards. 2) L’UE a adopté en 2021 le "Paquet Bancaire" qui s’applique à la fois aux grandes et petites banques, mais les exigences de fonds propres sont même significativement inférieures à celles envisagées par le dispositif de Bâle III !

La Commission Européenne de Ursula von der Leyen affirme: "Le Paquet bancaire vise à finaliser la mise en œuvre du dispositif de Bâle III, et à renforcer la supervision du système bancaire" mais les retards dans la mise en œuvre de certaines mesures fondamentales "to bolster big banks taken after the 2008 crisis", en particulier le “Plancher de capital” (Output floor), risquent de nuire à la concurrence entre petites et grandes banques et à la stabilité financière au sein de l’UE. Mais la Commission Européenne a décidé de ne pas adopter d’exigences de fonds propres au titre du “Premier pilier - Pilier 1 - Tier 1  - T1” pour s’attaquer aux risques systémiques. La Commission Européenne a insisté pour que les autorités de surveillance et les banques effectuent régulièrement des tests de résistance/résilience et elle a en même temps affirmé que "les limites méthodologiques pouvaient nuire à l’utilité de comprendre la nécessité d’adopter des politiques prudentielles ciblées et, par conséquent, de calibrer les éventuels instruments prudentiels". La Commission Européenne se fixe ainsi l’objectif contradictoire de "renforcer la résilience", sans augmenter de manière significative les exigences de Fonds Propres.

Nous sommes tous témoins, au moins depuis la révocation du NON-NO-NEJ en 2005 contre le TCE -Traité Constitutionnel Européen, de la mise en scène démocratique hallucinogène de la "concurrence libre et non-faussée dans un système d'information pure et parfaite". Voir mon analyse du 29 juin 2006: Putsch UMP/UDF à Strasbourg: les eurodéputés français annulent le NON du Référendum du 29 mai 2005. Les produits financiers titrisés, structurés, subordonnés CoCos-AT1, encore appelés Obligations Convertibles Conditionnelles assorties d’un seuil de déclenchement Contractuel lié au ratio d’adéquation des fonds propres de l’émetteur, sont des injections d'héroïne pure dans la comptabilité des banques et des systèmes financiers destinés à établir le Pilier 1 - Tier 1, c'est à dire le 1er étage des Fonds propres réglementaires qui devraient donner une illusoire idée de la capacité de résilience des banques. Les CoCos-AT1 sont sur les marchés financiers les obligations les plus risquées qui existent et dont la volatilité dépend tout autant de facteurs exogènes de l'économie. Et c'est à ces produits financiers que l'on affecte la fonction d'épaissir le coussin des Fonds propres réglementaires d'une banque pour lui donner une image de sa haute résilience. CoCos-AT1 est le nouvel insigne apophantique des organisateurs de notre société moderne, enfin jusqu'à la faillite le 15 mars 2023 de Crédit Suisse adossée au nouveau game changer de l'afterwork post-Crédit Suisse. Des CDS/CDO aux CoCos-AT1, le seul art à même de rendre manifeste la société moderne et de faire que pour nous, hommes, il y a un monde auquel la pratique artistique de l'ingénierie financière est l'origine même de l'humanité.

En cas de défaillance, les banques doivent d'abord puiser dans ce Pilier 1. Autrement dit les CoCos-AT1 sont des produits financiers à vocation d'être non-remboursables. Ceci prouve qu'au lieu de garder un fonds d'actifs réels pour renforcer le bilan, les banques ont, comme pour les CDS/CDO, externalisé leur propre risque sur les marchés financiers en inventant-créant-émettant de nouveaux produits financiers. Et en fin de vie, les banques re-externalisent encore une fois ces CoCos-AT1 en en faisant des mix de CDS, si elles en ont encore le temps. Crédit Suisse n'a plus eu le temps de se refinancer avec des CDS - Crédit Default Swap, ces instruments financiers censés "vraiment" protéger en cas de faillite. Leur coût était poches du stade de détresse; à plus de 870 points le risque de défaut était à plus de 60 %. À 1 000 points, le monde financier considère que c’est fini. Klappe zu, Affe tot. Shut the lid, monkey dead. Cette subite contagion baissière s’est étendue à toutes les grandes banques européennes. Toutes ont dévissé en quelques heures, l'événement a fait couler les actions et plus de 60 milliards d’euros se sont volatilisés. L’action BNP Paribas, a dû être suspendue à un moment tant les ventes étaient fortes et a perdu 9,7 %. Le cours de la Société Générale a plongé de 11,8 %, celui du Crédit Agricole de 5,8 %. La Deutsche Bank a chuté de 9,3 %, UniCredit de 9 %, Santander de 6,2 %. L’indice des valeurs bancaires européennes était en chute de plus de 16 % par rapport à la semaine précédent la faillite de la SVB. La crise traversée depuis mars 2023 par le secteur bancaire avec les CoCos-AT1, qui sont des dettes super-subordonnées dans la structure du passif d'une banque, a fortement ébranlé la confiance des investisseurs vis-à-vis de cette classe de produits financiers pourtant créée pour aider les banques à faire face à des problématiques de solvabilité ou de liquidité avec la prestidigitation du gonflement des Fonds propres réglementaires. Il y a 2 ans le gestionnaire de portefeuille senior de Crédit Suisse publiait sur la page du Support Marketing du site de sa banque: "Les CoCo se sont depuis imposées comme une composante à  part entière des réformes réglementaires successives qui ont permis d’améliorer significativement le profil de risque des banques en renforçant considérablement leurs ratios d’adéquation des fonds propres et en réduisant la volatilité inhérente de leur capital. Le marché des CoCo pèse actuellement 200 mia EUR". Sois apophantique ou casse-toi, ce n'était qu'une "hémorragie boursière". Un petite perfusion? A emporter ou à consommer sur place?

L’accord international de 2019 sur la finalisation du dispositif de Bâle III prévoyait une mise en œuvre complète pour 2028, donc... 20 ans après 2008, après le début de la crise financière mondiale. La Commission Européenne propose depuis 2021 d’accorder aux banques européennes un délai supplémentaire de 2 à 4 ans pour mettre en œuvre la mesure du Plancher de fonds propres réglementaires, indispensable pour garantir la stabilité financière et les conditions de concurrence équitable entre les petites et les grandes banques.

Avec les lock-down du Covid 19, la guerre en Ukraine, et bientôt à Taïwan [2] , l'inflation galopante, les incertitudes macroéconomiques croissantes, la planète qui éclate, ces retards sont un marathon collectif vers la mort, un dead run, en reportant les risques bancaires, spéculatifs sur les citoyens et en encourageant les instances de contrôle et de régulation des marchés financiers à également abaisser leurs exigences.

Il y a encore pire à vous annoncer. La Commission Européenne propose effectivement d’introduire le Plancher de capital à partir de 2025... mais en accordant une période de transition jusqu'en 2030. Cela est totalement contraire au dispositif de Bâle III, qui prévoit l’adoption complète du plancher de capital d’ici à 2028. Pour certaines catégories de risques, la proposition de la Commission Européenne prévoit des périodes de mise en œuvre progressive encore plus longues, allant jusqu'en 2032.

Dans un monde en pleine mutation climatique et géopolitique, où les risques macroéconomiques exogènes ne cessent de se multiplier et de s'amplifier, cela est criminel. La "monnaie politique" des dispositions du texte du Paquet Bancaire de la Commission Européenne veut, quoi qu'il nous en coûte, à nous, rassurer les banques en fermant l'oeil sur leur risque endogène de leur management boostant à outrance leur course au rendement immédiat à très court terme plutôt que d’améliorer leur surveillance en limitant le pouvoir discrétionnaire des autorités de surveillance d’imposer des Exigences de fonds propres, de Plancher de capital et des amortisseurs de choc pour les risques systémiques exogènes.

Le Paquet Bancaire européen impose à toutes les banques européennes, de la plus petite à la banque systémique, des normes et des exigences prudentielles face aux réserves réglementaires sur fonds propres. Les Recommandations Bâle III ne visent que les banques systémiques en les suppliant d'avoir des fonds propres réglementaires à hauteur. de 9%... qui ne sont de toute façon pas, et de très loin, atteints. En 2023, On tourne autour de 4 à 5%, ce qui est un progrès considérables puisque Bâle II recommandait 1 à 2%. Mais malheureusement pour la résilience et la solvabilité des banques européennes, le Paquet Bancaire européen n'attend qu'un niveau global de capitalisation, ou bien le output floor, ou encore le plancher de fonds propres réglementaires, le ratio de solvabilité sur fonds propres de base, qui est largement en dessous des 9% des Recommandations Bâle III. En effet, la Commission de Bruxelles argumente qu'il est nécessaire de répondre "aux spécificités de l'économie de l'UE". Il existe depuis l'année-Lehman 2008 d'énormes débats, dictés et pilotés par les lobbys bien sûr, au sujet de ce qui est à entendre par "fonds propres de base", par la méthode de pondération des actifs, par l'empilement des piliers des types d'actifs de réserves, et par ces "spécificités européennes". Toute cette glossolalie pour noyer le poisson et toujours et encore pour sponsoriser depuis les autorités publiques la spéculation financière, et donc le banking, le shadow banking et le dark pool.

Chaque système bancaire a son secret de fabrique, son ingénierie financière avec laquelle il échafaude ses pondérations pour évaluer-cacher son risque et répandre son information occultée et imparfaite dans le régime de la concurrence canalisée et dévoyée. Si vous vous souvenez, dans les années qui suivirent 2008, n'importe qui dans la rue et dans les chaumières connaissait la signification du terme "stress test" qui était dans toutes les bouches et sous toutes les plumes des médias. La bolomancie Bolloré-Lagardère-Niels-Kretinsky n'y faisait pas des tirs de barrage, bien au contraire. Il leur fallait canaliser les inspirations des gens, isolés ou en foule. Même en amitié ou dans les familles, tout le monde soumettait ses proches, ses conjoints, sa meuf, son mec, au stress test. Les rituels sociétaux et médiatiques de l'engagement de la réalisation du stress-test à venir, de la réalisation du stress-test en cours, de l'annonciation d'un constat amiable à présomption d'innocence, du soulagement de la déclaration lumineuse de la bonne santé dénuée de toute comorbidité, permettaient de manière cyclique d'assourdir vigilance et conscience. Les fanfares du stress test étaient comme un téléthon à répétition. Pour UBS + Crédit Suisse, il y a une absence totale de résilience, et il ne vous étonnera pas qu'un stress-test récent n'existe pas pour UBS ou Crédit Suisse, et qu'il n'y aura pas à attendre de stress test de UBS + Crédit Suisse fusionnés, comme par exemple pour Société Générale, BNP Paribas, Deutsche Bank etc.

Les derniers stress-test remontent à... plus ou moins 10 ans. Autant que je me souvienne, les derniers stress-tests, bien sûr publiés sans signalements particuliers, sont de 2014. Par contre les médias ont agité la planète encore longtemps après avec les noms de Madoff et de sa "pyramide Ponzi", mais aussi d'employés de banques choisis au doigt mouillé comme Abodoli ou Kerviel qui avaient joué en fin de compte un rôle mineur par rapport à la criminalité financière planétaire de toutes ces banques universelles too-big-to-fail et même plus petites. La Société Générale avait préféré faire des procès contre son employé Kerviel, UBS avait préféré faire des procès contre son employé Abodoli, en faisant croire que la direction de la banque, les Senior Managers, n'étaient pas au courant. Oups! Aujourd'hui, le 2 avril 2023, la Tribune de Genève publie de nouveau un article racoleur titré >>> "La saga de l’arnaque Madoff ressurgit en Suisse." Mon analyse très documentée du 3 novembre 2014 >>> La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA.

Il y a 10 ans, le 25 janvier 2013, je vous avais écrit >>> Deutsche Bank crée des milliards de nouveaux produits financiers titrisés / Concours Internet des actifs les plus toxiques - Finance Watch - Weed - Share. L'action de la Deutsche Bank avait perdu en 2008 presque 100%, de 150 € à moins de 8 €, et avait parfois pu remonter ces 15 dernières années à ~~ 14 € et est retombée ce WE à 8 €. Du point de vue de la somme bilanaire, la Deutsche Bank était jusqu'à 2008 la plus grande banque du monde avec € 2000 Mia. N'oublions bien sûr par Société Générale, BNP Paribas, etc. Ces banques ne présentent plus tout à fait en 1er les produits financiers titrisés en vogue avant la crise de l'année-Lehman 2008 comme les macédoines de bundles de CDS/CDO, CDS^2, CDS^3, CDS Square/CDO Square, CDS Cube/CDO Cube etc, donc des produits titrisés sur des produits titrisés sur des produits titrisés dont on ne peut plus suivre la chaine du froid cadavérique, pas même les banques elles-mêmes. Des aliens créés et génétiquement manipulés par la concupiscence des financiaristes bancaires. Dans la narratologie de l'ingénierie financière un CDS est encore appelé "dérivé de crédit assurantiel" parce qu'il est sensé être une "assurance contre le risque de crédit", un "instrument de couverture contre un défaut de crédit". Et comme un crédit est vendu comme étant moins risqué, d'après les modèles internes du calcul et de pondération du risque des banques, les banques s'autorisent à avoir moins de fonds propres réglementaires, d'économiser des fonds propres réglementaires, et de mettre encore plus d'instruments financiers spéculatifs en circulation centrifuge et multipliée avec un énorme effet de levier.  Pix: stress-test, Paris, 14 avril 2023 |  

Les CDS/CDO sont des produits financiers titrisés adossés sur des crédits et de la dette: des couvertures de défaillance, des dérivés sur un événement de crédit - credit crunch, des permutations de l'impayé, inventés par JP Morgan qui avait fait faillite en 2008. L'intérêt pour le vendeur de CDS est que la maison soit le plus proche du brasier avec une forte probabilité de prendre feu pour vendre une protection dont le spread, la prime, est élevé. L'intérêt pour l'acheteur de CDS est que la maison parte en fumée, qu'il y ait l'événement de crédit, le défaut de paiement, la faillite. L'acheteur touche après la réduction en cendres une forte compensation. Plus le risque de défaut, de mise à feu, augmente, plus la prime augmente. Acheteurs et vendeurs ont tout intérêt à miser sur les incendiaires et à jouer avec le feu. Le jeu est d'inciter le pyromane. Les CDS qui profèrent l'idée d'une protection de risque et même de risque systémique et qui pondèrent à la hausse la valeur que l'on s'imagine des fonds propres réglementaires des banques, ne sont donc que des instruments de haute et violente spéculation; le dérivé est la dérive vers l'écueil. Le CDS est la liturgie avec le diable dans la communion qui vous enfonce l’hostie en bouche en léchant les babines. A côté des CDS, les ABS, les MBS, les RMBS sont tout autant des titres négociables dérivés de la titrisation adossés sur un pool de crédits. Personne ne sait où est le swimming pool, ne connait ses bords, ne sait localiser, définir et évaluer le risque visé par les CDS devenus des produits indépendants du risque. Mais tout le monde spécule furieusement sur du risque. Greed, greed, greed. Tous les acteurs, acheteurs et vendeurs, sont bonimenteurs, il n'y a plus place pour un autre dictionnaire. Le langage est mort. Les CDS étaient la cause de la chute, le 15 septembre 2008, de AIG - American International Group, l'un des leaders mondiaux de l’assurance et des services financiers. AIG avait été l'une des sources de la diffusion incontrôlée des risques de crédit, les CDS. Le marché des CDS était passé de $ 903 milliards en 2000, à  6 396 milliards de dollars à fin 2004 à 57 894 milliards à fin 2007, prenant le caractère d'une bulle financière. La banque Lehman Brothers était le premier acteur sur ce marché jusqu'à sa faillite qui est à l'origine du krach financier de 2008 appelé aussi "année-Lehman 2008". AIG étant too-big-to-fail avait été sauvée avec la helicopter money, le QE - Quantitative Easing de la Fed', mais la banque Lehman avait été lâchée. AIG est l'un des plus grands assureurs en assurance commerciale et industrielle et propose des assurances dommages, assurances-vie, assurances retraites, assurance prêt hypothécaire et d’autres services financiers et Black-Rock est l'un de ses actionnaires. L'illusion suprématiste du ciel ouvert à toutes les potentialités jusqu'au trou noir. Seule la mort n'est pas une volatilité.

En résumé, le vendeur de protection vend une protection pour un produit qu'il ne possède pas, et l'acheteur de protection achète une protection pour un produit qu'il ne possède pas. Leur job dating est leur moment privilégié adossé sur le mensonge à l'appui duquel vendeur et acheteur échangent autour d'un risque proposé et des compétences recherchées pour le déclencher. Greed, greed, greed.

"CDS" est un épitre dédicatoire voué au rendement maximal capturé avec la cupidité adossée sur la déprédation de l'économie réelle. Les CDS ne font pas partie intégrante des fonds propres réglementaires, ils n'en transforment que le visage en embellissant leur contours comme par télékinésie de magnétiseur. La crise financière de 2008 a été la célébration infernale du krach des CDS au niveau mondial. Mais à la suite de 2008, vendeurs et acheteurs de produits financiers mettent en avant leur game changer, une nouvelle classe de produits structurés comme par exemple les CoCos-AT1 qui sont voués au rendement et, plutôt en fin de vie quand cela commence à sniffer la mort, ils sont rattrapés par des CDS. Rendez-vous compte, les AT1, appelés produits "structurés", sont des produits financiers... sans échéance que les banques peuvent "suicider" quand cela les arrange, surtout dans une trappe climatique allant de la faillite technique, comme depuis 2008, jusqu'à la banqueroute ultime comme de nouveau à partir de 2023. Les AT1, des produits hybrides entre obligations et actions, en tant que "Pilier 1 - Tier 1", des produits "subordonnés", comme le sont les CDS/CDO. Mais subordonnés à quoi? Certes, ici actions et obligations sont hybridés génétiquement, mais ces produits sont subordonnés au calcul hypothétique des banques de prévoir de se délester le plus rapidement possible de leurs activités à risque pour minimiser au maximum leurs pertes et dettes à imputer dans leur comptabilité en cas d'impact direct ou collatéral, par drone ou par missile transcontinental à combustible solide, et même par arbalète. Ce qui ne fonctionne jamais depuis 2006, depuis 2008, depuis mars 2023, mais on appelle ceci une gestion assurantielle prudentielle.

Au lieu de s'équiper d'outils pour se préparer à être capable d'absorber ses pertes financières, le système financier et bancaire entasse ses modélisations d'ingénierie financière pour phagocyter les marchés financiers. Cette collectivisation privée bancaire est boostée par les Etats Providence Bancaires et l'Europe Providence Bancaire. Comme en France avec la Loi Sapin 2 du 10 décembre 2016, les législations européennes ou américaines autorisent l’émission par les banques de nouveaux titres représentatifs de dette, Tier 3, AT1, CoCos, etc pouvant absorber des pertes éventuelles. Les banqueroutes simultanées de 2023 de Crédit Suisse, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank viennent de prouver que même avec des instruments d'ingénierie financière de dernier cri - ce qu'étaient les CDS/CDO en 2008 -  les banques sont incapables d'absorber leurs pertes. Les CDS/CDO étaient partis en fumée en 2008, les AT1-CoCos partent en fumée à partir de 2023.

Les AT1-CoCos, subordonnés, structurés etc, dont les cours sont définis par l'Euribor et le Libor, sont toujours des instruments de crédits, vendus sous forme OTC - Over The Counter de gré à gré sous la table entre privés et loin du regard du régulateur des marchés et dans le shadow banking et le dark pool.

Le modèle économique de la Deutsche Bank était et est juste fondé sur les produits financiers titrisés, CDS/CDO/LBO/OTC/RMBS et les CoCos-AT1, etc... Mais... la filiale DWS - Deutsche Asset Management, un gestionnaire d'actifs à la BlackRock et détenue à 100% par Deutsche Bank, n'est qu'un hedge-fond réalisant, dans le cadre du shadow banking, 94% des opérations de la Deutsche Bank. Bien sûr la Deutsche Bank était dans cette comorbidité contaminée en tête du cartel qui avait triché en manipulant le Libor et l'Euribor et de la fraude fiscale aux dividendes des CumEx/CumCum. La DWS est la façade pour la Deutsche Bank, une société-écran au même titre que les sociétés-boîte aux lettres des Îles Caïmans. La Deutsche Bank octroie des crédits et en externalise les risques dans sa filiale DWS pour en imprimer en 3D des produits structurés, titrisés, adossés sur ces crédits à la dérive.

Dans les revues financières, qui tentent un simulacre de transparence intime, le "shadow banking est un système opaque où l’information n’est pas transparente et où s’affirme la non-traçabilité des risques". Les néolibéraux qui nous remplissent le cerveau avec "l'information 1) pure et 2) parfaite de la concurrence 3) libre et 4) non faussée" ont tout faux. Comme je vous l'ai expliqué plus haut, même les banques et les acteurs financiers ne sont plus capables de retracer et de remonter à la source de leurs produits dérivés des crédits, qui sont des macédoines de produits titrisés et structurés les uns sur les autres une fois, deux fois (Square), trois fois (Cube) etc.

Selon la revue Capital, "le shadow banking (banque de l’ombre) désigne les activités d’entités participant au financement de l’économie, sans appartenir au circuit bancaire traditionnel régulé." Les secteurs linguistiques en tension, "participant au financement de l'économie" et "circuit bancaire traditionnel régulé" sont des enfumages apophantiques. Comme nous l'avons vu ci-dessus, selon le FMI, 90% des flux financiers ne correspondent qu'à de la spéculation financière hors-sol, et comme nous le reverrons ci-dessous, tous les systèmes de régulation, de contrôle et de réglementation des marchés financiers ne sont que des instruments de papiers édulcorés dans les faits et les pratiques pour satisfaire aux lobbies et à la monnaie politique. Le shadow banking est constitué par la myriade d’intermédiaires financiers (hedge funds, fonds de titrisation, fonds monétaires, capital-investissement, trusts, gestionnaires d'actifs comme BlackRock - le modèle existentiel cher à Macron - collectant et gérant des fonds sans appartenir aux établissements de crédit contrôlés par les superviseurs. Une fois des capitaux levés sur les marchés financiers ou par emprunt, ces entités fournissent des capitaux à des demandeurs de fonds. Proche de l’intermédiation d’une banque classique, cette activité de financement palliatif s’en distingue dans la mesure où, n’étant pas régulée, aucun filet de sécurité n’est tendu en cas de problème, de faillite, de liquidité, etc. Le shadow banking est apparu dans les années 1980 avec la titrisation et la structuration de dérivés de crédits. Il s’agit d’une technique consistant à sortir les actifs les plus risqués (crédits, etc.) du bilan d’une banque, puis à les revendre à d’autres investisseurs via un fonds de créances spécialisé.

Depuis, le shadow banking n’a pas cessé de s’étoffer. En réalité, personne sur la planète, n'est capable d'évaluer le montant des encours des actifs qui sont en orbite autour de la planète. On parle de 100.000 à 150.000 milliards de $. Cette suramplification des encours est aussi principalement due à l'inflation de la (dés)Intelligence Artificielle qui met en interaction automatisée et robotisée tout et n'importe quoi et... les... forces de ce mal. Le PIB de l'EU est de € 14.500 milliards. En 2013, l'estimation des encours du shadow banking s’élevait à $ 75.000 milliards, soit un montant légèrement supérieur au PIB mondial de $ 72.000 milliards, en 2002 il était estimé à 21.000 milliards de dollars.

En se basant sur l'affirmation du FMI, selon laquelle 90% des flux financiers de la planète ne relèvent que de la spéculation financière hors sol sans lien avec l'économie réelle, nous pouvons facilement penser que ces 100.000 à 150.000 milliards véhiculés dans le shadow banking sont une base tangible de réflexion. Pschuuut, surtout ne dites pas que c'est une Pyramide Ponzi. Depuis la crise de 2008, il y a d'abord eu une récession mondiale, mais le rattrapage économique n'a pas été une croissance économique, puis il y a eu le lock-down et le freinage du Covid 19 et maintenant la guerre en Ukraine. Il n'y a pas eu de croissance économique, il n'y a eu qu'un PIB fictif et furtif dédié aux initiés. Avez-vous connu, vous-mêmes, de 2002 à 2023 une croissance du niveau de vie de 500 à 700% parallèle à la croissance du niveau des encours du shadow banking? Non. Nous n'avons connu qu'une démonétisation de notre travail et de nos salaires, de nos services publics, de nos infrastructures, des hôpitaux, du rail, de EDF, de notre indépendance énergétique, et l'accroissement monstrueux du nombre des personnes vivants en dessous du seuil de pauvreté: 9 millions en France, dont + 1 million depuis le Covid-19.

En France, c’est le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) créé en 2013, qui s'intéresse au shadow banking. L'unique cause des faillites de Crédit Suisse, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, de Signature Bank, de Silvergate Bank se trouve dans l'absence de régulation du shadow banking. Crédit Suisse, UBS, Santander, Deutsche Bank/DWS, Société Générale, BNP Paribas, HSBC, Natixis, BlackRock etc, ont le même modèle managérial. Les compagnies d’assurance détiennent une partie importante d’actifs non régulés avec leurs produits d’assurance vie, leurs crédits assurantiels, etc relevant du shadow banking. Les assurances et fonds n'étant pas des banques, ils ne sont pas soumis aux normes prudentielles Bâle III, au Paquet Bancaire européen, etc. Ne me parlez plus du risque du système assurantiel depuis les bolchéviks. C'est oufe, comme des djeun's en cycle universitaire sont encore capables de se faire croire à eux-mêmes en 2023 comme ils sont dans le bon côté du bien.

Il n'existe pas de tribunaux ou un genre de "Parquet de Paris" qui souligne que les gouvernements et les autorités publiques politiques - en prorogeant de manière chronique depuis 2008 l'élaboration et l'application de règles et de normes prudentielles - imposent un préjudice moral subi par l’État sous la forme d’une atteinte à la crédibilité et à l’efficacité de l’action de l’État. Mains dans la main avec les financiaristes, ils imposent à l’État un préjudice, ils portent atteinte à l'État, tout en se comportant en coach de développement personnel pour conserver la martingale et la matraque. La régulation des activités du shadow banking, n'a pas non plus été mise en place depuis la Crise des Subprimes de 2008, et même les Banques Centrales n'ont pas instauré une régulation directe qui consiste à élargir leur champ d’intervention de banque centrale en tant que prêteur en dernier ressort auprès du shadow banking. Le déluge des € 17.000 milliards de la BCE - Banque Centrale Européenne et le déluge du QE - Quantitative Easing offerts conjointement par les Banques Centrales nationales ont surmultiplié leur imposture de prêteur en dernier ressort et subjugué les financiaristes et leurs télégraphistes du dark pool. La BCE, en totale violation de ses statuts définis par le Traité de Maastricht, le Traité de Lisbonne et le Pacte de Dublin, a offert gratuitement en une 20aine de plans cumulés (opérations "Grosse Bertha" et "Bazooka", OMT, LTRO, Emergency Liquidity Assitance...) jusqu'à 2022 plus de 17.000 milliards d'€ aux banques privées, même aux banques du Royaume-Uni qui ne fait pas partie de la zone-Euro. Le PIB de l'EU est de € 14.500 milliards.

Toutes ces banques centrales n'ont pas élargi leur périmètre d’intervention vers le shadow banking alors que la gestion du risque systémique les y obligerait de manière incontournable. Pourtant le secteur linguistique "réforme incontournable" est le socle cérébral et téléologique de Macron. Le duo explosif Macron-Darmanin se donne le moyen d'introduire et de légaliser les systèmes de vidéosurveillance algorithmique à reconnaissance faciale et de données biométriques et comportementales même avec badges socio-métriques pour les JO de Paris de 2024, mais ne se donne pas les moyens d'élargir sur le shadow banking le périmètre de contrôle des autorités de surveillance et de la Banque Centrale. Leur techno-solutionnisme de leur (dés)intelligence artificielle n'est pas dirigé vers le shadow banking qui est une prédation contre l'économie nationale, régionale et globale, le travail, et contre nous tous. Macron-Darmanin sont donc si efficaces pour faire passer dans le extrême droit commun leur système de traquage des "factieux et des factions" qu'ils assimilent aux "assaillants du Capitole et brésiliens de Bolsonaro" (je cite Macron qui parlait des 10 premières méga-manifestations contre sa réforme BlackRock-Macron des retraites depuis le 16 janvier 2023). Darmanin, ministre de l'Intérieur de Macron, veut supprimer les subventions à la LDH - Ligue des Droits de l'Homme qui existe depuis... 160 ans. En France on se passe de putsch, on a un président.
      "autocratie électorale"      "dumping humain"      "extrême resserrement à droite"    composent son hymne ternaire.         
                       Il faut rendre au langage ce qui est à l'humain.

Les outils du shadow banking, de la finance non bancaire, spéculative et dérégulée: la finance de l’ombre utilise plusieurs instruments financiers pour employer les capitaux qu’elle manage. Les principaux sont:

  1. Les hedge funds: ces fonds recourent à des techniques de gestion non traditionnelles afin de générer une performance absolue grâce à des stratégies agressives.
       Ils ont une vocation spéculative et recourent à l'effet de levier pour doper la rentabilité des capitaux investis.
  2. Les fonds de titrisation: cette technique de transfert des créances ou actifs détenus par une banque ou un établissement financier à un fonds commun de titrisation
        qui la revendra ensuite à des investisseurs fait toujours florès.
  3. Les fonds monétaires: sont investis en créances à court terme, en titres d’états et d’entreprises (bons du Trésor, certificats de dépôt bancaire, billets de trésorerie).
  4. Les fonds obligataires principalement investis sur des obligations privées ou publiques.
  5. Le capital-investissement: les fonds de shadow banking injectent des capitaux propres ou sous gestion dans le capital d’une entreprise
       ayant des besoins de croissance, de transmission ou de redressement.

La revue Capital écrit elle-même élégamment dans son aubade au rendement: "...la raison pour laquelle les régulateurs, sans interdire la banque de l’ombre qui offre parfois un financement alternatif favorable à l’innovation et à la croissance, surveillent étroitement les coulisses de cette activité financière."

Revenons à la réalité en la contextualisant avec les 5 faillites de ce mois de mars 2023, de Silicon Valley Bank, de LTCM - Long Term Capital Management, des banques Silvergate et Signature, de la banque systémique Crédit Suisse. Comme toujours, les banques n'ont qu'un seul but, celui d'externaliser le risque du crédit tout en faisant une énorme marge opérationnelle, donc en externalisant en dehors d'elles-mêmes et de leur comptabilité tous les risques des activités de crédit et d'investissement. Externaliser le risque de crédit - en langage bancaire "hiérarchiser le risque" - évite aux banques de faire leur job naturel et légal de contrôle des bonités bancaires des emprunteurs, évite des études et des prospectives de marchés, et leur permet en même temps de vendre du produit spéculatif financier dérivé adossé sur la masse de leurs crédits accordés et de leurs investissements. Mais pour 1 crédit accordé il existe 9 produits financiers, autrement dit 90% des flux financiers correspondent à de la stricte spéculation financière qui n'a qu'un seul but, celui d'avoir la best short term solution, le rendement financier maximal dépassant les deux chiffres. Avec Deutsche Bank c'était... du 25% jusqu'au krach de 2008. Attention! Pour 1 crédit accordé il existe 9 produits financiers, mais il ne sont pas mutualisés en 9 parts égales parallèles, ils dansent séparémeennt et sans liens entre eux sur la crête de l'écueil de la conurrence guerrière où il n'y a que des agresseurs sur la ligne de front et des charniers humains de part et d'autre. Il n'y aura même plus de Tupperware en promo pour les mettre en morceaux au frigo. Dans le monde productif de biens et de services, une entreprise qui a atteint une marge opérationnelle dépassant les 5% est considérée comme étant excellente, voire exceptionnelle. C'est donc plus facile et tellement moins fatigant de créer des produits financiers dérivés en dérive sur les marchés des crédits et des titres d'investissements. Là-dessus, tous ces acteurs criminels organisent avec le soutien des autorités publiques, de nos gouvernements, de Sarkozy-Hollande-Macron1-Macron2, de la Commission Européenne >>>"La (très) grande évasion" fiscale - Film de Kergoat et Rue 89-Strasbourg / Qatar Gate & corruption-captation de la Commission Européenne et des institutions EU comme je vous l'ai de nouveau une x-ième fois ré-écrit le 16 décembre 2022.

– Vem är du?

– Jag är döden.

– Kommer du för att hämta mig?

– Jag har redan länge gått vid din sida.

Le 15 avril 2021, en tant que linguiste atterré, j'avais écrit un énorme mémoire opposant le Rapport Arthuis et l'auteur François Boulo. J'avais lu en entier le Rapport Arthuis intitulé "Nos finances publiques post-Covid-19 : pour de nouvelles règles du jeu" et je l'avais confronté au livre que j'avais aussi lu en entier du Gilet Jaune, François Boulo, intitulé "Reprendre le Pouvoir" >>> Plans d'austérité 2022-2030 - Rapport Arthuis, "Avenir des Finances Publiques, nouvelles règles du jeu post-Covid" ➳ François Boulo, Gilet Jaune, "Reprendre le Pouvoir" (voir aussi Annexe n°6). Mon mémoire du 15 avril 2021 commence ainsi... >>> D'une façon ou d'une autre nous ressortirons de la pandémie du Covid qui a permis à Macron de performer ses synergies autoritaristes de sa Vème République et ses chroniques violations de l’État de Droit...   Non, ce n'était pas de la prémonition ce que j'annonçais, ce n'était que de l'observation, et mon site RzM67 ne dépend d'aucun donneur d'ordre, ni de donate, ni de suppléments au niveau social, convivial, ni de mimétisme comportemental. Et de votre côté, vous me traitez d'abord de gauchiste islamo-bolchéwokiste, et quand les événements annoncés bien à l'avance se passent effectivement comme annoncés, vous me traitez de plagiateur de ceux qui, subitement se mettent aussi et bien après, à les commenter dans les médias mainstream. Votre contenance apophantique est sauve, il faut rester dans le beau monde. Dans mon mémoire de ce 15 avril 2021, j'avais auissi rédigé une réflexion philosophique et sociologique de mon cru sur le langage, le parler, le parl'être, le confort de la connivence, la paresse du comportementalisme de la dilution de soi dans le décorum. Au jeune universitaire cité plus haut, je dis qu'avec sa soif de dynamisme il est dans sa tête un vieux. Il est moderne, occidental, cannibale et pérénnise la destruction. Il a soif de l'être, il ne se rend pas compte, sa manière de respirer est dogmatique. Dans le Rapport Arthuis, il s'agit de la gestion des flux financiers mais avec le focus sur la dette publique. Vous n'y trouverez rien sur le contrôle et la réglementation des systèmes bancaires et financiers qui dérivent à 90% les moyens et les flux financiers vers l'acharnement spéculatif et qui sont chroniquement renfloués par les autorités publiques. L'exigence des Fonds propres réglementaires des banques n'y figura pas et elle est remplacée par l'exigence des plans d'austérité de 2022 à 2030 imposés au pays, à ses services publics, à ses habitants en les culpabilisant un maximum. Macron gave de sa matraque dogmatique les voiceless du pays. Ce cycle des échauffourées dogmatiques de Macron prend fin depuis le 16 janvier 2023 et la 1ère manifestation contre lui. Au 14 avril nous en sommes à 12. Le 1er mai 2023 sera la n°13.

Revenons maintenant à mars 2023 et à la faillite et la disparition simultanée de Crédit Suisse, fondée en 1856. Après 167 ans d'existence, cette expertise du système bancaire suisse passe sous terre à jamais. Le "modèle de réussite suisse" n'étonne personne. La Suisse est le 2ème paradis fiscal de la planète juste derrière les Pays Bas et suivie par les Bermudes. 85% du pétrole russe sont négociés à Genève dans le "milieu pétrolier genevois" opaque, douteux et mafieux. La Suisse "lave plus blanc" mais est le black swan de l'Europe. Plus d'1/3 des recettes de l'impôt sur les bénéfices de la Suisse ont été générés à l'étranger. La Suisse est la plateforme mondiale de l'évasion fiscale. Plus d'1/4 de la fortune qui est investie au-delà des frontières dans le monde entier est déposé en Suisse. Même les cantons suisses se font la guerre entre eux pour rabaisser au maximum le taux minimum d'imposition. Pour faire encore mieux, depuis plusieurs années, Crédit Suisse enchaînait les scandales, les fautes et les errements, les manipulations sur certains marchés, les investissements dans des fonds douteux, les relations avec des clients peu recommandables, les bonus délirants pour ses dirigeants. Crédit Suisse était souvent mise en accusation pour ses pratiques sulfureuses et condamnée par la justice et les autorités de régulation. La confiance avait fini par disparaître, chez les actionnaires et chez les clients de la banque. Au dernier trimestre de 2022, alors que des doutes montent sur sa solidité financière, ces derniers ont retiré plus de 100 milliards de dollars de fonds, placés notamment dans Wealth Management l'une de ses divisions phares, la gestion de fortune avec CHF 793 milliards  ( # 2400 Milliards pour UBS). En février 2023, Crédit Suisse présente les pires résultats de son histoire avec des pertes de CHF 7,3 milliards.

La faillite de Crédit Suisse doit interpeler. La Suisse, berceau de l'or des nazis, des narco-dollars, des capitaux des oligarques russes, des évasions fiscales de toute l'Europe, est capable de montrer à la planète, à Augustus von Hayek, à l’École de Fribourg, que l’État, dans sa souveraineté, est toujours bon à prendre pour mettre en œuvre - avec son soutien, ses liquidités à hauteur de CHF 109 Milliards, ses fonds de garantie, la richesse économique produite par ses habitants - une faillite organisée par les marchés, sans imposer une nationalisation de cette banque. "Nationalisation" étant un terme corrélatif à "bolchévik" et contre lequel seul un pacte existentiel d'envergure néo-libérale se doit d'être légitime. (Sur les comptes de nazis de CRédit Suisse et sur la spoliation, lire le rapport du SWC - Simon Wiesenthal Center)

Il n'y a donc pas de "risque assurantiel" pour les banques too-big-to-fail, leur perpétuation morbide est stabilisée par les gouvernants, "quoi qu'il en coûte - what ever it takes" et merde pour "les moins que rien" comme dit Macron dans une allocution publique. Pour rappel, le premier actionnaire du Crédit Suisse était la société de gestion américaine Harris Associates, qui détenait plus de 10 % du capital-action, soit l’équivalent de CHF 1,2 milliard de francs au cours du jour. Mais Harris Associates... est elle-même contrôlée par le groupe bancaire français Natixis. En aviez-vous entendu parler?

Pour faire diversion le gouvernement de notre pays agite une haine raciale bien française contre les immigrants ou les chômeurs, ou fait passer uniquement avec le 49-3 comme d'habitude des Lois Laïcité et des Lois Sécurité Globale de Macron qui ne cesse de dire "Il faut repenser l'Etat". Là aussi, à cause de sa Loi Sécurité Globale, la France avait été rappelée à l'ordre le 12 novembre 2020 par l'ONU. Mais avec Macron notre pays est abonné aux blâmes et condamnations adressés et prononcés par les grands organismes internationaux publics à cause de son "usage disproportionné de la force par la police et la justice". La LDH - Ligue des Droits de l’Homme ne dénonce strictement que la même chose.

Après la crise financière de 2008, les règles bancaires et des marchés financiers ont été renforcées sur le papier, mais ni Bâle III, ni Solvency II, ni MiFID 2 ont vraiment été mises en application et ils ont été immédiatement détournés en amont. Le caractère opaque et complexe du bilan des banques n'a jamais été écarté depuis 2008 mais a été renforcé. Le législateur européen n’a pas pris le soin de préciser s’il fallait tenir compte de la valeur comptable des banques ou de la valeur de marché pour le calcul des fonds propres durs. La crise des systèmes bancaires et financiers est simplement de retour en 2023. L'exemple du Crédit Suisse montre que les leçons tirées de la faillite de la banque d'investissement américaine Lehman en 2008 n'ont pratiquement pas été appliquées. Ainsi, il n'y a pas de loi qui réduise la taille des banques universelles (dépôt, investissement, assurance) et les désintègre par appartements, alors qu'il a été rappelé au niveau planétaire en 2008 que les grandes banques sont avant tout le grand danger avec le réchauffement climatique.

Au lieu des 9% de Fonds Propres Réglementaires préconisés par Bâle III : dispositif réglementaire international pour les banques du Comité de Bâle de la BRI - Banque des Règlements Internationaux, toutes les banques utilisent certes depuis l'année-Lehman 2008 davantage de Fonds propres réglementaires pour se couvrir elles-mêmes en cas de déchéance d'un créancier, de défaillance, d'un risque de défaut ou d'illiquidité. Mais ce ne sont en réalité en 2023, 15 ans après cette crise dite des subprimes, que 3% de l'activité pour les banques, et que 4 à 5% pour les grandes banques universelles et systémiques. Ceci constitue, avec l'aval des gouvernements, de la Commission Européenne, du Conseil Européen, une permanente mise en danger collective de la vie d'autrui. 95% des activités économiques sont toujours financées par la dette. Bâle III a effectivement multiplié par 3 ou 4 le total des Fonds propres réglementaires, les institutions bancaires ont donc effectivement amélioré de manière minimale leurs Ratios de liquidité, mais ils étaient sous Bâle II si criminellement bas et souvent inférieurs à 1 %. Depuis l'année 2008, le pronostic vital des banques reste toujours gravement engagé et même en plus renforcé par le fait que Bâle III ne considère les banques que comme des entités distinctes, mais jamais en relation les unes avec les autres. C'est absurde de ne pas tenir compte de la totale interconnexion du système bancaire. Il faut aussi se souvenir que les interconnections avec le sysème bancaire américain sont une guillotine en stand by parce que pour l'instant la Fed' ne s'est pas encore décidée à imposer aux banques le retour des exigences de réserves propres obligatoires dont elle s’était défaite en 2020 dans le contexte de craintes liées au Covid. Les faillites simultanées de SVB - Silicon Valley Bank, Silvergate Bank, Signature Bank du fonds spéculatif américain LTCM - Long Term Capital Management vont bien pousser la Fed' à revenir aux exigences de fonds propres réglementaires, mais l'inflation galopante, les tensions économiques dues au contexte géopolitique et la forte hause du taux directeur et du taux des crédits vont pousser un grand nombre d'acteurs économiques, bancaires et financiers vers la faillite.

Le montant des Fonds propres réglementaires, pour constituer un réel système assurantiel/prudentiel du risque, devrait au moins être de 9% selon Bâle III. Ceci reste toujours massivement inférieur aux exigences de l'économie réelle, où environ 30% en moyenne sont financés par des capitaux propres. Le secteur bancaire n'est de 2008 à 2023 toujours pas en position sûre. C'est tout juste le contraire, parce que les déluges des liquidités et des garanties et des bail-out organisés en cavalcades de 2008 jusqu'à 2022 en plus d'une 20aine de plans de QE - Quantitative Easing, de facilitation quantitative, et de nouveau depuis 2023 par les pouvoirs publics et nos gouvernements ont encore plus euphorisé les marchés financiers et boosté l'invention-création de produits financiers titrisés et structurés adossés sur des crédits. Et tout cela ne perdure et ne se multiplie que parce les grandes banques comptent, en cas de crise, sur l'imbécilité de l'Etat pour les sauver en raison de leur taille et de leur importance, comme c'est de nouveau le cas actuellement en Suisse avec Crédit Suisse et UBS. Ce problème avait été largement abordé lors de la crise financière de 2008 il y a 15 ans, et nos présidents criaient devant tous les micros des médias leur "je ne tolèrerais pas que la finance..."

A cause de la Crise du turbo-capitalisme et des roués de la spéculation financière globale sur des produits financiers dérivés comme les CDS/CDO nous sommes depuis 15 ans dans la grande dépression et il aurait été pensable que les gouvernants, comme ils l'avaient tous juré la main sur le coeur à l'image de Sarkozy ou de Hollande (" je ne tolèrerais pas que..."), apportent les outils de Contrôle et de Réglementation de cette industrie financière. Depuis 2008 sont en effet passées les Recommandations Bâle III du Comité de Bâle de la BRI - Banque des Règlements Internationaux, les Directives Solvency et Solvency II, MiFID et MiFID II, Anfa, les Directives sur le Secret des Affaires, toutes destinées à instaurer une séparation des Banques Universelles, une Règlementation, un Contrôle et une moralisation de l'industrie de la finance.

Mais elles avaient été au préalable toutes vidées du périmètre et de la portée des réformes qu'elles prétendaient instaurer. Bien sûr Sarkozy, Hollande, son ministre Valls - devenu fasciste par la suite avec Vox à Barcelone -, Macron-1 et Macron-2 ont tout autant été efficaces et persuasifs que les lobbies financiers de Bruxelles ou de Washington pour pousser à vider de leur contenu ces Directives et ces Recommandations qu'ils ne veulent pas, afin de rester au service de la "libre concurrence pure et parfaite" des marchés, et qu'ils jugent menacés par elles. Pour trouver de l'information et les faits à ce sujet, je vous invite à vous rendre à mon billet antérieur sur les néo-libéraux conservateurs Sylvie Goulard, Pisani, Macron, etc et à cliquer sur les liens internes. Sylvie Goulard a bien sûr voté pour le CETA au Parlement Européen. Sylvie Goulard était pressentie par Macron comme Ministre des Affaires Européennes, c'est tout dire.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 septembre 2008 par le lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. Plus un langage commun d'aversion était diffusé en boucle, plus cette communauté de pensée éloignait en réalité les dirigeants politiques des citoyens. Mais l'illusion suprématiste du lien inter-classe sociales était le véhicule politique du moment, sans pour autant que les partis de gauche ne fouillent dans les sens des mots utilisés et ne construisent un programme de conversion de la société et de ses habitudes. Plus ou moins inconsciemment les phrases et philippiques contre les banques universelles et agences de notation étaient basées sur une interrogation donnée à la globalisation, la souveraineté nationale et accessoirement à la démocratie. Il n'y avait pas de place pour un Green New Deal >>> G20 de Londres - Green Bail out et croissance prudentielle durable ou holding de défaisance et révolte sociale?...

La crise était décrite avec les mots de scène et des tirades sans contours et les hommes politiques déshabillaient leurs tuniques de paillasse pour endosser celle de grand commandeur et guide des peuples: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher-chairman-prince-président, Sarkozy. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin, si...". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques avait été mise à jour à l’occasion de la dette souveraine grecque. Vous pouvez lire >>> I want my Europe back - L'Europe catallactique, le Dumping Humain et le pishing intégral en bande organisée - "Adults in the room" de Costa-Gavras... Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs s'étaient laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8-9 mai 2010 ils avaient conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A partir de là, il y a eu une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui venait d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation allait s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation - que je pressentais dès 2010 et qui est réelle depuis 2 ans -  qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président Sarkozy avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce Sommet européen qu'il affirmait avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé, ne proposait que des réponses évasives aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolidait tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs, vers le haut.

La reprise en urgence de Crédit Suisse en mars 2023 par sa concurrente UBS est donc une erreur, parce que séparément pour Crédit Suisse et pour UBS il y avait déjà avant la fusion une absence totale de résilience, et que cette absence totale de résilience n'a été que surmultipliée avec leur fusion forcée et sous la tutelle des autorités suisses. Cette reprise crée à partir de deux banques comorbides too-big-to-fail une banque too-big-to-fail encore plus grande, un colosse bancaire en péril, qui sera encore plus dangereuse pour le système, alors que les recommandations de Bâle III, de Solvency, de Solvency II, de MiFID, de MiFID 2 allaient dans le sens d'un démantèlement des banques universelles. Une liquidation aurait été la bonne solution. Une plateforme étatique aurait pu reprendre le Crédit Suisse à la place d'UBS et en organiser la vente des secteurs d'activités par appartements. Officiellement cette fusion est destinée "à éviter une faillite désordonnée" de la deuxième plus grande banque de la Suisse. Ce secteur linguistique "éviter une faillite désordonnée" fait, à mon avis écho à la "destruction par les marchés" qui avait été décidée en 2009 à Athènes par le groupe hybride investisseurs-décideurs institutionnels politique à la Conférence Bilderberg. Je rappelle que cette "destruction par les marchés" est réalisée avec... le rachat par dizaines de milliards d'€ des dettes pourries toxiques irrécouvrables des banques par la BCE, les banques cerntrales et les Etats qui héberegent ces banques et leurs filliales à ciel ouvert et du dark pool du shadow banking. Cette "destruction par les marchés" évite le tsunami et dilue dans le temps la destruction au détriment des économies nationales, réelles et des gens qui s'y affairent et qui subissent. C'est comme la destruction climatique mais en plus court. La lutte finale se trouve toujours au cimetière, les plus pauvres en 1er. Les décideurs hybridés en sont responsables à 100%. Vous avez au bas de mon analyse sur Bilderberg 2009, au sujet de la destruction par les marchés, la liste des décideurs politiques français... Bilderberg, c'est du Davos x 1000.

Depuis la crise financière de 2008, il existe effectivement un mécanisme permettant de liquider-liquéfier les banques en cas de crise, mais ce MRU - Mécanisme de Résolution Unique n'a pas été utilisé pour Crédit Suisse, en réalité par crainte qu'il ne fonctionne pas. Car les grandes banques ont des centaines de filiales à l'étranger dans différentes juridictions, de vastes livres remplis de placements complexes, structurés, titrisés, dérivés, déviés dans lesquels elles-mêmes ne s'y retrouvent plus.

Et il existe une grande proximité entre la politique et les autorités de surveillance d'une part, et les établissements de crédit d'autre part. Ce sentiment collectif du "nous", de "nos banques", de "nos caisses d'épargne", cette approche infantile prédomine et est destinée à se prémunir contre une fuite massive de ses dépôts, le "bank run", et les banques centrales et les établissements de crédit sont également très proches et agissent dans un cadre de confusion d'intérêts. Tous les bank runs montrent à chaque fois que les banques ne sont pas en mesure de rembourser les dépôts de leurs clients, et une aide massive et démesurée des banques centrales est à chaque fois déclenchée en urgence, bien que les antiennes rythmées soient à chaque fois récitées par voie d'autorité et rediffusées en boucles comme sur le site du Conseil Européen où nous lisons en effet: "Le mécanisme de résolution unique (MRU) a pour objectif de permettre une résolution ordonnée des défaillances des banques en affectant le moins possible le contribuable et l'économie réelle."

Les antiennes sont des refrains liturgiques repris par le chœur entre chaque verset d'un psaume. Le 29 décembre 2020, en plein lockdown n°2 du Covid 19, j'avais écrit une analyse avec un ton bien plus acariâtre au sujet de ces grandes banques universelles, toutes too-big-to-fail et toutes toujours en faillite technique >>> Brexit: mutisme de Bruxelles sur la fintech et les zombie-banques too big-to-fail de la City et de l'Europe - Comment a été vidé l'accord de libre-échange EUUK sur le Brexit ? Vous ne me croyez pas? Je radote? Toutes ces grandes banques sont des zombie-banques >>>  Il y a autant de Dark Vaders que de grandes banques too-big-to-fail et de lobbies réunis. Par exemple, la Deutsche Bank est toujours en faillite technique depuis 2008 et a toujours délocalisés dans sa bad-bank 532 milliards d'€ de produits financiers et titrisés toxiques, pourris et irrécouvrables, malgré le millier de milliards qu'elle a reçus sans contrepartie de la BCE, de la banque centrale allemande et de l’État allemand mais aussi de la... Fed' américaine comme la Société Générale, BNP-Paribas, Dexia, etc. Pour maintenir retentissante la fiction de liquidité et de stabilité des marchés salvateurs qui viennent à notre secours, la Deutsche Bank a encore créé le 9 décembre 2020 une bad bank supplémentaire qu'elle appelle "Capital Release Unit" qui continue à faire de la défaisance en avalant ses excréments anciens, actuels et futurs. Ceci est un hyperloop qui part du shadow banking et arrive aux chiottes opaques. Pour la Société Générale, sa bad-bank se trouve à Paris à la Tour de la Défense et s'appelle "Structure de cantonnement", pour BPCE - Banque Populaire Caisse d’Épargne ou Natixis elle s'appelle GAPC - Gestion Active de Portefeuilles Cantonnés... C'est fabuleux d'avoir le droit conféré par les autorités publiques et l'ABE - l'Autorité Bancaire Européenne d'avoir une existence dystopique dédoublée.

Avec le Covid-19 on a le droit de mourir qu'une seule fois, avec le shadow banking on a le droit de mourir sur le dos des citoyens autant de fois que le lobby financier le décide et toi, si toi, tu ne payes pas ton loyer, tu es à la rue. Mais les dirigeants et les investment-bankers, les Senior Managers touchent des bonis gallactiques et des dividendes tous les ans depuis 2008 alors qu'ils ne créent pas de valeur ajoutée depuis 2008. Ils détruisent de la valeur, le capital social est à l'opposé de leur "valeur" boursière. Tous ces groupes transnationaux détruisent en masse de la valeur et de l'emploi, directement et en collatéral, et organisent le trickle-up effect, l'effet de percolation ou de ruissellement vers le haut, la transfiltration des richesses vers les "1ers de cordée". (En langage marxiste on appelle ceci la spoliation, mais pschutt, la cancel culture va s'abattre sur moi). Et grâce à l'aubaine du Covid-19 les massifs programmes de défaisance de la BCE sont poursuivis depuis 2008 et amplifiés, et les banques sont "aidées" par les 27 États Membres, par le nouveau Budget Européen pluriannuel 2021-2027, et par le Plan européen Post-Covid financé avec des emprunts européens et des Euro-Bonds et... les bonis et dividendes sont toujours versés aux banksters fiers de leur mission de salut public.

Instances européennes, euro-députés et hauts-fonctionnaires européens adorent être guidés par voice picking dans leur itinéraire mental et leur process décisionnel pour les préparations des commandes des lobbys des banques et des marchés financiers. Et, l'aubaine, en télétravail la rentabilité et le cash additionnel sont nettement améliorés. J'espère qu'il n'y aura pas bientôt un Pfizer-Leaks, mais sachez que comme pour les négociations des accords de libre échange de nouvelle générations TTIP-TAFTA-JEFTA-CETA, etc... les documents de négociations de la Commission Européenne avec les géants pharmaceutiques sur le vaccin contre le Covid-19 ont été gardés totalement secrets. <<<

La Deutsche Bank est considérée en mars 2023 comme " la banque la plus dangereuse du monde " et avec ses bad banks, elle doit avoir plus de 1000 milliards de toxiques pourris irrécouvrables, de la valeur détruite, dans le bilan de la comptabilité-bis de ses bad banks, malgré le déluge de QE - Quantitative Easing, de facilitations quantitatives européennes et nationales et américaines qui lui ont été offerts sans la moindre des exigences en contrepartie (PIB de l'Allemagne € 4260 Mia, de la France 2700). En fait, le gouvernement, l'autorité de surveillance des banques, la BCE, la Banque Centrale ne cessent d'invisibiliser la déprédation du système de la collectivisation financière privée vers le haut et de la privation des liquidités par la spéculation financière hors sol au détriment de l'économie réelle, de nous tous, en répétant à quel point le secteur bancaire est sûr. Ils doivent rassurer, créer de la confiance pré- et post-euphorique. Mais, en principe, ce qui tourmente les établissements bancaires et financiers aux Etats-Unis, en Suisse, en Allemagne, touche aussi la France.

Les banques centrales ont rapidement augmenté depuis 2 ans, depuis 2021, les taux directeurs en raison de l'inflation. Le taux directeur des banques centrales voisin de 0% ou négatif avait prévalu depuis plus de 10 ans suite à la crise financière de 2008. Depuis 2 ans les instituts de crédit ne répercutent pas entièrement la hausse des taux sur les épargnants tout en imposant des taux de crédit plus élevés et des taux d'usure allant jusqu'à 5% et qui leurs sont favorables en leur permettant d'augmenter leurs marges bénéficiaires. Mais les obligations à long terme et à faible taux d'intérêt ont vu leur valeur baisser. Cela devient un problème pour les établissements qui en ont beaucoup.

De plus, la politique de la BCE - Banque Centrale Européenne, de la Ferd', de la BNS - Banque Nationale Suisse de maintenir le taux directeur à 0% pendant 10 ans n'a fait que de pourrir le marché des crédits accordés aux entreprises. A côté du shadow banking totalement hystérique, les banques ont accordé des crédits à l'aveugle en se bouchant le nez, et aujourd'hui on évalue pour l'Europe à plus de € 3000 milliards les crédits pourris accordés aux entreprises qui seront toxiques et irrécouvrables avec le ralentissement économique: Covid + guerre en Ukraine + inflation galopante + augmentation par la BCE-Fed'-BNS du taux directeur nous rapprochent du day of reckoning dont je parle régulièrement sur mon site et qui va recommencer comme en 2008 avec un effondremen des cours, avec des défaillances, des faillites en queue de dominos et avec un credit crunch. Le credit crunch est un resserrement du crédit, une limitation ou une raréfaction du crédit offert aux entreprises et aux particuliers, ou une forte hausse des coûts liés à l’endettement.

A tout ce blow up s'ajoute une baisse massive de la consommation due à l'inflation galopante. Selon l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques - INSEE, en France, 37% de cette inflation galopante ne correspondent pas à une augmentation des coûts mais à une augmentation de la marge bénéficiaire des entrepirses. Paul Donovan, le Chief Economist de UBS GWM - Global Wealth Management, a une analyse lucide sur son compte LinkedIn au sujet de la subite inflation galopante: "une grande partie de l'inflation actuelle est due au « profit-led inflation ». En règle générale, on s'attend à environ 15% d'inflation due à l'expansion des marges, alors qu’aujourd'hui, ce chiffre avoisine les 50%. L'un des signaux les plus révélateurs est celui de la baisse des coûts réels de la main-d'œuvre grâce à l'automatisation qui a augmenté la productivité et qui permet aux entreprises de maintenir une croissance des salaires nominaux relativement modérée. Et c’est bien là où le bât blesse. Le consommateur – pilier de l’économie des pays développés – a subi plusieurs trimestres consécutifs de baisse du salaire réel alors que les entreprises continuent d’augmenter leurs prix. Cette dichotomie devrait avoir des répercussions sur la demande et donc la profitabilité à venir des entreprises. L’inégalité des revenus et des richesses est une méga-tendance que nous avions identifiée il y a déjà quelque temps. Les événements de ces dernières années semblent avoir amplifié ce phénomène, au risque de provoquer des crises sociales." Vous voyez, mon alpage herméneutique mène à tout, mais observez bien que dans un même exposé le Chief Economist de UBS GWM alterne en anglais sur quelques lignes entre des secteurs linguistisues opposés 1) "plusieurs trimestres consécutifs", 2) "il y a quelques temps", 3) "ces dernières années" pour souligner 4) "une croissance des salaires nominaux relativement modérée" et 5) "une baisse de salaire réel" et 6) "l'inégalité des revenus et des richesses est une méga-tendance".

Ce chef économiste de UBS Wealth Management se présente ainsi en ligne: " I am the Chief Economist of UBS Global Wealth Management. I believe passionately that economics is something everyone can and should understand. We all make economic decisions all of the time. The problem is that economists tend to wrap economics in jargon and equations. We do not need to do that. It is my job to help people realise what they probably already know – by developing and explaining the UBS economic view in a clear way. To do this, I publish research (most of which you can find here), make short videos, and appear in various print and broadcast media. I tend to think of myself as a political economist, not a mathematical economist. I get very excited about lots of things in economics. Diversity, inflation, education, trade, inequality, sustainability and social change are some of the topics I am very enthusiastic about (to the point of writing books about them). As Chief Economist I sit on the Global Investment Committee. I am a UBS Opinion Leader, a member of UBS Pride, [...] and a small scale farmer with apples, pears, and sheep. " Je ne savais pas que UBS entretenait un sacristain pour astiquer les burettes et faire luster les objets du culte. Mais depuis le 19 mars 2023 la fusion UBS-CS a créé une méga banque too-big-to-fail sur la voie de la défaisance.

Quand je fais sur Google une recherche sur "CoCos AT1 Deutsche Bank" apparaissent des inquiétudes sur le devenir de la Deutsche Bank. Bien que la Deutsche Bank ne fasse pas de bénéfices, au regard de sa somme bilanaire et surtout de sa comptabilité officielle mais déconnectée de ses bad banks, tout en licenciant plus de 20.000 employés, elle a tout de même versé ces dernières années plus de € 19 milliards de boni à ses investment bankers. Ne vous faites pas d'illusion, pour toutes les autres banques too-big-to-fail le pronostic vital est engagé. En jonglant joyeusement avec le secteur linguistique en tension "too-big-to-fail", on se fait une ligne, on se fait un rail, on se prend un shoot, en se disant que les plus petites banques, elles, sont indemnes de spéculose. En Belgique "somme bilanaire" se dit "total bilantaire".

La réalité est que maintenant, toute les banques, même les petites, seront à repêcher, à renflouer en affectant le contribuable, la dette publique et l'économie réelle. De la réforme "incontournable" du système bancaire et des marchés financiers, des gens comme Macron n'en parlent pas. Le Conseil fédéral suisse vient maintenant de charger un professeur économiste de l'université de Saint-Gall d'évaluer après coup, avec le Carbone 14, les dernières traces de résilience de Crédit Suisse, mais... le Crédit Suisse... sponsorise son institut universitaire. La "monnaie politique" où que l'on soit et quoi qu'il en coûte.

Nous affichons notre effroi, quand nous entendons Trump, le truand financier, fraudeur fiscal et sécessionniste fasciste du Capitole, attaquer de ses paroles incendiaires la justice, mais nous gobons tout sans mot dire, quand la "monnaie politique" et les organes de contrôle des marchés financiers, la BCE, etc soutiennent les systèmes monopolistiques de truands bancaires depuis 2008. Tel est le monde dans lequel nous vivons, nous nous laissons nous éteindre par voie isolée ou en groupe; je n'ose même plus dire par classe sociale. Et entre 54 à 71% des électeurs inscrits ont snobé 15 fois les urnes aux P&L 2017, le 26 mai 2019, en 2020, en 2021, aux P&L 2022 alors que des alternatives démocratiques et parlementaires respectant l'État de Droit et la Charte Européenne des Droits Fondamentaux et Sociaux et exigeant une VIème République existent.

Dans la zone euro, la surveillance des banques est maintenant effectivement désormais centralisée, mais il manque une garantie des dépôts et une liquidation bancaire européennes centralisées avec les pouvoirs correspondants, comme la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) aux Etats-Unis. En cas de crise, ce ne sont que les autorités et les politiques nationaux qui sont compétents dans l'UE, alors que tous les systèmes financiers sont interconnectés. L'EU a imposé à l'aveuglette avec le Traité de Lisbonne la libre circulations des capitaux, mais elle vit dans sont monde théorique dans lequel l'interconnection des systèmes financiers et bancaires ne rentre pas dans sa modélisation et dans ses Directives.

Nous devons donc maintenant achever l'Union Bancaire Européenne en léthargie depuis 2008. Les ministres des finances européens et la Commission Européenne et le Conseil Européens doivent aller jusqu'au bout. Mais les associations et lobbies bancaires s'y opposent. Rien ne montre à ce jour que la nouvelle crise bancaire de 2023 aux Etats-Unis avec la Silicon Valley Bank ou que les problèmes en Suisse avec Crédit Suisse et UBS permettront de résoudre leur opposition. L'expérience montre que les changements dans le secteur bancaire ne sont possibles qu'en temps de crise et sous la pression de l'opinion publique.

Le risque de contamination d’une crise du shadow banking au secteur bancaire traditionnel, le "systemic credit event" des années 2006-2009, qui avait fait en 2008 son taking-off avec la faillite de la banque Lehman Brothers, est revenu en 2023 au sommet de la pyramide de la hiérarchie des risques extrêmes possibles. La SVB - Silicon Valley Bank, une banque régionale américaine des start-up de la Tech vient de faire faillite. Mais aussi par ailleurs le fonds spéculatif américain LTCM - Long Term Capital Management. Tous deux ont été balayés hors du marché en un éclair avec les rachats des pertes aidés par les pouvoirs publics par exemple en direction de la... HSBC qui a repris pour 1 $ ou 1 € symbolique les filiales interconnectées autour de la planète ou en Europe.

La faillite de SVB a entrainé avec l'effet papillon, l'effet domino, quelques jours plus tard par contagion, contamination, les faillites des banques américaines Signature et Silvergate. Ces 3 petites banques étaient actives dans le "chaos créatif de pépinières d’innovation" du tissus des start-ups californien cher à Macron. Joe Biden et le Conseil fédéral helvétique n'ont pas tergiversé comme c'était le cas en 2008, ils ont agi subitement en moins d'une semaine pour éviter un "accident systémique" où tous les acteurs sortent du marché en même temps par la force du destin, par des faillites techniques dissimulées pendant des années et qui se transforment en faillite extrême, par des fusions dilatoires entre systèmes malades et destinées à maquiller le management spéculatif outrancier qui est toujours en capacité de s'imposer dans les pratiques et dans les consciences comme l'ultima ratio, le seul modèle économique incontournable, légitimé par le discours sociétal, gouvernemental et parlementaire du "ruissellement depuis le bas vers le haut". Mon néologisme de 2008 avait été le trickle-up effect.

Il en va de même pour Crédit Suisse repris subitement pour une somme dérisoire par UBS avec les garanties et soutiens financiers immédiats et spontanés de l'Etat Suisse. Le Crédit Suisse n'est pas et ne sera pas un cas isolé. La crise financière de 2008 d'il y a 15 ans s'est déroulée par à-coups. Les premiers hedge funds ont eu des problèmes en 2006, les premières banques en 2007, le public n'a vraiment pris conscience de la crise qu'avec la faillite de Lehman en 2008. On ne sait pas, on n'est pas capable, on ne veut pas estimer, on ne veut pas se donner les moyens techniques d'évaluer quand et où cela déclenchera la chaine des faillites bancaires, des fonds de gestions d'actifs, des fonds de pension (de retraites chers à Macron) et comment cela va continuer cette fois-ci après mars 2023. Les officiels nationaux et européens, les gouvernements, les influenceurs, les médias, les streamers, les analystes, les érudits, les intellectuels autorisés racontent en continu que "le risque n'existe pas". Mais le système n'est pas plus stable qu'en 2008, il est tout autant, non, il est beaucoup plus corrompu qu'en 2008. Voilà, ça part en fumée. Et vous? Avez-vous manifesté? Avez-vous participé depuis le 16 janvier 2009 ne serait-ce qu'à 1 seule manifestation contre la réforme Macron-BlackRock des retraites? Voilà, vous partez avec en fumée.

Tout boulanger gère sa boulangerie d'une manière comptable saine, assurantielle, prudentielle, en pensant au lendemain, et aux années qui suivent et en se rappelant que telle ou telle sorte de brioche avait été boudée par les consommateurs et avait entrainé des pertes financières. Les banques font l'inverse du boulanger. Elles pétrissent la perte qu'elles génèrent en continu et l'externalisent en fin de cuisson sur le syndic public de faillite, et entre temps elles dévorent en entier le levain de chaque jour. Le dispositif final de Bâle III de 2019 exigeait des banques qu’elles se conforment à la “Nouvelle Approche Normalisée” pour la notation des Risques Opérationnels. La Nouvelle approche normalisée est un indicateur qui tient compte du profil de risque inhérent à un secteur d’activité donné et qui combine une composante "Indicateur de Conjoncture " et une composante "Pertes", qui tient compte des pertes passées subies par la banque dans ce secteur d’activité. Quelle révolution sémantique! Nous passons, en un slap de sacristain, du Vendredi Saint à Pâques. Passe-moi les burettes, on va pondérer.

L’usage de la Nouvelle Approche Normalisée est recommandé par le Comité de Bâle pour toutes les grandes unités bancaires (dont la valeur nette comptable dépasse 1 milliard d’euros) mais ne figure pourtant pas dans la proposition de la Commission Européenne. Mais... selon le Paquet Bancaire de la Commission Européenne, les grandes banques de l’UE devraient être contraintes uniquement de recenser et de déclarer les pertes opérationnelles, mais n’auront pas à satisfaire à des exigences de fonds propres supplémentaires pour tenir compte des lacunes dans leur gestion des risques opérationnels qui ont contribué à ces pertes. Le curé défripe sa chasuble et présente les instruments du culte canonique. La Commission Européenne soutient, garantit et renforce la criminalité bancaire et financière. Amen. C'est comme "l'indice Senior" de la réforme Macron-BlackRock des retraites. Liberté, Égalité, Mortalité. On se prend une mousse? Mais seulement dans un verre en verre, à cause de l'environnement. Joh, moi je suis écon-responsable.

Pourtant, dans les publications financières nous pouvions et pouvons toujours lire que "les obligations structurées subordonnées AT1-CoCos permettant souvent d’optimiser le ratio risque / rendement". Pourtant, les autorités publiques officielles mettaient en garde dès 2015, mais toutes ces mises en gardes ont été contournées comme toujours pour mépriser la croissance durable et pour satisfaire au make-the-money-moove, au back-to-business, au investing-together, à un autre millenium-track-record, etc. En Europe c'est Crédit Suisse qui a fait définitivement défaillance début mars 2023 à cause de ses CHF 16 milliards de CoCos-AT1 perdus. A présent c'est UBS qui est "première de cordée" vers l'enfer. Société Générale, Deutsche Bank suivent dans ce prochain krach. UBS, Deutsche Bank, Société Générale, etc sont tout autant sous respiration artificielle depuis 2008.

J'avais lu dans le Rapport Annuel de juin 2015 du HCSF - Haut Conseil de Stabilité Financière publié par le Ministre de Finances Michel Sapin et par le Gouverneur de la Banque de France, le Président de l'Autorité des Marchés Financiers, le Président de l'Autorité des Normes Comptables >>> "L’engouement pour les CoCos-AT1 est un autre exemple de développement rapide d’un produit complexe répondant aux exigences de rendement des investisseurs. Les montants émis ont été multipliés par 3 entre 2011 et 2013. Le lancement en janvier 2014 d’un indice Merrill Lynch, premier indice dédié à la performance des CoCos, participe à la transformation de ce marché de niche en une classe d’actifs à part entière, alors que la complexité du profil de risque de ces produits fait largement consensus au sein des experts. La plupart du temps, les CoCos semblent se comporter comme des obligations high yield [haut rendement] tandis qu’ils présentent un risque de pertes substantielles en cas d’atteinte du seuil de conversion. À cet égard, la compréhension des CoCos par les investisseurs reste incertaine. La complexité du produit combiné à l’intérêt marqué des investisseurs a incité plusieurs autorités (la Banque d’Angleterre et l’AMF) à mettre en garde contre le risque de sous-estimation par les souscripteurs des risques associés à ces titres (par exemple, la probabilité d’absorption des pertes bancaires par ces instruments). L’AMF a mis en avant également la diversité du type de clauses utilisées (clause automatique ou discrétionnaire; déclenchement à l’initiative de la banque ou du superviseur) et du mécanisme d’absorption des pertes (conversion en actions ou application d’une décote et/ou report ou annulation du versement du coupon). Le 31 juillet 2014, les trois régulateurs européens du secteur financier (ESMA, EBA, EIOPA) ont alerté dans un communiqué commun sur la nécessité d’une évaluation adéquate des risques que présentent les CoCos et ont souligné la difficulté qu’une telle analyse pouvait représenter pour des retail investors [investisseurs individuels, particuliers]. Le régulateur anglais est allé plus loin encore en interdisant pour un an à compter du 1er octobre 2014 la vente de CoCos aux investisseurs particuliers."

Avril 2023 >>> Le Tigre Alpin, la Suisse, après le Tigre Celtique, l'Irlande, et le Tigre de l'Atlantique, l'Islande.
UBS:   du too-bog-to-fail     au     too-big-to-survive

UBS s'est mutée en trou noir bancaire à la tête de 5.000 milliards d’actifs investis une fois la fusion scellée avec Crédit Suisse, soit 740% du PIB de la Suisse. En 2008, UBS avait déjà été ramenée à la vie, extraite du coma de la faillite ultime, avec les facilitations quantitatives, les criminalisations quantitatives de l'Etat Suisse, de la Banque Centrale Suisse et de la BCE. UBS est tellement grande avec le "rachat" de Crédit Suisse qu’elle « ne pourra plus être sauvée » en cas de choc, « elle va être trop grosse pour survivre », a-t-on déclaré à l’Assemblée Générale des actionnaires le 5 avril 2023: « On achète une banque sans faire de diligence raisonnable », sans savoir « ce qu’il y a dans les placards ». Comme Deutsche Bank, Société Générale, etc, UBS n'est pas à la tête de "5000 milliards d'actifs", mais est une cellule vide commerciale avec ses milliers de milliards de toxiques qu'elle a dans ses placards et qu'elle a mis dans une fosse commune avec les milliards de toxiques pourris et irrécouvrables de Crédit Suisse. Vous voyez que l'Assemblée Générale des actionnaires de UBS a communiqué le 5 avril 2023 sur son montant de 5000 milliards qui sont à comparer à la somme bilanaire de 1500 milliards communiquée couramment dans la Tribune de Genève et que je vous ai rappelée plus haut dans mon analyse. UBS, ne sera pas non plus en capacité d'absorber ses pertes toxiques avec les CoCos-AT1 et, comme toutes les autres banques too-big-to-fail, UBS est une bombe à retardement doublée d'une bombe à fragmentation qui va entrainer les banques plus petites et les fonds d'investissement, de pension, de placement, en obligeant de nouveau les banques centrales, la BCE, les pouvoirs publics et les Etats de faire, après 2008, le deuxième transfert le plus massif de toute l'histoire de l'humanité des dettes et pertes privées vers la dette publique. Privatisation des bénéfices, nationalisation des pertes. Assurantiel, prudentiel, to justify the greed.

Les CoCos-AT1 n'étaient que des quasi-fonds propres, « going concern capital », qui donnaient - avec les soutiens des autorités publiques de surveillance, de contrôle et de réglementation - l'illusion suprématiste d'être des parts du capital des banques constituées en société par actions ( # à la différence des banques mutualistes). Maquiller le bilan comptable en le renforçant avec du vent, ces CoCos-AT1, permet d'améliorer le profil de la banque vis-à-vis des agences de notations et des cotations boursières.

Comme je vous l'ai exposé plus haut, le législateur européen n’a pas voulu préciser s’il fallait tenir compte de la valeur comptable des banques ou de la valeur de marché pour le calcul des fonds propres durs. Les réglementations indulgentes sur l'obligation pour les banques d'avoir un Coussin, un matelas, un Pilier, un Plancher de fonds propres réglementaires ont poussé les banques à cultiver leur illusion suprématiste en inventant les AT1-CoCos qui ne sont conçus que comme des bouées de sauvetage pour les périodes de crise, c'est à dire quand c'est déjà trop tard comme nous l'a prouvé la faillite éclair de Crédit Suisse. Depuis 2008, depuis les vociférations de nos gouvernants politiques du "je ne tolèrerai pas que... que de la dictature des marchés qui sont devenus fous...", le calcul des fonds propres réglementaires ne se fait toujours pas, 16 ans après, en suivant la règle de la juste valeur - Fair Value - qui permet d’avoir une image réelle de la situation de l’établissement bancaire sur le marché.

Je me demande comment on peut s'investir toute une carrière dans un risk-management sans ne jamais intégrer la Fair Value dans sa modélisation. C'est pactiser avec le diable. J'ai pas mal d'anciens étudiants de Master Grande Ecole, option banque-finances, hyper-talentueux et que j'appréciais, qui font le job. J'en ai même un qui est mort du Covid à 32 ans. Certains rentrent de leur campagne de Chine pour aller en Suisse ou au Luxembourg, à ce que j'ai vu sur LinkedIn. Ils me supportaient en cours parce que j'étais drôle, sérieux, je connaissais en allemand mes sujets, mais surtout parce j'étais pour eux un bon sparring partner avec lequel ils intellectualisaient leur métalangage contre le gauchisme, parce qu'il faut être synergiel et occidental. En tant que tel, je ne fais pas partie de la taxonomie catallactique.

J'avais lu sur le site Actu-Juridique.fr une analyse du 23 mai 2017: "Au-delà du caractère perfectible de la conception européenne des CoCos-AT1, au cours d’une crise financière, le déclenchement des opérations de conversion de ces obligations en capital [ en actions ], peut projeter une image négative de la banque en difficulté sur le marché et saper la confiance dans le système bancaire. Cette destruction de confiance peut se traduire non seulement par des « fire sales », entraînant une baisse du prix des CoCos, et de la capitalisation boursière des établissements bancaires, mais aussi des scènes de « bankruns » de la part des investisseurs institutionnels et non institutionnels. Une telle situation peut simplement conduire au collapsus du système bancaire et financier en l’absence d’intervention des autorités publiques. Les CoCos-AT1 se révèlent ainsi être des instruments potentiellement dangereux pour le système financier et pour les investisseurs. Par conséquent la détention de CoCos devrait être interdite aux établissements bancaires en vue de limiter les interconnexions et éviter ainsi l’effet boule de neige en cas de crise. Quant au sort des investisseurs non institutionnels, il conviendrait d’écarter entièrement le principe caveat emptor [ l'acheteur de ces obligations convertibles, subordonnées structurées conditionnelles, est seul responsable de sa propre vigilance au sujet de la bonne foi ou de la mauvaise foi du vendeur ] et de renforcer l’obligation de mise en garde à la charge des intermédiaires financiers" Et encore "les CoCos ont été positivement accueillis par l’industrie bancaire et par les investisseurs. Largement appréciés par les banques, les CoCos permettent à celles-ci de se financer et de satisfaire les exigences de fonds propres réglementaires à moindre coût par rapport à l’émission d’actions sur le marché". Les faillites simultanées de mars 2023 de Crédit Suisse et de SVB - Silicon Valley Bank, de Signature Bank, de Silvergate Bank, de First Republic Bank ont prouvé que cette analyse de Actu-Juridique.fr, n'était pas une prémonition mais une honnête mise en garde et un appel aux autorités de contrôle, de réglementation et de surveillance des marchés financiers et de crédits. Depuis la faillite éclair de Crédit Suisse, toutes les banques systémiques communiquent en affirmant ne pas avoir de CoCos-AT1, mais le tableau ci-dessus de Bloomberg "Funding Exposure of European Banks to the AT1 market" ne trompe pas.

L'interconnexion entre les G-SIBs - Global Systemically Important Banks, et les O-SIIs, Other Systemically Important Institutions - Entités systémiques du secteur bancaire est visibilisée avec ce graphique publié par Journal of financial stability en février 2022. Vous y reconnaissez en vert les 31 G-SIBs de la planète. Rappel du Communiqué de Presse du 8 février 2023 de BCE - Banque Centrale Européenne / Supervision Bancaire >>> "Les constats relatifs à la gouvernance interne font apparaître des préoccupations concernant l’efficacité et la composition des organes de gestion, leur aptitude collective et leur rôle de surveillance. Les principales inquiétudes dans le domaine de la gestion des risques ont trait au manque de clarté des banques au sujet de leur appétence pour le risque et à l’inadéquation de leurs pratiques d’évaluation et de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. La BCE a aussi observé que de nombreuses banques allouent des ressources insuffisantes à leurs fonctions de contrôle (gestion des risques, conformité et audit interne). Dans le même temps, de nombreuses banques ne sont pas parvenues à améliorer suffisamment leurs capacités d’agrégation des données sur les risques et de déclaration. Cela a eu un effet négatif sur la qualité des données et la capacité des banques à produire des rapports non standardisés. De nombreux paysages informatiques demeurent fragmentés et non harmonisés, ce qui entrave l’agrégation des données et la déclaration." La standardisation et la clarification des normes sont attendues depuis le G20 de Pittsburgh de septembre 2009. Sur le site français ACPR / Banque de France - Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, 9 décembre 2022, nous lisons: "La question des institutions systémiques a été mise à l'agenda des autorités de supervision financière par le G20 lors du sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, préconisant la mise en place de normes spécifiques et proportionnées au coût d'un éventuel défaut, afin d'encadrer l'activité des plus grandes institutions financières internationales. L'objectif affiché est de mettre un terme à la situation d'aléa moral lié à l'existence d'institutions trop grandes (" too big to fail ") ou trop interconnectées pour faire faillite compte tenu des risques qu'elles font courir au secteur financier et à l'économie réelle. En effet, de telles institutions pouvaient espérer un soutien public en cas de difficulté et, de ce fait, être tentées de prendre davantage de risque. Dès 2009, ces institutions qualifiées d'institutions financières d'importance systémique (SIFIs - Systemically Important Financial Institutions) ont été définies comme celles dont la faillite désordonnée, en raison de leur taille, complexité et de leur interconnexion systémique, causerait des troubles importants au système financier dans son ensemble et à l'activité économique ".

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Pour compléter votre réflexion, voici mon analyse du 16 mai 2010: La théâtralité Globalisation-Démocratie-Souveraineté nationale est un kit universel pour tuer de l'OMC à l'Europe. Je vous donne aussi in extenso la Chronique Economique de La Tribune de Genève du 27 mars 2023 qui prouve, si besoin en était, la justesse de ma ligne éditoriale depuis le 06 VI 06, et plus précisément la justesse du ton et du contenu de mon billet que je viens de vous écrire ci-dessus.    Il ne fallait pas être grand économiste pour savoir que depuis la fusion de Crédit Suisse avec UBS du 15 mars 2023, la Suisse se trouve sur le même chemin que l'Irlande, le Tigre Celtique, et que l'Islande, le Tigre de l'Atlantique qui ont explosé en mer après 2008. Je ne suis qu'un linguiste germaniste atterré ayant enseigné ceci en allemand appliqué entre autre en Master Grande Ecole à l'EM-S, Ecole de Management de Strasbourg, et ayant été pendant plus de 20 ans jury des Concours HEC des candidats aux Grandes Ecoles à la sortie des CPGE. Je m'étonne de n'avoir pas été une Fiche S, un Gefährder, pendant toute ma carrière dans ces milieux proactifs pasteurisés dès la naissance dans les meilleures couveuses. Le 26 janvier 2021, j'avais écrit en allemand cette analyse: Hans-Werner Sinn vom ifo-Institut scherzt über "Potentate" in "Zombie-Staaten" und verschweigt Shadow Banking und den massiven EZB bailout der too-big-to-fail Pleite-Banken seit 2008.

Chronique Economique,

 La Tribune de Genève, 27 III 2023 >>>

La Suisse face à un monstre

UBS fait peser un nouveau risque énorme sur le pays

C’est le jour d’après qui est le plus difficile. La Suisse se retrouve « avec le plus grand risque bancaire au monde », pour citer l’économiste Charles Wyplosz, l’un des plus brillants observateurs de la place financière suisse. La taille du bilan d’UBS équivaut à près de deux fois le produit intérieur brut du pays (PIB). Par comparaison, la plus grande banque des États-Unis atteint 14% du PIB du pays! C’est dire qu’une défaillance de la nouvelle UBS, si rien n’est fait, mettrait notre pays à genoux, comme ce fut le cas de l’Islande en 2008 ou de la Grèce lors de la crise des dettes souveraines. John Micklethwait et Adrian Wooldridge, respectivement rédacteur en chef et chroniqueur à l’agence de presse financière Bloomberg, le résument ainsi: « L’histoire de la régulation financière est fondamentalement une histoire de la gestion des crises. » La Réserve fédérale américaine, l’équivalent de la Banque nationale suisse (BNS), a été fondée après que le banquier John Pierpont Morgan a enfermé ses collègues dans une pièce pour trouver une solution à la crise financière de 1907. Les lois dites Glass-Steagall, séparant en des unités distinctes les banques d’investissement et les banques commerciales, sont le fait de Franklin Roosevelt au lendemain de la crise de 1929. Allégées par l’administration Clinton, elles furent en partie réintroduites en 2010 dans le Dodd-Frank Act, après l’effondrement de Lehman Brothers.

En Suisse, comme partout dans le monde, on a renforcé les exigences de fonds propres et ajusté les ratios financiers (les réserves de capital à détenir). Les graves crises de plusieurs banques cantonales des années 80, 90 et… 2000 ont amené les instituts financiers à modifier leurs pratiques dans l’octroi des prêts hypothécaires, etc. Et on a même prévu une loi spéciale pour les banques dites systémiques, « trop grandes pour faire faillite », prévoyant l’isolement, le rachat ou le démantèlement des établissements devenus insolvables. Une semaine plus tard, on est face à un monstre bancaire qui est toujours « trop grand pour faire faillite » et probablement « trop grand pour pouvoir être sauvé » par la… petite Confédération. Alors que faire?

« L’autorité de régulation doit être redoutée par les acteurs et bénéficier d’une vraie indépendance, comparable au statut de la Banque Nationale Suisse ou de l’autorité chargée de la sécurité nucléaire. » Des idées sont sur la table. Les dépôts à vue, l’épargne pour l’essentiel, doivent être protégés des activités spéculatives à hauts risques. La banque universelle, si elle subsiste, ne doit pas être exposée à des engagements commerciaux qui puissent la rendre vulnérable à des fluctuations brutales des marchés financiers. Enfin, il faut veiller à ce que l’économie bancaire soit soumise à une forte concurrence. La colère passée, la Suisse sera contrainte d’innover sur le plan régulatoire et dans les techniques financières permettant d’instaurer des coupe-feu en cas de surchauffe ou de dysfonctionnement des marchés financiers. Et surtout, l’autorité de régulation doit être redoutée par les acteurs et bénéficier d’une vraie indépendance, comparable au statut de la Banque Nationale Suisse ou de l’autorité chargée de la sécurité nucléaire.

Il est beaucoup trop tôt pour juger de la solidité de la nouvelle UBS, mais préparons-nous à une nouvelle crise financière. L’explosion de la bulle immobilière que redoute la BNS depuis plusieurs années ou l’effondrement du secteur financier non régulé [ le shadowbanking] pourraient être les prochains tremblements de terre. Seule, la Suisse ne pourra pas tout régler. Elle doit déterminer le niveau de risque auquel elle s’expose et non imaginer qu’il pourrait être nul. Elle pourrait, rêvons un peu, être à l’avant-garde afin d’éviter un nouveau dimanche noir, indigne d’un pays réputé pour son savoir-faire bancaire. <<<     

Vous voyez, cette Chronique Économique de la Tribune de Genève du 27 mars 2023 n'a rien apporté de plus que ce que je vous ai écrit ici, ou sur ce que j'avais exposé de nombreuses fois sur mon site en détail sur les lois américaines Glass Steagall obligeant la séparation des banques d'investissement, des banques commerciales et des assurances et sur le Dodd-Franck Act imposé par Bill Clinton qui avait abrogé les lois Glass Steagall et de nouveau introduit la fusion morbide de toutes les activités bancaires pour en faire des banques universelles et pour néolibéraliser à 360° à la ronde et en 3D, tout, n'importe quoi et plus encore. Dans le cadre de l'amnésie dissociative de notre société moderne évoluée, tous les textes européens se sont inspirés après le 21 juillet 2010 de l’adoption aux États-Unis du Dodd-Frank Act pour opérer l'impératif greed reset de la spéculation financière en affichant avoir le better mindset pour "déprioriser l'option de la faillite accompagnée de l'étatisation provisoire des banques concernées qui ne serait que le droit d’outrepasser les aspects concurrentiels"... des marchés "libres et non faussés fonctionnant sur l'axiome de l'information pure et parfaite". Une étatisation provisoire ferait bolchévique et violerait le modèle assurantiel prudentiel synergiel.

De toute son histoire, la Suisse n'a utilisé que CINQ fois le "Droit d'Urgence", l'équivalent du 49-3 en France. J'ai commencé la rédaction de ce nouveau mémoire lingustique sur Crédit Suisse il y a 4 semaines, après le 18 mars 2023. Seulement autour du 12 avril 2023, la Suisse se réveille, et nous trouvons dans la presse helvétique de fortes colères - il était temps - mais des colères pas pour les mêmes raisons que celles de JP Morgan Chase que je vous ai exposées plus haut. Ces éditoriaux n'expriment pas autre chose que ce que je vous ai exposé. Vous voyez, avant vous me preniez pour un sale gauchiste, maintenant vous pouvez vous raconter que je suis un plagiateur.   Greed, greed, greed.

màj du 12 avril 2023 à 16h57 -

Débâcle de Crédit Suisse >>>

La Tribune de Genève: "Le Parlement gifle le Gouvernement. La session spéciale laissera des traces sur le recours au droit d'urgence. Il y aura un avant et un après cette session sur Crédit Suisse. Désaveu cinglant, le National refuse les garanties de la Confédération. Le Conseil National [ Parlement ] a de nouveau rejeté mercredi les garanties de la Confédération pour sauver Crédit Suisse. Ce deuxième refus est définitif. Il sonne comme un désaveu cinglant de la gestion de la crise par le Conseil fédéral [ le gouvernement ]. Le vote est tombé par 103 voix contre 71 et 8 abstentions. L’alliance de la gauche avec l’UDC - Union Démocratique du Centre a coulé le projet. L’UDC a persisté jusqu’au bout dans son rejet. Le PS a dit n’avoir pas confiance dans les promesses faites en matière de fonds propre et de bonus." En Suisse, l'avis du Législatif est contraignant, ce n'est pas comme en France, surtout sous Macron-1 et Macron-2. Mais le gouvernement suisse, le Conseil fédéral, a confirmé le 19 avril 2023 "la valeur symbolique du vote du Parlement", le Conseil national. Que va-t-il arriver maintenant de Crédit Suisse en faillite placé sous respirateur artificiel? Bankrun? Bankrun = moins 63 Milliards pour 1er trimstre 2023, après... moins 111 Milliards au 4ème trimestre 2022. Crise financière helvétique? Décrochage des banques interconnectées? Reload de l'année-Lehman 2008 qui va devenir l'année-Crédit Suisse 2023 ?  Je ne me fais pas d'illusion. Maintenant encore plus qu'avant le 15 mars 2023, le risque d'une crise systémique est encore plus grand, et le gouvernement suisse agira par Ordonnance et garantira pour un montant encore plus élevé, qui servira à la méga banque UBS + la momie de Crédit Suisse.

màj du 12 avril 2023 à 18h >>> Une enquête s’impose sur Crédit Suisse >>>

"Après avoir désavoué le Conseil fédéral, le parlement doit faire toute la lumière sur cette débâcle. Il en va de son devoir de haute surveillance. «Le Droit d’Urgence, c’est devenu le 49.3 du Conseil fédéral.» La déclaration est signée du Conseiller national Yves Nidegger (UDC/GE) et en dit long sur le ressenti des élus à Berne après la gestion du fiasco de Credit Suisse. En forçant le rachat de la banque par UBS, le gouvernement a mis sur la touche le parlement. Mercredi ce dernier s’est vengé en refusant de lui donner son blanc-seing. À lui désormais de reprendre la main.
C’est pour cela qu’une commission d’enquête parlementaire (CEP) est nécessaire. La CEP, c’est l’arme la plus puissante du Législatif. Elle n’a été utilisée qu’à cinq reprises dans l’histoire. Et le tollé provoqué par la chute du numéro deux bancaire helvétique mérite qu’elle soit dégainée une nouvelle fois. Et que les partis tiennent parole.
Car après les annonces fracassantes du début, on sent poindre ici ou là des doutes sur la nécessité de sa mise sur pied. Alors que la décision aurait pu être prise durant cette session extraordinaire, voilà que le Conseil des États a préféré la reporter au début de l’été. Comme pour mieux calmer les ardeurs des plus frondeurs du parlement.
Soyons clairs: si le gouvernement a le droit d’utiliser le Droit d’Urgence, le parlement a le devoir de s’assurer que tout a été fait dans les règles. L’Assemblée fédérale exerce en effet la haute surveillance sur les finances de la Confédération, mais aussi sur la gestion du Conseil fédéral. Face à un scandale au retentissement international où des centaines de milliards de francs ont été engagés, refuser une CEP signifierait que le parlement se défausse de ses responsabilités. Pire, cela augmenterait la colère de la population en l’alimentant d’un sentiment malsain: plutôt que de faire toute la lumière sur l’affaire, on préfère cacher la poussière sous le tapis.
"

màj du 28 avril 2023 >>>  Faillite de SVB - Silicon Valley Bank  /  La Fed' admet des ratés dans la supervision

Je pensais avoir terminé la rédaction de mon mémoire de 82 pages commencé vers le 15 mars 2023, mais La Tribune de Genève vient de publier un article que je vous donne in extenso. L'autocritique, le coming out de la Fed', la Banque Centrale des USA, mais surtout le coming out en calque des médias, enfin, de La Tribune de Genève, ne m'étonne pas dans le fond, mais il m'étonne dans la forme. L'une des épines dorsales de mon site depuis le 06 VI 06 est d'observer le (non)-contrôle, la (non)-réglementation, la (non)-supervision bancaire, des marchés et des flux financiers, qui détruisent le Travail et l'énergie des humains qui vivent sur notre planète. Plus haut je vous ai plusieurs fois répété que depuis l'année-Lehman 2008 tout est fait pour ne pas appliquer les nouvelles normes prudentielles comptables recommandées par le Comité de Bâle de la BRI-Banque des Règlements Internationaux dans le cadre de Bâle III. Ttout est fait pour progroger jusqu'à 2035 ou encore plus tard les normes du Paquet Bancaire européen de la Commission Européenne et du Conseil Européen. Il est presque drôle de lire comment la Fed' esssaye de se disculper en faisant amende honorable. Non. C'est à hurler. Non, ce n'est pas de l'amateurisme de la part de la Fed', c'est greed, greed, greed. C'est criminel. Alors que la faillite de Crédit Suisse est tellement plus énorme que celle de la SVB - Silicon Valley Bank, il n'y a pas d'autocritique de la BNS - Banque Nationale Suisse, ni de la Finma et de la ComCo suisses, ni de la BCE - Banque Centrale Européenne, ni des autorités de supervision bancaire européennes.  Voici l'article de la Tribune de Genève, je vous ai juste mis quelques passages en caractères gras: >>>

La Réserve fédérale a souligné l’incapacité de la direction de SVB,
             mais reconnaît aussi des lacunes dans sa supervision de la banque.

La Réserve fédérale (Fed) a reconnu vendredi, dans un rapport concernant la faillite de la banque américaine SVB, une série de ratés de la part de son organisme de supervision qui ne lui ont pas permis d’agir à temps pour éviter la chute de l’établissement. Certes, la Fed souligne en premier lieu l’incapacité de la direction de Silicon Valley Bank (SVB) à « gérer leurs risques » mais elle reconnaît également ne pas avoir pris les décisions appropriées une fois les risques connus. Mais elle admet aussi avoir sa part de responsabilité dans cette faillite qui a fait trembler pendant plusieurs semaines le système bancaire américain et continue d’avoir des répercussions. En premier lieu, les « superviseurs n’ont pas pleinement apprécié l’étendue des vulnérabilités » de la banque, estime le rapport, à mesure que cette dernière gagnait « en taille et en complexité ».

Décisions nécessaires  -  Mais plus encore, quand bien même « les vulnérabilités ont été identifiées », son organisme de supervision n’a pas « réagi suffisamment pour s’assurer que SVB avait réglé suffisamment rapidement les problèmes » soulevés. « La Réserve fédérale n’a pas su prendre les décisions suffisamment fortes qui étaient nécessaires », a reconnu le vice-président de la Fed, en charge de la supervision, Michael Barr, dans un courrier accompagnant le rapport. « Je salue ce rapport approfondi et autocritique, et je suis d’accord et soutiens les recommandations visant à renforcer nos règles et nos pratiques de supervision », a de son côté déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, cité dans un communiqué. Le rapport propose en effet une série d’actions à mettre en place par la Banque centrale américaine, notamment en imposant un renforcement des réserves concernant les banques de taille moyenne. Jusqu’ici les États-Unis imposaient l’application des règles dites de « Bâle III » uniquement à ses plus gros établissements, une quinzaine au total.
« Bâle III »  -  « Bâle III », vaste éventail de réformes internationales du secteur bancaire, a été engagé après la crise financière de 2008-2009 afin de renforcer la solidité des banques. De nombreuses mesures ont été prises mais certaines réformes doivent encore être finalisées, tout particulièrement aux États-Unis. Mais la faillite de plusieurs banques régionales, dans la foulée de la chute de SVB, et les difficultés que traversent une autre, First Republic Bank, l’incitent désormais à « renforcer la résilience du système financier et ne pas se concentrer uniquement sur des risques spécifiques ». « Après la faillite de Silicon Valley Bank, nous devons renforcer la supervision et la régulation de la Réserve fédérale en nous basant sur ce que nous avons appris », a souligné Michael Barr, ajoutant que ce rapport était « la première étape de ce processus ».  
[ mon commentaire: ..."la 1ère étape du processus" 15 ans après la krach planétaire financier de 2008 !  Pour moi, la direction de la Fed' doit passer devant les tribunaux. ]

Les propositions en ce sens sont prévues dans un second temps  -  Plus largement, le rapport rappelle néanmoins que le système financier américain reste « solide et résilient, avec un niveau de capital et de liquidité élevé », ajoutant que SVB était « une exception du fait de son modèle commercial très concentré ».    <<<

màj du 5 mai 2023: La préservation des Îles Galápagos et Crédit Suisse

Suisse, le Tigre Alpin en mort cérébrale - UBS: too-big-to-fail, too-big-to-survive, too-big-to-jail

Et la Taxe Tobin?

Ne vous inquiétez pas, vous pouvez vous dispenser de me traiter de bolchéwokiste d'extrême-gauche ultra, ce secteur linguistique "Taxe Tobin" n'est même pas un indice factoriel chez ChatGPT, il ne reste que mon analyse que j'avais rédigée le 15 novembre 2008 pour l'évoquer >>> Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin . ChatGPT non plus, n'est pas capable de s'imaginer les sons et les signes du langage de l'Homme de Neanderthal. Pourtant à chaque nanoseconde les banques et le dark pool opèrent des transactions systémiques financières intercontinentales qui elles aussi ne disposent pas de sons ni de signes humains les identifiant à une activité économique réelle. Le Neanderthalien et l'hybride Etat-Spéculateur ont un problème commun, ils ne foulent pas le sol disposé exactement entre sous-sol et hors-sol.

Du moment Minsky 2008 au moment Minsky 2023 - 15 ans de Sponsoring d'Etat de la criminalité spéculative financière

Tous les gouvernements de la planète n'imposent toujours pas au moins les 9% de Fonds propres réglementaires Bâle III. Ce n'est pas du snacking linguistique si je vous expose donc depuis 2008 que tous les gouvernements de la planète sponsorisent les marchés financiers spéculatifs des banques, du shadow banking et du dark pool. En plus du laxisme institutionnel... je vous invite à lire la suite dans mon nouveau billet.

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Ci-dessous je vous ouvre quelques fenêtres sur quelques uns des... 1000 procès actuels et de ceux à venir contre Crédit Suisse et contre UBS. Mais je pense qu'il faudrait créer pour le système bancaire et financier mondial un genre de Cour Internationale de Justice de La Haye. On ne peut pas se contenter de chercher des noises à un minus de Kerviel ou d'Abodoli ou comme en France avec Macron de casser la gueule aux chômeurs, aux migrants, aux retraités. Mais bon, Jean Monnet, le "père de l'Europe" qui a monétisé l'Europe, avait lui-même entrainé trois fois, en tant que directeur de banque, des banques dans la faillite, avant qu'il ne devienne un bandit politique à un niveau supérieur plus élégant.

màj du 18 avril 2023 >>> A&M décroche un mandat de la Confédération pour la fusion UBS-CS

Voici le direct de La Tribune de Genève d'aujourd'hui >>> "Le cabinet de conseil Alvarez & Marsal (A&M) a décroché un mandat de la Confédération dans le cadre de l’absorption annoncée le 19 mars dernier de Credit Suisse (CS) par son rival UBS. Dans ses considérants, le mandataire a souligné la nécessité de « conseils et de soutien économique à court terme » pour la mise en oeuvre contractuelle de l’octroi des garanties financières de plus de 200 milliards de francs dans le cadre de l’opération. La Confédération s’était par ailleurs engagée à couvrir des pertes à hauteur de 9 milliards, après les 5 premiers milliards déboursés par UBS." Nous voilà au point de départ de mon analyse que j'ai commencée vers le 18 mars 2023. Entre le 15 et le 19 mars, les médias communiquaient effectivement sur un montant de CHF 200 Milliards de garanties publiques et de la BNS - Banque Nationale Suisse, mais rapidement le chiffre de 109 Milliard tournait partout dans toutes les langues.   209   Milliards   de   garanties   publiques   pour   UBS-CS   représentent...   43%   du   PIB   de   la   Suisse.    Nous verrons le pourcentage de garanties publiques accordées pour les banques en faillite-fusion en France ou en Allemagne quand ce sera le tour de Société Générale, BNP Paribas, BP-CE - Banque Populaire Craisse d'Epargne ou Deutsche Bank, évidemment, et Commerzbank, etc.

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màj du 28 mars 2023  >>>

Vous voyez les "à coups" précurseurs d'une nouvelle crise financière majeure s'accumulent. C'est de nouveau autour de Société Générale, BNP Paribas, en fait autour de plus de 85 instituts bancaires. La passivité de connivence des régulateurs financiers publics est à nouveau mise en avant et à dénoncer. Notre modèle de société détruit la planète. J'ai honte pour les jeunes qui nous suivent.

Article des DNA de ce mardi 28 mars 2023   >>>  "C'est « la plus grosse opération de l'histoire du PNF » : le parquet national financier a mené mardi matin, à Paris et à La Défense, des perquisitions massives visant cinq banques majeures en France, soupçonnées de fraude fiscale aggravée. Les établissements en question sont la BNP Paribas, Exane (gestionnaire de fonds, filiale de la BNP), Société Générale, Natixis et HSBC."   <<<     

Ce gigantesque hold-up fiscal des CumEx/CumCum est estimé pour la France à € 100 milliards. Pour compléter ce tableau des soutiens politiques à la criminalité financière des banques et à la fraude fiscale des systèmes bancaires, je vous mets un extrait de ce que j'avais écrit le 13 août 2020 dans I want my Europe back - L'Europe catallactique, le Dumping Humain et le pishing intégral en bande organisée - "Adults in the room" de Costa-Gavras au sujet du plus grand scandale financier de toute l'Allemagne depuis 1945 et dans lequel le chancelier actuel Olaf Scholz et la chancelière Angela Merkel avaient trempé.

Je me cite:     >>> Après Schulz vient Scholz. Aujourd'hui, c'est au tour de Olaf Scholz, SPD, Ministre des Finances de la Große Koalition Merkel en Allemagne. Il était au courant dans l'affaire Wirecard déjà depuis quelques années des "fraudes, des falsifications des bilans comptables, des manipulations de marché et des fraudes commerciales en bande organisée" de cette entreprise [ <<< libellé officiel des griefs sans erreurs de traduction depuis l'allemand, j'ai été traducteur juridique dans ma carrière pour l'OEB - Office Européen des Brevets ]. Olaf Scholz n'avait pas retransmis plus de 1000 signalements qui lui avaient été officiellement confiés. Wirecard AG est une fintech, une entreprise de technologies et services financiers dont le siège est en Allemagne. Elle propose des services de risk management, de production de cartes de crédit et de traitement des transactions. Wirecard a falsifié ses bilans au moins ces 6 dernières années mais a toujours publié une croissance parfaitement linéaire grâce au cabinet d'audit EY.  Ernst & Young - EY est l'un des plus importants cabinets d'audit financier et de conseil au monde. Membre du Big Four, il est le troisième plus important réseau mondial en termes de chiffre d'affaires en 2017, et est sur terre l'incarnation la plus absolue de T.I.N.A. - There Is No Alternative. [note du 30 mars 2023: l'équivalent du "réforme incontournable" de Macron ]. La faillite de Wirecard est pour l'instant le "plus grand scandale financier de l'histoire de l'Allemagne depuis 1945". J'ai mis entre guillemets le "plus grand scandale financier de l'histoire de l'Allemagne depuis 1945" parce que les influenceurs et la bande du pishing organisé font passer dans tous les médias cette qualification de la réalité sans l'ombre d'un atermoiement convulsif. Mais les pouvoirs publics allemands ont racheté pour 700 milliards d'€ la Hypo Real Estate après sa faillite en 2008 pour ensuite juste la liquider et pour tout perdre sur le dos des contribuables. La Hypo Real Estate était la 8ème banque allemande, la Deutsche Bank est la première. L'Allemagne présentée mondialement comme Le Pays Vertueux de la planète n'est qu'un mythe, dont nous n'aurons même pas à nous débarrasser sous cette forme de son réel, car elle s'effondrera d'elle-même, ce qu'elle a commencé à faire 6 mois avant le 4 septembre 2019. Son plan de relance suite à la Crise du Covid-19 est de 1000 milliards et tellement "disproportionné" face au plan français, ce n'est pas juste de la prévoyance, c'est de la panique à tombeau ouvert. [ En mars 2023 le Parlement allemand vient de rouvrir une enquête à charge contre Olaf Scholz dans l'affaire de Wirecard ]

Il vient tout récemment d'être révélé en septembre 2020 que Olaf Scholz a aussi été directement impliqué avec la banque hambourgeoise Warburg Bank en sa qualité de maire de Hambourg dans le scandale des CumEx en 2016 qui a coûté des milliards au fisc. Après ses interventions auprès de l'autorité financière de la ville-état de Hambourg, cette autorité avait subitement cessé ses poursuites contre la Warburg Bank. L'ex-co-dirigeant de Wirecard en fuite est recherché par Interpol depuis 2 mois. Depuis une semaine, Olaf Scholz est désigné par son parti le SPD comme le prochain candidat à la chancellerie allemande dont l'élection aura lieu dans un an. Le pantouflage public-privé et privé-public est le toc naturel et génétique de tous nos gouvernements. Alors que l'étau se refermait sur Wirecard, son co-dirigeant Markus Braun avait obtenu en septembre 2019 une audience auprès du... Secrétaire d'État aux Finances Jörg Kukies... et ancien vice-président de Goldman Sachs Deutschland und Österreich de 2000 à 2018 où il était responsable des... produits financiers dérivés CDS/CDO, etc. L'ancien ministre allemand de l'économie Karl-Theodor zu Guttenberg, qui travaille pour différents lobbies financiers et pour Wirecard comme consultant, après avoir dû quitter le gouvernement à cause d'un scandale au faux CV, avait plusieurs fois téléphoné personnellement à la chancelière allemande Angela Merkel pour lui demander son soutien en faveur de l'introduction en Chine de Wirecard. Lors de son voyage en Chine fin septembre 2019, Angela Merkel avait alors fait officiellement auprès du dirigeant chinois 习近平, Xi Jinping, du lobbying en faveur de Wirecard alors que le Financial Times avait largement révélé les faits dès janvier 2019. Suite aux révélations du Financial Times, la réaction de l'autorité allemande de supervision financière, la BaFin, avait été d'appuyer une plainte de Wirecard contre... les deux lanceurs d'alertes. L'ancien Chef des services secrets allemands et responsable à la chancellerie pour les questions de sécurité, Klaus-Dieter Fritsche, avait obtenu en août 2019 une audience au département des finances du ministère de l'économie. A cette époque il était déjà retraité mais travaillait pour un lobby financier dont il a perçu des honoraires pour cet entretien.

La faillite de Wirecard coûte aussi plusieurs milliards d'€ et 5000 employés ont perdu leur travail. Il est aujourd'hui démontré que Wirecard était déjà insolvable en 2008, ce qui ne l'avait pas empêchée d'entrer en 2018 dans le DAX - Deutscher AktienindeX qui est le principal indice boursier allemand. La valeur du DAX est fondée sur le cours des actions des 30 plus importantes entreprises cotées à la Bourse de Francfort. Wirecard est insolvable depuis 2008... et il en est de même pour la Deutsche Bank. L'action de Wirecard est passée de 200 € à 2 €... il en est de même pour la Deutsche Bank. Le prochain scandale historique de l'Allemagne sera la déclaration officielle de la faillite de la Deutsche Bank - anciennement dirigée par Joe Ackermann - qui est en faillite technique depuis 2008 et dont l'action a aussi perdu ~~ 100% de sa valeur de 2008. [ En mars 2023 le Parlement allemand vient de réouvrir une enquête à charge contre Olaf Scholz dans l'affaire des Cum-Ex ]   <<<  

màj du 14 juin 2023: Le procureur général de Cologne vient de lancer une grande razzia avec plus de 60 enquêteurs contre le siège allemand de la filiale de Natixis, la banque d'investissement française en rapport avec le blanchiment d'argent et les scandales CumEx et Cumcum, la fraude fiscale à très grande échelle mise en œuvre par les banques.

màj du 10 juillet 2023: Credit Suisse dissimulait les bonus. Un document de la Finma - l'Autorité helvétique fédérale de surveillance des marchés financiers montre comment Credit Suisse distribuait des bonus sans les déclarer... mais... les plus élevés ne devront pas être remboursés. Payés en cash, le conseil d’administration de Crédit Suisse s’en tire bien, sa fraude fiscale gigantesque n'encourt aucune mesure de "rétorsion", le gouvernement suisse, les deux chambres helvétiques ferment les yeux, business as usual. Je n'ai qu'un commentaire à faire: Cosi fan tutte, dans la plus pure tradition opératique bancaire.

màj du 8 août 2023: La Réserve fédérale a notamment constaté que Crédit Suisse n'avait pas un modèles de gestion des risques adéquat et manquait de collaborateurs expérimentés. L'autorité de surveillance britannique a critiqué le fait que le Crédit Suisse n'avait pas suffisamment appris des cas précédents et n'avait pas remédié aux lacunes déjà évoquées.

Aux États-Unis, la Fed' a infligé à UBS une amendé de $ 268,5 millions / € 242,3 millions d'euros. En GB, la Prudential Regulation Authority a infligé une amende record de 87 millions de livres / € 101 millions

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Je vous invite à lire quelques une de mes analyses passées qui n'ont pas vieilli

  1. du 17. janvier 2010: Road to serfdom: Shadow Finances, nostalgies de l'Association de Libre Echange et de l'épiphane Dictature du Prolétariat
  2. du 31 décembre 2009:   Obama confisque la Fed', la création monétaire au profit des banques - McCain veut rétablir le Glass-Steagall Act
  3. du 29 mars 2009: G20 - L'effondrement du système ordolibéral a commencé en 2006 - Ce n'est pas la Crise des subprimes, des banques...
  4. du 24 mai 2010:   Destruction par les Marchés - Les Réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA
  5. du 22. juin 2010:   Parlement Européen: Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles
  6. du 5 juillet 2010:   Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires
  7. du 28. décembre 2010De l'illusion suprématiste de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite à l'Europe des lobbies
  8. du 30. août 2011:   Christine Lagarde, FMI, et l'Autorité Bancaire Européenne, ABE, préparent la nationalisation des dettes des banques européennes en faillite
  9. du 23 mai 2009:   Nouvelle Monnaie de référence: G20 illégitime, G192 de l'ONU inutile, BRI parasecrète, Conférence Bilderberg secrète
  10. du 24 octobre 2009:   IASB, IFRS, Solvency II, Bâle II: Victoire de la Lutte des classes financières - Droit de cacher les risques
  11. du 15. novembre 2008:   Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin
  12. du 29. octobre 2008Développement prudentiel durable - Mythologie de Bretton Woods 2 - Banqeroute d'État des USA
  13. du 11 septembre 2012:   Deutsche Bank, la plus grande banque du monde et le modèle ultralibéral, crée sa bad bank / First Day of reckoning
  14. du19 septembre 2020: De l'année-Lehman 2008 à l'aubaine du Covid-19 jusqu'aux Quick Fix - l'Europe poursuit sa politique proactive pour le shadow banking et la spéculation financière

ntNote(s)

  1. ^ KASIMIR MALÉVITCH    (1878-1935, artiste peintre)   Le suprématisme, telle est l'affirmation magistrale de la quasi totalité des œuvres exposées à   0,10   (dix exposants à l'origine, dont Tatline avec ses « Contre-reliefs », chacun s'attachant à découvrir le degré zéro de leur art), et surtout du Carré noir sur fond blanc, disposé, comme une icône, à un coin de la pièce. Ce tableau clé de l'art moderne articule en quelque sorte toutes les questions qui ont intéressé Malévitch depuis sa découverte du cubisme, déclarant à la fois toutes les conditions essentielles de la peinture. La tableau est un déictique, ou, pour parler comme les linguistes, un index (à savoir un signe dont la signification dépend de sa co-présence avec son référent ou le contexte physique de son énonciation – tel « ici » ou « toi ») : la figure du carré est un index du cadre (carré et cadre ont la même source étymologique), mais c'est aussi un index du support lui-même (le tableau est lui-même carré), à savoir de la surface physique du tableau. Plus encore que dans le décor d'opéra, parce que cette fois-ci de manière délibérée, il y a adéquation totale entre « image » et champ, et donc suppression de l'opposition figure/fond sur laquelle se fonde l'esthétique occidentale depuis la Grèce antique. Du même coup, toute idée de composition traditionnelle est abolie : la figure est donnée en même temps que sa surface d'inscription, elle en est comme le produit logique, et, par voie de conséquence, toute illusion est abolie, la surface du tableau ne se creuse pas optiquement parce que l'œil du spectateur est constamment rappelé à la surface par la simple déclaration de cette surface que constitue le carré noir inscrit dans le carré blanc. Malévitch devance avec son Carré noir ce qu'on nommera la logique « déductiviste » dans la peinture américaine des années 1960.
  2. ^ Quelqu'un se souvient que la France de Napoléon III et de Jules Ferry avait fait la guerre à la Chine, alors qu'elle n'était même pas capable de récupérer l'Alsace et la Lorraine perdues en 1870? La guerre franco-chinoise oppose la France de la IIIème République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle résulte des efforts français en vue de prendre le contrôle du fleuve Rouge qui relie Hanoï à la province du Yunnan en Chine. Cette guerre avait créé l'Indochine française.

27. mai 2017

Renégociations des Traités Européens / Dialogue avec la Société Civile... des lobbies / Accords de libre-échange JEFTA, CETA, TiSA, TTIP, EU-Mercosur

 

Pour pallier la dématérialisation de l’État, l'Europe doit devenir une République.
Pour pallier la dématérialisation de l’État, Macron ou la Commission de Bruxelles inventent la "Société Civile" qui doit être garante de quelque chose de plus. Le CSD - Civil Society Dialogue - "Dialogue sur la politique commerciale de l'Union Européenne" - du 29 mai 2017 n'est qu'une opération promotionnelle des lobbies et des investisseurs et poursuit le contournement de la vie démocratique en Europe. "L'ère post-démocratique" est de nos jours un concept communément acquis et il se vend comme une excuse désolée sans explications ni fondements. "L'ère post-démocratique... sans clivage gauche-droite", ce qui veut dire la même chose, est un système de société qui nous vient d'en haut depuis les investisseurs et les commerçants qui se confondent avec la Commission Européenne et une partie du Parlement Européen qui leur vouent une loyauté féodale. Cette "ère post-démocratique" ne relève pas de la désaffection des citoyens de la chose publique. Pour les investisseurs et la Commission Européenne avec Juncker en tête, Juncker le président du dumping fiscal en Europe (Lux-Leaks), il n'y a qu'une Europe, celle de la machine à cash. Si l'on désire une autre Europe, ou une Renégociation des Traités Européens, on est au mieux traité de "romantique", ou de "Astérix" comme le Ministre-Président Paul Magnette de Wallonie qui a tenté de dire non au CETA, et au pire de toutes les insultes que le parler actuel véhicule envers les indignés et les insoumis. Le "il n'y a plus de clivage gauche-droite" de Macron et le "renouvellement et la recomposition" organisent du rien autour de cette unique idée de l'Europe des marchés en marche. Tous ces ordo-libéraux conservateurs organisent le protectionnisme du profit de l'investisseur et estiment organiser pour leur seul compte leur protection contre les Citoyens et les Travailleurs qui leur font peur ou qui risquent d'entraver leur espoir de faire du profit. Le Citoyen et le Travailleur sont pour les ordo-libéraux la plus grande entrave de leur vie. Les ordo-libéraux comme Macron vont contraindre avec "le gouverner par ordonnance" et le 49-3 les Citoyens et les Travailleurs à nourrir avec assiduité l'espoir de l'investisseur de générer son propre profit. A la croissance appauvrissante s'ajoute la croissance dégradante. (Tableaux: Anders Zorn, peintre suédois)

Vous avez constaté que je continue à classer dans ma catégorie "Économies de bulles, Crises systémiques, Subprimes" depuis le 14 avril 2017 mes 6 derniers articles et que je ne les mets pas dans mes catégories sur l'Europe, alors que je ne traite en ce moment que de l'Abrogation du Code de Travail de Macron, et que des Accords de Libre-Echange TTIP, CETA, ALEUES, JEFTA, etc qui garantissent le privilège absolu de l'investisseur et le contournement de l’État de Droit avec le tribunal privé d'arbitrage des différends financiers entre investisseurs et États qui est domicilié à Washington. J'estime que notre monde se trouve dans une révolution fondamentale qui n'est ni moderne, ni progressiste, mais qui est un grave retour en arrière vers ce "capitalisme fossile" et qui ne doit surtout pas être accompagné par cette prétendue fusion gauche-droite à la Macron. Contre ce capitalisme fossile doivent s'opposer tout Citoyen et tout Travailleur par l’acquisition critique de ce nouveau langage de ladite "ère post-démocratique" et au besoin par des ICE - Initiatives Citoyennes Européennes telles qu'elles sont prévues par le Traité de Lisbonne et si la voie parlementaire est insuffisante comme en ce moment.

Depuis un an et demi avec les Primaires, les Présidentielles et maintenant les Législatives, le discours politique est un rien organisé autour d'un non langage destiné à ne pas vous entretenir des questions déterminantes pour notre société et notre modèle de société, pour notre État et notre modèle d’État, pour notre Europe et notre modèle d'Europe, pour l'économie et la grande récession dans laquelle nous sommes depuis l'année Lehman-2008, pour la Crise et le système de gestion de crise conduit par cet esprit libéral-conservateur et protectionniste des profits de l'investisseur et du financier avec la collectivisation gigantesque des dettes privées des systèmes Ponzi et spéculatifs des banques et avec le casse sur le Code du Travail, le désengagement des États de leurs devoirs régaliens et des investissements et services publics.

Les négociations sur les accords de libre-échange TTIP, CETA, ALEUES, JEFTA et des 28 prochains accords similaires, sont toutes menées dans le secret le plus absolu. Je ne peux rien d'autre que de vous le répéter. Non seulement la politique commerciale de l'Union Européenne est l'affaire exclusive de la Commission Européenne selon les Traités, mais en plus toutes les négociations se font à huis-clos. Quelques rares euro-députés ont été jusqu'à présent choisis pour consulter dans une salle fermée spécialement aménagée quelques documents que la Commission Européenne veut bien divulguer. Les euro-députés n'ont droit qu'à un crayon, et tout moyen de reproduction, de photographie leur sont interdits. C'est un cauchemar démocratique. Ces euro-députés sont obligés de donner leur smartphone à l'entrée de cette salle de consultation des documents. C'est orwellien, ceci fait tellement "fake news", mais je ne peux rien d'autre que de vous en informer.

C'est pourquoi s'était constituée l'Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP/CETA", puisque tout débat sociétal et parlementaire est refusé à tout citoyen européen comme aux citoyens américains (TTIP), canadiens (CETA), japonais (JEFTA), de Singapour (ALEUES) et aux autres citoyens concernés par les 28 futurs autres accords et qui ignorent que les négociations sont en cours sans eux et par-dessus leurs têtes. Tous ces accords ont trois points communs: garantir le privilège absolu de l'investisseur, créer un tribunal privé d'arbitrage pour les différends entre investisseurs et États, imposer aux États signataires les systèmes de normes et de Lois qui conviennent aux investisseurs. Juncker, Président de la Commission Européenne, était obligé d'accepter les propositions de l'ICE "Stop TTIP/CETA" qui avait rassemblé 3,3 millions de signatures alors que 1 million suffit selon le Traité de Lisbonne. Mais Juncker avait refusé d'accepter cette ICE et de présenter au Parlement Européen les propositions de ce Comité Citoyen "Stop TTIP/CETA". L'Arrêt du 17 mai 2017 de la CJUE - Cour de Justice de l'Union Européenne a non seulement donné tort sans ambiguïté à Juncker, mais a aussi précisé que de tels accords de libre-échange 'de nouvelle génération', qui impactent à ce point en profondeur la vie des citoyens, relèvent de la compétence partagée de la Commission Européenne, du Parlement Européen et de tous les Parlements nationaux et régionaux des États-Membres de l'Union Européenne.

Bien que Juncker, Président de la Commission Européenne ne reconnaisse que du bout des lèvres cet Arrêt de la CJUE pour le CETA du 17 mai 2017, comme l'Arrêt de décembre 2016 pour le ALEUES qui est identique, la Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström, organise un meeting de 2 heures (seulement !!!) pour informer au sujet du prochain accord JEFTA. Ce meeting s'appelle CSD - Civil Society Dialogue. L'Excit - l'Exclusion des Citoyens européens prend avec ce meeting un aspect encore plus gravement caricatural et dramatique, parce que ladite "société civile" est constituée à 73% de lobbies. Voici ci-dessous dans mon commentaire N°1 la liste des participants de cette prétendue "société civile" qui participera le 29 mai 2017 au CSD - Civil Society Dialogue, à ce "Dialogue sur la politique commerciale de l'Union Européenne" avec la Commissaire au Commerce. La liste est close. Comptez les intervenants qui ne sont pas représentants des lobbies. Ce meeting de 2 heures aura lieu de 14:30 à 16:30 et sera web-streamed.

Ce que la Commission de Bruxelles entend par „Société Civile“, c’est comme le nouveau président français Macron. Son 1er Ministre Philippe a été précédemment 3 ans chez Areva, la multinationale française de l’énergie atomique. Un autre de ses directeurs de cabinet, Antoine Foucher, avait était directeur aux affaires sociales du MEDEF qui lui-même a annoncé après l'élection de Macron "qu'il est aux anges". "Société Civile" devrait laisser à penser que les intérêts des Citoyens seront débattus. Ce ne sera pas le cas. 73% des participants à ce CSD ou 128 sur les 175 défendront les intérêts des investisseurs et du patronat.

Il est donc déloyal d’utiliser "Dialogue et Société Civile" pour de tels meetings. Il ne s’agit que d’une rencontre de ces lobbies qui dominent la place de Bruxelles à proximité ou en face des institutions européennes. Bruxelles est le deuxième pôle du lobbying mondial avec 2500 structures de lobbying, 15.000 lobbyistes. Les "achats d'euro-députés" pour présenter et défendre des amendements, les désignations de représentants d'intérêts industriels comme experts auprès de la Commission européenne sont monnaie courante selon l’ONG Transparency International. Ces Dialogues de la "Société Civile" n’augmentent pas l’influence des citoyens européens, mais la dégradent ou l’excluent. Ce n’est pas ainsi que la Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström, garantira la représentativité, l’intérêt et l’implication des Citoyens Européens. En réalité la Commissaire au Commerce s’imagine qu’avec quelques retouches cosmétiques elle va écarter ces deux Arrêts de la CJUE et les Initiatives Citoyennes Européens comme "Stop TTIP/CETA". Son offensive de transparence est une manœuvre dolosive, mais comme la Commission Européenne et le Conseil Européen ne peuvent pas se faire renverser comme un gouvernement dans un État-Membre de l’UE, la Commissaire au Commerce s’imagine calmer les Citoyens Européens en leur distribuant des sucettes. La Commissaire suédoise libérale ne cherche surtout pas à organiser un hearing des critiques des Européens et de leurs Comités Citoyens, ni faire passer leurs propositions au Parlement Européen comme le Traité de Lisbonne le prévoit. La Commissaire suédoise au Commerce ne veut surtout pas initier un débat avec les Citoyens Européens, même si elle en avait annoncé le contraire lors de sa prise de fonction en 2014. Ce meeting de 2 heures, appelé Civil Society Dialogue est une insulte aux petites gens de notre Europe et toutes les négociations de ce JEFTA et des 28 futurs autres accords de libre-échange ‘de nouvelle génération’ se font toujours totalement à huis clos. Rien ne change. Il faut donc organiser la Renégociation des Traités Européens. Et j'en connais qui me traitent de "bolchevik" quand je tiens ces propos qui ne relèvent que du bon sens démocratique.

Heureusement l’ONG "Lobby Control" sera cette fois-ci un participant à ce CSD de ce 29 mai 2017. Presque toujours les représentants de ces ONG d’indignés et d’insoumis ne sont pas admis sous divers prétextes opaques de "mixité", "d’intérêts premiers", "de représentativité", etc. Lobby Control va donc porter devant cet aréopage de lobbies la critique des Citoyens Européens et exiger un meilleur équilibre et une meilleure transparence au sujet de la politique commerciale de l’Europe qui est le domaine exclusif de la Commission Européenne selon les Traités Européens qui sont aussi à renégocier sur ce point. Il est évident que des rencontres unilatérales de lobbies ne favorisent que des décisions unilatérales au profit des investisseurs et des commerçants. Les lobbyistes, comme les spécialistes en marketing et les attachés de presse le savent tout autant. Ceux qui portent continuellement la parole au profit d’un même groupement d’intérêt et qui les inondent de manière unilatérale d’informations et de montages de rapports "exhaustifs", obtiennent toujours l’effet attendu et nourrissent pour les investisseurs l’espoir de générer un maximum de profit sur le dos des Citoyens et des Travailleurs Européens et des autres pays signataires de ces accords.

Pour comprendre les conflits d'intérêts, que par exemple le nouveau Président français Macron veut éliminer en France sans pour autant réclamer une Renégociation de Traités ou une nouvelle Directive, je vous livre ci-dessous quelques commentaires sur un rapport, à l'origine en allemand et en anglais, au sujet des meetings des Commissaires Européens avec des lobbies qui sont dans leurs listes de favoris. Ce rapport est co-rédigé par Lobby Control et Transparency International. Vous apprécierez que sur mon site RzM67 je ne donne jamais la moindre des sources douteuses, conspirationnistes, xénophobes, etc. C'est trop facile de tomber dans le sensationnalisme avec des sources douteuses et de faire semblant de conduire une critique construite reposant sur faits et chronologie. Nous sommes tellement entourés de fake news ou de "vérités alternatives" et de si peu de médias redresseurs de vérité, qu'il nous faut aujourd'hui à chaque fois montrer langue blanche pour assurer de notre bonne foi. Notre infocratie est lamentable, et tout ce travail de journalisme, que je fais aussi à mon niveau, relève normalement des médias et de la Presse. Il existait un excellent site "Lobby Plag" dont le travail était de divulguer les textes des Traités Européens et des Directives qui sur des pages et des pages ne sont que des copiés-collés serviles et sans créativité de textes dictés par les lobbies. Mais ce site n'émet plus. Leurs responsables ont peut-être ingurgité avec leur repas du polonium dans une chambre d'hôtel à Bruxelles. Je vous invite à signer la Déclaration contre la Corruption des élus qui vient d'être mise en ligne par Transparency International.

Juncker, le Président de la Commission Européenne avait lors de sa prise de fonction exigé de tous les commissaires européens "plus d'équilibre dans leurs rencontres avec les lobbies". Comme Juncker n'est pas crédible (Lux Leaks), sauf auprès des médias, puisqu'il avait organisé pendant 20 ans comme ministre des finances et premier ministre un dumping fiscal encore plus massif que celui du "Tigre Celtique", l'Irlande, les Commissaires Européens continuent à n'obéir qu'à leurs propres intérêts. Je vous présente maintenant les collusions et conflits d'intérêts auxquels s'adonnent ces Commissaires.

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Le précédent Président de la Commission Européenne, Juan Manuel Barroso, avait "pantouflé" et avait quitté en octobre 2014 après 10 ans sa fonction européenne pour immédiatement devenir consultant auprès de la banque Goldman Sachs qui est l'inventeur des produits financiers dérivés titrisés CDS/CDO par lesquelles et venue ladite Crise des Subprimes. Manuel Barroso avait personnellement et en cachette préparé la Coopération étroite entre les banques américaines et la Commission de Bruxelles depuis 2013 avec le CEO de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, directement à son siège à New York. Puis à la fin de son mandat, Barroso a été recruté par la Goldman Sachs. Ceci est un scandale qui revêt le conflit d'intérêt. Avec CETA/TTIP, il n'y aura plus de scandale et plus de Code d’Éthique à respecter, s'il existe. Avant même d'être recrutés par le privé, les grands fonctionnaires nationaux et européens pourront montrer leurs compétences et briller directement auprès du secteur privé lors des rencontres tout à fait formelles entre bureaucrates et décideurs privés. Barroso qui avait pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen, est devenu l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître son profit. Avec CETA/TTIP cette hypocrisie disparait et la Commission européenne et les gouvernements nationaux deviennent des bureaux et des représentations locales du secteur privé tous et toutes soumis à la Loi de l'investisseur. Pour voir quels sont les élus européens qui vont à l'industrie ou qui en viennent, cliquez ci-contre sur "Revolving Door Watch".

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Si vous cherchez sur Google "GEBI banques experts" mon site est en A5 et en A6 sur 148.000 résultats. Pour faire des recherches sur mon site, je passe souvent par Google, je suis souvent en page N°1. Notre infocratie est lamentable, car je ne suis rien. Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles avait créé et convoqué un groupe d'experts en août 2010 qui est consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission avait nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques pouvait fêter un nouveau succès contre l'Europe de la Société Civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, avait créé ce Groupe d'Experts en Affaires Bancaires, le GEBI (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n'y a qu'un syndicaliste et deux représentants d'associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le GEBI, Jörg Reinbrecht, qui n'est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n'avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l'UNI Global Union, l'organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu'avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu'avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d'experts à une taille opérationnelle". Face aux 6000 experts chargés de pipeauter le stress-test 2014 des banques, on ne peut que pleurer au sujet de la duplicité de Michel Barnier. Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures était public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies était intitulé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous devez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du GEBI était la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Goldman_Sachs_et_BCE.jpgDans les faits cette Europe de la lobbycratie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires GEBI a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto de 2010.

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Le Mécanisme Unique de Supervision Bancaire est basé sur les recommandations du Rapport du "Larosière Group" présidé par le français Jacques de Larosière avec la collaboration de l'allemand Otmar Issing, conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 (Cliquez à droite sur l'image, Source: The Independent). Ce Rapport de Jacques de Larosière a été élaboré à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, conseiller auprès du Président de BNP Paribas, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a toujours comme membre Mario Draghi et il y a surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. Y est aussi membre Kenneth Rogoff, le maquilleur de statistiques. EUROFI est un think tank dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Dans les Dialogues Monétaires de la BCE auprès de la Commission économique et monétaire intervient l'euro-députée Sylvie Goulard qui est aussi membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) avait été chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard appelé "six-pack" reposait encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de l'irlandais Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, était Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi. J'avais écrit ces deux § ci-dessus le 3 novembre 2014 dans mon article "La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA".

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Dans l'aréopage des Commissaires de la Commission Juncker, c'est l'allemand Oettinger qui est depuis 2014 en tête du ranking établi par les deux ONG "Lobby Control" et "Transparency International". Tous les ans le Commissaire Günther Oettinger organise en avril un genre de Davos, dans le paradis des sports d'hiver à Lech dans l'Arlberg, et il illustre avec la plus forte des magnitudes ce que j'appelle depuis deux mois l'Excit, cette Exclusion des Citoyens européens. Ce sommet de Lerch symbolise cette Europe étrangère aux Citoyens Européens et l'attitude altière et féodale de la Commission Européenne. Il va de soi qu'un responsable politique ait des contacts permanents avec les représentants des intérêts économiques, mais il est abominable qu'il n'en ait pas avec les représentants de la Société Civile. Tout le Projet Européen est démoli par cette méthode de travail des Institutions Européennes. L'Europe n'interdit pas le Camembert, mais elle interdit l’État de Droit, car ces accointances libérales et conservatrices n'ont rien à voir avec l'Europe d'aujourd'hui et de demain. Celui qui croit que l'Europe n'est qu'un marché commun à gérer nous vole notre Europe au profit exclusif de l'investisseur. I want my Europe back!

Pour la 6ème fois était organisé en avril dans ce milieux mondain autrichien ce mini-Davos annuel qui porte le nom de "Europaforum Lech". Ce mini-Davos n'a rien d'officiel dans le rang des activités organisées par les Institutions Européennes, il n'est qu'un sommet organisé à titre personnel. Le site Europaforum Lech n'est pas accessible, il faut obtenir la validation de sa candidature pour y accéder. Officiellement ce n'est que la ville Lech Zürs am Arlberg qui organise ce salon exclusif du lobbying européen.

Oettinger s'est rendu à Lech avec 11 très hauts fonctionnaires de la Commission Européenne et a rencontré des dirigeants de multinationales triés sur le volet. A l'abri de discours et des podiums ceux-ci jouissent d'un accès personnel auprès de ces échappés de la Commission Européenne, que ce soit au Welcome-Dinner, autour du cocktail du soir, au sauna, ou au bar d'hiver avec une boisson chaude à la main. Il n'y a pas de programme, tout est formel dans l'informel.

Cet année les représentants de Uber, SAP, Deutsche Telekom, Google, Facebook et le géant Digitaleurope. Il n'y a jamais de programme, mais chaque Europaforum Lech porte un sous-titre. Cette année c'était "L'Europe pendant des périodes difficiles – comment l'industrie des données informatique peut-elle générer de la croissance et créer des emplois?". C'est bien sûr un projet porteur, mais le Commissaire Oettinger avait changé de fauteuil le 31 décembre 2016. Il avait quitté la Commission à l’Économie et à la Société numérique pour aller à la Commission au budget et aux Ressources humaines.

Ce n'est pas un problème. Des acteurs économique comme Daimler ou VW ont rencontré le Commissaire au Budget en février pour débattre du „connected and automated driving“, et le groupe des médias Axel Springer SE a débattu des questions de droit d'auteur. La Lufthansa et la Deutsche Bahn ont débattu de la politique des transports et de la mobilité. Toutes ces questions n'ont plus rien à voir depuis le 31 décembre avec le portefeuille du Commissaire au Budget Oettinger. Les entreprises allemandes vont à lui en sachant que l'économie allemande lui tient à cœur et qu'il est toujours très réactif pour traiter de leurs problèmes auprès de la Commission Européenne. Les entreprises d'autres pays apprécient son immense réseau et son énorme influence auprès de la Commission Européenne. C'est pourquoi les lobbies se rendent au Europaforum Lech où Oettinger peut briller avec son énorme force d'attraction. La Société Civile n'a aucune place dans ce milieu libéral conservateur orienté sur le protectionnisme du profit. La Société Civile ne pourrait qu'émettre des ondes négatives aux yeux des lobbies et de la Commission.

Dans le ranking des Commissaires Européens qui ont organisé depuis décembre 2014 le plus de meetings avec les lobbies se trouve Günther Oettinger en seconde position. Il en a organisé 542 en 2 ans et demi. Vous pouvez voir en reality-time la progression de ces meetings sur EU Integrity Watch. Parmi ses favoris il y a les grands de la téléphonie comme Vodafone Belgium, Deutsche Telekom et Telefónica, DigitalEurope. 83,2% de ses meetings ont été organisés avec des lobbies de l’économie. 4 mois après son passage de la Commission à l’Économie et à la Société numérique pour aller à la Commission au budget et aux Ressources humaines, Oettinger avait déjà organisé autant de meetings que sa devancière pendant 2 ans. Il devrait plutôt s'occuper des Travailleurs Détachés (le "plombier polonais" de la Directive Bolkenstein).

Nous savons que personne autant que Oettinger n'a autant de rencontres avec les lobbies de l'économie et si peu de rencontres avec la Société Civile, parce que le Président de la Commission Juncker a imposé depuis son entrée en fonction en 2014 aux Commissaires et à leurs cabinets de faire une liste de leurs rencontres avec les lobbies. Il est primordial que la Société Civile participe à l'élaboration des Directives Européennes et des Traités Européens pour les questions de la protection des données et de droit d'auteur. Le Europaforum Lech doit donc pouvoir offrir à la Société Civile des podiums et la possibilité de s'exprimer et de négocier. Ce n'est pas le cas: 66 des 99 participants du Europaforum sont envoyés par les lobbies de l'industrie. C'est Oettinger en personne qui invite les participants comme Telekom, Google, Digitaleurope qui font partie des 10 groupes qui ont eu le plus de rencontres avec lui depuis 2014. Le reste des participants est représenté par des députés allemands CDU et des personnalités scientifiques acquis à la cause de la Commission Oettinger.

Ce salon de l'auto-promotion du lobbying au travers de ce Europaforum Lech sous le haut patronage de la Commission Européenne n’a rien d’exceptionnel et tous les Traités Européens, toutes les Directives Européennes, tous les accords de libre-échange avec l’Europe aboutissent avec la participation influente des lobbies ou sont simplement dictés par eux. Il en va de même pour le TTIP, le CETA, le JEFTA qui ont aménagé des droits spéciaux (Sonderrechte) pour les groupes industriels. Ces droits spéciaux sont la revendication principale des lobbies de l’économie qui ont pu faire passer leur droit d’accès exclusif et anticipé à toute proposition de Loi faite par les Parlements. Les Parlements ne sont plus que des chambres d’enregistrement des normes et des Lois que leur soumettent les lobbies qui coopèrent directement au sommet avec les autorités des États. Il n’y a même plus besoin de s’offusquer au sujet d’un Europaforum Lech où la Commission Européenne se pavane, ou d’un Civil Society Dialogue squatté par les lobbies. En amont de tout ceci, au plus haut niveau de l’État, le lobbying dicte ses Lois. Cette procédure porte un nom officiellement : "Échanges d’informations le plus tôt possible au sujet de réglementations et de mesures envisagées, ou au sujet de compléments à ces réglementations et mesures pouvant être mis à l’ordre du jour". On ne peut plus parler d'ingérence, et le nouveau Président français, Macron, a été le seul candidat aux Présidentielles à s'être ouvertement prononcé en faveur du CETA. Avec le CETA, le TTIP, le JEFTA... etc, et avec la Commission Européenne, il n'y a pas d'ingérence de la puissance économique dans les affaires de l'Etat, puisqu'il n'y a plus de clivage... Parlement/Gouvernement. Vous comprenez maintenant que ce que l'on vous fait passer pour une dévotion électorale pour "l'abolition du clivage gauche-droite pour permettre à l’État de se moderniser, de se recomposer, de se renouveler pour le progrès", n'est que l'abrogation du clivage des trois pouvoirs: le Législatif, l'Exécutif, le Judiciaire. Le lobby est devenu le seul et véritable acteur public qui réunit les 3 pouvoirs pour garantir le privilège et le profit de l'investisseur. Le temps est arrivé pour la Renégociation des Traités Européens.

La Commission Européenne a devancé l'appétit démocratique des Citoyens Européens et a tout de même évolué dans le bon sens et publie maintenant la liste des participants de ce Europaforum Lech. Elle reste muette au sujet des sponsors, mais Lobby Control a trouvé leurs noms: le fournisseur d’énergie Vorarlberger Kraftwerke VKW, la Commune de Lech, Bank of America, la banque d’investissement Merril Lynch, Mercedes Benz. La présence des sponsors qui sont les grands acteurs américains de la spéculation financière sur produits financiers dérivés devrait vous inquiéter pour un Forum Européen.

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Après ce tour d'horizon en direction de l'Europe perpétuellement "négociée" et "renégociée" à leur stricte avantage unilatéral par les lobbies des investisseurs, revenons en à ces accords de libre échange dits de "nouvelle génération" comme le JEFTA, le CETA/TTIP/TAFTA. Pourquoi donc avoir peur de la Renégociation des Traités Européens, puisque depuis Jean Monnet aucun d'entre eux n'a été l'expression de la démocratie en Europe, mais de la Commission européenne, des Commissaires européens soumis par avance aux lobbies. On ne peut même pas dire que "ce qui a été négocié peut se défaire" puisque rien n'est issu de l'expression démocratique, mais que tout est issu des marchands et des investisseurs. Pensez au tableau de Magritte et écrivez dessus "Ceci n'est pas l'Europe". Nous vivons en plein dans la trahison de l'image, et après 70 ans de pratique assidue de s'en défaire serait inconfortable, car au final nous avons tous été crédules, donc coupables, sauf ceux qui avaient voté en 2005 pour le NON, le NEJ, le NO au référendum sur le TCE instituant une Constitution européenne.

Pour les ONG comme CEO - Corporate Europe Observatory et AITEC - Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs " le CETA - Comprehensive Economic and Trade Agreement / Accord économique et commercial global "est un assaut contre la démocratie, contre les Travailleurs et contre l'environnement". L'Initiative Citoyenne Européenne "Stop TTIP/CETA" avait rassemblé 3,3 millions de signatures et est le record absolu en Europe des ICE - Initiatives Citoyennes Européennes telles qu'elles sont prévues par le Traité de Lisbonne. Les négociateurs du Traité de Lisbonne ne s'imaginaient même pas une telle réussite, quand ils ont passé des années à négocier ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération' TTIP, CETA, JEFTA, ALEUES, etc. Pourtant les alertes émanant de la Société Civile depuis les syndicats européens et canadiens, les associations de consommateurs et les groupes actifs dans les domaines de la santé et de l'environnement et même... les petites et moyennes entreprises (PME) n'ont pas permis de modifier ou de rejeter cet accord.

Pour sauver la ratification du CETA une propagande globale a été lancée contre les indignés et les insoumis avec la Commissaire Européenne au Commerce, Cécilia Malmström, selon laquelle "le CETA est un accord très progressiste, qui va modeler la mondialisation selon les principes du commerce équitable" et selon le Ministre allemand aux Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, SPD, "le CETA respecte les intérêts des Travailleurs". Pour le Président du Conseil Européen, Donald Tusk, les détracteurs du CETA "sont des voyous du commerce vivant dans une réalité post-factuelle". Pour le Président de la Commission du Commerce international au Parlement européen, Bernd Lange, SPD, "l'appel de la Wallonie à la Renégociation du CETA est un pas de plus vers la destruction de l'Union Européenne".

De temps en temps, les détenteurs du pouvoir politique s'adressent à la Société Civile. Mais la Wallonie a été muselée avec un Communiqué de la Belgique, de la Commission Européenne et du Conseil Européen relatif à ce privilège de l'investisseur. Mais le texte de ce communiqué ne fournit pas une interprétation contraignante du CETA et n'a aucune valeur juridique. Par contre "l'Instrument interprétatif commun" proposé par Bruxelles et Ottawa est un instrument juridique contraignant qui servira de manuel d'interprétation en cas de litiges relatifs au CETA.

Pour museler toute Société Civile l'instrument interprétatif commun du CETA propose un principe libellé en une belle et longue phrase aménageant aux deux parties, Canada et à l'UE, le droit, la capacité et la possibilité de réglementer, mais elles doivent "le faire conformément aux obligations et aux engagements figurant dans le CETA". Cette phrase est caoutchouteuse à souhait et inonde de boniments la Société Civile: "l'Instrument interprétatif commun préserve la capacité de l'Union Européenne et de ses Etats-Membres ainsi que du Canada à adopter et à appliquer leurs propres dispositions législatives et réglementaires destinées à réglementer les activités économiques dans l'intérêt du public, à réaliser des objectifs légitimes de politique publique tels que la protection et la promotion de la santé publique, des services sociaux, de l'éducation publique, de la sécurité, de l'environnement et de la moralité publique, la protection sociale ou des consommateurs". Ces deux paragraphes de l'instrument interprétatif ne se contredisent pas pour autant. Les parties signataires sont toujours libres de légiférer comme elles l'entendent, mais elles pourront par la suite être redevables de millions ou de milliards en dommages et intérêts si le Tribunal privé d'arbitrage domicilié à Washington estimait qu'elles violent les obligations envers les investisseurs étrangers telles que le définit le CETA.

Vous avez saisi maintenant pourquoi cette "Société Civile" est subitement devenue si "moderne" aux Primaires, aux Présidentielles et Législatives 2017. Vous comprenez la mise en avant forcée de cette "Société Civile" par le nouveau Président français, Macron, et par la Commission Européenne. Vous comprenez pourquoi cette "Société Civile" est intégrée aux rouages décisionnels des systèmes démocratiques. Les gouvernements sont contraints de "travailler" directement dans les ministères avec les lobbyistes qui leur dicteront ce qu'il est bon pour eux de faire. Les gouvernements sont des soumis avec le CETA, le TTIP, l'ALEUES, le JEFTA et avec les 28 autres accords de libre-échange 'de nouvelle génération' qui sont dans la phase de négociations à huis-clos.

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Je vous invite à lire ci-dessous un résumé en sept parties d'une analyse cosignée par CEO - Corporate Europe Observatory et aitec - Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs que j'ai commentée.
Cette analyse est intitulée "La monumentale arnaque du CETA". Sur mon site, ma réflexion personnelle va dans le même sens depuis 10 ans, depuis les échecs des rounds de Doha, Seattle, Cancun de l'OMC, et depuis les accords connexes AGCS, AGCS+, ADPIC, ADPIC+

Le Droit des Travailleurs dans ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération': une violation des droits du Travail figurant dans le CETA ne débouchera que sur un processus non-contraignant de discussions et de recommandations des Etats envers l'investisseur étranger. Selon l'instrument interprétatif du CETA aucune sanction n'est prévue si l'investisseur viole les dispositions du CETA relatives au Droit du Travail. Ici aussi le manuel d'interprétation du CETA est rédigé par un homme de lettres: "Une Partie n'omet pas d'appliquer effectivement son Droit et ses normes en matière de Travail dans le but de stimuler le commerce et l'investissement". Vous lisez ici ce que dit Macron, le nouveau Président français, avec son "Libérer le Travail" scandé en boucle en guise de prélude à sa Loi Macron-Travail-bis qui va abroger le Code du Travail français. Macron prépare la France aux nouveaux faits de la mondialisation modelée par le CETA, le JEFTA, etc. Macron évitera même l'hypocrisie d'un processus non-contraignant de discussion avec la Société Civile et avec les Travailleurs en faisant passer sa deuxième Loi Travail-Macron avec son "gouverner-par-ordonnances" et de nouveau des 49-3. "Le Droit des investisseurs étrangers, le respect des règles en matière du Travail ne peuvent pas être imposés par des sanctions commerciales ou financières". L'instrument interprétatif du CETA contient au total 39 recommandations en matière du Code du Travail, mais aucune n'est contraignante et n'a de valeur juridique. De très graves conflits sociaux sont donc inscrits en sous-texte dans le CETA... C'est ceci le "nouveau fait de la mondialisation", pousser à bout la Société Civile et l'inviter de temps en temps à un Welcome Dinner. La Commission Européenne a toujours montré dans le passé avec les accords de l'OMC son assourdissante léthargie si les chapitres relatifs aux droits du Travail dans les accords commerciaux de l'UE n'étaient pas applicables parce qu'ils figurent toujours dans des parties non-contraignantes des textes. Nous pensons au travail des enfants, des prisonniers et au non-respect des normes environnementales les plus élémentaires dans des pays qui exportent de produits manufacturés, des produits textiles vers l'Europe. Nous pensons aux Travailleurs Détachés pour lesquels l'UE fait des Directives elles-mêmes inapliquables à cause des multiples exemptions. Nous pensons à la Directive sur le temps du Travail, qui par contre a gravement élevé la limite du temps hebdomadaire à 72 heures en Europe. Pour consolider ces "nouveaux faits de la globalisation", il a été en même temps proposé par le CETA aux syndicats un réexamen et un suivi d'un côté, mais du côté de l'investisseur il a été offert un "accès spécial aux tribunaux" leur ouvrant la porte de manière illimitée aux dommages et intérêts. Les négociateurs du CETA martèlent le fait qu'aucun Etat-Membre de l'UE n'a soulevé la question des droits du Travail pendant les 5 années de négociations ( faites à huis clos...) et les 2 années de vérification juridique de l'instrument interprétatif. Selon le Congrès du Travail canadien, "l'instrument est un florilège d'arrogance et de condescendance si on le juge à l'aulne des amendements très spécifiques proposés par les Travailleurs". 

Le CETA n'aura pas besoin d'attendre l'Abrogation du Code de Travail que va imposer le nouveau président français Macron dans sa deuxième phase après que son gouvernement Hollande-Valls avait fait passer la phase 1 avec le 49-3: la baisse de salaires, la réduction des avantages sociaux, le dépassement des maximas de service, la réduction du taux d'occupation des Travailleurs par postes et par tâche, la précarisation, l'aggravation de la pénibilité et de la dangerosité et du non-respect des normes d'hygiène et de sécurité, la généralisation des volontariats et des CDD extensibles et reconductibles d'année en année, la multiplication des emplois destinés à des stagiaires à la place de Travailleurs permanents, l'aggravation des inégalités, et toutes mesures qui permettent la réduction des coûts de production, donc aussi la réduction des taxes sociales, des cotisations chômage et l'évacuation des charges patronales relatives à la retraite, la compression de l'impôt sur les sociétés, etc, s'imposeront partout dans le monde du Travail en rendant impuissants, inutiles et finalement obsolètes les syndicats... jusqu'au moment où ça pétera. Le CETA va défragmenter la société en rendant le clivage droite-gauche absent. Il y aura une déflagration. L'adjudication des marchés publics sera aussi remodelée et le CETA, le JEFTA, etc, bénéficieront aux détenteurs de capitaux au détriment des Travailleurs. Ces négociateurs libéraux-conservateurs et protectionnistes du profit de l'investisseur vont dégrader à maxima la société à un stade qui était celui au 19ème siècle et des surexploitations des Travailleurs comme Zola avait pu les décrire dans ses fresques sociales dans les pays miniers. Macron soutient ouvertement le CETA et lui prépare le terrain avec son second casse sur le Code du Travail. Et en plus avec "son gouverner par ordonnances" et le 49-3. Pour reprendre une terminologie de gauchiste, le CETA soutient la richesse et le pouvoir d'une infime minorité aux dépens des Travailleurs, selon les ONG AITEC et CEO. Mais vous préférez ou détestez quoi? Les paroles de gauchiste ou la description des faits et des chronologies?

Le Respect de l'environnement dans ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération': comme pour l'irrespect du Droit du Travail, il n'y a pas de respect de l'environnement ni du développement durable. On s'ébouriffe quand Donald Trump renie la Conférence Climatique de Paris, et les médias diffusent le mp4 de son hand-shake de mec, mais les accords de libre-échange 'de nouvelle génération' entrent en cachette, pour toujours, sans débat avec la Société Civile, de manière élégante dans un instrument interprétatif contraignant. Des phrases d'homme de lettres sont partout incluses dans et entre les lignes: "le commerce soutenant le développement durable", "le commerce favorisant la protection de l'environnement", mais comme pour le Travail toute violation des dispositions du CETA en matière d'environnement ne peut être punie par des sanctions commerciales ou des pénalités financières. Comme pour le Travail, les victimes d'atteintes à l'environnement ne peuvent pas avoir recours à la justice. Le CETA ne prévoit pas non plus, comme pour le Travail, de dispositions autorisant des politiques environnementales et climatiques à passer au-dessus ou à être exclues des règles du CETA qui peuvent les compromettre.

Le privilège absolu de l'investisseur du CETA permet aux sociétés qui polluent d'intenter d'onéreuses actions en justice si les gouvernements interdisent ou restreignent des exploitations minières comme par exemple l'exploitation du gaz de schistes, ou s'ils édictent des règlements contre la pollution ou contre l'utilisation des carburants fossiles, du diesel. La production alimentaire saine, équitable et durable, qui ne détruit pas la planète, sera impossible dans la libéralisation du secteur agricole. L'Europe sera obligée d'importer des USA ou du Canada des poulets nettoyés à l'eau de Javel, du mais transgénique, du boeuf élevé aux hormones, des céréales imprégnées de glyphosate (Roundup, Monsanto Papers). Il n'y aura plus de règles de passation des marchés et les critères environnementaux seront supprimés dans les procédures d'achat des pouvoirs publics. Les émissions de gaz à effet de serre vont augmenter avec l'abrogation des normes. Donc Trump joue au pantin, les médias jubilent et divulguent, mais l'Abrogation des règles et normes environnementales lancée par le CETA ratifié, le JFTA, le TTIP, l'ALEUES, etc est passée sous silence. Il est plus agréable de filmer un butor global pour amuser le peuple et un Macron qui ne lui lâche plus la louche. Ca c'est un mec! Trump s'assied sur les engagements internationaux sur la limitation du réchauffement climatique en-dessous de 2°C.

Les recommandations de l'instrument interprétatif du CETA pour le Travail, pour l'Environnement, etc n'ont aucune valeur juridique parce qu'elles n'ont aucune force exécutoire. Le principe de précaution pour la consommation des aliments qui permet normalement d'interdire des produits est lui aussi abrogé, de manière entrelacée avec des textes rédigés par les hommes des belles lettres. Dans le CETA, comme toujours, existe la partie juridiquement contraignante qui, elle, n'est jamais caoutchouteuse et qui stipule "qu'un produit ne peut être interdit que s'il a été soumis à des examens scientifiquement fondés, que si le risque est prouvé sans le moindre doute". Pour le glyphosate cancérogène, cela fait presque 20 ans que le lobbying chimique et de l'agroalimentaire parvient à ramollir les Commissions Européennes et le Parlement Européen, et vident de sens le principe de précaution. Et pour les nano-particules qui sont dans les aliments, le dentifrice... ? Mais c'est plus drôle de parler du mistigri, du Schwarzpeter, Donald Trump, ça fait vendre de l'image et du papier. Le journalisme est simplement devenu crétin. Le CETA ne va donc qu'accélérer la catastrophe climatique de la planète et est en ce sens tellement plus efficace et rapide que le nouveau président américain qui aboit et pète.

Le Droit de l'investisseur lui garantit le droit à réglementer afin de protéger l'environnement, la santé et d'autres domaines d'intérêt public: Ce qui est bien pour moi, rédacteur de mon site RzM67, est que tous les accords de libre-échange 'de nouvelle génération' ont tous le même modèle. Selon Friedrich Dürrenmatt, "Was einmal gedacht wurde, kann nie mehr zurückgenommen werden" (Ce qui a été pensé, ne peut plus jamais être retiré). Dans une vie antérieure j'étais "metteur en scène", j'ai monté tout Dürrenmatt en VO allemande, et j'ai même fait deux premières dans notre pays. Ce qui est bien avec ces accords de libre-échange 'de nouvelle génération', est que l'on n'a plus besoin de s'écheveler pour les 28 nouveaux accords du même type à venir, car ils procèdent tous du même ordre: oui, à la Société Civile, mais il faut laisser manger l'investisseur. Vous avez des textes rédigés toujours de la même manière circulaire, mais dont la centrifugation mène toujours de manière juridiquement contraignante à la règle selon laquelle personne ne peut intenter des actions contre les investisseurs, mais les investisseurs peuvent faire des procès à tout le monde. Tout accord de libre-échange 'de nouvelle génération' n'est qu'un abécédaire raisonné, ample, vaste et complet de tout ce qu'un gouvernement n'a plus jamais le droit de faire contre un investisseur.

Selon la Commission Européenne, "le CETA assure la protection des investissements tout en affirmant le droit des gouvernements à réglementer dans l'intérêt public, y compris lorsque de telles réglementations peuvent interférer avec un investissement étranger". On se fait une petite Hymne à la Joie? Freude, schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium!    Non: "Les parties ont le droit de légiférer... [mais] leurs réglementations doivent se conformer aux obligations et aux engagement du CETA". L'investisseur peut attaquer tous azimuts les Etats. Le CETA ne prévoit pas que le tribunal privé d'arbitrage de Washington contraigne les pouvoirs publics à modifier les dispositions d'un texte de loi, à le réécrire, ou ne contraigne l'Union Européenne à la Renégociation d'un Traité, mais il garantit à l'investisseur le droit de réclamer des sommes pouvant facilement être potentiellement très élevées et à hauteur de quelques milliards d'€ en guise d'indemnité. Le privilège absolu du CETA va dissuader les hommes politiques de promulguer de meilleures Lois. Le CETA rend donc la voie législative et réglementaire trop risquée et "l'ère post-démocratique" nécessaire pour un bon fonctionnement de l'Etat "qui doit se gouverner en dehors des anecdotes...   et par ordonnances ". Le CETA aménage à l'investisseur transnational le droit et le pouvoir de négociation particulier pour saper la démocratie et l'Etat de Droit. Le schéma de pensée est simple, ladite "ère post-démocratique" est en marche, la séparation des Trois Pouvoirs de Locque et de Montesquieu est du passé. Il n'y a pas de putsch, il n'y a aucune menace d'internement au goulag, nous sommes tous soumis au Money Rule de l'investisseur par la volonté de nos hommes politiques.

La dialectique avec la synthèse qui tombe toujours du même côté, le plus fructueux et efficace, celui de l'investisseur, se poursuit >>> "Le CETA ne conduira pas à accorder un traitement plus favorable aux investisseurs étrangers qu'aux investisseurs nationaux". Mais le Ceta n'accorde qu'aux investisseurs étrangers le droit de contourner les tribunaux nationaux et de poursuivre directement les Etats devant des tribunaux parallèles. Les entreprises nationales et les citoyens ne disposent pas de ce privilège. >>> "Le CETA établit des normes clairement définies relatives à la protection des investissements et fournit aux tribunal chargé du règlement des différends des orientations claires quant à la manière dont il convient d'appliquer ces normes". Mais, toujours selon CEO - Corporate Europe Observatory, beaucoup de dispositions du CETA relatives aux investissements sont ambigües et offrent une telle marge d'interprétation que les futures décisions des tribunaux sont impossibles à prédire. >>> "Le CETA précise que toute indemnité due à un investisseur sera fondée sur une détermination objective effectuée par le Tribunal et qu'elle ne sera pas supérieure à la perte subie par l'investisseur". Mais ne seront pas que compensés les investissements réellement réalisés pour un projet. Les bénéfices attendus, les bénéfices futurs escomptés, l'espoir de la réalisation d'un profit sont considérés comme partie intégrante de la "perte subie" par l'investisseur. Si seulement les personnes mise au chômage pouvaient espérer autant! Par exemple la Lybie avait été contrainte à payer 900 millions de $ dans le cadre d'un projet touristique alors que l'investissement déboursé n'était que de 5 millions de $. Pourquoi je vous entretiens subitement de la Lybie? C'est parce que le CETA s'appuie sur la jurisprudence internationale et sur les procédures et les droits internationaux supplémentaires en la matière existant dans les accords de libe-échange 'd'ancienne génération' comme l'OMC ou des accords bilatéraux. Le CETA ment. Au lieu de "garantir aux pays signataires le droit à réglementer", il oblige les gouvernements à payer au lieu de réglementer et de légiférer.

Le CETA protège les services publics comme la santé et l'eau: La Commissaire Européenne au Commerce, Cécilia Malmström, a voulu rassurer les Parlements autrichien et belge avec ces propos: "Qu'en est il des services publics, que vous désignez sous le nom de 'Daseinvorsorge', tels que la santé? Le CETA les protège. Sans l'ombre d'un doute. Les pouvoirs publics, qu'ils soient locaux, régionaux ou nationaux, conserveront toute la latitude pour organiser les services publics comme bon leur semblera. Il n'y a là aucune obligation à privatiser quoi que ce soit et si ces services sont déjà privatisés, ils pourront être de nouveau nationalisés". Cécilia Malmström ne ment pas, et prend à son compte les centaines de jolies phrases caoutchouteuses du texte du CETA. Les réserves et exemptions relatives au service public ne s'appliquent pas au coeur de l'accord du CETA, aux dispositions des règlements des litiges entre Etats et investisseurs. Elles ne s'appliquent pas non plus aux normes les plus dangereuses relatives à la protection des investisseurs comme celles sur l'expropriation et le traitement juste et équitable.

Plus clairement, les services publics déjà privatisés ne peuvent plus être renationalisés, Cécilia Malmström ment quand elle s'adresse à la Société Civile. La réglementation des secteurs du service public les plus sensibles comme l'éducation, l'eau, la santé, la sécurité sociale et les retraites sont mis en danger par les menaces de plaintes coûteuses qui seront déposées par les investisseurs. Et ici nous rejoignons l'AGCS, l'Accord Général sur la Commercialisation des Services de l'OMC avec lequel mon site RzM67 a commencé à prendre vie le 6 juin 2016 sur le net. Mon bottom banner le prouve aussi. A la différence du CETA, c'était dans la cadre de l'AGCS de l'OMC les Etats souverains qui proposaient de mettre dans le secteur privé tel ou tel service public. J'avais écrit 20 articles sur les accords connexes à l'OMC dont ADPIC et AGCS, vous excuserez ceux du début encore gamin dans le style. En France c'était le 1er ministre Lionel Jospin, PS... , qui avait offert à la privatisation, volontairement sans aucun débat sociétal et parlementaire 14 services publics. L'éducation Nationale avait aussi été proposée par Jospin aux investisseurs privés, mais sachant qu'il y aurait en France un soulèvement généralisé si l'on touchait à l'enseignement public, les gouvernements successifs le pourrissent avec détermination et démolissent en profondeur le système jusqu'à ce qu'un investisseur privé vienne et sera considéré comme le sauveur ni de gauche ni de droite, fer de lance du renouvellement et de la recomposition, pour le progrès de la France. Avec le CETA, les investisseurs n'ont plus besoin de prendre des gants ou d'attendre la déliquescence avancée d'un service public par la faute du désengagement de l'Etat qui préfère racheter les dettes des banques à hauteur de milliers de milliards.

Avec le CETA, les investisseurs feront un procès pour voler aux peuples leurs services publics. Et dans cet ère post-démocratique, les Etats seront si faibles ou affectés qu'ils céderont. Les hommes politiques n'auront plus besoin de dire "qu'ils ont manqué de pédagogie" pour excuser leurs décisions, les juges du tribunal privé d'arbitrage domicilié à Washington nous diront comment il faut penser. Combien de temps la Société Civile va-t-elle encore se laisser museler? La réglementation des services publics est depuis l'AGCS au coeur d'affaires opposant Etats et investisseurs. L'Estonie doit actuellement payer 90 millions d'€ suite à son refus d'augmenter le prix de l'eau. La Slovaquie a dû payer 22 millions d'€ parce que le gouvernement actuel a refusé de mettre en place la politique de privatisation de la santé décidée par le gouvernement précédent. La Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström ment, un retour vers le secteur public est impossible. Les gouvernements sont déjà potentiellement menacés de verser des milliards de dommages et intérêts pour "pertes subies" qui englobent l'investissement déjà réalisé et surtout le bénéfice escompté par l'investisseur. Le retour à la municipalisation de l'eau est donc impossible, comme le retour au secteur public de la privatisation totalement ratée du NHS, le secteur de la santé publique britannique. Les Etats ne pourront pas tenter de donner plus de poids aux fournisseurs de soins ayant une approche non-lucrative, car l'investisseur prétextera que l'Etat se lance dans une... Concurrence déloyale.

Comme pour les accords AGCS et AGCS+, ADPIC et ADPIC+, il y a dans le CETA une approche de liste négative favorisant la libéralisation des services publics. Tous les services qui ne sont pas explicitement exclus par le CETA y sont automatiquement soumis. Puis suivent toujours plus loin ou ailleurs dans le texte les formules qui aménagent à l'investisseur le droit et le pouvoir de poursuivre les Etats. Mais les règles du CETA d'accès au marché peuvent par exemple balayer les efforts déployés pour établir des niveaux adaptés de personnel hospitalier. Le CETA limite drastiquement la capacité des gouvernements à créer, étendre, restaurer et réglementer les services publics. Le CETA menace ou élimine les droits des Citoyens à avoir accès aux services publics. Le CETA menace ou élimine les droits à de bonnes conditions de travail dans ces secteurs de l'eau, de la santé, de l'énergie, de la retraite, etc.

Le CETA protège l'investisseur et dégrade les populations et les Etats: Non seulement le privilège de l'investisseur est placé au-dessus de tout avec le CETA, mais il est le seul qui a le droit et le pouvoir de poursuivre les Etats et non l'inverse. Le tribunal arbitral privé pour le règlement des différends entre investisseur est Etat est composé de trois arbitres payés à la commission pour chaque affaire traitée et à hauteur de 3000 $ par jour. Les arbitres privés pourront mener avec beaucoup d'assiduité et d'efficacité leur propre dialogue avec la société civile du lobby et des multinationales et auront tout intérêt a aussi faire durer et rebondir les affaires. Le tribunal n'aura qu'une approche partiale. Les arbitres pourront en même temps continuer à proposer sur le marché leurs services juridiques et ne sont pas tenus à des délais. Ils seront intégrés au club fermé des juristes spécialisés dans les investissements et seront mécaniquement poussés à faire proliférer le nombre des affaires. Ces arbitres sont pour ainsi dire juges et parties parce le CETA exclue toute expertise en dehors de cette corporation. L'association allemande et l'association européenne des magistrats ont exprimé leur désapprobation relativement à l'indépendance de ces tribunaux privés d'arbitrage. Selon ces associations "le CETA institue des tribunaux d'arbitrage indépendants et impartiaux, et elles ont formulé à l'attention des membres de ces tribunaux des règles éthiques strictes afin de garantir leur indépendance et leur impartialité ainsi que l'absence de conflits d'intérêt, de partis pris ou d'apparence de partis pris". Si après 5 années de négociations et 2 années de vérification juridique, l'instrument interprétatif du CETA n'a pas permis de garantir une indépendance et une impartialité des ces tribunaux d'arbitrage, c'est que la volonté commune des négociateurs était de ne pas le faire, pour festonner le privilège de l'investisseur étranger. Il n'y a pas eu ce Dialogue Social pour finaliser le CETA, le TTIP, le ALEUES, le JEFTA, et pour les 28 futurs accords 'de nouvelle génération' non plus.

Le CETA respecte les normes protégeant les personnes et l'environnement: selon Cécilia Malmström, Commissaire Européenne au Commerce, "le CETA va respecter totalement les normes et réglementations concernant la sécurité alimentaire, la sécurité des produits, la protection des consommateurs, la santé, l'environnement, les normes dans le domaine social et du travail, qui resteront inchangées". Mais, selon le CETA, "le Canada, l'EU et ses Etats Membres ainsi que les pouvoirs locaux et régionaux s'engagent à adopter ou à conserver... des procédures de licenciement et de qualification qui soient aussi simples que possibles pour les entreprises". Il faut penser ici le mot "licenciement" comme octroyer une licence à faire quelque chose. Les futures normes seront modelées à l'avance par l'engagement à ce que les procédures de validation d'une centrale atomique, d'un pipeline, d'une usine agro-alimentaire ou chimique soient "aussi simples que possibles".

Comme je vous l'ai écrit le 3 novembre 2014 dans mon billet "La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA" le TTIP/CETA considérera que les Recommandations "Bâle III" du Comité de Bâle de la Banque des Règlements Internationaux BRI/BIS et que les réformes pour contrôler et réglementer l'industrie financière et les banques seront des violations du droit de l'investisseur. Les Directives Européennes, déjà si lacunaires et amendées par tellement d'exemptions, comme Solvency, Solvency 2, MiFID et MiFID2 ne connaitront pas la Renégociation des Traités Européens, elles seront simplement attaquées par l'investisseur. J'avais même écrit que par le CETA l'investisseur pourra forcer les Etats à racheter leurs dettes pourries, toxiques et irrécouvrables sous le prétexte qu'il revient à l'Etat de mettre tout en oeuvre pour que l'investisseur puisse accéder au profit maximum de manière simple et rapide. Les critère de "simplicité" ne sont jamais relativisés ou différenciés dans le CETA au profit d'autres valeurs propres à la société et à l'Europe de se modeler comme sa population l'entend. La Société Civile de la population est soumise au besoin de l'urgence, de l'efficacité et de rapidité exigées par l'investisseur. C'est ceci la disparition du clivage gauche-droite. Tout est mis en oeuvre pour la réalisation du profit. What else?.

Le CETA accélère les processus réglementaire pour les entreprises, mais freine les actions gouvernementales: selon Ellen Gould du Centre canadien des politiques alternatives "le CETA exerce une pression colossale sur les gouvernements afin qu'ils ne prennent jamais d'initiatives importantes". L'ère post-démocratique sans clivage gauche-droite doit permettre l'émergence d'une société simple, efficace et qui propulse l'investisseur vers son profit. Pour ceci il n'y a pas besoin d'un programme, comme pour le parti sans programme du nouveau Président français, Macron. Il suffit de se rassembler autour de lui et de ne pas penser. Grâce aux dispositions en matière de Coopération l'industrie de l'amiante du Canada aurait pu, si le CETA avait déjà été entré en vigueur, éviter l'interdiction de l'amiante faite par la France en 1997 avec des menaces de réclamer des milliards d'indemnité et des réunions à huis clos bien avant que la vraie société civile n'aurait été avertie. Les entreprises auraient pu arguer que l'interdiction de l'amiante n'avait pas été établie avant l'obtention de leur licence d'exploitation minière. In fine nos Etats souverains, nos Etats de Droit, sont dégradés de manière irréversible en zones de non-droit, avec le seul ilot émergé du droit de l'investisseur. L'ère post-démocratique est installée, il n'y a plus de clivage gauche-droite puisque de se parler n'entrainera strictement rien, tout est décidé à l'avance pour l'investisseur. Pour Juncker "le CETA et notre meilleur accord commercial et le plus progressiste".

Mais, même si le Parlement Européen a donné son oui au CETA, l'accord doit encore passer par tous les parlements nationaux des 28 (ne pas confondre avec les autres 28 accords 'de nouvelle génération' en cours de négociation) Etats Membres de l'Union Européenne. Voici pourquoi il faudra voter pour les Insoumis aux Législatives du 11 et 18 juin 2017. Astérix dira non, Macron dira ce que le Parlement français lui demandera de dire.

Pour parvenir à une simplicité universelle, le CETA met en place des Dialogues, des consultations et un "Forum de Coopération en matière de réglementation". Mais, des dialogues "volontaires" comme ce CSD - Civil Society Dialogue de Cécilia Malmström Commissaire Européenne au Commerce, dans lesquels le lobbying est toujours extrêmement majoritaire et omniprésent, ont déjà été organisés pour d'autres accords commerciaux entre l'UE et les USA et ont toujours entrainé, à cause de ces représentants des lobbies, à dégrader les normes

Hier soir, le 29 mai 2017, ce meeting avec la "société civile... des lobbies" de 2 heures sur l'accord de libre-échange JEFTA entre le Japon et l'Europe a eu lieu. Je pense que Lobby Control publiera assez vite son commentaire en allemand que je veillerai à vous traduire ici dans la nuit.

Si vous cherchez sur Google "Civil Society Dialogue Jefta" mon site est en A5 sur 1060 résultats. Oui, il n'y a plus de clivage droite/gauche.

3. novembre 2014

La BCE maquille le nouveau stress-test 2014 des banques en Europe / Blanchiment des faillites en vue du TTIP / TAFTA

MS_Lofoten.jpgSTOP_TTIP.jpgLa BCE, le Régulateur Européen, est depuis l'année Lehman 2008 l'organe européen le plus puissant qui fonctionne sans nous et par-dessus nos têtes dans ce capitalisme fossile. La BCE s'est arrogé une extension de ses compétences sur la gouvernance économique et sociale des pays européens. Dans les statuts, la BCE n'est toujours pas en droit de contraindre les politiques budgétaires et réglementaires, la flexibilisation du travail, les réformes socio-économiques des États européens sur aucune desquelles elle n’a un mandat. La BCE s'est émancipée de ses compétences monétaires initiales restreintes de la stabilité des prix (et du NAIRU, et du carry-trade européen) et impose des politiques strictes d'austérité en altérant de manière très profonde le fonctionnement démocratique des pays européens. A cause du principe de l'Indépendance des banques centrales, la BCE n'est invitée qu'à rendre compte de ses activités que lors d'un "Dialogue monétaire" trimestriel devant la Commission économique et monétaire, dans lequel sont exposées les "mesures d'orientation non-traditionnelles". Le Parlement Européen ni aucun autre organe européen ou national n'est investi d'aucun pouvoir de contrôle a posteriori et ne peut donner d'instruction à la BCE. La légalité de ses actes n'est pas une question existentielle pour Mario Draghi. Dans son discours clôturant l'année 2014 Mario Draghi a dit: "Croyez-vous que nous irions perdre notre temps à discuter de choses qui sont illégales?".

Le 28 août 2009 je vous ai annoncé pour 2014/15 l'éclatement de la 3ème bulle des Subprimes, la bulle des Alt-A ou bulle Obama.

Demain le 4 novembre 2014, la BCE sera dotée d'un nouvel organe de contrôle de 120 établissements systémiques et d'assurbanquiers. Dans ce Mécanisme Unique de Supervision Bancaire il y a confusion d'intérêt. La BCE sera tentée d'infléchir dans cette "Union Bancaire" encore plus immédiatement sa politique monétaire en fonction des gros investisseurs institutionnels dont elle ne pourra de toute façon pas surveiller leur shadow banking qui est hors-bilan. La BCE sera organiquement connectée à la libre circulation des capitaux de cette Europe qui ne se connaît pas d'autres objectifs fondateurs plus centraux. Le principe de la réelle "Indépendance des banques centrales" est encore plus violé. En fait cette Indépendance ne doit être, dans un esprit totalement ordolibéral, qu'une Indépendance par rapport aux pouvoirs publics. De toute manière ce système unique de Règlementation, de Supervision et de liquidation de faillite appelé Résolution, ne sera opérationnel qu'en 2024. D'ici là, la 3ème crise hypothécaire des subprimes, la crise de la bulle spéculative échoïque et la crise des LBO auront tout laminé, vous pouvez préparer le baume après-rasage. Le fonds européen de garantie des dépôts couverts jusqu'à une hauteur de 100.000 € et alimenté par les banques pour parer à une faillite systémique ne sera complètement abondé qu'à partir de 2024. Le stress-test de 2014 n'a rien de sérieux lui non plus.

Le dimanche 26 octobre 2014, la BCE a publié les résultats du dernier stress-test, le test de résistance des 120 banques systémiques, ces TBTF - Too-Big-To-Fail. Tout va bien, il n'y a que 1/5ème des banques, soit 25 banques, qui sont sous-capitalisées en cas de crise. Il ne leur manque que 9,47 milliards d'euros. Ces banques ne disposent pas d'un volume suffisant de réserves de fonds propres réglementaires et sont donc en faillite technique jusqu'au moment où la BCE et les États souverains les sauvent publiquement en réactivant le bail-out permanent, le renflouement externe immanent que nous payons tous. Et par chance... ce ne sont quasiment que des banques des pays européens du sud qui sont en faillite technique. La principale Europe des fondateurs est donc sauvée. Après le stress-test de 2009 qui déclarait que tout allait bien, les banques irlandaises gratifiées du triple AAA ont fait faillite. Après le stress-test de 2011 d'autres banques comme Dexia et Bankia avaient fait faillite contre toute attente. Il ne manquait alors que 2,5 milliards aux banques systémiques. Ces 9,47 milliards qui leur manquent aujourd'hui font penser qu'une réforme structurelle du secteur banquier européen est inutile. Le Président de la BCE, Mario Draghi, ancien vice-président de Goldman Sachs International a été directement responsable de la banqueroute d’État de la Grèce. Et pourquoi leur manque-t-il 380% de plus de fonds propres règlementaire au stress-test de 2014 qu'à celui de 2011 alors que la "discipline des marchés" aurait été instaurée sous la haute surveillance des gouvernements et de Bruxelles depuis l'éclatement de ladite crise en 2008 ?

Si vous cherchez sur Google "stress test 2014 BCE" mon site est déjà en A7 sur 475000 résultats après 1 mois pour cet article. Si vous cherchez sur Google "bulle des cds cdo produits financiers dérivés" mon site est en A1 sur 29800 résultats, ça n'intéresse personne et c'est pourtant ce qui a déclenché la crise de 2008 qui n'est que la première d'une série à venir. Pour "bulle des produits financiers dérivés" mon site est en A2 sur Google sur 161000 résultats. Cette bulle de la dérégulation financière atteint actuellement un taux de croissance de 20% annuel suite aux interventions directes de la BCE. Au niveau de la planète elle est passée de 600.000 milliards à 700.000 milliards de 2008 à 2012 et à presque 2 millions de milliards de $ en valeur notionnelle en 2014 selon le rapport de la Banque des règlements internationaux - BRI/BIS et 90% de cette nouvelle bulle financière sont des produits financiers dérivés. Officiellement on parle toujours de "risque exotique" et de "risque vanille" pour le risque encouru avec les produits dérivés financiers conventionnels (CDS/CDO) ou cube ou square, etc. Aucune leçon n'a été retenue depuis l'année Lehman 2008 et à cause des réticences de la France, le Conseil pour les affaires économiques et financières - ECOFIN a décidé à Bruxelles le 8 décembre 2014 de ne pas mettre en œuvre la Taxe sur les Transactions Financières -TTF. Dans cette bulle OTC - Over The Counter, hors-bilan, se cachent les cadavres des actifs pourris et irrécouvrables du shadow banking qui ne sont pas référencés dans les stress-tests car ignorés des systèmes de collecte de l'information et des données. Les prises de position sur les marchés financiers échappent à tout contrôle. Ces données, ces valeurs, ces non-perfomances étant impossibles à référencer dans un système homogène de statistiques, le simple calcul du PIB d'un pays ne veut strictement rien dire puisqu'une énorme partie de l'activité économisante (économique) reste non renseignable. Pour disserter, la science économique actuelle n'éprouve aucun malaise intellectuel d'omettre la seule réalité qui nous gouverne, le PIB d'initié, furtif et fictif. A l'heure où même les activités de "l'économie souterraine", de la criminalité, du commerce de la drogue et de la prostitution doivent être prises en compte dans le calcul du PIB, ces activités de spéculation sur des produits financiers dérivés exotiques constitutives de richesses momentanées pour l'élite globale des initiés ou profondément destructrices de valeurs et du tissus social ne sont pas prises en compte. Elles font souvent 90% des activités des banques, 96% pour la Deutsche Bank. D'après le PIB sont définies une politique économique, fiscale, sociale, de revenus de transferts, d'investissements structuraux, etc. Nos États souverains ne sont même plus capables de s'élever au niveau de "maisons de tolérances". Ces Etats souverains n'ont pas non plus à faire semblant d'être désemparés et sans réponse devant cette "innovation" financière, comme ils le font depuis 2008. Tous ces produits financiers existent depuis le Moyen-Âge avec les commerçants hanséatiques et les crises qu'ils ont provoquées. Il ne s'agit que d'innovations de tradition. La crise a déjà duré plus longtemps que la seconde guerre mondiale, mais nous n'en percevons pas encore le malheur.

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Ce stress-test de 2014 n'a rien de sérieux lui aussi et pour dix raisons

  1. La première raison est que les banques n'ont été examinées que pour voir si à la date du 31 décembre 2013, à l'arrêté des comptes... la qualité de leurs actifs détenus en portefeuille (Asset Quality Review - AQR)  et si l'évaluation prudentielle des risques leur permettaient de résister en cas de crise économique "normale". Nous ne sommes pas dans une crise normale depuis 2008, aujourd'hui, et nous ne le serons encore moins demain et depuis le 31 décembre 2013 la situation s'est encore aggravée. La qualité des emprunteurs n'est donc évaluée qu'à l'aune de la situation "normale" d'il y a un an dans cette démarche de revue qualitative qui prévoit une reprise économique d'au moins 1% faisant suite à une crise. Nous n'atteignons pas le 1% car il n'y a pas de reprise économique depuis 2008 (ou ici >>> pas de reprise économique) et le BDI - Baltic Dry Index est au plus bas et la Grande Dépression 2.0 a commencé en juin 2011. Des commentateurs élégants se demandent même pourquoi "la reprise économique n'aide pas encore l'économie". Le test de résilience de 2014 n'intègre même pas un scénario macroéconomique noir identique à celui de 2008, alors que la masse des produits dérivés financiers a presque quadruplé depuis cette année Lehman 2008, sans qu'il n'y ait eu une croissance économique. Le scénario noir de la déflation n'est pas envisagé: les "anticipations du ralentissent de l'inflation", "l'inflation inférieure à zéro", "l'inflation négative", "les anticipations supplémentaires du recul de l'inflation", "l'inflation faible" que Mario Draghi évoque par une voie indirecte à la BCE, et qui lui vaut actuellement la fronde des gouverneurs des banques centrales des pays de la Zone Euro. Comme la famine ou Ebola, la déflation est ressentie comme l'Apocalypse, mais n'a pas été retenue pour le stress-tests 2014 de la BCE.
  2. La deuxième raison est que la BCE a racheté aux banques encore une semaine avant son stress-test pour 1,704 milliards d'actifs bancaires non performants, d'obligations et de créances pourries, et qu'elle va poursuivre cette opération au moins jusqu'à la fin de l'année. Mario Draghi a annoncé vouloir racheter pour € 3000 milliards de titres pourris. La BCE s'enfonce encore plus dans sa fonction illégale de holding de défaisance. Avec ces QE - Quantitative Easing, ces facilitations quantitatives, la BCE continue, sans exiger des banques la moindre des contreparties ou de gestion réellement prudentielle, à délivrer ces banques de leurs propres risques encourus d'une manière voisine de la criminalité financière de bureau dans des opérations Ponzi en cascades. La BCE pratique une politique de planche à billets ultra-expansive qui tôt ou tard mènera à l'hyperinflation. Pour l'instant cette Helikopter Money ne parvient même pas à cacher les dépréciations de ces "valeurs". Dès 2015 la BCE n'achètera plus les dettes souveraines, les obligations d’États ou Bons du Trésor, en cachette sur le second marché, mais directement auprès des ministres des finances Sapin et Schäuble. Et le feu de la bulle échoïque se renforce toujours, mais personne n'a chaud. Et Draghi passe la pommade à marchés. Déjà sur le second marché, la BCE outrepasse ses compétences définies dans ses statuts. Au lieu de trouver une voie européenne, la BCE joue à la guerre des facilitations quantitatives avec la Fed', la banque centrale américaine, dans un running on empty et un race to the bottom dont tous sortiront perdants. Si vous cherchez sur Scholar Google "Quantitative easing" mon site est encore en première page.
  3. La troisième raison qui explique la supercherie du stress-test de 2014 est que la BCE ne cesse de racheter plusieurs fois aux banques la masse critique de leurs assets pourris et irrécouvrables, de ces "Expositions Non Performantes - NPE". Mais à chaque semaine sont révélés et expulsés les nouveaux cadavres qui reviennent des opérations hors-bilan OTC du shadow banking pour être relocalisés dans la comptabilité et cantonnés dans un département visuel destiné à exercer juste la dose suffisante de chantage pour que les États-Souverains les renflouent et que la BCE les rachètent en dernier ressort. La BCE viole ses statuts depuis 2008, mais ceci n'a pas fait l'objet des débats lors des dernières élections européennes. Avec ce stress-test 2014 maquillé, la BCE s'autorise à ne pas avouer qu'elle soutient depuis 2008 les zombie-banques qui ne sont plus sorties de la faillite depuis 2008, soit tout le système financier. Les peuples et les économies nationales ont-elles pour devoir de soutenir le système financier qui les parasite et hypothèque l'avenir immédiat et plus lointain de nos enfants?
  4. La quatrième raison pour laquelle le "stress-test" de 2014 n'a absolument rien de sérieux, est qu'en 2014 la plus grande banque du monde, la Deutsche Bank a toujours moins de fonds propres que la Lehman Brothers lors de sa faillite. C'est même pire, la Deutsche Bank n'a que 2,4% de fonds propres, ce qui est inférieur aux 7% du seuil prudentiel décidé pour les banques systémiques avec les nouvelles normes Bâle III du 16 décembre 2010, la Réforme sur la Régularisation des banques en réponse à la crise des Subprimes de 2007 [4,5 % au titre du capital de base, Core Tier One / Common Equity Tier 1 / CET1, auxquels s'ajoute un coussin dit "de conservation" de 2,5 %, soit 7 % au total]. Selon Bâle III, qui définit le ratio de solvabilité, presque toutes les banques n'auraient jamais réussi le stress-test européen. Pour Bâle III, le CET1 des actifs détenus en portefeuille doit être de 7% minimum selon le scénario de base, baseline scénario, et de 5,5% selon le scénario défavorable, adverse scénario. Avec 2,4% et une somme bilanaire de plus de € 2000 milliards, la Deutsche Bank, qui est la plus grande banque du monde, reste the most leveraged bank of the world. Quand cette banque implosera, l'Allemagne va voler en éclats. De toute façon, pour permettre au système financier de jouer le premier rôle dans la "faillite organisée" décidée à Athènes en 2009 à la Conférence Bilderberg, les nouvelles normes prudentielles Bâle III n'entreront en vigueur qu'en 2019. En attendant, dans un système de vase communicant à sens unique, dans cette planification de la rupture des symétries, les systèmes financiers amplifient et lèguent par toutes les vannes possibles leurs dettes aux banques centrales et en dernier ressort aux États, et in fine aux contribuables et aux peuples décatis par les Plans d'austérité. La faillite organisée accompagnée docilement par la BCE est destinée à ne pas responsabiliser les actionnaires et à mutualiser par les peuples les faillites et dettes galactiques de la finance. C'est plus facile d'appauvrir un pays, il n'y aura pas de guerre civile pour rétablir la justice, car "l'élite globale" n'a pas de corps discernable, palpable et défini. Elle n'est constituée que d'énergies égoïstes d'une part et appauvrissantes et destructrices d'autre part. La "Lutte des Classes" s'est administré d'autres périmètres que les périmètres classiques. On ne peut même pas juger l'absence de volonté des médias et de la politique de ne pas répondre à leur devoir d'information, il n'y a pas de désir d'information et il y a une lâcheté globale d'une génération de citoyens qui vit sans avoir honte de laisser à ses enfants et petits-enfants une planète et une économie cassées. Je connais même des demeurés de tous milieux qui me répondent "que je suis dans la lune, que le problème des banques ne nous concerne pas, qu'il faut les soutenir sinon on a une guerre civile".
  5. La cinquième raison pour laquelle le stress-test de 2014 est une supercherie, est qu'à cause d'une méthodologie accommodatrice la BCE n'a même pas examiné le ratio de liquidité ou ratio d'effet de levier, le leverage, le rapport entre le total des actifs et les fonds propres. La BCE certifie l'Europe Providence Bancaire et les actionnaires des systèmes financiers sont comblés. Les actionnaires sautent d'une victoire à l'autre dans la Lutte des Classes, et comme ils ont tout intérêt à ce que les banques accroissent leur endettement pour financer des actifs rentables plutôt que d'augmenter leur capital, leurs dividendes sont plus élevés (+30% en France pour les 7 premiers mois de 2014) car il n'y a pas d'effet de dilution des bénéfices par action. Les banques tout comme les investisseurs accroissent leur endettement pour faire massivement de la spéculation sur les produits financiers dérivés qui rapportent plus en ce moment au niveau du bilan comptable que l'activité économique réelle mais qui ne vaudront plus rien tôt ou tard. Les risques de l'aléa moral, moral hazard, se trouvant sur-amplifiés, ces objets de spéculation se déprécieront de nouveau massivement avec l'éclatement de la bulle échoïque, ce qui empêchera les investisseurs spéculateurs de rembourser leurs emprunts qui deviendront des Expositions Non Performantes - NPE ou des actifs pourris. Une augmentation du capital des banques entrainerait une répartition des bénéfices sur une plus grande part de détenteurs d'action. La Société Générale a en 2014 un ratio de levier de 3,4% avec € 42 milliards de fonds propres contre € 1235 milliards d'actifs, mais on ne compte pas ses € 19800 milliards de produits financiers dérivés hors bilan. La BNP Paribas a un effet de levier de 4% avec 72 milliards de fonds propres contre € 1800 milliards d'actifs, mais on ne compte pas ses € 41400 milliards de produits financiers dérivés hors bilan. La somme bilanaire de BNP Paribas est supérieure à celles de Goldman Sachs et Morgan Stanley réunies. Toutes les banques "systémiques" sont toxiques, sont des bombes à retardement, renforcées dans leur nature de bombe par le Régulateur, la BCE. Le PIB de la France est de € 2097 milliards. Les banques systémiques sont en situation de quasi-faillite. Historiquement l'effet de levier des banques était de 12, celui de la BNP est passé à 25 depuis 2008.
  6. La sixième raison pour laquelle le stress-test de 2014 n'est que du bavardage communicationnel, est que si des banques systémiques font faillite, elles entraineront les autres banques. Mais comme les stress-tests de 2014, de 2011, de 2009 ne sont pas réalisés sérieusement par les 6000 experts employés à cet effet, un effondrement total du système financier, le global meltdown, n'est pas évitable. Et de toute façon la modélisation du risque est hasardeuse car il n'y a pas de comptabilité bancaire homogène en Europe ni de système homogène de collecte des informations et des données, si bien que ces tests ressemblent aussi à de la lecture dans le marc de café. D'autre part la pondération et même la définition du "risque" est différemment accommodante d'un pays à l'autre et même d'une banque à l'autre. Dans le système financier et bancaire actuel, les banques évaluent elles-mêmes le niveau de risque et de performance de leurs positions, mais en réalité les banques ne savent pas elles-mêmes à quel degré de risque elles s'exposent avec leurs propres produits financiers dérivés qu'elles ont acquis ou qu'elles ont inventés et mis sur le marché. 765 modèles d'évaluation du risque ont été acceptés pour le stress-test 2014. Les banques universelles sont juges et parties et c'est pourquoi il faut séparer les professions bancaires. L'Europe catallactique qui continue à faire croire comme Adam Smith que les marchés remplissent leur rôle dans un univers d'information pure et parfaite et de concurrence loyale et non-non faussée, a aussi oublié en plus d'établir un référentiel commun pour mesurer le taux de chômage, le prix de l'immobilier, etc, tellement elle était pressée de faire librement circuler sur les marchés tout ce qui n'a pas racine.
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  7. La septième raison pour laquelle le stress test de 2014 n'est organisé que pour gagner du temps (pour qui ?), est que le "Régulateur", la BCE, ne demande pas de réglementation et de contrôle des banques: à savoir la séparation des banques universelles et la compartimentation de leurs activités et des métiers bancaires: 1) dépôt, commerce/investissement, spéculation, assurance, et 2) l'interdiction du shadow banking qui a été instauré pour s'éloigner de la clarté de l'information des places boursières et pour réussir légalement une évasion fiscale métropolitaine, et 3) diminuer la taille des banques. Depuis 2008, c'est le contraire qui s'est produit, les banques sont devenues plus grosses. Le nouvel accord transatlantique TTIP / TAFTA, le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement / Trans-Atlantic Free Trade Agreement / Traité de libre-échange transatlantique, va justement rédiger dans le marbre de manière constitutionnelle et sans Clause Crépusculaire, donc pour au moins les 20 années à venir, le droit à l'investisseur de poursuivre un État qui freinerait par des mesures règlementaires son aptitude à réaliser des bénéfices. Donc toute norme écologique, sociale, financière, etc... sera une violation du droit d'entreprise et de propriété. C'est comme si on limitait le pouvoir régalien au respect du Code de la Route. Nous n'avons pas besoin de parier une Flamkuchen que les lobbies bancaires se débrouilleront pour éduquer et rééduquer les politiciens réfractaire au TTIP. Le TTIP prévoie l’instauration d’une justice privée au service des multinationales, via le mécanisme de Règlement des Différents Investisseurs-États (RDIE / ISDS). "TTIP" est un abus de langage, ce n'est qu'un accord sur le droit des investisseurs opposable aux normes sociales et de santé, aux normes environnementales, fiscales, de choix de politique économique des Etats souverains. Ce n'est donc pas un accord de liberté, mais un accord d'enfreinte aux choix démocratiques des pays souverains dans la droite ligne de l'Ecole de Chicago et de Fribourg, et des libertariens Luwig von Mises et Friedrich von Hayek. Il ne s'agira plus du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais du droit des multinationales à disposer des peuples. D'ailleurs le suédois Vattenfall a annoncé réclamer € 3,5 Milliards à l'Etat allemand à cause de sa sortie du nucléaire, quand l'accord TTIP sera signé. Le TTIP prévoie un chapitre consacré à la "coopération réglementaire" qui organise le contournement des circuits démocratiques indispensables à la protection de l’intérêt général. Pour le CETA, l'accord similaire avec le Canada, c'est plié, il est déjà signé, sans consultation parlementaire et sans soumission au débat sociétal. Les investisseurs pourront trainer devant la justice privée les États qui imposeront n'importe quelle norme qui ne leur conviendront pas et demanderont "le traitement juste et équitable de l'investisseur" en réclamant aux États au nom d'un "droit à un cadre régulateur stable" des millions en dommages et intérêt, que ce soit pour des questions bancaires, financières, prudentielles, sociales, écologiques, du droit du travail ou d'interdiction de l'exploitation du gaz de schiste. CETA/TTIP/TAFTA vont autoriser les hedge fonds et autres vautours à déclarer comme investissements les produits financiers dérivés, donc 90% de ce qui circule autour de la planète dans le seul but de la spéculation financière du shadow banking. Il existait entre le Président Français, François Hollande, PS, et le Gouvernement allemand de la Grande Coalition avec son Ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, SPD, une coalition franco-allemande contre le chapitre ISDS - Investor-State Dispute Settlement du TTIP/TAFTA. Mais le Président français a laissé tomber le Ministre allemand qui ne pouvait que s'incliner le 21 octobre 2014 et laisser avaliser l'Union Européenne ces tribunaux privés internationaux de l'ISDS. Parmi les 28 Etats Européens, 14 étaient pour. Ce sont les anciens pays de l'AELE avec l'Espagne et la Grande Bretagne en tête. Pour ceux qui n'ont pas compris que la base de l'Etat de Droit, le principe de Montesqieu du partage des 3 pouvoirs, le Législatif, le Judiciaire et l'Exécutif ne fait plus partie du IIIème millénaire, il faut affirmer qu'un 4ème pouvoir est invité constitutionnellement à chapeauter les 3 autres: il s'agit du pouvoir financier, et pour l'affirmer point n'est besoin de faire partie de "la Gauche de la Gauche", des sectes d'extrêmes droites qui font semblant d'être à gauche ou des "conspirationnistes". François Hollande restera dans l'Histoire comme la personne qui par sa lâcheté a fait passer l'asservissement des peuples en Europe au pouvoir financier, le veto franco-allemand aurait été suffisant pour que l'Europe prenne enfin sa dimension européenne réclamée par les citoyens européens eux-mêmes.

    L'initiative européenne Stopp TTIP a rassemblé en seulement 2 mois plus d'un million de signatures de citoyens demandant à la Commission Européenne de mettre fin aux négociations du TTIP/TAFTA et de ne pas faire entrer en vigueur l'accord similaire CETA avec le Canada. Les Communautés Européennes prévoient pour une Initiative Citoyenne Européenne - ICE la collecte d'un million de signatures en un an. Il y a donc urgence de donner à l'Europe ce visage qu'elle n'a pas. Mais Jean-Claude Juncker n'a aucun mal à révéler le sien et la Commission Européenne avait refusé de mettre en place cette Initiative Citoyenne Européenne et a donc aussi refusé de reconnaitre la légalité de cette initiative citoyenne européenne auto-organisée par le collectif Stopp TTIP suite à ce refus. Il est toujours temps pour vous de la signer ici >>> Stopp TTIP. Dans la liste des ONG contre le TTIP/TAFTA/CETA qui soutiennent cette ICE vous en retrouverez sur mon site dans la colonne de gauche et sous la bannière. De toute manière la Commission Européenne s'est arrangée pour qu'une ICE n'ait pas d'effet. La Commission est uniquement tenue de donner son avis, mais n'est pas obligée de la suivre, car de toute façon elle ne risque rien en dehors d'une disgrâce supplémentaire des Euro-Députés, ce qui l'arrange au demeurant. Stopp_TTIP.pngLe Parlement Européen ne peut dissoudre la Commission Européenne et il n'y aura jamais de grève générale en Europe par exemple. Tous les euro-députés n'ont pas accès aux documents de négotiations du TTIP/TAFTA/CETA. Mais évidemment nous avons l'Europe que nous méritons, il suffisait d'aller voter aux Elections Européennes pour donner un autre visage à notre Europe. Les alternatives parlementaires de bonne foi existaient pour avoir plus d'Europe.
  8. La huitième raison pour laquelle le stress-test de 2014 n'est qu'une manipulation est qu'il est conçu et supervisé conjointement par les watchdogs américains du cabinet privé newyorkais Oliver Wyman et par ceux de l’EBA, l’Autorité Bancaire Européenne, basée à Londres et créée en 2010. Vous pouvez consulter le rapport de l'EBA. Le Régulateur européen, la BCE, a confié à Oliver Wyman et à l'EBA la mission d'organiser et de réaliser ce stress-test et se soumet à la volonté de New York et de la City dont le seul objectif est de détruire l'Europe et de préserver la zone $. L'ABE et Oliver Wyman n'ont jamais disposé d'une base légale et du mandat nécessaire pour garantir la fiabilité de cette opération selon le Rapport de la Cour des Comptes européenne de Bruxelles de juillet 2014. L'entrée en fonction le 4 novembre 2014 de l'Union Bancaire et du Mécanisme Unique de Supervision Bancaire ne change rien à l'ABE londonienne. L'ABE "continuera d'être chargée de la mise en place de normes et de pratiques communes dans le domaine de la réglementation et de la surveillance ainsi que de l’application cohérente des mesures européennes sur le marché unique européen". C'est incroyable, pour les naïfs, que l'Europe ait confié et confie toujours à Londres et New York de telles compétences. Nous savons pourtant que parallèlement à l'audit du stress-test, Oliver Wyman est à la tête du lobby londonien qui a exhorté le gouvernement britannique d'adopter de toute urgence une "défense plus musclée du secteur financier de la Grande-Bretagne contre l'architecture de régulation de l'Euro Zone". (Lire >>> The Financial Times du 18 mars 2014 et Offshore Corporate News Source ). Le cabinet privé Oliver Wyman est une filiale de Marsh&McLennan Companies - MMC sise à New York. La BCE a délégué une partie de sa responsabilité sur les banques au moment même où cette compétence lui revenait, elle a privatisé une compétence d'intérêt public. La collusion ambigüe entre le secteur financier et Oliver Wyman est pourtant connue. C'était Oliver Wyman qui avait désigné l'Anglo Irish Bank comme la meilleure banque du monde en 2006, trois mois avant qu'elle ne fasse faillite. C'est Oliver Wyman, mandaté par l'Espagne en 2012, qui avait évalué le besoin de recapitalisation du secteur bancaire national à 60 milliards d'euros, alors que ce chiffre avait été sous-évalué de 40 milliards d'euros. Oliver Wyman est soutenu par Nicolas Véron du lobby Bruegel dont je vous entretiens ci-dessous dans ma conclusion. Jean-Claude Juncker n'avait rien à redire à cette privatisation de la compétence publique de la BCE. Jean-Claude Juncker, qui pendant 20 ans a organisé pour le profit de son pays et en faveur des multinationales à grande échelle la concurrence fiscale déloyale, était le Président de l’Eurogroupe qui est la réunion mensuelle informelle des ministres des Finances des États membres de la Zone Euro, en vue d’y coordonner leur politique économique. Créé par le Conseil européen en 1997, l’Eurogroupe avait immédiatement de facto vidé de sa substance le Conseil des ministres des Finances européens qui se tient le lendemain de la réunion de l’Eurogroupe, dont il n'entérine que les décisions. L'Eurogroupe ne peut pas être saisi par le Parlement Européen.
  9. La neuvième raison pour laquelle le stress-test n'est qu'un exercice virtuel de valorisation des bilans bancaires, est que, trois jours après avoir publié le test de résilience 2014 des 120 banques qui constituent un danger majeur de destruction sociale, la BCE a révélé la hauteur (connue) des Expositions Non Performantes - NPE qui attendent dans les placards des banques. Ce sont € 880 milliards, soit 4% de leur masse bilanaire qu'il faut mettre en parallèle avec les 4% des Fonds Propres Règlementaires détenus actuellement par les banques. La BCE a donc révélé que le système bancaire européen est en l'état en faillite technique. Souvenons-nous que Mario Draghi, président de la BCE, a récemment annoncé qu'il va racheter pour € 3000 milliards d'actifs pourris, ce qui révèle que le système européen des banques est gravement en faillite. Au regard de cette moyenne prudentielle de 4% qui de toute façon ne respecte pas les nouvelles normes prudentielles des banques de Bâle III, le système bancaire européen est alors à 10% dans le rouge au stade actuel des cadavres bancaires révélés de manière implicite par Mario Draghi. De toute façon, Bâle III, décliné dans le droit européen, n'entrera en vigueur en Europe qu'en 2019. Les banques n'ont plus aucune utilité sociale et le stress-test 2014 de la BCE fait croire que la régulation des banques n'exige qu'une petite corbeille supplémentaire de fonds propres règlementaires, soit 9,47 milliards d'euros, au lieu d'interdire de continuer à autoriser les banques de concentrer 90% de leurs activités dans la spéculation financière sur les produits financiers dérivés réalisée dans le shadow banking et hors-bilan. 96% des activités de la Deutsche Bank passent dans son hedge fond DWS pour alimenter les marchés des produits financiers dérivés. Dans les faits la Deutsche Bank est une filliale du hedge fond DWS. 4% des activités de la Deutsche Bank concernent les opérations bancaires traditionnelles. Deutsche Bank est la banque la plus nuisible du monde, suivie de près par la Société Générale. Les banques systémiques à fort pouvoir de destruction sociale bénéficient aussi de la garantie implicite, des soutiens indirects des États souverains qui se portent garants pour elles quand elles contractent sur le marché interbancaire des emprunts à des taux plus accommodants. Les banques de deuxième catégorie, les banques non-systémiques, ne bénéficient pas de ces subsides indirects, si bien que les pouvoirs publics des États induisent avec leur garantie publique une concurrence déloyale entre les deux niveaux bancaires, mais ici la Commission de Bruxelles si vigilante n'a rien à redire à cette entrave à la libre circulation des capitaux. La garantie publique à ces banques systémiques laisse exploser sans limite la mise sur le marché et la spéculation des produits financiers dérivés qui n'ont strictement aucun lien avec un projet économique à caractère industriel, commercial, social et écologique. Avant même que les banques ne fassent faillite ( avant qu'elles ne déclarent au jour le jour des milliers de milliards de pertes comme depuis 2008), les contribuables cotisent donc pour qu'elles poursuivent et amplifient leur détournement de la force des pouvoirs publics vers leurs activités strictement privées de spéculation, à moyen terme toujours appauvrissantes et destructrices. Sur la planète entière 93% des flux financiers sont strictement des prises de positions spéculatives de gré à gré, OTC - hors-bilan, sur les produits dérivés toxiques, les 7% restants sont pour l'économie réelle où interviennent des Travailleurs. Avec un grand T comme dans la terminologie officielle des Communautés Européennes.
  10. La dixième raison pour laquelle le stress-test de la BCE n'est pas crédible, est que la Banque d'Angleterre avait obtenu que les banques britanniques soient supervisées uniquement par l'EBA londonienne et selon ses propres normes et critères. Quand nous savons que plus de 70% du marché financier européen se font à la City, nous comprenons mieux pourquoi une fois de plus la Grande-Bretagne a demandé et obtenu un opting-out de la lâche et servile Europe. Bruxelles est trop contente de nourrir et d'engraisser son loup dans la bergerie en vertu de son principe non dérogatoire de la libre-circulation des biens matériels et immatériels en souvenir de Jean Monnet, banquerouteur multi-récidiviste et négociant raté en Cognac.

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Umbukta_3b.jpgRevenons maintenant aux circonstances qui induisent l'illégitimité de la BCE, de l'Union Bancaire,
de son Mécanisme Unique de Supervision Bancaire et du G20 de Brisbane.

  • Premièrement, les normes comptables en usage en Europe s’appuient sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et de leur déclinaison européenne IFRS. L'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L’IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l’IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis. Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA. Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérés comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre. Le Delaware est aux USA ce que le Luxembourg est à l'Europe: un paradis fiscal.
  • Deuxièmement, la confusion d'intérêt et des périmètres de compétences font partie du business-plan habituel de l'Europe, de la banque centrale, de ses différents organes dont elle a la tutelle, et des institutions financières privées. Le Parlement Européen n'a pas le pouvoir de s'opposer à cet amalgame qui ne s'intéresse pas au bien du peuple européen, mais lors des élections européennes tout ceci n'est pas évoqué parce que l'on se contente de faire dire que "c'est compliqué" et tellement de concitoyens européens sont contents de ne pas avoir à prendre leurs responsabilités d'électeur. Ils sont co-responsables impardonnables de cet amalgame. Que de vociférer seulement maintenant dans l'affaire du Lux-Leak contre Jean-Claude Juncker qui a ravi à Genève la paradisation fiscale et qui l'a consolidée depuis plus de 20 ans, est un combat ridicule. Le système démocratique n'a pas fait son travail depuis l’Électeur jusqu'au Parlement. Des alternatives démocratiques et parlementaires se sont toujours manifestées, mais c'était plus confortable pour tous de se voiler la face en les marginalisant au lieu de se soumettre au minimum au débat sociétal. Juncker-Draghi à la tête de l'Europe, nous n'avons que la Démocratie que l'on mérite! Les européens boudent les élections des euro-députés, ils laissent l'Europe aux médiocres. On oublie Madoff, Abodoli, Kerviel, Joe Ackermann, on fait joujou avec la réputation de Juncker, mais on n'a toujours pas soif de Démocratie.
  • Troisièmement, porosité et lobbying supplantent le travail de l'appareil démocratique et dictent par chapitres et paragraphes entiers les Directives et Règlements européens. L'ONG Lobbyplag vous révèle les copiés-collés des lobbies jusqu'aux Commissions ou au Parlement Européen. La sous-démocratie que nous méritons de par notre lâcheté, a laissé travailler les lobbies financiers à la porosité entre le système bancaire et les différents organes de la BCE. Par exemple l'ONG Corporate Europe Observatory a dénoncé le fait que Edgar Meister qui a été membre du Conseil d'Administration du hedge fonds DWS / Deutsche Bank est membre du tout nouveau Mécanisme Unique de Supervision Bancaire de l'Union Bancaire entré en fonction le 4 novembre 2014. La confusion d'intérêt est pérenne pour toutes les formes du système bancaire et financier. Edgar Meister, 74 ans, a encore été il y a 6 mois membre du Conseil d'Administration de la méga-banque Kommerzbank. L'allemand Siegbert Alber, le président du lobby Alber&Geiger, le lobby le plus important qui intervient au sujet de la législation sur les entreprises et des affaires financières et bancaires, a été euro-député et avocat général près la Cour de justice des Communautés européennes. Alber&Geiger est extrêmement sûr de son pouvoir capillaire de son lobbying juridique et son portail projette dans le banner "We get it done". L'Europe commerciale de la libre-circulation des biens ne s'est jamais doté d'un collège d'experts conséquent et à la hauteur de ses ambitions et préfère privatiser ses devoirs et ses compétences publiques. Siegbert Alber, comme beaucoup d'autre eurodéputés ou des Commissaires européens, ont donc joué du "revolving door", c'est à dire ils sont passés dans le lobbying avec leurs compétences, leur entre-gens et leur carnet d'adresses. Vos représentants politiques nationaux et européens vous diront que la loi sur la séparation des activités bancaire est passée, mais ils oublient de vous dire que grâce aux lobbies les activités visées ne représentent pas plus de 1% - un pour-cent - du chiffre d’affaire des banques. De plus, les fonds de garantie des dépôts des épargnants a fusionné avec le fonds de résolution bancaire (résolution = faillite). Dans ce cadre aussi, la cotisation directe des citoyens et contribuables au sauvetage des banques en faillite est organiquement mise en œuvre pour le day of reckoning.
  • Quatrièmement, les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles avait créé et convoqué un groupe d'experts qui est consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques pouvait fêter un nouveau succès contre l'Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, avait créé ce Groupe d'Experts en Affaires Bancaires, le GEBI (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n'y a qu'un syndicaliste et deux représentants d'associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le GEBI, Jörg Reinbrecht, qui n'est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n'avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l'UNI Global Union, l'organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu'avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu'avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d'experts à une taille opérationnelle". Face aux 6000 experts chargés de pipeauter le stress-test 2014 des banques, on ne peut que pleurer au sujet de la duplicité de Michel Barnier. Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous devez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du GEBI est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Goldman_Sachs_et_BCE.jpgDans les faits cette Europe de la lobbycratie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires GEBI a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto de 2010.
  • Cinquièmement, le Mécanisme Unique de Supervision Bancaire est basé sur les recommandations du Rapport du "Larosière Group" présidé le français Jacques de Larosière avec la collaboration de l'allemand Otmar Issing, conseiller international de Goldman Sachs depuis 2006 (Cliquez à droite sur l'image, Source: The Independent). Ce Rapport de Jacques de Larosière a été élaboré à la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, conseiller auprès du Président de BNP Paribas, est Membre du lobby financier G30 et Co-Président d'EUROFI qui est l'un des plus puissants lobbies financiers actifs à Bruxelles. Dans le G 30 il y a toujours actuellement (!!!) comme membre Mario Draghi et il y a surtout Lawrence Summers (Larry) qui est l'architecte aux USA de toute la déréglementation du système financier de Clinton à Obama. Y est aussi membre Kenneth Rogoff, le maquilleur de statistiques. EUROFI est un think tank dont l'objectif de ses membres est "d'aider à construire un marché financier fluide, efficace et sûr". EUROFI et le G30 ont aussi inspiré les Directives européennes MiFID et MiFID2. Est étroitement mêlée à ce consulting pour la stabilisation des finances une autre ONG appelée EPFSF, le Forum Parlementaire Européen pour les Services Financiers dont l'objectif est de "faciliter et de renforcer l'échange d'informations sur les services financiers et les marchés financiers européens entre l'industrie financière et les Membres du Parlement Européen". Dans les Dialogues Monétaires de la BCE auprès de la Commission économique et monétaire intervient l'euro-députée Sylvie Goulard qui est aussi membre du EPFSF. Sylvie Goulard (Modem / ALDE) avait été chargée pour le compte du CERS - Comité Européen du Risque Systémique de chapeauter et de faire adhérer le Parlement Européen à la nouvelle organisation de surveillance et de stabilité financière. Le Projet de Rapport de Sylvie Goulard appelé "six-pack" reposait encore sur les recommandations du TPN - Transatlantic Policy Network, une autre ONG qui est un réseau de réseaux présidé pour l'Europe par le Président-Europe de la Commission Trilatérale en la personne de l'irlandais Peter Sutherland. L'objectif du TPN est "d'instaurer un marché unique transatlantique". Le Goulard Report est soutenu par Bruegel, le think tank transatlantique où intervient régulièrement Sylvie Goulard. Bruegel se donne comme l'un de ses objectifs d'installer un "fédéralisme assurantiel". Le fondateur du lobby Bruegel, membre de la Trilatérale et de la Conférence Bilderberg et conseiller pour Goldman Sachs, était Mario Monti, le remplaçant de Berlusconi.
  • Sixièmement, le G20 de Brisbane du 16 novembre 2014 est déjà une nouvelle victoire du lobbying bancaire car il n'a même pas évoqué les 95% des activités du système bancaire mondial composés du shadow banking, des fonds monétaires, des hedge fonds, des transactions intraday, des 5000 milliards quotidiens mis en jeu dans les opérations de mise en pension (Repo) tout en faisant semblant de parler de régulation bancaire et des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III que les américains ont déclaré ne pas vouloir appliquer comme ils l'ont fait avec Bâle II. Le non-respect de Bâle II avait été la raison essentielle de la crise appelée avec le terme générique "Crise des Subprimes".


L'Irlande nous est toujours montrée comme le parangon azimutal de la réussite avant, pendant, après la Crise, mais on ne rappelle pas que la BCE a autorisé le gouvernement irlandais de ne rembourser sa dette issue du sauvetage public de la Anglo-Irish Bank qu'à partir de 2038 jusqu'à 2053. D'ici là, nous serons presque tous morts, sauf nos enfants qui trinqueront pour nos crimes et délabrements. La faillite de la Anglo-Irish-Bank a été la plus grosse faillite de toute l'histoire de l'Irlande. Il faut prendre en exemple l'Islande qui a laissé aller à la faillite les banques insolvables, qui a garanti les dépôts, qui a poursuivi les responsables en justice, les a mis en prison et qui a fait supporter les pertes par les créanciers et les actionnaires. Peter Sutherland est irlandais. Ici aussi, la BCE et Bruxelles imposent une concurrence déloyale et faussée. Au nom de l'europe, au nom des marchés, je ne sais pas. Dans le reste de l'Europe ce sont les États qui nationalisent les dettes que les banques leur ont léguées. Les États augmentent leur bulle obligataire pour pouvoir racheter ces dettes privées issues de la criminalité bancaire. Les États augmentent massivement depuis 2008 leur déficit budgétaire et hypothèquent encore plus l'avenir en s'endettant avec des Bons du Trésor émis pour cela. Les États tentent au péril du bon fonctionnement de leur démocratie de se rembourser sur les peuples en leur imposant des plans d'austérité et des "réformes" tellement prisées par le FMI et le MEDEF. On tente de résorber la dette financière des banques en surmultipliant la dette sociale et en culpabilisant parallèlement le citoyen auquel on raconte que l'on ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens. Les banques transfèrent aux États leur faillite et les poussent à la banqueroute d’État collective que l'on appellera Crise Obligataire, à défaut de ne pas avoir réussi à transformer la crise financière en Crise de l'Euro.

Pour fournir une norme apaisante, l'Irlande avait été privilégiée pendant 10 ans par Bruxelles, les Commissaires européens et les Fonds structurels européens pour mettre en œuvre la politique libérale de la privatisation de tout et de plus encore. L'Irlande avait été adorée dans les années 2000 comme le "Tigre Celtique". Proportionnellement au nombre d'habitants et grâce à ses lobbies surdoués, et grâce aux lobbies financiers l'Irlande a été le pays qui a touché le plus de Fonds structurels européens, ce qui s'était encore renforcé pour lui faire adopter le "Yes" au référendum repetita pour adopter le Traité de Lisbonne, le Traité Simplifié modificatif (TSE / TCE). Depuis l'automne 2008, l'Irlande avait été encensée par Bxl, les marchés financiers et les agences de notation pour avoir été le premier pays à mettre en œuvre les plans d'austérité, les réductions de salaires, etc. Tous les modèles irlandais ont échoué, ceux de la croissance, de la concurrence déloyale face au continent européen et avec ses multiples opting-out et autres exemptions, et avec sa très lourde politique d'austérité et du pacte de compétitivité qui plonge encore plus toute la population dans la récession et la misère. L'Irlande est en banqueroute d'État et redevient depuis 2010 un pays d'émigration comme lors de la Potatoe Famine au XIXème siècle.

i_tunnelen.jpgLa BCE contribue au maquillage des bilans avant et après ses stress-tests répétitifs. La BCE crée un évènement, communique et fait communiquer sur cet évènement, et la réalité est oubliée. Les États et les ménages sont obligés de tenir une comptabilité saine et de respecter des critères. Les banques sont libres de transfiltrer hors-bilan les valeurs vers le shadow banking et les pertes dans la comptabilité. Bâle III ignore le hors bilan du shadow banking... En 2012, Michel Barnier, Commissaire européen avait annoncé dans un communiqué que le sauvetage des banques avait déjà coûté 37% du PIB européen au contribuable ou 4500 milliards. Cette franchise de Michel Barnier reste dans les annales, même si la réalité est un peu plus grave. En fait ce sont bien € 5500 milliards avec les opérations "Bazooka" et "Grosse Bertha" qui ont servi à financer le sauvetage transitoire des banques de 2008 à 2012. Les États souverains s'endettent pour sauver publiquement les banques de manière permanente depuis 7 ans et on s'étonne que l'Europe soit en récession en 2014. Le bail-out permanent est en œuvre depuis 2008, mais le mot bail-out est repassé dans les impensés collectifs, et quand il n'y a pas de mot, il n'y a pas de phénomène. Pour préserver la foi libérale en la libre circulation des capitaux, la BCE a renforcé le principe de l'Indépendance des banques centrales en se mettant au service exclusif des flux financiers privés et en demandant aux européens d'accepter la punition d'avoir espéré une extension de l’État Providence à l'échelle européenne. La BCE de l'Europe Providence Bancaire n'abolit pas les privilèges des banques, mais les consolide en demandant par l'intermédiaire de la Commission de Bruxelles aux États dits souverains de respecter les critères de Maastricht et de faire payer plusieurs fois l'austérité par les citoyens dans le cadre de "plans de responsabilité, de stabilité et de croissance", et de "réformes structurelles", du tarissement des subventions pour les milieux associatifs, de l'éducation et de la culture, du délabrement des infrastructures. Au menu il n'y a que la réduction du pouvoir d’achat pour les salariés, les protections sociale et anti-chômage limitées, la refonte du contrat de travail qui autorise la précarité universelle, le basculement des retraités dans la pauvreté, le dépècement et la privatisation des services publics. Par rapport aux 5500 milliards donnés aux banques gratuitement et sans contre-partie entre 2008 et 2012, les € 21 milliards débloqués le 26 novembre 2014 par Jean-Claude Juncker pour relancer l'économie avec un effet de levier espéré mais non gagné de 350 milliards, ne sont qu'un truc de demeuré. Il parait que ces € 21 mini-milliards permettraient de créer 1 million d'emplois selon Juncker. Qu'auraient alors créé 5500 milliards? Réponse: 261 millions d'emplois... Les conséquences sociales de ladite Crise mettront une vingtaine d'années à être digérées.

Jean Pisani-Ferry a été nommé par le président Hollande en 2013 Commissaire général à la stratégie et à la prospective, un salon de conseillers directement rattaché au 1er ministre, et président du Comité de suivi du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi - CICE. Ceci n'empêche pas le 24 décembre 2014 la France d'annoncer de nouveau un record historique du taux du chômage. De trimestre en trimestre la France surfe de record en record, malgré les cadeaux qu'elle fait aux entreprises qui les prennent en crachant sur les contreparties souhaitées par le gouvernement actuel libéral-socialiste français Valls-Macron. Pisani a été chargé avec son collègue allemand Henrik Enderlein par les gouvernements français et allemand de proposer des réformes économiques. En réalité ces "réformes" sont comme les autres citées ci-dessus destinées à ce que le monde du travail abandonne ses acquis pour que le coût moindre du travail permette de dégager plus de marge pour financer des dettes issues de la spéculation et éviter l'éclatement de la bulle des LBO. Pisani a été chargé par Hollande, président français, de préparer l'abandon des 35 heures et un gel des salaires pour trois ans. Le principe d'une négociation salariale tous les trois ans a aussi été retenu. Pisani a été directeur de 2005 à 2013 du lobby transatlantique Bruegel de Bruxelles. Bruegel est financé par les multinationales Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Qualcomm, UBS, Renault, Samsung Electronics, Syngenta et UniCredit. Vous sentez le bouchon? L'élite globale œuvre pour nous. Le premier conseiller économique du président et du 1er ministre français est de Bruegel. Selon UNICEF la crise financière a fait basculer 2,6 millions d'enfants dans la très grande pauvreté. Notre devoir est de s'approprier ce langage de crise, pour que les mots deviennent des faits de conscience et que la démocratie se remette à parler. En attendant, soyez convaincus, le lobbying bruxellois fera passer le TTIP/TAFTA avec la bienveillance des gouvernements.

Si vous cherchez su Google OGM technique Terminator mon site est en B1 sur 213000 résultats depuis 2008 et OGM terminator en B8 sur 80500 résultats. Dans le domaine des nécrotechnologies il existe depuis 2008 un domaine de la torture et de l'empowerment global de l'individu que même Snowden n'a pas révélé. Il s'agit de la torture du langage et de l'extinction du dictionnaire qui rendent les mots inaudibles. L'élite globale s'imagine avoir tué le langage avec le psittacisme de la croissance toujours revenante et croit avoir certifié sa place en prononçant une damnatio memoriæ contre le petit peuple qui accepte pour l'instant d'être endolori, mais en Grèce pointe Alexis Tsipras de la coalition de gauche Syriza qui épouvante Bruxelles, Junckers, Merkel, Moscovici avec sa menace d'annulation de la dette et avec le "Grexit", la sortie de l'€ et le rejet de la Troïka. Rappelons que de 2010 à 2012, les crédits octroyés par la Troïka à la Grèce ont servi à rembourser ses principaux créanciers, les banques privées européennes et surtout les banques françaises et allemandes. Avec l'intervention de la Troïka, la dette grecque est passée de 109% à 175%. Les débats en Grèce sur l'annulation de la dette seront très intéressants, mais comme pour faire passer en Irlande le référendum repetita pour faire exprimer le "Yes", Bruxelles va envoyer à Athènes une série de cadeaux jusqu'aux législatives anticipées du 25 janvier 2015. Plus les cadeaux seront gros, plus la volonté d'étouffer le débat démocratique dans toute l'Europe sera patent. Les banques du nord ont été téléguidées pendant 10 ans directement par Mario Draghi de la Goldman Sachs pour spéculer sur la dette grecque tout en la sachant pourrie et irrécouvrable. Par un jeu comptable de Mario Draghi la dette grecque avait été maquillée. Cette information était toujours connue de tous, mais il fallait forcer la libre circulation des capitaux. Avez-vous remarqué que depuis deux mois un nouveau débat s'installe à l'image du débat de "La fin de l'histoire" de Hegel, remise en vibrations par Francis Fukuyama en 1989 en s'imaginant que toute dictature étant tombée, la démocratie ne serait plus jugulée. 53544965Le nouveau débat rotatif actuel semble ne pas porter de signature de quelconques extincteurs à langage, mais il est tout autant vide. Il s'agit de "L'ère post-démocratique". On voudrait faire croire que la démocratie a tout donné, ou qu'elle est impuissante et qu'il faut passer à autre chose. Il faut reformuler ce débat ainsi: "La fin du citoyen". Si la BCE est depuis 2008 l'organe européen le plus puissant qui agit sans nous et par-dessus nos têtes, c'est que les citoyens ne se sont pas emparés du débat sociétal et ne sont pas allés voter aux élections européennes. Le citoyen, premier responsable, se laisse endolorir par paresse, lâcheté et complaisance par les médias agissant comme médiateurs de la finance. Il faut maintenant nourrir le feu de la parole et, disposant de signifiants communément partagés, les citoyens sauront laisser entendre la démocratie et redemander du sens. La brisure des symétries n'existe pas, en face du citoyen il y a la démocratie, en face de la démocratie il y a le citoyen. Celui qui admet une brisure des symétries accueille la dictature. J'espère que les 4,5 millions de Manifestants sont des Indignés comme nous a rappelé Stéphane Hessel. 4,5 millions de personnes ont manifesté le 11 janvier 2015 pour la Liberté de le Presse. 7 millions de Charlie vendus. 7 millions, ça fait un parti. Un parti pour quoi faire? Manifesteront-ils aussi pour l'Indépendance de la presse? J'ai toujours souffert de ce que la société n'occupe pas les mots. Les mots sont à nous, il faut en parler. Chaque citoyen doit réaliser son voyage au trou du langage pour s'approprier les mots qui lui sont volés, la démocratie fera le reste. Au IIIème millénaire on devient adulte >>>  Occupy the WordS !

24. octobre 2013

Transactions Intraday écartées de la Taxe sur les Transactions Financières - Victoire des lobbies financiers

Rostock_juillet_2013.jpgLe gouvernement Hollande/Ayrault qui est qualifiée de "bricolage et cabotage", s'il semble si veule et pusillanime jusqu'à retirer à chaque fois ses projets de loi, décrets et amendements, garde pourtant comme le gouvernement Sarkozy/Fillion une ligne de conduite droite en faveur des lobbies financiers. Ce gouvernement Hollande est épris de son envie "d'éviter l'engrenage de la violence", mais sème lui-même tous les germes de la violence qui tôt ou tard explosera de la part des millions de déçus de l'économisme.

Le day-trading signifie "opérations en journée" ou "opérations en séance". Les québécois sont plus réalistes et l'appellent "spéculation en séance". Les opérations intraday sont des aller-retour spéculatifs uniquement en séance boursière dans lesquelles les opérateurs de marché misent sur des grandes quantités et font leurs commissions sur l'écart des prix des biens dans la même journée. Ils s'inspirent de l'image qu'ils se font de la liquidité et de la volatilité et passent un ordre de bourse. À chaque fin de séance, toutes les positions prises dans la journée sont clôturées. D'un jour sur l'autre cette classe financière en lutte perpétuelle contre la pauvreté ne possède aucun engagement et son capital de jeux reste complètement disponible pour la nouvelle partie du lendemain. Les opérations intraday ne sont jamais connectées à un projet d'entreprise ou managérial et ne sont guidées que par l'avidité. Le trading intraday entre dans le THF, le Trading à Haute Fréquence ou algorithmique, qui représente 37% du volume des transactions boursières.

Le député PS, Christian Eckert, a retiré son article additionnel à l'Amendement 240 voté le 8 Octobre 2013 par la Commission des Finances. Le périmètre de la Taxation sur les Transactions Financières - TTF diminue encore. Elle aurait dû être élargie aux transactions "intraday" qui sont bouclées dans la journée et qui représentent 40% des transactions sur les titres des entreprises françaises. Les Ministres français délégué au budget, Bernard Cazeneuve (PS) et de l'économie, Pierre Moscovici (PS), ont demandé au député Eckert d'écarter cette proposition d'élargissement parce que "l'attractivité d'une place financière se mesure au volume de transactions et parce que le retour dans le giron français de la Bourse Euronext est espéré". Même Pascal Canfin (LVEE), ministre délégué au Développement, adopte la position du gouvernement français PS contre la taxation des intraday, bien qu'il soit co-fondateur de Finance Watch. Pour les ministres français, la "tenue de marché" est une activité utile à différencier des activités spéculatives et cette taxation "amputerait de 40% la liquidité de la place financière française". Et selon eux, moins de circulation de crédit entraine une augmentation du coût du crédit pour les PME et induit un frein à la croissance. En septembre 2014 entrera en vigueur une TTF qui ne portera plus que son propre nom, alors que Tobin-Spahn ont été écartés de l'inconscient individuel et collectif. Ça fait trop gauchiste.

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a expliqué le 27 octobre 2013 dans le Financial Times qu'il était contre la Taxation sur les Transactions Financières. Selon lui "les banques centrales craignent un assèchement du marché des prises en pension du fait de cette initiative. Cela veut dire que la diffusion de notre politique monétaire serait gravement entravée et le risque en termes de stabilité financière ne serait pas négligeable. Je ne pense pas que cela ait été à un quelconque moment l'intention du gouvernement français de faire quelque chose qui déclencherait la destruction de pans entiers de l'industrie financière française, provoquerait une délocalisation massive d'emplois et porterait atteinte globalement à la reprise". Comment peut-on mentir si ouvertement? Selon le FMI et la BRI/BIS - Banque des Règlements Internationaux, 70% des flux financiers ne servent qu'à la spéculation financière et non pas à des projets économiques, écologiques et sociaux. Depuis l'année Lehman-2008, l'industrie de la finance soutenue par des politiques gouvernementales monétaires et financières et fiscales ne détruit pas des "pans" mais l'économie mondiale et des centaines de millions de foyers.

En septembre 2014 le monde aura changé et tout ce main-street acceptant depuis 2008 sa décérabration vous dira "je l'avais donc toujours dit". Ces aller-retour spéculatifs quotidiens ou à haute fréquence sont appelés "circulation de crédit". Circulation de crédit, telle qu'elle est entendue dans ce cadre est un architectone. L'Europe et sa fondation, la concurrence libre et non faussée, le libre échange sur les marchés, l'information pure et parfaite, la croissance et la création d'emplois sont des architectones, des constructions abstraites données à habiter pour ne pas discerner que nous vivons tous dans un monde parallèle et que les lobbies, dont la fondation est la réelle circulation libre des capitaux, ont pris la place de la société civile dans nos "démocraties". Ces architectones sont élaborés pour être appréhendés et habités par l'énergie restante du débat sociétal afin de laisser pendant ce temps à l'État Providence monétaire bancaire toute la liberté de nous cerner.

En septembre 2014 il y aura autre chose à discerner que la TTF après ce dévoiement du keynésianisme que les forces gouvernementales cultivent sur notre dos depuis 2008. Si vous cherchez sur Google dévoiement du keynésianisme mon site est en A4, A5, A6 et A7 sur 124.000 résultats. Il semble que j'aie l'antériorité, du moins pour définir ainsi l'inondation de liquidités destinée au bail-out systémique des banques que l'on appelle "facilitations". Ce niveau de conscience n'est pas partagé, au moins par le main-street, et les autres résultats de Google ne développent pas cette idée du nouveau mode de gouvernance des États dans lesquels tous les moyens publics actuels et à venir sont détournés vers les banques en faillite et dans lesquels tous les services régaliens sont vidés et accompagnés de cascades de hausses d'impôt et de plans d'austérité. La majorité de la classe populaire a du mal à boucler son mois. Zut, mon mobile ne fait pas partie comme celui d'Angela Merkel du réseau de surveillance du NSA, mon seul risque est d'être un lambda. Libre. Tour à tour, toutes les réformes de contrôle et de règlementation des marchés financiers sont étouffées suite aux pressions des lobbies. Les ministres français préfèrent "attendre l'harmonisation européenne de la TTF". Ces ministres ne savent sans doute pas que depuis l'année-Lehman 2008 le volume des liquidités, donc la masse monétaire, a été doublé par la planche à billets des banques centrales et par les mécanismes de facilitations quantitatives comme QE - Quantitative Easing, Grosse Bertha et Bazooka. Rostock_juillet_2013_b.jpgLa Commission et la BCE prévoient d'ailleurs le lancement imminent d'une troisième opération de rachat massif des positions pourries des banques contre des liquidités. Aux USA 85 milliards de $ par mois sont créés par la planche à billets pour racheter au prix fort les produits toxiques aux banques.  En Europe ce sont des tranches de 500 milliards d'€ qui sont ainsi jetés par hélicoptère environ tous les 11 mois. Si vous cherchez sur Google taxation des transactions intraday mon site est en A4 sur 504.000 résultats déjà 8 heures après la publication de ce billet. Si vous cherchez sur Google transactions intraday mon site est en A4 sur 3.030.000 résultats.

Ce volume du crédit va donc plus que doubler depuis 2008 et pourtant les banques gardent pour leur compte propre les liquidités pour masquer la dépréciation massive de leurs positions toxiques, pourries et irrécouvrables qui font d'elles des banques en faillite technique depuis juillet 2006. Ces banques font de la rétention de crédit au détriment de l'économie réelle et, sur le modèle Ponzi, augmentent encore la création de produits financiers dérivés. La BCE ou toute autre banque centrale, les banques commerciales et d'investissement, contribuent toutes à gonfler et amplifier la bulle échoïque. Si vous cherchez sur Google bulle échoïque mon site est en A1, A2, A3, A4, A5, A6 et A7 sur 596 résultats. Bulle échoïque relève donc du tabou, alors que la Crise de 29 nous avait pourtant apporté les bonnes explications. Mario Draghi, ancien de la Goldman Sachs, poursuit son lobbyisme financier en abaissant à la surprise générale à 0,25% le taux directeur de la BCE le 7 novembre 2013. Ce n'est pas un petit bazooka en modèle réduit. Ceci permet d'amplifier le carry trade européen et rend en réalité le taux d'intérêt de l'argent négatif à -25% (moins 25%) sur un bilan annuel.

Le volume des liquidités créées et disséminées à l'aveuglette par les banques centrales ne fait que d'augmenter et par exemple elles se découvrent régulièrement des mécanismes qui permettent aux banques de ne pas les rembourser. Les grandes entreprises et les PME sont aussi au bord de la faillite et leur bulle spéculative des LBO est entrain d'imploser, et les liquidités conservées des intraday ne les en préserveront pas. Pour cacher la dépréciation généralisée, donc le retour à la valeur réelle comme s'il n'y avait pas eu de croissance depuis ces trois dernières décades perdues, il y aura bientôt une réforme monétaire, c'est à dire le Nouvel-Euro, comme il y a eu le Nouveau Franc. Adieu Peugeot, vaches, cochons, couvées, et on aura bossé pour rien. Par exemple, PSA Peugeot à Mulhouse a augmenté de 30% sa production cette année, tout en licenciant 350 employés, mais à cause des milliards d'actifs pourris de PSA Financial Service depuis 2008, ce groupe est aussi entrain de faire faillite. Comme après une guerre mondiale, les mutilés seront des millions. Ils le sont déjà, mais ne savent pas d'où ça vient.

Après avoir recommandé, sur les calculs faux de Rogoff, d'imposer des cascades de plans d'austérité économicides et peuplicides,
le FMI recommande depuis quelques jours aussi aux États de prélever une taxe de 10% unique sur les avoirs de chacun, sur ses économies,
sur la valeur de son appartement, pour renflouer leur déficit budgétaire.
Ce déficit budgétaire résulte du bail-out direct et indirect des banques et des système financiers.

13. décembre 2011

Europe Providence Bancaire - Carry Trade européen de la BCE - Transfert massif de la dette privée vers la dette publique depuis 2008

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Pour donner un nom à son incapacité morale, le Sommet européen de Bruxelles délibère tous les 10 jours depuis 2008 sur un nouveau Traité fantôme, qu'il va appeler cette fois-ci Traité sur la Stabilité, l'Union Fiscale par la Règle d'Or, mais qui ne sera qu'une euro-gouvernance financière qui doit financer le sauvetage des banques en faillite technique avec le désengagement de l'état de ses devoirs de services publics et avec les graves plans d'austérité et l'appauvrissement systémique des peuples dans la région europe. Le nouveau traité ne sera qu'un Pacte de Dublin, le PSC - Pacte de Stabilité et de Croissance, avec ses mesures dissuasives de discipline budgétaire institutionnalisée mais sans la croissance, même sur le papier. L'Europe n'est capable que d'organiser le keynésianisme inversé pour faire remonter l'argent aux banques avec la Libre Circulation unilatérale des Capitaux. 1% de la population US rafle 99% de la croissance de revenus depuis 30 ans, et en France 2% de la population est propriétaire de 58% des richesses.

Je pense que d'ici un 1/2 siècle, les doctorants en histoire auront plus à faire avec l'expertise du faux-texte dans l'exposition du monde économique ritualisée par les organes gouvernementaux entre les années 2007 à 2014, qu'avec la Grande Dépression 2.0 et l'hyperinflation qui auront dévasté les populations.

(Photo: devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, Strasbourg, 13 XII 2011)

Depuis 2008 je vous parle du poker menteur et dénonceur par lequel les USA en déliquescence s'opposent à l'Europe veule et servile. Ce poker s'exprime par une guerre chaude monétaire du $ contre l'euro, de la Fed contre la BCE, des agences de notation américaines contre l'Europe moins la Grande-Bretagne. Les USA n'ont pas d'amis et le font savoir, Obama en tête. L'objectif pour la Fed' est de faire tomber l'euro avant que ne tombe le $. Dans cette chronologie de la Dépression 2.0 annoncée par les agences de notation, il est important pour les néo-libéraux que le $ s'effondre en second derrière l'euro. L’application de ce modèle politique permettra de ne pas avouer que le Régime Systémique Autoritaire de la Libre Circulation des Capitaux et le Système J. Pierpont Morgan ont créé la Crise et inventé la crise de l'euro. La république populaire démocratique bancaire de l'Europe qui n'a pas décidé de prendre la main dans ce que les médias appellent depuis 6 mois le "race to the bottom" n'est que capable d'avoir un comportement et des communiqués réactionnaires face au $ et aux agences de notation. Mais en tous points de vue l'Europe ne fait que ce qu'elle sait faire de mieux par nature, par essence et par décision: appliquer de manière zélée tous les mauvais exemples d'outre-atlantique. L'Europe s’avilit en plus et fait le 叩頭 Kowtow devant la Chine pour mendier sa sponsorisation dans son FESF / MES. Il n'y a pas de crise de l'euro, il y a la crise des banques. Je ne demande pas à être fier de l'europe, je n'éprouve pas de sentiment refuge nationaliste-protectionniste, mais je n'accepte pas d'avoir honte de l'Europe. "République populaire démocratique bancaire de l'Europe" vous a coupé le souffle, mais vous le retrouvez si j'écris que le capitalisme qui exempte les spéculateurs bancaires de faire faillite n'est plus de l'économie de marché mais un collectivisme d'initiés. Ces faillites bancaires suivies de leurs sauvetages obligatoirement automatiques ne les empêchent pas de verser des boni à leurs collaborateurs, comme vient de le faire encore en décembre 2011 la Dexia qui se dirige en janvier 2012 vers sa 3ème faillite en 2 ans. Même narrative, la démocratie européenne n'est pas une dictature; c'est pourtant dans un processus démocratique de la représentation parlementaire et de l'expression du vote des européens que l'europe accorde aux banques des droits d'exception et un pouvoir absolu. Qui fait un amalgame? Magritte, Bruxelles, vous, les banques ou moi-même? Il est temps que l'électeur devienne majeur. Responsable, il subit ses propres décisions des urnes s'il est allé voter, pourtant des alternatives démocratiques et parlementaires existent, mais l'électeur grégaire préfère le prêt-à-penser de l'ochlocratie.

Ladite "Crise de l'Euro", qui n'existe pas, mais qui fait bavarder les financiers et le porte-parole de la Campagne aux Présidentielles de François Hollande, Manuel Valls du PS français, un invité des Conférences Bilderberg, permet de laisser passer des replis nationalistes qui sont des violations du droit européen. La Hongrie vient d'adopter au 1er janvier 2012 une nouvelle Constitution dans laquelle n'apparaît plus le mot République comme depuis 1989. La Hongrie ne se comprend plus comme une entité qui est déterminée activement par ses citoyens égaux en droit, mais comme une "Communauté" qui s'appuie sur une histoire présumée vielle de 1000 ans. Le citoyen n'est plus au centre mais la Communauté Nationale dans laquelle ne sont pas spécifiés les droits de l'individu et le droit des minorités. Dans sa nouvelle Constitution la Hongrie se distance des principes fondateurs de l'Europe: Démocratie, État de Droit, Partage des Pouvoirs, Droit du Citoyen. La Commission Européenne ne réagit pas, comme elle l'a fait quand la Hongrie a fait passer sa loi sur la censure des médias.

Le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a demandé à la BCE de demander aux banques européennes de faire pendant ces trois prochaines années un viol préventif des nouvelles normes prudentielles comptables Bâle III qui auraient dû entrer en vigueur au plus tard en 2013 et selon lesquelles les banques doivent remonter leur Fonds Propre Réglementaire jusqu'à 7%, voire 9% pour les banques systémiques. La BCE n'exige plus des banques que 1% de Fonds Propre Réglementaire. Le Sommet de Bruxelles du 7 et du 8 décembre a révisé l'Encyclopédie Universelle et rayé le terminus "bonne foi" et "mauvaise foi". Les banques qui étaient officiellement sous-capitalisées il y a un mois, et donc en faillite technique, voient magiquement leur force de feu augmenter de 100 milliards d'euros en rabaissant leur fonds propres réglementaire. La BCE demande aux banques de falsifier leur comptabilité en violant même les laxistes normes prudentielles comptables Bâle II et la Directive Européenne CRD par lesquelles le système financier a commencé en 2007 son global meltdown irréversible. Mario Draghi, nouveau Directeur de la BCE et ancien Directeur de Goldman Sachs Europe, fait pire que le "Maestro gourou" Alan Greenspan. Si vous cherchez sur Google transfert dette privée vers dette publique ou carry trade européen ou carry trade mon site est en A1, c'est pourtant ça le noyau atomique de la crise. Occupy the WordS.


Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a aussi fait comprendre à la BCE indépendante qu'elle doit offrir pendant les 3 prochaines années aux banques des crédits illimités à un taux directeur de 1% appelés LTRO - Long-Term Refinancing Operation. Mais le Sommet de Bruxelles impose en même temps aux États adhérents de la Zone-Euro d'emprunter sur les marchés financiers internationaux à un taux voisin ou supérieur à 6% selon les cours ou les disgrâces des agences de notation. La BCE doit offrir aux banques de manière illimitée pendant 3 ans des liquidités sans demander aux banques de garanties sérieuses. Les banques doivent déposer à la BCE une contre-valeur en actifs dont le degré de pourrissement n'est plus expertisé. Les banques peuvent même émettre des obligations ad hoc qui sont garanties par l’État dans lequel elles ont leur siège social. Par exemple 14 banques de l'Italie, qui est un des états GIIPS au bord de la banqueroute, ont créé sur la photocopieuse le mercredi 21 décembre 2011 pour 40 milliards d'euros d'obligations garanties par le gouvernement italien, elles les ont déposées à la BCE et ont obtenu de celle-ci 40 milliards d'euros en liquidités. L’Italie a donc réinventé la planche à billets italienne et recréé de facto l'euro-lire. Comme en novembre 2008, le Sommet de Bruxelles a créé l'euro-lire, l'euro-franc, l'euro-mark... Un euro n'est qu'une mise en abyme des devises nationales et qu'une anastylose systématique de tout nationalisme étatique. Un jour plus tard l'Italie a pu créer/recevoir 116 milliards en euros de liquidités primeures. Il parait qu'en mars 2012 la Grande-Bretagne pourrait être intéressée par une fraude légale similaire qui équivaudrait à créer l'euro-livre. Plus personne ne s'inquiète de la solvabilité des États et de la situation comptable et de la capitalisation des banques, et les agences de notation pourront répéter les notes de solvabilité qu'elles veulent ou retirer le triple-A comme elles le veulent, notre président français en poste n'aura même pas peur. La BCE n'a légalement pas le droit d'accepter des garanties émises par les banques elles-mêmes qui empruntent auprès d'elle. La Commission de Bruxelles va élargir à tous les États cette pratique de faussaire. Nous ne sommes plus à une violation de routine près, la BCE est devenue une officine mafieuse de blanchiment d'argent inexistant ou d'actifs perdus et détruits depuis 2007/2008 dans la spéculation financière. Le pari reste le même: quel est l'investisseur-sponsor de la région europe ou du reste de la planète qui investira dans des Euro-Bons / Euro-Obligations et dans des produits provenant de banques européennes en sachant que ces banques sont des bad banks, des banques de mauvaise foi? Les banques peuvent donc à présent déposer à la BCE de manière illimitée tous leurs CDS et autres actifs morts. C'est ce que l'on appelle le Qualitative Easing, la monétisation de la dette, la souveraineté de la création monétaire à l'image des plans américains PPIP, TARP, TALF. Peugeot_Q3A.jpgD'un côté le sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 autorise aux banques des actions qui vont du laxisme fiscal jusqu'à la falsification comptable généralisée des bilans et d'un autre côté il y aura une union fiscale, une eurogouvernance financière, qui va imposer aux États d'inscrire dans leur Constitution ladite Règle d'Or de la discipline et de l'austérité budgétaire. Le Sommet de Bruxelles et la BCE ont pérennisé le plus grand transfert de la dette privée vers la dette publique. La Lute de la Classe est gagnée, sans nous et par-dessus nos têtes.

70 banques européennes ont réalisé un gain contre intuitif de 107 milliards en 2011 en interprétant avantageusement leurs positions toxiques en toute conformité avec les normes "prudentielles" comptables Bâle 2. L'euphorie bancaire du Père Noël est communicative et mercredi 21 décembre 2011, 523 banques européennes ont cherché à la BCE une première tranche (une adjudication / tender en anglais) de 489 milliards d'euros. C'est la plus grande somme déversée par la BCE en une seule fois et comme le commerce international est mort et que l'Europe est en récession (voir le Baltic Dry Index), nous avons une diapositive de la situation faillitaire des banques. Avec la sortie des normes prudentielles comptables Bâle II que j'ai décrite deux § plus haut, la puissance de feu des banques s'est accrue de 589 milliards d'euros en une seule nuit. A côté de cette Europe Providence Bancaire, le taux directeur de 1% demandé par la BCE est en réalité un taux négatif, parce que l'inflation est officiellement d'au moins 3%, sinon de 6 à 10% quand les données ne sont pas "corrigées". Les banques gagnent entre 2 à 10% en faisant une visite à la BCE. Le Sommet de Bruxelles consacre la violation des critères de Maastricht depuis 2008 et culpabilise l'Européen-payeur avec la dette publique des actifs bancaires pourris légués et il lui fait encaisser de plein fouet l'inflation et l'assèchement de l'économie par la privatisation de la création monétaire. Ces 589 milliards s'ajoutent à 500 milliards prêtés aux banques le trimestre précédent. A ces 1089 milliards d'euros s'ajoutent les 170 milliards d'euros que la BCE et les banques centrales européennes ont envoyés au FMI 3 jours après le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 et qui reviendront sous forme de sauvetage en Europe en cas de banqueroute. Nous sommes à 1259 milliards d'euros auxquels s'ajoutent des garanties de 440 milliards d'euros du FESF - Fonds Européen de Solidarité Européenne en cas de faillite. Ce qui fait 1699 milliards d'euros sur lesquels les banques peuvent compter. Viendront en mars plus de 500 milliards d'euros du MES - Mécanisme Européen de Stabilité. Les banques peuvent compter sur 1259 + 440 + 500 = ??? pour éviter le day of recknonig où la faillite des banques aurait dû être révélée. Selon la FAO il faut 30 milliards de $ pour éradiquer la faim dans le monde. Au Congrès et au Sénat américains, 50% des élus sont millionnaires, et les élus de ces deux Chambres bénéficient de l'immunité face aux délits d'initiés. Il manque cet hiver 5 millions d'euros à Resto du Cœur. Il y a en Europe 60 millions de pauvres vivant sous le minimum vital. 100 % des gains de productivité de l'économie réelle de ces 10 dernières années ont enrichi en Europe 20% de la population, les 80% restants ont vu leurs revenus stagner et baisser à cause de l'inflation. Et, les plans d'austérité pour sauver les banques vont laminer les peuples européens, 738 millions de personnes. Si vous cherchez sur Google jagdish bhagwati croissance appauvrissante mon site est en A3 et en A4 sur... 896 résultats. 896 résultats seulement, alors qu'en général une entrée sur le moteur de recherche livre au moins 500.000 résultats. Ceci est la preuve que le monde informé et informatisé n'a pas compris que la croissance est toujours appauvrissante pour les 80% de la population au moins. Ce sont ces banquiers, comme Luis de Guindos, l'ancien Président de Lehman Brothers pour l'Espagne et le Portugal qui est devenu ministre de l'économie dans le nouveau gouvernement espagnol de droite, qui disent: "il n'est pas possible qu'une entreprise dont les revenus baissent de 50% se voit imposer, par la convention collective du secteur, des hausses de salaires équivalentes à l'inflation plus deux points".

Rien de ces 589, 1259... milliards d'euros n'ira dans l'économie réelle et pour l'instant les banques ont (re)parqué à la BCE ces 489 milliards d'euros contre un taux d'intérêt de 0,25%. Pour (re)commencer, les banques devront dans les six premiers mois de l'année 2012 refinancer leurs anciens crédits à hauteur de 740 milliards d'euros. Les banques cacheront leur faillite avec ces 1259 milliards d'euros. Les 489 milliards d'euros pompés mercredi 21 décembre 2012 par la BCE dans les banques ne seront jamais remboursés dans trois ans. Ces 489 milliards d'euros ne sont qu'une première tranche, la BCE déversera des liquidités à ces conditions pendant trois ans. Le Sommet Européen du 7 et 8 décembre 2011 a entériné le Carry Trade européen de la BCE en croyant à l'humanisme automatique de la mise à disposition aux banques de liquidités à 1% qui seraient dévotionnellement réorientées dans l'achat de Bons du Trésor destinés à soutenir les États qui sauvent les banques en faillite technique. En incitant les banques à recevoir des prêts à 1% pour qu'elles accordent elles-mêmes des prêts à un taux plus élevé et à plus long terme pour financer des produits spéculatifs et des société ad hoc (Special Purpose Vehicle), le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 a consacré le shadow banking comme boîte à outil de gestion de crise. Le shadow banking est une activité bancaire de spéculation que les banques extraient des bilans comptables. Cette activité devient non contrôlable et ne peut pas être réglementée. Pire, le taux d'intérêt dont jouissent les banques auprès de la BCE est négatif de 25% parce qu'elles investissent 96% de leurs liquidités dans des produits financiers dérivés, dont les CDS, en alimentant la bulle de ce qui n'est que de la non valeur économique, de la valuation financière jusqu'au prochain événement de crédit... qui poussera ces banques à obtenir des États un communisme monétaire sélectif de plus, ce qu'un Sommet de Bruxelles s'empressera de confirmer. Le Bureau of Economic Analysis - BEA vient de publier aux USA ses statistiques concernant l'effet des mesures prises depuis 2007 pour répondre à ladite Crise: les entreprises financières ont enregistré une croissance de 28,1 par rapport a quatrième trimestre 2007, et les entreprises non-financières une croissance de 5,2%. Le bénéfice après impôt des entreprises financières a connu une croissance de 41,5% dans la même période. Elles ont versé 90% de leurs bénéfices après impôt sous forme de dividendes. Ce différentiel de création de richesses prouve le transfert gigantesque de la richesse économique vers la richesse financière. Ceci prouve bien ce que j'écris sur mon site au sujet du PIB fictif, furtif et d'initié qui ne permet en réalité aucune statistique plausible sur les richesses produites par un pays, et une politique économique et fiscale n'est pas non plus possible. J'appelle la "richesse" produite par les systèmes financiers de la valuation contingente qu'il faut très énergiquement opposer au trickle-down-effect du Consensus de Washington. Ces richesses tournent en rond dans le monde de la finance et ne suivent pas la trajet de l'effet de percolation, du trickle-down-effect prévu par le Consensus de Washington que j'appelle l'humanisme automatique, qui n'existe que dans la tête de l’École de Chicago. Le crépuscule des États est dépassé, nous sommes dans le post-road-to-serfdom.

Avec le NAIRU, ce carry trade européen que j'ai dénoncé dès 2009 constitue la seule politique monétaire de la BCE pour gérer sa crise des banques. Ce carry trade européen de la BCE amplifie la Libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne en poussant les banques à réaliser une opération spéculative sur un écart de rendement entre les liquidités ou les crédits à court terme qu'elle met à disposition des banques à 1% et les produits financiers du marché prêtés par les banques à plus long terme et à un plus fort taux d'intérêt. Cette technique financière de la spéculation sur le différentiel des taux d'intérêt et du financement de crédits à long terme avec des successions de crédits à court terme a pourtant été le noyau de la crise financière des banques depuis 2008. Les hedge fonds et les banques profitent de la politique monétaire de la BCE pour spéculer sur leurs fonds propres. La BCE crée de la bulle sur une bulle explosée et les gouvernements font passer cette bulle pour de la croissance en faisant passer l'Europe dans sa troisième décade perdue. Pour cacher la dégradation de plusieurs trillions des actifs pourris des banques, la BCE jette sur les banques des centaines de milliards de liquidités qui ne servent qu'à créer une bulle spéculative du carry trade européen qui n'arrivera ni à compenser la dégradation des actifs pourris qui trainent dans les banques depuis ladite Crise des Subprimes de l'année-Lehman 2008, ni à initier une activité d'économie réelle et une croissance. Ce dévoiement du keynésianisme a permis le plus grand transfert de l'histoire de l'humanité de la dette privée vers la dette publique. Les révisionnistes de Bruxelles font passer les "injections keynésiennes" à l'image des "Grands Travaux" de la Tennessee Valley pour des objets de la risée et du mépris médiatique. Les "Grands Travaux" annoncés il y a deux ans par le président français en poste pour relancer l'économie sont oubliés au profit de ce qui est appelé le sauvetage des banques.

galion.jpgPour répondre aux exigences de la City de Londres, l'Europe a affirmé au Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 la Libre circulation des capitaux qui est le socle du Traité de Lisbonne et confirmé son mépris des États, des économies nationales et des peuples comme l'a voulu Jean Monnet, le banquier-commerçant qui avait plusieurs fois fait faillite avant d'être un politicien. Dans sa force de convergence qu'elle abat sur une eurogouvernance financière et non économique, fiscale et sociale, l'Europe fait semblant de se doter d'une tunique de fédéralisme pour encore mieux laisser faire la circulation libre des capitaux. Le Sommet de Bruxelles vit tellement dans son évidence de sa libre circulation des capitaux qu'il n'a plus besoin de rappeler que l'essence de tout traité européen est de marteler sa Concurrence Libre et non faussée qui crée des richesses, le bien-être et le plein-emploi. Dans la transparence de son humanisme automatique du trickle down effect, de l'effet de percolation du Consensus de Washington, l'Europe donne légalement les moyens aux banques de s'enrichir sur les dettes publiques des États qui violent en flux-tendu depuis 2008 les critères de Maastricht pour renflouer les banques en faillite technique. C'est ce que j'appelle depuis 2008 le trickle-up-effect ou la transfiltration des richesses vers le haut. D'après l'OCDE, ces trois dernières décennies, les 10% de la population la plus riche aux USA et en Grande-Bretagne se sont partagé la quasi totalité de l'augmentation des revenus. Mais les actifs pourris de leur spéculation sont légués aux banques et suite au nouvel épisode du stress-test des banques réapparait la vérité sous une forme immuable depuis 4 ans: "les actifs toxiques de la crise des subprimes sont toujours dans les bilans". Ce qui est déjà légué aux États dits souverains depuis 2008 dépasse résolument notre entendement, mais ce n'est qu'une toute petite proportion de ce qui reste dans les bilans commerciaux et comptables des banques. Les plus riches prennent la population en-dessous d'eux pour leur cashcow domestique (cashcow = le veau d'or de l'ère numérique). Les plus riches européens disposent, eux, de deux cashcows privées: la population paissant sous elle et des États européens et les pays GIIPS dans lesquels ils ont étendu leur empire bancaire. Il faut donc agrandir le cercle GIIPS à l'empire bancaire autrichien qui poursuit ses prédations extravagantes aux limites de l'ancien empire austro-hongrois et à l'empire bancaire suédois qui est propriétaire à 99% des banques des trois Républiques Baltes et qui les a poussés dans le trou noir spéculatif financier. La protection de la race bovine n'est possible que grâce à la lobbocratie du système financier de Wall Street et de la City de Londres avec sa succursale dévouée de Bruxelles qu'il faut abolir et remplacer par la maturité politique des citoyens. Ceci ne sera possible que si un système d'éducation nationale ne se donne pas comme objectif systémique de fabriquer des crétins processionnaires qui n'ont même plus l'idée qu'ils sont des entités pensantes capables de diverger et d'avoir du courage, de l'autonomie de perception, de compréhension et de choix. Le citoyen floué n'a pas à attendre un soir, un mois d'octobre pour pratiquer de la révolution, il doit décider de se donner sa maturité politique.

Il n'y a pas de crise de l'euro et les critères de Maastricht étaient respectés jusqu'en 2008. L'euro est jeté à la fosse publique par la France et l'Allemagne suivies de 24 autres pays européens qui sont mis sous leur couvercle. Le Sommet de Bruxelles du 7 et 8 décembre 2011 n'a pas pris de décision pour contrôler et réglementer les marchés financiers mais il a fait semblant d'agiter le torchon rouge de la taxe sur les transactions financières que plus personne n'appelle Taxe Tobin. Cette anamnèse sémantique est très intéressante et montre que la téléologie libérale ne parvient pas à intégrer mentalement cette Taxe Tobin-Spahn qui est réclamée par ATTAC depuis le 3 juin 1998. Sarkozy et Merkel sont accrochés au Tout-Libéral comme les moules au rocher. Le lobby financier parvient à lutter contre la taxe sur les transactions financières parce que 70% de ces transactions se font à la City de Londres. L'Europe Unie, londonienne et irlandaise dans les faits directeurs, représente le système le plus abouti d'une organisation de privation et de transfert de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits. L'Europe est une institutionnalisation de la violation des règles communautaires puisque là aussi le paquet fiscal de la "Règle d'Or" décidé à ce Sommet de Bruxelles n'aura pas de caractère contraignant mais ne nécessitera qu'une simple adhésion pour éviter une plainte de la Grande Bretagne déposée à la CEJ - Cour Européenne de Justice. Les 26 - l'Euro-Zone + le Danemark, la Pologne, la République Tchèque et la Suède - ne se couchent pas devant la City de Londres, les 26 n'ont d'existence que pour la City de Londres. La City de Londres n'est qu'une vue en miroir du Consensus de Bruxelles. Bruxelles n'est qu'une vue en trompe-l’œil des européens. L'Europe se devrait bien de bien comprendre comme Tocqueville l'écrivait dans "De la Démocratie en Amérique" que ce n'est pas parce que les citoyens sont silencieux que ne guète pas une révolution. Pourtant la Grande-Bretagne va bientôt se déliter et l’Écosse demandera en 2014 son Indépendance qu'elle a déjà ratée à une voix près il y a quelques années au Parlement régional d’Écosse. L’Écosse rejoindra alors la Zone-Euro qui restera un safe-haven duquel la Grande-Bretagne s'écarte de plus en plus pour jouir de son insulated opting-out. Les putschistes associés du Sommet de Bruxelles devront juste proposer aux européens un projet social et économique, mais aussi culturel commun.

Les Sommets de Bruxelles n'ont rien décidé en prenant depuis 2008 des mesures inapplicables ou sans effet. Le Sommet de Bruxelles de la semaine dernière a une fois de plus décidé que les banques centrales des États adhérents de la Zone-Euro, de l'Europe Unie - mais aussi du reste de la planète -  fassent un virement de liquidités au profit du FMI qui viendra magiquement de lui-même soutenir les États GIIPS européens en faillite pour monétiser leur dette léguée des banques, ce que les Traités européens interdisent à des organes européens. Les banques centrales nationales doivent emprunter sur les marchés financiers internationaux 170 milliards à transférer au FMI. La France a, sans demander l'avis du Parlement, gagé une partie de son or, patrimoine national qui appartient à tous les français (voir Question reposée au Parlement le 20 XII 2011). La BuBa, la Bundesbank - Banque centrale allemande, doit faire transiter vers le FMI une ligne de crédit de 45 milliards d'euros sur les 170 milliards "décidés" pour elle par les putschistes associés du Sommet de Bruxelles. Ceci constitue premièrement une violation du principe de l'Indépendance des banques centrales, mais ceci demande officiellement en plus aux banques centrales de participer à une opération qui leur est interdite: l'intervention de la banque centrale pour monétiser la dette publique. Mais la coalition de la chancelière allemande Angela Merkel invoque subitement le principe de l'Indépendance de la Banque Centrale et a signifié à Jens Weidmann, directeur de la BuBa, qu'elle ne l'autorise pas à s'exprimer au Bundestag devant les députés allemands. Le directeur de la BuBa voulait mettre les députés allemands devant leur responsabilité en leur exposant que ces 45 milliards seront à la charge du contribuable allemand en cas de banqueroute d’État des pays GIIPS et de leur sauvetage. En cas de banqueroute d’État, le FMI est le créancier prioritaire et les lignes de crédit "avancées" par les États sponsors seront définitivement perdues.

Ce débat n'existe pas en France où les influenceurs montrent du doigt l'Allemagne qu'ils prennent pour leur terre blafarde. Pendant que des français en vogue parlent du bleu de Prusse qu'ils craignent de voir dans leur proche horizon, le Sommet de Bruxelles a donc fait semblant de gérer la crise des banques, qu'il fait passer pour la crise de l'euro, en prenant comme mesure des dispositions sur lesquelles l'Europe n'a pas de pouvoir légal ou de fait. Et si le Bundestag, le Parlement allemand, n'a pas le droit de s'exprimer sur une augmentation de la dette publique allemande future, alors que ce droit est inscrit dans la Loi Fondamentale de l'Allemagne, il n'y a pas de raison que des autres banques centrales dans la Région Europe ou de la planète veuillent transférer des liquidités au FMI en prévision d'une banqueroute d'un pays GIIPS. Le FESF - MES (Fonds Européen de Solidarité Financière / Mécanisme Européen de Stabilité) n'a pas trouvé non plus sur les marchés financiers de sponsors actionnaires, c'est pourquoi le Sommet de Bruxelles a décidé que la BCE sera chargée de le piloter. Raahe_Oulu_Kemi__9_.jpgCe sera plus facile de mélanger le tir croisé du bavardage sur l'indépendance et la non-indépendance de la BCE en attendant une autre implosion des banques privées. Le FESF, qui est une société de droit privé luxembourgeois et qui est domicilié à la BEI - Banque Européenne d'Investissement "disposera de l'aide technique" de la BCE, en clair la BCE fera fonctionner la planche à billets pour alimenter le FESF qui ne trouve pas de sponsors sur les marchés financiers internationaux comme prévu par les sommets de Bruxelles. Comme le FESF ne suffira pas, sa dotation sera doublée d'ici mars 2012, et le MES qui aurait dû le remplacer prendra ses fonctions à ses côtés et avec une année d'avance sur le calendrier prévu. Une telle constance dans l'improductivité durable des sommets européens prouve bien que le Sommet de Bruxelles cherche à perdre du temps par tous moyens pour appliquer la décision de la Conférence Bilderberg d'Athènes de 2009 qui porte le nom officieux de Destruction par les marchés. Le Sommet de Bruxelles n'a pas le courage de contrôler et de réglementer les marchés financiers et de laisser à la faillite les banques ou leur département voués à la spéculation financière qui représente 96% de leurs activités. En 2009 la BCE avait manipulé son premier carry trade européen en jetant sur les banques sans exiger d'elles des mesures d'ajustement structurel 600 milliards d'euros à un taux de 1%. Les banques auraient retransféré ces fonds pour moitié dans des Bons du Trésor de pays GIIPS et pour l'autre moitié dans d'autres formes de spéculation financière sans objet économique avéré. En 2011 les banques ont réduit dans leurs comptes la classe d'actifs concernant les Bons du Trésor et il est douteux de baser une politique de transfert de la dette privée vers la dette publique avec le véhicule des Bons du Trésor. Ledit Bazooka, voulu par Cameron, le chancelier de l'échiquier, et prétendument mis en action par l'euro-janus NS-AM, n'est pas plus efficace que de péter dans un violon.

Les 26 n'ont d'existence que pour la succursale de la BCE, la City de Londres. La City de Londres n'est qu'une vue en miroir du Consensus de Bruxelles qui n'est qu'une déclinaison zélée du Consensus de Washington et de son bras armé le FMI. Bruxelles n'est qu'une vue en trompe-l’œil des européens. Depuis la création de la BCE ses directeurs répercutent de manière zélée la politique des conditionnalités d'ajustement structurel du FMI d'après lesquelles les gouvernements sont tenus de stimuler les réformes du marché du travail et d'abolir l'indexation automatique du salaire par rapport à l'inflation. Pour y parvenir la BCE  conseille sans ambages le démantèlement et la privatisation des services publics, la dérégulation du marché du travail pour obtenir des gains de productivité à l'image du secteur bancaire. L’Indépendance de la Banque Centrale Européenne comme elle figure dans l'Article 107 du Traité de Maastricht ne la dispense pas d'ordonner aux gouvernements la direction de leur économie politique. Depuis les banqueroutes d’État réelles ou déviées depuis 2008, la BCE, politiquement indépendante, siège avec les putschistes associés de Bruxelles à côté de Goldman Sachs, de Bilderberg et de la Trinationale directement dans les gouvernements de Lisbonne, de Dublin, d'Athènes, de Rome et de Madrid. (Dans le prochain gouvernement de droite en France en avril 2012, nous aurons qui ?  Jacques de Larosière, Michel Camdessus, Christine Lagarde ? ) Le taxi financier commun, la Troïka, permet au FMI et à la BCE d'emporter dans leur soute la Commission de Bruxelles et d’assujettir les peuples européens. La BCE n'a même plus jugé utile de cacher sa mise sous dépendance des États par rapport à elle, et Jean Claude Trichet et son successeur Mario Draghi avaient envoyé en août 2011 une lettre au chef de gouvernement italien lui demandant: d'instaurer massivement le temps de travail partiel, de réduire les retraites, de stopper les revalorisations du salaire minimum, de réduire les dépenses de l’État, d'assouplir les procédures de licenciement, d'écarter les conventions collectives au profit d'accords internes aux entreprises, de privatiser les entreprises de transport public, de distribution de l'énergie, de salubrité publique. Jean-Claude Trichet et Mario Draghi ont recommandé aux gouvernements de gouverner dans cet esprit par décret et de ne pas utiliser la procédure parlementaire qui prend trop de temps entre le projet de loi, les délibérations et le vote. La BCE a réussi avec les putschistes associés de Bruxelles à mettre sous tutelle les gouvernements des pays GIIPS au nom de la Libre circulation des capitaux. Le sommet européen du 7 et 8 décembre 2011 a mis le reste de l'Europe sans la Grande-Bretagne sous la tutelle de la BCE.

L'élite globale de la BCE agit avec les pays européens comme le FMI agit avec les PED - Pays en Développement et les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique en imposant ses clauses ultra-libérales d'ajustement structurel. Depuis 2011, la BCE a court-circuité le Traité de Lisbonne qui avait court-circuité le Traité Constitutionnel Européen. Il est un référent idéologique que de savoir que les traités constituant l'euro et/ou les traités européens n'avaient prévu qu'une clause de no-bail-out pour les États souverains mais pas pour les banques et spéculateurs financiers en faillite. La Lutte de la Classe a été gagnée sans nous, les Travailleurs, et pardessus nos têtes. La BCE a racheté en 2011 en totale illégalité (Article 123) et en violation des Traités européens 211,5 milliards de Bons du Trésor aux Pays GIIPS en imposant ces clauses du FMI d'ajustement structurel. A partir du 7 décembre 2011 c'est la BCE qui remplace le principe de la Concurrence libre et non-faussée pour "créer la croissance, le bien-être et le plein-emploi". Cette politique des conditionnalités d'ajustement structurel n'a pas fonctionné dans les PED - Pays en Développement et dans les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique. En Europe cette politique FMI-BCE passe pour être la nouveauté et la recette contre ladite Crise et ce que n'ont pas réussi en entier l'AGCS - l'Accord Général sur la Commercialisation des Services, et les Directives Européennes sur les Services Publics et la Santé, la BCE y parvient. A partir de lundi prochain, le 19 décembre 2011, et pendant les trois prochaines années, les banques européennes sont invitées dans la BCE qui s'ouvre à elles comme un self-service. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais la BCE se comporte déjà en lender of last resort / prêteur de dernier recours, ce qui démontre que nous nous trouvons à quelques encablures de la fin de la partie. La BCE laisse les banques décider du montant dont elles ont besoin contre une rémunération ridicule de 1%, mais la BCE n'a aucune conditionnalité d'ajustement à présenter aux banques: la BCE ne leur demande pas de se retirer des paradis fiscaux, de ne pas spéculer avec les Bons du Trésor, ne leur interdit pas d'inventer et de commercialiser des CDS - Credit Default Swap dérivés de ces Bons du Trésor. La BCE ne leur interdit pas de réorienter 96% de leurs fonds propres dans de la spéculation financière n'ayant pas de lien avec l'économie. La BCE n'a pas envoyé ses experts pour examiner la comptabilité des banques et le Stress-Test des banques n'est élaboré que sur les déclarations des banques qui cachent les centaines de milliards d’actifs pourris issus de la bulle des CDS et des autres produits dérivés qui sont tous extra-bilanciels. Pour faire diversion la BCE vient juste de relancer le débat sur les bonus des directeurs de banques, mais avant six mois les banques européennes doivent se refinancer à hauteur de 740 milliards d'euros, et ceci n'a rien à voir avec la Grèce ou l'Italie, mais avec le financement de crédits à longs termes avec une succession de crédits à court terme. La BCE rachètera en grand style les actifs pourris des banques en faisant de la création monétaire au lieu de soutenir des projets économiques réels. Toutes ces déséconomies internes et externes seront payées par deux générations futures, nos enfants et petits-enfants.

panhard.jpgAvouer officiellement que la création monétaire ne sert à 96% qu'à alimenter les spéculations bancaires serait avouer que le Traité de Lisbonne, le Consensus de Bruxelles qui n'est qu'une déclinaison zélée du Consensus de Washington n'ont été qu'un socle qui a berné 738 millions d'européens. L'Europe ne fera pas l'économie d'une gestion directe de crise qui passera par une révision de la Souveraineté monétaire de la BCE, par le lâchage des banques en faillite, par la création d'une Bad Bank Européenne officielle et non cachée dans la BCE, par des Euro-Bons et des Obligations Européennes mais pour investir dans de grands travaux économiques, par une Monétisation de la dette publique des actifs bancaires légués aux banques centrales et à la BCE comme avec les 211 milliards de rachats directs d'actifs bancaires pourris effectués sur le marché secondaire en 2011 totalement en violation des Traités Européens. En comparaison, la banque centrale britannique a racheté dans la même période pour 1800 milliards de £ d'actifs pourris aux banques en accélérant la récession et la nouvelle paupérisation aggravée de la population. La Grande Bretagne est depuis longtemps en banqueroute d’État, et ceci bien avant que la Grèce ne l'a été. L'Europe Providence Bancaire se contentera de cette eurogouvernance financière pour laquelle elle va imposer les plans d'austérité et de désengagement des États dans ses devoirs régaliens: services publics, éducation, santé, soutien aux chômeurs, aux handicapés, aux mutilés, que des dépenses considérées comme des coûts étaticides au lieu d'être des contributions à l'amélioration de l'IDH - Indice du Développement Humain. Les européens sauront bientôt exprimer des besoins politiques qu'il serait bon d'anticiper. Le dernier recensement américain dont les résultats ont été publiés en décembre 2011 a révélé que plus de 50% de la population américaine sont tombés dans la pauvreté ou dans la classe des "travailleurs pauvres". D'ici quelques temps on aura compris que miser sur la valuation contingente des banques d'investissement et des flux issus de la création monétaire privatisée en passant pas les réserves fragmentaires et le shadow banking du Régime Systémique Autoritaire, ne constitue qu'une force d'extermination globale pérenne. On rit des oligarques russes qui s'accrochent au pouvoir, mais nos gouvernants ne sont pas différents dans la démocratie narrative qui est la notre.

Certaines des solutions se trouvent dans un passé dirigiste des laissez-faire que beaucoup se plaisent à confondre avec leur haine du communisme pour cultiver en eux leur jouissive peur du cow-boy et de l'indien, du sovjet et du consommateur qu'ils ont acquise lors de leur enfance.

La bêtise aliénante de la BCE est qu'elle pense qu'elle est soi, à la place de nous. Criminels sont ceux qui lui ont configuré la pensée égotiste. Les gouvernants, ayant en apparence une incapacité morale, se sentent psychopompes et accordent aux banques le label "systémique" (too big to fail) en prenant volontairement face à ces banques le statut de vassal, peut-être d'otage. Si l'otage est libéré contre rançon ou exécuté, le vassal se met délibérément au service de son seigneur qui l'adoube. La lâche opinion publique s'est à ce point pervertie qu'elle préfère prendre pour des révolutionnaires tous les critiques qui ne s'appellent pas Stiglitz. Elle n'a même plus l'insolence bête de se ressasser les termes "gauche de la gauche" quand elle les entend. D'autres, de plus en plus nombreux autour de moi, ferment les yeux comme en 1933 et les années qui suivirent. Le langage ne correspond pas à la vérité existante mais à une volonté normative de classifier et d'ordonner l'absence personnelle. J'ai plaisir à voir que les démoscopes classent maintenant le "Front de Gauche" dans l'opposition à gauche.

Je pense que d'ici un 1/2 siècle, les historiens auront plus à faire avec l'exposition téléologique de l'holoéchange et de la catallaxie, ritualisée par les organes gouvernementaux entre les années 2007 à 2014, qu'avec la Grande Dépression 2.0 et l'hyperinflation qui auront dévasté les populations. Les historiens seront étonnés qu'à l'ère des autoroutes de l'information, des wikileaks, des whistleblowers et de l'accès des personnes à leur lecture propre des évènements qui sort du prêt-à-penser, que les citoyens - si on les appellera ainsi - se regroupèrent dans cette démocratie narrative comme les hommes du Néanderthal derrière une poignée de gouvernants dont l'objectif n'est pas le service au public. Après l'effondrement du communisme en 1989 et l'effondrement du capitalisme qui a eu lieu au début des années 2000 avec la crise dotcom, le vacuum de pouvoir aura été comblé par le régime systémique autoritaire des banques.

au 21 janvier 2012, le BDI a atteint son niveau le plus bas qu'il a connu au plus fort de ladite Crise en 2008
en 1 mois le Baltic Dry Index a perdu: 52,7%
en 3 mois le BDI a perdu 58,19%

3. juillet 2011

Finance Watch, la 1ère ONG indépendante contre les lobbies des banques et la lobbocratie de Bruxelles est inaugurée le 1er juillet 2011

Finance_Watch_2.jpg

Depuis l'appel de l'euro-Député vert allemand, Sven Giegold, je vous entretiens au sujet du "Greenpeace" de la finance et de cette première ONG indépendante de la finance, Finance Watch, qui va s'imposer à Bruxelles comme consultant et qui va œuvrer contre la domination absolue et sans le moindre des partages des lobbies des banques, des assurances et de la finance qui sont les seuls groupements d'intérêt qui proposent tous les amendements aux Directives européennes dans ce domaine. Avec la crise grecque nous voyons bien que l'Europe Unie n'a pas de Plan-B et qu'elle impose le seule vision exigée par les marchés financiers internationaux, par leur soupier, les agences de notation, et par les spéculateurs prédateurs qui croyaient pouvoir tirer profit éternellement des dettes privées et publiques en les titrisant dans des bundles qui portent le nom de CDS - Credit Default Swap. Les banques universelles qui mélangent les activités de dépôts bancaires, mais aussi les activités commerciales, les investissements et les assurances sur les emprunts et les dettes publiques et privées ne veulent pas voir qu'elles détournent tous les flux financiers de l'activité économique de production, de services et de distribution.  Les activités des banques n'existent plus que dans le conflit d'intérêts opposés avec lesquelles les banques veulent faire des profits sur tous les plans en vendant leur risque comme un produit financier titrisé dérivé qui rapporte tellement plus que l'activité bancaire de base. De plus tous ces transferts financiers, 70% et même 90% selon le FMI, sont des flux spéculatifs OTC - Over The Counter qui se font hors bilan dans le système opaque du shadow banking qui n'est soumis à aucun contrôle et à aucune réglementation. La Directive AIFM / ESMA (Alternative Investment Fonds Managers / EU Securities and Markets Authority - Autorité Européenne des Marchés Financiers) sur les Hedge Fonds imposée par Londres, qui aurait dû être l'outil européen de régulation, a été totalement vidée de l'objectif annoncé grâce à l'intervention des lobbies financiers qui ont déposé des milliers d'amendements pour sauver leurs donneurs d'ordre du monde de la finance.

La création de Finance Watch en plus de disposer d'un réseau d'experts qui porteront une parole officielle, admise et reconnue à Bruxelles, comporte une énorme portée symbolique. Ceux qui sont contre le dévoiement de l'économie, du PIB et de la croissance par la dérégulation de l'OMC, des ADPIC et ADPIC+, de l'AGCS et de l'AGCS+, par le market-drive ou le tout-par-les-marchés, par la concurrence voulue libre et non-faussée, ne pourront plus être taxés d'anticapitalistes primaires, de fanatiques de la gauche de la gauche, de marxiste attardé social-nationaliste rouge brun. Les acteurs financiers avaient aboli le clivage gauche/droite en prenant toute la place dans un État de droits qu'ils ont réduit à leurs propres acquêts et leurs espoirs de gain. Par Finance Watch nous pouvons être témoins et acteurs de l'utilisation propre et active de la démocratie pour tous. Finance Watch s'est donné trois missions: expertise, lobbying et communication.

Finance Watch s'est constituée officiellement le 1er juillet 2011 et devient opérationnelle. C'est la 1ère organisation de la société civile qui agira comme un contre-pouvoir aux banques, hedge fonds, gestionnaires de fonds, spéculateurs. Vous pouvez consulter son site web. Les activités des whistleblowers comme WikiLeaks, c'est bien, mais il faut au plus vite en tirer les enseignements et remettre au niveau démocratique actif le travail d'investigation, de consultation, de contrôle, de surveillance, d'explication et le travail politique d'information des citoyens et de la recherche de leurs suffrages. Notre société moderne se doit d'accéder à la maturité démocratique et de ne plus être tenté par des mains-mises totalitaires ou des balancements révolutionnaires. Ce travail démocratique relayé en realitytime par toutes les techniques informatiques peut être tout autant efficace, réactif et flexible et ceci sans conduire à des plans et des mesures politiques incomplètes et inappropriées qui sont prises dans l'urgence et qui ne nous font évoluer que entre des catastrophes économiques, financières et humaines. Le philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas s'engage aussi personnellement dans Finance Watch en devenant son parrain officiel. Vous pouvez devenir un Ami de Finance Watch en cliquant ici.

Le site officiel du Parlement Européen de Sven Giegold. Ce sont les Verts allemands qui ont réussi après un combat de 30 ans d'obtenir la semaine dernière du Bundestag - le Parlement Allemand, la sortie du nucléaire programmée à partir de 2020. Au Parlement Européen de Strasbourg/Bruxelles, l'euro-Député Sven Giegold issu de Bündnis 90/Die Grünen est membre du Groupe des Verts / Alliance Libre Européenne et est

Membre de la
Commission des affaires économiques et monétaires [Voir]
Commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale [Voir]

Membre suppléant
Commission de l'emploi et des affaires sociales [Voir]

Le projectmanager de Finance Watch, Thierry Philipponat, qui vient d'être élu Premier Secrétaire Général a dit: "Nous avons besoin de banques qui fournissent des liquidités à l'économie et nous n'avons pas besoin de banques qui spéculent sur tout ce qui bouge". Thierry Philipponnat avait d'abord travaillé pour des grandes banques dont UBS et était chargé des produits dérivés financiers sur la plateforme boursière Euronext Liffe avant qu'il n'aille en 2009 à Amnesty International France où il est membre du Bureau Exécutif.

Aux côté de Sven Giegold, vous avez le belge Philippe Lamberts, euro-Député Vert, qui est

Membre
Commission des affaires économiques et monétaires [Voir]
Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie [Voir]

et vous avez le français Pascal Canfin, euro-Député Vert qui est
Vice-président
Commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale [Voir]

Membre
Commission des affaires économiques et monétaires [Voir]

Membre suppléant
Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs [Voir]
Commission spéciale sur les défis politiques et les ressources budgétaires pour une Union européenne durable après 2013 [Voir]

Finance_Watch_3.jpgDe Bruxelles à Washington, les lobbies financiers liquéfient toutes les réformes qui voulaient contrôler et réglementer les flux et activités financières. Dans ce paragraphe, je vous mets un résumé de mon article du 5 juillet 2010 "Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires": la Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a Finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance". Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé un Groupe d'experts, le GEBI dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd et il fait ce qu'ils lui demandent de faire. Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.

Le 22 juin 2010, 22 euro-députés révoltés trans-courants appartenant cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux se sont levés. Cet évènement était exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome. Depuis le 12 avril 2011 cette révolte aboutit et il existe un lobby alternatif: finance-watch.org.

Finance_Watch_5.jpgLe lobby Finance Watch né le 13 avril 2011 est composé de 30 ONG et syndicats. Finance Watch va offrir une contre-expertise au GEBI fondé par le Commissaire français Michel Barnier, UMP, de manière arbitraire et sans respecter les directives européennes en la matière. Le premier test de Finance Watch sera les propositions de la Commission dans la manière de traiter les banques systémiques. Comme d’habitude ce sont Goldman Sachs, la Deutsche Bank et d’autres instituts bancaires qui vont exercer leur pression pour imposer ce qui leur conviennent. Pour la première fois les lobbies financiers auront une opposition en face d’eux avec Finance Watch qui est une organisation nouvelle, indépendante et qui offrira une alternative et qui défendra auprès des décideurs de Bruxelles les intérêts des consommateurs, des employés des petits épargnants. Finance Watch se fonde sur la conviction que la société civile doit surveiller les marchés financiers, selon Thierry Philiponnat qui dirige le projet. Le Groupe des Verts était excédé d’être toujours écrasé par les exigences, les expertises, les propositions toutes faites de directives européennes qui étaient délivrées à la chaîne par les lobbies bancaires qui sont stationnés à Bruxelles, alors qu’au même moment la communauté internationale débattait à tous les niveaux sur la régulation du secteur bancaire. Selon Sven Giegold il leur manquait les voix comme celles qui savent se faire entendre avec Greenpeace dans la politique de l’environnement.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles a créé et convoqué un groupe d'experts qui est consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l'Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d'Experts en Affaires Bancaires, le GEBI (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n'y a qu'un syndicaliste et deux représentants d'associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le GEBI, Jörg Reinbrecht, qui n'est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n'avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l'UNI Global Union, l'organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu'avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu'avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d'experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du GEBI est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires GEBI a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

200 euro-députés et d’autres élus (et moi-même) ont signé l’appel du 22 juin 2010 "Call for a finance watch" qui était lancé en direction des ONG, des syndicats, des universitaires, des think-tanks. Selon cet appel "la démocratie est en danger si la capacité des politiciens à prendre des décisions indépendantes est limitée". Vous pouvez signer vous-mêmes le Soutien à Finance Watch. L'asymétrie dangereuse des représentations des groupements d'intérêt et des lobbies à Bruxelles et à Strasbourg est particulièrement grande. 5000 lobbyistes sont directement accrédités au Parlement européen, 70% d’entre eux travaillent pour des entreprises, 20% pour des régions et des villes et seulement 10% pour des syndicats et des ONG. Et à la différence de tous les parlements des États-Membres, le Parlement Européen ne dispose pas d’un service scientifique propre. Ceci s'explique par la volonté des fondateurs de l'Union Européenne d'avoir, conformément à l'esprit de Jean Monnet, un parlement incompétent qui ne soit pas capable de prendre de lui-même des décisions éclairées. C'est pourquoi le Parlement Européen ne dépend que des lobbyistes alors que le Congrès-US consulte 4000 experts financés par l’administration des USA. Parmi les 30 membres fondateurs de Finance Watch il y a le Bureau Européen des Unions de Consommateurs - BEUC, la Confédération européenne des syndicats CES /  ETUC, Oxfam, ou Transparency International. Pour commencer 10 employés permanents vont travailler dans un bureau à Bruxelles. La Commission de Bruxelles devra prendre à sa charge une partie du financement de Finance Watch, même si ceci ne fait pas plaisir aux euro-députés libéraux. Pour Sven Giegold il est normal que la Commission soutienne un groupement d’intérêt qui œuvre pour le bien public. Les banques soutenues par le lobby hégémonique de la City de Londres financent elles-mêmes leurs lobbies qui leur permettent de disposer d’une influence toujours victorieuse sur la politique de la Commission.

Les autres membres de Finance Watch sont: Anticor ; ATTAC France ; Bureau Européen des Unions de Consommateurs ; CCFD-Terre Solidaire ; CECODHAS ; European Federation of Investors ; European Trade Union Confederation ; Fédération CFDT des Banques et Assurances ; Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Épargnants pour la Retraite ; Amis de la terre Europe ; Institut pour le Développement de l’information économique et sociale ; Institut Veblen pour les réformes économiques ; New economics foundation ; Nordic Financial Unions ; Observatoire de la Finance ; Ökosoziales Forum Europa ; Oxfam ; Réseau Financement Alternatif ; Rosa Luxemburg Stiftung ; Secours Catholique-réseau mondial Caritas Paris ; Sherpa ; Sofi ; Solidar ; Stichting Onderzoek Muntinationale Ondernemingen ; Tax Justice Network International ; UNI Europa ; Weltwirtschaft Ökologie & Entwicklung ; World Development Movement.

Le Parlement Européen de Strasbourg/Bruxelles a voté 2000 amendements sur la Directive sur la régulation des hedge fonds (ESMA). Ces 2000 amendements ont été proposés par différents euro-Députés, mais ils étaient souvent partiellement identiques à la lettre près ce qui révèle que ces amendements n’ont pas été rédigés par les euro-Députés eux-mêmes mais par les lobbyistes selon Sven Giegold qui est membre de la Commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale au nom de son parti vert Bündnis 90/Grüne.

Il est difficile de proposer une régulation et un contrôle des flux financiers parce que les députés qui veulent effectivement changer quelque chose au système sont de moins en moins nombreux. Face à eux il y a les lobbies bancaires qui mettent tout en œuvre pour empêcher une restriction de leur commerce. Finance_Watch_4.jpgEn ce moment les lobbies jettent leur dévolu sur la régulation des hedge fonds qui sont pourtant responsables de la crise financières avec leurs activités très risquées et qui sont très loin d’être sûres. Bien que la Commission ait eu l’intention initialement de limiter l’action des hedge fonds et de les contrôler à l’avenir avec la Directive sur les fonds alternatifs ESMA, les lobbies bancaires sont parvenus à bloquer tout nouveau contrôle. La seule chose nouvelle est que les hedge fonds ont l’obligation de se faire enregistrer. Il leur est toujours laissé toute latitude par rapport à leur manière d’agir. Pendant que les contribuables européens payent pour les erreurs des banques et des services financiers, ceux-ci peuvent toujours faire ce que bon leur semble. Les peuples sont soumis à de très sévères plans d'austérité, les services publics sont dépecés pour rediriger les moyens publics vers le bail-out des banques, vers le rachat massif de leurs positions toxiques au prix fort par les gouvernements et en même temps les banques bénéficient auprès de la banque centrale de liquidités à un taux voisin de zéro avec lesquelles elles recommencent et amplifient leurs activités spéculatives, engrangent des bénéfices records et versent des bonus exorbitants aux traders. Les peuples européens vont rembourser encore au moins pendant 30 ans les dégâts, les destructions commis par les banques systémiques. Finance Watch a été constitué pour réintroduire le contrôle démocratique sur le monde de la finance. 700 lobbyistes bancaires travaillent à Bruxelles, mais Finance Watch est confiant parce que la défense de l'intérêt général est beaucoup plus à même d'intéresser l'opinion publique. Cet été sera discutée à Bruxelles la Directive sur les ratios de solvabilité et sur les fonds propres des établissements de crédit et Finance Watch et les experts financiers internationaux de Finance Watch sont prêts. Il s'agira pour Finance Watch de corriger en profondeur la Directive CRD qui n'avait été qu'une déclinaison des normes comptables "prudencielles" Bâle 2 qui permettaient aux établissements de crédits d'interpréter comme ils le voulaient l'évaluation du risque et donc de se comporter de manière irresponsable en faisant des constructions pyramidales Ponzi-Madoff en prétextant multimutualiser les risques des défaillances des emprunteurs. Comme je l'avais écrit sur mon site le 17 novembre 2008, cette Directive CRD sur les Fonds Propres Réglementaires avait offert un blanc seing aux spéculateurs pour qu'ils spéculent sans limite supérieure et en répudiant de leur conscience tout risque.

Malheureusement ce sont surtout les Verts qui soutiennent Finance Watch et ce ne sont ni le PS français ni le PSE.
Les alternatives politiques démocratiques et parlementaires existent, aux électeurs de bien voter.
Ne laissez pas le Parlement européen de Strasbourg occupé par des médiocres.
Il fallait voter le 7 juin pour les Elections Europennes 2009.

25. juin 2011

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN - II

(Je remets ici sans modification mon article publié le 7 février 2010. Mon article n'avait rien de prémonitoire, mais à la vue de l'accélération de l'histoire il était en avance sur le main stream piloté par les médias. Tout a déjà été écrit nous assistons à la politique commune de la destruction par les marchés dans laquelle les banques sont sauvées par les États et les contribuables sans prendre au moins une partie à leur compte pour "restructurer" leurs dettes. Les plans d'austérité, les désinvestissements dans les services publics et les infrastructures des pays constituent la seconde manière pour les peuples de payer pour les banques.)
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L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

17. avril 2011

Guerre monétaire / Guerre civile financière américaine / Banqueroute d'Etat des USA / Finance Watch européen

Ferry_Oslo_Copenhagen_151.jpg

Ayant préparé depuis 1993 mes étudiants des IUT, puis en DESS, Master 2 et Master Grande École au Fukushima social et des cultures que nous préparaient les nouveaux produits financiers dérivés, il ne faut donc pas être étonné si je poursuis mon travail comme je le pressentais en réalité dès 1989 depuis la Chute du Mur de Berlin. La question qui me visite depuis 1989, depuis 1993, depuis 2008 est de savoir si je ne me plais pas à conduire un psittacisme échevelé et s'il est bon de persister dans une voix qui n'est pas partagée, même si les faits confirment les aboutissements constants de mes analyses issues de mes recherches. Comme pour un Hamlet anglais de Elsenör, je me sens à la croisée de parcours mentaux empêtrés dans des échelles différentes de temps et de dimensions dans lesquels s'époumone une recherche/destruction. Dans mon travail et mon combat de "loner" a été montré ce spectacle du monde de nos contemporains et chacun de ces acteurs offre aux spectateurs son délire psychiatrique dans une diction parfaite et une intelligibilité de chacun des mots qui dans l'extrême gravité du moment peuvent se dire sans emphase, sans scénographie. Jedes Wort vom Gesagten sitzt. Tout mot de ce qui est dit sied. Ce que nous vivons est tellement énorme que la puissance des mots qui décrivent pourtant la destruction de notre monde habituel ne peut être ressentie. Un effondrement du système mental construit depuis 1918 n'est pas perçu et la marche de chaque phylum de pensée se poursuit sur sa propre erre en ne percevant pas que le socle épistémique qui le tire, inscrit en vrai ou inscrit en faux, n'a plus cours, ne sera plus jamais validé.

Ferry_Oslo_Copenhagen_152.jpgPhotos: Hamlet's Slot Elsenör, Danmark (ferry Oslo/København, été 2009).

Nous abordons une nouvelle normalité. PIMCO, le plus grand investisseurs du monde avec $ 1242 milliards, a déjà créé sa nouvelle Gestalt dans la salle Thompson à Newport Beach en 2009 avec son nouveau concept de "Nouvelle Normalité - The New Normal". Une "attitude conséquente", un behaviour conséquent, est toujours payant pour PIMCO qui ne s'appuie que sur la marge opérationnelle. La Nouvelle Normalité de PIMCO se définit ainsi: "Une croissance faible dans les pays industrialisés liée à un haut niveau de chômage et à des interventions d'État, la fin irrévocable d'une politique laxiste de l'octroi de crédits et le transfert de la dynamique de croissance des nations industrielles vers les grands pays émergents". PIMCO a donc fait savoir au début du mois d'avril 2011 qu'il y a tout à perdre à collaborer avec l'État américain. Depuis le 9 mars 2010, PIMCO, a trahi son nourricier et ne détient plus aucun Bon du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain (US T-Bonds, US T-Bills, Munis). Pour PIMCO, leurs cours vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Pour PIMCO les USA sont insolvables comme la Californie l'est depuis deux ans, ou comme le sont l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Grèce. Par exemple la BCE détient 150 milliards de Bons du Trésor de la Grèce ou des positions toxiques des banques grecques qu'elle a échangés en garantie contre des liquidités à taux voisin de zéro alors que l'inflation est environ de 3%. La BCE a racheté aux banques grecques en plus 50 milliards de positions toxiques illiquides. Quand la Grèce sera en faillite et va rééchelonner (haircut en anglais) sa dette, la BCE aura perdu 200 milliards. Les banques françaises ont spéculé sur la dette grecque et en détiennent 100 milliards. Les banques allemandes se sont tout autant affairées dans ce banking vortex. Ceci sera aussi perdu en grande partie avec la banqueroute d’État de la Grèce. Les banques allemandes sont engagées à plus de 400 milliards sur la dette des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne). Cette pyramide Ponzi de notre système économique a fonctionné avec la dette et la spéculation sur la dette léguée en héritage aux générations futures.

Comme Obama après la menace de l'agence de notation Standard & Poor's de dégrader la note sur les USA, les politiciens et décideurs sont à un stade où ils se sentent obligés de légitimer ce qu'ils ont pensé depuis plus de 20 ans au moins, ceci d'autant plus que nous assistons depuis le 15 IX 2008 à l'installation, à l'évolution et à l'enracinement d'un poker menteur et dénonceur qui claquemure encore plus la philosophie économique dans une simple continuité normative de tous ces influenceurs libertariens qui détestent l'État comme Ludwig von Mises, Augustus von Hayek, le banquier Jean Monnet, Père de l'Europe, qui s'était enrichi aux USA dans le commerce de l'alcool prohibé; officiellement il était négociant en Cognac. Jean Monnet avait fondé à Paris la banque Blair and Monnet Co et dirigé aux USA la banque d'investissement Bancamerica-Blair avec laquelle il avait fait faillite en 1931, ce qui ne l'avait pas empêché de fonder en Chine la China Finance Development Corporation en collaboration avec T. V. Soong, gouverneur de la Banque centrale chinoise (1928-1931) et ministre des Finances (1932-1933), et beau-frère de Tchang Kaï-chek. Dans le même temps, il avait créé à New York, la société financière Monnet-Murnane and Co, destinée à canaliser des capitaux au bénéfice de la Chine.

Jean Monnet, un free-markets anti-government-intervention guy, avait confondu le monde avec son envie qu'il se faisait de celui-ci. Monnet n'a pas été un précurseur, mais juste quelqu'un qui a procédé à l'itération du similaire. Monnet a toujours été ouvertement un atlantiste qui rêvait de l'Amérique et son objectif en Europe était de créer des "ententes fonctionnelles" sur les principes du libéralisme commercial et financier (Archives à lire sur le site de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe). Churchill et Monnet avaient voulu fonder la "Fusion franco-britannique de deux nations" en 1940. Par la suite Jean Monnet a été poussé par Washington et par Churchill, et a été aidé et suivi par les autres Pères-Fondateurs de l'Europe jusqu'aux constituants du Traité de Lisbonne. Au nom de la "Concurrence libre et non faussée" et de la "Libre Circulation des capitaux" ce sont ces libertariens européens qui conduisent la politique économique depuis 1945 et qui imposent aujourd'hui la légitimation des politiques d'austérité des États qui se sont mis en faillite pour organiser le bail-out des banques et pour leur offrir sur leur territoire in-shore la domiciliation et le rachat de leurs bad banks. Ces banques rapatrient sur le territoire métropolitain leurs dettes et positions toxiques, parce que sans cela elles, ces enfants de la patrie, ne jouiraient pas d'un bail-out total et national et feraient effectivement faillite. Ce sont toujours eux, ces libertariens, qui vont imposer le nouveau duo déprédateur -      augmentation des impôts / hyperinflation      - qui va poursuivre le transfert des richesses de la masse des peuples vers le monde financier libre d'agir et qui s'en donne les moyens dans sa Lutte de Classe financière du Congrès US à la Commission de Bruxelles. Ladite Crise a tout de même permis le plus grand transfert de l'histoire de la dette privée sur la dette publique, en sachant que la dette privée est celle des banques qui se délestent de leurs positions toxiques et pourries qui sont rachetées par les banques centrales avec les (non)-moyens budgétaires des États. Face à cette ancienne norme économique s'installe un nouveau parler.

Pour moi, le drift tectonique du langage est un des rares moments où l'on peut honnêtement constater que la Gestalt - le concevoir - impose encore un Behaviour - le comportement - et qu'un nouveau Behaviour pourrait s'installer si une Gestalt - Solidarités Globale, Régionale et Locale - était autorisée à se constituer. S'il ne lui sera pas encore laissé libre cours, une Gestalt transitoire prendra sa place dans des violences exprimées par des graves troubles sociaux, des fratricismes, des racismes systémiques. Dès 1989, en observant la Chute du Mur je me suis posé cette question après ce constat: "1) Je suis un acquis culturel. 2) Mais à qui profite donc le crime?" Je me savais être un mort-né, un mort-tuant dans mon simple appareil d'être vivant dans cette hémisphère riche, cette hémisphère nord, ce haut-phalanstère des biens matériels. Et j'ai raison: l’État-nation, l’État-global, l’État-financier, l’État-providence-bancaire ont tous prouvé leur capacité létale après des tergiversations qui localement avaient pu paraître porteuses de bien-être, mais la confrontation de cultures dans des guerres, une guerre froide, une globalisation commerciale de l'OMC, une dite "Crise des Subprimes" - la crise de 2008, un Fukushima financier et monétaire, le Fukushima atomique nippon ne sont que des preuves de la létalité essentielle et séquentielle de nos systèmes génériques culturels. Nous vivons ce moment angoissant tellement intense où l'homme ne sait pas si sa pensée va générer son action, ou si une action nouvelle va générer de la pensée, si la pensée va régénérer ce que l'action a cassé, ou si une action va effectivement construire un calmant. L'homme a besoin de calme et s'abîme, l'homme a besoin de perdre et se rend fou. D'une bulle à une autre. D'une exégèse à un manifeste. Depuis le 12 avril 2010 PIMCO fait du short selling sur les US-Treasuries et autre T-Bonds américains, les Bons du Trésor américain. PIMCO fait donc de la vente à découvert à nu, c'est à dire il spécule sur la baisse des ces valeurs. En langage clair, nous assistons à une guerre civile financière entre américains. Nous, citoyens dolents et pusillanimes, sommes tous une partie de l'entendement infini du monde de la finance, il avait fallu dire non au Traité de Lisbonne et réclamer une solidarité locale, régionale et globale, il aurait fallu dire non, il y a 15 ans quand Jospin en France avait signé l'AGCS et les accords sur les ADPIC.

Pour SkySails, la nouvelle normalité se trouve dans le cerf-volant qui peut avoir la puissance d'un avion à réaction. Pour d'autres le commerce international a repris alors que la normalité du Baltic Dry Index est effondrée. D'ici la fin de cette année 30.000 milliards d'actifs pourris, cachés dans les banques, les bad banks et les banques centrales sous formes de cadavres CDS/CDO, seront révélés au public et détruits. Entre Gestalt et Behaviour il faudra être vigilant pour laisser une normalité calmante s'installer entre les gens. Je vous avais écrit le 17 octobre 2008 dans mon article "Ce Pays, appelé USA, en banqueroute d'Etat - Effondrement USA-URSS - Commencement du 3ème millénaire" que ce cow-boy de papier avait fait sa révolution d'octobre en nationalisant partiellement avec son Plan Paulson B des grandes banques comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank State Street, Bank of New York, Wells Fargo, Bank of America, Wachovia, Merrill Lynch... En dehors des grandes émotions, personne n'avait compris que les USA tombaient définitivement dans le trou noir pour ne jamais s'en relever sous cette forme. Le 23 mai 2009 je vous avais écrit d'après un article du Times Online mon billet "Nouvelle Monnaie de référence: G20 illégitime, G192 de l'ONU inutile, BRI parasecrète, Conférence Bilderberg secrète" en vous informant que les membres de la Banque des Règlements Internationaux avaient décidé la "destruction par les marchés" à la place d'un effondrement radical et immédiat pénalisant les spéculateurs. Le 24 mai 2010, les non-initiés comme moi, voyions encore plus clair dans cette destruction par les marchés dans mon article "Destruction par les marchés - Les réformes vides des marchés financiers de l'Allemagne, de l'Europe, des USA". La destruction par les marchés avec le détournement des injections keynésiennes massives issues de la Quantitative Easing (QE - Création monétaire sur la planche à billets) et de la Qualitative Easing (rachat par la Banque Centrale des actifs pourris des banques) ont permis d'organiser le plus grand transfert de l'humanité de la dette privée des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs vers la dette publique. skysail.jpgEn effet les États ont émis massivement des Bons du Trésor pour financer le bail out de ces banques systémiques too big to fail. Les Bons du Trésor sont de la dette pour les générations futures. Ces Bons du Trésor émis par les gouvernements pour financer depuis 2008 la destruction des actifs pourris par les marchés financiers sont le côté caché des plans d'austérité qui réduisent d'autant les activités régaliennes de l’État dans la santé, l'éducation, le social, la culture. Our standard of living is going right into the toilet. La fed' a injecté 6400 milliards de $ pour les bail-outs des banques et assurances et instituts de crédit hypothécaires.

Des cadavres cachés? Des meurtres sans cadavres? Des révélations imminentes? Mais bien sûr, les banques feront comme la Grèce ou le Portugal hier le 24 avril 2010, elles vont dirent subitement et sans préavis que tout compte fait les pertes étaient plus grandes que prévues. Le Portugal, comme la Grèce il y a un an, vient de prouver par ses révélations qu'il a aussi triché au regard des critères de Maastricht. Le Portugal a pu tricher puisque EuroStat ne travaille comme les agences de notations que sur les chiffres produits par les État-Membres de la Zone-Euro ou de l'UE.

L'appauvrissement des peuples, l'extinction de l’État-Providence, de l’État social pour combler les banques ne sont qu'une guerre civile librement consentie et subie par les peuples. L'Europe de Bruxelles/Francfort est tout autant active que Capitol Hill/la Fed' dans ce Quantitative Easing en ayant encore créé en plus des sauvetages des banques le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière qui soutient directement les pays de la Zone-Euro qui sont en banqueroute d’État. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la Zone-Euro, ne cotise pas à ce "parapluie européen" mais Bruxelles saura organiser d'ici peu de temps une parade pour réaliser le sauvetage du Royaume-Uni quand il sera en banqueroute d’État pour la seconde fois depuis 1973. Les banques centrales qui rachètent les positions toxiques des banques et des États se sont donc mutées en système pyramidal Ponzi et dès lors on ne parle plus que de Quantitative Easing sans ne plus faire de nuance avec la Qualitative Easing - QE. A partir de ce moment là la Quantitative Easing décrit depuis deux ans le cycle complet de recyclage des actifs pourris des banques et des États par création monétaire des banques centrales qui permet l'achat des Bons du Trésor émis par les gouvernements qui avaient besoin de liquidités pour sauver les banques en banqueroute. Si les normes comptables FASB, IASB, IFRS n'avaient pas été considérablement assouplies depuis 2008, les banques seraient effectivement en faillite au vu et au su de tout le monde. En effet le "mark to market accounting" (Normes prudentielles comptables Bâle 2), l'évaluation par rapport au marché a été suspendue si bien que les banques font légalement de la manipulation et de la fraude comptable et surévaluent dans des proportions gigantesques les crédits qu'elles ont octroyés et qui sont irrécouvrables. Ces crédits eux-mêmes étaient majoritairement octroyés aux spéculateurs et non pas aux entrepreneurs. Les banques sont assises sur des montagnes d'actifs pourris, toxiques et irrécouvrables. La Fed’ rachète par mois 100 milliards $ de Bons du Trésor. Ces Bons du Trésor étaient achetés par les banques avec du crédit à taux zéro obtenu auprès de la banque centrale. En anglais on parle du "central-bank-run free lunch program for Wall Street and speculators". Avec ces trappes à liquidités les pays vont organiser une hyperinflation pour détruire massivement par les marchés les dettes publiques avec une inflation qui va devenir galopante. Les épargnes des ménages seront tout autant détruites si bien que ce sont les peuples et les contribuables qui vont payer les dettes et pertes des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs ponzistes. S'il n'y avait pas la bulle échoïque boursière, les banques seraient déjà en banqueroute. Les décideurs font semblant d'agir contre une crise de liquidités et savent pertinemment qu'ils agissent avec leurs assouplissements quantitatifs contre une crise d'insolvabilité et pour faire pencher la providence d’État du côté des banques, des actionnaires et des spéculateurs. Dans ce système de saturation de la dette qui a conduit au blocage et à l'effondrement global, QE n'est rien d'autre que de la monétisation de la dette que la Fed' a lancée à partir du 25 novembre 2008. Il y a eu QE1, et QE2 se terminera fin juin 2011. QE2 représentera un rachat de  900 milliards de Bons du Trésor US par la Fed'. En observant au bas de mon billet dans mon 1er comment les graphiques de la dettes du pays des Stars'n Stripes et des Marines, nous voyons qu'un QE3 semble impossible et l'effondrement global des USA avec une dévaluation massive du $ en sera la conséquence. Cette dernière année, le rachat avec de la Helikopter Money par la Fed' des Bons du Trésor américain a totalement financé la dette américaine. C'est comme si votre conjoint avait créé vos billets de banque "out of the thin air" pour payer votre crédit immobilier. Depuis le début de la crise la Fed' a fait passer la base monétaire de 822 milliards de $ à 2500 milliards de $, tout ceci out of the thin air, appearing from nowhere. Les USA n'ont pas produits plus de richesses en ces dernières années, ils en ont détruites bien plus. Cette inflation monétaire en trois ans va conduire à une inflation des prix du même ordre, une hyperinflation. Le directeur actuel de la Fed', Ben Bernanke, est coiffé du surnom "apprenti sorcier", avant lui Alan Greenspan était le "Maestro". Face à leur monstruosité, le langage des pays industrialisés s'arrange pour intégrer leur violence destructrice dans sa traduction narrative de proximité. Tous les  Directeurs de la Fed' détruisent la planète au nom du marché américain. L'ONU devrait voter une résolution contre eux comme elle l'a fait contre Assad, Gaddafi, Mgbagbo ou Israël et son invasion de la Palestine et de la Cisjordanie. Ne parlons même pas de la Cour arbitrale de l'OMC de Genève qui n'aperçoit pas la distorsion des marchés et la concurrence librement faussée imposées par la Fed' depuis 1945 au reste de la planète. Tim Geithner, Secrétaire d’État américain aux finances, et Ben Bernanke font partie du Imperial War Staff des USA.

Les USA organisent avec le reste de la planète une guerre monétaire en injectant des trillions de $ de fausse monnaie dans son économie et dans le monde et en émettant des trillions de Bons du Trésor pour essayer de faire payer leur dette par le reste de la planète (transfiltration des richesses). Il existe aussi de la part des marchés financiers, ce que j'ai constamment qualifié dès 2008 comme le Poker Menteur et Dénonceur contre l'Europe. L'objectif de ce poker menteur et dénonceur et de détourner l'attention des médias mondiaux de la réalité de la banqueroute d’État des USA et du fait que le $ est surévalué de plus de 30 fois. Le second objectif de ce poker menteur et dénonceur contre l'Europe et d'exciter les agences de notations et les marchés financiers contre les pays européens. Les agences de notations espèrent les faire couler avant les USA en leur interdisant l'accès aux marchés financiers internationaux en provoquant une surenchères des CDS émis sur leurs emprunts et en faisant augmenter la méfiance contre eux et donc le taux d'intérêt des Bons du Trésor à des niveaux impossibles à tenir (25% pour les Bons du Trésor grecs à 2 ans). La banqueroute d’État de l'Islande, de l'Irlande, de la Grèce et du Portugal en sont aussi le résultat. Si les USA s'effondreront après l'Europe, les USA et les amateurs du système capitaliste pourront affirmer que la faute de l'effondrement revient à l'Europe et non pas au modèle de ladite concurrence libre et non faussée des marchés financiers et de la circulation des capitaux libre, non contrôlée et non réglementée. Si les USA font banqueroute avant l'Europe, la guerre monétaire américaine va directement se retourner contre les USA eux-mêmes et la guerre civile américaine se mettra en place comme elle est prévue dans USA, guerre civile - HR 645, Loi du 22 janvier 2009 sur Camps d'internement dans les bases militaires. Les libertariens de ce Poker Menteur et Dénonceur ont d'énormes longueurs d'avance sur les peuples maintenus dans la léthargie de la non-information par les médias et les politiciens. Ces free-markets anti-government-intervention guys appliquent méthodiquement la stratégie inspirée "Des principes de la guerre" de l'officier théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz en élaborant depuis octobre 2008 la construction de la voie de sortie de guerre pour la faire pencher du côté de leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time. Il faudra pourtant rallonger les cycles de vie économique en général et des produits en particulier et ramener tout à l'échelle de la Solidarité Locale, Régionale et Globale ce qui demandera de dégager une part beaucoup plus importante de la marge opérationnelle pour couvrir les coûts de la convivialité.

Le 1er décembre 2009 je vous ai expliqué dans mon article "CDS, CDO, OTC, RMBS - Deux décades perdues: le PIB furtif et fictif - Le PIB d'initié" comment la création monétaire des banques centrales, le shadow banking et les réserves fragmentaires des banques ont permis de constituer massivement un PIB fictif à la place d'un PIB réel issu de la production de biens et de services de l'économie réelle. En passant, avez-vous remarqué que ce débat transitoire suite à la Crise des subprimes sur l'opposition de l'économie réelle et de l'autre économie a totalement disparu? Avec ce retour en arrière sémantique, les médias veulent faire passer dans les conscience la crise comme la normalité de l'économie réelle, parce que réellement le peuple paye et payera sur deux générations pour les dégâts issus de l'autre économie. Les free-markets anti-government-intervention guys font disparaitre transitoirement la frontière entre l'économie réelle et l'autre économie pour que les peuples financent le bail out des banques en acceptant les plans d'austérité.

Le PIB fictif d'initié de l'autre économie a permis massivement de concentrer les richesses financières, mêmes fictives mais négociables, dans les mains de groupes de plus en plus réduits de bénéficiaires dans l'économie mondiale qui n'a été à 70% plus qu'un système Ponzi de financement de la spéculation par les dettes à court terme. Ce système de transfiltration des richesses a encore été plus concentré dans un groupe encore plus réduit de bénéficiaires depuis le déclenchement officiel de ladite Crise de 2008. Depuis 2008 les États se confondent encore plus avec leurs banques centrales, malgré le principe de "l'Indépendance des Banques Centrales". Depuis 2008, les États organisent le sauvetage des banques avec l'outil budgétaire relevant de la comptabilité nationale et avec l'outil monétaire relevant de la banque centrale. Les banques centrales jettent sur les marchés financiers des trillions de "helikopter money", de monnaie de contrefaçon issue de la planche à billets de Papermill on the Potomac, the gigantic white elephant on the Potomac. Les banques centrales offrent parallèlement à taux zéro des prêts aux banques qui ont encore plus spéculé avec cet argent "public" pour produire encore plus de ces produits dérivés financiers "innovants" appelés CDS/CDO. Ces produits financiers inventés sont tous des produits  OTC -  Over The Counter, donc des opérations financières négociées de gré à gré et extrabilancielles et qui n'ont aucune existence comptable. Ferry_Oslo_Copenhagen_153.jpgCes produits OTC sont négociés dans le système opaque du shadow banking et des systèmes des Réserves fragmentaires des banques. Ce système de shadow banking est un simple marché noir légalement organisé par les États et la création des richesses échappe fiscalement à toute imposition. C'est comme si vous employiez votre femme de ménage au noir sans cotisation sociale patronale et pour bénéficier à bon marché d'un appartement propre. Ou c'est comme si un riche possédant transforme avant sa mort ses actifs bancaires en assurance-vie qui sont hors succession. Ou c'est comme si un constructeur automobile vendait ses automobiles sans déclarer ses bénéfices et sans avoir payé les contributions sociales et patronales pour ses employés. Même avec des pertes gigantesques de 30.000 milliards de $ qui vont encore se révéler d'ici la fin de l'année 2010 avec la "découverte" des cadavres CDS/CDO, le solde comptable dans l'appareil financier sera positif parce que les détenteurs d'actifs auront su restructurer leurs placements dans des valeurs solides et durables, dans du dur, de la pierre, des sols qui seront transmissibles pour une autre génération ou dans les pays émergents. Le milieu financier s'applique à organiser la manière qu'il aura pour perdre intelligemment le moins et moins que les autres qui n'ont que leur force de travail à vendre pour gagner une certaine aisance ou au moins leur repas du jour. Le système financier, même s'il perdra des sommes astronomiques se sera massivement enrichi sur plusieurs décades. Les employés et les ménages auront tout perdu, en sachant que relativement le niveau salarial n'a plus augmenté depuis les années 60 dans les pays industrialisés. Historiquement nous voyons qu'une guerre civile froide existe dans les pays industrialisés depuis la fin des années soixante avec la non reconnaissance de la valeur-travail, et que les conflits armés sont déclenchés depuis le début des années 90' avec les produits financiers inventés dits "innovants" et "dérivés", et que depuis 2008 nous avons la guerre atomique financière. 

Aux USA, les free-markets anti-government-interventions guys ne cessent de hurler contre le Pentagon spending, les dépenses du gouvernement américain votées par le Congrès, ils hurlent contre leur embryon de sécurité sociale, Medicare pour les personnes de plus de 65 ans et Mediaid, mais dans leur traduction narrative de leurs principes libertariens ils oublient de hurler contre le bail-out des banques et des assurances et contre le budget militaire du Imperial War Staff de Obama, Nobel sans cause de la paix, qui est de 750 milliards par an, soit plus que pendant la guerre froide. Le PIB fictif d'initié américain repose aussi sur une organisation d'initiée bien particulière de ce pays entre les riches pour lesquels Bush et Obama ont réduit les impôts à zéro, le complexe militaro-industriel qui organise la relance permanente de l'économie américaine en créant des guerres permanentes à l'étranger avec des commandes gigantesques en matériel militaire américain et en matériel américain de reconstruction pour les pays bombardés, et entre les financiers qui jonglent entre les Bons du Trésor, les CDS - Assurances sur les Crédits ou Obligations et les autres actifs spéculatifs et qui s'enrichissent une fois de plus copieusement sur les déficits publics.

Le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau le 29 octobre 2010. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Dublin, Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht pour y rester sans être grondée par un avertissement de Bruxelles et de ECOFIN, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé main dans la main avec la Goldman Sachs sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN. Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN s'étaient mis d'accord sur un compromis qui a abouti à la Directive Européenne AIFM (Alternative Investment Fonds Managers) qui a été signée le 11 Novembre 2010. Avec cette Directive dite "Directive Hedge Funds" sera créé un organisme européen valorisateur et de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement, des Fonds de placement, des Fonds spéculatifs, des Fonds immobiliers. Cet organisme s'appelle ESMA - EU Securities and Markets Authority / Autorité Européenne des Marchés Financiers. La supercherie de la Directive AIFM et du valorisateur ESMA est qu'il relève toujours comme avant ladite "Crise" aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds alternatifs d'investissement spéculatif, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse de 2000 milliards d'euros et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. La Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Le Fonds de 750 milliards d'euros constitue pour les pays européens et leurs banques en difficulté financière une assurance-vie low-cost. Ce fonds permanent est appelé Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF et permet aux États membres et aux banques systémiques de recommencer ou de poursuivre leurs activités spéculatives financières comme avant la crise. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé aux gérants de ces Fonds spéculatifs dans un pays de l'Union Européenne (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018, mais sachant que le monopole de la fraude est laissé tel quel entre les mains de la City à Londres, il est inutile de perdre son temps à les énumérer. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifestent leur incapacité à s'opposer à la guerre financière de la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange.

Green Peace et les Verts ont préparé les consciences face au Fukushima atomique. Les résultats de leurs activités deviennent réels et le Land allemand du Baden-Württemberg vient de se doter d'une coalition vert-rouge dominée par les Verts. En Europe, le peuple islandais vient de refuser avec son second référendum le remboursement par l'Etat des dettes de banque, et un Green Peace de la finance vient de se créer, il s'appelle Finance Watch.

Comme pour les USA, l'Europe est soumise à l'illusion de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite des lobbies à l'image du marché de l'énergie qui est soumis au lobby nucléaire. La crise n'est pas une fatalité mais une construction humaine du Régime Systémique Autoritaire. Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée. Le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix, est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un homologue à Larry Summers, tout autant envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les propos tenus en novembre 2010 par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne cette panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. Ferry_Oslo_Copenhagen_155.jpgL'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série supplémentaire d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers. Obama a fini par remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

WikiLeaks surfe comme PIMCO sur les 4 caractéristiques divines de l'hollocinétisme catallactique des marchés financiers globalisés: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ces attributs d'un au-delà d'apparence divine de cette autre économie vont heureusement ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris, ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks). Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Il y a eu aux USA 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier et qui mettent en œuvre de manière procédurière la transfiltration des richesses depuis les années 70' avec l'aide des lobbies financiers représentés auprès du gouvernement. La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager
    dans un niveau d'endettement bien plus élevé (leverage, effet de levier. Rappel: avec un levier de 1 pour 40, une perte de 5% des actifs d'une banque la rend insolvable. Toutes les banques ont perdu plus que 5%)
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur
    qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives comme les crédits NINJA - No Income, no Job, no Asset et les crédits No Docs - sans documents justificatifs.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.
La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:
  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008
Ferry_Oslo_Copenhagen_157.jpgLa trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010 "Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires": la Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance". Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP et successeur de McCreevy, a créé un Groupe d'experts, le GEBI dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques. La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd et il fait ce qu'ils lui demandent de faire. Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.

L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch permanent de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe, à McCreevy, à Michel Barnier ce qu'ils sont, puisqu'ils sont adossés aux élections européennes, à un Parlement européen élu. Et s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO, l'Europe est adossée à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée à la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE / Traité de Lisbonne) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen. Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes de 2008, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser sa normalité, un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi et les acquis sociaux.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. Pour sortir de la "Crise", la Commission de Bruxelles a créé et convoqué un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes. Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le deuxième plus grand syndicat du monde après IG-Metall avec 2,6 millions d'adhérents. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. Ferry_Oslo_Copenhagen_159.jpgL'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI. Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur." Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe GEBI, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe GEBI... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le GEBI. La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte. Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

L'Internationale Goldman Sachs se dispense d'idéologie et gagne la Lutte de la Classe financière aidée par ses chevaux de Troie qu'elle a en Europe en Michel Barnier, Commisaire à la Concurrence et au marché intérieur, ou en Sarkozy qui veut mettre Mario Draghi à la tête de la BCE en remplacement de JC Trichet en octobre 2011. L'internationale financière américaine agit, tisse, achète, corrompt, musèle, fait pression, exerce son chantage sur les États souverains en les conseillant pour falsifier leur comptabilité nationale pour entrer dans la Zone Euro. C'est l'impérialisme américain. Peu de temps après l'intégration de la Grèce dans la zone euro, la banque américaine Goldman Sachs avait ouvert en 2001 à la Grèce une 10ème ligne de crédit de plusieurs milliards de $. La Goldman Sachs avait accordé 9 autres fois depuis 1998 un crédit à la Grèce dans des accords swap. L'objectif de la Goldman Sachs était de torpiller de l'intérieur la Zone-Euro et la montée de l'euro comme monnaie de substitution face au $. En parlant de lui-même, le Chairman et CEO de la Goldman Sachs avait dit récemment, "qu'il n'est qu'un banquier qui accomplit l'œuvre de Dieu" ("I'm doing God's work"). Les crédits offerts aux grecs par la Goldman Sachs n'avaient jamais figuré dans la comptabilité nationale grecque dans le poste des crédits et donc de dettes, mais comme un accord swap de devises. Le trader de la Goldman Sachs était à cette époque Mario Draghi, le vice-président pour Goldman Sachs International à la City de Londres pendant 4 ans. Mario Draghi était aussi le supérieur de l'actuel Secrétaire d'État américain au Trésor, Tim Geithner. Mario Draghi est actuellement président de la Banque Centrale d'Italie et candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne. Il n'est pas certain que Mario Draghi serve les intérêts européens comme Président de la BCE. Mario Draghi est soutenu par... Jean-Claude Juncker. Donc Draghi se débrouilleroa pour transformer la BCE en safe haven pour domicilier les bad banks des systèmes financiers européens. Mais, ils vous le jurera: l'indépendance de la BCE soulignée dans le Traité de Lisbonne et les directives européennes est un principe sacré. L'impérialisme américain gagne. Il serait très grave que Draghi devienne le nouveau Directeur de la Banque Centrale Européenne. Le carnet d'adresse entre La Goldman Sachs et les décideurs publics en Europe est bien rempli. Petros Christodoulou a été nommé le 19 février 2010 à la tête de l'organisme de la gestion de la dette publique grecque. Petros Christodoulou est l'ancien responsable des marchés de la National Bank of Greece (NBG) et avait négocié les contrats relatifs à la dette grecque liant la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et d'autres sociétés privées, semi-publiques et publiques au gouvernement d'Athènes. Petros Christodoulou avait supervisé au début de l'année 2009 la création, aux côtés de Goldman Sachs, de la société londonienne Titlos pour transférer la dette du bilan de la Grèce à celui de la NBG. Avant de rejoindre la NBG, il a été banquier à la Goldman Sachs. Le gouvernement grec a mis des sunkissed islands en vente: c'est ici. Je pressentais dès le 22 juin 2010 que ce Draghi-ci, Draghi-là est le résultat de ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien qui prépare avec les  free-markets anti-government-intervention guys sa sortie de guerre et faisant pencher de son côté leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just in my time.

La prise de position de Standard & Poor's est en conformité avec ce Poker Menteur et Dénonceur clausewitzien, car une dépréciation de la note des USA revient à demander à Obama lancer un énorme plan d'austérité et à faire payer encore plus après QE1 et QE2 au peuple américain les dégâts des banques systémiques et du monde l'économie de la finance. Standard & Poor's avait attribué le triple AAA aux USA pendant 70 ans depuis 1941. Un pas décisif vers cette guerre civile financière et réelle a été franchi aujourd'hui lundi 18 avril 2011: l'agence de notation Standard & Poor's - S&P vient d'annoncer que le triple AAA des USA va passer de stable à négatif. C'est la première fois de toute l'histoire des USA. Depuis hier les USA ont perdu leur qualité d'exception dans un chaos parfait qu'ils ont organisé depuis le 22 juillet 1944 avec le système de Bretton Woods, puis depuis 1947 avec le Gatt et depuis avril 1994 avec l'OMC qui a organisé la transfiltration des richesses de l'après-colonisation. Repensez à la folie de Hamlet dans Slot Elsenör.

Ferry_Oslo_Copenhagen_165.jpgL’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système de l'autre économie n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbyiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte. Le 22 juin 2010 il y a eu au Parlement Européen une Révolte des Euro-Députés contre le lobby financier qui siège à la Commission de Bruxelles

Le 22 juin 2010, 22 euro-députés révoltés trans-courants appartenant cette fois-ci aux Verts, à la Gauche, aux Chrétiens-Démocrates et aux Libéraux se sont levés. Cet évènement était exceptionnel et d'une intense gravité. "Nous, les Euro-Députés responsables des questions relatives à la régulation des marchés financiers et des banques, nous nous trouvons mis constamment sous la pression du secteur financier et bancaire, quand nous sommes mis à contribution pour influencer le renforcement du cadre juridique en vigueur". Selon ces 22 Euro-Députés, la proximité entre les politiciens et l'élite financière constitue un conflit d'intérêt manifeste et avéré et ne permet que la prise en compte unilatérale des intérêts et des besoins du secteur financier et limite la possibilité des responsables politiques élus de l'Assemblée et des décideurs politiques des Commissions de prendre des décisions indépendantes et raisonnées. Il n'existe pas à Bruxelles des mouvements organisés d'opposition contre cette hégémonie des lobbies financiers qui existe depuis plus de 50 ans, en réalité depuis la signature du Traité de Rome. Depuis le 12 avril 2011 cette révolte abouti et il existe un lobby alternatif: finance-watch.org.

Le lobby Finance Watch né le 13 avril 2011 est composé de 30 ONG et syndicats. Finance Watch va offrir une contre-expertise au GEBI fondé par le Commissaire français Michel Barnier, UMP, de manière arbitraire et sans respecter les directives européennes en la matière. Le premier test de Finance Watch sera les propositions de la Commission dans la manière de traiter les banques systémiques. Comme d’habitude ce sont Goldman Sachs, la Deutsche Bank et d’autres instituts bancaires qui vont exercer leur pression pour imposer ce qui leur conviennent. Pour la première fois les lobbies financiers auront une opposition en face d’eux avec Finance Watch qui est une organisation nouvelle, indépendante et qui offrira une alternative et qui défendra auprès des décideurs de Bruxelles les intérêts des consommateurs, des employés des petits épargnants. Finance Watch se fonde sur la conviction que la société civile doit surveiller les marchés financiers, selon Thierry Philiponnat qui dirige le projet. Le français connait les deux aspects: avant qu’il ne prenne ses fonctions comme project manager dans Finance Watch, Thierry Philiponnat était chargé des produits dérivés financiers pour diverses grandes banques et sur la plateforme boursière Euronext Liffe. Précédemment il était actif dans Amnesty International. L’initiative de fonder Finance Watch était partie d’euro-députés il y a moins d’un an. Le Groupe des Verts était excédé d’être toujours écrasé par les exigences, les expertises, les propositions toutes faites de directives européennes qui étaient délivrées à la chaîne par les lobbies bancaires qui sont stationnés à Bruxelles, alors qu’au même moment la communauté internationale débattait à tous les niveaux sur la régulation du secteur bancaire. Selon Sven Giegold il leur manquait les voix comme celles qui savent se faire entendre avec Greenpeace dans la politique de l’environnement.

200 euro-députés et d’autres élus (et moi-même) ont signé l’appel du 22 juin 2010 "Call for a finance watch" qui était lancé en direction des ONG, des syndicats, des universitaires, des think-tanks. Selon cet appel "la démocratie est en danger si la capacité des politiciens à prendre des décisions indépendantes est limitée". Vous pouvez signer vous-mêmes le Soutien à Finance Watch. L'asymétrie dangereuse des représentations des groupements d'intérêt et des lobbies à Bruxelles et à Strasbourg est particulièrement grande. 5000 lobbyistes sont directement accrédités au Parlement européen, 70% d’entre eux travaillent pour des entreprises, 20% pour des régions et des villes et seulement 10% pour des syndicats et des ONG. Et à la différence de tous les parlements des États-Membres, le Parlement Européen ne dispose pas d’un service scientifique propre. Ferry_Oslo_Copenhagen_128.jpgCeci s'explique par la volonté des fondateurs de l'Union Européenne d'avoir, conformément à l'esprit de Jean Monnet, un parlement incompétent qui ne soit pas capable de prendre de lui-même des décisions éclairées. C'est pourquoi le Parlement Européen ne dépend que des lobbyistes alors que le Congrès-US consulte 4000 experts financés par l’administration des USA. Parmi les 30 membres fondateurs de Finance Watch il y a le Bureau Européen des Unions de Consommateurs - BEUC, la Confédération européenne des syndicats CES /  ETUC, Oxfam, ou Transparency International. Pour commencer 10 employés permanents vont travailler dans un bureau à Bruxelles. La Commission de Bruxelles devra prendre à sa charge une partie du financement de Finance Watch, même si ceci ne fait pas plaisir aux euro-députés libéraux. Pour Sven Giegold il est normal que la Commission soutienne un groupement d’intérêt qui œuvre pour le bien public. Les banques soutenues par le lobby hégémonique de la City de Londres financent elles-mêmes leurs lobbies qui leur permettent de disposer d’une influence toujours victorieuse sur la politique de la Commission.

Les autres membres de Finance Watch sont: Anticor ; ATTAC France ; Bureau Européen des Unions de Consommateurs ; CCFD-Terre Solidaire ; CECODHAS ; European Federation of Investors ; European Trade Union Confederation ; Fédération CFDT des Banques et Assurances ; Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Épargnants pour la Retraite ; Amis de la terre Europe ; Institut pour le Développement de l’information économique et sociale ; Institut Veblen pour les réformes économiques ; New economics foundation ; Nordic Financial Unions ; Observatoire de la Finance ; Ökosoziales Forum Europa ; Oxfam ; Réseau Financement Alternatif ; Rosa Luxemburg Stiftung ; Secours Catholique-réseau mondial Caritas Paris ; Sherpa ; Sofi ; Solidar ; Stichting Onderzoek Muntinationale Ondernemingen ; Tax Justice Network International ; UNI Europa ; Weltwirtschaft Ökologie & Entwicklung ; World Development Movement.

Je répète comme pour l'Islande, il y a responsabilité collective des électeurs qui ont mis en place des élus qui ont consolidé ce système financier,
Et nous sommes corresponsables avec le Traité de Lisbonne que nos élus ont laissé passer sans discussion au Congrès de Versailles: l'abstention des Députés et Sénateurs PS est encore plus critiquable et coupable. Et l'abstention aux élections EU alors que c'était en 2009 en pleine déclaration de crise, c'est de la corresponsabilité et de la compromission universelle. L'avenir de l'homme est dans la politique et non pas dans la lobbocratie et avec les whistleblowers, ce que a bien compris Sven Giegold: "J'ai initié le projet, maintenant c'est à Finance Watch d'agir". J'ajoute: et aux électeurs d'élire.

Ladite "Crise" a fait 9 millions de chômeurs aux USA.

28. décembre 2010

De l'illusion suprématiste de la concurrence libre non-faussée et de la pure information parfaite à l'Europe des lobbies

Malevitch-Carre_blanc-1918.jpgL'Europe et sa fondation, la concurrence libre et non faussée, le libre échange sur les marchés et sa fondation, l'information pure et parfaite, sont des architectones, des constructions abstraites données à habiter pour ne pas discerner que nous vivons tous dans un monde parallèle et que les lobbies, dont la fondation est la réelle circulation libre des capitaux, ont pris la place de la société civile dans nos "démocraties". Ces architectones sont élaborés pour être appréhendés et habités par l'énergie restante du débat sociétal afin de laisser pendant ce temps à l'État Providence monétaire toute la liberté de nous cerner dans un dumping humain irrémédiable.

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Définition du Wiki: Le suprématisme. En 1913, le peintre, sculpteur et théoricien Kazimir Malevitch peignit les trois éléments fondateurs du suprématisme: le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir. Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Pour Kazimir Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, "l'élément additionnel", qui structure la masse picturale ou les matériaux. Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d'art pur, dominant et formant dans son sillage l'art appliqué. En 1918 Kazimir Malevitch peignit "Carré blanc sur fond blanc", qui est considéré comme le premier monochrome de la peinture contemporaine. En 1927, Kazimir Malevitch partit en voyage en Allemagne, il y laissa 70 tableaux et un manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié par le Bauhaus. (Photos: huiles de Казимир Малевич)

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Ce n'est donc pas parce qu'un monde est exposé et occupe notre perception et notre conscience, qu'il existe et que nous l'habitons. Ce n'est pas parce qu'un monde existe que l'on est en état de le percevoir ou d'en prendre conscience. Au-delà du visible, le suprématisme de l'État Providence bancaire a rendu l'Homme sans objet dans un monde départagé. Madoff était un architectone. Un architectone est une formule qui peut devenir architecture pourvu qu’un programme lui soit imparti, et qu’elle devienne habitée. Pendant un an au début de ladite "Crise", les médias ont fait habiter par la planète entière, sachant subitement pourquoi elle se devait d'être effarouchée, la formule "Bernie Madoff" alors qu'au-delà l'économie mondiale privée et publique n'est qu'une pyramide Ponzi qui n'effraye personne. Madoff et Ponzi sont pourtant des synonymes idéaux et dans les faits. Mon article pourrait s'arrêter ici et je pourrais fermer mon site, tout a été dit. Vous avez remarqué que j'écris sur mon site toujours ce -  ladite "Crise"   - parce que la crise que l'on vous vend pour mieux vous taxer n'est pas celle qui existe. (Mon site est à lire avec un écran de 17' )

Pour rétablir la parallélité avec l'existant, et dégager l'architectone du réellement existant,
ladite Crise n'a pas commencé le 15 IX 2008 avec la chute de la Lehman Brothers, mais en juin 2006.

Ensuite ce n'est pas une Crise des Subprimes, mais une crise globale financière du système dont la fondation est la pratique du double-gain des banques et de l'abandon par elles des réserves réglementaires de celles-ci. Les Fonds Réglementaires sont normalement destinés à maintenir dans les réserves des banques une couverture en cas de défaillance d'un emprunteur ou d'un spéculateur particulier ou systémique. Au-delà de ces "réserves" mises en circulation sur les marchés financiers, les banques gagnaient en vendant des crédits ou d'autres produits financiers, et gagnaient une seconde fois en vendant des assurances sur ces crédits ou ces autres produits financiers. Ce sont les titrisations. Et les banques sont devenues des banques "universelles" en confondant et en mixant au sein de leurs activités propres le rôle de banque d'affaires, de banque commerciale et d'assurance. En jouant avec les différentes interprétations aménagées volontairement dans lesdites "Normes Prudentielles comptables" Bâle 2, les banques et autres fonds d'investissement ont réduit à quasiment zéro les fonds réglementaires qui auraient dû servir à couvrir des défaillances que l'on appelle "moral hazard".

Ensuite ce n'est pas une Crise des liquidités, mais une crise de confiance. Une Crise des liquidités est appelée comme telle quand il y a une carence de liquidités. Ladite Crise a été provoquée par une surliquidité organisée volontairement à Bruxelles / Washington et  par les banques centrales qui ont offert sur les marchés financiers de l'argent facile à un taux très bas, et ces surliquidités se sont jetées sur les produits spéculatifs promettant de fortes marges à court terme. C'est une crise de confiance car les banques ne prêtent plus et ne se prêtent plus entre elles comme le montre le taux interbancaire élevé Libor et Euribor. A cette surliquidité passée, les banques centrales ajoutent une nouvelle surliquidité en rabaissant encore le taux d'intérêt directeur voisin de zéro, et en le maintenant de manière irresponsable et économicide à ce niveau, ce qui permet aux banques commerciales et universelles de spéculer avec les trillions de nouvelles liquidités offertes, et ce qui rabaisse en réalité le taux d'intérêt annuel de l'argent frais à moins 25%. Au lieu d'assainir leur trésorerie, les banques créent avec ces fraiches liquidités une nouvelle bulle des "assets" encore plus grosse que la précédente. L'État Providence Bancaire a tué l'État Providence, le Welfare State, mais les médias font débattre sur "la dette" pour faire habiter l'idée que l'État ne peut plus subvenir aux besoins de ses citoyens en assumant ce qui était jusqu'à lors ses devoirs régaliens: santé, chômage, éducation, infrastructures, etc. Il devient aujourd'hui chic pour un gouvernement de parler de rabaisser le niveau des prestations de services de la sécurité sociale, de lancer des plans d'austérité, etc. Ceci est destiné à créer une douleur insoutenable de l'être pour cacher l'énormité de la mère de toutes les bulles financières qui n'arrête pas de s'effondrer et d'engager la responsabilité illimitée de deux générations futures.

Ensuite ce n'est pas une Crise économique due à la fatalité, mais une crise financière due à la nouvelle norme de société qui a mis en avant le primat sur l'enrichissement réalisé sur la circulation des capitaux spéculatifs en les retirant de l'économie travailleuse productrice de biens et de services. La crise est l'Effondrement du Régime Systémique Autoritaire.

Ensuite il n'y a pas eu depuis 20 ans une croissance du PIB, donc des richesses réelles, mais une croissance du PIB fictif d'initié qui n'est qu'une bulle spéculative qui a commencé d'éclater depuis juin 2006. Les USA, juste un peu plus "en avance" sur le temps par rapport à l'Europe, avaient cru pouvoir devenir un pays consommateur qui ne compensait plus ses importations avec ses exportations, puis les USA ont délocalisé en Chine ou au Mexique leur outil de production. 71% du PIB américain provient de la consommation. Pour faire croire que les USA avaient encore les moyens de se payer toutes leurs importations, ils ont vendu des titrisations au reste de la planète à la place des dindons farcis, des costumes pour le Halloween ou de produits manufacturés, jusqu'au moment où la planète avait compris qu'il n'y a rien derrière cette pyramide Ponzi. Cette pyramide Ponzi globale était / est attisée par ces produits titrisés comme les CDO, CDS, MBS, RMBS, LBO, etc.

Il faudra aussi parler des plateformes alternatives d'échanges des fonds qui sont les darkpools du shadow marketing system. Déjà que tous les CDS, CDO, LBO, MBS, RMBS, ...   sont tous des OTC - Over the Counter, et donc extrabilanciels, des opérations financières réalisées de gré-à-gré et qui sont intransparentes car officiellement elles n'ont pas de vie comptable. Les dark pools sont aménagés officiellement par... la Directive Européenne sur les Marchés des Instruments Financiers - MIF / MiFID. Une autre preuve que l'EU autorise l'opaque, stimule l'opaque et que le socle épistémique de la concurrence libre et non faussée est ici aussi un architectone, en réalité la procédure normale de transfiltration des richesses.

Ensuite il n'y a pas eu de green-shoots, de relance, de recovery de l'été 2009 au printemps 2010, mais une poursuite de la récession. La recovery était un hoax et les USA sont en récession depuis 37 mois à ce jour, celle de 1929 a duré 43 mois. Le marché immobilier est complètement mort, la crise des Subprimes est terminée, la 2ème crise immobilières des Alt-A n'est pas à son pic, et en 2013 va commencer la 3ème crise immobilière Obama/Federal Housing Administration. De cette 3ème crise immobilière vous ne trouvez rien sur le web, elle n'est pas encore identifiée et un architectone n'a même pas encore été inventé pour détourner de sa réalité le bavardage sociétal.

Ensuite Obama et Tim Geithner, son Secrétaire d'État aux finances, ancien Directeur de la Fed' de New York, avaient organisé un "stress-test" des banques suivi du stress-test des banques en Europe qui n'avaient tous deux rien signalé de grave, mais tout le système bancaire est en situation de faillite et n'est maintenu en vie que grâce à la planche à billets des banques centrales et grâce au rachat par ces banques centrales des Bons du Trésor ou des positions toxiques pourries des banques en échange de liquidités fraiches et d'une autorisation à assouplir "momentanément" les normes comptables IASB / IFRS pour leur permettre de dissimuler leur faillite technique. La Fed' s'oppose elle-même à un audit de ses comptes, ou si vous voulez au stress-test. A son 100ème anniversaire, la Fed' est en réalité en faillite avec sa monnaie de contrefaçon issue de ses Quantitative Easing I, QE II, QE III de Helikopter Ben de Paper mill on the Potomak. Il y a eu un grand événement sémantique aux USA mardi dernier: Tim Geithner a évoqué une possible cessation de paiement des USA.

Ensuite les banques "too big to fail" ou "too interwoven to fail" ont été accusées d'être les responsables de la crise, mais avec l'aide des gouvernements, avec la recapitalisation des gouvernements, les grandes banques ont fusionné pour devenir encore plus too big to fail et officiellement pour "être prêtes" dès que la reprise est de retour. JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, et  Morgan Stanley sont encore plus en janvier 2011 les 6 grandes banques les plus dangereuses des USA. Comme elles sont "too big to fail", leurs créanciers savent qu'ils seront toujours protégés à 100% par le gouvernement américain. Ces banques peuvent abuser librement de leur position dominante, les marchés financiers le savent et leur prêtent volontiers des fonds à des conditions nettement plus avantageuses qu'à leurs concurrents plus petits. Au lieu de casser cet oligopole bancaire, le gouvernement américain les incite à s'agrandir: au 4ème trimestre 2010, les actifs de ces 6 banques représentaient 64% du PIB américain contre 55% à la fin de l'année 2006 où ladite crise était déjà âgée de 6 mois. En 1995 ces banques ne représentaient que 17% du PIB américain.

Ensuite il n'y a pas de crise budgétaire des États ("la dette"), mais le plus grand transfert de toute l'humanité de la dette privée des systèmes bancaires en faillite vers la providence de la dette publique. Depuis 2008 tous les gouvernements offrent des bail-out aux systèmes bancaires, qui s'étaient appelés au début "Plan de Sauvetage et de Relance" ou "Plan européen avec les boîtes à outils". Pour financer ces "sauvetages" impossibles de ces banques, les gouvernements montent des Plans d'austérité, émettent des Bons du Trésor qui ne sont que des dettes budgétaires futures pour deux prochaines générations, réduisent les services publics, de santé, d'éducation, et assèchent les caisses d'assurance-maladie et de chômage avec des nouveaux règlements défavorables aux bénéficiaires.

Ensuite il n'existe pas d'Organisation Mondiale du Commerce qui garantit le libre échange entre partenaires égaux, mais une OMC accompagnée de 14 accords connexes, dont l'AGCS - l'AGCS+ - les ADPIC - les ADPIC+, etc, négociés secrètement qui pulsent et filtrent le commerce au profit des pays industrialisés ou des entreprises transnationales. De plus l'OMC est morte au Cycle de Doha en 2001 - il y a 10 ans, mais le PS n'est pas encore au courant - et a été contournée par des milliers d'accords bilatéraux, les APE et les ALE, qui sont encore plus violents et déprédateurs pour les Pays ACP - Afrique Caraïbes Pacifique et pour les PED - Pays en Développement. Je vous invite à aller sur mon billet au sujet de la Françafrique et ensuite de visionner le documentaire dont j'ai mis le lien dans le comment N°1.

Ensuite il n'existe pas de "concurrence libre et non faussée" comme dans les Traités de Rome à Lisbonne, mais une concurrence déloyale libre et non faussée.

Ensuite il n'existe pas "d'information pure et parfaite" qui régit l'échange économique, mais un système de pulsations et de filtrages des informations qui  favorise des corporations représentées par des agences de notation, par des lobbies ou par tout autre système de compagnons et de confréries prêts à la compromission universelle.

Vous voilà plus prêts à comprendre ce que sont des architectones. Ce sont des formes carrées, rondes ou en croix disposées sur la toile du monde ou érigées dans un réel et le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Malevitch-Croix_noire-1913.jpgMais les créateurs de ces formes ont calculé et concentré attractions et rejets dans un débat unique pour ou contre Madoff, pour ou contre l'OMC, pour ou contre la crise des liquidités, pour ou contre la dette budgétaire des États, pour ou contre la concurrence libre et non faussée, pour ou contre la Société Générale ou la Deutsche Bank, pour ou contre les paradis fiscaux, pour ou contre les tartines beurrées. (à droite: Kazimir Malevitch: Croix noire, 1913)

Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, les paradis fiscaux, la concurrence libre et non faussée sont les formes suprêmes structurantes de la société, de l'Homme et de l'État. Madoff, l'OMC, la dette budgétaire, le PIB, etc... sont des vides conceptuels tous créés pour masquer la seule réalité, celle du système de la circulation spéculative internationale des marchés financiers qui n'a que l'objectif de tourner en rond, en lui-même et sur lui-même pour créer une croissance fictive de valeur et pour filtrer en direction de lui-même toutes les richesses effectivement existantes. C'est la Lutte de la Classe financière victorieuse. Car quand il y aura dans 6 mois ou un an, l'effondrement effectif monétaire, financier et économique, le gâteau final sera départagé de la masse pour rester dans un groupe excessivement restreint d'initiés de l'hyperbourgeoisie globale qui a détourné vers elle depuis plus de vingt ans, et depuis 1989 en particulier, toutes les valeurs. Juste dans les tréfonds de ce débat calculé et orchestré on entend le PS français qui se prépare à la Chasse au furet - 2012.

Il n'y a donc pas besoin d'évoquer Bilderberg, la Trinationale, la Banque Internationale des Règlements, les Conspirationnistes, les complotistes, Manuel Valls ou DSK, et même reopen 9/XI, il suffit d'un petit coup de phénoménologie sur le parl'être des médias et des hommes politiques pour comprendre de quel côté se trouve la parallélité. Le "tout-ceci-est-bien-complexe" est lui-même un architectone qui détourne du réellement existant pour laisser occuper le terrain à un débat qui est d'office impossible mais qui aime se bavarder de lui-même. La taxe Tobin est possible, mais l'architectone correspondant est le "c'est trop complexe pour l'instaurer et il faut que tous les pays soient d'accord". Ça n'empêche pas le Brésil de l'avoir instaurée en janvier 2009, mais il ne faut pas en parler. Architectone oblige.

L’Europe, dont la complexion atlantiste est le mode naturel existant, regarde avec envie les USA qui se sont pourtant exemptés de la liberté des marchés. Si les corporations ont été abolies en France par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791, elles ont été réinstaurées par Pétain et à l’étranger par ses amis contemporains italien, allemand, espagnol. Dans le droit fil des principes de la physiocratie, la Loi Le Chapelier avait visé à garantir la liberté d'entreprise et d'établissement, conçue sur les principes de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen comme le moyen d'assurer l’enrichissement de la nation et le progrès social. Rassurez-vous, je ne me laisse pas non plus aveugler par la déclaration des droits de l’homme qui est à ce point de vue antécédent de l’humanisme automatique du trickle-down-effect du Consensus de Washington qui voit en l'économie son effet de percolation et une capacité à enrichir en bas les plus pauvres quand les plus riches s'activent librement dans leur commerce.

Mais le Consensus de Washington est lui-même un architectone destiné à ouvrir un faux front dans la tranchée des derniers débats médiatiques d'érudits et donc à faire perdre du temps aux velléités de justice pendant que les riches d'en haut puissent continuer à faire librement leur commerce. Aux USA presque tous les secteurs de l’économie se sont exemptés du marché librement organisé. Ils ont installé avec l'aide du gouvernement leurs opting-outs comme le Royaume-Uni ou l'Irlande ont installé leurs exemptions avec l'aide réglementaire des Traités et des Directives européennes. Il semble que le dernier secteur aux USA où fonctionne la concurrence intensive libre sur le marché soit le secteur de la technologie.

L’autre architectone communément admis sur la planète entière est que les USA sont le père du capitalisme moderne, l’initiateur du système financier, et de l’économie du marché la plus flexible et la plus capable de s’adapter. Quand on observe en particulier chaque secteur de l’économie américaine on se rend compte que l’on ne peut parler d’un marché qui fonctionne, de concurrence, d’égalité des chances et d’un État qui protège les consommateurs comme instance neutre de régulation. Ensuite le marché n’existe pas aux USA, mais grouillent et s'affairent des corporations surpuissantes de lobbies dont les membres changent régulièrement de camps entre l’industrie et les autorités administratives qui sont censées les surveiller et les réglementer. La concurrence libre et non faussée est remplacée par une oligopolisation entre des groupes de l’économie et l’Etat. L'un des meilleurs exemples est le plus grand fonds spéculatif du monde, le moloch américain PIMCO, dirigé par Bill Gross qui gère un portefeuille planétaire de placements de plus de 1000 milliards. PIMCO est la Global Investment Authority qui est crainte sur les marchés financiers comme par tous les gouvernements de la planète. PIMCO a la capacité d'entrainer les marchés financiers là où il le veut. Si PIMCO investit une position, il est imité par les "concurrents" et les cours montent, si PIMCO délaisse cette position, PIMCO est imité et les cours tombent encore plus vite. Un mot suffit, PIMCO a dans son siège à Newport Beach le studio de télévision pour le diffuser. On ne peut parler de "la main vibrante du marché", mais de PIMCO qui fait "winke-wunke", comme on dit en alsacien pour faire un au-revoir de la main quand le train part avec des voyageurs qui ne savent pas s'ils doivent être médusés par les raies du regret ou du désir. L'un de ses experts, Neel Kashkari, était Secrétaire d'État américain et responsable du 1er Plan de Sauvetage TARP de 700 milliards de $ lancé par Bush/Paulson au début de ladite Crise. Henry Paulson était Président de la banque Goldman Sachs, puis nommé le 30 mai 2006 (deux mille six) par le président des États-Unis George W. Bush au poste de Secrétaire au Trésor des États-Unis. Un autre expert de PIMCO avait lancé le programme Obama/Geithner de rachat des actifs pourris appelé PPIP par le gouvernement US. PIMCO avait organisé la nationalisation des faillitaires Fannie Mae et Freddie Mac en 2008 sur la demande de Obama. 

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màj du 10 mars 2010: Depuis le 9 mars 2010, Pimco, le plus gros investisseur de la planète, ne détient plus aucun Bons du Trésor américain ou aucune obligation derrière laquelle se cache l'État américain ou un État fédéral américain. Pour Pimco, les cours des obligations d'État américaines vont s'effondrer au début de l'été 2011. La Fed', la banque centrale américaine, avait annoncé depuis 6 mois vouloir arrêter le rachat des bons du Trésor à la fin du mois de juin 2011. Les cours vont donc s'effondrer. Les Bons du Trésor sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros. La Fed' avait racheté auprès des banques d'affaire depuis novembre 2010 plus de 70% des Bons du Trésor américain dans son programme appelé Q2 - Quantitative Easing 2. Les banques d'affaires américaines elles-mêmes ont profité comme en Europe d'un taux de l'argent voisin de zéro, voire négatif et en réalité à un taux d'intérêt relatif annuel négatif de 25%. Ce QE est une facilitation monétaire soutenue par l'impression de fausse monnaie sur la planche à billets de Paper Mill of the Potomak. Le rachat auprès des banques d'affaire de la dette publique est un moyen simple et fluide d'organiser le transfert de la dette privée vers la dette publique. La pyramide Ponzi-Madoff est alors réduite à sa plus simple expression. La Fed' émet elle-même le chèque et il n'est plus nécessaire de trouver un intermédiaire naïf pour racheter des Bons sans valeur, ces junk bonds. Ce centralisme keynésien autoritaire du Régime Systémique Bancaire dévoie la "Relance par l'investissement et par les injections keynésiennes" voulue par Maynard Keynes et prive l'économie réelle des moyens pour investir et pour produire. Investir dans les Bons du Trésor a été jusqu'à maintenant depuis 2008 plus attractif pour les banques et elles se sont refait (momentanément) une trésorerie sur le dos de l'État consentant et des populations et des contribuables, en attendant de révéler l'ampleur réelle de leurs positions toxiques, pourries, illiquides qui sont dans leurs caisses. L'effet des QE a encore été plusieurs fois pervers, parce que les banques ont encore plus gonflé la bulle spéculative au lieu d'assainir leur comptes. On parle pourtant d'un QE3 pour juillet 2010 sans pour autant réformer et réguler le système financier.

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Un autre architectone est le Président américain Obama, Nobel sans cause de la Paix. Obama est le mariole de Wall Street qui a dans son Conseil économique à la Maison Blanche des personnes comme Larry Summers qui est celui qui a entrainé tout le Congrès américain à déréglementer tout le système économique et financier américain avec l'abolition de la Loi Glass-Steagall pour laisser librement commercer Wall Street, les banques, les fonds spéculatifs comme ils l'entendent au préjudice de l'équilibre global et des intérêts des populations. En Europe nous avions un genre de Larry Summers, un envoyé des lobbies, en la personne de McCreevy. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale avec les opting out au détriment de tout le continent européen. Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier". McCreevy s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations"). Les récents propos tenus en novembre par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. L'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage avec McCreevy en lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen ou de pays tiers.

Obama est justement entrain de remplacer dans son Conseil Économique, qui est logé à la Maison Blanche, Larry Summers par William Daley, qui était président de la banque JP Morgan.

Toutes ces distorsions du marché ne pèsent pas que sur les consommateurs du marché intérieur, mais concernent aussi dans la concurrence internationale les mesures par lesquelles les entreprises transnationales américaines parviennent à s’aménager des avantages concurrentiels. Non seulement ces entreprises transnationales sont protégées et subventionnées par le gouvernement et le budget gouvernemental, mais en plus elles sont devenues des experts en matière d'évasion fiscale. Selon l'agence gouvernementale américaine de statistiques (USGAO) 75% de ces entreprises ne payent pas d'impôts, ceci aussi à cause des prix de transferts manipulés. Il en est de même pour les groupes européens dont la Société Générale qui rapatrie en France 100 milliards de pertes à partir des paradis fiscaux pour réclamer de l'État Providence bancaire français un bail-out sur mesure. Les pays industrialisés organisent leur propre désintégration en favorisant le corporatisme et le lobbyisme du monde des affaires et en sabordant les droits fondamentaux et sociaux, le droit syndical comme par exemple en Europe avec les Directives sur le Libre Établissement, sur la Libre Circulation des Travailleurs, ou avec les jugements de la Cour Européenne de Justice - CEJ dans les affaires Laval, Vaxholm, Partneri, Viking.

L’autre architectone à faire sauter est que les USA sont le fer de lance du libéralisme économique et qu’ils sont donc formellement et pratiquement opposés à toute forme de protectionnismes. Malevitch-Carre_Noir.jpgNon seulement toutes les entreprises transnationales américaines (FSC – Foreign Sales Corporations) sont subventionnées par l’Etat américain, mais les USA ont des taxes à l’importation, interdisent certaines prises de participations étrangères dans le capital des entreprises américaines comme les entreprises minières par exemple ou les absorptions par des entreprises étrangères. Ou les USA protègent les entreprises nationales avec un système de normes sur-mesure qui sont taillées au cas par cas. Dans tous les cas, tout ce système est destiné à protéger l’industrie américaine et non pas le consommateur américain. Pourtant ces 20 dernières années les "libre-échangistes" nous avaient fait croire à l'exemplarité du taux de productivité américain par rapport à celui de l'Europe, ou de la France. (à gauche: Kazimir Malevitch, Carré noir, 1915)

Il n’existe plus de secteur où le marché agisse purement librement. La distorsion imposée par des lobbies et des corporations est partout. Le marché hypothécaire américain est contrôlé par deux moloch aujourd’hui complètement nationalisés, parce qu’ils étaient en faillite en 2008 et ils le sont toujours malgré les bails out gouvernementaux de quelques trillions de $ (plusieurs milliers de milliards). Ce sont Fannie Mae et Freddie Mac. Les banques américaines offraient des crédits hypothécaires aveuglément sans contrôler les bonités et garanties des emprunteurs en distribuant lesdits "Subprimes" à des emprunteurs NINJA (No Income, No Job, No Assets), mais aussi les "primes", les "Alt-A" à des emprunteurs un peu mieux situés mais qui s’effondrent en ce moment massivement avec l’ensemble de la classe moyenne. Les banques américaines purent propulser les investissements immobiliers des particuliers, des commerces et des entreprises parce qu’elles savaient que tous les crédits hypothécaires étaient garantis jusqu’à 100 % par les instituts de crédits hypothécaires semi-publics comme Fannie-Mae, Freddie Mac, ou Ginnie Mae. Auparavant, les systèmes bancaires américains avaient su demander au Congrès américain, avec l’aide de Larry Summers et d’Alan Greenspan, Directeur de la Banque Centrale Fed’, d’aménager le marché pour que chaque américain jusqu’au plus pauvre, puisse manager son projet immobilier personnel. Ceci devait être le rêve américain. Mais ce modèle a été largement le modèle de celui qui part du garage, qui s'enrichit fictivement en hypothéquant la maison pour contracter d'autres dettes, et qui retombe dans la cave. D'un point de vue économique c'est une erreur d'écolier d'avoir fait croire qu'une frénésie immobilière et des alignements de maisons dans le paysage pouvaient être la base d'une économie nationale et remplacer des usines et les investissements sur la recherche et le développement. Et PIMCO a été depuis 2008 le plus grand repreneur de ruines immobilières non terminées, de maisons saisies et de portefeuilles de crédits hypothécaires irrécouvrables, pour les revendre à la Fannie Mae. Plus bas dans mon texte vous comprendrez la stratégie de PIMCO...

Les pays en développement souffrent énormément des subventions gouvernementales américaines ou européennes directes faites aux agriculteurs américains ou européens. Les manipulateurs génétiques Monsanto, RiceTech, Syngenta ont obtenu aux USA que les aliments qui contiennent des OGM ne portent pas d’indication sur l’étiquette. Les grands groupes agro-alimentaires ont obtenu aux USA un système de réglementations sur mesure qui leur permet aussi de faire taire toute critique provenant de journalistes, d’associations de consommateurs. Les groupes militaro-industriels se félicitent du penchant nationaliste et protectionniste du gouvernement américain qui investit dans des matériels de guerre surpayés. Dans l’industrie automobile, GM et Chrysler qui ont été en faillite en 2008 à cause de détournements spéculatifs du groupe Cerberus, l’un de leurs principaux actionnaires, jouissent avec la recapitalisation gouvernementale d’une position de concurrence déloyale face au groupe Ford. Et enfin nous avons les agences de notation Ficht, Moody’s et Standard & Poors dont la position oligopolistique est légalement ancrée par le gouvernement américain.

De manière plus caricaturale, abandonner l'information aux agences de notations qui n'examinent pas leurs sources mais qui laissent les fonds spéculatifs seuls responsables des informations qu'ils avancent, constitue une violation du principe de l’information pure et parfaite qui devrait régir les marchés. Cette corporation établie par la loi américaine entre les spéculateurs et les agences de notation sensées apprécier la bonne foi des produits spéculatifs, que les banques et assurances mettent sur le marché et garantissent, a conduit à la bulle spéculative des "assets" qui a commencé à éclater en portant le nom de "Crise des Subprimes". La Loi américaine avait créée de toute pièce la distorsion des marchés financiers intérieurs et internationaux avec l’entente entre les agences de notations qui donnaient une note, le triple-A, le AAA, aux banques, aux assurances et aux fonds spéculatifs sur la base des bilans comptables et des rapports d'activité que voulaient bien leur produire leurs donneurs d'ordre comme les banques, les assurances, etc... elles-mêmes.

Sous la couverture de la chimère (architectone) d’un marché fonctionnant sur le principe de la concurrence libre et non faussée, nous avons en réalité une corporation financière qui filtre les richesses à son seul profit en organisant une croissance appauvrissante pour le reste des populations. Le système économique moderne est librement, purement et parfaitement déloyal. 1/4 des richesses nationales annuelles produites va sur les comptes de 1% de la population des USA, le 1% le plus riche.

Le lobby américain des groupes pharmaceutiques peut se réjouir que son plus grand client, l’Etat n’est pas autorisé à négocier les prix. Le lobby financier du secteur de l’immobilier conserve depuis 1998 le record des dépenses de lobbying aux USA avec 4,3 milliards de $, dans lesquels n'est pas compris le sponsoring pour les campagnes électorales. (voir plus bas les dépenses de lobbying de Wall Street). Le premier sponsor d'Obama est GS, la Goldman Sachs.

Il est étonnant que l'on n'entende plus du tout parler de la loi anti-cartel, anti-trust qui avait pourtant fait les beaux jours de Hollywood et du cinéma noir & blanc. Ledit "Protectionnisme", sur lequel les débats médiatiques sont sensés disserter pour forcer les pays à ne pas le réintroduire dans cet Armageddon économique, est l’architectone qui me sert ici à vous révéler qu’il existe une universalité du protectionnisme corporatiste dans chaque marché intérieur d’une économie nationale, ou de la région européenne, qui est organisé par les lobbies pour tirer tous les avantages d’une concurrence déloyale destinée à filtrer les richesses réelles restantes du pays ou de la région (voir la faillite grecque) vers un seul et même groupe, celui de l’hyperbourgeoisie transnationale dont l’éthique de la création de richesse avec la production par le travail a été remplacée par le détournement des liquidités vers l’enrichissement immédiat dans la circulation frénétique et le nomadisme des capitaux marodeurs. Pour cette hyperbourgeoisie production of goods is trash, what else.

La dysfonction du marché a été permise par la disparition de la démocratie. L'achitectone pour détourner le regard de la mort de la démocratie dans l'Hémisphère riche, et pour concentrer la Weltanschauung / vision du monde dans le beau que nous vivons et l'indicible critiquable que vivent les autres, se retrouve dans l'étalage de la situation en Côte d'Ivoire où le Président nouvellement élu ne peut pas siéger à la place du Président anciennement élu qui ne veut pas partir, ou par le dernier jugement de Moscou dans l'affaire Michail Chodorkowskij qui prouve simplement que l'ancien Président élu, Vladimir Putin, n'est pas parti pour laisser la place au dernier président en date élu, Medwedew, ou en France par le débat dérivatif lancé par Hortefeux/Sarkozy sur les Roms. Nous sommes toujours dans la lutte entre deux blocs, les indiens contre les cow-boys, le bloc de Varsovie contre l'Otan, mais l'antagonie se trouve au sein même du pays, sans être la Lutte des classes, mais en étant une lutte plus secrète, en le for intérieur de tout un chacun qui laisse habiter en lui les deux frères bessons, dont l'un est pour la jouissance personnelle et l'autre pour l'assassinat organisé de l'autre, dont l'un est maître et l'autre esclave. L'antagonie fonctionne parce que le tout un chacun est prêt à manager seul son marché intérieur qu'il a conclu avec lui-même, de toute façon aussi parce qu'il est conscient des prix et qu'il n'a pas le temps de faire une étude de pensée, il faut encore vite aller au Aldi. Puis on va vite au CitéCiné pour voir tous les dix ans le dernier Moore sur le Capitalism, a love story, qui "est un documentaire édifiant, as usual avec Moore" comme un journaliste critique avait bien compris. Nous sommes arrivés à un tel point du superlatif et la dénonciation de la plus grosse escroquerie de tous les temps est elle-même un architectone, mais cette fois-ci ce n'est plus une image simple plaquée sur une masse picturale identifiable simplement par tout un chacun. Cette fois-ci, l'espace infini que l'architectone est sensé ne pas révéler tout en montrant "la plus grosse escroquerie de tous les temps", est quelque chose qui n'a plus de nom, plus de représentation matérielle: il reste un mouvement qui pour certains peut être perçu comme une chute et pour d'autres, moins nombreux, comme un renforcement de leur existant. Cette force de mouvement dispose de la force de l'art, soit de celle de transformer Moore en architectone dans le perçu mondial, en truc à montrer pour divertir. Comme on l'a fait avec Bernie Madoff, un truc pour la diversion.

Malevitch-Cercle_noir.jpg(à droite: Kazimir Malevitch, Cercle noir, 1913) Ni le PS français, ni DSK, ni les instances internationales, ni l'ONU, la Banque Mondiale, le FMI ne dénoncent cette mouvance qui plaque à terre Moore et nous. Puis,  WikiLeaks est venu. D'emblée le nouvel architectone a été créé par le FBI qui a fait de Julian Assange le Bin Ladin blanc. Julian Assange est encore sur Wiki et sur Google. Son site WikiLeaks lanceur d'alerte / whistleblower se trouve toujours sur le Wiki et le lien officiel n'est pas encore brouillé. Si la démocratie n'était pas morte, nous aurions un système pluraliste et complet d'information, et nous n'aurions pas besoin de Julian Assange. Julian Assange a promis pour janvier les révélations sur les banques. Moore a été transformé en architectone parce qu'il n'a pas la capacité de passer dans l'au-delà avec sa caméra. Aujourd'hui, l'au-delà est le réel. Mais Julian Assange, même assassiné, est passé dans l'au-delà pour révéler que cet au-delà n'est pas de l'autre côté d'un rubicond, mais que nous avons tous, nous tous tout un chacun, été télétransportés dans un au-delà où nous n'avons plus la capacité de discerner la mouvance de la corporation des spéculateurs assistés de leurs concierges, les gouvernements, pour lesquels nous les citoyens sommes des collatéraux.
Robert-dandarov_6.jpg













(Huiles de Robert Dandarov sur Malevitch)






Moore n'a pas la capacité d'aller dans l'au-delà, car il n'est pas génétiquement prévu pour le faire et ce n'est pas son job. Quand il fera une film sur les salamandres tigrées on dira toujours avec raison que son film est "un documentaire édifiant, as usual avec Moore". Ne nous embarquons pas dans des pensées fielleuses sur des forces obscures à la Illuminati. Je n'ai parlé que de la mouvance de la corporation des spéculateurs. C'est pourtant très clair. Julian Assange a réussi à passer dans l'au-delà parce que la vocation de Julian Assange n'est pas d'être un Assange comme Moore veut être Moore. Julian Assange a créé la parallélité à cette mouvance et s'adresse à elle avec les mêmes moyens, la même amplitude et la même fréquence. Il n'est pas important de connaître le nom du président de PIMCO. PIMCO veut, PIMCO ordonne, PIMCO agit, PIMCO grossit. Face à PIMCO il y a WikiLeaks. Au nomadisme du capital spéculatif, WikiLeaks réussi à opposer la fluidité et la chirugicalité de la frappe de l'information. A l'information fluide, nomade, acérée qui coure dans les salles des traders, WikiLeaks oppose la vigilance magnétique et révélatrice de l'information avec toute la finesse de la posologie pour que le malade examiné crache son mal.

Ces 20 dernières années, des révolutions phénoménales économiques et techniques avaient entrainé avec elles un doping des thèses ultralibérales comme celles du "Laissez-faire, Laissez aller". La Chute du Mur de Berlin, la disparition de l'empire soviétique et l'effondrement du régime communiste ont encore renforcé cette Weltanschauung du "Laisser faire pour s'enrichir". La révolution numérique avait provoqué un big-bang au niveau de la bourse et des réseaux informatiques et avait mis l'ordre du monde par dessus tête. Le monde de la finance a été le secteur qui a le plus bénéficié de ce bing-bang parce que se réunissent dans celui-ci 4 caractéristiques pour former un modèle parfaitement adapté aux nouvelles technologies informatiques: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs divins qui conduisent irrévocablement à un nouveau culte, une nouvelle religion: la religion du marché. Toutes les bourses du monde sont interconnectées et fonctionnent comme une queue de comète. Non stop. Au même moment sont assis derrière leurs écrans des milliers de jeunes gens hautement diplômés et qui sont accrochés toute la journée au téléphone. Se sont les prélats ecclésiastiques du marché. Ils jettent les bases de la nouvelle raison économique qui a toujours raison et devant laquelle doivent se soumettre tous arguments d'ordre social ou humanitaire. La plupart du temps les marchés fonctionnent de manière aveugle en intégrant des paramètres qui pourraient provenir de la sorcellerie ou d'une psychologie vulgaire: l'économie qui fonctionne sur des bruits qui courent, sur l'analyse du comportement moutonnier et sur l'examen de la contagion par effet d'imitation. Sur ces nouvelles caractéristiques le marché spéculatif a aussi inventé des produits nouveaux, éphémères comme des complexes produits dérivés financiers. WikiLeaks surfe comme PIMCO sur ces 4 caractéristiques divines: le manque de consistance matérielle, la permutabilité, l'immédiateté et l'ubiquité. Ce sont des attributs d'un au-delà d'apparence divine qui vont ramener irrévocablement l'Homme à sa juste dimension, à son éthique démocratique par l'intermédiaire de l'information. Au poker menteur et dénonceur opéré par les agences américaines de notation Ficht, Standard & Poors, Moody's, opéré par les hedge fonds, les fonds alternatifs, les fonds vautours, seul un réseau neuronal numérisé de whistleblowers à la WikiLeaks, à la AVAAZ.org, ou comme Transparency International, ou comme Robinhoodtax, ou comme Global Witness, ou comme Indymedia.org ((( i ))) Independent Media Center, ou Indymédia Paris , ou comme Corporate Europe Observatory, etc pourra répondre (lire Goldman Sachs Attacks).

Les autoroutes de l'information sont devenues à double-sens grâce aux whistleblowers et l'information, si elle ne pourra toujours pas devenir "pure et parfaite", aura son répondant entre alter ego de même taille internationale et de même pénétrance. La Lutte peut reprendre et la démocratie peut reprendre sa vie parce qu'elle l'a décidé. Donc les jérémiades du "on-nous-cache-tout" sont parfaitement imbéciles, l'information existe. Pour ma part je trouve déjà ce qu'il me faut dans le... Financial Times Deutschland qui a la qualité du Monde Diplomatique dans ses beaux jours. Une grande partie de mes informations "de gauche" provient de ce journal qui n'est pas de gauche. Évidemment ce n'est pas avec la Chasse au furet - 2012 que nous allons relever le niveau. La Chasse au furet - 2012 témoigne aussi du niveau de mépris que les politiciens ont pour leurs électeurs, car si leurs électeurs se mettaient à s'informer, puis à leur poser des questions sur le régime de société aux politiciens, ceux-ci seraient très emmerdés, car ils devraient aussi s'intéresser à la question.

malevitch_autoportrait_1915.jpg(Graphique à droite: Kazimir Malevitch, Aéroplane, 1915) Comme les marchés financier harcèlent les pays souverains pour opérer sur eux un poker menteur et dénonceur et pour les forcer à émettre des Bons du Trésor avec des taux d'% qui ne font plaisir qu'aux flux nomades de capitaux, il faut que les whistleblowers harcèlent les détenteurs de ces fonds jusque dans les paradis fiscaux, dont fait partie le Vatican, et il faut qu'ils harcèlent tous les politiciens qui confondent leur mission avec le lobbying.

Les whistleblowers ne remplacent pas les travaux d'enquête et d'investigation réalisés par exemple par Ralph Nader: je vous redonne ci-dessous ma traduction de l'anglais du résumé dans mon article "Le G20 de Londres dénonce les paradis fiscaux mais couvre la confiscation de la banque centrale par Wall Street" du 18 mars 2009 d'un rapport de 253 pages publié par Essential Information de Ralph Nader au sujet de la livraison à Wall Street de la Fed' et de l'activité de la création monétaire par les hauts fonctionnaires de l'État américain, par le Sénat, par le Congrès. Ces fonctionnaires avaient organisé de manière planifiée la révocation de la Loi Glass-Steagall que le Républicain McCain, challenger d'Obama aux Présidentielles de 2008, veut remettre en vigueur. Vous comprenez sûrement que je ne suis pas non plus un admirateur de McCain. Obama est au service du lobby financier de Wall Street, il est leur électron captif et n'a strictement rien d'exotique. Un récent rapport a prouvé que les banques et assurances qui ont été le plus gravement en faillite avant leur bail-out fictif d'Obama-Geithner, sont aussi celles qui ont le plus investi dans le lobbyisme auprès du Congrès américain. Obama, raté global, n'a pas la force de s'en extraire et n'a pas été élu pour ceci mais pour faire nettoyer les poubelles. Vous comprendrez mieux au service de qui doit être maintenu en l'état le dogme de "l'indépendance de la Banque Centrale" tout autant cher à la BCE et au Traité de Lisbonne.

Rapport de Ralph Nader >>>
"Sod Out: How Wall Street and Washington Betrayed America 
Liquidation totale: Comment Wall Street et Washington ont trahi l'Amérique".

"5 milliards de dollars versés dans des "taxes politiques" pour acheter la liberté de Wall Street face à la régulation, pour acheter le contrôle et les rapports des commissions d'enquêtes.  Les marches qui mènent au cataclysme financier sont pavées des Dollars de l'industrie.

Le secteur de la finance a investi plus de 5 milliards dans l'influence politique pour acheter Washington depuis plus de 10 ans avec plus de 3000 lobbyistes qui ont gagné des décisions politiques concernant la dérégulation et d'autres orientations politiques qui ont conduit directement à l'effondrement financier actuel.

De 1998 à 2008, les sociétés d'investissements cotées à Wall Street, les banques d'investissement, les hedge fonds, les promoteurs immobiliers, les groupes d'assurance on versé 1,725 milliards de $ dans le milieu politique et dépensé 3,4 milliards de $ pour les lobbyistes, un mastodonte financier destiné à dépouiller la régulation fédérale. Pas loin de 3000 lobbyistes officiellement enregistrés au niveau fédéral ont travaillé pour l'industrie en 2007. Une douzaine de vagues de dérégulations a conduit au meltdown financier. Ceci inclut: l'interdiction de réguler financièrement les produits dérivés; la révocation des barrières de régulations entre les banques de dépôt et les banques d'investissement; un système d'auto-régulation pour les grandes banques d'investissement; une volonté fédérale d'agir pour mettre fin au système prédateur des prêts et des subprimes.

Selon Harvey Rosenfield, Président à la Consumer Education Foundation, une organisation à but non lucratif qui siège en Californie, Washington s'est systématiquement vidée au profit de Wall Street. Des programmes déflationnistes, qui auraient dû empêcher le meltdown financier qui a commencé l'année dernière, ont été démantelés et les avertissements de ceux qui ont prévu le désastre ont été noyés dans des océans de 'monnaie politique'.  Les américains ont été trahis et nous payons un prix en trillions de $ pour cette trahison.

Selon Robert Weissman de Essential Information, le Congrès et l'Exécutif ont répondu à des pot-de-vin légaux provenant du secteur financier et ont dénié les critères du bon sens, ont barré la route à d'honnêtes personnes responsables de la régulation afin qu'elles ne produisent pas des règlements pour résoudre les nouveaux problèmes. Elles ont simplement mis au rebut leurs efforts de prendre des décisions. L'érosion progressive du cadre règlementaire restrictif a conduit à une immersion par des crédits pourris et à un tsunami de mauvaises spéculations adossées à ces crédits pourris. Il y a à présent un naufrage globalisé à travers tout le monde de la finance.

Les 12 décisions majeures qui ont conduit au cataclysme financier

La dérégulation financière a conduit directement à l'effondrement économique actuel. Pendant les trois dernières décennies, les régulateurs gouvernementaux, le Congrès et l'Exécutif sur la base du bipartisme, ont continuellement érodé le système de régulation dont l'activité est de  restreindre le secteur de la finance afin qu'il ne tende pas à agir de manière discrétionnaire en fonction de visions propres les plus excessives. Ces douze points suivants révèlent comment l'industrie a exercé une pression qui a conduit à la dérégulation et à ses conséquences:

  1. Le Congrès a révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque de dépôt, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.
  2. La règle de régulation qui autorisait l'imputation hors bilan, une passade qui permet aux banques de cacher leurs dettes.
  3. L'administration Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives
  4. La Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act.
  5. La Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté un principe d'autorégulation pour les banques d'investissement ce qui leur permet de s'engager dans un niveau d'endettement bien plus élevé
  6. Les règles adoptées par les régulateurs généraux sur la demande de l'industrie de la finance permettent aux banques d'investissement de déterminer elles-mêmes leurs exigences de réserve de fonds propres, qui est calculée sur leurs propres 'modélisations de l'évaluation et du management' du risque (ndtr: conformément aux recommandations de Bâle 2 et de IFRS)
  7. Au début des années 2000, les régulateurs fédéraux ont refusé de bloquer les pratiques de l'octroi des crédits généralisés et déprédateurs, en ne publiant pas des régulations appropriées ou en ne renforçant pas des régulations existantes.
  8. Les régulateurs de la Fed' avait revendiqué le pouvoir de supplanter la législation fédérale sur la protection du consommateur qui aurait pu avoir réduit l'effet de prédation des crédits et des autres pratiques abusives.
  9. Les règles fédérales de prévention des victimes de crédits abusifs contre des entreprises de contentieux qui rachetaient aux banques leurs crédits qu'elles ont octroyés à l'origine.
  10. La Fannie Mae et la Freddie Mac se sont agrandies au-delà de leur activités managériales et sont entrées dans le marché des subprimes, ce qui a coûté in fine aux contribuables des centaines de milliards de $.
  11. L'abandon des principes de régulation anti-trust a permis la création de méga-banques qui sont too-big-to-fail et qui se sont engagées dans des pratiques bien plus risquées que des banques de plus petite taille.
  12. Engluées dans des conflits d'intérêts, les agences de notation privées ont évalué de manière erronée la qualité des titrisations basées sur les subprimes et autres crédits hypothécaires; en 2006 une loi avait privé du pouvoir la SEC et empêché la régulation des entreprises.

La 'monnaie politique' du secteur financier et les 3000 lobbyistes ont dicté la politique de Washington

Entre 1998 et 2008:

  • les banques d'investissement ont dépensé plus de 154 millions de $ dans des campagnes de dons et elles ont investi $363 millions dans des lobbies officiellement enregistrés
  • les entreprises d'audit ont dépensé 68 millions de $ dans des campagnes de dons et 115 millions de $ dans le lobbyisme
  • les compagnies d'assurances ont fait des dons de plus de 218 millions de $ et dépensé 1,1 milliard de $ dans le lobbyisme
  • des gestionnaires de titres et de valeurs mobilières ont investi plus de 504 millions de $ dans des campagnes de dons et 576 millions de $ dans le lobbyisme.
  • Des sociétés d'investissement et de participation ont fait 56 millions de $ en dons à des candidats fédéraux et dépensé 33 millions de $ dans le lobbyisme.
  • les hedge funds ont dépensé 32 millions de $ en dons, dont la moitié aux dernières élections présidentielles de 2008

La trahison a été commise par les partis Républicain et Démocrate: 55% des dons sont allés aux Républicains et 45% aux Démocrates, ce qui représentait l'équilibre politique entre les pouvoirs de la dernière décennie. Les Démocrates ont touché un peu plus de la moitié des dons faits par le secteur financier pour les élections de 2008.

Le secteur financier a consolidé sa force politique en débauchant des agents à Wall Street pour les placer à des postes clefs des régulateurs, ce qui inclue le Secrétaire au Trésor (ministre des finances) issus de la direction de la Goldman Sachs, Robert Rubin et Henry Paulson.

Les entreprises fiduciaires ont employé une légion de lobbyistes, jusqu'à 3000 en 2007. Ces entreprises ont puisé lourdement dans le gouvernement pour le choix de leurs lobbyistes. Essential Information qui a surveillé 20 entreprises leader de la finance a découvert que 142 lobbyistes, que celles-ci employaient de 1998 à 2008, avaient été précédemment employés par les plus grandes agences de notation ou par le Congrès ou l'Exécutif.      

<<< Fin du Rapport de Ralph Nader

Si vous allez sur la page du site de Ralph Nader "Campain Against the IMF, World Bank, the Structural Adjustment" vous avez l'impression que Essentail Action est un site altermondialiste.

Malevitch-Carre_rouge_1915.jpg(à gauche: Kazimir Malevitch, Carré rouge, 1915) Aux USA le sponsoring politique fait officiellement partie de la culture politique et du système dit démocratique, comme les élections avaient tout autant été garanties en Union Soviétique. Aux USA on vote pour des envoyés des lobbies, en URSS on votait pour des envoyés du parti unique. L’Europe est un système hypocrite où les euro-députés sont approchés et fluidifiés par la suite par les groupements d’intérêt et où les Commissaires non élus mais déposés temporairement à Bruxelles - Bxl par les gouvernements nationaux ont toute latitude de choisir leur donneurs d’ordre issus de l'industrie, de la confrérie des horloges francomtoises, de la terrine Cévennole aux châtainges ou du foie gras AOC alsacien.

WikiLeaks vient de révéler comment un secrétaire d’Etat espagnol et socialiste à l’agriculture a demandé à l’ambassade des USA d’apporter son appui et d’exercer une pression à Bruxelles en faveur du maïs transgénique inventé par Monsanto. Quand les protagonistes des implants génétiques se sentent acculés dans les coins par leurs opposants, ils sont prêts à tirer de leur sac un joker d’un genre très particulier. Ils demandent simplement au puissant gouvernement américain d’exercer une pression sur cette opposition qui s’exprime à Bruxelles. WikiLeaks met en ligne en ce moment le document qui le prouve.

Les amoureux de la manipulation génétique s’étaient par exemple sentis poussés dans leurs derniers retranchements quand la ministre allemande à l’agriculture, Ilse Aigner, CSU, avait interdit en Allemagne la plantation du maïs transgénique MON810 du designer Monsanto. Peu de temps avant les ministres européens de l’environnement avaient décidé de tolérer les interdits autrichiens et hongrois sur des plantes génétiques manipulées. En ce moment deux parlements régionaux espagnols discutent d’une loi qui devrait rendre la vie dure aux cultivateurs Monsanto. Ces deux parlements régionaux espagnols passent pour être des aficionados de l’anti-OGM. Vous comprenez qu'interdire dans un pays membre de l'UE un produit est pour la Commission au marché intérieur et à la concurrence une violation de la libre circulation des produits en Europe commerciale.

Le secrétaire d’Etat espagnol à l’agriculture, Josep Puxeu, s’était tourné vers l’ambassade américaine de Madrid en lui exprimant son inquiétude relative aux pressions de plus en plus grandes exercées sur le gouvernement espagnol pour le pousser à interdire MON810 comme le révèle la dépêche diplomatique envoyée le 19 mai 2009 à différentes adresses dont le ministère américain au commerce extérieur à Washington. MON810 est à côté de la pomme-de-terre Amflora de BASF Plant Science la seule plante génétiquement manipulée qui a obtenu l’agrément de l’Union Européenne. MON810 produit naturellement une toxine insecticide. L’Espagne est devant  le Portugal et la République Tchèque le plus grand producteur de maïs MON810. Josep Puxeu a textuellement demandé au diplomate US de Madrid que le gouvernement américain fasse pression sur la Commission de Bruxelles. Suite à cette demande de Josep Puxeu, un responsable de Monsanto a pris directement contact avec l’administration américaine. Monsanto est le plus grand groupe agro-industriel du monde et le plus grand lobby de ce secteur représenté à Washington et à Capitol Hill. L'Espagne n'a finalement pas interdit la culture de MON810 et Josep Puxeu a avoué au quotidien espagnol El País sa démarche suite à la révélation de WikiLeaks (Voir le site "Combat Monsanto").

Le mélange des intérêts, le conflit d'intérêts, fait partie de la culture d'entreprise des administrations européennes dont l'objectif premier officiel est de favoriser la "concurrence libre et non faussée". La plus haute autorité européenne responsable de la surveillance de la manipulation génétique des espèces variétales, la  European Food Safety Authority - EFSA est dirigée par Diána Bánáti qui est aussi salariée du lobby International Life Sciences Institut - ILSI qui défend auprès des instances européennes la manipulation génétique pour le compte de Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc. La EFSA et Bánáti ont fait savoir qu’il n’existe pas de conflit d‘intérêt parce que sa directrice n’intervient pas ni dans l’expertise scientifique sur les risques des plantes génétiquement manipulée et ni dans les avis.

Mais le plus grand des experts scientifique de la EFSA, Harry Kuiper, est en même temps employé et salarié par cet institut scientifique ILSI qui est principalement financé par l’industrie. Harry Kuiper est président de la commission de l’EFSA responsable de l’examen sur la sécurité des espèces variétales et des races animales génétiquement manipulées (voir le site Farm Wars). Selon ses propres informations, Harry Kuiper, rédige aussi des rapports pour le lobby International Life Sciences Institute – ILSI. Selon l’ONG Testbiotech, de tels rapports sont rédigés pour faciliter l’autorisation de cultiver des plantes génétiques en Europe (voir la page EFSA GMO Watch). Comme les agences américaines de notations qui s'appuient sur les rapports produits par les banques, les hedges fonds, les assurances pour donner leur évaluation, la EFSA s'appuie sur les rapports produits par l'ILSI, Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, etc.

Juste avant que Kuiper n’entre à l’EFSA en 2003, il travaillait à l’ILSI avec l’industrie biotechnologique à élaborer des critères d’évaluation des risques des plantes génétiques qui ont été publiés dans une étude cosignée par des scientifiques de Monsanto et de Bayer. Il est manifeste que les autorités européennes se sont laissé influencer en 2004 par cette étude pour définir une ligne conductrice calquée sur l’examen des risques des plantes génétiques réalisé par l’ILSI et sur son évaluation de l’apport alimentaire de ces plantes génétiques dans la santé. Aux côtés de Kuiper il y a aussi le contrôleur scientifique Gijs Kleter à l’EFSA qui est son ancien collaborateur de l’ILSI de 2002 à 2007. C’est seulement quand les médias se sont emparés de l’affaire après WikiLeaks que Banati a démissionné de ILSI Europe en octobre 2010. La directrice du département Technique génétique, Suzy Renckens, est passée, elle, directement de l’EFSA à l’ILSI

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(Infographie à gauche: Kazimir Malevitch, Autoportrait 1915)

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour boucler la boucle, je vous remets ci-dessous un résumé de mon article du 5 juillet 2010: Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

Le Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine. Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance".

Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP, a créé un Groupe d'experts dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques.

La société européenne s'américanise encore plus avec cette décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu la fondation des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe ce qu'elle est, puisqu'elle est adossée sur les élections européennes, sur un Parlement européen élu, et, s'il devait y avoir des NON, NEJ et NO à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée sur la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen.

Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Les eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Strasbourg, symbole de l'unité trouvée entre l'Allemagne et la France, la capitale européenne, si désavouée au demeurant par Paris, était devenue la ville siège de la trahison et de l'annulation des résultats du Référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser un marché qui n'est ni libre, ni non faussé et qui détruit l'emploi.

malevitch_suprematism_1915.jpg(à doite: Kazimir Malevitch, Suprématisme, 1915) Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. La Commission de Bruxelles crée et convoque un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues). Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes.

Il y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le plus grand syndicat du monde avec 2,6 millions d'adhérents. Il n'est pas étonnant que ce soit un syndicat allemand qui détienne ce record du nombre d'adhérents après IG Metall qui est le second syndicat du monde. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)". Vous pouvez voir la liste des membres du GEBI ici.

Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur."

Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe Gebi, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe Gebi... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe européen d'Experts, le Gebi.

malevitch_homme_chemise_jaune.jpgLa Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte.

Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.

Tout est mis en scène et en oeuvre pour organiser le dumping humain à tous les étages et pourtant il reste un mystère: pourquoi nous préférons l'architectone au réel? A cause de l'énormité du détournement de ce réel par des organisateurs plus zélés que nous? Par peur de devenir responsable? Parce que nous n'avons pas vu la dérive de visionnaires qui matérialisent avant nous, avant que l'on ne se fasse l'idée? Grâce au talent de notre meilleur potentiel, la compromission universelle?

(à gauche: Kazimir Malevitch, L'homme à la chemise jaune, 1930) L’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission de Bruxelles ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités.

Ledit système "néo-libéral" est un architectone. Depuis 20 ans, on nous a fait habiter mentalement ce système et on nous a fait bavarder sur lui. Le nouveau système n'a pas été identifié par nous, car il a transposé le monde du réel dans un au-delà où il a pu se transformer librement en un Régime systémique autoritaire dans lequel les gouvernements ont adopté le rôle de concierge lobbiste. Cet au-delà est l'holocinétisme des capitaux. La démocratie est remise en selle grâce à la vigilance numérique des whistleblowers et c'est tant mieux que ce ne soit ni une révolution, ni le terrorisme, ni un après-guerre qui le fasse. Il est temps que le citoyen devienne adulte.

L'information n'est pas pure et parfaite, la concurrence n'est pas libre et non faussée, et l'électeur va vite au Aldi parce qu'il a conscience des prix.

15. décembre 2010

L'Allemagne va introduire la taxe Tobin sur les transactions financières

Hans_Holbein_2.jpgWolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, s'offre le beau rôle en proposant une taxe sur les transactions financières alors qu'il continue à voir du laxisme dans les gouvernements grec, italien, portugais. Avec le cadre réglementaire de la libre circulation des capitaux, l'Euro, le Traité de Lisbonne, les Directives EU, l'Euro-Groupe, ECOFIN ont offert à l'Allemagne, la France, la Suède l'occasion de se conduire comme des hedge fonds avec les PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) qui vont devenir PIBS, la Belgique va remplacer la Grèce déjà en banqueroute d'État officiellement. Il ne faut jamais oublier que l'Allemagne, la France, les pays européens du nord ont massivement spéculé eux-mêmes sur la dette de la Grèce, de l'Italie, du Portugal et qu'ils ont contribué à entrainer ces pays dans la faillite. La spéculation sur les transactions financières est tout autant responsable, voire totalement responsable des banqueroutes des États qui ne parviennent plus à refinancer leur dette et à offrir sur les marchés financiers internationaux des Bons du Trésor contre de l'argent frais. Je sais toujours pourquoi j'ai été un Nonniste au Référendum sur le TCE et mon argumentaire durable est exposé sur le web depuis mai 2006.

(Tableau de Hans Holbein le jeune, la Ligue hanséatique Nord)

Le Ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, CDU, a convoqué les experts fiscalistes du ministère allemand de l'économie et des finances, les experts financiers allemands et les représentants du secteur financier à une réunion de travail pour concrétiser l’introduction en Allemagne de la taxe sur les transactions financières. Cette taxe ne porte plus le nom de Tobin mais elle n’est pas non plus le succédané français introduit il y a une dizaine d'année par Jacques Chirac et qui s’était transformé en taxation sur les sièges des passagers des lignes aériennes pour alimenter un fonds contre le Sida. La taxe allemande est conforme à la taxe Tobin, mais l’accord unanime obtenu au ministère des finances de Berlin la limite à 0,01 %.

Ireland_Republic_of_IMF.jpgLes accords de Bretton Woods signés le 20 juillet 1944 et ratifiés par 44 pays visaient à rétablir le système monétaire mondial mis à mal suite à la Seconde Guerre Mondiale. Le FMI, la Banque Mondiale ont été créés à la suite de ces accords et devaient servir d'organismes régulateurs. Le système de Bretton Woods s'était écroulé à la fin des années 1960 et définitivement en 1973 avec l'abandon par les américains de la convertibilité-or du dollar qui ne devait fonctionner que comme un gigantesque fonds de garantie et de couverture. Cet effondrement avait jeté les bases, selon les défenseurs de la taxe Tobin, d'une instabilité excessive permanente du marché monétaire mondial due à la spéculation. (Ci-dessus, graffiti, Irlande, Décembre 2010)

La Taxe Tobin n'a jamais été adoptée par un Gouvernement européen. Il avait manqué seulement 4 voix le 20 janvier 2000 lors d'un vote au Parlement européen sur une résolution présentée par les groupes PSE (PS Européen), la GUE (gauche unitaire, PC, LCR), les Verts et les libéraux (droites) pour rédiger un rapport sur l'introduction éventuelle de la Taxe Tobin dans la zone européenne. Bayrou avait voté contre ce texte qui de toute façon n'avait rien "de dangereux". En réalité, le texte de la résolution avait été vidé de son sens lors de sa rédaction par les amendements et n'avait résumé qu'une étude de faisabilité sur cette taxe, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés", pour rester conforme à l'esprit néo-libéral des concepteurs de l'Europe dont la ligne directrice est "la libre circulation dans une concurrence libre et non faussée et garantie par l'autorégulation des marchés". Les amendements, qui éliminent les textes progressistes européens, constituent le modèle normal de fonctionnement du Parlement Européen. Ensuite, depuis 2000, l'Europe était affairée avec elle-même avec les Traités constitutionnels à faire entériner "d'une manière ou d'une autre" et avec le soute-mouton entre la crise asiatique, la crise de la new-economy, la crise Enron et avec le money-push d'Alan Greenspan. Le Gouvernement canadien avait aussi failli adopter la Taxe Tobin.

Hans_Holbein.jpgAvec une taxe élargie - James Tobin ne la prévoyait que pour toute transaction financière - il n'y aurait peut-être pas besoin d'un haute instance financière mondiale de surveillance, comme le prévoyait de manière vague le G20 de Washington de novembre 2008, qui fouillerait les livres de comptes des 30 Banques centrales les plus importantes de la planète pour étouffer les bulles spéculatives en formation. A ce G20 comme à tous les autres qui ont suivi jusqu'au dernier G20 de Séoul, aucune décision de contrôle et de régulation des marchés financiers n'a été prise. Toutes les mesures ne se sont fixées que sur la manière de relancer, de soutenir et de fortifier la bulle des valeurs boursières et spéculatives, que l'on peut appeler de "asset bubble in disguise". En 20 années le Dow Jones était passé de 777 à plus de 11000.

Pourtant les systèmes des fiducies, des spéculations systémiques et de bulles spéculatives se réguleraient d'eux-mêmes en payant la Taxe Tobin à chaque transaction. A chaque achat et vente boursière ou entre entreprises une taxe assez infime serait prélevée. Le long terme étant de 20 minutes dans les marchés financiers, vous pouvez vous imaginer les sommes colossales qui pourraient être prélevées et reversées dans des actions d'intérêt public, d'investissement structurel et de répartition des richesses et d'intensification des services publics fondamentaux et des services publics dignes des sociétés modernes organisées autour de l'élévation de l'homme hors de la pauvreté et dans les soins, l'épanouissement, la culture et le savoir. Du PIB il y en a à répartir, mais de tout ceci ne parle pas le PS pour la chasse au furet de 2012.

Il avait été estimé en 1999 qu'avec des échanges internationaux dépassant 1300 milliards de $, les revenus de la Taxe Tobin seraient de 300 milliards de $ par an. L'ONU avait estimé à la même date qu'il ne fallait que 40 milliards de $ par an pour permettre à toute la planète l'accès à tous les services sociaux de base et pour écarter la pauvreté. Vous connaissez les milliers de milliards de $ qui sont irrémédiablement détruits depuis le début de la crise des subprimes et les milliers de milliards de $ qui servent en Plans de Sauvetage pour racheter les positions toxiques des spéculateurs et pour les recapitaliser pour les sortir de la situation de faillite dans laquelle ils se sont mis par irresponsabilité cupide et criminelle. De telles dilapidations doivent être punies au civil et au pénal. Elles sont un crime (Ecoutez YouTube sur les "wanking bankers & assholes..." !!) .

Dettes_Allemagne_decembre_2010.jpgLa Taxe sur les Transactions financières allemande ne sera que de 0,01%, et selon le ministère allemand elle rapporterait 12 milliards d'euros à l'Allemagne. Non seulement il y a à présent un consensus en Allemagne sur cette taxe de droite à gauche, mais en plus le ministre des finances Wolfgang Schäuble a déjà inclus ces 12 milliards de recette dans son budget prévisionnel. En effet cette taxe ne sera pas reversée aux pays en développement comme le prévoyait James Tobin, mais directement dans les caisses de l'État allemand qui pense mieux faire passer ainsi dans la population allemande les plans d'austérité et le transfert de la dette privée des banques allemandes en faillite réelle ou technique vers la dette publique (Voir infographique cliquable à droite). La régulation des marchés financiers n'est pas l'objectif de Berlin et c'est pourquoi cette taxe ne sera que de 0,01%. Nous n'avons pas besoin de parier un kilo de quetsches pour nous imaginer que le ministère la fera progressivement passer à 0,5% comme le prévoyait James Tobin, mais ... pour respecter les critères de Maastricht. Les gouvernements européens suivront même s'il n'y aura pas de consensus à Bruxelles qui préfère poursuivre dans sa logique de la libre circulation forcée des capitaux pour embellir son idéal du trickle-down-effect, l'effet de percolation ou l'automatisme automatique de l'enrichissement des peuples.

Dettes_France_decembre_2010.jpgL’alternative qui avait été proposée par le ministre allemand des finances avait était un taux de 0,05 ou de 0,1% en précisant clairement que le gouvernement Merkel n’envisageait d’aucune manière d’exercer sur les activités financières une action dirigiste. Il ne s’agit bien que de viser la création d’une nouvelle source de recettes pour l’Etat. Vous pouvez voir que l’Allemagne semble avoir un besoin tout aussi urgent que la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, la France (Voir infographique à gauche)  d’éponger ses dettes. Sur l'infographique ci-dessus vous voyez que 466 milliards de bons du Trésor allemands et des dettes des banques allemandes sont détenus par des banques européennes, et 583 milliards par des banques ayant leur siège en Allemagne.

Il n'est pas étonnant que le tabou de l'instauration de la taxe Tobin se brise justement en ce moment. C'est justement en ce moment que les États eux-mêmes sont victimes de la spéculation financière alors qu'ils essayent de placer sur les marchés financiers leurs nouveaux Bons du Trésor pour refinancer les anciennes dettes ou pour en créer de nouvelles pour pouvoir se permettre de racheter aux banques en faillite déclarée ou en faillite technique les centaines de milliards de positions toxiques, pourries et irrécouvrable dans une opération qui feint de s'appeler un Plan de Sauvetage et de Relance. Les gouvernements ne savent plus comment faire face au surenchérissement des assurances CDS émises sur leurs emprunts d'État sans être obligés d'offrir un taux d'intérêt de plus en plus élevé pour appâter l'investisseur.

Les agences de notation Moody's, Standard & Poors, etc.. et les marchés financiers continuent à jouer au poker menteur et dénonceur et font du mobbing sur la bonne foi et la solvabilité des États Européens, ce qui entraine une difficulté de plus en plus accrue pour les États Européens de trouver de l'argent frais et d'émettre des nouveaux Bons du Trésor. Pour l'instant les agents mobbeurs ne jouent pas au poker avec la Grande-Bretagne et avec les USA, du moins les médias ne s'en font pas les échos. Pourtant les USA sont en chute libre dans le gouffre et les communautés locales, régionales et territoriales, les villes et les régions aux USA ne parviennent plus à émettre les Munis, qui sont pour elles ce que le T-Bond est pour le gouvernement fédéral. La situation est bien plus grave pour elles, mais les médias n'en parlent pas. Par contre Le Financial Times en anglais écrit trois à quatre articles de fond par jour contre l'euro, l'Euro-Zone et les pays européens.

Le marché américain des Munis est aussi la proie des spéculateurs financiers opérant sur leurs transactions. Un autre tsunami de faillites est entrain de se produire aux USA. C'est la faillite des Munis et de leurs assurances qui sont aussi et encore des CDS. Le marché américain des Munis est colossal et représente 2700 milliards de $, ce qui est plus grand que la capitalisation du système bancaire américain qui s'était effondré en 2008. Pour l'effondrement des Munis, ces emprunts que les communes, les régions américaines ne peuvent plus rembourser, la Fed n'interviendra pas et elle n'a plus de munitions pour eux. Le principe du "too big to fail, to interwoven to fail" (trop grand pour faire faillite, trop imbriqué pour faire faillite) ne fonctionnera pas pour les Munis à cause de la multiplicité de leur formes. En 2008, il était simple d'organiser le bail-out de la Goldman Sachs, de la JP Morgan, la City Group, Chrysler, GM. La Fed ne pourra pas lutter contre les faillites de théâtres, d'opéras, d'écoles publiques, de salles communales de sport, de communes, de régions. La Fed' est une entreprise privée contrôlée par ses actionnaires, les banques. La Fed' n'interviendra donc pas pour des faillites publiques et le gouvernement fédéral américain ou les gouvernements fédéraux des 52 États des USA sont en faillite et ne disposent plus de moyens. Ceci explique des faillites de monoliners, de ces instituts rehausseurs de crédit comme Ambac - American Municipal Bond Assurance Corporation. Ambac était le second assureur des crédits dans ce secteur. Cette faillite non sauvée est d'une importance systémique et les grands médias l'ont occultée, préférant parler des PIGS en continuant leur poker menteur et dénonceur. On croirait lire des Moritaten de Mackie Messer, de Jacques l'Eventreur, quand on visite le site Ambac pour voir à quoi ressemble le site d'une entreprise en faillite. MBIA, le premier institut hypothécaire des emprunts publics américain est entrain de faire faillite. Sont en faillite des villes comme Detroit, Los Angeles, Miami, Oakland, Houston, San Diego, San Francisco, etc...

Toujours et partout le "Pumpkapitalismus", le capitalisme financé par des emprunts irrécouvrables mais faisant l'objet de perpétuels refinancements et rehaussement sur les marchés financiers grâce aux produits dérivés des crédits, a été le business-plan des ménages, des banques, des instituts de crédits hypothécaires, de communes, de régions et de ménages. Le risque de tous ces emprunts avait été mutualisé en titrisations, et le tout n'a composé qu'un schéma Ponzi planétaire qui devait être le modèle de civilisation. Les produits financiers dérivés, les titrisations, les subprimes, primes, les Alt-A, les CDS/CDO, MBS, RMBS, OTC, ont été des instruments financiers de spéculation. A tous les niveaux il faut arrêter ce money-push et cette hystérie collective cupide avec la taxe sur les transactions financières. Le drift sémantique est élégant: on est passé du "Turbo-Kapitalismus" avec toutes les promesses connotées du trickle-down effect, au "Pump-Kapitalismus" avec l'effroi de la transfusion qui n'empêchera pas la mort. Le ministère allemand a décidé de faire ce qu’il doit faire. Les livrets d’épargne ne seront pas taxés. Pour éviter que la taxation sur les transactions financières n’entraine des contournements de certains produits financiers ou des transferts de produits financiers sur d’autres, rien ne sera épargné, ni les CDS / CDO, ni les produits dérivés financiers, ni les produits OTC (over the counter), ni les devises. Il faut savoir qu’actuellement plus de 90% de produits dérivés financiers représentent des activités spéculatives extra-bilancielles qui sont négociées de gré à gré et en dehors des places boursières. Nous comprenons mieux qu’instaurer une simple taxation annuelle sur les activités boursières c'est comme imposer fiscalement les dames des trottoirs en leur accrochant aux chevilles un cinémomètre. Ceci est la méthode Sarkozy.

Hans_Holbein_4.jpgLa chancelière Angela Merkel et le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble ne sont pas parvenus au dernier G20 de Séoul à obtenir une majorité pour l’introduction de cette taxation sur les transactions financières, ni de la part des pays industrialisés ni de la part des pays émergents. Il faut donc observer avec une certaine circonspection les commentaires des médias français sur les actions du gouvernement allemand lors des partys sans surprise à des sommets internationaux ou européens. Dans les médias français ils passent pour être des rabat-joies, mais de quelle joie s’agit-il? De la joie égocentrique du prince-maréchal-président français? Il ne faut pas non plus accepter sans réflexion approfondie la jérémiade allemande selon laquelle "l'Allemagne en a assez de payer pour les autres" dans la Zone-Euro et en Europe. L'Allemagne tout autant que la France a joyeusement spéculé sur la dettes des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne). La France, l'Irlande préfèrent dire que l'Allemagne... exporte de trop. Ah, la machine-outil allemande! "Kein Pfusch, deutsche Wert-Arbeit", en Alsace nous le savons et nos 100000 travailleurs frontaliers et expats alsaciens y participent sur la rive droite avec un salaire mensuel double. Ça doit être à cause de ceci que le ministère français de l'éducation nationale réduit très gravement les moyens horaires de l'enseignement des langues en lycée: il faut être pénétré de l'esprit de la France.

Le Parlement allemand, toujours et de nouveau appelé… Reichstag…, est déjà chargé des débats au sujet de la mise en application de la taxe "Tobin" allemande, et ceci dépasse déjà de très loin le Parlement Européen de Strasbourg qui n’était chargé que d’étudier la faisabilité et de l’impact d’une éventuelle taxation financière. La secrétaire d’Etat parlementaire au ministère allemand du développement, Gudrun Kopp, FDP, a demandé si les recettes seront reversées sous forme d’aide au développement des pays sous-développés comme le prévoyait James Tobin. Le ministère des finances a catégoriquement démenti cette position. La SPD qui a toujours été protagoniste de la Taxe Tobin, et la FDP, les centristes, intensifient à présent leur pression sur le gouvernement avec l’argument que l’on ne peut plus seulement faire reposer sur les contribuables et la population allemande les coûts de la crise et qu'il n’y a plus lieu de continuer à se cacher derrière le G20 et l’Europe en n’agissant pas. L'Allemagne commence à se rendre compte que le choix des G20 d'organiser le nettoyage de ladite Crise avec la Destruction par les marchés est un choix dangereux dont les conséquences peuvent mener à des soulèvements civils et plus si inimités de circonstance.

Une taxe sur les transactions financière ne doit pas se limiter à la Zone-Euro pour éviter que la City de Londres n’écume le reste de transactions financières qui ne se font pas encore sur son sol et sur son parquet. La taxe devrait être introduite dans toute l’Europe. Il ne faut plus avoir cette crainte immodérée envers le paradis libertarien du Royaume-Uni, d’ici peu il va redemander comme en 1974 l’aide au FMI parce qu’il sera lui aussi en banqueroute d’Etat et parce qu’il ne pourra plus avoir l’arrogance de faire cavalier seul, de refuser sa participation au Fonds Européen de Solidarité Financière- FESF, le parapluie-européen, et de vouloir réaliser l’inversion de l’Union Européenne en Association Européenne de Libre Échange – AELE. D'ailleurs justement la Grande-Bretagne, accompagnée de la France, son nouveau laquais officiel, de la Finlande, des Pays-Bas et de l'Allemagne, veut pousser la Commission de Bruxelles à geler ses dépenses jusqu'en 2020 à partir du prochain Budget Européen, alors qu'il a été décidé il y a 8 jours d'augmenter le FESF pour venir en aide aux États européens qui viennent en aide aux banques. A tous les niveaux nous observons le transfert des dettes privées vers la dette publique au détriment des peuples devant leur assiette. L'Europe providence bancaire est toujours le plus grand organisme de privation et de transfert des richesses et des pouvoirs.

Miss_Gossip.jpgWolfgang Schäuble doit accélérer les travaux de mise en application de la taxation financière. Il a déjà fixé ses prévisions budgétaires à court terme avec une recette supplémentaire de 2 milliards annuels à partir de 2012 provenant de cette nouvelle source d’imposition. Cette estimation est timorée parce que les instituts d’étude économique comme le Wifo de Vienne pensent que 12 milliards annuels peuvent être un premier objectif, à la condition que Londres l’instaure aussi et ne se conduise pas comme aspirateur à liquidités en ne pratiquant rien d’autre que de la concurrence déloyale non faussée avec son éventail d’opting outs, ses exemptions de Bruxelles qui lui sont spécialement aménagées par les Traités européens lâchement accepetés par Continental Europe. Avec un taux de 0,05% les recettes en Allemagne seraient de 30 Milliards. Rien qu’à la Bourse des marchés à terme, Eurex, un montant équivalent à 60 fois le PIB allemand est mis en mouvement à des fins uniquement spéculatives et sans la moindre des connexions avec l’économie productive de biens et service, appelée "économie réelle". Selon le FMI, 70 à 90% des transactions financières de la planète ne sont que des transactions aériennes de spéculations. Les spéculations exécutées à la nanoseconde par des systèmes informatiques seraient déjà simplement éliminées. C’était elles qui avaient par exemple été la cause d’un mini krach boursier de cet automne qui avait été derechef corrigé par le PPT, le Plunge Protection Team qui est un outil gouvernemental américain non officiel qui sert à manipuler les cours en cas de krach plus ou moins imprévu et rapide.

Attention, nous n'assistons depuis 2008 qu'à une Bulle échoïque. Les "green-shoots" dont plus personne ne parlent aujourd'hui et que l'on avait voulu voir dans l'augmentation de la valeur des actions et du Dow Jones résultaient aussi de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l'Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siègent le Secrétaire américain au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité américaine de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Une Taxe sur les Transactions financières pourrait enrayer ces manipulations gouvernementales de hedging sur les cours des actions ou autres produits financiers s'il existe une liberté et une autonomie des médias qui ne s'autocensurent plus et qui les dénoncent comme Wikileaks. Wikileaks est l'excpetion, elle devrait devenir la norme puisque la politique ne s'en donne pas les moyens. En réalité la sous-taxe Tobin de Wolfgang Schäuble n'est qu'un tutu d'apparat pour Miss Gossip. Il faut passer à la taxe Tobin-Spahn qui serait un outil efficace qui enrayerait aussi la spéculation à la baisse et les short selling qui poussent prématurément et dans un scénario catastrophe accéléré à la faillite des entreprises, mais aussi des pays entiers comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal. En dehors de la panique de 2008 et pour période temporaire, c'est justement aussi Wolfgang Schäuble qui a été le premier en Europe à interdire la vente à découvert à nu, le short selling, même si cette mesure elle aussi n'est qu'un string appliqué avec délicatesse sur Miss Gossip. Cette interdiction allemande sur les ventes à découvert à nu (short selling) n'a que renforcé la fraude légale bancaire. Il faut donc passer à la Taxe Tobin-Spahn.

Pourtant Wolfgang Schäuble communique directement sur le site du ministère des finances et se promet 5 avantages dont va profiter l'Allemagne avec la taxe Tobin-soft:

  1. Elle obligerait tout le secteur financier à participer financièrement aux coûts des sauvetages de banques
  2. Le déplacement des activités à l'étranger des acteurs financiers serait freiné avec une taxe appliquée internationalement
  3. Les recettes créées par la taxe sur les transactions financières seraient considérablement plus élevées que celles procurées par la taxe sur les activités financières
  4. Une taxe sur les transactions financières pourrait résolument contribuer à la stabilisation des marchés financiers pour les transactions ayant pour objectif des marges minimales. Le danger relatif aux transactions automatisées informatiques serait aussi limité.
  5. Il n'y a aucune limitation juridique à une taxe sur les transactions financières car elle peut être introduite comme une simple taxe sur la circulation des capitaux. L'introduction de cette taxe peut se faire de manière très aisée parce que dans tous les segments du marché les transactions financières se déroulent sur des systèmes internationaux standardisés.

Le point n°5 de Wolfgang Schäuble est intéressant et révèle un glissement sémantique capital par rapport au dogme de tous les Traités européens et du Traité de Lisbonne, qui a remplacé le TCE, Traité Constitutionnel Européen sans le modifier.
Ledit fameux Titre 3 qui était le fondement des arguments des Nonnistes comme moi-même, avait été totalement intégré dans le Traité de Lisbonne. Dans ce point N°5 nous lisons que la Taxe sur les Transactions financières peut être introduite comme une simple taxe sur la circulation des capitaux. Ceci constitue un aveux non voilé que le pilier de tout Traité européen, la Libre Circulation des Capitaux, doit avoir des limites. Ne nous réjouissons pas pour autant sans fondement. La soft-Tobin de Wolfgang Schäuble ne servira qu'à faire entrer de nouvelles recettes dans le budget de l'État allemand et ne représentera même pas 1% de tous les bail-outs des banques réalisés par l'Allemagne depuis deux ans, alors que selon le point N°1 elle obligerait tout le secteur financier à participer financièrement aux coûts des sauvetages de banques.

Une mise en œuvre unilatérale de la taxe Tobin est possible. Le Brésil a introduit le 20 octobre 2009 la Taxe Tobin de 2% sur les flux de capitaux, applicable sur les actions et les obligations. Cette taxe ne concerne pas les investissements étrangers directs, mais les capitaux étrangers nomades qui font un aller-retour rapide dans le pays pour réaliser des bénéfices à court terme. Sur les marchés mondiaux des capitaux, le long terme commence à la 10ème minute. Ce taux de 2% dépasse de très loin les préconisations de James Tobin pour qui 0,2% serait nettement dissuasif pour le tourisme des vautours. Le Gouvernement Luiz Inácio Lula da Silva veut limiter l’entrée de capitaux, qui accélère la valorisation du Real, et grève la compétitivité des exportations brésiliennes et il veut éviter la formation d’une bulle boursière. Depuis le début de l’année 2009, la devise brésilienne s’est valorisée de 45% contre le dollar et de 33% contre l'Euro. C’est la plus forte progression parmi les 16 devises mondiales les plus échangées et la preuve que l'argument de l'isolation d'un État tobiniste ne tient pas. Au COP 15 du Copenhagen climatique, le prince-président français a aussi fait l'un de ses sempiternels effets d'annonce en faveur de l'introduction de la Taxe Tobin sur les Transactions Financières.

Pour comprendre les tergiversations compulsives au sujet de la taxe Tobin, je vous remets maintenant ici ce que je vous ai écrit le 15 novembre 2008 dans mon post intitulé "Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin". Ce que j'avais écrit sur mon site il y a deux ans, trois ans, quatre ans vous paraît presque normal et banal, mais souvenez-vous qu'il y a moins de deux ans il y avait un consensus mondial sur les "green shoots", le printemps de la reprise qui n'a jamais eu lieu. Pour les besoins de la rédaction je vous ai très légèrement actualisé en une ou deux phrases, en une ou deux modifications, mes propos de novembre 2008 pour mieux les recadrer dans le contexte d'aujourd'hui. Je vous invite aussi à cliquer sur les liens hypertextes pour que vous voyez que votre propre pensée n'est pas encore aboutie au niveau de la solidarité locale, régionale et globale de l'Europe. (Tableau de Hans Maler: Anton Fugger)

Début de mon propre copié-collé: >>>
James Tobin, Prix Nobel d'Économie, s'est lui-même détourné de son invention, sous la politique de ce que j'appelle le money-push-up initiée et maintenue pendant presque 10 ans par le "gourou" Alan Greenspan, l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine (Fed'). James Tobin avait à l'époque de Greenspan encore plus ardemment défendu le libre-échange, encore plus soutenu le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), mais il n'est pas impossible qu'il fasse bientôt partie de la listes des pentitos comme Paul Krugman, le récent prix Nobel et chantre de l'économie libérale jusqu'au moment où il s'était mis à déchanter et sentir le vent tourner, un peu avant les autres ténors. Ou comme le chaman de la République actuellement en poste à la Présidence du Pays quand il dénonce "la Dictature des marchés".

La TaxeTobin est toujours pour Joseph Stiglitz l'un des objectifs à atteindre. L'assiette et le taux de la Taxe Tobin seraient identiques dans tous les pays. L'occasion de la redéfinir comme un Plan concret d'action a été manquée au G20 de Washington de novembre 2008 dit officieusement le G20-Bretton Woods 2. Collectée et administrée par chaque gouvernement, les fonds recueillis par la Taxe Tobin seraient ensuite reversés à un organisme géré par le FMI, la Banque Mondiale, ou un organisme indépendant placé sous le contrôle de l'ONU. Ce serait mieux qu'un club d'experts comptables versés dans la comptabilité nationale et d'entreprise et regroupés dans une haute administration internationale à inventer. Les sommes ainsi récoltées par la Taxe Tobin seraient redistribuées prioritairement aux pays les moins avancés. La Taxe Tobin aurait deux avantages selon ses défenseurs: freiner la spéculation et favoriser le développement. Le faible taux ne découragerait pas les échanges non-spéculatifs. 

En commençant cet article sur ce que ne sont pas le G20, "Bretton Woods 2" de Washington et les conférences du 30 avril 2009, je m'étais mis à rêver d'une Taxe Tobin démultipliée pour empêcher l'existence même des spéculateurs systémiques et juguler l'action des hedge fonds, des fonds vautours, des fonds de pension et pour juguler les dérives de jeux de trésorerie exercés par les entreprises industrielles et de service qui spéculent avec le bénéfice issu de leurs activités et de celle des Travailleurs. Il faut le rappeler, des Travailleurs. Naïvement je m'étais mis dans la tête un facteur multiplicateur de 3 à 4 par rapport à la Taxe sur les transactions monétaires comme l'avait pensé James Tobin.

En réalité cette Taxe Tobin démultipliée a été conçue par l'économiste allemand Spahn et s'appelle taxe Tobin-Spahn. Je vous expose en premier lieu la description du fonctionnement de cette taxe, puis j'exprime ma colère face aux arguments des détracteurs de la Taxe Tobin qui s'étaient exprimés il y a plus de dix ans quand le débat était lancé au niveau sociétal, mais qui n'avait jamais été mis réellement à l'ordre du jour des débats au Gouvernement ou au Parlement autrement qu'en un texte d'étude sur la faisabilité de son application.

La Taxe Tobin est de plus en plus associée au concept développé par l'économiste Spahn. La Taxe Tobin-Spahn est une taxe à double niveau: le premier niveau est un faible taux applicable aux transactions financières tant que celles-ci restent dans les limites d'une moyenne convenue, le deuxième niveau est un taux élevé de l'ordre de 80 % qui s'applique automatiquement en cas d'instabilité financière.

Le taux du premier niveau, de l'ordre du centième de %, est trop faible pour entraver les transactions productives mais constitue déjà un frein aux transactions spéculatives. Celles-ci, en effet, se caractérisent par des échanges financiers très rapides et très nombreux avec des marges bénéficiaires très faibles. C'est la répétition de ces échanges sur un court laps de temps qui permet d'accumuler des bénéfices importants. La Taxe Tobin-Spahn s'appliquant à chacune des transactions grèverait de façon importante le bénéfice final du spéculateur et encore plus du spéculateur qui mise à la baisse comme dans les short sellings.

Voici maintenant quelques arguments des détracteurs de la Taxe Tobin: "en dépit de son taux très faible, elle constituerait un frein aux échanges en général, étant donné qu'elle serait également prélevée sur des transactions de paiement et transfert non-spéculatives, du fait des entreprises fonctionnant en réseau, et des contraintes d'optimisation de trésorerie en temps réel. Elle serait dans une certaine mesure incompatible avec le secret bancaire, parce qu'elle nécessite la traçabilité des transactions financières. Il y aurait ainsi des difficultés administratives à instaurer ce système. Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir: une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie".

Nous avons ici tous les ingrédients de bases sur lesquelles pourrait se mettre d'accord le G20. Le communiqué final du G20 de Washington de novembre 2008, s'il se présente en 6 points, est totalement vague et ne lance pas des pistes réelles d'analyse et de contrôle, de règlementation, de correction et de répression des dérives spéculatives. Depuis le G20 de Washington tous les autres G20 qui se sont tenus n'ont apporté aucun changement, mais un soutien à la spéculation massive avec l'argent "frais" issu des plans dits de "Sauvetage et de Relance". Je pense même que l'inconsistance des communiqués de tout G20 de crise est équivalente à la juste mesure de l'incapacité de nos dirigeants de comprendre la crise et à la juste hauteur de leur nolonté de réorganiser le nouvel ordre international.

La non consistance du Communiqué du G20 constitue un vide conceptuel qui doit prendre toute la place et occuper les esprits afin de faire, comme pour la résolution européenne du 20 janvier 2000 un résumé d'une étude de faisabilité des mesures à prendre, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés". Un tel show planétaire, un tel buzz, pour des textes amendés d'avance. Un tel narcisso-show qui résulte de la réunion du G20 dit G20-Bretton Woods 2, du 15 novembre 2008 et qui jette les bases de l'agenda pour 2009.

Pourquoi un tel vide conceptuel initié avec un tel pouvoir de capillarité?  L'explication est simple. La réorganisation fondamentale du nouvel ordre international et commercial devrait écarter d'un simple trait de plume la vision du monde qui a court depuis Bretton Woods 1, et qui a été renforcée par l'abandon en 1973 du système monétaire international, puis par le Consensus de Washington qui a une valeur tacite de Traité constitutionnel planétaire, et finalement de l'OMC.

Le communiqué du G20 me rappelle le jeu d'illusionniste qui avait été fait avec le soi-disant Plan européen de Sauvetage qui est décliné nationalement grâce aux "boîtes à outils" qui permettent les interprétations nationales unilatérales et qui faussent dans son essence même toute cohésion multilatérale.

Les chefs d'État et de gouvernement du G20 ont toujours convenu de se retrouver plus tard "afin de vérifier la mise en œuvre des principes et décisions" sur lesquels ils se sont mis d'accord. Ceci n'aura été que deux années de perdues pour la définition de l'action concrète multilatérale et planétaire.

Soucieux, comme l'a conseillé le président américain George W. Bush, "de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme", le G20 de Washington avait demandé dans son communiqué un accord avant la fin de l'année 2008 pour relancer les négociations de l'OMC de libéralisation des échanges mondiaux. La phrase enrobée d'afféteries de Bush est un genre de drapeau blanc du belligérant issu de la tranchée ou il s'était replié par peur et torpeur et qui avance à découvert, feignant d'implorer l'armistice, une grenade à fragmentation en poche. Je vous ai expliqué que le Cycle de Doha est mort et irréversible à cause des milliers d'Accords de Partenariat Économique de libre échange qui ont été conclus depuis 2001. Ces milliers d'Accords donnent des avantages concurrentiels (protectionnistes) tels aux pays industrialisés que je ne m'imagine pas qu'ils veuillent subitement les abandonner ou feindre "de ne pas se laisser tenter" par eux. Le Cycle de Doha dont les négociations se sont prolongées 7 années de plus que prévu a justement été mené à son échec définitif parce que le Quad (USA, Canada, Japon et UE) n'a pas voulu éliminer ses propres subventions et lever ses barrières protectionnistes contre les produits agricoles, textiles, manufacturés ou industriels des pays émergents ou en développement. Le propos de Bush au sujet du protectionnisme qui ne doit plus tenter, est vide de sens, un vide conceptuel sur lequel les influenceurs se rassemblent en revers. Le fait de s'y accrocher et d'élever cette idée comme préalable quant aux futures négociations pour un accord mondial du type de Bretton Woods 2 existe pour occuper le terrain mental mondial et pour faire perdurer ce qui n'est qu'un désordre commercial international.

Face à des "conditions économiques dégradées au niveau mondial, nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'une réponse politique plus large fondée sur une coopération macro-économique plus étroite pour restaurer la croissance", indique le communiqué officiel diffusé à l'issue du sommet G20 des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu à Washington.
(Photo: Quentin Massys, le Prêteur et sa femme)

L'objectif de tout G20 est de restaurer la croissance et non pas d'organiser autrement la division internationale du travail et non pas de piloter autrement la croissance entre le créancier-consommateur américain et le débiteur-producteur chinois et encore moins de considérer que la croissance est appauvrissante pour les PED, les Pays ACP et une couche de plus en plus grande de la population des pays industrialisés.

Vous avez donc ici le ferment de la nouvelle bulle qui éclatera avec comme corollaire une privation d'une part du PIB qui sera mutée en actifs toxiques et pourris et un détournement d'une autre part du PIB qui sera reversée directement pour relancer la croissance des groupes de la fiducie et des groupes industriels.

L'appareil de surveillance prudentielle et du calcul du risque des systèmes d'investissement et des des banques spéculatives qui se veut être la grande nouveauté du G20, n'en est pas une une. Tout ceci était déjà inscrit dans les systèmes et normes comptables qui portent les noms IAS, IFRS, IFRS-7, et Basel 2. Principalement les USA et le Royaume-Uni s'étaient opposés à leur application pour les hedge fonds, les fonds en général, les banques d'investissement et pour les activités concernant la spéculation des produits financiers dérivés comme les subprimes.

Il ne vous a pas échappé que le G20 de Washington portait le nom de "World Economy". Vous n'êtes pas sans savoir que ce club ne s'est pas demandé pourquoi les pays riches industrialisés sont en récession et les pays émergents ne sont qu'en ralentissement économique. La réflexion sur le partage international et prudentiel du travail ne s'est pas faite. La Tribune de Genève a publié une infographie du G20 pour 2009 sur la situation de récession (Allemagne, France...) ou de croissance dans le monde et sur les Plans d'investissements et de relance gouvernementaux. Il sera intéressant de voir qui va diriger le G21, le club des pauvres formé à Doha en 2001. Il sera intéressant de voir par quelle tentation le monde "développé" de l'hémisphère riche va essayer cette fois-ci de rediriger à son compte les assets, les potentialités et les capacités de l'hémisphère pauvre. <<< Fin de mon copié-collé.

La voix de Wolfgang Schäuble est intéressante, mais ses gesticulations n'ont pas d'autre objectif que de créer un nouvel impôt. Il serait pourtant facile de l'élever à une vraie Taxe Tobin, puis à une Taxe Tobin Spahn si la volonté politique de l'Allemagne et d'une Europe politique devait apparaître. Dans l'effondrement imminent financier global il y aura une alternative: une guerre civile transférée sur un champ d'opération tiers pour faire diversion avec une vraie guerre régionale, ou une prise en main politique d'en bas ou d'en haut. Cette prise en main pourrait être européenne et sera ce que je pressens consciemment depuis 1989: la Chute du Mur du Berlin, côté ouest. Autrement dit, l'Europe aura complètement déclaré son Indépendance face aux USA... avant de se soumettre à la Chine. En tous cas ceci se fera avec une Europe politique et une gouvernance européenne économique et fiscale, et sociale.

màj du mardi 21 décembre 2010: Il ne fallait pas être clerc de notaire et avoir un capacité exacerbée de divination pour savoir que la Chine veut se placer sur la scène internationale. Au sommet climatique COP 15 de Koebenhavn c'est elle qui a reçu en coulisse et selon son agenda propre les grands du G20 à la queue-leuleu. J'observe sur mon site les accords swap de devise que la Chine a avec des pays d'Amérique latine dont le Brésil, d'Afrique, l'Ukraine. La Chine s'y connaît sur la Région Europe et sous Mao elle s'était affiliée à l'Albanie qui était "l'oeil de la Chine". La Chine avait offert dès octobre 2010 à la Grèce de racheter ses dettes en échange d'une "coopération stratégique". Il s'agit pour la Chine de créer en Grèce hub vers les Pays de l'Europe du sud pour l'exportation des produits chinois. La Chine a aussi déjà racheté une partie de la dette espagnole et portugaise et a annoncé officiellement le vice-premier ministre chinois Wang Qishan le 21 décembre 2010 à Péking aux haut-dignitaire européens comme le Commissaire au marché intérieur et à la Concurrence Joaquín Almuni, le Commissaire au commerce Karel De Gucht, et le Commissaire à l'économie et à la Concurrence Olli Rehn. Avec quelle monnaie les chinois vont-ils achètent les dettes européennes? Avec des $ qui ne valent plus rien, ou avec des Uan Renmimbi qui vont valoir internationalement dans 6 mois après la chute de l'empire de Washington?

28. novembre 2010

Les 27 créent le Mécanisme Permanent de Gestion de Crise et une Euro-Zone Parallèle soumise aux marchés financiers

Finlande_027.jpgLa Lutte de la Classe financière ajoute une victoire. Les 27 Ministres des finances européens et d'ECOFIN se sont mis d'accord le dimanche 28 XI 2010 sur la création d'un "Mécanisme Permanent de Gestion de Crise" qui succèdera en juin 2013 au FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière, l'actuel "parapluie européen" qui avait fait de l'Europe Unie une Europe Providence bancaire. La chancelière allemande Angela Merkel a dû accepter le principe du "cas par cas", voulu par le Président français Sarkozy, d'après lequel le secteur financier privé pourrait éventuellement participer au sauvetage d'un système financier d'un Pays affrontant une banqueroute d'État en supportant une partie de la perte. Cette responsabilité ne serait que limitée, la plus grande partie reviendrait de toute façon aux États.

Angela Merkel avait déclenché il y a 4 jours le "Merkel-Crash" sur les marchés financiers après avoir déclaré que le secteur financier privé doive supporter lui-même une partie des pertes aux côtés des contribuables. Depuis la création du FESF- Fonds Européen de Solidarité Financière et jusqu'à l'accord sur l'instauration du Mécanisme Permanent de Gestion de Crise nous assistons à une confusion grandissante entre la Zone-Euro et la Zone-non-Euro: participent en plus des Euros-Membres au FESF - European Financial Stability Facility - EFSF, la Pologne et la Suède et... les USA, et pour aider l'Irlande s'ajoutent au Mécanisme Permanent le Danemark, la Grande-Bretagne et la Suède, qui tous les quatres ne font pas partie de l'Euro-Groupe. Le plus grand contributeur au F Européen SF est les USA ! Le Fonds Européen est comme un yoghourt aux fruits, il y a de vrais morceaux d'américains dedans. La Grande-Bretagne qui va bientôt sombrer dans la Banqueroute d'État avait refusé de collaborer au FESF, mais réussit son oral de rattrapage en acceptant de collaborer avec le Mécanisme Européen de Gestion de Crise, avec un espoir de figurer parmi les prochains pays assistés par la solidarité européenne. (Photos: Rostock, juillet 2010)

Depuis plus de trois ans maintenant je vous parle du poker menteur et dénonceur organisé par les USA, la Grande-Bretagne et tous ceux qui ne sont pas encore des déçus du néolibéralisme. L'enjeu de ce poker est toujours de faire croire que l'Europe va plus mal que les USA, puis de la faire chuter avant les USA, pour pouvoir dire ensuite que les USA ont sombré dans le sillage de l'Europe au lieu d'avouer que le système néolibéral a fait sauter la planète. Les USA flairent le naufrage imminent de la Grande-Bretagne qui n'a pas voulu participer au FESF de 750 milliards dont 250 milliards proviennent du FMI. Washington et la Fed' propagent l'information que les USA vont augmenter leur participation au FESF par l'intermédiaire du FMI, et donc contribuer à "sauver" les banques systémiques européennes et les États européens en faillite... Mais les USA ne font plus que d'imprimer de la Helikopter Money, des billets de contrefaçon sur la planche à billets de Paper Mill of the Potomak.

Bien que les analystes économiques les plus engagés parlent de la méthode Obama/Berenanke/Geitner comme de la voodoo economics, et de la  witch’s brew, les spéculateurs sont euphoriques et les cours montent à Wall Street et ailleurs. Oui mais, la période des grandes révélations commence, et avec elle l'accélération de l'Histoire qui nous projettera dans Weimar 2. Le PIB des USA est équivalent à 14000 milliards de $ les "bonnes" années. Les USA ont déjà claqué 4000 milliards de $ pour rien, selon la version officielle, mais en réalité d'après les papiers internes comptables de la Fed' qui ne sont pas publiés par Wikileaks mais par le Financial Times ou le New York Times ou la Fed' elle-même, la Fed' a claqué 12,3 trillions de $, soit 12800 milliards de $: 3,3 trillions en helikopter money issue de la planche à billets et 9 trillions en rachat aux banques de Bons du Trésor et d'autres positions pourries et toxiques. Quand le vérité sortira... il y aura la guerre civile aux USA... qui sera transposée dans une guerre à l'extérieur. Je me souviens de l'un de mes rares commentateurs sur mon site qui m'affirmait que "j'écrivais du n'importe quoi" quand j'informais que temporairement les normes comptables IASB étaient "allégées"... pour maquiller les bilans et retarder la révélation des positions toxiques pourries. Ce commentateur n'est plus jamais revenu après mon argumentaire copieusement documenté.

L'Irlande de la rue radicalise ce week-end ses wildcat strikes pour démontrer qu'elle n'accepte pas d'être sauvée par l'Europe et Begg, le Secrétaire général irlandais de la confédération syndicale, a comparé les conditions liées à l'aide de sauvetage aux conditions du Traité de Versailles imposées à l'Allemagne. 50.000 manifestants irlandais se sont massés devant les bâtiments de la poste à Dublin où "l' Insurrection du lundi de Pâques" avait démarré en 1916 pour parvenir à l'indépendance de la République d'Irlande. La différence avec la guerre civile anglo-irlandaise et qu'à l'époque l'Irlande était rendue exsangue par la Grande Bretagne, alors que ces dernières 20 années, l'Irlande a pompé l'Europe avec ses opting out fiscaux et sociaux. L'Irlande avait importé 1 million de travailleurs pauvres issus des Pays Baltes et de Pologne pour parvenir comme Tigre Celtique à sa prospérité passagère des années 90 et 2000. Pourtant c'est officiel, Bruxelles renonce à demander à l'Irlande d'aligner son taux d'imposition aux bénéfices des sociétés sur la moyenne européenne et laisse ce pays poursuivre sa concurrence déloyale et faussée avec ses opting-out. En aménageant les opting out pour l'Irlande, le Traité de Lisbonne organise donc toujours la concurrence déloyale et faussée à partir de la violence du dumping social et fiscal britannique et irlandais. Pour les irlandais ces opting-out sont une manière de préserver leur indépendance. Grâce à l'ancien Commissaire Européen au Marché Intérieur, l'irlandais McCreevy, l'Irlande et la Grande-Bretagne jouissent totalement de la liberté de fausser la concurrence et de la rendre déloyale au détriment de tout le continent européen. Ces pays ne sont pas responsables en soi, c'est l'Europe toute entière qui autorise ces opting-out à ses propres Traités et Directives qui est seule responsable. L'Europe n'est pas lâche face à la Grande-Bretagne et à l'Irlande, elles veut adopter délibérément le modèle britannique appelé "Consensus de Bruxelles" sur le continent.

Finlande_023.jpgLes 27 se sont donc soumis ce dimanche 28 novembre 2010 au Diktat des marchés financiers et annoncent une éventuelle participation du secteur financier lors de pertes et dans "des cas extrêmes". Dans les cas qui ne sont pas extrêmes les investisseurs ne seront que "incités" à endosser une partie des pertes. La "participation" au "cas par cas" et dans des "cas extrêmes" ou avec "incitation" signifie que le secteur financier et/ou tout détenteur de Bons du Trésor d'un État défaillant pourrait éventuellement envisager d'accepter une partie des pertes encourues le cas échéant. Dri, dra, dradra. Un tel compromis des 27 est le signal fort envoyé en direction des marchés financiers qui signifie que les gouvernements européens, la Commission Européenne, la BCE n'auront jamais le courage d'aller contre la volonté des marchés financiers internationaux et qu'ils feront toujours passer le dette privée des banques dans la dette publique comme ils le font depuis le début de ladite Crise commencée officiellement dans les consciences publiques en Europe le 15 IX 2008 avec la faillite de la Lehman Brothers américaine. L'intégration de la dette privée des banques dans la dette publique est appelée en Europe "Plan de Sauvetage et de Relance". Le principe du "cas par cas" d'une éventuelle responsabilité des marchés financiers ne sera de toute manière applicable que pour les titres et valeurs et Bons du Trésor émis après juin 2013. Nous savons par exemple que le trou irlandais avoué n'est pas de 100 milliards d'euros, mais de 483 milliards d'euros. Le Portugal, l'Espagne, mais aussi l'Allemagne, la France, la Belgique, le Luxembourg ne sont pas encore passés aux premiers aveux quant au trou réel des positions toxiques et pourries de leurs systèmes bancaires et financiers. Pourtant la Société Générale rapatrie en France 100 milliards de pertes dites "actifs illiquides" sans s'en cacher.

Les 27 se sont mis d'accord sur une éventuelle "Collective Action Clauses" (CAC) qui serait instaurée et qui imposerait aux différents débiteurs de se mettre à une table lors d'une défaillance d'un État pour négocier collectivement un plan de restructuration de la dette assorti d'un éventuel renoncement partiel sur le montant en cours. Une décision collective CAC ne peut être adoptée qu'à une majorité de 75%, voire de 66%. Cet accord des 27 ne sert qu'à retarder l'effondrement total, imminent maintenant, en amadouant temporairement les marchés financiers et en augmentant de jour en jour ce que vont devoir payer les contribuables. Il n'y a donc plus d'épée de Damoclès qui pend sur la tête des investisseurs qui détiennent des Bons du Trésor des États en voie de défaillance, mais ceci n'empêche pas Axel Weber, Directeur de la BuBA - Banque Centrale allemande et les lobbies des analystes et experts financiers de faire pression sur Bruxelles, sur ECOFIN, sur l'Euro-Groupe et sur la BCE pour faire passer le FESF - Fonds Européen de Solidarité Financière de 750 milliards d'euros à 1500 milliards d'euros. Ceci permettra d'adoucir la frayeur des peuples quand les banques commenceront à dévoiler l'ampleur de leurs positions toxiques et les investisseurs seront remboursés de leur pertes futures. Si la vérité des banques ne sort pas par les voies naturelles, Wikileaks promet de la déverser dans l'opinion publique dans peu de temps. Personne ne peut critiquer l'action "anarchiste" de Wikileaks, la violence est du côté des institutionnels et des médias qui ne font pas leur travail pour entretenir une saine démocratie.

Les marchés financiers font aussi pression sur le BCE pour qu'elle rachète en plus en masse 100 milliards d'euros de Bons du Trésor des États émis par les membres de l'Euro-Zone afin de créer de la liquidité. Mais ceci ne relève que d'une fausse analyse, il n'y a pas de Crise de liquidités, mais une crise de confiance et un global meltdown économique très sévère. Le Baltic Dry Index est à 2000 depuis deux ans, alors qu'il était à 12000 avant ladite Crise. Au printemps 2010 la BCE avait déjà acheté pour 69 milliards en Bons du Trésor, mais toutes ces mesures de Qualitative Esasing ou de sauvetage n'ont aucun effet, il n'y a pas de reprise économique. L'argent "frais" déversé par la banque centrale pour racheter des Bons du Trésor ne va qu'aux banques qui se financent là-dessus pour cacher leurs trous de dettes irrécouvrables, d'actifs illiquides, de positions toxiques et pourries. Toutes ces mesures ne servent qu'à arroser les marchés de liquidités pour cacher que nous sommes pour l'instant dans une sévère période de déflation et qu'il y a destruction de valeurs organisée par les marchés. Mais il y aura un renversement violent de tendance qui nous projettera dans une hyperinflation d'ici peu de temps.

Il va de soi que le Mécanisme Permanent de Gestion de Crise constitue aussi une violation manifeste et avérée du Traité de Lisbonne, du Pacte de Dublin et qu'il rend totalement caduc les Critères, déjà néo-libéraux en eux-mêmes, de Convergence et de Maastricht du Pacte de "Stabilité et de Croissance" constituant l'Euro.

Ce Mécanisme Permanent de Gestion de Crise postule d'emblée que les États européens ne respecteront pas le critère du déficit budgétaire et des dettes cumulées mesurés par rapport au PIB. La magouille légale est inscrite désormais dans le texte de loi européen à côté des opting out britanniques et irlandais. Le Mécanisme Permanent de Gestion de Crise est un opting-out permanent offert à chacun des Membres de l'Euro-Groupe et à chacun des 27 pays de l'UE.

Finlande_030.jpgDe facto les pays européens non membres de l'Euro-Groupe sont intégrés dans une Shadow-Euro-Zone, une Zone-Euro parallèle puisque le Mécanisme Permanent de sauvetage de leurs finances et donc de leur monnaie leur serait appliqué comme aux Membres de l'Euro-Zone, canal historique. La Zone-Euro est elle-même une zone où ont été instaurés en novembre 2008 un euro-franc, un euro-Marc, une euro-lire, etc... et même un euro-£ après le sommet de Londres de novembre 2008 créant sur la proposition du Chancelier de l'échiquier britannique Gordon Brown et de son ministre des finances Alistair Darling la "Réponse européenne avec les Boîtes à Outils du Plan Européen de Sauvetage et de Relance". Cette réponse britannique métamorphosée en réponse européenne à ce Sommet de Londres avait consacré le principe du chacun pour-soi pour gérer sur son territoire ladite Crise financière. Ce chacun-pour-soi de novembre 2008 érigé en principe communautaire européen est consolidé ce dimanche soir du 28 novembre 2010 avec le Laisser Faire-Laisser Frauder du Mécanisme Européen Permanent de Gestion de Crise. Chaque pays européen est invité par le Mécanisme Permanent de Gestion de Crise à pousser à l'extrême sa libre circulation des capitaux sans la moindre des régulations par une Taxe Tobin-Spahn par exemple et sans contrôle, aux détriments des autres pays européens. Et ce ne sont pas les normes dites "prudencielles" Bâle II ou Bâle III ou Solvency II et la Directive européenne CRD - sur les Fonds propres réglementaires, la toute dernière Directive européenne AIFM sur les Hedge Fonds qui l'en empêcheraient. Il n'a pas été parlé d'une Gouvernance économique et fiscale qui est le constituant obligé d'une monnaie commune régionale. Le droit de cacher les risques reste la règle.

Le Traité de Lisbonne ayant dû être le symbole de la stabilité du droit est élastique quand il s'agit de sauver les banques systémiques "too big to fail". Les Travailleurs, retraités, chômeurs, assurés sociaux, étudiants, tous des "never too little to starve" n'ont qu'à payer et abandonner les acquis sociaux. Le principe de la concurrence déloyale, faussée et fraudée devient officiellement le pilier unique de l'Union Européenne et fait du Traité de Lisbonne et des Directives européennes et des Traités européens quelque chose comme les parchemins de Qumrân, des manuscrits de la Mer Morte mis sous séquestre par un vatican de nonces de la finance.

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Le Baltic Dry Index a chuté

de 43% en un an
de 39% en 6 mois
de 31% en 3 mois
de 19% en 1 mois
de 3,6% en 5 jours

Le commerce international est de nouveau complètement mort depuis un an,
les pics ne correspondaient qu'à l'achat massif par les chinois de matière première pour écouler des $.
Le Baltic Dry Index n'est pas un indice spéculatif mais un indice réel et avancé.
Le graphique en reality time est au bas de mon site, il suffit de choisir sa période mais le 5Y et le 10Y ont été squeezés par Wikinvest pour ne pas attraper la mort subite, car le BDI est autour de 2000 au lieu de 12.000 avant la crise.

Selon cet indicateur avancé BDI, les derniers six mois laissent augurer d'un exécrable printemps économique, car l'industrie rentre normalement les stocks de matière 6 mois avant de lancer un nouveau cycle de production. La récession économique grave va éclater au grand jour, elle s'appelle "double dip" (baisse de la production + baisse du pib et récessions en cascade). Obama et Bernanke parlent déjà d'un Q3, une troisième plan d'impression de fausse monnaie sur la planche à billets en croyant toujours que la crise est une crise de liquidités alors qu'elle est une crise de confiance. N'étant pas plus bêtes que d'autres, Bernanke et Obama sont au service des banques et leur financent en ligne directe leurs passifs toxiques et pourris sur le dos des peuples et de l'économie réelle au lieu d'initier la relance économique et d'investir dans du réel. Obama et Bernanke dévoient le keynésianisme au profit du club mafieux de Wall Street en faisant eux-mêmes du Ponzi Madoff. Mais eux, n'iront pas en prison. Pour financer sa campagne présidentielle Obama a touché entre autre 994795 $ de la Goldman Sachs (le deuxième contributeur), 701290 $ de la Citigroup, 695132 $ de JPMorgan Chase, 543219 de la UBS, 514881 de la Morgan Stanley, ceci juste pour les banques les plus importantes.

30. octobre 2010

Directive Européenne AIFM sur régulation des Hedge Fonds, autorité des marchés financiers ESMA imposées par Londres

Rostock_022.jpg

Hier, le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Dublin, Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht pour y rester sans être grondée par un avertissement de Bruxelles et de ECOFIN, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé main dans la main avec la Goldman Sachs sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

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Mise à jour du 12 novembre 2010: Le G20 de Séoul n'a rien apporté comme tous les autres G20 depuis l'éclatement mondial de ladite Crise. Rappel: ce n'est pas une crise, mais l'effondrement du système financier de la spéculation dominante du Consensus de Washington.
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Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à la Directive Européenne AIFM (Alternative Investment Fonds Managers) qui est signée le 11 Novembre 2010. Avec cette Directive dite "Directive Hedge Funds" sera créé un organisme européen valorisateur et de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement, des Fonds de placement, des Fonds spéculatifs, des Fonds immobiliers. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Authority / Autorité Européenne des Marchés Financiers. (Photos: Rostock, juillet 2010)

Rostock_028.jpgLa directive sur les fonds alternatifs AIFM a été adoptée par une majorité formée par le Parti Populaire Européen, les socialistes (PSE) et les Verts de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

La supercherie de la Directive AIFM et du valorisateur ESMA est qu'il relève toujours comme avant ladite "Crise" aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds alternatifs d'investissement spéculatif, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse de 2000 milliards d'euros et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. La Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Le Fonds de 750 milliards d'euros constitue jusqu'en 2013 pour les pays européens et leurs banques en difficulté financière une assurance-vie. Ce Fonds temporaire, mais on parle déjà de le reconduire ou de le rendre pérenne, est appelé Fonds Européen de Stabilité Financière - FESF et permet aux États membres et aux banques systémiques de recommencer ou de poursuivre leurs activités spéculatives financières comme avant la crise.

Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé aux gérants de ces Fonds spéculatifs dans un pays de l'Union Européenne (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifestent leur incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'un jardin élargi où ne règne que l'Association Européenne de Libre Échange.

Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington de novembre 2008. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets (Helikopter Money) et avec la qualitative easing (QE), c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples. Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018, mais sachant que le monopole de la fraude est laissé tel quel entre les mains de la City à Londres, il est inutile de perdre son temps à les énumérer. Tous les plans américains de "relance" appelés TARP, TALF, PPIP et aussi QE comme Quantitative Easing avec création de fausse monnaie ou Qualitative Easing avec rachat par la banque centrale, la Fed', des positions toxiques ont échoué, comme les plans d'austérité dont l'Irlande aurait dû être l'exemple. Obama, le mariole de la maison Blanche va lancer TARP2 et QE2 dans une semaine après les midterm elections. On le savait depuis le début qu'il serait incapable de réussir.

Irland_Bankruptcy_Island_to_sale.jpg(<< Photo cliquable) L'Irlande est donc officiellement en Banqueroute d'Etat le 18 novembre 2010 et l'Europe va lui donner ~~ 100 milliards d'aide qu'elle sort de son Fonds Européen de Solidarité Financière - FESF de 750 milliards. L'Irlande pose en plus des conditions à l'Europe pour qu'elle donne ces 100 milliards sans imposer de conditions à l'Irlande. L'Europe acceptera le Diktat irlandais et ce ne sera qu'une x-ième aide officielle de l'Europe au système néo-libéral du "modèle" du "Tigre" celtique. L'Irlande a déjà reçu en deux tranches 90 et 40 milliards d'euros de la BCE pour faire du bail-out. L'Europe du Traité de Lisbonne ne peut se permettre, pour sa notoriété, de laisser s'effondrer le modèle de son consensus de Washington remixé en Consensus de Bruxelles. Il faut faire croire que les référendums pour l'adoption du Traité Simplifié - Traité de Lisbonne étaient une bonne chose pour les peuples "souverains".

En 2010 le gouvernement irlandais a déjà détourné en direction des bail out des banques faillitaires un montant équivalent à 32% du PIB de ce pays. Donc ce "modèle" de "réussite économique" et de "croissance" qui faisait son dumping fiscal avec un impôt sur les sociétés de seulement 12,5% et donc avec sa concurrence déloyale face aux pays européens du continent, va encore bénéficier des fonds européens pour contresigner le système néo-libéral qui l'a pourtant mis en banqueroute d'État. Les avantages concurrentiels de ces pays anglophones qui se permettent tous les opting outs sont subventionnés par les fonds européens, avant leur propre faillite pour organiser la faillite des concurrents continentaux, et après leur propre faillite pour consolider la libéralisation des marchés aux profits de la Lutte de la Classe financière. L'Europe est un organisme de privation et de transfert des richesses au profit des systèmes financiers qui se créent pour eux-mêmes une croissance qui est appauvrissante pour les peuples. Oui, je savais parfaitement pourquoi je suis un européen convaincu et nonniste et j'ai assez expliqué sur mon site ce qu'est le Traité de Lisbonne. On avait préféré me prendre pour un demeuré "néo-gauchiste social nationaliste".

C'est bientôt le tour de la Grande Bretagne à faire Banqueroute d'État, et là ce pays sera seul et n'aura pas la capacité effrontée comme les USA à imprimer de la monnaie de contrefaçon sur la planche à billets. La Grande Bretagne a aussi refusé de participer au Fonds Européen de Solidarité Financière - FESF à la différence de la Suède et de la Pologne qui ne sont pas dans la Zone Euro.

Aux USA on parle déjà de QE3 pour le printemps 2011. En sachant que les spéculateurs empruntent à taux zéro auprès de la Fed' ou de ses succursales, les banques, et qu'ils font des bénéfices de spéculation, nous en sommes en réalité toujours à un taux relatif de moins 25% l'an pour le prêt de l'argent. L'État Providence Bancaire est bien né, et les salariés, chômeurs, retraités et malades peuvent crever. L'arrosage par la monnaie de contrefaçon imprimée sur les planches à billet (Helikopter Monney) constitue le cadre de la politique de la gestion de la crise réalisée par la Destruction par les Marchés.

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Le mariole de White House, Obi le roi du bricolage, fait en pire ce que l'économie avait fait, à savoir financer de la croissance avec de la dette. Mariole Obi est encore plus éloigné d'une réalité tangible car il finance depuis deux ans l'espoir de la croissance avec de la dette, et à l'aide de Bernanke Directeur de la Fed' - Banque Centrale américaine, il va encore injecter 1 trillion, 1000 milliards de fausse monnaie dans l'économie, mais pas comme Keynes avec un New Deal, mais juste pour calmer les marchés financiers. La croissance appauvrissante atteint avec Obama son sommet qu'aucun autre pays ne saura jamais dépasser. Obi, l'élu du peuple... prisonnier de Wall Street, fait de la création monétaire au profit des banques.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs et valorisateurs nationaux des marchés financiers, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Pour comprendre comment Bruxelles est arrivée à introduire une Directive AIFM sans effet, je vous invite à relire mon billet du 29 avril 2009 intitulé La Mafia Européenne épargne les Hedge Fonds et rejette le contrôle des marchés financiers et mon billet du 5 juillet 2010 intitulé Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires.

La rédaction de la Directive AIFM qui devrait réglementer les activités des fonds d'investissement et des hedge fonds a de nouveau été le théâtre d'un combat de lobbies. Les euro-députés et autres experts de commissions ont été massivement assaillis et sur les 1600 amendements proposés sur l'initiative de la Commission, 900 ont été directement rédigés par l'industrie financière. Aucune autre force de proposition n'a été entendue ou n'a été en mesure d'émettre des avis.

Rostock_031.jpgAvant 2015, 17 ou 18, le système monétaire et financier mondial sera effondré et la Région européenne ne sera pas préparée à la période qui suivra celle de la "trappe à liquidités", de l'hyperinflation et de Weimar II. L'Europe donne avec la Directive AIFM le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance. Bruxelles ne s'est pas attaquée à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne seront pas arrêtées. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal et avec la Taxe Tobin-Spahn.


Les gérants de "l'industrie alternative" n'ont rien à craindre de la Directive AIFM et les derniers qui ont leur siège sur le continent européen vont délocaliser à la City de Londres pour ne pas accepter les limites sur les niveaux de levier, les restrictions sur les ventes à découvert, les obligations antiblanchiment. A Londres ils ne se plieront pas non plus de l'obligation qui serait de consacrer 70% de leur portefeuille à des fonds domiciliés en Europe et 30% au maximum à des fonds non UE. Cette mesure appelée "passeport pays tiers" qui est présentée par les libre-commerçants comme une "mesure protectionniste" sera joyeusement contournée à la City qui accueille des milliers de gestionnaires de fonds dont la plupart dispose d'un siège légal dans les paradis fiscaux à partir desquels ils gèrent leurs véhicules de financement. Aucune mesure contraignante n'est prévue par la Directive AIFM.

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Pour libre circulation des capitaux traité de lisbonne mon site est en Google A2 et A3 alors que je ne suis que le Cimbre du Neudorf!

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Graphique en bas de la page d'accueil sur l'indice non spéculatif du fret maritime transcontinental. Le commerce international est toujours mort, le Baltic Dry Index est tombé de 24% en 6 mois, et de 13% ces 5 derniers jours... mais tout le monde parle encore et de nouveau de "reprise économique". Depuis 2008 les cargos à conteneurs sont passés à une vitesse de 25 nœuds à 12 nœuds et naviguent aussi vite qu'un bon clipper à voile de 1850. La compagnie maritime Maersk a adapté les diesels de sa flotte de 600 cargos au super slow steaming sans qu'il n'y ait de dommages pour les moteurs. Avec le finlandais Wärtsilä vous pouvez faire transformer vos moteurs diesel avec un upgrade kit.

5. juillet 2010

Le Commissaire Européen au Marché Intérieur offre au lobby financier le Groupe d'Experts en affaires bancaires

Kristiansund_Skipsverft_127.jpgLe Commission de Bruxelles est un organisme de privatisation de droits et de transfert des richesses et des pouvoirs vers une élite financièrement consanguine.

Le 22 juin 2010, un groupe transcourant d'Euro-Députés avait lancé un Appel "Call for a finance Watch" au Parlement Européen et avait de ce fait créé un "Greenpeace de la Finance".

Pour rassurer le secteur financier et des banques, le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux Services, Michel Barnier, UMP, a créé un Groupe d'experts dont il a offert la gouvernance aux banques et dont la fonction est de réguler les activités des banques.

La société européenne s'américanise encore plus avec cet décision du Commissaire français Michel Barnier et la Commission de Bruxelles se soumet avec méthode et détermination de plus en plus aux banques, comme le Congrès et le Sénat américains sont soumis réglementairement à Wall Street et à ses lobbies. La dernière preuve en date est la réforme Obama qui s'appelle Volcker Rule, mais qui est vite passée dans l'opinion publique américaine comme la Dodd Bill, du nom du Sénateur américain démocrate qui est le Président de la Commission Banque et qui est officiellement rémunéré et au service des lobbies financiers. Comme le centralisme démocratique soviétique ou le totalitarisme nazi, ce Régime systémique bancaire a une apparence constitutionnelle et s'exerce au travers d'Organes d'État souverain. La Fed’, la Banque Centrale américaine, fait ce que le Congrès US lui demande de faire. Et le Congrès US fait ce que Wall Street lui demande de faire. Et Obama a été placé à la Présidence par les lobbies financiers et par Christopher Dodd.

Le Congrès US avait révoqué sous Bush la Glass Steagall Act en janvier 1999. Clinton avait empêché la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés, ce qui est devenu le fondement des spéculations massives. Le Congrès a interdit en 2000 la régulation des produits financiers dérivés quand il a adopté la loi Commodity Futures Modernization Act. L'Europe n'a pas besoin de craindre le putsch de la finance, elle pressent avec finesse les besoins des banques et du commerce, puisqu'elle n'est qu'une construction catallactique qui se fixe comme objectif la Liberté de circulation des personnes, des biens, des services et la Libre circulation des capitaux. On ne peut reprocher à l'Europe ce qu'elle est, puisqu'elle est adossée sur les élections européennes, sur un Parlement européen élu, et, s'il devait y avoir des NON, NEJ et No à des référendums constitutionnels, l'Europe est adossée sur la volonté des gouvernements élus dont l'objectif clair et affiché avait été de faire passer par tous les moyens le Traité Européen Simplifié modificatif (TSE) à la place du TCE. Les Gouvernements, dont le gouvernement Sarkozy, qui ont fait passer le TSE se sont fondés sur les résolutions du Parlement Européen.

Le Parlement Européen est édifié lui-même sur l'activité principale d'organiser des putschs et des dénis de démocratie au profit de ses frères de sang du secteur commercial et financier. Les eurodéputés, UMP et UDF français avaient rejeté avec la Résolution Leinen le résultat du référendum sur la Constitution Européenne (TCE) lors d'un vote le 14 juin 2006 au Parlement de Strasbourg. Kristiansund_Skipsverft_115.jpgLes eurodéputés avaient annulé le NON français et le NEJ hollandais par deux votes au Parlement européen avec l'injonction donnée "de faire revoter d'une manière ou d'une autre" le TCE. Strasbourg, symbole de l'unité trouvée entre l'Allemagne et la France, la capitale européenne, si désavouée au demeurant par Paris, était devenu la ville siège de la trahison et de l'annulation des résultats du Référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Le 14 juin 2006, ces euro-députés avaient voté pour une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne "telle quelle sur les rails de la ratification"  dès 2007. De plus, est c'est bien plus arrogant et incroyable encore, ils ont voté "contre" un amendement rappelant la règle de l'unanimité pour la ratification et du respect pour les votes français et néerlandais: Texte officiel du Parlement Européen. Il est d'autant plus grave, qu'au milieu de ladite Crise déclenchée avec la crise des Subprimes, les euro-électeurs avaient boudé les élections européennes le 7 juin 2009 et avaient offert une majorité écrasante aux partis de droite. L'occasion était de nouveau perdue que l'Europe fasse autre chose que d'organiser un marché qui n'est ni libre, ni non faussé.

Les lobbies organisent l'Europe directement à Bxl avec le Traité de Lisbonne et y sont officiellement invités par la Commission. La Commission de Bruxelles crée et convoque un groupe d’experts qui sera consulté par elle dans le cadre de la régulation des marchés financiers. La Commission a nommé à 93% des représentants du secteur financier, et cette pratique est courante et fait partie de son business-plan depuis plus de 60 ans. Le lobby des banques fête donc un nouveau succès contre l’Europe de la société civile. Le Commissaire européen au Marché Intérieur et aux services, Michel Barnier, UMP, a créé ce Groupe d’Experts en Affaires Bancaires, le Gebi (Group of Experts in Banking Issues. Parmi ses 40 experts qui le composent il n’y a qu’un syndicaliste et deux représentants d’associations de consommateurs. Le reste est composé de banques privées… américaines, dont la Goldman Sachs, de consultants financiers américains, et de banques européennes.

Kristiansund_Skipsverft_116.jpgIl y avait comme candidat à siéger dans le Gebi, Jörg Reinbrecht, qui n’est pas employé par les banques mais qui est représentant du syndicat allemand des services Ver.di dans le Conseil de surveillance du groupe Allianz. Ver.di est le plus grand syndicat du monde avec 2,6 millions d'adhérents. Il n'est pas étonnant que ce soit un syndicat allemand qui détienne ce record du nombre d'adhérents après IG Metall qui est le second syndicat du monde. Jörg Reinbrecht n’avait pas postulé en son nom propre mais comme candidat commun de la Confédération Européenne des Syndicats et de l’UNI Global Union, l’organisation syndicale internationale. Malgré le soutien unanime qu’avait obtenu Jörg Reinbrecht pour cette candidature, il avait été écarté par Michel Barnier avec l'argument "qu’avec 120 candidatures il lui fallait réduire le groupe d’experts à une taille opérationnelle". Comme pour tout poste aux Communautés européennes, au départ, l'appel à candidatures est public et ouvert à tous. L'appel à candidatures destiné aux lobbies est appelé "appel à manifestation d'intérêt à participer au groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI)".

Officiellement la mission du Gebi est la suivante: "Afin de faciliter la communication directe entre le secteur bancaire, les consommateurs et la Commission européenne, la Direction générale du Marché intérieur a créé un groupe d'experts en affaires bancaires (GEBI). Le groupe aura deux tâches principales. Premièrement, il conseillera la Commission sur les politiques et les propositions législatives concernant la réglementation bancaire. Deuxièmement, il fournira des analyses quant à l'impact de ces politiques bancaires et propositions législatives éventuelles sur les acteurs du secteur."

Dans les faits cette Europe de la lobbocracie qui alimente directement ses propres groupes d'experts est faite pour ignorer le Parlement Européen de Strasbourg et pour contourner sans putsch l'expression des urnes, qui elles-mêmes offrent toujours une confortable majorité de droite étayée de petits lutins d'une gauche européenne nivelée dans le "Manifesto" qui est adossé sur le Traité de Lisbonne. Dans le cas présent le Groupe d'experts en affaires bancaires Gebi a été mis en place pour faire oublier le vote du Parlement Européen qui avait offert une majorité de 536 voix Pour et de 80 voix Contre qui appelait la Commission à mettre en œuvre une étude sur la faisabilité de la Taxe Tobin-Spahn et son impact pour préparer le G20 de Toronto.

MEMBRES GEBI / Membres / Mitglieder

  1. Mr Martin Abbott, Bank of America Merrill Lyncht, Bank of America Merrill Lynch
  2. Mr Davide Alfonsi, Intesa Sanpaolo, Intesa Sanpaolo
  3. Mr Lars Andreasen, Danske Bank
  4. Mr David Benson, Nomura
  5. Mr Michel Bilger, Groupe Crédit Agricole
  6. Mr Ales Blazek, GE Capital groupe bancaire mondial
  7. Mr Pierre-Henri Cassou, Deloitte
  8. Mr Robert Charnley, Goldman Sachs
  9. Mr Maurizio Cravero, Unicredit Group
  10. Mr José Luis de Mora, Grupo Santander
  11. Mr Achim Duebel, Finpolconsult.de
  12. Mr José-Luis Escrivá, le Groupe BBVA
  13. Mr Ernesto Fiorillo, Consumatori Associati
  14. Mr Daniel Gros, Centre d'études politiques européennes
  15. Mr Jordi Gual, "la Caixa"
  16. Mr Bill Hayward, Barclays Bank Plc
  17. Ms Patricia Jackson, Ernst and Young (ndlr: membre du think-tank Bruegel)
  18. Ms Anna-Maria Jurkowska-Zeidler, Université de Gdansk
  19. Ms Leena Kallasvuo, OP-Pohjola Group
  20. Mr Rüdiger Krautheuser, NRW.BANK
  21. Ms Dorte Kurek, Nykredit
  22. Mr Christian Lajoie, BNP Paribas
  23. Mr Luc Léonard, Dexia SA
  24. Ms Leena Mörttinen, Nordea Group
  25. Mr Olof Myhrman, SEB Merchant Banking Myhrman
  26. Ms Kerstin Neumann, Commerzbank AG
  27. Mr Jesper Nielsen, Danish financial services union
  28. Mr Frank-Christian Pauli, Fédération des organisations de consommateurs allemandes
  29. Mr Mark Penney, HSBC
  30. Mr Thomas Poppensieker, McKinsey & Company
  31. Mr Andrew Procter, Deutsche Bank AG London
  32. Dr Paul Quigley, AIB Group
  33. Mr Ralph Ricks, The Royal Bank of Scotland (ndlr: la plus grande faillite de toute l'histoire du Royaume Uni)
  34. Ms Magdolna Szőke, Takarékbank Zrt.
  35. Ms Hiltrud Thelen Pischke, PricewaterhouseCoopers AG
  36. Mr Andrzej Topinski, Credit Information Bureau
  37. Mr Andreas Treichl, Erste Group Bank AG
  38. Ms Myriam Vander Stichele, Centre de recherche SOMO sur les sociétés multinationales
  39. Ms Pamela Walkden, Standard Chartered Bank
  40. Mr Giuseppe Zadra, Prima Holding

GEBI OBSERVERS / OBSERVATEURS / BEOBACHTER

  1. Mr Karl-Heinz Boos, Association européenne des banques publiques (EAPB)
  2. Mr Giovanni Carosio, CEBS
  3. Mr Chris de Noose, European Savings Banks Group
  4. Mr Hervé Guider, l'Association européenne des banques coopératives
  5. Mr Panagiotis Strouzas, BCE Banque centrale européenne
  6. Mr Othmar Karas, Parlement européen
  7. Mr Guido Ravoet, Fédération bancaire européenne



Depuis que mon site existe, j'ai mis dans la colonne de gauche le lien sur le Corporate Europe Obesvatory qui surveille le lobbying à Bruxelles auprès des instances européennes et de la Commission. Corporate Europe Observatory dénonce les activités de lobbying de Goldman Sachs à Bruxelles. Comme bel exemple du "conflit d'intérêt" vous avez le lobby financier Bruegel, qui se fait passer pour être un think-tank. Mais quand vous consultez la liste de ses membres vous êtes édifiés. Vous y trouvez la Goldman Sachs américaine, membre du Groupe Gebi, Syngenta le groupe inventeur des OGM, Qualcomm des solutions informatiques, Pfizer pour le secteur pharmaceutique, Ernst & Young pour le consulting financier à Bruxelles et membre du Groupe Gebi... En général ces lobbies financiers ne cachent pas qu'ils travaillent en étroite collaboration avec des lobbies américains. Ainsi le lobby Bruegel est lié par un partenariat avec GMF (the German Marshall Fund) dans l'objectif d'unir les points de vue de Washington et de l'Europe: "This strategic partnership will leverage Bruegel‘s intellectual expertise, GMF‘s convening capabilities and networks in Washington and across Europe". Il ne faut pas avoir peur d'utiliser les mots qui ont disparu depuis la fin de la guerre froide. Avec le maillage planétaire de la Goldman Sachs, ces lobbies financiers, qui siègent à Bruxelles, poursuivent l'impérialisme américain auquel se soumet de nouveau le Commissaire français Michel Barnier, UMP, en intégrant les banques américaines dans son Groupe d'Expert Gebi.

La Commission est habituée de pratiquer unilatéralement le choix des experts. Ceci est démontré par l'étude "The role of the financial industry in shaping the European Policy" qui a été publiée en Novembre 2009 par le réseau Alter-EU. Il existe 19 groupes d’experts qui sont consultés par l’Europe dans les affaires financières. Pour chacun de ces groupes, la distribution des membres n’est pas équilibrée, alors que le Communiqué Européen du 11 décembre 2002 intitulé "Améliorer la base de connaissances pour de meilleures politiques" (52002DC0713)  stipule que la Commission doit fonder une expertise et une évaluation scientifique à partir de diverses sources et qu’elle doit en tenir compte.

Kristiansund_Skipsverft_126.jpg
Comme le recense Alter-EU, la proportion entre les experts financiers et les scientifiques, les associations de consommateurs, les représentants de la société civile ou des syndicats est de 1 pour 4. Il y a 229 représentants de l’industrie financière dans les 19 groupes d’experts. Les lobbies des banques disposent d’une suprématie absolue face aux 150 fonctionnaires européens qui sont employés par Bruxelles dans le cadre de la régulation des marchés financiers. Les syndicats peuvent encore moins y prendre part. Le bureau bruxellois de UNI Global Union n’emploie à temps plein qu’une seule personne qui ne s’occupe que partiellement des marchés financiers.


L’Euro-Député vert, Sven Giegold, déplore que la Commission ne s’oblige même pas à respecter la transparence à laquelle elle s’était engagée dans son Communiqué de 2002 et qu’elle ne publie pas les rapports des groupes d’experts qu’elle a commandités.

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Voilà, le rédacteur fait une pause d'été. Il a écrit 53 billets de fond depuis août 2009 et 103 pour la même période en 2008/09. Tout ceci bénévolement dans le seul souci d'informer. Il y a deux ans, le rédacteur s'était démoli la santé avec un tel travail supplémentaire, cette année ça va. Le rédacteur consulte quotidiennement en trois langues une 30aine de journaux online pour fonder ses arguments. Il ne s'est jamais caché qu'il est à gauche et pour l'instant électeur de candidats du Parti de Gauche.

10. mai 2010

L'Europe providence bancaire engraisse la spéculation et la libre circulation des capitaux sur le dos des contribuables

Les critères de Maastricht de "convergence" et de "stabilité" n'étaient que des critères financiers et contenaient la clause de no bail out de tout membre défaillant de l'Euro-Group. Dans la Boîte à Outil de la riposte européenne à la crise "européenne", j’avais déjà expliqué en novembre 2008 que les euro-décideurs avaient inventé l’euro-£, et remis en selle l’euro-franc, l’euro-mark car chacun des États membres a été autorisé de bidouiller dans son coin à ses mesures conservatoires nationales. Aujourd'hui le FESF - Fonds Européen de Stabilité Financière est créé pour accélérer la libre circulation des capitaux destructeurs des richesses économiques réelles sans pour autant imposer leur contrôle et leur régulation. Les États et Bruxelles sont officiellement maître d'oeuvre du chantier de démolition européen. En des termes moins amusants, Bruxelles fait passer la dette privée des banques dans la dette publique des gouvernements au détriment des caisses d'assurance maladie, de retraite, de chômage et des services publics dont la privatisation va encore être accélérée car "l'État ne peut plus se les permettre"...


Signez la pétition Robin Hood Tax / Taxe Tobin-Spahn avant le prochain Kasino-G20 de Toronto !!

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màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la régulation des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.


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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.
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Le bail out de la Grèce d'avril 2010 a induit en réalité la création de l’euro-drachme, car soutenu par une 100aine d'euro-milliards tombés du ciel il n'avait plus rien de ressemblant en théorie à une monnaie commune soumise aux mêmes conditions économiques, financières, monétaires libres et non faussées. Il a de toute façon été de notoriété publique dès son adhésion à la Zone Euro que la Grèce avait falsifié sa comptabilité nationale. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung ou les radios et TV françaises avaient toujours exposé sans ambages la réalité des faits constituants de la fraude. Aujourd'hui, il n'y a pas lieu de feindre une surprise post-opératoire.

Le sommet européen du 8 et du 9 mai 2010 constitue une violation du droit communautaire européen et a fait éclater en un claquement de doigt tous les critères de Maastricht mais a aussi consacré la libre circulation des capitaux sans y apporter un soupçon de contrôle et de régulation. J'ai toujours critiqué sur mon site l'aspect simplement financier des critères de Maastricht qui fondent l'Euro. Ce sommet européen a autorisé à la BCE de pratiquer la planche à billet (Quantitative Easing / Helikopter Money) et la Qualitative Easing par le rachat direct des créances et de Bons du Trésor des États membres de l'UE ou de la Zone Euro. Ces deux activités lui étaient interdites. L'arrosage par la monnaie de contrefaçon imprimée sur les planches à billet (Helikopter Monney) constitue le cadre de la politique de la gestion de la crise réalisée par la Destruction par les Marchés.

En rachetant les créances pourries des États, la BCE devient de facto la bad bank européenne. Le sommet européen a aussi autorisé à la BCE de s'endetter et d'émettre et de placer elle-même des Bons du Trésor sur les marchés financiers. La spirale de l'endettement est engagée à présent pour la BCE qui ne peut plus jamais être considérée comme un safe haven. Toute cette générosité pour soutenir les banques européennes qui ont accumulé des 1000er de milliards de positions toxiques, qui créent de manière compulsive des bad bank ou qui confient à l'État leurs créances toxiques pour qu'il les blanchit dans une bad bank publique à l'image du plan TARP de la Fed'.

L’Europe des peuples, du travail et des économies sont ratées, mais l’Europe de la finance veille et caquète. Halali sur les services publics, de santé, d'éducation, de formation, il faut justifier les plans d'austérité, de rigueur et "d'ajustement structurel" pour satisfaire aux marchés financiers. Quid du Pacte de Croissance. Cette Europe qui n'existe que dans sa recherche de la stabilité des marchés prouve de nouveau que le principe de l'Indépendance de la BCE n'a jamais existé.

Deux jours avant la tenue de ce sommet européen s'est tenue à Dublin la Conférence Bilderberg et de la Trilatérale comme le relatent la presse et le gouvernement irlandais. Ian Cowen, 1er Ministre irlandais ne met pas la main devant la bouche quand il dit dans son discours à la Conférence Bilderberg: "Indebted states must take tough fiscal action to satisfy markets" (les États endettés doivent prendre des mesures fiscales pour satisfaire aux marchés). Les marchés financiers canalisent entre 70 et 90% des transactions financières et rendent exsangue le PIB des États. Les autorités de l'État elles-mêmes rendent exsangue le PIB. Car par exemple, ces 750 Milliards du plan d'aide européen n'existent pas dans les caisses européennes, il faudra les emprunter sur les marchés financiers pour les offrir aux États qui offrent leur aide aux banques, et il faudra les rembourser en puisant dans les caisses de l'État. Les gouvernements n'ont même plus besoin de s'exercer à la pédagogie de masse pour expliquer la nécessité de plans d'austérité pour être capables de rembourser. Pour y parvenir, la Conférence Bilderberg et la Trilatérale utilisent aujourd'hui officiellement les communiqués du gouvernement irlandais et du Parti irlandais Fianna Fail. En France il n'existe pas d'information sur la Conférence Bilderberg (mon article du 23 mai 2009), mais le le site officiel de Trilataral.org précisait en novembre 2008 que le gouvernement et le Parlement français étaient présents et actifs: Éric Besson, Jean François Copé, Président de l'UMP; Michel Camdessus, Chairman, Société de Financement de l'Économie Française (SFEF); Nicolas Beytout, Chairman and Chief Executive Officer, D.I. Group; Former Editor of Le Figaro and Les Échos, Paris; Olivier Pastré, Professor of Economics at the University of Paris VIII-Vincennes St. Denis; Edmond Alphandéry, Chairman, CNP Assurances, Paris; former Chairman, Électricité de France (EDF); former Minister of the Economy and Finance; Jean-Pierre Jouyet, Minister for Foreign Affairs, France; Elisabeth Guigou, Member of the French National Assembly; former Minister for European Affairs, Paris,.... Manuel Valls du PS était à la Conférence Bilderberg de Chantilly en Virginie en 2008. AmericanFreePress.net relate encore l'aspect secret des Conférences de la Trilatérale. Il n'est pas étonnant que par le portail de l'Irlande la Trinationale/Bilderberg fasse son entrée publique au grand jour. Le Tigre Celtique qui a été l'exemple de la réussite par les activités de services financiers et de spéculation comme l'Islande ou la City de Londres et par les opting out européens et les dumping fiscaux et sociaux, redevient l'exemple européen avec ses plans d'austérité qu'il s'applique à lui-même depuis sa faillite d'il y a deux ans.

Depuis la décision des euro-décideurs du week-end du 8/9 mai 2010, les bourses jubilent, la BCE a fait un copié-collé de la Fed', de la banque centrale américaine et du plan TARP de rachat des créances pourries. Helikoper Ben (Ben Bernanke, Président de la Fed') a trouvé son pendant en Mirage-Trichet: Dow Jones >> +3,86%, Nasdaq Composite >> +4,36%, Euro Stoxx 50 >> +10,35%. Les banques vivent leur orgasme public télédiffusé en boucle. Avec une garantie européenne de 750 Milliards (dont 130 Mia pour l'Allemagne, la plus grande part) d'euros d'aide promise, la casino- capitalisme peut se célébrer lui-même au regard des Travailleurs et des chômeurs. Le Travailleur et le chômeur ont froid et faim. En l'espace d'un week-end l'aide européenne est passée de 130 Milliards décidée la semaine dernière à 750 Milliards. Les États européens utilisent le prétexte de la pression sur la Grèce pour décider de faire payer par les peuples européens les positions toxiques des banques, issues de la spéculation du casino-capitalisme, qui sont et seront sauvées par les États. Les États européens sont comme aux USA une assurance-vie pour les banques too big to fail. Les banques sont à présent sûres que l'État providence bancaire européen sera toujours là avec ses pâtes de fruits pour leur racheter toute position toxique et pourrie: SOCIÉTÉ GÉNÉRALE >> + 22,28 %, AXA >> + 20,98 %, BNP PARIBAS >> + 19,90 %, CREDIT AGRICOLE >> + 17,22 %,  Deutsche Bank >> +12,86 %, Commerzbank >> +8,97 %.

Pour justifier la bond quantique qu'effectue la BCE depuis le week-end du 8/9 mais 2010, Mirage-Trichet a dit hier au magazine allemand Der Spiegel: "Man befindet sich zweifelsohne noch immer in der schwierigsten Situation seit dem Zweiten Weltkrieg, vielleicht sogar seit dem Ersten" (On se trouve sans aucun doute dans la pire des situations depuis la seconde guerre mondiale, peut-être même depuis la première guerre mondiale). Mais plus les euro-décideurs font sauter les critères de Maastricht moins l'euro réagit "positivement" aux "réformes" de l'Euro-Zone du 8/9 mai 2010 qui sont simplement iconoclastes en plus en mauvaise part, parce qu'aucune régulation ni aucun contrôle des marchés financiers ne les accompagnent.

Souvenez-vous les noms qu'avait successivement pris la crise depuis 2008: la pire depuis 30 ans >>> la pire depuis la Seconde guerre Mondiale >>> la pire depuis 29 >>> la pire depuis la Première guerre Mondiale. Je répète ce que j'ai écrit dès 2008 et depuis 20 ans: "Staline et Hitler n'auront pas plongé la planète dans un tel désastre et un tel saccage global comme ce système ordolibéral financier. En 1989, la chance n'a pas été saisie de réfléchir sur les opérations de destruction de Hitler, de Staline, du Sowjetisme et du Capitalisme. Deux générations futures vont payer au moins jusqu'en 2029." Dans le mensonge global distillé vous avez les créateurs de l'événementiel qui ressortent du chapeau-claque les fraudes et mensonges de Goldman Sachs, du Crédit Agricole, de la Deutsche Bank qui ont vendu des CDS en présentant des chiffres erronés, maquillés ou falsifiés. Il n'y a pas à s'en émouvoir. Les normes prudentielles comptables de Bâle 2 permettaient justement à toute entreprise de choisir son mode d'évaluation du risque et les agences de notation accordaient leur meilleur AAA sur simple présentation des chiffres par les entreprises, les banques, les États. Elles leur accordaient la meilleure note même encore deux semaines avant leur faillite globale comme pour AIG, Lehman Brothers, etc... La découverte des fraudes de Tourre, de Kerviel, de la Goldman Sachs, de la Société Générale est un non évènement. Mais quand un système est des fonds jusqu'aux combles organisé sur le mensonge de la pyramide Ponzi, il lui est nécessaire pour assurer sa survie de circonscrire le fraude sur une petite tête à abattre: Kerviel, Madoff, Tourre. La tête grossit pourtant aux yeux des Sénateurs américains de la Commission d'enquête sur la crise et cette tête devient du lourd: la Goldman Sachs, le Crédit Agricole, la Commerzbank. En 4 années de matraquage de l'horreur les objets de l'effroi et d'une potentielle vindicte populaire ont grossi, mais ce qui pourrait devenir une prise de conscience mondiale et populaire de la destructivité appauvrissante du système ordolibéral est à présent canalisé dans un désir particulier, personnel et secret du plan d'austérité, car "on ne peut donc plus vivre comme ça au dessus de nos moyens" se dit aussi mon voisin qui est ouvrier dans une ballastière, qui est à la CGT mais qui vote Le Pen puis Sarkozy et maintenant le "ils-sont-tous-pourris". Souvenez-vous aussi que depuis 10 à 15 ans il était devenu sociétalement admis aux USA qu'un emploi n'était plus sensé permettre subvenir aux besoins, et qu'il était promu comme un modèle social, d'ingéniosité et d'esprit d'initiative de cumuler des petits boulots en même temps. Cette idéologie avait aussi été devenue une chose acceptée en France, mais on parlait des Travailleurs pauvres qui cumulent des emplois partiels. Donc, il n'est pas nécessaire de me traiter de gauchiste. Vous êtes qui, vous, au juste?

J'en ajoute une couche >>> ce qui est admis comme une réalité concrète et irréversible avec le Traité de Lisbonne et avec la Directive européenne sur la Libre Circulation des capitaux doit être désigné avec les mots qui conviennent: le contrôle de la circulation des capitaux est interdit en Europe. Interdit. Le parapluie d'aide de 750 Milliards accompagné de tous ses dénis du WE du 8/9 mai 2010 des critères de Maastricht et ses dénis intégraux du Pacte de Stabilité et de Croissance fait partie des révisions européennes ou des "retour en arrière" toujours faisables en Europe tant qu'ils endiguent tout dans la circulation "libre et non faussée" (ce qui n'est qu'un slogan sans réalité... en réalité) des capitaux et du reste. Mais en Europe un déni ne se réalise jamais avec l'instauration d'un contrôle ou d'une régularisation en dehors de la climatisation des étables ou des concombres et courgettes courbes qui ont de nouveau le droit d'être écoulés sur le marché légumier libre et non faussé. La Législation européenne et communautaire n'est donc pas un droit positif au sens de "plus / positif" mais un positivisme légaliste à l'écoute de la politique pour imposer un droit d'opposition et d'interdit à ce qui ne constitue pas la liberté. La Liberté des marchés financiers et de Bilderberg de gouverner la politique des États souverains. Le week-end du 8/9 mai 2010 a été un putsch au nom de la liberté. L'Europe lointaine des petites gens a autorisé le 8/9 mai 2010 la déclinaison du putsch financier dans le droit national des États membres de l'UE et de l'Euro-Zone. Et au Congrès de Versailles du 4 février 2008 nous avons vu que c'est la politique des politiciens qui fait l'Europe avec la trahison des députés et sénateurs français qui ont laissé passer le Traité de Lisbonne par abstention en l'offrant à Sarkozy. Vous avez sur mon site sous le banner des titres en hyper-lien qui vous conduisent sur un abrégé article par article du Traité de Lisbonne. Vous ne l'avez pas compris: ce que vous prenez encore pour un Euro n'est plus un Euro depuis le 8/9 mai 2010, mais simplement une monnaie de singe d'une république bannanière à l'image des USA ou du Zimbabwe. L'euro est tombé dans la trappe à liquidité. Une trappe à liquidité mène immanquablement à une hyper-inflation.

Sous le banner de mon site vous lisez ma devise que vous ne pouvez lire nulle part ailleurs, alors qu'elle est simple et s'impose d'elle-même: "Solidarités locales, régionales et globales". Avec ladite crise, la question va maintenant se poser de plus en plus souvent dans les médias si globalisation, démocratie et souveraineté nationale vont ensemble. Ce débat à venir sera-t-il sain ou biaisé dès son lancement? Il sera biaisé, car il expliquera une nécessité incontournable des plans de rigueur pour colmater les ponctions sur les caisses de l'État et des peuples, mais aussi pour expliquer un retour à une frilosité protectionniste là où elle ne gênera pas pour autant le libre circulation des capitaux. Avec l'invention il y a deux ans de l'euro-Mark, de l'euro-Franc du "Plan européen de la boîte à Outils", puis de l'euro-drachme avec le parapluie du 8/9 mai 2010, nous avons les premières applications du chacun pour soi, dans la simple défensive au coup par coup, au cas par cas, sans pour autant voir se dessiner un nouveau système monétaire international et un modèle de requalification de la croissance et du développement durable, social et vert. Un tel débat sur la triatralité Globalisation/Démocratie/Souveraineté nationale pourrait aussi préparer l'opinion publique à réduire la Zone-Euro aux pays membres du Nord dont les économies nationales sont ressemblantes. Mais en posant la question sur la triatralité GDS nous ne portons à notre conscience que ce que les pays riches de l'OMC et de l'Europe détruisent dans les PED (pays en développement) et avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) avec les APE, les ALE, l'AGCS et l'AGCS+, les accords sur les ADPIC et sur les ADPIC+ . La triatralité GDS qui a prétendu apporter la démocratie avec le commerce est simple un kit pour tuer, l'Europe "humaniste" et des Droits de l'Homme universel se rend compte avec la Grèce qu'elle est tuée elle-même.

Depuis l'annonce de ce parapluie de sauvetage européen de 750 Milliards, l'euro a perdu 5% face au $, mais on s'en tape, il n'a jamais été l'enjeu des pressions actuelles des marchés financiers et des banques. Une fois de plus, les États organisent depuis 2008 le plus grand transfert des dettes privées de toute l'histoire vers la dette publique pour créer une nouvelle bulle spéculative et le jobless recovery. Ceci s'appelle Gouvernement Économique de l'Europe. L'Europe a signifié aux marchés financiers le week-end du 8/9 mai 2010 qu'elle est un paradis fiscal pour les spéculateurs dans lequel il est autorisé de faire des bénéfices et dans lequel les pertes seront toujours absorbées par les déficits budgétaires des États qui sauvent toujours les banques systémiques en faillite. Les actionnaires jubilent de bonheur pendant que les Travailleurs sont chômeurs.

L'aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute d'État ne relève pas de la solidarité européenne envers l'un de ses États membres et bientôt envers le Portugal ou l'Espagne. Par exemple la Hypo Real Estate allemande, le deuxième institut de crédit hypothécaire d'Europe, détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain). La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. La bad bank allemande, la SoFFin a déjà injecté 500 milliards d'euros dans les banques allemandes qui détiennent des positions toxiques. Les chiffres français ne sont pas connus. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide initiale de 130 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État. Mais comprenons aussi la signification de ce fonds de sauvetage de 750 milliards d'euro créé le week-end du 8/9 mais 2010. Il est un réalité un fonds d'intervention et est le FME, le fonds monétaire européen.

Les gouvernements européens feignent de découvrir depuis le sommet européen du 8/9 mai 2010 qu'il n'existe pas d'euro-gouvernance économique à côté de l'Euro, et quand il s'agit d'évoquer une obligation des États membres de la Zone-Euro de produire les prévisions budgétaires annuelles devant la Commission de Bruxelles, avant de faire voter le Budget par les Parlements, les gouvernements eux-mêmes crient à l'ingérence et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pourtant le parapluie européen du Fonds d'intervention de 750 milliards d'euros a été construit en collaboration et avec l'aide du FMI. Les pays qui font une demande d'aide ou obtiennent cette aide du FMI, sont obligés d'accepter des inspecteurs du FMI dans leur ministère des finances et auprès de leur gouvernement. Ces inspecteurs sont habilités à consulter les comptes de l'État et à dégager des potentialités d'économie, de privatisation des services publics, etc... pour élaborer des plans d'austérité. Il n'existe aucune autre institution internationale qui n'aie un accès aussi direct dans les affaires intérieures d'un État. C'est pourtant ce que les pays industrialisés ont exigé du FMI à l'occasion des aides qu'il a données dans les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Le FMI est une organisation internationale et les voix sont comptées par quote-part pour ses décisions. Les USA ont la plus grosse quote-part et dirigent toutes les décisions. L'Europe en tant que telle paye le plus, mais ses voix additionnées ne font pas le poids. Le "Consensus de Washington" influe directement sur la politique du FMI et son Directeur, Dominique Strauss-Kahn ne peut dire que ce que les USA lui laissent dire.

Souvenons-nous qu'au regard des européens le FMI n'est pas un FMI, mais un genre de FME dirigé par les américains alors qu'il n'y apportent qu'un $ sur 6. Les européens y apportent 1 $ sur 3. L'Asie est déjà sur la voix de l'indépendance après avoir créé le Fonds Asiatique de Crise en mai 2009. L'Amérique du Sud a créé sa Banque du Sud en mai 2008. Le Royaume-Uni, isolé, devra se demander s'il ne devra pas entrer dans la Zone-Euro. La garantie offerte à l'Europe est la plus haute garantie jamais offerte par le FMI, et elle a été obtenue très rapidement. Les Pays ACP et les PED se plaignent qu'ils n'ont jamais eu de telles facilités comme les pays riches et industrialisés les obtiennent en ce moment. Le FMI reste un Club de riche.

Pour l'instant, l'Europe s'est alignée ce week-end du 8/9 mai 2010 sur le Royaume-Uni et sur les USA dont les économies ne sont plus que soutenues par la planche à billet depuis la fin de l'année 2008. Les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements issus de l'étranger ou intérieurs. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la "perte d'un avantage concurrentiel", si elle se mettait à contrôler et réguler les marchés financiers. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation

Personne ne vous en parle, alors c'est moi qui le fais: il existe un accord swap de devises entre la Fed et la BCE. La Fed a mis à le disposition de la BCE 583,1 milliards de $ pour aider les banques européennes impliquées en Grèce et qui ont des intérêts croisés avec les banques américaines. Souvenons-nous que l'argent de la Fed n'est plus que de la Helikopter Money. Le seul Sénateur socialiste du Congrès US, Bernard Sanders du Vermont, vient d'obtenir du Sénat que la Fed' soit soumise à un audit et qu'elle publie le nom de tous les bénéficiaires des aides (YouTube).

Le gouvernement français actuel fait a présent semblant de vouloir faire sauter le "Bouclier fiscal" ce qui ramènerait 660 millions d'euros dans les caisses. Comparez vous-mêmes les chiffres. Le PS jubile déjà, mais il ne sait pas comparer ces chiffres avec ces cadeaux faits aux banques. L'orgasme public des actionnaires n'a duré qu'un seul jour à la bourse à l'issue du week-end du 8/9 mai 2010. L'euphorie compulsive ne trouve plus son écho dès le mardi qui suit, car la réalité du problème est bien plus profonde. Mais attention, la pensée unique poursuit son nivellement et vous entretient sur les dettes souveraines des États "qui ne peuvent plus vivre au-dessus de leurs moyens". Ce langage est idéologique et si l'on vous exposait sous forme de bilan les dettes souveraines et les dettes privées révélées dans ce qui est appelé les créances pourries, les positions toxiques, vous verriez qu'il n'y a aucune commune mesure. 70 à 90% des transactions financières sont réalisées pour la spéculation et la seule valeur mondiale nominale des CDS est estimée communément à 650.000 milliards de $. Les CDS sont des produits titrisés dérivés financiers qui sont extra-bilanciels, ne figurent pas dans les bilans des entreprises. Mais l'argent pour investir dans ces véhicules de spéculation a bien existé et est issu soit de l'économie réelle, soit de la création monétaire et des crédits faits par les banques centrales et les banques de financements et d'investissements. Le PIB des USA en période "normale" est de $ 14.000 milliards.

Suite à l'effondrement en queue de dominos initié le 15 IX 2008 par la lâchage de la Lehman Brothers, la peur et l'effroi avaient fait vivre - comme une ou deux fois dans un siècle - une communauté de pensée du sommet à la base et vis-transversa. La crise était décrite avec les mots sans contours: "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...", comme jouissait à se le dire si élégamment Karcher chairman prince-président. Souvenez-vous de notre pinocchio qui parlait des "marchés financiers fous", et qui vociférait à hue et à dia avec des "je ne tolèrerais pas que..." ou qui menaçait encore à la veille du G20 de Londres de "claquer la porte avant la fin". Depuis que les peuples ont repris conscience que la crise de la dette des banques passe à la crise de la dette publique par le procédé classique de la nationalisation des pertes, les dirigeants de ce monde de droite et de gauche vous assurent "qu’ils ne tolèreront plus que…". Cette intolérance subite face à la liberté de l’hégémonie des banques est mise à jour en ce moment à l’occasion de la dette souveraine grecque. Mais les décideurs nationaux et les euros-décideurs se sont laissés attendrir par le monde de la finance et le Week-End du 8/9 mai 2010 ils ont conclu avec lui le pacte qui est aussi dénommé par les financiers comme la "nuclear option". A présent, il y aura une course entre les spéculateurs pour rafler la mise de la pyramide Ponzi qui vient d'obtenir sa coiffe européenne. Cette course à la bulle de la spéculation va s'accélérer jusqu'à ce que l'on tombe dans l'hyperinflation qui annoncera la Grande Dépression 2. Le chairman prince-président avait dit le 25 avril 2008 que les "agences de notations n'avaient pas fait leur travail", pourtant ce sommet européen qu'il affirme avoir inspiré, convoqué, dirigé et influencé ne propose que des réponses aux agences de notations qui dégradent du triple AAA un à un les pays européens et de la Zone Euro. Le Président français consolide tout autant la victoire de la Lutte de la classe financière. La politique est l'art du transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs.

La chance d'instaurer un nouveau système monétaire international en dehors d'un crash et poussé par une volonté de réforme est passée. Au G4 de Berlin de février 2009 nous étions fiers du parl'être de notre pinnochio local qui ne posait plus simplement son regard compatissant sur le peuple mais qui reprenait pour lui sa destinée en main en disant "la crise de l'économie de marché, la crise de la dictature des marchés qui sont devenus fous et que je ne tolèrerai pas...". Il n'existe pas non plus de projet de loi destiné à démanteler les banques et à scinder les activités de dépôt des activités d'affaires. Il n'existe pas de projet de loi en France car il n'existe pas d'opposition capable et qui a un projet de société autre que celui de gagner des prochaines élections. Les banques commerciales, les banques d'affaire, les assurances, les départements finance des entreprises de bien et de service (comme chez Chrysler, GM, mais aussi Renault, Peugeot-Citroën) ont détourné la majorité de leurs activités génératrices d'une croissance de valeurs (Croissance furtive, fictive appréciée par les agences de notation) dans du négoce sur les risques de crédit (CDS) et des achats de protection (CDS). Elles se sont même protégées contre leurs propres risques de crédit avec des CDS. La seule faillite de la Lehman Brothers a elle-même entrainé autour d'elle 700 milliards de pertes nettes dans des entreprises de biens et de services, comme VW, Siemens, EADS Airbus, EON, RWE... mais aussi des syndicats, des villes, des communes... qui avaient chez elles des encours sous la forme de hedging transactions, des transactions de couverture. De tout ceci on n'a pas parlé au sommet européen du 8/9 mai 2010. Pourtant au G192 présidée par Joseph Stiglitz tout a déjà été débattu et les pistes des réformes ont toutes été exposées. Mais Nicolas Sarkozy, Angela Merkel préfèrent suivre les recommandations de la Conférence Bilderberg et de la relance par les Green Shoots des G8 à répétitions qui n'a même pas daigné envoyer un représentant au G192.

De la Conférence Bilderberg à Bruxelles, de la Fed à la Banque des Règlements Internationaux (BRI / BIS) en passant par la BCE, de Warren Buffet à Angela Merkel en passant par Sarkozy, la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire chaque jour, a pu et pourra le faire aussi souvent qu’elle en aura l’envie. Elle est la congrégation d’une institution systémique à laquelle appartiennent les investisseurs qui misent sur leur droit à la croissance privée et sans risque et sur la toute puissance débridée de la planche à billets. Quand on partage avec les politiciens l’opinion que la chute des marchés financiers constitue un dysfonctionnement on est du bon côté dans le safe haven des initiés, de ceux qui produisent un PIB à mis part et qui est le PIB furtif et fictif pour la masse qui n'en profite pas mais qui en parle comme si c'était aussi le sien comme l'enseigne le trickle down effect, l'effet de percolation, du Consensus de Washington de l'École de Chicago et de Bruxelles. Quand on est de ce côté du safe haven on est toujours une partie constitutive et intégrante du marché dont les décideurs politiques voudront toujours gagner la confiance. En économie politique comme dans les codécisions macroéconomiques ou les commentaires sur la macroéconomie jusque dans les instituts de statistique, la ligne directrice est donnée par la réaction des marchés. L’Europe de Jean Monnet a une fois de plus prouvé ce week-end du 8/9 mai 2010 qu’elle est un appareil de croissance appauvrissante et un organisme de privatisation des richesses et de transferts des savoirs, des pouvoirs et des droits au profit des marchés financiers et de transfert des dettes privées vers la dette publique. (Photos: Klipfiskmuseet, Musée de la Morue séchée, Kristiansund, Norvège, août '09)

Dans tous les communiqués des politiciens élus, décideurs et de partis de gauche à droite, il s’agit toujours de reconquérir la confiance des marchés, mais jamais des habitants des pays, des Travailleurs et des chômeurs. C’est pourquoi le seul objectif des décideurs et de donner aux marchés ce qu’ils réclament. Ce week-end du 8/9 mai 2010 l’Europe a promis une première tranche de 750 milliards de liquidités sans contrepartie, sans régulation ni contrôle des marchés. L’insolence des politiciens est telle qu’elle n’a même plus besoin de nourrir en boucle le discours sur les bonus des traders et sur les paradis fiscaux qui avaient été re-consacrés avec une mini "liste grise" 4 jours après avoir été dénoncés l’année dernière d’un sommet à l’autre. Les décideurs ont sauvé la Bear Stearns, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, GM, HRE, Commerzbank, Bank of Scotland, Northern Rock, HSBC, le Crédit Mutuel, les banques régionales et nationales, la Banque Populaire, la Caisse d’Epargne, Peugeot-Renault-Citroën tous "impactés" violemment par leur activités spéculatives morbides du casino capitalisme et propriétaires de trillions de créances financières pourries et de positions toxiques. Les décideurs ont mobilisé des trillions de liquidités sorties de la planche à billet en créant des déficits budgétaires historiques non encore imputés dans la comptabilité nationale, en créant des bad-banks ou autres centre de blanchiment par les peuples des dettes privées bancaires. De jour en jour la Lutte de la Classe financière célèbre sa victoire, l’Etat Providence bancaire lui offre une assurance vie pour tous les sinistres précédents, pour tous les sinistres cachés, pour tous les sinistres pas encore révélés et pour tous les sinistres futurs provenant de la nouvelle bulle spéculative que les États et les banques centrales financent de nouveau en ligne directe depuis 2006 pour initier la reprise économique qui n’a lieu que dans le Dow Jones, le Nasdac, le Cac 40, le Dax, le Nikkei. Depuis le début de la crise en 2006, les politiciens offrent encore 1000 fois plus à la finance les moyens dont elle a besoin pour jouir sans entraves. Ce qui est un hédonisme financier cosmique est un putsch de la finance piloté par Bilderberg, Capitol Hill, Bruxelles, la City, Francfort et Paris-Village.

La société civile solidaire de l’Etat Providence Bancaire rejette hors d’elle-même dans les cellules et sowjets de l’ultra-gauche de la gauche de la gauche, où dans les pâturages herbacés des altermondialiste - si elle s’est donnée la Divesity comme nouvelle branche de son marketing politique – toute forme de début de critique contre le short selling (vente à découvert), les produits dérivés financiers, les titrisations et autres subprimes dont les noms sont sortis du petit dictionnaire Larousse aussi vite qu’ils y sont entrés, les CDS, les paradis fiscaux, Bernie Madoff, le schéma Ponzi, le garçon Kerviel et son compatriote Tourre de Goldman Sachs, mais aussi Bâle 2 et lesdites normes prudentielles comptables et le leveraging des banques sous-capitalisées. Il est tout autant politiquement incorrect de parler d’évaluation de la probabilité de faillite ou de parler d’une augmentation du seuil du risque ou de la garantie en Fonds propres Réglementaires (CRD). Le 8/9 mai 2010, l'Europe a de nouveau démontré qu'elle sait se dispenser des Directives et du Traité de Lisbonne et des critères de Maastricht et du Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin qui n'étaient pour elle de toute façon que des manières de permettre la libre circulation de tout et de plus encore. L'un de mes étudiants m'a écrit sans ponctuation et sans vouloir faire un bon-mot ceci: "putain ces salops de spéculateurs nous niquent le monde, et en plus il faut leur payer leur retraite et moi j'peux pas m'achter un appartement parce que l'immobilier est trop cher". Cet étudiant qui a obtenu son Master Grande École, option Banque/Finance, est employé par Clearstream et a un bureau directement dans une bourse d'un pays européen. Il a été très ouvert et dynamique dans les débats de mes cours. Je pense qu'il arrivera à maturité d'ici quelques années.

Tout le monde savait que la Grèce avait triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle respectait les critères de convergence pour adhérer à la Zone-Euro, et tout le monde sait aussi que la France ou l'Allemagne ne respectent plus tous les critères de Maastricht depuis 2003 et qu'ils ne payent pas l'amende qui est prévue à cet effet. Maintenant on comprend aussi pourquoi je clame sur mon site depuis toujours que je ne suis pas d'accord avec ces critères qui ne sont que des critères financiers. Le seuil des 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette qui ne sont plus respectés par la France et l'Allemagne auraient pu être respectés avec les outils actuels de plans d'austérité. Aujourd'hui on vous vend du plan d'austérité comme des petits-pain chauds dans lesquels vous avez la pulsion de croquer dedans sans entrave vous aussi. Mais le volet de la Croissance du Pacte de Stabilité et de Croissance n'est toujours pas respecté dans le pacte et les critères fondateurs de l'euro. Il n'y a toujours pas de politique macro-économique en dehors de celle du respect du NAIRU et de la stabilité des marchés financiers.

La "Diversity", ce nouveau produit de marketing politique doit être quelque chose comme une société solidaire d'endettés dans laquelle les intérêts des marchés sont manipulés. Depuis que mon site existe vous n’aviez pris que pour une boutade de gauchiste, sympathique, mais gauchiste quand je vous parlais de concurrence non libre et faussée garantie par les Directives européennes, le Traité de Lisbonne, l’OMC et ses accords connexes comme l’AGCS et les Accords sur les ADPIC. Les plus hardis d’entre vous avaient compris quand il s’agissait de l’Afrique, puis du riz Basmati breveté par RiceTech. Aujourd’hui vous pouvez plus comprendre avec la débauche des marchés attaquant la Grèce alors que le Royaume-Uni et 48 États fédéraux des USA sont en faillite réelle mais cachés par la planche à billet de la Fed et par les IOU (reconnaissances publique de dettes écrites sur un papier tamponné). Voilà, le travail fait sur mon site s’approche d’une conclusion.

Les banques poursuivent avec l'appui des gouvernements leurs criminalités financières à ciel ouvert, elles se mettent en faillite, les États les sauvent avec l’argent et les moyens de leurs habitants passés, présents et futurs. Ceci est du doping, du dumping, du délit d’initié démontré avec insolence au grand jour et commenté par les politiciens avec des "nous n’avons plus la possibilité de vivre au-dessus de nos moyens" pour expliquer le tonneau vide des caisses de l’Etat. L’Etat émet des bons du Trésor à court, moyen et long terme pour refinancer ses aides aux banques et devra les rembourser quand ils arriveront à maturité. Les Bons du Trésor ne sont que des Grands Emprunts de l’Etat qui se font à un rythme quotidien. Ceci est une orchestration par l’Etat de la concurrence non libre et faussée des marchés financiers. Attention, cher lecteurs libertariens et autres amis de la secte d’extrême droite qui font semblant d’être à gauche en parlant de solidarité et de progrès qui polluent mon lectorat, mon site n’est pas affilié à Augustus von Hayek et à son mentor Ludwig von Mises. Il demande surveillance et contrôle des marchés financiers dans le cadre de la requalification de la croissance par des activités économiques réelles de production et de services et dans le développement durable, vert et social et dans les solidarités locales, régionales et globales. Ça fait beaucoup? Ça fait utopique? Réécoutez donc les paroles de l’hymne européen pour voir et savoir.

En réalité ce que demande le marché c’est d’être trompé par lui-même et de regagner en lui-même sa confiance aveugle pour poursuivre les activités de l'organisation mondiale de la croissance appauvrissante généralisée en canalisant dans sa pyramide Ponzi les richesses vers ceux qui disposent encore des moyens de s'offrir l’espoir de sortir toujours gagnant. Avec les mesures correctives offertes par les décideurs politiques pour sortir des crises, les États rendent à chaque fois plus véreux pour les marchés ce retour à cette confiance du marché en lui-même. Les États se conduisent comme des entraves à la jouissance perpétuelle des marchés financiers. Mais il ne s’agit pas d’entraves imposées aux spéculateurs naturellement compulsifs qui vivent le "We are doing God’s work" du CEO Blankfein de la Goldman Sachs, mais de l’entrave des politiciens et autres commentateurs économiques et sociétaux qui ne mettent pas les mots sur les choses et parlent aux marchés avec les mots les plus urgents qu’ils réclament d’entendre. L’Europe a parlé comme Obama aux marchés ce week-end du 8/9 mai 2010. Les marchés décuplent leur spéculations sur tout ce qui bouge, sur de l'économiquement sain, sur les denrées alimentaires, sur les défaillances, sur les risques réels ou inventés avec les CDS, sur les Travailleurs financièrement licenciables, etc… A chaque décision des politiciens le marché est resauvé, et les bulles qui suivent se succèdent de plus en plus rapidement et sont de plus en plus énormes et graves. Mais le marché est sauvé "pour maintenir l’emploi" disent les décideurs politiques qui nourrissent leur propre illusion suprématiste de ceux qui croient qu’ils sont capables d’organiser le monde en soutenant les forces qui sont capables de se financer le lobby le plus puissant et qui sont capables de les entretenir financièrement. Heureusement qu’il existe un Pays comme l’Islande qui est organisée dans sa Constitution pour faire reconnaître la responsabilité civile ou pénale des décideurs politiques. Rien que pour ceci l’Islande devrait devenir membre de droit de l’Union Européenne. Aujourd’hui nous comprenons que depuis 2006 nous sommes à la fin car la mère de toute les crises a vidé les États de leur atout économique qui était le Credo des croyants, des mécréants et des incroyants: la confiance en l’Etat. Aujourd’hui les États ne jouissent plus de leur qualité rationnelle et divine de la Bonne Foi. L’Etat est devenu un acteur de Mauvaise Foi comme toute banque faillitaire. La seule issue est la guerre, l’extermination de concitoyens, une Shoah interconfessionnelle intercalée de guerres civiles régionales, une hyperinflation et une grande dépression. L'État? Un consensus se dégage pour dire que Platon et Aristote étaient des gauchistes quand il parlaient de l'État.

Mon article a de nouveau remué dans tous les sens mon chiffon du pessimisme, mais le week-end du 8 au 9 mai 2010 a permis de déposer les bases d'une entité européenne qui grignote l'association des États souverains pour tracer les fondements d'une fédération. Cette mutation dont personne ne parle s'est faite par chantage. En effet, le 9 mai 2010 les 27 ministres des finances de l'UE ont été sommés d'accepter les décisions des 16 États membres de l'Euro-Zone prises le 8 mai en dehors de tout Traité ou de Directive débattue au Parlement européen. Un refus des pays non membres de la Zone-Euro les aurait laissés en dehors du parapluie du Fonds d'intervention des 750 milliards d'euros. Seul le Royaume-Uni a refusé. Le Royaume-Uni se donnera en spectacle tout seul d'ici 2 à 3 mois quand il sombrera dans sa banqueroute d'État. D'ici l'été le Royaume-Uni devra trouver 200 milliards de £ parce que 200 milliards de £ sous forme de Gilts, les Bons du Trésor, arriveront à maturité et il faudra les rembourser avec de l'argent frais, qui sera introuvable.

2. avril 2010

Du Traité de Lisbonne à la Bad Bank - L'Européen libre et non faussé va payer pendant 80 ans

Dans cet article vous avez les Chapitres suivants:

  1. La Bad Bank de l'Irlande, la Nama

  2. La Deutsche Bank

  3. La situation financière des banques allemandes

  4. La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin

  5. La Bad Bank des USA, la Fed'

  6. La BCE "monétise" les dettes des banques et des États

  7. Les bad banks de France

  8. Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Définition de la bad bank: c'est assurance universelle contre la défaillance illimitée.

Dans ce poker dénonceur et menteur de la planète, nous assistons à une course à handicap et à relais. Le relais n’est détenu et donné que par les agences de notations et que du même côté de l’Atlantique. Le handicap ne concerne que les PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne). Mais 48 États des USA sont au bord de la faillite, la cote ouest est en banqueroute technique, mais tous ont toujours la meilleure notation. La Fed’ a sorti 14000 milliards de fausse monnaie et est en réalité déjà en faillite. C’est une question d’idéologie que de faire tomber la Grèce avant la Californie. Si la Californie tombait avant, le capitalisme révèlerait son incapacité vitale. Quand la Californie tombera après, ce sera à cause du système monétaire international que l'on va réparer. La BCE monétise sûrement aussi les dettes, mais pas à cette échelle. Ne crions pas trop fort, car ce genre de néo-keynésianisme au profit de l’État Providence bancaire fera plus mal, là où il a été pratiqué le plus rapidement et le plus violemment, soit aux USA et au Royaume-Uni, qui pourrait dévaluer après le 6 mai, le lendemain des élections, pour cacher sa banqueroute d’État dans laquelle il se trouve déjà depuis un an.

Notre système économique centré sur la shadow finance est une illusion suprématiste. L’objectif de mon site est le monde des solidarités locales, régionales et globales. Nous nous retrouvons, une ou deux fois par siècle, devant la question de la responsabilité et de son envie de la comprendre.

Le logiciel d'audience de mon site montre que l'arc de mes visiteurs va de sites néo-libertariens, antennes de l'Institut Turgot, à des sites comme Bellaciao. Sur ces sites comme sur d'autres, des lecteurs que je ne connais pas déposent des liens redirigeant sur des articles de mon site. Veulent-ils légitimer ainsi les amis de Turgot, de Ludwig von Mises, d'Augustus von Hayek ou les amis de ladite "ultra-gauche"?

(Photo: JC Trichet, BCE) Platée, selon l'Opéra National du Rhin, la grenouille ne perçoit pas qu'à force d'avoir remué de ses palmes, elle a fait déborder l'eau de sa marre pour ne rester que dans la vase cimentée par des électeurs abstentionnistes et aphasiques, et par les partis et les syndicats contents qu'il n'y a plus qu'une vague lutte de classe entre la madone et le waterzooï. Chacune de ces baronnies maintient spéculatif l'ordre du monde et poursuit la multiplication du PIB d'initié, furtif et fictif de l'État Providence bancaire de la Classe Financière. Les têtards pensent ne plus avoir la force de ramener l'eau dans leur élément naturel. Vous avez déjà observé un têtard dans la vase? Il bouge, il bouge jusqu'à ce se forme un trou d'eau.

Depuis la Résolution Leinen du 14 juin 2006 ou depuis les 60% d'abstentionnistes français aux élections européennes de juin 2009, le citoyen, consommateur et européen se voue à perdre tête et queue. Des pattes il n'en aura de toute façon pas et il ne susurrera même plus get up, stand up. Il aura forcé son darwinisme obligataire, car il ne se vit à présent que comme une dette envers l'État. Il se doit d'être dette et n'ayant plus d'aspérités et d'aspiration il remplace la Constitution Universelle par un fromage de vase coulant qui le lie à l'autre dont il n'a plus besoin d'appréhender la référence.

Dans cette ochlocratie, nous sommes tous des étrangers, des immigrants, entre un guichet bancaire et la chaise du chairman prince-président. Le prince-président, dont on fait l'apologie de toute la famille jusqu'au palefrenier à la TV française comme on le fit avec les Hohenzollern-Habsbourg, avait promis de faire renier le NON des français au TCE du 29 mai. Il le fit et le PS suite au Manifesto du PSE s'était aligné au Congrès de Versailles du 4 février 2008, n'ayant entendu dans le NON que des turqueries franco-françaises. Sinus Deo et le TSE en prime.

La Bad Bank de l'Irlande, la Nama:

Anglo Irish Bank, la troisième banque de l'Irlande déjà entièrement nationalisée en janvier 2009, vient d’annoncer en mars 2010 la plus grande perte d’une entreprise de toute l’histoire du pays. Nous passons d'un superlatif à l'autre depuis le 15 IX 2009 avec la faillite de la Lehman Brothers. AIG a été la plus grosse faillite des USA et de l'histoire de l'humanité. La faillite de la Bank of Scotland a été la plus grande faillite de l'histoire du Royaume-Uni. Il passe totalement inaperçu, le 30 mars 2010, que l'Irlande ne parvient toujours pas à sortir de sa banqueroute d'État dans laquelle elle se trouve depuis plus de deux années. Le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, vient de créer pour l'Irlande la Bad Bank et a racheté 81 milliards d'euros d'actifs pourris aux banques Allied Irish Banks Plc, puis Bank of Ireland Plc et à Anglo Irish Bank Corp. Ces actifs pourris seront déposés dans la bad bank irlandaise qui vient d'être créée et qui s'appelle Nama - National Asset Management Agency (en irlandais: Gníomhaireacht Náisiúnta um Bainistíocht Sócmhainní). Après ce X-ème bail out irlandais, ces trois banques devront encore lever 43 milliards sur les marchés financiers pour se recapitaliser et pour prêter de nouveau de l'argent aux emprunteurs... si dieu le veut.

Ce dernier bail-out irlandais a doublé le déficit budgétaire de l'Irlande. Ce nouveau rachat des créances pourries en Irlande, appelé swapping asset for cash est à présent une pratique grossière, courante et répétée... aussi longtemps que la population des Têtards est d'accord que l'État Providence bancaire éponge les dettes issues de la criminalité financière du système Ponzi généralisé (voir mon article du 6 mars 2009). Nous avons tellement l'habitude de ces signes intérieurs et extérieurs de faillite des banques et des États que la décision du gouvernement irlandais passe inaperçue. Elle est cachée des grands médias parce que nous en sommes toujours au schéma habituel de la socialisation des dettes. Les obligations souveraines irlandaises et les CDS (swaps sur la défaillance des crédits) émis sur ces obligations ne sont pourtant pas la proie des spéculateurs internationaux qui épargnent pour l'instant les têtes de files du modèle anglo-saxon comme l'Irlande, le Royaume-Uni et les USA. A leur chute, le modèle capitaliste et Ponzi aura vécu. Le parti gouvernemental irlandais, Fianna Fáil ("Soldats du destin") avait travaillé en étroite collaboration avec la branche immobilière et est l'un des grands responsables de l'éclatement de la bulle des crédits hypothécaires pourris en Irlande. De nombreux politiciens du Fianna Fáil ont touché pendant la période du miracle économique du "Tigre Celtique" des pots-de-vin pour qu'ils transforment les terrains agricoles, les vases, les marécages et les zones inondables en terrains à bâtir. Nous disposerons toujours de noms, de noms de personnes actives dans la compromission locale ou universelle, de nom comme Bernie Madoff, mais il faudrait révéler la banque de données comportant le nom de tous ces électeurs actifs et passifs qui se sont tout autant baignés et abreuvés de compromission universelle en cautionnant ou en ne s'opposant pas à un modèle de société défini dans le Grand Livre du Traité Modificatif Européen, du Traité de Lisbonne, ou du Consensus de Bruxelles et du Consensus de Washington.

Mettez-vous dans la peau de l'agriculteur burkinabé et demandez-vous ce que vous valez. En Afrique le lait en poudre réengraissé avec des matières grasses végétales est fait passer pour du lait; dans l'hémisphère riche les banques réengraissées avec les liquidités et les dettes de l'État se font toujours passer pour des banques, des banques instantanées. En parlant du lait en poudre européen réengraissé au Burkina Faso qui a obtenu "l'Oscar du 1er prix de la Qualité", je suis plutôt un argument pour les néo-libertariens ou pour les révolutionnaires?

Le ton de mon site doit être juste assez radical pour être apprécié des uns et des autres: les uns aimeraient que je crie Freedom, les autres Révolution. Non. Il suffit d'être à gauche. Ensemble. Malgré toutes ces campagnes électorales faites en période de crise historique, le peuple français ne se sent pas encore prêt, ce qui arrange les affaires de la madone et du waterzooï.

Les libertariens savent très bien que ceci prendra politiquement du temps, les poly-révolutionnaires se réjouissent que ça traîne pour que germent les ferments de la révolution. Entre les pokers menteurs et dénonceurs, la Classe victorieuse est toujours plus rapide et elle a ses lobbies en place auprès d'Obama et en Europe. Ensemble à gauche.

Mais je constate sur mon logiciel de recensement de mes visiteurs et de leur manière qu'ils ont de cliquer sur google pour arriver sur mon site, que je ne suis pas référencé sur des sites amis du Parti de Gauche, du Front de Gauche, et évidemment du PS. Pour ce dernier, cela va de soi, dans son combat entre la madone 2012 et le waterzooï de Lille, il n'est pas à gauche et flotte dans le vase UMP.

Les banques gagnent toujours, leur Lutte de Classe est victorieuse, mais les Travailleurs continuent à accepter que "la Lutte des Classes, c'est ringard, car il n'y a plus de clivage". La "création de richesses" (PIB fictif d'initié) du secteur financier augmente massivement et ses réserves de productivité semblent être illimitées. Cette crise financière a tout pour plaire au secteur financier too big to fail, trop grand pour être laissé tombé en faillite par les États.

Selon les chiffres américains, qui ne valent pas plus que d’autres, simplement parce qu’ils sont disponibles, la création brute de richesses des entreprises non financières a chuté de 4,3%, et celle des entreprises financières a augmenté de 5,8%, après une augmentation de 8% en 2008. La part de secteur financier à la création nominale de richesses a augmenté de 16,2%, ce qui constitue déjà en soi un record. Dix ans plus tôt elle était de 12% et à la fin des années ’60 elle était de 6,5%.

Qui peut encore prétendre que le secteur financier offre des produits inutiles? La productivité du secteur financier est plutôt à prendre comme exemple par les grincheux. Depuis le pic de 2006, le secteur financier a réduit de 8,6% ses emplois mais a augmenté sa productivité de 16,4%. Les salaires et intéressements du personnel du secteur financier ont augmenté de 35,7%. Le système bancaire est l'exemple même de la modernité de l'OMC.

Entre 70 et 90% des transactions financières sont faites pour des seules raisons spéculatives. Chaque banquier vous le confirmera, les clients désirent être dévalisés et pillés comme au poker. Les investisseurs épient les moindres des intentions régulatrices d’Obama, de Merkel, de Juncker, de Trichet et ils applaudissent les subventions de l’Etat et les garanties qu’il offre aux crédits hypothécaires pourris et aux autres positions toxiques qu’il éponge. Il reste juste une ombre à ce jeu toujours gagnant des banques, celui de la correction des valeurs des obligations d’État… qui ont été émises sur les marchés financiers pour faire rentrer des liquidités dans les caisses de l’État pour organiser ses abonnements de bail out et de recapitalisation et de swapping asset for cash. Je suis sûr que les acteurs du secteur financier s’en remettent à la force magique et miraculeuse de la main vibrante des marchés, de la main de dieu qui s’est déjà fait homme en Obama/Geithner/Bernanke aux USA, en Alistair Darling et Gordon Brown au Royaume Uni, en Trichet et Juncker en Europe, en Brian Lenihan pour l'Irlande, en Angela Merkel pour l'Allemagne. La Commission Européenne associée aux gouvernements nationaux forme une vase qui a deux aspects selon qu'on la regarde de dessus ou de dessous: cette vase est l'État Providence bancaire et la Bad Bank. Quelque part, entre deux vases, les têtards étêtés font encore quelques bulles d'air pour geindre et des bulles financières, puisque tel est leur destin choisi depuis 20 ans de globalisation appliquée sans débat sociétal ni parlementaire. Le Traité de Lisbonne garantit la concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi. Le Consensus de Washington offre par effet de percolation des richesses qui dégoulinent jusqu'en bas grâce à l'humanisme automatique des capitaux et de l'OMC. Les peuples, qui sont depuis des millénaires toujours plus forts que les appareils, ne s'opposent pas puisqu'ils sont adhérents de la vase à fric.

La Deutsche Bank:

La Deutsche Bank reste mondialement en 2010 l'une des banques most leveraged, c'est à dire une banque dont l'effet de levier des positions toxiques et pourries est le plus élevé. La Deutsche Bank qui était déficitaire à la fin de l'année 2008, parce qu'elle est un des grands acteurs mondiaux sur les produits financiers dérivés devenus des créances pourries, gagne en 2009 son argent sur l'une de ses autres grandes spécialités, à savoir le commerce des Bons du Trésor émis par les États. Quand il y aura un effondrement des dettes obligataires des États et de leurs CDS correspondants, nous verrons bien quelle est la situation réelle de la Deutsche Bank. Depuis deux années le commerce de Bons du Trésor souverains est le seul marché financier qui est florissant pour les banques; les États émettent des Obligations d'État, font des déficits publics abyssaux pour purger les créances pourries des banques et pour tenter de les sauver de l'insolvabilité définitive. Les banques font encore leurs affaires sur les assurances émises sur les défaillances des emprunteurs, les CDS - Credit Default swap qui mettent en ce moment en péril le budget de la Grèce. Les bénéfices dans ce domaine ont augmenté de 200% pour la Deutsche Bank. Cette source de bénéfice est la seule en ce moment pour cette banque d'investissement. La Deutsche Bank, comme global player, a coopéré dans la création de cette crise des risques qui balaye la planète. Sur le site de la Deutsche Bank vous avez en libre accès la page dboffshore spécialisée dans les affaires avec ses filiales domiciliées dans les paradis fiscaux. La Deutsche Bank n'a jamais cessé de proclamer des bénéfices et de promettre un rendement sur placements de 25%. Vous vous souvenez, pour le G20 de Londres du 2 avril 2009, il n'y a pas de paradis fiscaux. La Deustsche Bank vante sur son site ses "solution adaptées aux besoins des clients fortunés" ("maßgeschneiderte Lösungen"). La Deutsche Bank réalise ses affaires avec 499 filiales qu'elles entretient dans les paradis fiscaux, dont 151 dans les Îles Caïmans et 79 à Jersey. Selon l'ancien Ministre des finances allemand, Peer Steinbrück de la SPD, la Deutsche Bank soustrait au fisc 100 milliards d'euros. Dans un billet, je vous avais expliqué dans quel genre de "Conférence" s'est rendu son Directeur, Joe Ackermann. Ce n'est pas au G192 de l'ONU, ou dans les illégitimes et non-démocratiques G4, G8, ou G8+12, au regard du droit international que se décident le nouveau Système Monétaire International, mais à ce genre de Conférence Mondiale, qui travaille dans le secret comme la Banque Internationale des Règlements (BRI), qui est la véritable banque mondiale.

Le mot d'ordre actuel pour les gouvernants est d'organiser avec élégance une phyto-épuration des assets pourris sans agents chimiques polluants et sans laisser trace sur le papier carbone. Quand l'État ne parvient pas à infiltrer les groupuscules qu'il perçoit comme une Menace à la République, il infiltre les banques de liquidités sans pour autant annoncer à l'opinion publique qu'il leur rachète les assets pourris et qu'il les incinère dans une banque de défaisance qui n'est rien d'autre qu'une bad bank. Il est facile d'obtenir en Allemagne les chiffres, parce qu'en Allemagne la liberté et le fonctionnement du système de l'information est garanti par la Loi Fondamentale (Constitution allemande). Je serais content qu'un commentateur me mette au bas de mon billet l'état des banques françaises. En Irlande bad bank s'appelle Nama, en Allemagne elle s'appelle  SoFFin - Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, pour la Suisse la banque de défaisance de UBS a été officiellement et légalement délocalisée dans les Iles Caïmans. Si vous ne comprenez pas encore: la bad bank recèle les actifs pourris des banques en les payant avec l'argent volé dans les caisses de l'État, aux contribuables et à deux générations futures qui vont rembourser cette perte privée couverte avec de la dette publique. Cette dette publique sera remboursée sur du PIB réel et réellement produit dans le futur et les États priveront d'autant de moyens les services publics en vous expliquant que l'État est en faillite et qu'il n'a pas les moyens de ne pas repousser l'âge du départ à la retraite. Les 8 millions de pauvres en France n'auront pas non plus de miette. On ne peut pas tout vouloir, une assurance-vie pour les banques et une assurance chômage et une assurance maladie et une retraite par répartition, et une éducation et une santé. Autrefois on faisait des guerres mondiales pour qu'une génération pique les biens à la génération précédente qu'elle aura exterminée à grande échelle. Aujourd'hui on rend pauvres et malingres les générations précédentes et actuelles pour opérer dans une seule classe le transfert des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Guerre et économie génèrent de la croissance appauvrissante. C'est leur modus vivendi.
Depuis le 8 avril 2010, la Deutsche Bank est traduite devant un tribunal de New York.

La situation financière des banques allemandes:

Comme je vous l'ai écrit il y a deux ans, la partie Est de l'Allemagne, rattachée à la République Fédérale d'Allemagne en 1989 n'est jamais parvenue à subvenir a elle-même économiquement malgré les aides structurelles européennes et du Bund (Fédération) et malgré le Solidarpakt qui permettait un grand transfert de liquidités vers l'Est et qui était financé avec des emprunts d'État. Il y a cinq ans l'Allemagne fédérale avait refinancé sa dette issue du programme du Solidarpakt en nouveaux emprunts d'États... adossés sur des CDS pour être à la pointe de la modernité. L'Allemagne est en réalité endettée pour les 50 années à venir pour financer la réunification qui est un raté économique. Seulement les réseaux de commerces associés, franchisés et de partenariat ainsi que l'immobilier ont connu un boom gigantesque. La partie Est de l'Allemagne a donc consommé et construit. Les allemands de l'Est qui ont encore en eux intégré une dialectique qui ne parvient jamais à la synthèse, plaisantent très vite sur eux-même et disent que l'État et les banques sont à la tête du plus grand parc automobile et immobilier d'Europe dans les nouveaux Länder. Cette situation est analogue dans tous les pays, mais en Allemagne les crédits sont accordés à des emprunteurs sans bonités bancaires. Dans certains Länder de l'Est de l'Allemagne le chômage monte toujours à 25%, vingt ans après la Réunification.

Ce qui a aussi du mal à être révélé dans toute l'Allemagne, est que la bulle hypothécaire des subprimes et la bulle des crédits à l'Est de l'Allemagne est similaire à la bulle des Subprimes des USA, d'Irlande, d'Espagne, du Portugal ou des Pays Asiatiques il y a plus de 10 ans. Et comme un monde parallèle, mais totalement réel, à la bulle des crédits hypothécaires et de consommation s'est accrochée la bulle des CDS, ces assurances sur les défaillances de crédit. Les systèmes bancaires en Allemagne aussi ont accordé sans contrôle et sans régulation, comme aux USA, des crédits, puisqu'ils avaient multumitualisé leur risques avec des CDS, des MBS, des RMBS et tous autres produits financiers en collaboration avec des assurances ou avec leur département d'assurance, quand elles étaient des banques universelles (à l'image de l'abrogation du Glass-Steagall Act). Avec la spéculation sur les produits dérivés, avec l'octroi insensé de crédits, avec les normes comptables "prudentielles" Bâle 2 qui permettaient en réalité d'interpréter à sa façon le risque et de réduire au maximum les Fonds Propres Réglementaires de garantie, la folie spéculative avait secoué l'Est de l'Allemagne et avait donné l'illusion de croissance, de création de richesses et de consolidation et de croissance du PIB. Cette démesure était telle que des théâtres municipaux, des opéras, des centres de jeunes et de loisirs, des communes entières se sont endettés et avaient cru financer leur endettement sur des promesses de gain réalisés avec la spéculation sur tous ces produits financiers dérivés. Aujourd'hui, ces théâtres communaux, ces villes et communes sont endettés et certaines sont en faillite. Le Land Ouest allemand du Schleswig-Holstein est en quasi faillite, comme la Californie, l'Oregon, l'Irlande...  La croissance a été à l'Est de l'Allemagne surtout, un architectone, une illusion suprématiste. Les faillites du système bancaire allemand sont réparties sur l'ensemble du pays.

Passons maintenant aux exemples des banques allemandes en faillite et nationalisées.

1] La banque Régionale de Bavière, Bayern LB (LandesBank) vient de nouveau de publier en mars 2010 une perte d’1 milliard d’euros. Les LB sont en Allemagne des banques régionales nationalisées. Y siègent de toute façon le Ministre-Président du Land. A la faillite et au scandale financier, révélé la plupart du temps avec réticences et inerties mais toujours révélée à la différence de la France, s’associe toujours un scandale politique suivi d’une démission des responsables. La Bayern LB rêvait déjà d’une présence dans les Balkans et avait acquis la Kärntner Bank Hypo Group Alpe Adria pour 3,25 milliards d’euros. La Commission d'enquête parlementaire vient de révéler que le président de la Bayern LB était parfaitement conscient lors de l'acquisition que la Kärtner Bank avait une valeur réelle inférieure sur les marchés évaluée à 2.43 Mia, mais il voulait favoriser des investisseurs privés sans analyser les risques. Deux ans plus tard la BLB a revendu pour 1 euro symbolique cette banque. Ce drame a coûté au contribuable allemand 3,7 milliards d’euros. A ceci s’ajoute une perte de 2,6 Mia d'euros pour la BLB. L’Etat de Bavière vient d’injecter 10 Mia d’euros dans la BlB et de garantir ses titres et positions toxiques à hauteur de 6 Mia d'euros. Le fonds de sauvetage de la Bad Bank allemande, la SoFFin, a injecté lui-même 5 Mia d'euros supplémentaires.

2] La Commerzbank, le second institut bancaire allemand, a touché 18,2 milliards en argent du contribuable. L’Etat allemand en détient maintenant 25% + 1 action. En 2009 la Commerzbank avait de nouveau publié un déficit de 4,5 Mia d'euros. La Commerzbank annonce redevenir bénéficiaire en 2011 et ne pouvoir commencer à rembourser les intérêts qu’à partir de 2011, et ne commencer à rembourser les aides qu’à partir de 2012.

3] La HSH Nordbank – Hambourg und Schleswig Holstein, rêvait d‘être cotée en bourse, mais a dû être sauvée avec une garantie de l’Etat de 40 Mia d'euros. Les Länder de Hambourg et du Schleswig Holstein ont injecté en plus 3 Mia d'euros et ont accordé une garantie de 10 Mia d'euros. Le Ministre de l’Economie a démissionné et sévèrement accusé le Ministre-Président. En 2009, la HSH a encore fait une perte de 679 Mio d’euros et la SoFFin a injecté 17 Mia d’euros.

4] La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

Le second institut de financement hypothécaire d’Europe, la HRE - Hypo Real Estate domiciliée à Münich, a obtenu de la SoFFin un capital de 6,3 Mia d’euros. Mais pour cacher que la HRE était en faillite, elle a été nationalisée à 100% en octobre 2008. Cette nationalisation a coûté 95 Mia d’euros au contribuable allemand. La HRE s’appelle aujourd’hui Deutsche Pfandbriefbank. La HRE était très active à l'Est de l'Allemagne pour simuler une croissance par la bulle hypothécaire. Le régulateur allemand, d'habitude très à cheval sur les fondamentaux et les critères de Maastricht, avait laissé accorder des millions de crédits à des emprunteurs de mauvaise foi et insolvable dès le début. Une plainte a été déposée devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) contre l'État allemand pour avoir nationalisé HRE et lui avoir accordé 100 Milliards d'aide qui constitue une distorsion de libre concurrence. La Deutsche Pfandbriefbank, déjà nationalisée pour un coût de 100 milliards de $ sous son ancienne raison sociale Hypo Real Estate, est de nouveau en situation de faillite. Elle va créer d'ici quelques semaines sa propre bad bank dans laquelle elle va cantonner 210 Milliards de positions toxiques et pourries, soit encore 50% de ses actifs. En Allemagne ces informations graves sont disponibles.

5]   La crise de la IKB de Düsseldorf avait été rendue publique en juin 2007. Cette banque avait obtenu 11 Mia d’euros et 10 Mia de garantie de l’Etat. Cette crise de la banque IKB est due à sa société mère, la Banque publique KfW, qui avait enregistré d’énormes pertes. IKB avait été recapitalisée et revendue à perte à l’investisseur financier Lone Star qui ne parvient pas à assainir la situation et qui est entrain de la revendre.

6] La banque du Baden-Württemberg, la LBBW a reçu 5 Mia d’euros d’aide de l’Etat et une garantie de 12,7 Mia. La Commission Européenne a demandé que cette banque réduise sa taille. La LBBW va se défaire de 40% de ses actifs. Malgré les aides la LBBW a enregistré une perte de 1,48 Mia d’euros après une perte de 2,06 Mia en 2009.

7] Les Sparkassen (Caisses d’Epargne) et la WestLB du Land Nordrhein-Westfalen ont été aidées par le Land et le Bund (la fédération). Des papiers toxiques d’une valeur de 87 Mia d’euros ont été rachetés et déposés dans la Bad Bank, la SoFFin. La SoFFin a offert en plus 3 Mia d’euros d’aide directe à ces caisses d'épargne.

Ce paragraphe a relaté les actes de l'élite financière en Allemagne. Et en France? Pendant quinze ans, déjà nos étudiants des Grandes Écoles, parcours Finances/Banques, nous ont répété avec la bêtise de la jeunesse, en ce qui les concerne, que nous n'étions que des pauvres imbéciles. Maintenant, ils se sont pris d'amour pour le Durable et pour la Diversité. Ça rapporte du fric. Ils organisent des salons annuels de la diversité. Vous y trouverez des pauvres en poudre réengraissés avec des graisses végétales.

La faillite globale des systèmes bancaires et financiers est due à la libre circulation des capitaux. La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et interdit le contrôle des marchés financiers. Les banques allemandes détiennent 100 Milliards d'euros de la dette grecque. Ainsi les obligations de l'État grec en faillite qui sont dans les banques allemandes en faillite vont indirectement être monétisées par la bad bank d'Allemagne. Les citoyens grecs ont d'ailleurs commencé le run sur les banques pour sortir leur argent des banques. Les banques françaises, suisses et italiennes détiennent avec les banques allemandes 70% des obligations d'État grecques. Si l'État allemand est autorisé à se porter garant pour les dettes des banques allemandes, il n'a pas le droit de le faire pour les dettes d'autres États. Donc la bad bank SoFFin va monétiser d'autres dettes des banques allemandes, pour que les positions toxiques grecques ne les fassent pas tomber encore plus bas.

Mais nous parlons des banques et de la criminalité financières de leurs activités spéculatives qui les ont conduits à la faillite. Ceci concerne cette économie post-réelle de la finance. En Allemagne les sociétés de leasing et de factoring vont maintenant aussi recevoir une aide de l'État. Ces entreprises financières et d'assurance des défaillances sur factures et traites travaillent dans l'économie réelle et sur les factures et impayés entre les entreprises. En période normale ces sociétés avancent et prennent à leur compte entre 80 et 90% des impayés. En ce moment elles couvrent moins de 60% du risque de la défaillance inter-entreprise. Les activités de leasing se sont effondrées de 30% parce que les entreprises n'investissent plus et que les banques ne prêtent plus pour des projets économiques réels. L'économie réelle va de plus en plus mal et tout aussi rapidement que la dette souveraine grecque ou portugaise. Ceci entrainera aussi et par voie directe du chômage.

La Band Bank de l'Allemagne, la SoFFin:

Depuis 1 an et ½ le Fonds de Sauvetage des banques, la SoFFin, lutte contre l’effondrement du système bancaire allemand. En toute discrétion la SoFFin a mis sur pieds la première Bad Bank en Allemagne. Il s'agit de la plus chère et de la plus mystérieuse des start-up allemande. Les allemands sont devenus des experts dans la défaisance, parce qu'ils avaient créé le plus grand syndic de faillite du monde, la Treuhand Anstalt, qui était chargée de liquider les entreprises et Kombinat de l'ancienne RDA.

La SoFFin est située dans une villa à Francfort. A la table ronde se retrouvent régulièrement la Chancelière Angela Merkel, des ministres, des Directeurs de banque, des capitaines d’industrie. On y parle de milliards autour d’une pizza livrée par un gamin exploité par un pizza-opérateur comme Pizza Hut. La SoFFin s’appelle officiellement „Bundesanstalt für Finanzmarktstabilisierung", ceci lui donne une aura de haute administration, mais l’ambiance y est celle d’une start-up, dont le budget gigantesque tourne autour de 480 Milliards d’euros, soit 200 Milliards de plus que le budget de l’Allemagne fédérale. La moyenne d’âge des 42 employés est de 36 ans. Dans le monde, il n’existe pas d’équivalent à la SoFFin. La SoFFin a été constituée en une nuit d’octobre 2008 après le sauvetage dramatique de la Hypo Real Estate.

Selon la SoFFin, "la crise pèse de tout son poids sur ses épaules alors que la population a refoulé en elle la crise, croit qu’elle s’est déjà atténuée et que la croissance est bientôt de retour. Mais les employés de la SoFFin connaissent la gravité de la crise, savent dans quelle situation inextricable se trouvent les instituts bancaires, connaissent les risques qui sont encore cachés dans leurs bilans. Il y a même des raisons très sérieuses qui nous permettent de d’annoncer que la crise va encore s’amplifier. Il n’y a pas une seule banque en Allemagne qui ait passé le cap".

Son rôle initial était d’accorder aux banques des garanties à hauteur de 400 Mia d’euros et d’injecter directement 80 Mia comme aide d’urgence. Les activités de Bad Bank ont été ajoutées discrètement à partir de l’été 2009. La SoFFin offre un genre de zone de stockage pour tous les titres et papiers, pour tous les CDS, MDS, ABS, et autres produits dérivés qui ne trouvent plus de preneur sur les marchés financiers et qui ont forcé les banques à dévaloriser des milliards d’actifs en étant poussées à la ruine. Les banques peuvent y déposer ces positions toxiques et tenter un nouveau départ. La SoFFin est pour les banques la seconde chance, voire la seule chance de s’en sortir. Vous voyez au travers de cette description presque autant banale que celle de la conduite du budget d’un ménage, comme la catastrophe est sous nos pieds. Je ne m’imagine pas que la situation française soit meilleure. Mais en France, nous avons heureusement une personne qui agit.



La moitié du personnel de la SoFFin provient de la BuBa (Bundebank), la banque centrale d’Allemagne. La SoFFin a été créée en une nuit, les embauches ont été réalisées avec la même précipitation. A l’inauguration de la SoFFin, personne ne connaissait sa mission et sa fonction. Le siège de la BuBa n'est qu’à quelques mètres de la SoFFin et cet espace hygiénique permet aux employés respectifs de ne pas se postillonner dessus quand ils s’échangent les poubelles contre de la fraiche.


Avec la crise budgétaire et obligataire grecque, les élites européennes rappellent l'existence de la clause du no bail out qui fonde le Pacte de Croissance et de Stabilité de Dublin et les critères de Maastricht pour l'euro. La clause de no bail out interdit aux pays membres de la Zone Euro de sauver un autre pays de l'Euro. Un sauvetage interne à l'Europe n'a pas été prévu et vous souvenez des récentes querelles entre Sarkozy/Merkel et Lagarde/Schäuble. Les bad bank dans les États Membres de la Zone Euro sont tout autant illégales en vertu du droit européen et communautaire, elles sont une entrave à la "concurrence libre et non-faussée qui crée des richesses et tend au plein emploi". Mais vous voyez avec quelle souplesse la libre concurrence est contournée et que ces aides directes gouvernementales et ces opting out de fait dépassent de très loin les désirs de liberté catallactique du Royaume-Uni et de l'Irlande et de l'AELE. Par contre la Commission de Bruxelles continue son forcing pour privatiser les services publics, les services de santé, les SIG (Services d'Intérêt Général) pour faire une compote de pauvres au service des banques. L'Europe est une holding de défaisance et reste une agence de transfert et de privation des richesses, des savoirs et des pouvoirs. La villa de la SoFFin appartient à la BuBa. Dans les combles habitent des étudiants stagiaires qui font leur volontariat non payé à la BuBa. Les chaises, les tables, les agrafeuses sont fournies par la BuBa, seuls les pizzas et les sushis viennent de l'extérieur. Clause de confidentialité absolue pour les employés, sinon à quelques mètres de là, les cotations de ces banques à scandales s'effondrent. On n'y parle pas de déchetterie de positions toxiques mais de portefeuilles délocalisés ("das ausgelagerte Portofolio"). Personne n'y joue de Moritat. (Photo: Chepstow, Pays de Galles, 2007)

La Bad Bank SoFFin est née d’après une loi votée le 23 juillet 2009 au Bundestag de Berlin. La Loi ne contenant aucun article ni paragraphe s’intitule "Loi pour la poursuite de la stabilisation des marchés financiers" - "Gesetz zur Fortentwicklung der Finanzmarktstabilisierung". Des Teams de spécialistes ont tout inventé et codifié. Le Groupe de Travail "Operationalisation" réfléchit à l’action concrète de ses employés. Il n’existe pas de modèle ni de référence, tout est à inventer. Le droit communautaire européen, le Pacte de Dublin, le Traité de Maastricht, la BCE, ECOFIN, l'Euro-Groupe n’ont jamais prévu une telle situation.

Angela Merkel et son cabinet de la Grande Coalition ainsi que son nouveau cabinet avaient supplié les banques d'accepter les liquidités du Bund, mais aucune banque ne voulait faire le 1er pas de peur de voir sa cotation s'effondrer. Les banques s'approchaient de la banqueroute et ne prêtaient plus. En Allemagne, les dissimulations dans les bilans semblaient ne pas passer dans les médias et le scandale avait été dénoncé par le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 avril 2009. Le FAZ a titré son article comme suit: "Verlust der Dresdner Bank verschwunden " (Disparition de la perte de la Dresdner Bank). En effet des trous dans les bilans d'un rapport trimestriel à l'autre étaient de 6,3 milliard d'euros pour la Dresdner Bank, de 6,4 milliards d'euros pour Allianz, pour la Commerzbank, etc... On parlait en 2009 en Allemagne du "Phantomquartal", du trimestre fantôme. Les comptabilités commencaient ou s'arrêtaient à des dates saugrenues, d'autant plus que pour aider au sauvetage il y avait eu des fusions, si bien que le bilan consolidé des nouveaux groupes avaient des trous. La partialité des commissaires aux compte et des audits KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC), qui ont supervisé les fusions et signé les rapports d'activité, avait été publiquement gravement mise en cause en Allemagne. Souvenez-vous aussi de la fusion ordonnée d'en haut de la Banque Populaire et de la Caisse d'Épargne. On avait annoncé en France "une perte pouvant exister", mais on nous avait dit dans tous les médias français "que cette perte n'est pas connue pour l'instant". Peut-on fusionner deux banques sans connaître les bilans comptables et avec des rapports d'activité maculés de trous? La crise a tout pour plaire aux banques, qui deviennent encore plus too big to fail grâce aux fusions aidées par les gouvernements et non contredites par les Régulateurs ni la Commission européenne à la Concurrence (Graphique animé). Le too big to fail est une assurance-vie pour les banques payées sur le budget des États, par les contribuables et par deux générations futures.

Angela Merkel avait même menacé de nationaliser totalement ou partiellement les banques si elles ne demandaient pas d'elles-mêmes le soutien de l'État. Rien n'y fit. Mais le lendemain même de la création de la SoFFin, la WestLB s'est présentée avec sa requête et les autres banques ont suivi. Aujourd'hui, la SoFFin est ouverte 24h sur 24, et ceci n'est pas un de mes "bonmots". Les Teams sautent d'une deadline à une autre deadline et les dossiers sont bouclés just-in-time lors du Photo-Finish. Autour de tables rondes improvisées se regroupent à chaque fois les banquiers et leurs actionnaires, les représentants du gouvernement, de la BuBa, de la Commission de Bruxelles et de l’autorité allemande de régulation, la BaFin. Chacun est secondé d’avocats et de conseillers, d’auditeurs internes, de commissaires aux comptes et de consultants. Depuis juillet 2009, c'est une Rave-Party de criminels financiers et de juristes, tous en cravate, un seizième de pizza entre les doigts, et assis sur des piles de cartons comme dans une vraie start-up ou un "apéro populaire". Un morceau de pizza tombe à terre, et oups, une banque fait faillite. Il n'y a pas de droit à l'erreur, et les souris et les acariens n'ont rien à espérer. Même T i n a est désœuvrée, il n’y a pas de place pour There is no alternative, tout roule, tout s’écroule de manière chirurgicale. L'objectif idéal pour la SoFFin est de pouvoir écouler dans un jour futur sur les marchés financiers ces milliards de positions toxiques en ne faisant pas de perte. La HRE a délocalisé 210 Milliards dans la SoFFin, soit presque le budget annuel de la République Fédérale d’Allemagne. En octobre 2008, la SoFFin a repris en entier la HRE et lui a encore injecté 100 Milliards d'euros. Aujourd'hui la HRE vaut encore moins qu'elle ne valait lors de sa nationalisation. Officiellement il n'y a que la WestLB et la HRE qui se trouvent sous les bons offices de la SoFFin. Les autres instituts bancaires communiquent en terme d'image.

Axel Weber, Président de la BuBa, la Banque Centrale d'Allemagne, est un des fondateurs de la Bad Bank SoFFin et pense officiellement pérenniser cette institution sous la forme d’un Fonds de Crise. De toute manière la Bad Bank a entassé dans ses poubelles des "valeurs" mobilières qui arriveront à maturité dans 80 ans. Ils ne pourront pas être revendus avant sur e-Bay (Photo à gauche et lien). Et aucun des employés ne vivra jamais l’apurement de tous les comptes, une vie professionnelle et de têtard n’y suffira pas.

La Bad Bank des USA:

Aux USA la distance entre la bad bank et la banque centrale, la Fed' n’est même pas respectée. C’est la Fed qui a pris en charge le rôle de Bad Bank avec les différents plans TARP, TALF et PPIP par lesquels elle a racheté 4600 Milliards de $ de positions toxiques et elle offre des liquidités aux systèmes bancaires et d’assurance: swapping asset for cash. Ces 4600 Mia représentent 32% du PIB des USA et 130% du budget fédéral. Ces chiffres ne comportent pas les aides de stimulation économique ou les bail out de groupes comme GM, Chrysler, ni les chiffres des instituts de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac qui ont délocalisé à la Fed 1400 Mia de $ de crédits pourris. 14.000 Milliards ont été dépensés aux USA pour ces bail out réalisés avec l'argent des contribuables et les T-Bonds, les Bons du Trésor US, et il est mathématiquement impossible de les rembourser quand ils arriveront à maturité. Eux aussi se retrouveront sur eBay d'ici quelques décennies. En réalité, toutes les positions toxiques rachetées par la Fed' représentent 50% des "asset" de la Fed'. La Fed, qui est une entreprise privée divisée en 12 districts et dont les banques de ces districts sont actionnaires, est donc en réalité en banqueroute puisque 50% de ses assets sont des dettes pourries de ces banques actionnaires, des CDS, MBS, RMBS... rachetés contre des liquidités, et qui ne valent rien. Donc les USA sont en banqueroute. La Fed et les USA ont en réalité perdu depuis longtemps le AAA.

Au dessus de la Fed' il y a le Congrès américain. Il n'y a jamais eu aux USA l'Indépendance de la Banque Centrale, pourtant les statuts de la BCE ont été imposés sur ce principe en ayant prétendu copier le modèle de la Fed'. Aux USA, c'est le Congrès qui a le pouvoir de création monétaire depuis le "Farewell Address" de 1837 du Président Andrew Jackson. Le principe de "l'Indépendance de la Banque Centrale" est un principe de la laisser être manipulée par les lobbies et les banques because "State is bad" comme le pense Hayek. Les 6 plus grandes banques américaines regroupent 80% des contrats effectués sur les produits financiers dérivés comme les CDS. Ces 80% représentent 63% du PIB des USA. Leur objectif est la création monétaire pour nourrir la bulle des CDS et non pas pour innerver l'économie travaillante et productive. Et quand les banques se trouvent dans l'impasse, le PPT - Plunge protection Team intervient pour manipuler et soutenir les cours à Wall Street. Le Dow Jones est donc remonté à 11000, autant qu'en septembre 2008, et tout ceci pour une économie dépressive et avec un index de l'échange maritime transcontinental qui est passé de 12000 à 2920 et qui stagne dans le bas depuis septembre 2008 (voir et utiliser au bas de la page le graphique du Baltic Dry Index).

Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Les green-shoots que l'on voudrait voir dans l'augmentation de la valeur des actions sont en plus le fruit de manipulations du marché par une autorité gouvernementale de faussaires créée avec l’Executive Order 12631 par Ronald Reagan en octobre 1987 pour éviter un effondrement de Wall Street: il s'agit d'un groupe informel, mais qui porte un nom, c'est le PPT (wiki), le Plunge Protection Team dans lequel siège le Secrétaire au Trésor, le Directeur de la Fed', le Directeur de la première autorité de surveillance des marchés SEC, et le Directeur de la seconde autorité de surveillance des marchés Commodity Futures Trading Commission et... des membres de l'Exécutif de la Goldman Sachs. L'activité de la PPT, appelée un peu moins officieusement la Working Group on Financial Markets, est simple. Elle achète en masse des actions avec de l'argent imprimé par la Fed'. Ainsi la raréfaction artificielle des actions sur les marchés financiers conduit à une augmentation conditionnée et totalement faussée de leur valeur, et à l'illusion de leur bonne santé. Hank Paulson, qui a précédé Timothy Geithner au Secrétariat au Trésor, a remis en veille la PPT à partir de 2007 face à la volatilité des marchés qui redevenait dangereuse. Ladite Crise des Subprimes a commencé en 2006, il y a déjà plus de 4 ans. La PPT est donc en réalité le maître d'œuvre autoritaire du rallye boursier depuis février 2009 qui a apporté une augmentation de la valeur (négociée) des actions de 6 trillions de $, soit 6000 milliards, tout ceci avec l'argent public existant ou qui sera de la dette pour deux générations à venir. Les naïfs qui croient ou font croire à la rationalité de la concurrence et à la main invisible ou vibrante du marché vous forcent par tous les moyens à vous faire renforcer en vous la foi dans l'économie de marché, où la concurrence libre et non faussée qui apporte la création de richesses et tend au plein emploi. La PPT est sous l'autorité d'Obama. Son gang s'est chargé de réaliser par les deux bouts la dépossession systémique du peuple américain: d'un côté il a réalisé la plus grand transfert de l'histoire des USA de la dette privée dans la dette publique, et d'un autre côté il réalise le plus grands transfert de la dette publique vers de la création de richesse sur les marchés financiers. Dans les deux cas, c'est le contribuable qui paye. Ces instruments officiels de criminalité financière n'ont pas réussi à réduire pour autant les positions toxiques des systèmes bancaires qui sont toujours de 16,5 trillions de $ (16500 milliards) selon le dernier rapport de la Fed'.

La source de tous le système de crédit de mauvaise foi est le Congrès américain et ses représentants élus par le peuple. Le Congrès a créé le système de la Fed' et le système des organismes semi-public privilégiés comme Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae, Sallie Mae, la FHA - Federal Housing Administration, la FHLB - Federal Home Loan Banks. Même l'ancien Président de la Fed', Alan Greenspan parlait d'eux en disant "the big fat gap". Depuis août 2008, le Congrès US est responsable de 75% de la création de la dette américaine en continuant à encourager l'octroi de crédits hypothécaires immobiliers alors que dans le même temps 4,5 millions de maisons individuelles vont encore être saisies en 2010. En 2009 les USA ont accordé des crédits hypothécaires adossés sur des titres, les MBS - Mortgage Backed Securities, équivalents à 49,6% du PIB américain. Dans la même période l'Allemagne en a accordés pour 0,2% du PIB allemand. L'administration Obama commet des actes 1000 fois plus dramatiques que l'administration Bush/Paulson/Greenspan. La plus grosse bulle de tous les temps est créée par Obama/Geithner/Bernanke. L'effondrement sera à la même échelle. Il n'y aura pas de reprise aux USA avant une vingtaine d'années, soit vers 2030.

Pourtant, les voix du regret se font entendre aussi aux USA. Un vent de panique a soufflé à Wall Street, quand l'autorité de surveillance des opérations boursières, la SEC, a annoncé le 16 avril 2010 qu'elle allait traduire en justice les dirigeants de la Goldman Sachs à cause de leurs manœuvres dolosives et falsifications en rapport avec les produits financiers dérivés complexes comme des CDO empaquetés avec des CDS. Goldman Sachs et l'un de ses responsables, le vice-président français Fabrice Tourre, sont accusés d'avoir fait "des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes au moment où le marché de l'immobilier résidentiel américain commençait à chuter". Des terroristes financiers fantômes et corrompus ont fait couler des spéculateurs fantômes au profit d'autres spéculateurs fantômes. La SEC poursuit ses investigations et a annoncé vouloir porter plainte contre d'autres banques. Quand la SEC s'occupera de la Fed' ce sera la guerre civile ou sur un pays étranger. Parce que la Fed' est l'un... des principaux acheteurs des... Bons du Trésor américain pour inonder les USA de liquidités en billets de contrefaçon avec l'espoir infondé de créer la relance économique. C'est le dévoiement total du keynésianisme.

La bad bank de la BCE ou "monétiser" les "dettes" des banques:

(ce § est en cours de rédaction)

Pour expliquer comment la Commission de Bruxelles va violer le Traité de Lisbonne, le Pacte de Stabilité et de Croissance établissant l'Euro, le Traité de Maastricht... et les directives précédentes, il est plus simple de citer Natixis qui gère sa bad bank depuis plus d'un an.

Dans son Flash du 6 mars 2009, Natixis dans la tourmente et sombrant dans la faillite avait déjà posé les "bonnes" questions:

début de la citation >>>

"Pourquoi la BCE hésite tant à acheter des actifs ?

Alors qu’ils sont techniquement possibles, que plusieurs banques centrales ont franchi ce pas, et que le conseil des gouverneurs dit mener la discussion depuis quatre mois, la BCE n’achète toujours pas d’actifs (dettes ou actions). Nous soulevons ici les questions de principe que pose cet instrument non conventionnel et prospectons sur les réponses que la BCE pourrait trouver:

  • Pourquoi réaliser des achats fermes, puisque seulement 15% des actifs éligibles sont pris en pension ? Réponse : pour aider le marché à (re)trouver un prix.
  • La BCE prendrait-elle un risque par des achats fermes ? Réponse: pas plus de risque de crédit qu’en prenant les actifs en pension, mais un risque d’illiquidité.
  • La BCE peut-elle contourner les banques sans créer d’asymétrie ? Réponse : non, mais la politique monétaire par les taux n’est pas symétrique non plus.
  • A quoi servirait-il à la BCE de financer directement l’économie, quand la dette marchande ne représente que 3% du passif des entreprises?

Réponse: rendre les entreprises moins dépendantes des banques (credit easing). On le voit, l’assouplissement du crédit par la BCE est peu évident. Il ne faudra en aucun cas délaisser la politique de taux.

La BCE est indécise sur les achats fermes En matière de politique monétaire non conventionnelle, les banques centrales sont créatives:

  • La Banque du Japon (BoJ) achète des actions, celles des banques et celles des entreprises détenues par les banques
  • La Réserve fédérale américaine (Fed) achète des billets de trésorerie et les dettes émises par les agences de refinancement hypothécaire
  • La Banque d’Angleterre (BoE) achète la dette à court terme des entreprises et bientôt des titres du Trésor
  • La Banque nationale Suisse (BNS) émet des certificats de dette pour financer le rachat des actifs toxiques.

La BCE n’est pas en reste en matière de politique monétaire non conventionnelle et elle s’est particulièrement engagée dans la voie de l’assouplissement quantitatif pour endiguer les tensions sur le marché interbancaire. Mais elle n’a toujours pas franchi le pas des achats fermes, donc de l’assouplissement du crédit, alors que pourtant le conseil des gouverneurs dit mener une telle discussion depuis maintenant quatre mois. Techniquement, rien ne s’oppose aux achats fermes par la BCE, à l’exception des dettes publiques sur le marché primaire et des actions. Nous énumérons ici les principales questions de principe que posent les achats fermes à la BCE, pour tenter de comprendre son indécision".

<<< Fin de la citation

Et les bad banks de France?

Le Chairman Prince-Président a dit le 1er mars 2009 à Bruxelles ceci: "Est-ce que la France va avoir recours à ce que l'on appelle la "bad bank"? Non, nous préférons agir en encourageant les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'en transférant sur le budget de l'Etat les pertes liées à des investissements passés dans des actifs américains douteux. Au fond, il s'agit pour nous de protéger le contribuable et c'est ce que nous avons fait bien sûr avec Dexia comme récemment avec les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires. Faire une "bad bank", cela consiste à dire : voilà, une banque a fait des mauvais choix d'investissements, s'est perdue dans des actifs douteux aux États-Unis, eh bien désormais c'est le contribuable qui va payer en lieu et place des actionnaires de la banque."

Juste avant que AIG ne fasse faillite, la Société Générale lui avait acheté des CDS pour un montant de 62 Milliards de $. Il y a donc déjà au moins 62 Mia de positions toxiques dans la Société Générale. Mais la Société Générale avait fanfaronné il y a quelques mois en annonçant avoir déjà remboursé l'aide gouvernementale dont le montant n'était par exemple qu'une fraction de ces 62 Mia.

La Société Générale rapatrie en France TOUTES ses pertes et les vend au fisc et au Trésor Public.


1] Inter Conseil Europe
de la Société Générale: Les banques n'auront aucun mal à quitter les paradis fiscaux et à respecter le délai du 31 mars 2010 pour quitter les pays qui figurent sur la liste grise de l'OCDE. Les banques vont bientôt organiser une opération séduction en ce sens avec des campagnes publicitaires bucoliques. La Société Générale prouve déjà son patriotisme français et a annoncé au début de l'année qu'elle va créer entre juillet et octobre 2010 sa bad bank dans laquelle elle va rapatrier en France toutes ses positions toxiques qu'elle évalue à 35 Mia d'euros. Ceci lui permettra de "regrouper en une entité unique ces actifs peu liquides et lui permettra d'en optimiser leur gestion et leur fiscalité". La Société Générale pourra donc déduire les pertes de son résultat imposable en France. La Société Générale dispose de deux paradis fiscaux: en off shore pour les bénéfices non imposés en France, et un paradis fiscal en France pour les pertes déduisibles de l'impôt. Nous comprenons mieux pourquoi la Société Générale avait appelé ses clients dans le Telegraph du 18 novembre 2009 à se préparer à l'Effondrement Global économique et financier en exposant le "Worst-case debt scenario". La "structure de cantonnement" de la bad bank de la Société Générale sera domiciliée à La Défense dans l'une des ses filiales nommée Inter Conseil Europe. On ne connait pas la taille réelle des actifs cantonnés de cette bad bank mais on estime qu'elle sera de taille comparable celle de la bad bank de la banque d'investissement Natixis.

Si vous cherchez sur google Société Générale bad bank mon site est en A3 et A4.
Face à la petitesse d'un bloggeur indépendant et libre vous mesurez l'immensité de la médiocrité de notre démocratie?

2] Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés
- GAPC de Natixis / Banque Populaire Caisse d'Épargne a été créée en août 2009. Natixis est détenue à 72% par le groupe bancaire BPCE issu de la fusion de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire. La bad bank Natixis héberge 55 Mia d'euros d'assets toxiques. La bad bank de Natixis est un "canton" baptisé "GAPC - Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés". Vous comprenez que ces banques sont en réalité en situation de faillite comptable et ne peuvent pas dégager de bénéfices. François Pérol, nommé par le Chairman-Prince Président, est président du directoire de BPCE et président du conseil d'administration de Natixis et a jugé que la garantie sur le portefeuille GAPC avait les mêmes effets qu'une cession du portefeuille à BPCE. La taille réelle de cette bad bank n'a jamais été publiée.

Pourtant, dans cette période d'illusion de reprise économique où seuls les cours de la Bourse ont retrouvé les niveaux du début de l'année 2009, BNP-Paribas et la Société Générale ont "remboursé" au gouvernement français les aides publiques de sauvegarde des banques en rachetant comme convenu à un taux fixé à l'avance les actions préférentielles obtenues en échange de cette aide par l'État. L'État français avait fait 400 millions d'euros de bénéfice, mais la BNP et la Société Générale avaient fait 12 milliards de bénéfice avec cette "aide". En octobre 2009 le Parlement français avait voté "par erreur" une Loi pour taxer ces bénéfices, mais deux jours après le Parlement a voté une Loi annulant cette Loi.

La fusion en France de la Caisse d'Épargne et de la Banque Populaire est un bon cas d'école de ces bail outs magiques. Cette fusion (CEBP) est entrée officiellement en vigueur le lundi 23 février 2009, l'État avait recapitalisé à hauteur de 20% ce groupe, mais les positions négatives catastrophiques, les pertes de la filiale Natixis, n'ont jamais été vraiment révélées... La confusion privé / public et la continuité de l'État ont été assurées par Monsieur Pérol, ami personnel du chairman prince-président français. L'État français avait feint d'acheter le chat dans le sac. Ce n'est qu'une feinte, c'est une manière de rapatrier en métropole toutes les activités spéculatives de hedge fonds des filiales de ces deux banques, de racheter les titres toxiques dans une forme de bad bank, de redonner une "santé" financière apparente à ces deux groupes en éliminant du bilan consolidé ces positions toxiques impactées et de les faire payer par le budget de l'État et le contribuable et les générations suivantes. Le rachat de titres pourris est aussi une manière de monétiser la dette et porte le nom de Qualitative Easing. L'État "qui était en faillite" en juin 2008 selon le 1er Ministre F. Fillion et bien avant l'éclatement de la crise en Europe continentale, cet État qui n'était pas disposé à aider les services publics, dépense des sommes astronomiques pour racheter de la merde déposée par le système spéculatif irresponsable et cautionné par tous les partis politiques comme l'incontournable nécessaire. Une fois de plus je rappelle, que l'électeur est adulte et qu'il a laissé tous les partis de droite à gauche composer avec cette organisation systémique "qui tend au plein-emploi et apporte croissance et bien-être". Avant l'été 2009 il y a eu des wildcat strikes (grèves sauvages non cautionnées par les syndicats) et des émeutes en Irlande et au Royaume-Uni comme à la Sodimatex en France en avril 2010. Émeutes contre qui? Contre soi-même? L'électeur avait préféré écouter les sirènes, il va maintenant se frapper lui-même sur la tête par personne interposée? Sur certains portails agrégateurs de contestations, j'en énerve certains avec ma confiance en l'information, l'engagement et la responsabilité politique des citoyens. L'africain est victime des régimes politiques, l'Européen a choisi son régime politique et son modèle de "concurrence libre et non faussée". Le TSE ne serait jamais passé en France si les sénateurs et députés PS n'avaient pas laissé le gouvernement en place agir au Congrès de Versailles du 4 février 2008. L'Europe est même plus active que les USA dans le domaine de la globalisation appauvrissante.

Banqueroute de l'Hémisphère Nord, Grande Dépression 2

Le Club de défaisance français a créé des fusions miraculeuses entre des banques, la Caisse d'Épargne avec la Banque Populaire d'une part, la BNP Paribas avec la Fortis d'autre part, etc... et vous a fait croire qu'il a créé "la plus grande banque d'Europe" et vous a vendu ce prédicat comme un gage de félicité globale et indicible de toute puissance qui tend de manière libre et non faussée vers le Graal du plein emploi et du bien-être en vous racontant que leurs dettes vont être publiées ultérieurement bien que l'État en devient actionnaire. Le bilan de chacune des banques a été maquillé, la part de la bulle des CDS / CDO détenue par chacune de ces banques n'a pas été évaluée parce qu'il est autorisé actuellement "d'assouplir" légalement les normes comptables IFRS et des Recommandations de Bâle 2, afin d'enjoliver la valeur au jour le jour du bilan (Zeitwertbilanzierung en allemand, mark to market en anglais). Je vous entretiens régulièrement de la falsification comptable légalement autorisée depuis 2 ans par les organismes internationaux des normes comptables. Il est bon que le Wall Street Journal le rappelle de temps en temps: sur ces 5 derniers trimestres, les banques américaines ont sous-évalué de 42% leurs pertes. Pourquoi ne pas le faire quand le Secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner l'a fait publiquement avec son Stress Test des 19 banques. Le Club de défaisance du G20, qui dispose de sa flottille d'avisos-escorteurs comme les Lyons'Club, Rotary, Kiwanis, Merkel, Sarkozy..., est entrain d'organiser une pyramide de la falsification bilanaire à la Madoff-Ponzi, du détournement des actifs encore sains, de la redirection secrète des dettes vers le Trésor public qui les rachète pour refinancer ces banques déjà trop pleines et qui confisquent les liquidités pour se refaire une santé agréée par leurs actionnaires et les agences de notations. Les banques & assurances, purgées plusieurs fois depuis 2 ans brillent en faisant croire à des profits, quand elles publient et si elles publient leurs bilans. Les banques communiquent sur des remboursements de leur part à l'État, mais ces remboursements ne correspondent pas à la recapitalisation directe ou indirecte de ces banques par l'État.

Mais avec cette vague de fusions et restructurations du système financier, Timothy Geithner, Secrétaire américain au Trésor, a transformé les troubled assets, actifs toxiques, en legacy assets, actifs légués, dans son x-ième plan appellé PPIP. En sachant que la bulle des produits dérivés financiers comme les CDS/CDO est estimée à 620.000 milliards pour la planète entière, ont s'aperçoit qu'il est facile pour la complexion américano-brownienne de piper les dés. Il suffit de mentir aujourd'hui, de mater les soulèvements sociaux demain, puis de faire payer les générations futures. Le club de défaisance avec ses petits gonfaloniers néo-libéraux privés et nationalisés est entrain de relocaliser vers les dettes cumulées publiques l'aspic venimeux de la bulle planétaire des CDS / CDO et va faire peser le remboursement des dettes, dont la publication est maintenue dans le niveau glauque et sous-marin d'un avenir non daté, jusqu'en 2029 au moins sur les impôts et les déficits budgétaires de deux prochaines générations à venir à moins d'organiser une hyperinflation qui aura le même effet, c'est à dire faire payer par les habitants des pays le vol pyramidal des entreprises privées soutenues par l'État en quête de continuité. L'État préfère transférer la bulle planétaire des dettes et assets pourris du secteur privé, avant son éclatement, à une bulle publique pour organiser un deleveraging, une atténuation de l'effet de levier, en se prenant pour un apprenti sorcier et en ne se rendant pas compte qu'il organise un Weimar II au lieu de lancer au travers de la représentation démocratique de l'ONU un Bretton Woods II qui n'organise pas un trickle up effect (cherchez trickle down effect et effet de percolation) pour le compte d'une puissance dominante gérée par le club de défaisance d'un G20+. Vous connaissez le G24, le vrai, celui des pauvres et son "Groupe Intergouvernemental des 24 pour les questions monétaires internationales et le développement"? Et la Déclaration de la 7ème édition du Forum des Peuples de Koulikoro au Mali en juillet 2008?

Ceux qui croient voir un retour subit de l'amour de l'État pour la Chose Publique doivent tout aussi violemment se détromper. Le "State is bad" initié par "The road of serfdom" de von Hayek, puis de l'École de Chicago, le Consensus de Washington, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Tony Blair, Jean Monnet, Gerhard Schröder, Lionel Jospin qui a vendu les services publiques au secteur privatisé en respect personnel et de gauche à l'AGCS, l'accord parallèle à l'OMC,... tout ceci n'a pas empêché la consolidation du retour du Titre III du TCE, rejeté par le NON français au référendum européen, bétonné dans le transfert copié-collé du Traité de Lisbonne imposé par la gauche abstentionniste au Congrès de Versailles de février 2008. Car l'État, empressé de sauver les tricheurs systémiques, spéculateurs et escrocs conserve toujours une certaine idée de l'État, et va légitimer sa gauche-attitude passagère de nationalisation, par les caisses vides d'un budget en faillite qui ne permettra plus de maintenir les services publics et qui forcera des coupes violentes et de très fortes augmentations d'impôt comme en Irlande. Pour contenancer préventivement les futurs millions de déçus du bail out de Sarkozy face à la gestion versatile de crise et au chômage de masse, l'État fait appel à sa conscience supérieure déléguée, celle de l'OCDE qui continue à dérouler son bréviaire sur ses masses incultes et vénales. Si la rétention de l'espoir pour un État Nouveau et la contention des renouveaux de la conscience civique et politique ne devaient pas fonctionner, l'État saura organiser ses minériades roumaines privées pour conserver son Régime, à l'image de son laboratoire doom-toom d'Outre-mer où il s'essaye, pour garder en haleine son liberal fighting spirit, à se faire peur pour voir où se trouverait le point de sécession et pour étouffer dans l'œuf une éventuelle résilience créative des peuples. Les petites-gens sont toutes des nano-bonsaï qui vont ouvrir grand la bouche affamée et le porte-monnaie pour payer les frasques des flambeurs du casino et les croupiers du gouvernement.

Dans un rapport du 3 mars 2009 intitulé "Going for Growth" et rédigé par l'OCDE, cette organisation lance tous azimuts un cycle de vives recommandations destinées à entrainer les pays dans l'intensification de la libéralisation du commerce alors que tellement de voix de la société civile, de gouvernementaux, du secteur bancaire, du réseau industriel conjurent en même temps l'État d'intervenir à leurs côtés pour leur offrir sans contre-partie une aide financière, fiscale et conjoncturelle. La libre concurrence mondiale se ferait encore mieux pour eux si la politique de subvention du secteur agricole s'étendait à tous les secteurs industriels et commerciaux pour renforcer leur position concurrentielle dans le grand commerce libre, international et non faussé. Le club de défaisance du G20 montre une fois de plus son vrai visage. Il n'a pas l'intention de se soumettre aux lois de la libre concurrence quand il se sent lui-même menacé par elles, et il s'affaire à prendre sur les concurrents des parts de marché par tous les moyens. Les plus faibles comme les PED (Pays en Développement) et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), mais aussi les Pays de l'Europe de l'Est, n'ont qu'à bien se tenir et s'en retourner à sarcler la terre, la rizière ou le dvor, et à importer un maximum de produits manufacturés provenant des pays industrialisés.

Partout dans le monde, en comptabilité nationale, toutes ces aides aux banques ne figurent pas pour l'instant dans le déficit budgétaire annuel ni dans les dettes cumulées des États souverains. Les populations n'ont pas conscience de ce qu'elles auront à rembourser sur deux générations.

Pour faire diversion, l'Allemagne veut arriver au G20 de Toronto en juin 2010 avec un projet bouclé. Elle va instaurer un Fonds de Risque bancaire alimenté avec un impôt prélevé sur les bénéfices des banques. Mais cette taxe ne rapporterait que 1,2 Milliards d'euros, une somme qui n'est pas comparable avec les aides directes, les garanties et le swapping assest for cash effectué par la bad bank SoFFin. Un tel fonds, s'il n'est pas accompagné de mesures de régulation et de contrôle des activités bancaires ne sert à rien. Le laissez-faire bancaire sera stimulé avec ce nouvel impôt comme avec un nouvel outil, les Coco-Bonds, dont je vous entretiendrai dans un autre article. A l'opposé, la Taxe Tobin-Spahn casserait à la source les comportements spéculatifs et ramènerait les moyens financiers dans l'économie réelle et le Travail pour faire du PIB requalifié. Nous pourrons nous passer d'une réflexion sur la "Décroissance" comme celle d'un groupe politique vert qui s'est présenté aux dernières élections régionales, mais nous n'avons même pas entamé une réflexion sur un Green Bail Out, sur un Green New Deal, sur une Croissance Requalifiée de l'économie post-réelle vers le PIB naturel, économique et commercial qui est l'expression du Travail, de la Valeur Travail, de la Valeur Ajoutée par le Travail, de la Reconnaissance de la Valeur Travail. Le G20 de Londres de mars 2009 avait aussi consacré le déni du paquet climatique.

Dans un tel climat ordinaire de faillite généralisée il est étonnant que les assurances sur les défaillances des crédits, les CDS, ont été multipliées sur les défaillances des dettes souveraines et donc des banqueroutes d'État, non seulement pour la Grèce, mais aussi pour l'Italie, l'Allemagne, la France, les USA, etc. L'investisseur spéculant s'assure avec des CDS-Credit Defrault Swap contre le défaut de paiement de ces États auprès de banques qui se sont adossées sur la garantie de fait offerte par ces États parce qu'elles sont too big to fail et la garantie du bail out une fois que l'insolvabilité de la banque est révélée. Quand intervient l'incident de paiement d'un État, le défaut de crédit, la cessation de paiement, l'assurance CDS sera aussi sans valeur. Parce que le CDS est adossé sur la garantie d'un État en faillite, donc elle est adossée sur rien, puisque l'État ne peut pas non plus soutenir la banque: ceci est toujours la pyramide Ponzi-Madoff (voir le schéma des CDS ici). Les banques qui ont acheté les Bons du Trésor émis par ces États ont tout autant acheté des assurances CDS sur ces Bons du Trésor. Les banques se sont donc mis deux fois en faillite en une seule opération de spéculation à facettes doubles.

Que se passera-t-il quand les Etats seront en cessation de paiement? Celle-ci résulte de l'incapacité ou de la volonté de ne pas rembourser partiellement ou en totalité les dettes de l'Etat. Tous les pays industrialisés se dirigent vers la banqueroute d'État plus ou moins rapidement et plus ou moins gravement. Des demi-faillites comme pour les Pays Baltes, l'Islande, la Grèce vont s'accumuler. Ce sera encore plus dramatique quand ce sera le tour du Royaume-Uni, des pays fondateurs de l'Europe, de la Californie, du Japon, des USA. Le problème est l'interconnexion et la simultanéité des faillites souveraines de ces régions clefs de l'économie mondiale. Aucune de ces régions ne pourra assainir sa situation avec une dévaluation de sa monnaie en en faisant payer les coûts sur les autres régions. On tombe ensemble dans le trou, et ce qui avait été vendu comme le "découplage des Pays émergents" (Chine/Inde) ne sera pas une aide car nous ne pourrons rien leur acheter et nous n'aurons plus les moyens de produire ce qu'ils attendent de nous. D'ailleurs ont-ils encore besoin de nous sous notre forme actuelle? La Chine a réussi à monopoliser les fréquences du GPS européen Galiléo... Galiléo est mort, vive Beidou. (Graphique à gauche: le plus grand déficit, USA)

Au début de la crise, l'inflation que l'on avait fait tomber en disgrâce avec la NAIRU et les critères de Maastricht, est redevenue subitement le médicament miracle pour les décideurs. Les USA en tête ont voulu régler leur problème d'endettement avec une inflation plus élevée. Cet argument avait pris deux formes: 1) la création massive de monnaie par les banques centrales devaient automatiquement engendrer de l'inflation. Ce qui n'est pas encore vraiment le cas, même si les prix de matières premières ont beaucoup augmenté. Pourtant nous apprenons régulièrement que l'inflation s'était tassée au Royaume-Uni pendant un temps assez court et qu'elle est de nouveau de 3% depuis quelques mois. Mon site à toujours parlé d'une récessflation. 2) Il avait été supposé de part le monde que le gouvernement US activera de manière dynamique l'inflation. Pour l'instant il n'y a pas de résultat à la hauteur des attentes des Dr. Faustus qui interviennent entre les gouvernements et les banques centrales. Selon Shadowstats l'inflation est officiellement de 2% aux USA ou de 6% en données réelle. Beaucoup de site vous expose une déflation en s'appuyant sur l'immobilier et en cachant le reste.

Pour l'instant l'endettement massif continue à s'amplifier pour renflouer les banques en faillite. Mais à la fin il ne restera qu'une seule possibilité de les régler: les dettes ne seront plus honorées ni reconnues. Il restera juste à trouver la manière de l'expliquer aux pays partenaires et aux peuples qui auront aussi perdu tous leurs avoirs. S'il n'y aura pas l'Hyperinflation il y aura de toute manière la Grande Dépression. On perdra des kilos et des hommes, "actifs à risque dans le bilan" d'État. Le montant de leur "exposition" est égal à la nécessité de les éliminer. En ce moment nous ne sommes que des "actifs cantonnés" et le Travailleur reste le "vecteur privilégié de l'exposition à la crise financière." Les États ne lui apportent pas leur garantie comme à des véhicules structurés émettant des titres obligataires afin de leur permettre de bénéficier de la meilleure notation de crédit possible. "L'ampleur de ces pertes directement liées à la crise contribue cependant, a contrario, à ne pas remettre en cause l'existence de la banque ni la pérennité de son cœur de métier (affacturage, financements d'entreprises, gestion d'actifs...)." "La réorientation stratégique de la 'Banque de Financement et d'Investissement (BFI) pérenne' '", selon les termes de Natixis, "comprend en particulier un recentrage de la clientèle d'entreprises, une offre simplifiée de produits structurés et d'investissement, le resserrement de la présence internationale, la réduction du profil de risque par le renforcement des contrôles et l'arrêt des activités de négociation pour compte propre ou à niveau élevé de volatilité, et des réduction d'effectifs."

De la brevetabilité du vivant, on est passé à la stérilité contractuelle, et à l’aphasie politique.
J’ai toujours un faible pour les paysans burkinabés et leurs coopératives agricoles.
Nous sommes trop modernes pour ne plus vraiment nous rendre compte que l’économie relie les hommes.
Entre devenir pauvre et mourir de faim, il y a l’élasticité du temps qui est confortablement exploitée par les régimes politiques et les partisans qui vivent de leur paradigmes. Mais l’Europe, et ses consommateurs citoyens restent en tête des bad guys.

Pétition Taxe Tobin / Taxe Robin des Bois avant le G20 de Toronto. (Huile de Robert Dandarov sur Malevitch).




Le monde, de la finance, commence le long terme à la dixième minute. Le destin y est décidé avant. La spéculation représente 90% des transactions financières. Le Travailleur et le Paysan burkinabé n'existent plus. Le travail n'est même plus la valeur d'ajustement, le critère clandestin de Maastricht. Le Travail n'existe plus. Aucune politique macro-économique, budgétaire, fiscale et de répartition n'est possible parce que le PIB de référence ne comprend pas le PIB fictif, d'initié et furtif produit en site propre dans l'économie post-réelle de la finance. L'ultime création finit comme perte et pauvreté à la bad bank. L'Homme se doit d'être dette envers l'État et rembourse à long terme les assets en déserrance de l'économie toxique qui arrivent à maturité au plus tard dans 80 ans





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14. mars 2010

Taxe Tobin-Spahn: au Parlement Européen 536 voix Pour, 80 voix Contre - Préparation du G20 de Toronto

La Grèce est victime des critères de convergences de Maastricht et du Pacte de Stabilité qui fondent l'Euro et l'Euro-Zone. Elle est victime du Traité de Lisbonne et de la Libre Circulation des Capitaux. Elle est victime d'Ecofin, de Jean-Claude Juncker et de l'Euro-Groupe, des Directives Européennes et de la BCE. Toutes les économies européennes sont adossées en réalité sur des Critères de Divergence qui auraient dû établir "la Concurrence libre et non faussée et qui crée la richesse et tend au plein-emploi". Les politiques européennes de la Commission de Bruxelles soutenues par le Parlement européen ont organisé la désintégration économique régionale sur le continent européen directement avec les opting-out britanniques et irlandais ou indirectement avec l'inachevé de la politique européenne macro-économique, budgétaire et fiscale et avec la politique absente de l'emploi et de la croissance.

Bientôt mes lecteurs comprendront que ce qu'ils prennent pour des désirs de "Grand-Soir" émanant de ce qu'ils prennent pour de la "Gauche-de-la-gauche", ou de "l'Extrême gauche", n'est rien d'autre que des désirs de petit citoyen qui réclame que justice économique soit faite. Le 15 novembre 2008 j'avais écrit que le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin. Avec ladite crise j'étais exaspéré de la répétition inutile des G20 dont le seul objectif était de créer de l'illusoire relance avec des politiques expansionnistes de création monétaire, qui n'a créé que la plus grosse bulle monétaire issue de la planche à billet et qui n'a nourri que le marché des transactions financières spéculatives adossées sur les chimères des CDS. A présent, et avant le prochain G20 de Toronto du 26 juin 2010, tout le monde se rend compte que que la relance keynésienne a été dévoyée par les systèmes bancaires et les fiducies et qu'il n'y a jamais eu de frémissement de relance, de green shoots, de recovery et que les banques ne prêtent plus entre elles et qu'elles ne prêtent plus pour des projets économiques, industriels et commerciaux. En réalité le Parlement Européen n'est pas porté par sa bravoure avec une telle Résolution mais par la peur devant l'imminent bank run qui aura lieu dans lequel les épargnants vont prélever tout ce qu'il reste sur leurs comptes de banque.

La Taxe Tobin a toujours été soutenue et promue par Joseph Stiglitz. Le 11 mars 2010, le Parlement Européen s'est prononcé massivement avec une majorité de 536 voix contre 80 pour proposer une "étude d'impact" sur l'introduction de la Taxe Tobin. Et le Parlement Européen prépare, avec l'idée d'une introduction d'une Taxe Tobin, une compensation qu'il saura opposer à un climat généralisé de révolte en Europe alors que la Commission de Bruxelles aura créé un FME - Fonds Monétaire Européen qui sera la bad bank européenne qui organisera à grande échelle le bail out des dettes publiques (grecques) pour organiser en cachette le bail out des grandes banques européennes des pays européens "du Nord". Les libertariens sont depuis le vote de la Résolution du 11 mars 2010 furieux contre le Parlement Européen et vous expliquent que son groupe majoritaire de droite, le PPE, est un groupe du centre et non pas de "centre droit".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international: le rôle du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère divisante parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 25 à 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, actuel Président pour l'Europe du Comité Directeur de la Trinationale et l'ancien Commissaire responsable de la politique de Concurrence, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. Les médias se sont appliqués à cacher cette information. L'Europe devra pourtant aller bien plus loin, parce que le ressaisissement idéologique de ce qui se désire être le ressaisissement idéologique de l'après-crise est en marche forcée. Partout les libertariens pilotés ou non par l'Internationale de la Goldman Sachs, la Trinationale ou Bilderberg ou l'Institut Ludwig von Mises qui est le think tank de la conception néo-libérale de Augustus von Hayek, s'attèlent à museler l'imaginaire des peuples en élaborant des slogans anti-Keynes pour expliquer que les marchés doivent être laissés à eux-mêmes et que les injections keynésiennes sont tout autant à bannir que l'économie planifiée des systèmes totalitaires communistes prolétariens. Les néo-libertariens à la von Mises sont aussi entrain de vous expliquer qu'il faut revenir à une bonne dose d'inflation réelle alors que jusqu'à présent ils vous expliquaient que le Nairu était nécessaire pour stabiliser les prix et pour déprécier la valeur travail et pour maintenir un certain niveau constant de chômage destiné à garder les travailleurs encore en activité sous la cloque de l'insécurité et de la non-revendication salariale dans la globalisation. A présent ces néo-libertariens voudraient qu'une inflation située un peu en-dessous de l'hyperinflation existe de manière durable pour faire disparaitre les dettes et pour cautionner le vol des richesses qui est planifié et mis en œuvre par le système de criminalité financière en bandes organisées de la spéculation de cette économie post-réelle qui représente 90% des "créations de richesses" des économies nationales.

L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taiwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taiwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

Pour répondre à ladite crise et à la globalisation appauvrissante des Pays en Développement et des pays industrialisés il faudra en plus que la création monétaire redevienne un Service Public, que la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne fasse plus partie des services publics comme aujourd'hui (nationalisation des pertes, privatisation des profits). Les banques, assurances et hedge funds devront être obligées d'apurer leurs bilans et de faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi que l'Europe démantèle les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais fonds propres, bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main vibrante du marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.


L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Le Parlement Européen de Strasbourg veut que Bruxelles étudie l’introduction d’une Taxe sur les marchés financiers. La Résolution du Parlement Européen demande à l'exécutif de l'UE "d'examiner soigneusement" les avantages et les inconvénients d'une telle taxe. Le Parlement Européen avait déjà repoussé la Taxe Tobin en janvier 2000. Attac, l'association qui était née en France sous l'appellation politique "Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens", est mondialement active et représentée dans tous les pays et exige une démarche unilatérale européenne si les USA et le Japon se prononçaient contre une telle taxe au prochain G20 de Toronto du 26 juin 2010. Cette semaine le Parlement européen a voté cette Résolution adressée à la Commission avec une majorité historique de 536 voix contre 80. Il ne faut surtout jamais se réjouir de telles Résolutions émanant du Parlement Européen parce que le Parlement européen connaît parfaitement le jeux pervers démocratique qui existe entre lui-même, la Commission et le système d’amendements qui liquéfie toujours dans un mièvre consensus ses résolutions "progressistes" ou qui fait passer quelques mois plus tard la santé dans la Directive Service alors qu’il s’était formellement prononcé contre quelques mois auparavant. Le Parlement Européen est coutumier des lustrations libérales. Souvent le Parlement Européen simule des avancées politiques en sachant qu’il obtiendra de la Commission exactement la réponse opposée mais sous un packaging qui fera par exemple passer tout le Titre III du Traité Constitutionnel Européen - qui avait été rejeté avec le NON, le NEJ et le NO irlandais - dans le Traité de Lisbonne appelé Traité Simplifié. Le Parlement français avait aussi voté en 2001 lors de la mandature du Président Chirac l'introduction de la Taxe Tobin... "à condition que les autres États fassent de même". Cette taxe s'était alors transformée en France en taxe sur les tickets d'avion. La Belgique en 2004 et le Canada s'étaient aussi prononcés il y a dix ans pour une Taxe Tobin... à condition que. Le Brésil ne bavarde pas et l'a introduite le 20 janvier 2009, ce qui n'a pas chassé ni freiné sur son territoire les investisseurs étrangers. L'Argentine avait fait pareil dans le passé ainsi que momentanément les Tigres lors de la Crise Asiatique. La ministre française de l'Économie Christine Lagarde, UMP, s'était moquée en mai 2009 de son collègue Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, anciennement PS, qui s'était déclaré favorable à l'instauration de la Taxe Tobin avec ces mots suivants: "Vous savez, quand les ministres des Affaires étrangères se mettent à sortir la boîte à idées finances, on peut tout attendre".

Le Parlement Européen feint aussi de répondre aux alter-mondialistes qui lancent à l’échelle européenne une pétition adressée aux Gouvernements des Pays industrialisés et émergents du G20. Les alter-mondialistes veulent que le G20 du 26 juin 2010 de Toronto décide l’introduction de la taxe Tobin. Je rappelle que James Tobin, sans doutes devenu sénile dans les années 90’, s’était lui-même distancié de la taxe qui porte son nom et s’était rallié à la folie catallactique des marchés spéculatifs. Pour les alter-mondialistes "les Pays du G20 ont mobilisé des centaines de milliards de $ pour sauver les banques et le système financier, mais les problèmes sociaux urgents et le changement climatique ne sont pas traités avec la même détermination et les mêmes moyens financiers nécessaires". En réalité les Pays ont mobilisé 14.000 milliards de $ pour sauver les banques. Je rappelle qu'il ne faut que 30 milliards par an pour éradiquer la faim dans le monde selon la FAO. Parmi les auteurs de la Pétition il y a à côté d’Attac les organisations écologiques comme Friends of the Earth et des Organisations pour le Développement comme Weed  (Weltwirtschaft, Ökologie & Entwicklung - World, Economy, Ecology & Development; pétition en français; pétition en anglais et pétition en allemand >>> sur Make Finance Work for People and the Planet)  ou Robin Hood Tax Campaign.

Le Parlement Européen bavarde et tergiverse depuis longtemps sur la possibilité, la faisabilité et l'impact d’une taxe financière sur les transactions financières. Le Parlement Européen admet "qu’il y a de 70 à 90 fois plus de transactions financières spéculatives dans le monde que de transactions liées à l’économie réelle". Je vous explique depuis longtemps sur mon site que l’économie financière crée du PIB fictif d’initié qui n’est conservé que dans le joyeux ghetto du monde de la finance auquel les gouvernements accordent une assurance vie sur le dos des contribuables et de deux générations futures avec le ballet de bail out des systèmes bancaires et d’assurance. Avec un tel système ordolibéral aucune comptabilité nationale n’est possible, comme aucune politique macro-économique et budgétaire, comme aucun système de reconnaissance de la valeur travail et de la rémunération des Travailleurs (Travailleur est la Terminologie officielle des Communautés Européenne).

Pour le Parlement Européen „Une taxe sur les transactions financières peut aider à réinstaurer une saine balance. Il est clair que les petits investisseurs privés ne seront pas obligés de s'en acquitter, si cette taxe est prélevée au niveau international par Bruxelles, et une telle taxe n’a de sens que si elle est prélevée au niveau international". Apparemment le Parlement Européen n'a pas étudié la démarche solitaire et concrète du Brésil qui fait ses preuves depuis le 20 janvier 2009. Attac exige du Parlement Européen de se prononcer pour une introduction unilatérale de la Taxe Tobin dans la Région Europe. Nous avons ici une application concrète de ce que j'appelle le "protectionnisme intelligent" et qui m'a été inspiré par les sites web des coopératives agricoles du Burkina Faso. Nous ne pouvons plus accepter au non de la "Concurrence libre et non-faussée" la désintégration économique de l'Europe dans le cadre de la globalisation et à cause de sa propre manière de laisser fonctionner l'économie des concurrences.

Les économistes comme Paul Bernd Spahn, Professeur à l’Université de Francfort et l’expert autrichien Stephan Schulmeister de l’Institut de Recherche Économique Wifo ont prouvé depuis longtemps qu’une telle taxe Tobin-Spahn peut fonctionner dans chacune des zones monétaires de l’Euro, du $ et du Yen. Une taxe de seulement 0,05% sur toutes les activités bancaires effectives rapporterait 100 milliards d’Euros. Le même effet de levier (leverage) qui à si criminellement servi à la bulle spéculative fonctionnerait avec une taxe Tobin-Spahn, parce que dans les marchés financiers le long terme commence après la 10ème minutes et les capitaux investis se mutent ensuite sur un autre produit spéculatif dans ce rythme accéléré du High Frequency Trading. Plus les transferts sont multipliés, plus l'effet du Grain de Sable de la Taxe Tobin-Spahn est multiplié. Une telle taxe agit comme un frein sur la spéculation financière et stimule le choix des investisseurs sur les placements productifs adossés sur des projets industriels et commerciaux à long terme. Une taxe Tobin-Spahn de 0,1 à 0,5% stopperait la spéculation à haut risque à court terme sans affaiblir les investissements à long terme. Le risque débile et compulsif des investisseurs institutionnels est alors démoli et la production durable, le travail et la croissance durable sont stimulés. A cette taxe on pourrait ajouter une taxe verte et une taxe emploi pour stimuler le nettoyage climatique et l’embauche. Que personne ne me dise qu’une telle taxe composite stopperait la croissance. Il s’agit de réorienter les 90% de PIB fictif dans le PIB réel, et du PIB il y en a pour payer des salaires, des retraites, de la santé, de l’éducation sans pour autant piller les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les PED (Pays en Développement). Il y a toujours de la place, une énorme place pour de la croissance, mais pas pour la croissance de ce PIB fictif d'initié de la classe financière. On n’aurait plus besoin de faire semblant d’imposer la vérité plénipotentiaire du Consensus de Washington pour lequel le trickle-down-effect est garanti pour tous. Cet effet de percolation ne sera pas destiné à l’homme à genoux à terre qui l’attend humble, contrit et sans volonté syndicale. Get up, Stand up.

7. février 2010

La Grèce, victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives EU, de l'Euro-Groupe, d'ECOFIN

L'Europe est à ce point inapte malgré son Traité de Lisbonne et ses autres Traités et Pactes passés dans le seul consensus de l'hémicycle, qu'elle va demander au FMI de sauver la Grèce de la banqueroute d'État, au même titre que le Zimbabwe. La Grèce est le premier État européen victime du Traité de Lisbonne et de la BCE. J'ai expliqué le 28 novembre 2008 que le G4 de Crise du 5 X 2008 avait réinventé l'euro-mark, l'euro-franc, et avait introduit l'euro-£. Personne n'a relevé ceci dans les médias.
Les banques allemandes détiennent 100 milliards de la dette grecque. Il aurait fallu mener le débat sur l'in-appropriation de la cause européenne monétaire, macro-économique, budgétaire et fiscale par l'Euro-Groupe, Ecofin, Euro-Stat, Juncker, les Directives sur la Libre Circulation des capitaux, et par la politique de la BCE qui permet le carry-trade intra communautaire. Si l'on commence à parler de ceci, on révélera que le Traité de Lisbonne a été un empaquetage des cerveaux pour faire de la catallaxie et de la compression de coûts.

màj du 29 octobre 2010:

ESMA, Écran de fumée avec la Directive Européenne AIFM sur la supervision des Fonds alternatifs.

le sommet européen des ministres des finances et de ECOFIN n'a rien apporté de nouveau. La libre circulation des capitaux et la spéculation financière ne sont ni règlementées ni jugulées. Les pays européens peuvent continuer à jouer, à perdre et à attendre les bail out communautaires. La clause de no-bail out est maintenue (Article 125 du Traité de Lisbonne), mais la clause 122 d'entre-aide entre les pays membres de l'Union en cas de catastrophe naturelle ou de manque en énergie a été élargie aux impasses financières, ce qui revient à contourner la clause de no-bail-out selon laquelle il est interdit aux États Membres du Pacte de Stabilité et de Croissance (Zone Euro) de porter secours à un membre en difficultés financières ou en banqueroute d'État. La Grèce avait triché avec ses critères de convergence pour entrer dans la zone euro, puis avec ses critères de Maastricht, et les banques françaises et allemandes principalement ont spéculé sur la dette grecque en parfaite connaissance de cause et on précipité l'effondrement financier de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal. Personne n'a rappelé que la Grèce est aussi victime de l'Euro, du Traité de Lisbonne, des Directives Européennes, de l'Euro-Groupe et d'ECOFIN.

Pour faire écran de fumée les ministres des finances européens et ECOFIN se sont mis d'accord sur un compromis qui va aboutir à une Directive Européenne AIFM qui sera signée le 11 Novembre 2010. Il s'agirait de créer un organisme européen de supervision des activités des hedge funds, des Private Equity, des Fonds Alternatifs, du Capital Investissement. Cet organisme s'appellera ESMA - EU Securities and Markets Autority / Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La supercherie de la Directive AIFM est qu'il relève toujours comme avant aux États membres de l'UE d'accorder l'agrément à ces fonds, or 4/5 des transactions spéculatives, soit une masse 2000 milliards et certains jours plus de 50% de toutes les transactions financières en Europe, se font à la City de Londres. Et la Grande-Bretagne n'est pas membre de la Zone Euro et ne soutient pas le parapluie européen de 750 milliards pour venir en aide aux pays européens attaqués par la spéculation financière internationale. Selon la nouvelle Directive européenne, quand l'agrément est accordé à ces Fonds spéculatifs dans un pays (l'AMF - Autorité des Marchés Financiers pour la France par exemple), il est valable pour l'ensemble des pays européens. C'est ici que Bruxelles et toute l'Europe manifeste son incapacité à s'opposer à la City de Londres pour laquelle l'Europe n'est qu'une Association Européenne de Libre Échange. Il parait que cette nouvelle Directive européenne répondrait aux engagements pris au G20 de Washington. Le G20 de Crise de Washington s'était surtout distingué par l'annonce qu'il allait ouvrir les vannes des surliquidités avec l'impression de fausse monnaie sur les planches à billets et avec la qualitative easing, c'est à dire l'échange des positions toxiques pourries des banques contre du faux argent frais créé aussi avec l'émission des Bons du Trésor, c'est à dire en surgonflant la dette publique des États avec de la pourriture à faire avaler et payer par les peuples.

Uniquement en cas extrême, l'ESMA pourra donner son avis documentaire aux superviseurs nationaux, qui seront libres ou non de le suivre. C'est comme pour les critères de Maastricht qui ont été violés dès le début de l'introduction de l'Euro par tous les États Membres, ou comme pour les Critères de convergence destinés à évaluer la capacité d'un État européen à devenir membre de la Zone Euro.

Les standards fixés par l'ESMA n'entreront que progressivement en vigueur en 2015, 2017 et 2018. D'ici là le système monétaire et financier mondial se sera écroulé et la Région européenne ne se sera pas préparée à la période qui suivra l'hyperinflation et Weimar II. Donc l'Europe donne avec cette Directive le signal fort qu'elle ne s'oppose pas à la libre circulation des capitaux spéculatifs systémiques et qu'elle renforce sa bienveillance pour eux. Bruxelles ne s'est pas attaquées à toutes les opérations extra-bilancielle comme les LBO, les CDS, les CDO qui ont plongé la planète depuis juin 2006 dans une crise irréversible tant que les pratiques de création, de soutien et d'engraissement des bulles spéculatives comme moteur prépondérant de croissance ne sera pas arrêté. Par la Directive AIFM l'Europe démontre qu'elle ne pense pas à requalifier la croissance dans un Green New Deal.
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màj du 18 mai 2010 à 11:07:

le Parlement de Strasbourg, et la Commission de Bruxelles et Jean-Claude Juncker, président de l'Euro-Groupe semblent vouloir dégager un consensus pour instaurer un impôt sur les transactions financières des Hedge Fonds des pays tiers. Le Royaume Uni s'y oppose parce que 4/5ème des transactions financières en Europe passent par la City. A l'heure actuelle allemande centre-droit serait pour, mais les ministres des finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Christine Lagarde, font encore leurs caprices. Un impôt se prélève en fin d'exercice sur le bénéfices. Une taxe se prélève sur chacun des transactions et les obligent donc à abandonner le nomadisme des spéculateurs. Les transactions se font actuellement avec l'informatique au rythme de la nano-seconde et dans les marchés financiers 10 minutes passent pour être du long terme. Plus souvent les transactions se font et plus souvent les spéculateurs doivent verser une taxe sur chacune d'elles. Un chiffre infime de 0,05% comme le prévoit la Taxe Tobin finit par produire des sommes gigantesques pour les nomades compulsifs. Ceci redirige alors l'investissement dans la production et les services et les détourent de ces produits financiers dérivés et titrisés qui sont des "armes de destructions massives" comme le disent George Soros et Warren Buffet.

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màj du 6 mai 2010 suite au "Plan d'aide" européen à la Grèce pour lui éviter sa banqueroute d'État: La Hypo Real Estate allemande détient 80 milliards d'euros de crédits pourris venant des PIGS. La HRE avait fait faillite l'année dernière et a été sauvée avec une aide de 100 milliards de l'État allemand. Malgré ceci, la HRE fait toujours des pertes. Donc sachons observer la félonie des dirigeants du Nord de l'Europe qui feignent de faire un cadeau à la Grèce avec une aide de 100 milliards pour lui éviter la banqueroute d'État.

màj du 9 mai 2010: les européens ont décidé de créer un Fonds de Sauvetage pour les pays membres de l'Euro-Zone. En un Week-End les européens ont fait sauter tous les critères de Maastricht et le Pacte de Dublin de Convergence et de Stabilité. Les 4 critères de Maastricht sont devenus caducs, un pays peut donc se mouvoir sur tout l'éventail qui mène à la banqueroute d'État. D'autre part, il est à présent autorisé à la BCE de se fournir en liquidités sur les marchés financiers internationaux, ce qui lui était défendu. Ceci est donc la porte ouverte à n'importe quelle forme de spéculation. D'un autre côté rien n'a été entrepris pour contrôler et réglementer la "Libre circulation des capitaux" malgré le vote du 11 mars 2010 au Parlement de Strasbourg où il y a eu une majorité de 536 voix contre 86 pour étudier l'impact d'une Taxe Tobin. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, l'Inde, la Russie sont bien plus avancés pour freiner la libre circulation des spéculations sauvages.

En introduisant la taxe Tobin, l'Europe ne ferait que de suivre le Brésil qui l'a introduite depuis le 20 janvier 2009. L'Europe tergiverse sur la faisabilité et sur l'impact d'une taxe sur les transactions financières, mais d'autres pays que le Brésil agissent. L'information reste sous le boisseau, parce que les médias de l'Hémisphère riche ont tout intérêt à suivre les consignes de leur propriétaires et donneurs d'ordre. Depuis novembre 2009, le Brésil prélève auprès des investisseurs étrangers en plus une taxe de 2% pour l'achat d'action et pour les placements. Depuis décembre 2009 Taïwan a interdit aux étrangers de placer des capitaux sur des marchés à termes. La Russie, l'Indonésie et l'Inde vont introduire des mesures similaires pour stopper la libre circulation des capitaux si elle ne sert pas à financer des investissements à long terme. Dans ce temps l'Europe tient encore le discours au sujet de la perte d'un avantage concurrentiel, si elle se mettait à faire de même. Le Brésil, Taïwan, l'Indonésie, la Russie, et l'Inde veulent éviter la création d'une bulle spéculative et une inflation.

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Vous avez remarqué que les marchés financiers attaquent la Grèce, le Portugal, l'Espagne parce qu'ils espèrent que ces pays européens vont continuer à refinancer leur dette publique en mettant sur le marché financier mondial des Bons du Trésor avec la garantie d'un fort taux d'intérêt et de rendement. Je vous ai déjà exposé le 11 janvier 2009 et le 6 mars 2009 qu'il était facile de trouver sur le net les spreads (éventail) entre les CDS, les assurances sur les Obligations d'État des différents pays européens, mais pas de ceux de l'Irlande, du Royaume-Uni, des USA. D'après la CMA, la Californie fait partie des 10 premiers États au monde à risquer prochainement la banqueroute d'État avec la Grèce. Le PIB de la Californie est le plus élevé de tous les États de la fédération américaine. Les agences de notations place la Californie au même niveau que le Kazakhstan quant à sa solvabilité.

<<< Le premier-ministre du paradis fiscal du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a sévèrement critiqué en février 2010 les pays européens de la périphérie et les a sommés de se discipliner pour ne pas mettre en péril ce que les pays fondateurs de l'Europe ont mis en œuvre. Juncker oublie de dire que ces nouveaux entrants ne sont pas venus dans la même Europe que celle qui existait quand les fondateurs commerçaient librement seuls entre eux. Entre temps étaient entrés en vigueur les Directives sur la Libre circulation des capitaux et sur le Libre établissement des entreprises de services, ce qui inclue les services financiers. Il a toujours été de notoriété publique depuis 2001 que la Grèce avait délibérément triché avec sa comptabilité nationale pour faire croire qu'elle était compatible avec les critères de convergence du Pacte de Dublin de Stabilité et de Croissance afin d'introduire l'euro sur son territoire. Mais même si elle avait respecté les critères de Maastricht, la Grèce était incapable comme les pays baltes de résister aux attaques ou pénétrations abusives des grands groupes financiers des pays européens fondateurs. Une fois de plus, la foi en l'humanisme automatique des marchés qui fonde le Consensus de Bruxelles n'a pas fonctionné de manière harmonieuse, mais déprédatrice. Comme toujours. Il faut se demander ce qui est le plus à blâmer: les tricheries comptables de la Grèce, ou les opting-out (exemptions légales face aux obligations communautaires) de l'Irlande, mais aussi du Royaume-Uni, ou l'impréparation habituelle de Bruxelles, ou la volonté de toujours tout passer avec les légumes de la "concurrence libre et non-faussée".

Il est étonnant que seulement maintenant, en mars 2010, Juncker et Angela Merkel avancent l'idée de la création d'un Fonds Monétaire Européen (FME). Et une fois de plus, ils en oublient le rôle fondamental que peut jouer un tel fonds monétaire international. Celui du FMI, mais déshabillé de son ingérence néo-libérale et de ses clauses d'attribution de prêts qui imposent comme le FMI une libéralisation totale de tous les marchés et une compression de la dette publique, sans analyser leur impact sur une économie nationale et l'intégration régionale des pays. En Afrique se fait de plus en plus corps l'idée d'un "protectionnisme intelligent". En l'état actuel, un transfert de l'argent des contribuables vers un Fonds Monétaire Européen constitue une violation de la Clause de No Bail Out du Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro et l'Euro-Zone. Ceci démontre que l'Europe repose avant tout sur une chimère parce qu'elle n'a pas jugé nécessaire de prévoir la défaillance d'un État Membre et les moyens d'y répondre, comme elle n'avait pas jugé nécessaire d'organiser son institut de statistique EuroStat autrement que comme une boîte aux lettres. L'Europe voulait croire au commerce des commerçants. La subite volonté de créer un FME ne provient que de la volonté de réaliser sur le dos des contribuables européens, un bail-out des banques européennes qui détiennent les Bons du Trésor grec. Et comme les banques européennes qui détiennent ces Bons du Trésor grec sont domiciliées dans les pays fondateurs de l'Europe, l'Euro ne repose donc que sur des critères de divergence entre les 16 "pays du nord" et "pays du sud" parce qu'il n'existe ni cadre économique ni force centrifuge qui les font converger. Un paquet d'aide à la Grèce de 30 milliards d'euros sera de toute manière nécessaire pour la sortir momentanément des griffes de la Goldman Sachs et de ses agents non-secrets comme Peter Sutherland, Charles de Croisset, Otmar Issing, Petros Christodoulou, Lord Griffiths, Mario Draghi, etc... (voir article n°2 au sujet de la Crise de l'Ouzo). Les pays européens non membres de l'Euro-Zone préfèrent une aide du FMI pour la Grèce.
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<<< bail out de la Grèce >>> graphique à gauche.

màj du 6 mai 2010 >>> L'aide a la Grèce a été décidée. Les États européens donateurs empruntent sur les marchés financiers à 3% et se feront rembourser leur "aide" à 5%. Ceci est la libre circulation des capitaux garantie par les Directives et le Traité de Lisbonne. Le paradis fiscal du Luxembourg aidera à hauteur de 0,08%. L’Allemagne va payer 22,34 milliards, la France 16,78 Mia, l’Italie 14,75 Mia. Cette "aide" à la Grèce n’est pas un cadeau, c’est un "investissement", car 70% des Bons du Trésor grec sont dans les banques de ces 3 pays donateurs. Quand en France on va révéler ce qui traine dans la bad bank Inter Conseil Europe de la Société Générale et la bad bank Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés de Natixis / Banque Populaire Caisse d’Épargne, etc... on se rendra compte que la Grèce est un brigand parmi les autres.

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La crise financière de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal est la reproduction parfaite de la Crise des Subprimes des USA. Ce Housing Bust méridional a été rendu possible en Europe avec la libre circulation des capitaux. Le Housing Bust a été financé avec l'ouverture des vannes des liquidités faciles et avec la multimutualisation des risques hypothécaires avec des titrisations ayant la forme de CDS, de MBS et de RMBS, etc. Les banques allemandes, les banques régionales allemandes d'État (Landesbank), les assurances allemandes, Real Hypo Estate, sont très fortement impliquées dans la Bulle des crédits hypothécaires des pays du Sud de l'Europe. Ce qui est mis sous silence, est que... l'Allemagne a, elle aussi, pratiqué en grand style dans sa partie Est la relance par la bulle immobilière et des crédits hypothécaires. La faillite du plus grand institut financier hypothécaire européen, l'allemand Real Hypo Estate, n'a jamais été exposée dans les médias comme une faillite systémique de même portée que celles de Fannie Mae, de Freddie Mac ou de AIG. C'est pourtant le cas. Cette information est extrêmement difficile à trouver. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne. L'Autriche est impliquée de la même manière que l'Allemagne, mais plus dans les Pays Baltes, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine. Souvenons-nous qu'une bulle immobilière est mise en œuvre sur le terrain à bâtir, ou à incendier avant de le bâtir. Les politiques d'occupation des sols sont déterminées par les autorités politiques locales.

Dans quelles banques se trouvent les 1000 milliards en Euros constitués des dettes des Pays appelés PIGS, Portugal, Italie, Grèce, Espagne? Dans les banques européennes. L'Allemagne en détient 331 Mia., la France 307 Mia., le Royaume-Uni 156 Mia., la Suisse détient 47 Mia. de la dette grecque ce qui équivaut à 12% de son PIB. Il n'est pas étonnant que le Big Fat Bail-Out de la Grèce doive passer par l'Allemagne, la France, l'Autriche, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. L'Autriche est comme les autres assise sur une pyramide (Ponzi) de positions toxiques et de créances pourries encore plus grande en détenant en plus une très grande part de la dette des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Roumanie, de l'Ukraine. Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez évaluer le pourcentage par rapport aux PIB de la dette des pays PIGS détenue dans les banques des autres États membres de l'Europe ou de la Suisse, du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni détient 16% de la dette des PIGS par rapport à son propre PIB, la Suisse 30% de la dette des PIGS face à son propre PIB. L'Autriche détient 64% de la dette européenne et 54% de la dette des PIGS face à son propre PIB. La France détient 30% face à son PIB. La banqueroute de l'un des ces pays PIGS du sud met en péril l'équilibre des autres pays européens du Nord.

Non seulement les Critères de convergence n'ont conduit les pays du sud et les nouveaux entrants que dans la divergence, mais en plus cette divergence organique de l'Europe s'est mutée en risque systémique pour l'ensemble du continent.

Comment l'Europe a-t-elle généré son propre déséquilibre interne? La libre circulation des capitaux permet les opérations du carry trade. Les banques européennes du nord se sont enrichies sur les dettes des pays européens du sud. Le carry trade consiste à acheter bon marché et vendre avec un fort bénéfice, ou à emprunter à bon marché et à prêter avec un fort taux d'intérêt. Ce carry trade intra-communautaire a été rendu possible par la politique monétaire de la BCE pour "stimuler" l'économie avec des prêts à court terme et à faible taux d'intérêt. Ceci permet aux banques qui se fournissent en liquidités à bon marché et à court terme auprès de la BCE de prêter ces liquidités à long terme aux pays européens du sud, en l'occurrence d'acheter leurs Bons du Trésor à taux d'intérêt élevés. Les banques du nord se sont enrichies sur les pays du sud, comme ils le font naturellement avec les dettes des pays africains par exemple. Bruxelles, la BCE, Jean-Claude Junker et l'Euro-Groupe, ECOFIN n'avaient pas ressenti le besoin de réguler cette libre circulation des capitaux en Europe, puisqu'il n'y a pas de politique budgétaire, fiscale et macro-économique en Europe. Et avec la moindre des défaillances de l'un des pays du sud, le domino des réserves fractionnaires va faire passer le risque systémique (moral hazard / aléas moral) dans la globalisation de la faillite de l'ensemble de l'Europe ou... du système monétaire international, comme c'était le cas pour le plus grand assureur du monde, l'américain AIG qui avait croulé sous la défaillance en chaîne des CDS et vécu la plus grande faillite d'une société privée de toute l'humanité.

L'Autriche, comme les autres "anciens" pays de l'Europe a réalisé une concurrence déloyale avec ses opérations de carry trade intra-communautaire dans les nouveaux membres de l'UE. Et pourtant l'Autriche est le premier pays européen qui va interdire sur son sol à partir du 10 mars 2010 le carry trade. Il ne sera plus possible d'obtenir en Autriche un crédit libellé en une devise étrangère comme le Franc Suisse, le Yen, etc... En Autriche, 1/3 des prêts immobiliers sont libellés en CHF ou en Yen (équivalents à 35 Mia euros), parce que les taux d'% dans ces devises sont plus bas qu'en euros. Si la valeur de ces devises baisse, la charge des intérêts sur ces crédits baisse. Le contraire est aussi vrai. C'est ce que subissent en ce moment les pays baltes, et les pays de l'Europe centrale qui ont contracté massivement dans des banques autrichiennes des crédits hypothécaires libellés en euro qui s'est fortement réévalué face à leurs propres monnaies. Ces pays sont de plus en plus incapables de rembourser leurs crédits immobiliers auprès des banques autrichiennes et les banqeroutes et insolvabilités privées s'accumulent comme aux USA. La Libre circulation des capitaux   est donc subitement freinée unilatéralement et sans préavis par l'Autriche, ce qui lui offre un avantage concurrentiel déloyal.

La politique monétaire de la BCE est adossée comme celle de toutes les banques centrales sur les réserves fractionnaires; elle n'arrête pas de pomper dans l'économie de la masse monétaire. Par exemple, la production industrielle a augmenté de 1,6% depuis 1980, mais la masse monétaire a augmenté de 16 fois pendant cette même période. L'argent circule plus vite. Mais pour quoi faire? Pour créer de l'endettement, de la financiarisation, de la titrisation, du négoce de produits dérivés, de l'incitation à l'endettement. Beaucoup de régions de la terre sont endettées jusqu'aux oreilles ou la racine des cheveux.

Qui sera le premier prochain dans l'assommoir du day of reckoning: la Grèce ou la Californie? Qui saura le plus gagner du temps? Les USA ou l'Europe? Concurrence libre et non faussée entre hard discounters sur le dos des peuples. Qui ont aussi élu leurs représentants politiques qui se sont prononcés pour le Traité de Lisbonne. Tout au moins en Europe existaient des alternatives politiques, démocratiques, parlementaires et respectueuses de la Constitution. Les européens ont voulu une Europe des marchés et subissent ce qu'ils imposent eux-mêmes avec les APE et avec les ALE qui sont bien plus violents que les clauses de l'OMC.

Le Big Fat Bail-Out américain est poursuivi par Obama qui a ajouté dans l'économie américaine avec Tim Geithner, son Secrétaire d'État au Trésor, et Bernanke, le Président de la Fed', 30% du PIB en liquidités issus de la Helicopter Money, de la monnaie de contrefaçon. Obama attire comme il peut les investisseurs étrangers et crée la mère de toutes les bulles qui cette fois-ci va conduire à Weimar II, l'hyperinflation et la Grande Dépression II. Pourquoi? Cette fois-ci il les USA se dirigent droit vers l'effondrement obligataire de leurs Bons du Trésor. Il y a quelques jours le Trésor américain a essuyé un très grave échec dont personne ne parle: elle a tenté en vain de mettre aux enchères pour 25 milliards de Bons du Trésor à 10 ans et pour 16 milliards de Bons du Trésor à 30 ans. Il parait que de mémoire de trader on n'avait jamais connu un tel échec. Cette fois-ci les marchés financiers qui se réfugient toujours en dernier ressort dans les obligations d'État agissent conformément à ce qu'elle perçoivent des USA: leur insolvabilité qui présage de la banqueroute d'État. 60% de la dette américaine sont détenus par les investisseurs étrangers, comme la Chine, la Russie, les pays de l'OPEC. Depuis un an la Chine a réduit ses achats de Bons du Trésor américain, et en décembre 2009 elle en a revendu 34 milliards de $.

Le graphique à gauche montre la Grande Dépression 2 qu'entament les USA. Le crédit à la consommation et à l'investissement commercial et industriel a chuté de 1000 milliards pour une économie nationale qui génère 14.000 milliards de PIB. Le crédit baisse alors que les banques ont été arrosées avec des trillions de $ et de helicopter money sans la moindre des obligations!! Mais que veut vraiment dire PIB pour une comptabilité nationale américaine qui est tout autant manipulée que la comptabilité des banques lors du stress-test des 19 grandes banques de Tim Geithner de mars 2009? Depuis le début de la fin de l'hégémonie économique américaine en 2001 avec l'échec des négociations de Doha pour l'OMC et du modèle du Consensus de Washington, les USA ne peuvent plus empêcher leur effondrement pur et simple commencé en 2007 avec la crise hypothécaire des Subprimes. C'est pourquoi les agences de notation font diversion en dénonçant dans leur poker les "Club Med spreads" ou bien encore les PIGS (Portugal, Italie, Greece, Spain), ou les UR PIGS en ajoutant l'Ukraine et la Roumanie. La presse américaine traite indifféremment le sujet de la "Euro-Zone Debt Default Risk Crisis", la défaillance de la dette souveraine de ces pays à la périphérie de l'Europe en illustrant les articles de cochons. Cette image de cochon doit plaire à Ricardo Caballero, Chef du Département des Sciences Économiques du MIT, avec plein de "bailing out PIGS", "fringe PIGS", etc. Cherchez donc sur Google Images ou Google le mot PIGS... Graphique ci-dessus à droite: "Il y a pire" >>> croissance de la dette publique depuis 2007 en %. Donc sachons exactement analyser le Greece-Bashing.

Les sites libertariens épris de von Mises et de von Hayek jubilent et déclarent déjà la fin de l'Euro.

Pour 2010 RealtyTrac estime que plus de 4,5 millions de nouvelles maisons individuelles seront saisies aux USA par les huissiers. Elles s'ajouteront aux 4,7 millions saisis en 2009. Fannie Mae et Freddie Mac garantissent pour 5000 milliards de $ d'hypothèques. Ces deux instituts de crédit hypothécaires garantissent la quasi totalité des crédits hypothécaires américains et sont nationalisés de fait à 100% depuis qu'ils bénéficient de bail-out successifs et depuis que le Congrès US a exempté  Obama de son devoir d'informations pour chaque prochain bail-out. Leurs plus grands créanciers sont la Chine, le Japon, le Luxembourg, la Belgique, la Russie. L'État américain est trop content des capitaux des investisseurs étrangers et n'a pas repris à son compte leurs créances comme celles des 66 autres banques qui soutiennent Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie Mac et Fannie Mae sont devenus des objets de chantage entre la Chine, la Russie et les USA. Mais les USA sont seuls responsables de cette situation en ayant cru qu'ils pouvaient vendre leur pauvreté au reste du monde. Le Congrès US a aussi autorisé le Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, de sortir de la comptabilité nationale le trou de Fannie Mae, Ginnie Mae, Freddie Mac et de la FHA et le trillion de $ dépensé pour leurs sauvetages répétitifs. Donc le déficit public des USA est nettement supérieur au chiffre officiel de 12,7% du PIB. Le déficit public de la Grèce serait d'ailleurs aussi de 12,7% du PIB. Vous pouvez donc comprendre pourquoi les spreads sur les CDS émis sur la dette souveraine américaine et les T-Bonds américains ne pourront jamais être une référence et que les hedge fonds se ruent sur la Grèce en faillite et non pas sur les USA. Les CEO et traders de ces instituts de crédits hypothécaires touchent toujours leurs boni, mais en liquide car les actions ne valant plus rien, les stock-options correspondants sont tombés en désuétude.

Depuis novembre 2008 nous savons que la Californie est en banqueroute d'État comme l'Islande ou comme 44 autres États fédéraux américains (Graphique à gauche). A la différence de la Grèce, la Californie ne paye ses dépenses depuis 1 an qu'avec des reconnaissances de dette IOU (I owe you - je te dois) nantis du tampon officiel. La Californie s'est fait aussi racheter par la Fed', ces papiers en échange d'argent créé in subito par Paper Mill of the Potomac, la planche à billets. La Californie, l'Oregon et l'Arkansas sont en situation de faillite technique depuis novembre 2008 et attendent de l'annoncer. Ce n'était pas grave, ça pouvait toujours continuer ainsi parce que la Fed' avait annoncé le 20 mai 2009, qu'elle allait racheter pour 1000 (mille) milliards d'emprunts d'État. Pour cela la planche à billets américaine avait encore une fois été accélérée.

Ceci n'est pas du keynésianisme, c'est de la contrefaçon de billets de banque, mais les agences de notation préfèrent dégrader l'Espagne, la Grèce, l'Autriche dans leur poker dénonceur.

Depuis le premier plan officiel appelé TARP de Bush-Paulson, tout le monde sait qu'il est mathématiquement impossible que les USA remboursent leurs dettes de 14.000 milliards claqués dans les bail out. En général, quand un pays est dans l'impasse il se lance dans une guerre pour détourner l'attention sur ses problème civils intérieurs et réduit ses dettes avec l'hyperinflation. Ce sera le deleverage et le retour à l'âge de guerre. Les USA sont en faillite comme l'Islande ou le Zimbabwe et ne se maintiennent qu'avec la planche à billets et la vente de Bons du Trésor. L'implosion d'un pays en faillite est plus lente que l'effondrement d'une entreprise, parce qu'un pays ne peut retomber au fond de l'Atlantique en noyant tous ses animaux et ses habitants et parce qu'il y aura toujours des investisseurs pour lui acheter momentanément ses obligations (ses dettes), même si le nombre s'effondre actuellement et si les chinois revendent leurs bons du trésors américains depuis un an.

Selon l'Administration américaine Center on Budget and Policy Priorities 48 États américains sont au bord de la faillite en mars 2010. 10 États sont aux bords de la banqueroute d'État: Californie, Illinois, Arizona, Floride, Michigan, Nevada, New Jersey, Oregon, Rhode Island et le Wisconsin.

Cliquez sur l'horloge de la dette américaine    >>>

Je vous ai aussi mis en garde le 22 mai 2009 sur les mécanismes de collusion entre les agences de notations et leurs donneurs d'ordre. Les grandes agences mondiales, Moody's et Fitch, ou Standard & Poor's ont du mal à dégrader l'Irlande, le Royaume-Uni, les USA ou font passer le mini-buzz du bout des lèvres "que le triple-AAA n'est pas garanti indéfiniment" pour ces pays. Depuis plus de 10 ans, les agences de notations n'ont fait que de donner des notes de complaisance à toutes les banques et assurances, aux hedge fonds, aux monoliners, aux fonds de pensions,... sans faire elles-mêmes d'analyses comptables et financières mais en ne se basant que sur les rapports fournis par leurs donneurs d'ordre.

Les agences de notations sont juges et parties et jouent en ce moment le poker dénonceur contre la Grèce, le Portugal, l'Espagne. Dubaï est oublié.

Cette attaque sur la notoriété et la bonne foi des pays européens du sud et des pays baltes a déjà un an et relève de ce que j'avais dénoncé comme étant le poker dénonceur. Même Doctor Doom, Nouriel Roubini, ou le pentito du libéralisme, Paul Krugman, Nobel d'économie, nourrissent régulièrement le plaisir de voir choir ces pays sans jamais les comparer avec la situation des USA et du Royaume-Uni. Ceux-ci, comme les agences de notation et les autres fonds spéculateurs ne se sont jamais attaqués à l'Irlande, qui est en banqueroute d'État depuis un an, au Royaume-Uni qui est techniquement en banqueroute d'État, ou plus simplement à la Californie, au Névada, à l'Oregon, et tous les USA qui cachent leur banqueroute d'État en imprimant des trillions de fausse monnaie sur la planche à billets.

En ce moment les aficionados du Traité de Lisbonne et de toutes les Directives Européennes qui garantissent "le marché libre et non faussé qui crée de la richesse et qui tend au plein emploi", pleurent et pestent contre cette attaque contre l'Euro et la Grèce, mais oublient d’écrire qu’il était officiel et su de tout le monde depuis l’adhésion de la Grèce à la zone euro, que ce pays avait triché et continuait de tricher avec les critères de convergence dont il a toujours été très loin. L'Euro-Groupe est une faillite institutionnelle et avait laissé se poursuivre cette violation du Traité de Maastricht et du Pacte de Dublin par la Grèce. Je n'ai jamais été pour ces 4 critères libéraux qui fondent l'euro, mais comme ils sont la règle commune de la zone euro, ils doivent être respectés par tous les pays membres. Le non respect des critères de convergence est tout simplement de la concurrence déloyale institutionnalisée par un État européen contre les autres États européens et voulue par Bruxelles qui espère toujours que toute concurrence est bonne à prendre quand elle fait baisser les coûts, les salaires, les investissements dans les services publics sociaux, de santé, d'éducation.

Alors au lieu d’arroser ce nouveau pays entrant depuis toutes ces années avec les fonds structurels européens, il aurait fallu lui imposer de mettre à jour sa comptabilité nationale si l’on voulait consolider les principes fondamentaux de l’euro dans son seul volet qui est mis en œuvre, à savoir celui de la "stabilité" mais pas celui de la "croissance" (Pacte de Dublin). Sans politique budgétaire européenne l'euro est une chimère. Mais éperdu par cette idée du marché "libre et non faussé" qui n’est rien d’autre que l’AELE des anglais, il fallait pour Bxl offrir à la Grèce cette situation de fait d’opting-out que les Irlandais avaient obtenue de droit, tout ceci pour faire croire que cette Europe des marchés fonctionne.

Toutes ces voix qui critiquent les attaques contre l'Euro et la Grèce font semblant de morigéner contre cette libre circulation des marchés des capitaux, mais elles l'ont toutes soutenue de toutes leurs forces en appelant au OUI du Référendum du TCE (Traité Constitutionnel Européen) et en soutenant le Traité de Lisbonne ratifié en force en France par le Congrès de Versailles et avec les voix ou les abstentions du PS. Mais cette libre circulation des capitaux qui brutalise l'Euro et la Grèce était dans la partie III du TCE rejetée par le Non au Référendum du 29 mai et se retrouve en entier dans le Traité de Lisbonne.

Selon le Traité de Lisbonne : "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe des 27.

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d’une fiscalité ou d’une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l’économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s’ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d’une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l’air qu’il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

L'euro est une chimère et au G4 du 5 octobre 2008 et au G20 de Novembre 2008, l'Europe avait feint d'assumer une réponse commune face à l'effondrement financier et économique global, mais avait inventé "Les Boîtes à Outils", qui ont relégué la prise de décision au niveau de chaque État européen en particulier. En réalité en automne 2008, l'Europe avait instauré le Euro-Mark, l'Euro-Franc, l'Euro-Lire, l'euro-Drachme... Bruxelles n'avait donc rien fait pour trouver une réponse commune à ces attaques contre l'un de ses membres de la Zone Euro et avait disserté sur la clause de non bail-out d'un membre failli de l'Euro. La non-gouvernance du TCE avait été reprise dans le Traité de Lisbonne et mise en œuvre en automne 2008 au début de la Crise "des Subprimes". Le 15 novembre 2008, les pays européens ont lancé un Plan de Sauvetage de l'Europe, mais ont consacré en réalité, avec la Boîte à Outils, la concurrence déloyale et non faussée, le déni réglementaire d'Europe et le chacun pour soi. L'attaque contre l'un des membres de la Zone Euro a donc été préparée par Francfort et Bruxelles. Tout le monde feint de se plaindre subitement en Europe que les CDS (assurances) sur les Obligations d'État augmentent énormément en Europe, mais on ne rappelle pas que le G4 de Berlin du 5 octobre 2008 avait donné longue vie aux CDS en relocalisant les paradis fiscaux destinés à accueillir les CDS et CDO toxiques et pourris pour les éloigner des bilans comptables des banques, des assurances, des entreprises. Il ne faut pas s'étonner si ce G4 a été un encouragement à continuer à émettre ces fausses assurances sur des obligations en racontant qu'elles permettent de fluidifier les liquidités et de multimutualiser les risques. Les CDS sont responsables de la faillite de AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire de l'humanité d'une entreprise privée, comme des autres banques, de GM, de Chrysler, etc...

Donc méfions-nous de ceux qui miment en ce moment colères et critiques d’un système financier, ils sont et resteront pour cette-dite "liberté non-faussée des marchés" qui n’est que truquage et musèlement des européens dans un nivellement vers le bas de la valeur travail et de la valeur État. Ils se sont toujours prononcés pour toute forme de privatisation et de catallaxie. Ce sont ces mêmes personnes qui donnaient en 2007 la Californie comme exemple à suivre pour l'Europe.

Jean Monnet avait monétisé l'Europe et mis en forme la dissolution de l'État. Certains offusqués d'aujourd'hui feignaient même de contrer les voix de gauche il y a quelques années et expliquaient à juste titre que cette "liberté non faussée" provenait de Jean Monnet, Père fondateur de l'Europe qui en était l'un des auteurs. Cette fois-ci avec l'attaque contre la Grèce et l'Euro, le libéralisme de Jean Monnet dont ils sont les défenseurs ne leur plait plus. Ils réclament par opportunité populiste une intervention de l’État alors que Traité et Directives Européennes éliminent l’État. Pour faire passer le TCE, puis le Traité de Lisbonne et pour soutenir leur "concurrence libre et non faussée" ils ont écrit et écrivent sans relâche que "l'absence de droit de la concurrence, c’est une concurrence sans droit, la loi de la jungle, le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances de l’argent." Il suffisait d’offrir l’analyse des articles du TCE, puis du Traité Modifié Européen - Traité de Lisbonne pour comprendre qu'ils restent des stars du double-langage et que leur colère contre la spéculation sur la faillite de la Grèce n'est qu'une colère contre leur idée qu'ils ont de l'Europe et qui est écrabouillée par des gredins qu'ils vénèrent par ailleurs.

En résumé: Bruxelles n'a pas l'intention de freiner la libre circulation des capitaux du Traité de Lisbonne:

  1. l'article 26 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée",
  2. l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
  3. l’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".
  4. l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".
  5. l’article 60 (ex-article 53 TCE), la libéralisation à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire".
  6. l’article 49 (ex-article 43 TCE) stipule au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites".
Personne ne s'émeut que le Franc Suisse s'est écroulé, avait atteint à l'automne 2009 la parité avec le $ et est inférieur au $ en février 2010. Personne ne s'émeut que la £ a perdu 1/3 de sa valeur par rapport à l'Euro. Depuis les attaques, l'Euro n'a perdu que quelques centimes face au $. Et alors? Le PIB de la Grèce équivaut à 2% du PIB de la Zone Euro, tandis que la Californie est le 8ème pays du monde... et elle compte pour presque 15% du PIB des USA, parce que les 3 États limitrophes, Nevada, Arizona, Oregon ne peuvent en être vraiment détachés. En 2002 la Californie était le 6ème État le + riche du monde.

Et de plus, si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques, assurances et hedge funds doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient de vrais bien supérieurs à ceux préconisés par la Directive sur les Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone.

L'économie néo-libérale est un travestissement de religion dans laquelle le clergé régulier des économistes et influenceurs néo-libéraux se fond dans le clergé séculier de Wall Street en conférant à sa main les pleins pouvoirs et en la dégageant de sa responsabilité patrimoniale, morale, civile, pénale et sociale. Le gouvernement US a offert depuis octobre 2008 à Wall Street $13 trillions (13000 milliards) pour lui payer son bail-out qui n'apporte rien à l'économie réelle. Ces 13 trillions sont prélevés dans la paroisse US et du reste du monde avec les déficits budgétaires et l'émission des Bons du Trésor US arrivant à maturité à 30 ans dans deux générations. Ce bail-out public n'est pas mathématiquement remboursable par les sujets de la paroisse US. Il faudra recourir à la succussion hippocratique de la main vibrante de l'hyperinflation pour ramener la valeur de la dette à zéro. Au passage l'hyperinflation dépréciera toute épargne et tout placement. La croissance sera appauvrissante pour tous, le travail et les énergies investies par les peuples "riches" du haut-phalanstère auront aussi perdu toute leur valeur. L'État dépréciera ses services publics et les ramènera au niveau de ceux du Tiers-Monde. Les réseaux ferroviaires ne seront plus entretenus et les trains vont dérailler.

La main vibrante n'existe pas, elle est concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple et l'Europe doivent devenir démocratiquement adultes. A l'avenir, il faudra qu'une Commission européenne paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée. Il faudra que EuroStat aie accès directement aux données de la comptabilité nationale de chaque membre de l'Euro-Zone, bien que les membres européens viennent encore de s'y opposer la semaine dernière malgré la fraude manifeste et avérée depuis 2001 de la Grèce.

Les USA jouent leur poker en n'ayant plus aucune carte en mains. Les fondamentaux économiques européens n'ont rien à voir avec les fondamentaux exécrables des USA. Une intervention de l'Europe pour soutenir la Grèce empêchera simplement les USA à gagner du temps avant leur banqueroute d'État. Ce n'est qu'une question de semaines.

Le Pacte de Stabilité et de Croissance ne peut fonctionner parce qu'il n'a pas été pensé jusqu'au bout avec une politique commune macro-économique, budgétaire et fiscale. Pour les Constituants de Rome à Bruxelles il s'agissait de créer en Europe toutes les conditions de concurrence déloyale exerçant une pression ultime sur les coûts entre les pays européens et de ne pas les harmoniser entre eux. Le Pacte de Stabilité et de Croissance qui fonde l'Euro est encore moins applicable en période de crise, puisque 12 des 16 Pays européens membres de la Zone Euro violent gravement les critères de Maastricht avec un déficit qui est en moyenne de 7,5% du PIB au lieu des 3% prévus. La Commission Européenne a lancé une procédure d'avertissement pour déficit budgétaire contre 20 des 27 pays européens membre de l'UE. Dès le début de l'euro, c'était l'Allemagne qui a été la première à ne pas respecter le critère de 3% du PIB pour le déficit budgétaire et de 60% du PIB pour la dette cumulée. La France avait rapidement suivi l'Allemagne mais avait retardé en même temps avec arrogance l'entrée de nouveaux pays dans la zone Euro parce qu'ils ne respectaient pas encore tout à fait les critères. Comparativement les grands pays membres de la zone euro qui ne respectent pas les critères pèsent beaucoup plus gravement sur l'avenir de l'euro que la Grèce avec 2,2% du PIB européen et ses 11 millions d'habitants.

La Commission de Bruxelles soufre aussi d'inconséquence en lançant contre les États membres de l'Union une procédure pour déficit budgétaire alors qu'elle les avait enjoint à stimuler la "relance" avec les stimulus fiscaux du European Recovery Program. Pour contresigner son comportement absurde, la Commission avait demandé aux États Membres d'opérer un bail-out de toutes les banques qui ont une dimension systémique, mais la Grèce a elle-même une dimension systémique et ne bénéficie que critiques et atermoiements de la Commission. La Commission prouve par toutes ses absurdité que cohésion et solidarité ne font pas partie de son idée de l'Europe dépourvue volontairement de gouvernance économique pour préserver les intérêts particuliers de chaque État Membre jusqu'à leur octroyer des opting-out. J'ai souvent déploré sur mon site l'aspect libéral des critères de Maastricht qui ne sont qu'un jeu d'orge financier et dans lesquels manquent par exemple le taux de chômage et le niveau salarial médian (pas moyen). Car le problème européen n'est pas le déficit public, mais le chômage et l'appauvrissement de la population active, pas encore active, au chômage et à la retraite. Le TCE, le Traité de Lisbonne, les Directives sont tous adossés sur la "concurrence libre et non faussée qui crée des richesses en tend au plein emploi". C'est tout aussi illusoire que la "main vibrante" d'Adam Smith qui régule les marchés. La critique de l'Europe telle quelle est le constituant de mon site, le contenu de mes analyses, et est annoncée sous mon banner, car je suis un nonniste et européen convaincu. Mais pour aider les États Membres de l'Europe et de la Zone Euro, l'Europe doit devenir une autorité fiscale et budgétaire, doit pouvoir émettre des Bons du Trésor Européens et dépasser l'article 103a du Traité de Maastricht qui prévoit une assistance possible des États Membres en difficulté.

Article 103 A du Traité de Maastricht
  1. Sans préjudice des autres procédures prévues par le présent traité, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut décider des mesures appropriées à la situation économique, notamment si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement en certains produits.
  2. Lorsqu'un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison d'événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière communautaire à l'État membre concerné. Lorsque les graves difficultés sont causées par des catastrophes naturelles, le Conseil statue à la majorité qualifiée. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise.

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Maintenant regardons la situation de l'Euro face au Dollar au niveau de la planète. L'Euro s'impose comme une monnaie de réserve. Selon Bloomberg, les banques centrales du monde détiennent dans leurs réserves 39% en $ et 31 % en euros, ce qui est une belle valeur en sachant que l'Euro âgé de seulement 10 ans ne doit sa bonne foi qu'à la force industrielle et commerciale et à la stabilité sociale des États européens et non à une quelconque force militaire et politique géoplanétaire, domaines où l'Europe n'est rien. L'Europe ne dispose pas de l'arrogance criminelle financière américaine de la planche à billets et les pays européens ne peuvent vendre des bons du trésor comme les américains qui savent qu'ils ne seront jamais capables mathématiquement de les rembourser. Selon Bloomberg, la Chine détient actuellement 800 milliards en $ et 1 trillion en Euros. Sur le tableau à gauche vous voyez que l'Euro supplante le $ comme monnaie en circulation. Il faudra bien sûr éviter de tomber dans l'euro-glut, comme les américains ont pratiqué le Dollar-Glut en répartissant sur le monde leur pauvreté et en disant que le Dollar est leur devise, mais que c'est le problème du reste du monde. Au sujet de ma position sur les critères libéraux qui sont le fondement de l'Euro, j'ai écrit suffisamment d'articles sur mon site.

Change au 7 février 2010 du $, du CHF, de l'Euro>>>


1.00 EUR

   =   1.36500 USD



1.00 EUR   =  

1.46457 CHF


Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor américain a déclaré le 7 février 2010 que les USA garderont éternellement la note maximale AAA. “Absolutely not, that will never happen to this country” a-t-il répondu à ABC au sujet d'un downgrade des USA. Ceci me rappelle Hitler qui parlait de l'empire de 1000 ans. En attendant Obama se lance dans un nouveau deal humanitaire avec la Chine: il ne dévalue pas tout de suite le $ et les 2000 milliards en Bons du Trésor US dans les Caisses chinoises, mais il se prend le droit de faire le baise-main au Dalaï Lama. Et ça fait chic un Lama orange dans le salon ovale. Ça fait oublier l’orange de Guantanamo. La crise des subprimes est terminée, elle a fait ses ravages. Les subprimes ne représentaient que 14% des crédits hypothécaires. Depuis janvier 2010 commence la crise des alt-A dans une économie américaine effondrée. Les alt-A représentent que 27% des crédits hypothécaires. En janvier 2014 commence en plus la crise FHA et Ginnie Mae que Obama à créée avec ses Obama Mortgages, c'est à dire la création exponentielle de la dette privée pour "rembourser" la dette. Sur le site de la FHA vous avez un onglet et une page qui s'appelle "Obama Mortgage" (Crédit hypothécaire Obama) avec l'invite suivante: "In early 2009, the Obama administration announced a program called Making Home Affordable. This program is expected to help nine million homeowners keep their homes and avoid foreclosure through refinancing and modified loans designed to lower monthly mortgage payments" (Au début de l'année 2009, l'administration Obama a annoncé un programme appelé 'Rendre la maison individuelle accessible'. Avec ce programme 9 millions de propriétaires seront aidés pour garder leur maison individuelle et pour éviter la faillite grâce au refinancement et à la redéfinition des termes de leur emprunt avec de plus petites mensualités de leurs crédits hypothécaires.) La FHA garantit à 100% les crédits pour l'acquisition ou la construction immobilière. Pour l'année 2010, le gouvernement américain et la Fed' assistent les propriétaires immobiliers avec un dégrèvement d'impôt de 8000$ et en rachetant les titrisations adossées sur les crédits hypothécaires à hauteur de 1425 milliards de $ pour contenir les taux d'intérêts sur ces derniers. L'aide fiscale prendra fin en avril 2010 et le programme de rachat par la Fed' se terminera à la fin mars 2010. (Graphique à droite: faillite des CMBS, les crédits hypothécaires commerciaux et industriels)

Dans sa réforme présumée et à venir sur les banques, Obama laisse de côté Fanie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae et la FHA qui sont tous en faillite malgré les Big-Fat-Bail Out cycliques auxquels ils ont droit. Ces quatre établissements nationalisés dans les faits depuis 2008  continuent et amplifient ce pourquoi tout le système financier américain a sombré: ils empaquètent des crédits immobiliers, multimutualisent leurs risques en inventant des produits financiers dérivés MBS (équivalent à des CDS) qu'ils se font directement garantir par le gouvernement. Le bail-out de Fannie Mae et de Freddie Mac a déjà coûté 712 milliards $ et Obama vient de garantir le 24 décembre 2009 qu'il n'y aura pas de limite supérieure; Obama a réussi à faire passer une loi qui lui permet de ne plus demander l'autorisation au Congrès pour continuer à renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Le gouvernement américain amplifie la bulle hypothécaire et immobilière et ne se fait pas dicter sa conduite par des étrangers mais par le Congrès et le Sénat US.

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Lire la suite >>  Libre circulation des capitaux: Wall Street, Goldman Sachs, JP Morgan ont aidé 10 ans la Grèce à tricher
Lire mon article du 6 mars 2009 >>>
Banqueroute de la Zone Euro: Irlande, Italie, Grèce, Autriche - Eclatement de la bulle des CDS et des Obligations d'État

20. janvier 2010

Obama a été entreposé à la Présidence par les lobbies financiers de Wall Street - Le mariole de la Maison Blanche

Obama n'a pas échoué face à ses promesses. Obama n'a jamais gagné la Présidence, il y a été entreposé par les lobbies de l'ersatz capitalisme et de la botox economy. Obama est un raté global et n'a été élu que pour nettoyer les poubelles. Obama, Bush III, a fait passer le budget militaire annuel de $ 525 milliards à 635 milliards. Le discours donné par Obama à Strasbourg au Sommet de l'Otan le 4 avril 09 à son town-hall meeting était lamentable mais avait ravi un parterre filtré de jeunes UMP et d'étudiants ébaubis de Grandes Écoles de Commerce. Sous leurs applaudissements, il avait demandé dès la 10ème minute le soutien pour envoyer des GIs contre les terroristes. La jeunesse et les papy-boomers de Strasbourg avaient adoré dans le hall du Rhénus. Et il était tellement plein d'humilité avec sa bouteille d'eau minérale en plastique. Un homme, comme toi et moi, un magnifique raté.

(Bronze ci dessus: Plateau de Californie à Craonne)

Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. "The U.S. government has a technology, called a printing press, which allows it to produce as many U.S. dollars as it wishes at essentially no cost." - Benjamin S. Bernanke, Président de la Fed'

Le système bancaire américain a testé en 2008 et 2009 le club de Wall Street présidé par l'administration Obama-Bernanke-Geithner, et est sûr que les futures positions toxiques seront épongées par les pouvoirs publics, le contribuable, les générations futures, et les investisseurs étrangers qui achètent les T-Bonds, les Bons du Trésor américain. Le gouvernement américain a déjà absorbé 80% des positions toxiques et des crédits pourris. Le gouvernement américain a pris a son compte le rôle de bad bank sans l'officialiser.

AIG appartient à 80% au gouvernement américain sans avoir été nationalisé. Ceci s'appelle le qualitative easing et est censé fluidifier les liquidités et en injecter des nouvelles comme le quantitative easing (planche à billets). Mais les banques ne font que de nourrir et d'amplifier la nouvelle bulle spéculative avec ces moyens mis à disposition par le gouvernement Obama. Helicopter Ben Bernanke, "ex officio lobbyist for high finance", est le Président de la Fed' qui a le plus amplement et le plus rapidement injecté des liquidités de toute l'histoire des USA. La Fed' annonce qu'elle voudra arrêter le Quantitative Easing en mars...


Pour financer sa campagne présidentielle Obama a touché entre autre 994795 $ de la Goldman Sachs (le deuxième contributeur), 701290 $ de la Citigroup, 695132 $ de JPMorgan Chase, 543219 de la UBS, 514881 de la Morgan Stanley, ceci juste pour les banques les plus importantes.

Pour soutenir les marchés mondiaux et abaisser le taux interbancaire, le Libor, la Fed' avait offert depuis la fin de l'année 2008 à un taux zéro des $ à la BCE, la Bank of England et à la Banque Nationale Suisse dans des accords swap auxquels elle va mettre fin au 1er février 2010 parce que les banques centrales elle-mêmes ne s'en sont servies que pour surexciter la spéculation et le carry trade au lieu de prêter pour des projets industriels. A partir du 1er février 2010 les banques centrales sus-citées n'auront plus un accés illimité à des liquidités en $. La Fed' teste déjà depuis la mi-décembre 2009 le ralentissement de la planche à billets juste pour voir les premières réactions des marchés en espérant avoir restitué la solvabilité du système bancaire, car, il faut le rappeler, le système bancaire américain est insolvable. La Fed a annoncé en décembre 09 vouloir tester à partir du 1er février 2010 plus sérieusement les marchés. Il se dit que les banques sont entrain de paniquer, leur drogue va leur manquer et un drogué en manque... Les premières réactions du marché ont déjà prouvé que personne dans le secteur privé ne croit en une reprise économique possible. La demande intérieure a baissé de 11,4 % aux USA en 2009, ce qui ne s'est pas vu depuis 1947. La Fed' va tomber dans sa propre trappe à liquidités de la planche à billet. Dans 2 mois s'accélère le doom loop. 7 millions d'américains ont perdu leur emploi depuis le début de la "Crise".

Le Sénat a reconduit le 28 janvier 2010 Bernanke pour son second mandat à la Fed'. Bernanke est le protégé d'Obama. Pour être à nouveau reconduit dans ses fonctions de Président de la Fed', Bernanke a rencontré 24 Sénateurs de la Commission Banque du Sénat pendant le mois de janvier 2010, ce qui est du jamais vu selon bloomberg.com. Il est étonnant que les USA s'offrent un simulacre d'élection par les représentants du peuple du Président de cette entreprise financière privée, la Fed', qui frappe la monnaie. Bernanke a dit: "I will be strictly independent of all political influences." La presse américaine le traite de menteur (a liar as well as a hypocrite), sans remarquer qu'il ne ment pas. Les sénateurs eux-mêmes ne sont pas indépendants de leurs sponsors. Ils servent les intérêts privés et sont eux-mêmes entreposés dans un lieu qui devrait servir les intérêts publics. Ils sont un architectone. Le Wall Street Journal divulgue même des preuves selon lesquelles des sénateurs se font acheter leur vote pour Bernanke.

Stiglitz avait été pressenti pour succéder à Bernanke à la Fed' auquel Obama avait déjà renouvelé sa confiance pour un second mandat. Le Times a fait de Bernanke la "Person of the Year 2009". Vu de Strasbourg et avec ma sensibilité, un Stiglitz comme Chef de la Fed' aurait été une "révolution", d'autant plus que Stiglitz avait depuis toujours décrié le leveraging comme outil de croissance qui ne repose que sur de l'information asymétrique, donc sur de l'information qui n'est pas disponible pour tous pour toutes choses devant être "égales par ailleurs", ce qui étouffe en même temps les protagonistes de la concurrence libre et non faussée qui tend au plein-emploi en créant automatiquement des richesses pour tous. Stiglitz ne croyait jamais au "moral hazard", à l'aléa moral, parce que pour lui il n'existe pas de "main vibrante" qui équilibre joyeusement les marchés. Mais Obama ne s'était pas rendu au G192 présidé par Stiglitz. Il est vrai que Stiglitz prône l'abandon du $ sous sa forme actuelle: "Il est clair, qu'une devise de réserve ne doive pas être adossée à une monnaie nationale, parce que ceci ne peut que conduire à l'abandon de la discipline financière avec des conséquences désastreuses pour le pays émetteur de cette monnaie de réserve et pour l'économie mondiale." Donc Stiglitz n'est pas Fed'-compatible pour les Républicains, les Néo-Cons, les Nouveaux Démocrates. On avait aussi parlé de Paul Krugman comme sucesseur de Bernanke à la Fed', mais c'est un pentito du libéralisme, même s'il a fait sa thèse en 1977 sous la direction de Jagdish Bhagwati. Krugman, reste dans son rôle d'américain et nourrit depuis un an le poker dénonceur en voyant de manière compulsive l'effondrement du système monétaire international à partir de la Grèce et des Pays Baltes, mais jamais à partir des USA, de la Californie, du Kansas, et du Royaume-Uni. Krugman qui dispose en lui de la double terminologie, celle du libéralisme et celle d'un développement à potentialité durable, pourrait avoir une vision phénoménologique du parl'être américain et devenir l'interface manquante pour lier la spéculation américaine à une certaine idée du développement.

Obama disposait jusqu'en janvier 2010 de la majorité qualifiée au Sénat et aurait pu utiliser cette période pour installer les réformes. Il a aggravé en un an de mandature toutes les causes qui ont mené à la Crise. Aujourd'hui Obama a perdu sa majorité qualifiée au Sénat avec l'élection surprise dans le Massachusetts d'un Sénateur Républicain, dans ce bastion démocrate de la dynastie Kennedy. Il ne reste que 6 mois à Obama pour agir, en automne 2010 la totalité de la Chambre des Représentants est changée comme 1/3 du Sénat. La paralysie des réformes se trouve en réalité dans l'administration nommée directement par Obama. Obama a enfoncé les USA dans le doom loop en détournant la pensée de Keynes pour injecter des liquidités au profit des intérêt privés et spéculatifs des banques. Quoiqu'il arrive, la Chine ne sera plus disposée à prêter à son premier débiteur, les USA abandonnés par la planète, mais elle achète des bons du trésor grecs par l'intermédiaire de... la Goldman Sachs. D'habitude c'est la Deutsche Bank qui s'enrichit sur le commerce des sovereign bonds, des obligations d'État. La Chine devient une Banque Mondiale ter et contourne en même temps le FMI qui n'est qu'un outil de domination comme l'OMC, la Banque Mondiale et la Banque Mondiale bis (BRI / BIS). Il faudra savoir composer avec.

La pensée de Keynes a été violée par tous les monétaristes quantitatifs des USA, dont Obama, qui ont versé 13 trillions de $ (13.000 milliards, et 27 trillions pour les pays du G20) ou presque une année de PIB pour ne pas relancer l'économie, mais pour sauver le système du Shadow Financial Banking. Aucun New Deal n'a été lancé, encore moins de Green New Deal. On a donné de la drogue à un drogué. L'Europe a imité les USA et le Royaume-Uni, parce qu'elle n'avait pas le courage d'avoir un taux d'intérêt directeur supérieur à celui de la Fed' et une politique monétariste quantitative plus restrictive qu'elle. C'était pour l'Europe la seule possibilité d'éviter une concurrence par la devise. L'Australie, le Canada, la Norvège agissent pourtant à l'opposé.

L'intérêt de la plus grande assurance du monde, AIG, comme de tout partenaire dans un contrat d'assurance reposant sur la vente à découvert de CDS négocié entre banque et assurances, est de spéculer sur la solidité (fragilité) financière d'un emprunteur et d'espérer qu'il soit défaillant, ou de spéculer sur les faillites et les CDO ou même de provoquer les faillites. Donc il fallait vendre des crédits et encore plus de CDS destinés à assurer les crédits, les CDO. Un sous-paiement de plus en plus intensif des salariés dans le pays, un inversement de tendance et de conjoncture mettent en œuvre automatiquement ce qui est appelé le moral hazard, l'aléa moral, le risque avéré qui opère le grand balayage. Même un tout petit pourcentage de défaillance du remboursement des crédits (subprimes, primes, alt-A, etc...) se retourne très vite et encore plus rapidement contre les partenaires qui ont échangés des CDS. Aux USA, la plus grande assurance du monde, AIG, qui est aussi la plus grande faillite d'une entreprise privée de l'histoire de l'humanité, a été "sauvée" avec 182 milliards de $ par l'État américain, mais elle a elle-même remboursé aux banques comme Goldman Sachs ou la Deutsche Bank 62 milliards de $. Ces banques étaient pour AIG les partenaires des produits dérivés CDS qui sont des titrisations adossées sur des crédits. AIG assurait les crédits contre des défaillances de l'emprunteur en multimutualisant les risques avec les CDS, qui ont conduit AIG à la faillite. L'assurance AIG et les banques avaient créé ensemble des centaines de millions de CDS pour s'enrichir ensemble en filtrant vers elles les richesses.

AIG a remis elle-même sur le marché spéculatif les 122 milliards restants du bail-out gouvernemental de 182 milliards de $. AIG avait caché au public la swap-transaction de 62 milliards avec les banques et l'utilisation de ces 122 milliards restants sur la demande et avec l'appui de la Fed' de New York, dont Timothy Geithner, Treasury apparatchik, était à l'époque président avant de devenir Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama. Avec les fonds publics AIG adosse sur ses activités spéculatives une nouvelle criminalité financière en s'indemnisant elle-même des dommages et des ravages causés par sa propre criminalité financière précédente. Ses banques partenaires elles-mêmes ont fait de même avec les liquidités obtenues d'AIG ou directement de l'État sous forme d'aide de sauvetage, parce que leur objectif est de ne pas sortir dernier et trop perdant de leur pyramide Ponzi-Madoff. Ceux qui ne sortent pas premiers de la pyramide Ponzi, ou du système boule-de-neige ne peuvent être que perdants. Le système économique et les programmes dits d'aide et de relance aident les banques à devenir le gagnant des derniers jours. Le gouvernement Obama ne fait que d'engraisser les banques et à émis pour ceci 2 trillions de $ (2000 milliards) en fausse monnaie issue de la planche à billets de Paper Mill on the Potomac et avec l'émission de Bons du Trésor qui ne sont que de la dette émise sur deux générations futures.

95% des crédits hypothécaires pour des maisons individuelles ont été placés sous la garantie du gouvernement depuis 2008 par l'intermédiaire de Fannie Mae, Freddie Mac et la FHA. 8 millions de crédits hypothécaires de maisons individuelles sont délinquants et repris par la Fed' à hauteur de 1,42 trillion de $. Photo à gauche, banner FHA "Un autre rêve américain devient réalité"; Photo à droite: banner de Ginnie Mae qui vante le soutien et la totale confiance du Gouvernement américain. Le parc immobilier ne vaut plus que 75% de sa "valeur" d'avant la crise et quand le gouvernement n'a plus les moyens d'aider aux remboursements des mensualités, ce sera l'effondrement total. Cette menace de ce "moral hazard" créé de toute pièce par l'administration Obama ne donne pas de leçon. 44% des prêts hypothécaires sont défaillants et la FHA n'a en réalité déjà plus les moyens d'aider les emprunteurs aux remboursements, ce qui amène à des expulsions par millions des maisons construites à crédit. Je vous ai écrit en août 2009 que c'est de nouveau par milliers de milliards de $ que les instituts de crédits hypothécaires, la Federal Housing Administration (FHA) et la Ginnie Mae (Government National Mortgage Association), accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles sur un marché saturé et en dépression.

Pour provoquer l'illusion d'une croissance, Obama a décidé de créer le Obama Mortgage, qui est un crédit hypothécaire accordé pour l'accession à la propriété mais à des conditions encore plus pourries et désastreuses que les subprimes précédemment attribués par Bush et soutenus par l'argent à taux d'intérêt excessivement bas de l'ancien directeur de la Fed' Alan Greenspan. Greenspan était appelé "le maestro" parce qu'il permettait l'enrichissement fictif des masses avec de la merde en leur permettant de s'endetter jusqu'au dessus de la tête. La politique économique de relance et de croissance de Bush trouve une prolongation décuplée dans la politique économique d'Obama qui est soumis aux lobbies financiers qui cherchent par tous les moyens à garantir leurs fonds propres contre la dévalorisation. Les banques se jettent sur les Obama Mortages, les titrisent en RMBS avec les partenaires assureurs comme AIG, parce qu'elles sont sûres que les défaillances de remboursement des emprunteurs sont garantis à 100% par l'intermédiaire de la Ginnie Mae et de la FAH: "The only mortgage-backed security that enjoys the full faith and credit of the United States Government". Même Bush n'était pas allé aussi loin dans la garantie gouvernementale du crédit et de la "valeur" de l'immobilier. Le gouvernement Obama a réussi aussi ce à quoi Bush n'est pas parvenu: à créer la symbiose totale de la banque universelle avec le Trésor Public américain. Souvenez-vous de la Freddie Mac et de la Fannie Mae, qui ont fait faillite en octobre 2008, et qui sont régulièrement recapitalisées par les différents plans gouvernementaux américains du nom de TARP, TALF, PPIP, etc... Graphique ci-dessus et à droite: La crise hypothécaire a la forme d'un dromadaire à 3 bosses, nous venons juste d'avoir quitté la première bosse, celle des subprimes. A présent commence celle des alt-A et des Primes, vers janvier 2014 commencera celle des Obama Mortgages de la Ginnie Mae et de la FAH. Ginnie Mae et FHA émettent de nouveau par centaines de milliards des titrisations  adossées sur des paquets de crédits hypothécaires (CDS et CDO, MBS > mortgage backed securities).


Le bilan pour les crédits hypothécaires du parc immobilier industriel et commercial (real estate) est tout aussi catastrophique. Graphique à droite: Situation inédite de l'immobilier industriel et commercial, real estate, aux USA, qui vous prouve la Grande Dépression 2. Selon Stiglitz a rappelé qu'il y a eu 2 millions de faillite de PME aux USA en 2009, et selon les analyses il y aura entre 2,5 et 3 millions qui seront en faillite en 2010.

C'est le greed, cette cupidité de l'ersatz capitalisme qui a amené la-dite Crise qui est payée par les peuples aujourd'hui, demain et par deux générations futures. Obama n'a aucun pouvoir pour réguler et imposer au système bancaire une augmentation conséquente des fonds propres qui les rend plus sûrs en cas de défaillance en chaine des emprunteurs. D'un côté des millions d'américains sont jetés à la rue et des millions de maisons individuelles sont saisies par les huissiers, voire immédiatement détruites - car ceci revient moins cher aux banques que d'entretenir un parc immobilier dont personne ne veut - et d'un autre côté on recrée la même bulle immobilière à crédit et au-dessus des moyens des emprunteurs. Obama n'est qu'une marionnette qui a été élue pour faire éponger les dettes et les positions toxiques par le Trésor Public et par la monnaie de contrefaçon de la planche à billet (Helicopter Money, quantitative easing). Depuis 20 ans the banksters use the sovereign debt of the US as the reserve basis for their rentier plunder, les banksters utilisent la dette publique comme une base de réserve pour leur pillage de rentier. Obama a accéléré le pillage par les banques. C'est un faible qui n'a pas su leur résister. Saura-t-il, au moment d'un soulèvement social généralisé, résister à la tentation totalitaire, ou sera-t-il le 1er dictateur noir américain? Cette question je la pose depuis plus d'un an sur mon site. Saura-t-il résister aux militaires ou va-t-il s'éliminer lui-même proprement pour ne pas avoir à assumer un régime totalisé? Il vient d'obtenir le Prix Nobel de la Paix, le "Du-bist-nicht-Bush-Preis" (le "Prix-Tu-n'es-pas-Bush") comme le titre le Financial Times Deutschland. Le tout  premier acte présidentiel d'Obama a été de gonfler le nombre de GI's en Afghanistan.

Obama, chef de gang et raté global, a annoncé hier vouloir taxer les 50 instituts financiers qui ont été "sauvés" avec les 700 milliards de $ du premier Plan de Sauvetage appelé TARP. Il prévoie un remboursement sur 12 ans si ces instituts ne versent pas de boni les 4 prochaines années. C'est facile de demander à un patient, pour lequel le pronostic vital est engagé, de rembourser ses soins. C'est d'autant plus drôle que les banques américaines communiquent depuis 3 mois sur le fait qu'elles ont déjà remboursé cette première aide ou qu'elles sont entrain de le faire après avoir levé des fonds sur les marchés financiers. AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire des USA d'une entreprise privée, Fannie Mae, Freddie Mac, GM, Chrysler seront exemptés de cette taxe. La Deutsche Bank devra payer. La condition des boni est un leurre, car les salaires des banques ont augmenté de 30% en 2009 pour contourner les boni. Obama, comme Gordon Brown ou le prince-président français est un populiste qui vit depuis plus d'un an sur ses effets d'annonce.

Le système de banques universelles a causé l'effondrement et la faillite du système bancaire. Le système de confusion des genres et de recoupement des intérêts des banques universelles a été interdit sous Roosevelt en 1933 avec la Glass-Steagall Act. Le Glass-Stegall-Act avait été complété en 1956 avec le Bank Holding Company Act qui interdisait aux banques d'être partenaires des assurances dans des polices d'assurances pour leurs activités propres de placements, d'investissement et de spéculation. Toutes ces dispositions ont été révoquées avec le Gramm-Leach-Bliley-Act par l'administration du précédent président américain, Bill Clinton. Obama n'a introduit aucune mesure pour les remettre en vigueur. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui veulent réinstaurer la Glass-Steagall Act pour casser les banques universelles qui mêlent les activités de banques d'investissement aux activités de banques traditionnelles et aux assurances. McCain et Cantwell se sentent poussés et soutenus par l’énorme gène de l’opinion publique face aux instituts bancaires qui rentrent des bénéfices spéculatifs au sommet de la crise et qui déversent des milliards de boni alors que la population souffre massivement du chômage et est expulsée de ses domiciles par les huissiers. Obama, le "démocrate", a permis le 8 XII 2009 à AIG, qui a pourtant été la plus grande faillite de l'humanité et de l'histoire des USA, d'augmenter massivement les salaires et boni de ses traders. Obama avait le pouvoir de s'y opposer car AIG appartient à 80% au gouvernement à cause des sommes publiques investies pour la sauver. On comprend mieux la vague de remboursement à l'État américain par les banques. Elles veulent éviter une potentielle surveillance de l'État au plus vite, même si elles annoncent depuis le début de la semaine de nouvelles pertes et positions toxiques. Elles annoncent des bénéfices, mais c'est Obama et son Secrétaire au Trésor Geithner qui leur ont imposé de transformer les normes comptables pour éloigner des yeux et du cœur les positions toxiques, sur ordre des lobbies financiers.


Le graphique à gauche prouve que la "recovery" n'est que le résultat de maquillages comptables: la planche à billets (quantitative easing), le rachats par la Fed' d'actifs toxiques (swap) et de manipulations des normes comptables (FASB reversal ou "Stress-Test", FASB deferral, mortgage accounting treatment, etc). Avec toutes ces manipulations comptables faites légalement mais chacun à sa manière, aucune comptabilité nationale n'est possible, puisqu'il existe autant de normes comptables que de bilans d'entreprises, de banques, de petits commerces. Les cours du Nasdaq ne veulent encore moins refléter quelque chose en rapport avec la réalité ou l'irréalité d'une bulle spéculative. On est juste sûr que toutes les positions toxiques et tous les crédits pourris ressortiront quelque part sous forme de dette publique. Dans mes articles je vous ai déjà suffisamment exposé avec des faits concrets comment Wall Street gouverne le Sénat et le Congrès américains, et comment Tim Geithner, Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama avait réalisé le Stress-Test des 19 banques systémiques et imposé les manipulations des bilans des entreprises en ordonnant les "assouplissements" des normes comptables Bâle 2 et de la FASB. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Quelle est la différence entre le Мир Мирoy - Mir Mirou (Paix au Monde) des sovjets et les mensonges de pillard de l'empire américain? La langue russe n'est pas plus pacifique qu'une autre. Le mal a de nouveau une adresse. Depuis la Chute du Mur de Berlin nous étions orphelins du mal. L'homme est de nouveau structuré. Ouf!

Encore en mai 2009, les plus naïfs pouvaient se dire que Wall Street était toujours aux commandes, le temps que Obama s'installe dans sa Présidence. Après tout il avait encore plus promis que le prince-président français et avait aussi dit "qu'il ne tolèrerait pas le capitalisme fou". Mon article du 8 mai 2009 "Stress Test des Banques - Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama" vous a sûrement semblé comme un acte pyromane contre l'édifice du phalanstère, voire simplement des propos racistes. Je vais donc vous exposer à présent méticuleusement point par point et personne par personne comment Wall Street a entreposé Obama à la Présidence pour nettoyer les poubelles, c'est à dire pour les faire récurer par le peuple.

Obama est depuis un an chef de la Maison Blanche et il n’y a toujours pas de réforme du contrôle et de la surveillance financière aux USA parce que le Président Obama est entouré de consultants et d’amis du parti qui sont proches de Wall Street. Il n'apporterait rien à la vérité historique de préciser que le rapprochement Obama / Hillary Clinton s'était fait en juin 2008 à l'hôtel Westfields Marriott à Chantilly en Virginie du Nord où Henry Kissinger, David Rockfeller et le reste des mondialistes du groupe Bilderberg ont été convoqués. Mon site n'est pas affilié à ces conspirationnistes qui hantent le web dès que l'on expose des idées allant contre le mainstream. D'après mon logiciel d'audience qui compte les visites sur mon site et range leurs provenances, je vois bien qu'ils sont à l'affut et arrivent comme la marée pour voir si je fais partie de leur zone de chalandise, voire de leur secte internationale. Il existe même un ou des partis qui feignent d'être à gauche avec la terminologie adéquate, mais je n'écris pas leurs noms pour que google ne me range pas dans cette boîte à ordures-ci du ranking et du référencement qui les réunissent. A la réunion de Westfields Marriott étaient encore convoqués 125 influenceurs du monde réunis à huis clos pour discuter de l'avenir de la planète sur le sol des États-Unis. Nous avons vu comment Obama, très passionné par l'avenir de la planète, s'était ensuite fait tirer l'oreille jusqu'à la veille du sommet climatique COP 15 de Copenhagen, pour y faire ses discours tellement pleins d'humilité. Comme Bilderberg parvient à étouffer depuis presque 60 ans l'objet des rencontres des capitaines d'industrie, de la finances, et des politiciens de gauche "qui comprennent quelque chose à l'économie", comme Manuel Valls par exemple, nous avons un mal énorme à récolter de l'information en dehors de sites web gore et qui ont souvent une charte graphique à fond noir et avec des lettrages gothiques... Bill Clinton avait assisté à la Conférence Bilderberg de 1991 en Allemagne juste avant de devenir président des États-Unis, puis de nouveau en 1999, à Sintra, au Portugal malgré ses véhéments démentis. Hillary Clinton, actuellement Vice-Présidente d'Obama, aurait assisté à la réunion de 2006 à Ottawa, au Canada. Bill Clinton est l'acteur principal de l'abolition du Glass Steagall Act et c'est avec lui que le monde des finances à commencé son Shadow Financial Banking System qui a conduit à l'effondrement économique actuel. Obama agit dans la lignée Clinton et n'a jamais voulu ni évoqué l'intention de faire de nouveau éclater la banque universelle qui réunit en une association mafieuse les banques d'investissement, les banques traditionnelles et les assurances. Et dire que Bill Clinton se passait pour un gauchiste parce qu'il faisait semblant d'écouter Stiglitz. La suite de mon exposé vous permettra de vous éloigner de cette envie de croire à la conspiration Bilderberg ou de la Trinationale. Nous n'avons pas besoin de l'attrait du fiel pour regarder la vérité en face ni de se faire jalousement croire avec plaisir que nous abordons la troisième dimension du raisonnement intellectuel. Les informations plus simples sur les réalités historiques sont disponibles. Je vous livre ici un travail d'investigation journalistique que j'ai réalisé en parallèle au reste de la rédaction de mes billets depuis plus d'un an.

John Dugan est un dérégulateur de la première heure et avait révélé en 1991 dans son livre „Modernizing the Financial System“ qui fait autant référence que les pensées de Augustus von Hayek et les publications de l’Ecole de Chicago et du Consensus de Washington. John Dugan ne voyait dans toute autorité de surveillance financière pas moins qu’un instrument de satan. John Dugan s’était amplement vanté de son travail de lobby quand le Glass Steagall Act avait été aboli en 1999. Pourtant nous savons que cette loi était parvenue à minimiser depuis 1933 le risque pour le système financier. Aujourd’hui, John Dugan est employé dans l’administration Obama. Vous savez qu’aux USA, quand un président est élu, c’est toute l’administration qui change du haut en bas jusqu’à madame pipi. John Dugan est actuellement "Comptroller of the Currency" au ministère des finances, c'est à dire contrôleur de la monnaie, du $. La personne qui avait poussé à octroyer les pleines libertés aux banques est directement sous les ordres du Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner, qui devrait officiellement prouver sa capacité à juguler les spéculateurs financiers qui sont de nouveau déchaînés et qui annoncent des milliards de bénéfices et des versements de milliards de boni. Quand Obama mimait la semaine dernière un courroux et menaçait de taxer les banques aidées par l'État et qui reversent des boni et qui font des bénéfices, John Dugan annonçait au même moment officiellement au Conseil d’Administration de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qu’il était fermement opposé à ce nouvel impôt. John Dugan n’a pas changé de terminologie comme lobbyiste et contre le gouvernement Obama et son ami le plus proche est Tim Geithner, qui a toujours été extrêmement proche de Wall Street et du monde de la finance, tout comme beaucoup de Représentants démocrates du Congrès qui font partie du 1er cercle d’Obama. La Réforme de la Surveillance des opérations financières, qui était l'une des promesses électorales d'Obama, est régulièrement torpillée par eux dès qu’il en reparle. Aucune loi n'a été promulguée à ce sujet depuis une année de mandature d'Obama... parce qu'il n'existe pas la moindre des propositions de loi. Ce sont les sénateurs McCain et Cantwell qui ont déposé la proposition de loi de réinstaurer le Glass-Steagall Act. L'un est démocrate, l'autre républicain. Après 8 mois de débats, le Sénat a écarté les propositions de régulation avec une centaine d’amendements, d’exceptions et d'exemptions juste avant Noël 09 et le lobby bancaire a communiqué amplement sur son succès pour rassurer les "investisseurs" et les marchés financiers.

L’une des autres propositions d’Obama était de créer une autorité de défense du consommateur pour lui éviter d‘être trompé lors de l’attribution de crédits à la consommation, revolving, hypothécaires, automobiles, pour faire des études… Depuis un an l’industrie financière à rabâché aux oreilles des politiciens et par les médias qu’il serait préférable de laisser tomber ce projet qui nuirait à la croissance et à l’emploi. Le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a donné le coup de grâce à ce projet en octobre 2009 par un discours à New York largement retransmis. Un tel discours semble avoir la force d’un veto, le projet est abandonné. Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat américain vient récemment d’abandonner les négociations. Les lobbies des agents et promoteurs immobiliers, des vendeurs d’automobiles et d’autres distributeurs ont officiellement annoncé s’être sortis des griffes des autorités avec la promesse de maintenir l’emploi… Ce sont justement les voix opposées des amis politiques d’Obama qui ont été déterminantes. Selon Dodd, le travail de lobby pour "garantir la concurrence libre et non faussée" auprès des "Nouveaux Démocrates" a été couronné de succès.

Pour contourner la démocratie on fait couler dessus un nappage de lobbying. A Bruxelles même combat. Le jugement de la Court Suprême des USA du 21 janvier 2010 autorise un financement illimité des campagnes électorales, ce qui va encore plus fluidifier les contacts entre les lobbyistes, les sponsors, les Sénateurs, les Représentants. Toute interdiction est soulevée et les entreprises peuvent faire des publicités pour des campagnes électorales. Les Républicains jubilent parce que les entreprises sont plus disposées à financer les candidats républicains.

Le groupe des „Nouveaux Démocrates“ est proche des entrepreneurs et parvient régulièrement à combattre des directives et résolutions plus sévères. Les Nouveaux Démocrates ont bénéficié de dons lors de leurs campagnes électorales. La tête de file est le député Mike McMahon… de souche allemande. A lui seul il a encaissé un demi million de dollars que la banque d’investissement Goldman Sachs lui avait versé. Il avait dit au magazine Capital que "la Goldman Sachs était absolument fiable dans le combat contre la crise et qu’il s’opposerait violemment à une imposition plus élevée des banques qui ferait fuir la Goldman Sachs de la ville de New York, parce que New York a besoin de la Goldman Sachs". Quand Obama avait annoncé vouloir surtaxer les banques, McMahon s’était révélé comme étant l’un des plus virulents opposants: "je ne pense pas que l’industrie financière doive être la tire-lire que le gouvernement doit briser à chaque fois quand il a des problèmes budgétaires à résoudre". Kenneth Thomas du Wharton Business School avait dit que "les politiciens devraient porter sur leur veston le badge de leurs sponsors, comme ceci on saurait au moins à quoi s’en tenir".

Souvenez-vous du comportement de la Ministre Française, Christine Lagarde, qui s'était opposée en France en octobre 2009 à la loi du Parlement français qui a été votée pour instaurer une surtaxe spéciale et temporaire sur les bénéfices des banques, justement de ces banques qui empruntent à taux zéro (Zero Interest Rate Policy) auprès de la banque centrale ou de la BCE pour l'Europe pour faire des affaires financières juteuses sans pour autant distribuer des crédits aux particuliers et aux entreprises qui en demandent pour réaliser leurs projets industriels et commerciaux. L'État français a aussi été trop lâche, a offert un 1/2 trillion aux banques pour réaliser leur bail-out (sauvetage) sans pour autant rentrer dans leur capital ou émettre des exigences de gouvernance. La Loi imposant une surtaxe temporaire aux banques française avait été votée au Parlement français le vendredi 23 Octobre 2009, mais avait de suite été annoncée comme relevant d'une "erreur technique" et avait été de nouveau soumise au vote et annulée. L'État français aussi engraisse les banques avec l'argent public ou les dettes publiques avec l'appui des ministres et de la majorité des Députés du Parlement (ou du Congrès américain aux USA). L'État orchestre la Lutte des Classes au grand bonheur du monde financier et organise le plus grand transfert de toute l'histoire des richesses à partir du budget de l'État et de l'endettement, de la défiscalisation des entreprises (abolition de la Taxe Professionnelle): l'unique groupe bénéficiaire du transfert est celui des traders, des banques, des assurances, des instituts financiers. Vous allez voir, pour imiter Obama, Christine Lagarde va faire voter une Loi qui va annuler la Loi qui a annulé la Loi qui avait instauré pour environ 30 minutes en octobre 2009 dans la vie républicaine française une surtaxation temporaire sur les bénéfices exceptionnels des banques qui ont bénéficié en France des aides gouvernementales replacées sur les marchés spéculatifs. Revenons à l'Administration Obama.

La députée des Nouveaux Démocrates de l’Illinois, Melissa Bean, passe pour être leur porte-parole. Elle a touché 1,4 million de $ du secteur financier depuis sa campagne électorale de 2008 et sa mission est de modifier des passages du texte de loi régissant la protection du consommateur. McMahon se trouvait dans l’assistance quand Obama avait tenu l'un de ses habituels discours incendiaires au 1er anniversaire de la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers. McMahon avait répondu que "les plans d’Obama de réguler les marchés de produits dérivés financiers nuisent aux entreprises partenaires et mettent en danger les emplois." Deux semaines après ce discours d'Obama les représentants des Nouveaux Démocrates se réunissent avec Geithner et la réforme du marché des produits dérivés est reportée à plus tard sans agenda. Il ne sera plus question d’obliger les instituts financiers d’établir des chambres de compensation destinées à intervenir et soutenir un partenaire comme la Lehman Brothers lors de sa défaillance et des grands groupes comme des compagnies de transport aérien, des distributeurs d’énergie et d’autres grands distributeurs de biens et services sont subitement écartés de la réforme.

Le Secrétaire d’Etat au Trésor, Tim Geithner lui-même, se révèle de plus en plus comme un pourfendeur de la régulation et intensifie ses contacts avec Wall Street. Quand il était directeur de la Fed’ de New York il était en contact permanent avec les CEO de la Citigroup, de Goldman Sachs, Morgan Stanley. Ceci n’a rien d’étonnant puisque la Fed’ américaine est divisées en 12 zones dans lesquelles les banques sont simplement actionnaires. Il n’y a pas d’indépendance de la banque centrale, puisque les banques d’investissement et les banques traditionnelles en sont les actionnaires et ont leur droit de vote dans les décisions de la Fed’. L’indépendance de la banque centrale américaine n’est qu’une dépendance absolue du secteur privé. La BCE européenne est construite sur le même principe de l’indépendance de la banque centrale. Geithner est aussi reçu dans les domiciles privés de ces CEO et Dimon, le Président de la JP Morgan, passe pour être le candidat le mieux placé qui succéderait à Geithner si Obama devait le laisser tomber.

La BCE a d'ailleurs rappelé le 29 janvier 2010, qu'elle trouve essentiel pour la future directive européenne sur la transparence financière d'autoriser les banques centrales à garder le secret sur des plans de sauvetage bancaire lancés en urgence. Vous pouvez comprendre que la stabilité du droit est nécessaire pour garantir l'existence d'un État de Droit. En économie ce sont la stabilité des normes comptables et "l'information pure et parfaite". Je ne vois pas pourquoi une banque qui a commis de la spéculation criminelle dans son shadow banking system des "just-between-us" mériterait une exemption, un opting out généralisé. C'est de la ploutocratie... conforme au Traité de Lisbonne.

Le jour où Geithner a été nommé par Obama comme Secrétaire d’Etat au Trésor la bourse a honoré la décision du Président et le Dow Jones a monté de 400 points. Mais sitôt nommé, Geithner avait dû se défendre face à la presse qui avait divulgué ses "irrégularités" sur ses déclarations d’impôts. Ses anciens amis de Wall Street le surnomment à présent Turbo-Tax-Tim alors qu’il aurait dû leur intimer crainte et respect. Et nous revenons au reproche qui lui est toujours fait d’avoir accordé des concessions extraordinaires à l’assureur AIG lors de sa faillite de l’automne 2008. Parmi ces concession il lui est reproché d’avoir fermé les yeux sur des dissimulations de positions toxiques de plusieurs centaines de millions de $.

A présent, le milieu financier spécule sur le fait que Obama, lui-même en chute libre dans les sondages de popularité, puisse laisser tomber Geithner aux prochaines élections du Congrès US en novembre 2010. Mais Obama devrait changer toute son administration qui n’est qu’un nid d’opposants à la régulation. Souvenez-vous que Obama avait "pris un temps bien plus long que la normale" quand il avait formé son administration parce qu’il multipliait les consultations. Obama est "un homme de consultation et du consensus". Pourra-t-il revenir en arrière et nommer enfin cette administration qui devrait correspondre à son programme politique pour lequel il a été élu en façade par le peuple et les Grands Électeurs? Un revirement ne sera qu’un aveu de son erreur politique d’appréciation sur les dispositions réelles de son personnel, et il ne sera encore que plus attaqué par les milieux financiers. On parle déjà de "mutinerie au Congrès". Une telle labilité politique ne pourra que faire perdre la confiance dans cette situation où le chaos économique et financier encore apparemment maîtrisé va se déchaîner dans un effondrement général. Obama devrait alors faire des crises d’autorité, mais jusqu’où le pourra-t-il sans craindre… pour sa personne dans des combats qui rappelleront l'assaut de Fort Cochise. Mais à ce moment là des millions d'américains au chômage seront aussi dans la rue avec des millions d'américains expulsés par les huissiers de leurs millions de maisons impayées (Graphique ci-dessus: courbes du chômage sur 47 mois depuis 1945. En rouge la courbe actuelle. En brun chômage de la crise Enron dot-com de 2001).

Michael Froman, un ami d’études de Harvard d’Obama a joué un rôle prépondérant dans le choix du Président relativement à son administration. Quand Froman avait prêté serment devant la Constitution américaine lors de sa propre nomination il touchait encore en plus de son salaire un bonus de la Citigroup de 2,25 millions de $ qui était elle-même à quelques jours de sa faillite sauvée avec les milliards de l’Etat américain. Aujourd’hui Froman travaille directement à la Maison Blanche, à la différence de Austan Goolsbee, qui est un critique de Wall Street mais qui a été le premier confident d’Obama lors de sa campagne présidentielle. Goolsbee n’a plus qu’un poste de consultant sans lettre de mission.

Le Chef de cabinet de Geithner, Mark Patterson a travaillé comme lobbyiste auprès de la Goldman Sachs, le Chef de cabinet d’Obama, Rahm Emanuel, a travaillé comme lobbyiste pour plusieurs enseignes financières à Wall Street.

Larry Summers , Lawrence H. Summers, deregulator, a été promu à la Maison Blanche par Obama comme la toute première personne auprès de laquelle il faut s'enquérir des conseils. Il est Président du Conseil Économique de la Maison Blanche (White House Economic Council ou encore appelé NEC - National Economic Council). Larry Summers avait touché comme simple invité en avril 2008 des honoraires de 135000$ pour avoir tenu une conférence à la Goldman Sachs. Larry Summers est comme Geithner un protégé de Robert Rubin qui a été Secrétaire du Trésor sous Clinton et top-manager de la Goldman Sachs et de la Citigroup. Larry Summers est directement le responsable de l’effondrement actuel financier et économique des États-Unis.

Quand Larry Summers était à la tête d'Harvard dans les années 70' il avait forcé de manière brutale l'hégémonie de l'économie comme discipline d'enseignement, de recherche universitaire et doctorale. Mais il avait consacré la suprématie des modèles mathématiques de l'économie sur les sciences humaines. Selon Larry Summers "les économistes étaient simplement plus intelligents que les politiciens et que les sociologues". Comme Conseiller économique de Ronald Reagan, Larry Summers avait fortement appuyé les allègements fiscaux pour les entreprises et les plus-values parce qu'il jugeait qu'ils permettaient le plus efficacement de stimuler la croissance économique. Larry Summers avait aussi demandé à Reagan de réduire l’assurance-chômage et les allocations sociales qui amplifiaient selon lui le chômage.

Comme Secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton de 1999 à janvier 2001, c’est Larry Summers qui a donné forme à la dérégulation qui a mené à la crise actuelle. C’est lui qui a joué le rôle prépondérant de conseiller de Clinton qui a révoqué le Glass-Steagall Act qui était en vigueur depuis 1933. En 2000 Larry Summers a aussi signé avec Bill Clinton le Commodity Futures Modernization Act qui a catapulté sur les marchés financiers des trillions de produits financiers dérivés qui peuvent être négociés entre les institutions financières complètement en dehors de toute surveillance du gouvernement et qui sous soustraits de l'impôt. Il s’agit des produits OTC (Over the Counter) et des CDS qui sont des contrats négociés de gré-à-gré appelés justement des "just-between-us", en dehors de tout marché régulé et qui ne figurent jamais dans le bilan comptable des partenaires de cet échange. AIG aussi a fait faillite à cause des CDS. La valeur nominale des CDS / CDO / OTC a été de plus de 62 trillions de $, mais personne n'est capable de vraiment évaluer le montant réel de ces produits dérivés en circulation ou cachés dans les institutions financières sous forme de positions toxiques, puisqu'ils sont négociés de gré-à-gré dans le Shadow Financial Banking System, le Système bancaire fantôme. Larry Summers qui est l'un des ingénieurs financiers qui a échafaudé et installé avec Alan Greenspan, Directeur de la Fed', et avec Robert Rubin la colossale fraude et criminalité financière de ce système bancaire fantôme, se trouve aujourd'hui dans le Conseil Économique de la Maison Blanche où il fait diversion auprès d'Obama pour le faire disserter sur la justice et la transparence dans le versement des bonus au lieu d'interdire simplement ces négoces "just-between-us", ce qui serait une mesure simple et radicale pour rétablir la confiance des marchés. Larry Summers siège à la Maison Blanche où il garantit la continuité des liens entre l'oligarchie financière, les décideurs politiques et l'administration américaine. Larry Summers est l'instigateur des tous les plans de bail-out des banques qui n'a fait que d'engraisser les banques et d'aggraver considérablement la crise en précipitant l'arrivé de l'effondrement total. Le premier objectif de Larry Summers est de sauver les banques d'investissement et leurs partenaires financiers, les assurances.

Obama avait nommé Paul Volcker l'ancien Président de la Fed' à la tête de son Conseil Présidentiel pour la Reconstruction Économique (Economic Recovery Advisory Board) en le chargeant de réformer le Code des impôts et de lutter contre la fraude. Mais suite aux différents répétés avec Larry Summers, Obama a mis Volcker à l'écart en ne lui confiant aucun agenda. Paul Volcker tient à cœur le "separating commercial banking from casino derivatives gambling" qui passera par le rétablissement du Glass-Steagall-Act. Il a pour ceci le soutien de Stiglitz. 

Pourquoi Obama attend-t-il de mettre en œuvre les réformes? A cause des engagements en Irak ou à cause de son travail a élaborer une sécurité sociale managée par les assurances privées qui toucheront de l'État les subventions correspondantes? Obama a enseigné pendant des années à la Chicago Law School et avait dit "qu'il n'y a pas aux USA une université qui soit plus pour la dérégularisation que celle de Chicago". Obama a de nouveau poussé le 21 janvier 2010 une colère et a menacé de démanteler les banques systémiques universelles et de ramener leur taille en dessous du "too-big-to-fail". Les marchés financiers lui ont donné la piqure pour lui rappeler ce qu'ils sont capables de faire: le Nasdac a perdu -0,93% le premier jour et -3.1% le second jour et le Dow Jones a perdu -2,1% le premier jour et -2,9% le second jour... et l'Euro a monté ces deux jours. A fake fight, avec Don Quichotte qui fait semblant d'attaquer les moulins, qui ont eux-mêmes planifié l'acte avec Sancho Geithner et font semblant d'être touchés? On a même lu dans la "bonne" presse que "Obama castre Wall Street", mais Tim Geithner avait aussitôt exprimé publiquement que de telles mesures seraient contre-cycliques, nuiraient à l'emploi et que les banques ne sont pas responsables de la crise. Obama compte donc ses jours. Mais lesquels? Il semble être le mariole du salon ovale et il avale les couleuvres qui lui glissent en masse sur son bureau. Mais c'est trop tard, le pronostic vital de "l'économie" américaine est engagé. Les trillions de $ ont été claqués pour de la nouvelles bulle spéculative et les trillions de Bons du Trésor ont servi aussi pour celle-ci. L'Amérique n'a plus de moyens pour éviter l'effondrement.

Quand Obama avait annoncé il y a deux jours la réforme des marchés financiers "la plus importante depuis 60 ans", se tenait derrière lui Barney Franck, Président de la Commission Finances de la Chambre des Représentants. Barney Franck est chargé d'obtenir des majorités au Congrès... mais trois heures après les philippiques d'Obama contre les dérives financières des banques, Barney Franck avait dit sur CNBC "qu'il trouvait la proposition justifiée, mais qu'elle ne devrai entrer dans les faits que dans 3 ou 5 ans. On ne doit pas semer le trouble pendant que l'économie est entrain de renouer avec la croissance. Ce serait une grave erreur de forcer en ce moment les banques de vendre leurs participations". Quoi que fasse Obama, il récolte dans les heures qui suivent un coup d'épée en face ou dans le dos de la part de ses ennemis républicains, de ses amis démocrates, des Nouveaux Démocrates et de l'administration qu'il a mise en place avec une lettre de mission. Dans les 3 ou 5 ans, disent aussi les Présidents des banques au Forum Économique Mondial de Davos pour gagner du temps pour les banques en faisant perdre du temps pour les pays qui hébergent leurs sièges et leurs activités. Plus on attend, plus les banques sont sûres que les États paieront pour elles et leurs actionnaires.

Christopher Dodd, Président démocrate de la Commission Banque du Sénat, se tenait aussi derrière Obama quand il avait annoncé la Réforme des banques. Dodd avait déclaré immédiatement après et en présence d'Obama qu'il allait scrupuleusement examiner sa proposition, ce qui n'est pas vraiment une garantie de confiance et de fidélité politique mais plutôt un outrage public. Obama se campe à présent dans une attitude de pré-martyre: "si ces gens cherchent le combat, je suis prêt", disait-il des banques. Le proposition vient du Conservateur Paul Volcker et la future loi, déjà appelée officieusement "The Volcker Rule", devrait porter son nom selon Obama. Ceci implique implicitement un désaveu de Geithner, mais cela suffira-t-il de ressortir Volcker de sa gibecière? Volcker passe pour être une personne de conviction et d'une absolue intégrité et Obama passe encore plus pour un Président instable à la recherche constante d'une majorité absente et qui s'éloigne définitivement de lui depuis la récente sénatoriale partielle du Massachusetts qui a cassé sa majorité qualifiée au Sénat.

En fait, je ne comprends pas Obama, quand il a dit dans sa dernière philippique contre les banques, que "le contribuable ne doit pas être l'otage des instituts financiers". A la dernière conférence Bilderberg de mars 2009 en Grèce, il avait été décidé de mettre en œuvre "une faillite planétaire organisée" et même... de "penser" à une pandémie planétaire (Times Online, 14 mai 2009). Dans ses philippiques du 21 janvier 2010, Obama ne parle pas de la taxe Tobin-Spahn et ne s'attaque pas aux agences de notations financées par les notés eux-mêmes qui produisent eux-mêmes leurs chiffres d'analyse. Obama n'a pas fait le 21 janvier le mental adjustment from Alice in Wonderland to reality. Depuis un an Obama a aggravé la situation de servitude du contribuable et de deux générations futures au profit des instituts financiers. C'est Obama qui a aidé les instituts financiers too-big-to-fail avec les fonds publics et qui les a poussés à se concentrer encore plus. L'Europe est plus élégante, personne ne porte cette question dans le débat public. Obama expose des idées que l'on n'entend en Europe qu'à "la gauche de la gauche", oui, mais... nous avons le Traité de Lisbonne qui règle la vie commune. Le Traité de Lisbonne offre une capsule dans laquelle il n'est pas nécessaire de penser. L'Européen ne va pas voter, les financiers agitent pour lui à Bruxelles, les nations sont leurs sous-traitants. Le Traité de Lisbonne est une assurance vie pour le spectre politique de "gauche" à droite, nous n'avons pas besoin de lobby nationalement en poste. Comme ils sont à Bruxelles, ils sont partout et nulle part, mais en tous cas jamais décryptés dans les médias. En France on est classé dans l'ultra-gauche quand on utilise la terminologie d'Obama au sujet des marchés financiers.

Selon Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont on fait l'expérience. L'Européen a la chance de se passer d'extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont il fait l'expérience, car il n'apparait pas à ses yeux comme européen, mais seulement comme un national qui a perdu son chapeau pendant les vacances entre Rome et Bruxelles. Il n'accède pas à la porte de l'expérience en tant qu'intuition sensible puisqu'il n'existe pas à ses yeux sous la forme d'européen. Au sommet de l'Otan de Strasbourg, Obama est venu dire à l'européen sous quoi il doit apparaître  <<< Photo: 4 avril 2009, Strasbourg.

A partir du second trimestre 2010, le Département américain du Trésor, la Fed', la FHA et la FDIC ne pourront plus avoir d'influence sur la rapidité de l'effondrement du système. La FDIC prévoie jusqu'à 2000 nouvelles faillites de banques et la création d'une nouvelle agence de garantie des dépôts pour seconder la FDIC, elle-même en faillite. Ceci ne pourra plus rien changer. A ce moment là, l'Amérique entrera dans une phase qui sera le point de départ d'une nouvelle expérience, celle de l'intuition sensible de la dépréciation du "soi" que les américains auraient dû faire au plus tard en 1973 au moment du retrait unilatéral des accords de Bretton Woods et de l'abandon par les USA du Gold Standard. Dans cette société de chuchoteurs, de menteurs et de dénonceurs, la réalité n'est plus partagée. Nous sommes comme au temps de Lénine où le langage est usurpé pour couvrir des actes de terrassement. Plus aucun politicien n'aura de parole pour guider les consciences, les événements se chargeront de piloter le drone du monde.

En attendant, Franz Fehrenbach, Président de Bosch, le quatrième équipementier automobile du monde, met en action la pédale janissaire de son bureau en mahagoni et a rompu toutes relations avec l'une de ses banques qui verse à ses agents des boni. Bosch annonce que d'autres de ses banques partenaires sont sur la liste. Allianz s'est joint à Bosch dans ses exigences face aux banques. Un nouveau sport est né dans la Master Class: celui d'un match entre un capitalisme de Robin Hood et un capitalisme de flibustier. Le pendant de ce nouveau sport est audible à Davos, où les banksters, pour gagner leur temps en faisant perdre temps et argent aux Etats, disent que les "gouvernants ne doivent pas tomber dans le populisme en imposant une régulation plus prégnante que nécessaire". J'ai plus confiance en le plus grand syndicat du monde, IG Metall, qui menace de lancer des actions contre ce système financier. En Allemagne il ne faut jamais se moquer des syndicats. Le Master Class de Davos se prépare à sensibiliser les populations de la planète sur les responsables de l'effondrement économique: pour eux, c'est la faute à l'État qui a ouvert les vannes des liquidités... pour sauver les banques. Un tel argument montre que l'effondrement sera inéluctable, les banques connaissent le nombre de cadavres qu'elles stockent dans leurs placards.

Dodd-Frank-Bill.jpgCe qui est agréable pour moi dans ce Leichenschmauß 2009-10 est que nous sommes unis dans le haut-phalanstère riche pour signaliser notre Wertschätzung commune par laquelle nous partageons ensemble le repas des morts dans l'empathie et la congruence. Ce qui est doux pour moi est que je ne crains plus d'avoir à la maison ou sur le lieu de travail la visite de la future police politique que le gouvernement en place est entrain de former. J'entonne en choeur suite aux philippiques asthmatiques du prince-président français, mais aussi de gentils conservateurs ou de devins comme Nouriel Roubini, de pentito du libéralisme comme Paul Krugman, de critique de notre modèle de croissance comme Joseph Stiglitz mes couplets contre le casino-capitalisme, l'ersatz capitalisme, les banksters de la botox economy sans que l'on ne me prenne pour un militant de "l'ultra-gauche" qui n'existe que dans les rêves et abaques de MAM, Ministre de l'Intérieur française. Il existe de nouveau, depuis 1989, une symbiose des justes face au mal qui a de nouveau une adresse où il est joignable et nommable. Nous évoquons son nom et cela suffit pour se sentir structurés et agrégés dans le modèle de société que nous appelons toujours de nos vœux. L'essentiel est de prier son nom et de crever joliment. Au moins sous Napoléon 3, Clémenceau, Pétain, on savait d'où allaient venir les pruneaux.
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Mise à jour du 25 février 2010: Christopher Dodd a réussi à entraîner le Sénat US et à bloquer la Volcker Rule, le réforme d'Obama qui devait interdire les banques de dépôts d'avoir des activités de spéculation sur les fonds propres.

17. janvier 2010

Road to serfdom: Shadow Finances, nostalgies de l'Association de Libre Echange et de l'épiphane Dictature du Prolétariat

Les commentateurs et les euro-députés glosent sur la "possibilité de risque systémique" en expliquant scientifiquement aux peuples la modernité des produits financiers dérivés. Ils n'éprouvent que le besoin "d'améliorer" les marchés financiers. Les trillions (1000 milliards, 1012, échelle courte US) de produits dérivés financiers sont négociés hors bilan et en dehors de tout marché régulé! Ce sont des produits "Over The Counter", hors-bilan, équivalents à du marché noir ou à du capital asocial soustrait de l'économie nationale réelle pour aller tourner en rond au service de la trésorerie privée des actionnaires et des spéculateurs qui feignent de se promettre un renforcement du PIB réel à partager par percolation et issu de créations de richesses provenant d'une réalisation concrète industrielle et commerciale. Les produits financiers dérivés promettent des rendements financiers à deux chiffres qui ne sont possibles en réalité que pendant 5 à 7 années et pour une start-up pionnière dans une secteur économique.


(Photo: Torshavn, Iles Féroé, Webcam 13 janvier de 08:44 à 09:05, heure locale)

Autrement de tels rendements financiers ne sont possibles que sur un très court terme et en cassant l'outil industriel avec la "rationalisation" et le "lean management", le management à moindre coûts, qui ne permet plus une stratégie d'entreprise, mais seulement une stratégie financière. Les Grands Groupes industriels comme Chrysler, Ford, GM et bien d'autre, mais aussi les PME, qui sont en faillite technique depuis plus de 10 ans, avaient aussi réussi à se maintenir dans ce système économique port-réel pour deux raisons. Ils se sont fait racheter par des Hedge Fonds comme Cerberus dont l'activité est le rachat-rejet des entreprises en externalisant tout ce qui n'est pas un potentiel de dégagement de marge. Vous pouvez lire à ce sujet mes 2 articles sur Cerberus et Chrysler écrits le 4 juin 2007 et sur le management financier de share-holders (détenteurs de parts) qui n'a rien à voir avec un management de stake-holders (détenteurs de tâches) comme dans le cas de Airbus Industrie que j'ai décrit dans un article le 16 juin 2006.

Ce management financier a pratiqué de manières "créative" des "rationalisations", des licenciements, des liquidations de secteurs d'activités, des réductions ou arrêts des investissements dans Recherche & Développement, des fifth quarter sales, et toujours des reventes de leurs caisses internes de retraite, le tout toujours pour faire augmenter leur notoriété et l'appréciation par les agences de notation en bourse et la valeur des actions (mark to market, qui a fait loi, c'est-à-dire la valeur de marché, de rapport trimestriel en rapport trimestriel). La retraite américaine fonctionnant par capitalisation, les entreprises qui se croyaient toutes devenir des énochiens pouvant (accessoirement) verser pour un millénaire les retraites, mais qui ne se donnaient même pas les moyens de réaliser une croissance durable, voire à court terme, avaient des caisses de retraite internes ou étaient propriétaires de caisses de retraite. Ces entreprises en faillite se sont donc séparées de ces caisses en les externalisant (revendant) à bon prix pour s'en débarrasser le plus vite afin de nettoyer leurs positions comptables, rendre joli leur bilan et refaire monter leurs actions à la bourse en tentant d'atteindre un taux de marge opérationnelle de 20%. Ceci pouvait encore assez "bien" fonctionner, mais arrivent maintenant à la retraite les millions de papy-boomers, et ce système de retraite par capitalisation est par avance en faillite. Les fonds de pensions américains ont perdu 2 trillions de $ (1000 milliards) de 2008 à 2009 et ne les retrouveront plus. Les américains pauvres et de classe moyenne sont ruinés et ne veulent pas payer en plus pour la sécurité sociale d'Obama, qui n'est de toute façon qu'une dotation budgétaire globale versée par l'État aux grandes assurances privées qui vont offrir une "prestation sociale" élémentaire de base. Ici aussi, les lobbies ont gagné. Je reviendrai dans un futur billet sur la victoire des lobbies sur Obama, mais préparez-vous. Obama n'a pas perdu face à son manquement relativement à ses promesses. Obama n'a jamais gagné la Présidence, il y a été entreposé par les lobbies.

Toutes les activités de négoce et de spéculation sur des titrisations de ces véhicules financiers dérivés se pratiquent dans ce qui est appelé le shadow banking et le shadow financial system. Ce qui vous est vendu comme de la modernité d'une concurrence libre est non faussée qui rend les marchés plus fluides, plus liquides et plus réactifs doit se faire en dehors du regard du régulateur et du contrôleur, des Travailleur, des citoyens et des habitants des pays. L'opacité des produits et des marchés financiers est consubstantielle à ce mode de fonctionnement de l'économie. Elle a pour but d'éliminer l'État qui est pour les libertariens le cadre de la Road to serfdom, la Route de la servitude, chère à Augustus von Hayek, prix Nobel et disciple de von Mises. Il n'y a plus besoin d'avoir peur de réfléchir aux choses avant qu'elles n'existent, elles existent sans la réflexion. Il n'y a même plus de place pour une Association de Libre Échange comme il n'y a plus de place pour... une épiphane dictature du prolétariat. Nous nous étonnons presque à avoir la nostalgie de ces modèles de société... Nous ne savons même plus quel modèle était plus dictatorial ou épiphane que l'autre. Plus destructeur et appauvrissant que l'autre.

Ainsi, l'action du trio mafieux de Wall-Street, Obama-Geithner-Bernanke, n'a permis que la "jobless recovery" des faux "green shoots", les illusoires reprises sans emploi, et la constitution d'une nouvelle bulle spéculative avec l'argent public offert à taux zéro et qui n'est allé que tourner en rond dans le circuit fermé des marchés des capitaux. Au sujet de la reprise du Dow Jones au-dessus de 10.000 points, il faut rappeler sur le graphique ci-dessous ce qui s'est produit entre le Black Tuesday de 1929 et 1932. Ce n'était qu'un "Short Jobless Recovery". Actuellement les politiques de relance d'Obama font bien pire, puisque les injections "keynésiennes" ne servent qu'aux zombie banques pour leur trésorerie. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État. Au nom de la Libre circulation des capitaux et des services financiers, aucune contrepartie ne leur est demandée pour soutenir l'économie réelle. Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle éclatante bulle! Mais les "liquidités" offertes à un taux de 0% et à un taux relatif négatif de 20% sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière. Ce modèle de "reprise" s'appelle Bulle Échoïque ou bulle-écho, comme les 7 "short recoveries" de la Grande Dépression (graphique à droite). Les banques centrales engraissent les banques et les spéculateurs sur le compte des contribuables et de deux générations futures. 2010 sera comme 1930. L'année 11 comme 31. En pire.

Le shadow banking repose sur les "conduits", qui sont des véhicules d'investissement représentant des prêts financés par des papiers commerciaux qui sont des dettes de court ou moyen terme. L'homme, dans ce système, n'a plus de rôle que comme sauf-conduit qui n'a plus besoin de composer un langage qui fasse entendre sa pensée. En français ces véhicules sont appelés "Fonds Communs de Finances" (FCC) et en anglais "Conduit", "Special Purpose Vehicle" (SPV) ou encore "Structured Investment Vehicle" (SIV). Tous les conduits sont des structures ad hoc inventées pour un besoin quelconque de financement d'un projet réel de production industrielle, de distribution commerciale, de consommation, ou pour le financement d'un projet d'investissement spéculatif. Un porte-feuille boursier ou d'obligations peut donc aussi se financer avec un conduit. Il suffit d'avoir envie et de ne pas réfléchir, une institution financière vous précédera toujours sur ce giant causeway du désir. Les banques sont les interprètes de vos désirs, parlent pour vous dans une complexion de langage et d'acronymes pour ne pas cacher qu'elles vous filtrent. La plus grande assurance du monde, AIG, qui est aussi la plus grande faillite d'une entreprise privée de l'histoire de l'humanité, a été "sauvée" avec 182 milliards de $ par l'État américain, mais elle a elle-même remboursé 62 milliards aux partenaires des produits dérivés (les banques Goldman Sachs et la Deutsche Bank) dont elle assurait les titres de crédits avec des CDS. L'assurance AIG et les banques avaient inventés ensemble les CDS pour s'enrichir ensemble en filtrant vers elles les richesses. AIG a remis elle-même sur le marché spéculatif les 122 milliards restants. AIG avait caché au public la swap-transaction de 62 milliards avec les banques et l'utilisation des 122 milliards restants sur la demande et avec l'appui de la Fed' de New York, dont Geithner était à l'époque président avant de devenir Secrétaire d'État au Trésor du gouvernement Obama. Avec les fonds publics AIG adosse une nouvelle criminalité financière en se remboursant sur sa criminalité financière précédente. Les banques elles-mêmes ont fait de même avec les liquidités obtenues d'AIG ou directement de l'État, parce que leur objectif est de ne pas sortir dernier et trop perdant de leur pyramide Ponzi-Madoff. Le système économique fait en sorte d'aider les banques à devenir le gagnant des derniers jours, all is well for them, mais les anciens chômeurs arrivent déjà en fin de droits et la nouvelle vague de chômeurs se décuple.

Ce n'est pas parce que Bernanke, un an après les versement des fonds publics à AIG et aux autres sans obligation de contrepartie, a demandé à la court des comptes, la Government Accountability Office (GAO) de former une commission d'enquête, que la nolonté (avec un n) réformiste d'Obama va se transformer en volonté et en acte. Les trillions ont été dilapidés pour le renforcement de la spéculation au lieu de réformer le système, abolir le shadow banking et le shadow financial system et pour donner une confiance à l'économie, pour qu'elle reparte, qu'elle emploie et qu'elle produise. Il coûterait moins cher à la planète d'apurer légalement les bilans que de laisser le monde tomber dans Weimar II et la Grande Dépression 2.

Toutes ces techniques de titrisation de crédit prétendaient et prétendent toujours réduire les coûts du financement pour les investisseurs finaux, mais elles ne profitent qu'aux intermédiaires et représentent bien une filtration des richesses au profit d'un groupe d'acteurs très réduit. Les transactions sur les produits financiers dérivés représentent 10 fois le PIB mondial.

Les G20 et Bruxelles prétendent de manière chronique vouloir rendre plus transparent le système financier parallèle, shadow financial system, mais vous pouvez relire sur mon site que les rendez-vous des G20 et des G20-finance ne sont pas des rendez-vous ratés, puisqu'ils n'avaient jamais l'intention de réussir comme COP 15, le sommet climatique de Copenhague. Plus on parle de l'intention de rendre plus transparentes ces structures, plus on occupe la scène de bruits et bavardages pour poursuivre ou amplifier les rituels financiers opaques qui continuent à être vendus comme des gages de modernité qui permettent de "lisser au mieux la volatilité".

A côté de l'intervention officieuse de la Fed' pour soutenir avec des achats massifs les cours des actions dans le programme PPT, Plunge Protection Team, s'est amplifié le système boursier parallèle que l'on appelle shadow market system qui offre une plus grande fluidité de la circulation des liquidités avec la mention best execution rendue possible avec des caches qui reprennent toute leur dimension avec l'internalisation et les dark pools: du shadow banking avec ses "réserves fractionnaires" au shadow market system, au niveau gouvernemental officieux (PPT) et secret ou extra-bilanciel (OTC - Over The Counter), tous les canaux de circulation des richesses et des masses spéculatives ont dépassé la qualité de structures d'intermédiation financière pour devenir l'essence et la substance même de toutes opérations entre les différents agents économiques. Nous voyons ici que la pensée précède le langage et l'enrichissement. La communication se fait et l'enrichissement suit. Je parviens ici à mettre directement en collision Behaviourisme et Gestaltisme, où je voudrais voir la paresse de l'homme et sa volonté à vouloir s'endormir sur un magot en croissance qui font qu'il n'a plus à s'affairer à se demander quel est son rapport au monde, puisque le monde est sa maison de rapport et sa syntaxe le conduit. Le conduit est si riche et plaisant qu'il se dispense même de parler de sa propre condition de vérité.

En 2009 nous sommes quasiment parvenus au backlash idéal du retrait de l'État incorporant pour les libertariens la Road to Serfdom. La Crise a non seulement éliminé l'État comme dernier rempart contre la jungle, mais elle a rendu l'État servile contre les peuples au bénéfice des initiés. Il faudra analyser sagement les médias qui cultivent dans un coin de leurs pages une réflexion sur la thèse de la conspiration et se demander si ce débat extra-polé n'est pas destiné à éviter une réflexion d'investigation sérieuse et rationnelle sur le mode de fonctionnement de notre société post-réelle qui transforme la mort de l'État en chose rentable et en simple marché qui s'est même aliéné de ce qu'il aurait dû devenir depuis les années '50: une Association de Libre Échange. Nous voilà presque entrain de regretter la disparition de ces zones et associations de libre échange au profit de l'État Providence Bancaire. Tout est calculé pour que l'être humain s'épuise, crache de la valeur ajoutée, et meurt. Avant sa retraite. L'État, les banques et le marché ne font plus qu'un. L'esprit de Jean Monnet a vaincu. Jean Monnet a monétisé les peuples et mis en forme la dissolution de l'État.

L'électeur et le Travailleur sont seuls responsables de la Crise, mais ils font leur petit mijoré parce que papa a menti.

 

L'électeur est un animal qui se mange froid

Ceci ne suffisant pas, et à l'éclatement des bulles auquel nous assistons depuis la seconde moitié de l'année 2006 - la crise à déjà 4 ans - une autre bulle de produits dérivés est plaquée sur la "première" depuis janvier 2009 avec tous les plans dit de sauvetage et de relance de l'économie avec du quantitative easing (planche à billet) et avec du qualitative easing (rachat des obligations et dettes pourries des banques et assurances directement par les banques centrales). Et sur la nouvelle dette publique vouée à éponger les dettes toxiques privées sont émis par trillions de nouveaux CDS, qui sont sensés fluidifier et accélérer la circulation des liquidités dans une économie nationale en multumutualisant le risque des défaillances des emprunteurs. Dans les pays industrialisés, et surtout aux USA et au Royaume-Uni, l'économie nationale et la "croissance" ne sont plus du tout fondées depuis 15 années sur la réelle création de richesses mais uniquement sur des produits financiers créés sur de la dette des pays post-industriels contractée auprès de la Chine. La Chine, qui continue à créer du vrai PIB avec de la création de richesses issues de la production industrielle, est le premier créancier des USA. La Chine produit et gagne de l'argent, mais ne dépense pas. Les USA délocalisent en Chine, ne produisent plus, dépensent à crédit à partir des liquidités chinoises mises sur les marchés financiers mondiaux et américains en particulier. Le PIB des USA ou du Royaume-Uni est un PIB fictif ou d'initié créé sur de la valorisation de dettes packagées en produits dérivés financiers véhiculés.

 

 

Ensuite les commentateurs et les euro-députés noient de  nouveau le poisson en faisant une différence légitime entre toutes formes de crédit et d'obligations en se donnant des airs d'historicité et de scientificité qu'ils nous vendent comme la légitimation cardinale de leurs actes. Je pense à tous ces filtres et acronymes des CDS / CDO, RMBS, etc. Mais, personne sur cette planète ne peut prouver la certitude de l'existence de Dieu ou de la capacité à répondre au risque systémique, ni Bin Ladin, ni la Suisse qui a délocalisé en 2009 officiellement la bad bank de l'UBS dans les Iles Caïmans, ni les irlandais qui ont adopté en janvier 2010 une Loi contre la blasphémie, ni les inventeurs des produits financiers dérivés modernes que l'on appelle CDS ou CDO. Je vous redonne donc l'historique de l'invention des CDO par la JP Morgan. Tout le système bancaire et d'assurance américain a fait faillite à cause du risque systémique des CDS, CDO, OTC, RMBS, ABS, MBS, et autres produits financiers dérivés. Tous ces produits sont de la dette fragmentée, fagotée, packagée et titrisée. Titrisation, le mot à la mode à l'automne 2008 après les faillites multiples, a totalement disparu du langage vernaculaire de l'infocratie médiatante, alors que 2009 a décuplé une nouvelle bulle de nouveaux produits titrisés.

 

Donc pour cette multi-mutualisation du crédit, JP Morgan et les autres banquassurances parlent depuis son invention financière plus souvent avec le terme générique de securities ou securitization en désignant tous ces produits dérivés CDS (Credit Default Swaps), ces CDO (Collateralised Debt Obligations), etc... Parce que là où il y a du CDO, les CDS arrivent pour assurer les CDO et les combiner en un produit dérivé encore plus complexe qui sera lui-même remis sur le marché spéculatif. Les banques gagnent en prêtant, puis gagnent de nouveau sur la même opération en faisant le négoce des assurances CDS sur toutes les formes de prêts ou de mise à disposition de liquidités. Plus simplement tous les produits financiers destinés à "fluidifier" le crédit, et donc à octroyer aux banques la capacité privatisée de création monétaire en leur déléguant aussi la fonction exclusive de contrôle et de régulation, sont "couverts" par des ludiques CDS contre la défaillance. La Banque Centrale a abandonné sa Souveraineté au profit des banques et de leur shadow banking en un premier temps, puis de leur shadow financial system.

Dans le shadow financial system, je mets sous le terme générique "banque" toutes les institutions financières comme les banques de dépôt et les banques d'investissement, les mutuelles, les organismes de crédit spécialisé, les compagnies d'assurance, les SICAV, les hedge funds ou fonds spéculatifs, le private equity ou investissement privé, et toutes autres formes de véhicules de titrisation.  Les véhicules de titrisation sont des boîtes de macédoine de produits dérivés de la "seconde génération" ou "square", adossés sur toutes les sortes de crédits allant des crédits hypothécaires, aux crédits à la consommation, aux cartes bancaires, aux crédits automobile, aux crédits pour étudiant, etc... Ces véhicules sont désignés par leurs acronymes comme ABS, CDO's, CDS, MBS, RMBS, etc... Tous ces véhicules sont unis par un seul but à deux facettes: accélérer la circulation de liquidités ayant atteint le plus haut degré d'immatérialité en proclamant le rendement maximum garantit par l'infaillibilité de la multi-mutualisation du risque de l'investisseur. Le shadow financial banking permet la transsubstantiation en donnant par les burettes de la titrisation aux actifs illiquides, les créances, un corps échangeable. Ces corps travaillent tout seuls, sont parfaitement mélangeables, produisent de la richesse, il n'y a ni homme, ni travail, ni patience, ni persévérance. Il s'agit de gonfler le fantôme qui donne souffle et énergie. Ce Pantocrator fantôme est devenu le créateur.

Il existe une Commission aux USA qui commence à éplucher les livres comptables des organismes bancaires et qui met à jour l'aspect mafieux des émissions des CDS. Il leur est demandé "s'il était éthique de créer des instruments dérivés financiers contenant des subprimes des crédits hypothécaires et de profiter en même temps du short-selling, de la vente à découvert, contre ses propres instruments." Des richesses sont produites avec des procédés de filtration de plus en plus sophistiqués pour permettre une accumulation de plus en plus exclusive véhiculée dans un groupe de plus en plus restrictif. Nous sommes toujours en face du PIB d'initié, qui reste un PIB fictif et furtif pour le reste du pays. La comptabilité nationale intègre dans le PIB cette croissance de richesses, mais ne révèle pas qu'elle n'est qu'une croissance appauvrissante pour un groupe de plus en plus grand de la population des pays industrialisés eux-mêmes. L'espérance de vie des personnes est inférieure de 4 années aux USA par rapport à la France. C'est moderne de mourir plus tôt, pauvre et avant la retraite capitalisée.

Le pouvoir libertarien, exacerbé au nom de Augustus von Hayek et même de Von Mises par l'École de Chicago avec le Consensus de Washington décliné jusqu'à Bruxelles, de "l'Indépendance de la Banque Centrale" a été entièrement et aveuglément conféré à toute banque commerciale de dépôt et d'investissement. Cette qualité d'Indépendance de Banque Centrale est détenue par les banques sans qu'une contrepartie ne soit réservée à l'État qui était le Premier concessionnaire historique de la Monnaie depuis le début de l'ère de la Modernité. Cette contrepartie est historiquement la Surveillance et le Contrôle des activités de prêt et des activités financières des banques. Un avatar de contrôle et de surveillance a été confié aux marchés à des entreprises commerciales gérant le rating de ces banques et assurances: ce sont les agences de notations comme Fitch, Moody's, Standard & Poors qui travaillaient uniquement sur les rapports produits par les banques elle-mêmes pour délivrer des chapelets de triple-AAA.

Le triple-AAA a été effacé une première fois en mai 2009 pour les USA, le Royaume-Uni et l'Irlande et une seconde fois en janvier 2010 pour la Californie. Ce triple-AAA a un sens parce qu'il a été un genre de phare d'Alexandrie, une référence planétaire qui efface la pensée et qui ne conduit l'homme qu'au but. Une semaine avant les faillites de la Bear Stearns, de la Lehman Brothers, de Fannie Mae ou de Freddie Mac, AIG, WaMut, Wachovia, GM, Chrysler, etc, toutes les agences de notations avaient attribué la note maximale, dont la plus parlante est le triple-AAA. Il existe cinq grades avant que cette agence S&P's n'invite à se défaire des obligations ou autres valeurs mobilières d'un émetteur privé ou public. 



L'essentiel de l'évènement est la dégradation de la notation et non pas son ampleur. Quelque part ceci équivaut à tuer le père. A ce jeu, les agences de notation ont de la chance, parce qu'elles disposent d'un abonnement pour accorder de manière échelonnée la mort. L'essentiel est bien de se rendre compte que leur dieu n'est plus, même s'il jouit encore d'une qualité pas tout à faite négative, ou encore plus ou moins positive. Un Dieu ne peut plus se vendre deux fois sous la même forme. Il faudra puiser dans ses racines pour s'en fabriquer un nouveau. De la fabrique mondiale de la globalisation nous sommes passé au porte-feuille mondial multimédial, en éliminant l'homme, le Travailleur et l'électeur, car dieu n'a pas besoin de fidèles, seuls les prêtres vivent d'eux. Je suis sûr qu'une cellule va créer le signe pantocrator de l'ère qui suit l'ère post-réelle qui s'est écoulée de 1989 au 15 IX 2008. Et les petits seront heureux de se soumettre au nouveau rituel pour faire plaisir à papa au nom de Standrad & Poor's, de Fitch et de Moody's.

 




Les banques n'avaient qu'à demander à la Banque Centrale de la masse monétaire à faire tourbillonner, et elles la recevaient. Ici aussi, le Service Public de la Création monétaire a été privatisée, ou pire, confisquée par le monde bancaire et des assurances avec l'aval de tous les politiciens et décideurs d'État. Quand arrivera la Grande Dépression 2, dans quelques mois, il n'y aura plus de moyens financiers même de contrefaçon, comme ceux issus de la planche à billets, pour payer les frais du chômage de masse et de la misère. Et l'on vous expliquera qu'il faut privatiser les Services Publics, l'aide sociale, les retraites, l'Éducation Nationale, les pompiers, la police... Dans cette ère post-réelle la réalité vous sautera aux yeux et à la gorge. Pour éviter un effondrement complet de leur économie, les États-Unis ont offert aux banques en un peu plus d'un an, l'équivalent de toutes les réserves accumulées par la Chine en 20 ans.

 

 

Le nouveau dieu prépare déjà une sorte de parousie, prend déjà racine et le shadow financial system essaye de rapatrier le mode de fonctionnement du négoce de gré à gré de son parc de véhicules dans une chapelle qui s'appellera Chambre de Compensation. Ce dieu aussi ne sera pas Apollon ni Dionysos. Il sera l'expression d'une nouvelle épidémie. Si l'intention est bonne de vouloir clarifier le rite financier, l'objectif est en premier lieu d'implorer une entité officielle, en famille avec un reste rafraichi d'État, qui veuille bien momentanément faire de cette chambre de compensation une zone de défaisance qui blanchit les bad banks et les zombies banks en les indemnisant de leur risque encouru et en les recapitalisant avec de l'argent frais, si elles acceptent d'ouvrir les volets. Et on remet le tapis pour les Flush-Draws, Pot-Odds, les Gutshot Straights, les CDS et CDO. Ce n'est pas un hasard si les hedge funds, les systèmes bancaires emploient volontairement aux postes clefs des pokercracks, joueurs professionnels de poker ou des docteurs en mathématiques, en physique nucléaire, en physique des particules élémentaires. Il faut habiller la folie de formules et le meurtre de sagesse communautaire.

Aujourd'hui, le système bancaire veut miser sur les trois cartes:
1) Premièrement, les banques veulent toujours être libres de gérer la création monétaire sur simple demande de liquidités auprès de la Banque Centrale, ce qui est fait depuis 2009 avec la canalisation ouverte de la planche à billets pour poursuivre le bricolage spéculatif, sous couvert de bail-out.
2) Deuxièmement, les banques voudraient rétrocéder à la Banque Centrale cette Indépendance dite de la Création monétaire assimilée en mauvaise part à de l'Indépendance de Banque Centrale, en ce qui concerne les centaines de trillions de positions toxiques et illiquides de leurs dettes irrécouvrables qui plombent leurs comptabilités.
3) Les banques aimeraient même obtenir encore plus. Elles aimeraient restituer cette partie de l'Indépendance à la Banque Centrale en lui demandant de se rapprocher du Trésor public qui épongerait tout simplement ces dettes qu'elles ramènent à la grande maison car elles sont devenues avec elles plus que des bad banks, mais des zombie banks.

Ce triple scénario est en cours de réalisation en ce moment, il est juste plus visible avec le trio Obama, Tim Geithner, le Secrétaire d'État au Trésor US, et Bernanke le Directeur de la Fed', la Banque Centrale américaine.

Si la création monétaire doit redevenir un Service Public, la répudiation de la dette privée des spéculateurs systémiques ne doit pas faire partie des services publics comme aujourd'hui. Les banques et assurances doivent apurer leurs bilans et faire peser tout le risque de leurs malversations et fraudes sur leurs actionnaires et sur leurs propres acteurs. Il faudra aussi démanteler les banques universelles (<<< Glass-Steagall) pour séparer la banque de dépôt, de la banque d'investissement et des activités d'assurances et exiger des banques d'investissement qu'elles aient des Fonds Propres Réglementaires (CRD) pour couvrir leurs risques systémiques et les défaillances du "moral hazard", de l'aléa moral. Le "moral hazard" ne correspond pas à la "main-vibrante-du-marché" qui n'est qu'une construction idéologique, une vue de l'esprit, un architectone. La main vibrante n'existe pas, elle le concentré de l'irresponsabilité globale des banksters qui ont été embauchés pour exercer une tâche comme des pokercracks qui vivent dans l'esprit du "après-moi-le-déluge". Le système des incitations par les boni est une légitimation du crime en bande organisée qui devra être poursuivi au civil et au pénal comme le dealer du coin. Les décideurs politiques, mais aussi les électeurs et les Travailleurs n'auront plus à soutenir ce modèle de société. Les alternatives politiques parlementaires existent, le peuple doit devenir démocratiquement adulte. A l'avenir, il faudra qu'une Commission paritaire et publique de contrôle et de surveillance intervienne dès l'apparition de bulles systémiques. Il faudra qu'il n'y ai plus d'activité fantôme Over the Counter faites hors bilan et que les activités d'accession à de la liquidité se réalisent sous contrôle et surveillance et il faudra instaurer la taxe Tobin-Spahn comme au Brésil depuis le 20 octobre 2009 pour mettre fin à cet infantilisme spéculatif de gros bébé qui attend sa purée.

Il n'y avait pas besoin d'attendre Joseph Stiglitz pour dire que les spéculateurs et toute forme d'entrepreneuriat doivent tirer les conséquences de leurs actes. Même en lisant Walter Eucken (1891-1950), le fondateur de l'ordolibéralisme, nous le savions déjà. Il faut être très vigilant quand nous entendons des forcenés populistes et des princes-présidents qui parlent "du capitalisme fou, qu'ils ne toléreront pas". Il ne sont pas différents des commentateurs et des euro-députés qui manigancent des "améliorations de transparence" comme avec le futur Solvency II, comme avec le système prudentiel comptable de Bâle 2 par qui la crise a été créée sous couvert d'une volonté de régulation qui aménage des interprétations et des auto-régulations par les acteurs eux-mêmes, et bientôt comme avec Bâle 3.

Il faudra refonder la société à responsabilités contiguës. Il faudra casser l'oligopole des banques et des agences de notations qui sont aussi leurs consultants. Nous savons aussi au moins depuis Adam Smith que l'État doit exercer son contrôle lors de la création de nouveaux véhicules et instruments de financement, et nous savons aussi depuis John Maynard Keynes avec son "Tract on Monetary Reform" que les ardeurs des financiers doivent être jugulées et que la banque centrale ne doit pas agir en collusion avec eux. Dans une nouvelle réflexion économie politique, il faudra revisiter plusieurs nostalgies, et pas seulement celles d'une "Association de Libre Échange" ou d'une épiphane "Dictature du Prolétariat". Les réflexions sur les solidarités locales, régionales et globales pour un développement durable et social sont à concrétiser ailleurs qu'à des sommets climatiques. L'économie politique ne sera plus flashy et people. C'est plus scandinave. Par exemple les États des USA les moins touchés par les faillites et les banqueroutes sont ceux du centre-nord-ouest où les ancêtres immigrants étaient surtout issus de Scandinavie.

Obama, chef de gang et raté global, a annoncé hier vouloir taxer les 50 instituts financiers qui ont été "sauvés" avec les 700 milliards de $ du premier Plan de Sauvetage appelé TARP. Il prévoie un remboursement sur 12 ans si ces instituts ne versent pas de boni les 4 prochaines années. C'est facile de demander à un patient, pour lequel le pronostic vital est engagé, de rembourser ses soins. C'est d'autant plus drôle que les banques américaines communiquent depuis 3 mois sur le fait qu'elles ont déjà remboursé cette première aide ou qu'elles sont entrain de le faire après avoir levé des fonds sur les marchés financiers. AIG, la plus grande faillite de toute l'histoire des USA d'une entreprise privée, Fannie Mae, Freddie Mac, GM, Chrysler seront exemptés de cette taxe. La Deutsche Bank devra payer. La condition des boni est un leurre, car les salaires des banques ont augmenté de 30% en 2009 pour contourner les boni. Obama, comme Gordon Brown ou le prince-président français est un populiste qui vit depuis plus d'un an sur ses effets d'annonce.

En janvier 2010, les grandes banques d'investissement ont effectivement restitué à au Trésor américain une partie du 1er plan de sauvetage appelé TARP, mais juste suffisamment pour que le gouvernement américain n'aie pas une position d'actionnaire majoritaire ce qui lui aurait permis d'exprimer des exigences et de contrôler les affaires. Les mauvaises nouvelles recommencent à tomber en grappe et il s'avère évidemment que ces banques ont restitué trop rapidement au Trésor les aides et que leurs comptes se plombent de plus en plus avec les crédits pourris et les positions toxiques anciennes ou nouvelles. A côté des grandes banques d'investissement restent les banques de dépôt et d'affaire qui font faillite par dizaine par mois. Ces banques de proximité sont plus proches de l'économie réelle et ne parviennent plus à recouvrir leurs fonds qu'elles ont déposés dans les banques d'investissement à des fins spéculatives.

L'infocratie médiatante jubile à publier autour de la planète la dégradation par l'agence de notation Moody's de la Grèce qui perd son "triple-AAA".  Mais on ne publie pas pour autant les autres chiffres révélés par Moody's Economy.com: 1 million de foyers américains ont été chassés de leur maison par les huissiers en 2009 et 2,4 millions seront chassés par eux en 2010. Vous avez bien lu, le chiffre s'aggrave, à cause de la bulle des Alt-A et des Primes qui fait écho à la bulle des Subprimes. Mais cette fois si, les emprunteurs hypothécaires de mauvaise foi ne sont plus les indigents NINJA (No Income, No Job, no Asset), mais la classe moyenne. Les années 90 ont ajouté dans les pays industriels la paupérisation des classes moyennes. Le croissance du PIB leur a aussi filé sous le nez. Le PIB n'a été plus qu'un PIB d'initié.

On ne peut penser aux produits et véhicules financiers destinés à faciliter à une échelle macro-économique l'accès des demandeurs de prêt et obligation à des liquidités, sans penser à cette énorme bulle de CDS qui sont l'effet d'annonce d'une soi-disant multimutualisation du risque des emprunteurs (moral hazard). A un événement microéconomique, l'accès à des liquidités, on a greffé par simple automaticité un effet macro-économique, celui de la création monétaire, celui de l'augmentation de la masse monétaire, et celui de la mise en péril systémique de toute l'économie d'un pays, car cette accessibilité forcée et multi-multipliée au risque, si elle est procyclique en période de boom de croissance ou de boom spéculatif est anticyclique au moindre retournement de tendance. Un retournement de tendance est une difficulté de paiement d'un emprunteur ou d'un titulaire des obligations qui ne peut plus verser les intérêts et les rembourser à maturité. Le crédit est normalement intimement lié et connecté à la capacité de remboursement de l'emprunteur en fonction de son nantissement ou de ses garanties et de son aptitude à constituer dans le futur une création de richesse égale ou supérieure au montant du prêt ou de l'obligation ajoutés des intérêts.

Cette fluidification du crédit avec les véhicules financiers a totalement délié et déconnecté le crédit ou l'obligation de la capacité de remboursement en offrant une chimère de multimutualisation du risque répartie sur l'ensemble d'une économie nationale et finalement du dernier garant qui est l'État formé de ses contribuables et de son parc d'acheteurs de Bons du Trésors émis sur les marchés financiers pour ne rembourser uniquement que les positions toxiques des prêteurs qui ne rentrent plus les montants qu'ils ont prêtés et les intérêts qu'ils se sont promis et souhaités. L'émission de Bons du Trésor est aussi appelée vente de dette souveraine, ce qui ne cache pas que l'État Providence bancaire n'est qu'une nouvelle mise en œuvre de la pyramide Ponzi-Madoff, et une filtration des richesses véhiculées vers le seul groupe des actionnaires des systèmes bancaires.

Les contribuables électeurs et travailleurs trompés et floués n'ont pas le droit de se plaindre parce que ce système de société et d'économie est issu de leur adhésion politique par les urnes et leur consentement en fonction de programmes politiques précis tous chapeautés en Europe par le Traité de Lisbonne qui a été entériné en France aussi avec les voix des députés et sénateurs PS, suite au déni du NON du Référendum européen sur le TCE du 29 mai, par l'adoption du Traité de Lisbonne au Congrès de Versailles. Le citoyen n'a pas à se plaindre parce qu'il a mis à la tête de son pays, d'un coté le prince-président, héros limpide et absolu de sa Lutte de Classe, et de l'autre côté une majorité parlementaire totalement à son service. Un choix électoral doit s'assumer et ni être renversé par toute autre forme d'expression populaire ni par des Élections Régionales roses qui ne sont que la voix d'un pré-adolescent qui ne sait pas s'assumer et qui fait sa colère de petit mijoré. La Révolution financière n'est pas une invention de l'UMP mais a été introduite en France par les grands élus comme François Mitterrand, Laurent Fabius et Lionel Jospin qui a décidé le plan de privatisation de tous les services publics.

Une bulle créée sur des promesses non tenables à la Madoff-Ponzi est toujours une bulle prête à éclater. Peugeot, Renault, PSA Financial Service Ltd, Chrysler, GM qui vient encore de se refaire bailouter il y a une semaine, ont été actifs dans les Crédits hypothécaires et dans les CDS, etc... en croyant s'enrichir sur la spéculation encore plus vite qu'avec de la production d'automobile. La banque d'investissement américaine Goldman Sachs a un levier d'endettement de... 34262% en janvier 2010, avec des produits financiers dérivés. (Photo: Torshavn, Iles Féroé, Webcam 13 janvier de 08:44 à 09:05, heure locale)

 

Bear Stearns, Lehman B ont fait faillite à cause des CDS, Wachovia, Wamut, JP Morgan, etc. et sont rattrapés par les "plans de sauvetage"  TARP, puis par les autres programmes TALF, PPIP et par l'argent à taux zéro distribué par la FED qui leur permet de se refaire une trésorerie sur de la nouvelle spéculation de produits dérivés, etc, qui ne correspond toujours pas à de la réelle création de richesse.

AIG, est la plus grande faillite de l'histoire des USA, à cause des CDS / CDO. L'article de Forbes.com démontre bien que les CDO aussi étaient bourrés avec de la macédoine "packagée" de crédits hypothécaires Subprimes. D'ici très peu de temps seront révélées les fraudes commises par Tim Geithner, Secrétaire américain au Trésor d'Obama, avec son sauvetage de ces montagnes d'activités de rehaussement de crédit, de ces CDS / CDO d'AIG. Forbes prend moins de pincettes que les euro-députés et les commentateurs azimutés pour faire l'amalgame entre CDS et CDO : "These CDOs are mostly filled with subprimemortgage-backed securities that have plunged in value since sketchy U.S. borrowers began defaulting on their home loans in recent months. The Credit Default Swaps (CDS) on this kind of CDO account for the lion's share of AIG's problems with default insurance."

On ne parviendra pas non plus à cacher encore trop longtemps les activités de spéculation de la Société Générale et de la Deutsche Bank qui sont les banques européennes les plus actives dans le domaine des véhicules, des conduits, des CDS / CDO. Les CDO, les prêts collatéralisés, eux-mêmes, ont été rendus encore plus juteux grâce au repackaging en CDS. En réalité les CDS sont la plupart du temps une gigantesque pyramide posée sur la colossale pyramide de CDO. L'objectif des prêteurs n'était plus de s'assurer du remboursement de leurs sommes prêtées, mais de négocier sur les marchés financiers de la titrisation sur de la titrisation et de faire à chaque fois la "culbute" lucrative. La caboula se faisait jusqu'à 60 fois! La traçabilité des produits véhiculés sous-jacents n'était plus possible en un clic. Les néo-libéraux dénomment ceci de la catallaxie. C'est de la catallaxie irrémédiablement déprédatrice et économicide qui tue l'Électeur et le Travailleur. Fannie Mae et Freddie Mac qui ont "diversifié" leurs activités dans les CDS sont tous les 3 mois en faillite et sont bail-outés aussi tous les 3 mois, etc. Comme Fannie Mae et Freddie Mac ne suffisent plus à créer de la bulle de dette de relance, Obama invente un nouveau véhicule, le Obama-Mortgage, et booste un Ginnie Mae pour refaire des montagnes de nouveaux Subprimes, de nouveaux Alt-A tous plus illiquides et délinquants les uns que les autres alors qu'ils étaient destinés à fluidifier le crédit privé à la consommation et à relancer le marché et la croissance.

L'effet de levier permis par la multiplication de ce genre de contrats CDS / CDO, qui semblaient offrir un certain temps un haut rendement financier infaillible, s'est retourné encore plus violemment contre les banquassurances qui les ont mis sur le marché. Il n'est pas étonnant que le lobby des banques et assurances travaille à cacher une seconde fois par Solvency 2 ou Bâle 3 les risques déjà minimisés par Bâle 2.

J'avais déjà mis en ligne en 2009 le lien qui conduit au Rapport de référence de la BIS, publié le 7 décembre 2009. Les graphiques cliquables ci-dessous sont issus du document téléchargeable de la BIS en pdf.  >>>


Vous avez d'autres graphiques pour la période Q3 de 2009 du Comproller of the currency - Administrator of National Banks
qui montrent que les banques s'engagent en 2009 de manière encore plus furieuse dans les trading and derivatives activities.

Sur tous les produits financiers dérivés, voici, à l'unisson avec les euro-députés et autres commentateurs, ce que vient de publier la BIS dans son Rapport de juillet 2009: "Pour autant, il ne faudrait pas renoncer à l’innovation, mais s’efforcer de trouver un juste équilibre entre créativité et sécurité, en limitant les risques que de nouveaux instruments peuvent faire peser sur le système tout entier. Il faudrait prévoir une forme d’enregistrement des produits visant à en réduire l’accès en fonction du degré de risque, à l’instar de la certification des produits pharmaceutiques : les titres les moins risqués pourraient ainsi être en vente libre, comme les médicaments délivrés sans ordonnance ; viendraient ensuite les instruments accessibles avec autorisation expresse, comme les médicaments délivrés sur ordonnance ; puis viendraient les titres disponibles en quantités limitées destinés à l’usage de particuliers et d’établissements habilités, comme les médicaments au stade expérimental ; et enfin, au niveau le plus bas, on aurait les titres interdits à la vente. Un instrument pourrait être autorisé ou passer dans la catégorie supérieure seulement après des essais concluants (à l’instar des essais cliniques), sur une base réelle à petite échelle et sur une base théorique de simulation de graves tensions. Un tel système d’enregistrement et de certification de titres favoriserait la transparence et la sécurité. Mais, comme pour les fabricants de produits pharmaceutiques, un mécanisme devrait contraindre les émetteurs de titres à répondre de la qualité de ce qu’ils vendent. Autrement dit, les émetteurs endosseront une responsabilité accrue dans l’évaluation des risques de leurs produits".

Le Travailleur est un animal qui se mange froid

Ces techniques de titrisation du crédit prétendaient réduire les coûts du financement pour les investisseurs et consommateurs finaux. Elles ne profitent qu'aux intermédiaires et représentent une filtration des richesses au profit d'un groupe d'acteurs très réduit. Les transactions sur les produits financiers dérivés représentent 10 fois le PIB mondial. Moins d'1% de la population des pays industrialisés a profité dans les pays industrialisés du Leverage-effect  permis par la bulle spéculative sur les produits dérivés financiers. L'effet de percolation, le ruissellement, le trickle-down-effect du Consensus de Washington et de Bruxelles et du Traité de Lisbonne, la croissance enrichissante qui coule vers le bas dans "une concurrence libre et non faussée qui crée des richesses et qui tend au plein emploi" est un étouffoir et la fabrique du dumping humain. Les rendements financiers succulents de la bulle spéculative n'ont été possibles que dans les conditions de la moindre répartition des richesses créées du PIB d'initié et qu'avec la dépossession systémique par l'économie hoax. Les salaires de Travailleurs sont depuis 2006 au même niveau qu'en 1960. Graphique de gauche: Répartitions des richesses, Salaires et Profits, voir explications.



"Le clivage droite/gauche est dépassé" qu’ils disaient, qu’ils disent et qu’ils diront. Pour les uns c’est un état de fait, qui les arrange, pour les autres c’est un idéal permanent auquel il faut aboutir. D’autres encore, les plus pervers, jubilent en voyant des gauches qui se querellent, nourrissent la querelle, en sachant qu’il n’y a qu’une gauche, mais que le groupe dudit non clivage droite/gauche gonfle, et ça les arrange pour leurs affaires. Plus de débat, pas de contestation, pas de renversement.

Il est temps de retrouver de l’idéal et de l’idéologie. Car en face de moi et des désidentifiés (aliénés) globaux, la Lutte de la Classe financière est poursuivie avec brio et en totale réussite, avec de l’action en procédant au transfert des savoirs, des pouvoirs et des richesses du même côté, du côté où le consensus est le plus fortement imposé avec le soutien du PS/modem.

Vive la lutte des classes... à l'allemande.
Elle se fait dans les bureaux en Allemagne.
En France on carmagnole sur le tarmac le 14.




En France nous avons un syndicalisme à postériori qui est en plus "fluidifié" par le patronat.
En Allemagne n'existe pas la contention de l'ouvrier et la rétention de sa dignité, le syndicalisme fonctionne a priori.

Le patronat français est pourtant très content de la main d'œuvre en France et il sait le dire à ses actionnaires et aux investisseurs. Sur le graphique à gauche de l'INSEE vous voyez la répartition des Richesses en France. Le revenu salarial en France est plus bas qu'il y a 60 ans et avait surtout chuté sous la "gauche" de Mitterand.



Sur le graphique à droite vous avez la comparaison entre la croissance de la productivité et la croissance du salaire en France. De 1978 à 2009, l'augmentation des salaires est quasi nulle, est est négative à cause de l'inflation. Non seulement la productivité augmente, mais en plus la durée du travail augmente.

Ver.di, le syndicat allemand de la fonction publique fédérale et communale a commencé les nouvelles négociations salariales de la Tarifverhandlung pour 2 millions d'employés et demande 5% et promet comme d'habitude en Allemagne une très forte détermination. Lisez donc mon article: +0,8% en France, +8% en Allemagne - Vive la Lutte des Classes à l'allemande ou encore mieux: 8% - IG Metall, 1.165.000 grévistes non dupés par Crises des spéculateurs et Plans de Sauvetage du crédit.




Bruxelles fait pression depuis 10 ans sur l'Allemagne pour qu'elle élimine la Mitbestimmung (cogestion) et la Tarifautonomie (négociation autonome par branche des conventions collectives) qui sont selon bxl "une barrière à la concurrence libre et non faussée". Mais ces deux éléments de la démocratie du monde du travail sont inscrits dans la Loi Fondamentale allemande. Les ouvriers allemands ne se laisseront jamais voler par BXL et le Traité de Lisbonne leurs acquis qui remontent à... Rosa Luxembourg et... Bismarck!

Selon les chiffres officiels du rapport "Emploi en Europe" publié par la Commission européenne, les salaires en France sont inférieurs aux années 60... mais il y a la masse de chômeurs en plus et un PIB et une productivité qui se sont considérablement démultipliés.

Quand on lit actuchomage.org on n'a pas non plus à se demander s'il est chic, utile ou ringard d'être à gauche en 2010, ni de se demander si une certaine petite gauche doive s'associer au modem aux prochaines Élections R de mars 2010. On est du côté du Travailleur.
 

L'Africain est un animal qui se mange encore plus froid

L'Électeur Travailleur de l'hémisphère riche dispose juste encore de la force de dépecer des cadavres plus petits que soi. L'Électeur Travailleur, enrubanné dans sa compromission universelle, œuvre pour la pérennisation de l'espèce la plus apte: la Classe financière.

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Chaque habitant d'un pays doit puiser dans ses ressources d'historien, c'est à dire aussi être capable de percevoir l'histoire en constitution et donc de s'affranchir du langage du mainstream pour cerner les déclencheurs, les conceptions, les visions, les responsabilités mentales tout autant que les événements concrets et les actions inter-humaines qui concourent à orienter la marche du monde. D'où la nécessité d'une bonne éducation nationale qui n'élimine pas les cours d'Histoire et de Sciences Économiques et Sociales. Il faut penser de soi-même et l'infocratie médiatante ne nous y aide pas. Get up, Stand up, for your Mind. Le devoir de mémoire n'est pas une activité de musée, mais une interrogation active du citoyen dans une réflexion constante sur les solidarités locales, régionales et globales. Le citoyen est né avec une burka qui l'empêche de regarder autour de soi. Chacun est capable de mettre l'épistémologie en transhumance.

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La Road to serfdom de Hayek et von Mises, est parvenue premièrement à la même destruction économique que hitler & staline, que nous verrons de mieux en mieux venir cette année et que nous pourrons de mieux en mieux comparer d'ici un an, mais elle donne aussi à l'homme, comme sous chaque système totalitaire, la possibilité et le devoir d'éliminer massivement en groupe l'autre en groupe.

La subtilité de notre système libéral est meilleure que sous H et sous S, car nous accordons la mort sans plus même éprouver l'intention de la donner (ceci est le contenu entier de mon "roman"), sans même nous rendre compte que nous tuons, sans nous rendre compte que cette mort est issue de notre main. C'est pourquoi dans mon "roman" j'avais interdit au verbe d'exister, parce que je ne pouvais pas m'arroger le droit de reconnaître en moi la qualité de sujet qui en plus dispose de cette effronterie de s'adjoindre des objets directs et indirects. C'est pourquoi tu trouveras dans mon "roman" le verbe "morter" qui déconnecte l'acte criminel de l'effet recherché. J'avais donc fait parler des personnes dans mon "roman" avec des "je morter", en "inventant" des "pronoms-sujants", car l'exsitence même du pronom, d'un pour-le-nom, m'était insupportable car il signifiait un rapport de hiérarchie à sens unique pour le service du nom. Le pronom possessif était à mes yeux encore plus bannissable avec son insolence inouïe.

Sous H & S on faisait semblent de vivre de l'intérieur ce "wir haben es nicht gewusst" (nous ne l'avions pas su), mais - d'après mon père - tout strasbourg connaissait le "centre hospitalier" de Kapelrodeck pour handicapés, en face de strasbourg en allemagne nazie. Donc notre système libéral, ôte aux citoyens et habitants d'un pays la possibilité même de parvenir naturellement à ce mensonge non ébruité du "wir haben es nicht gewusst" et nous laissons courir à leur mort des couches entières de la population et des peuples moins aptes de la planète en forçant un darwinisme économique qui a reconnu la nécessité linnéenne des espèces les plus aptes. Le libéralisme plonge l'humanité dans un double-hit: morter et ne pas avoir à penser que "nous ne l'avions pas su". C'est un stade pré-Edenique de l'humain, où le meurtre a libre court et où la conscience de la "pomme" de la discorde est un non existant puisqu'elle ne réside même pas dans les moindres des limbes de la moindre des destinées. Voilà, même si c'est con ce que je t'écris, c'est une belle page. Lisez ceci:  http://mises.org/books/TRTS/

Je pense que ma littérature n'est pas déplacée ici, car je pense que mon "activité littéraire" a une légitimité d'existence. J'ai monté 5 pièces de Friedrich Dürrenmatt, et je me souviens du classique "was einmal gedacht wurde, kann nicht mehr zurück genommen werden" (ce qui a été pensé, ne peut plus jamais être repris). Je sais depuis au moins 40 ans que nous avons un devoir de penser, car l'homme doit avoir le soucis de tout le temps dire consciemment les choses autrement, pour sentir - comme Sartre et Camus - que la définition qu'il donne aux choses n'est qu'une petite cuisine qui l'arrange sur le champ et momentanément. Ensuite j'ai été éduqué par mon espagnole avec laquelle j'étais sorti un an et qui écrivait sa thèse sur Borges. Tous les soirs elle rentrait de la BNU et nous nous engueulions sur l'idée conne de Borges du Palimpseste, car Borges disait que "tout a été déjà écrit, et que l'on ne pourra jamais plus rien écrire de nouveau", ce qui pour un Hitzkopf comme moi ne pouvait que me fâcher, ne serait-ce justement que pour voir dans sa plume que dénommer n'est qu'un dénominateur commun, donc une falsification, un faux en écriture, une prévarication,... le stade d'avant l'expression. (Photo: Torshaven, Iles Féroé, août 2008)

Beaucoup d'abrutis, le mainstream, parlent du double-dip, de la crise qui a une forme du W. J'ai toujours parlé dès le début d'une crise avec un grand U, où le fond du U est très long et profond. Comme il n'y a jamais eu de "reprise" il n'y a pas de W. Nous ne sommes même pas au bas du U, nous ne sommes même pas à la moitié de la première branche du U. Reportez-vous aux graphiques de la crise de 28, du rebond en 30 et de l'effondrement total en 31.
 

8. novembre 2009

Berlin: deux décades perdues, et la Chute continue du PIB furtif et fictif

Les sociologues, les philosophes, les spécialistes de la psychologie économique, les anthropologues des humains à venir, les économistes, les politiciens, les ergothérapeutes, les syndicalistes, les consultants de l'hémisphère riche sont en accord sur un concept, celui de la société post-industrielle, quand ils décrivent par le biais de l'économie notre société qui a son pivot serré entre la commercialisation des services, d'un côté, et le temps libre, de l'autre.

Ils sont tous dans l'erreur. Notre société est post-réelle et a cassé l'industriel, le travail, l'homme et sa capacité de construire sa liberté, en déconnectant l'activité économique du réel.

Le seul réel communément de plus en plus partagé est le chômage, la pauvreté, l'appauvrissement, la précarité comme vécus personnels.

Dès 1989 j'avais écrit que je n'ai jamais été dupe du sens réel de la Chute du Mur de Berlin et je l'avais même peint dans mes huiles.

Dans cette semaine de la commémoration du vingtième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin, le haut-phalanstère riche et industrialisé se fête lui-même tout en ne remarquant pas qu'il fait l'autodafé de sa propre sottise et qu'il fête la culture de son Miroir qu'il ne voit toujours pas continuer de chuter.

Toutes sortes d’investissements à risque comme les actions boursières, l’énergie, les matières premières, les denrées alimentaires et agricoles connaissent un boom depuis mars 2008. Parallèlement à ce boom les écarts des augmentations des placements à fort rendement ont chuté. De plus le $ s’est considérablement déprécié alors que les rendements des obligations souveraines (emprunts d’Etat, Bons du Trésor) ont légèrement augmenté mais restent toujours stables et à un niveau inférieur. Il n'y a pas de reprise économique, mais en ce moment ce sont les Futures à 100 $ sur le pétrole qui font fureur. En un seul mois les contrats pour mars 2010 ont été multipliés par 20.000 avec l'espoir que le baril sera vendu à 100$. Personne n'a enregistré que le pétrole sera commercialisé à partir du 1er janvier 2010 avec une nouvelle monnaie commune aux Pays du Golfe qui est le Khaleedji. Personne ne veut entendre le roi Abdullah et son ministre aux affaire pétrolières Ali al-Naimi qui ont répété qu'ils se souhaitent un baril à 75$ et qui ont aussi les moyens techniques de le maintenir à ce niveau. (Photo: Bergen, août 2009)

Après la folie des green shoots du printemps 2009 l'on fait croire au rétablissement économique de l'automne 2009. Mais il ne s'agit que du rétablissement des placements hautement spéculatifs à Wall Street, le seul miroir du monde "libre". Ce rétablissement des placements à risque est en partie lié à une amélioration des fondamentaux économiques. Peu importe si le rétablissement économique adopte une courbe en V – comme le pense la majorité - ou en U tout en restant exsangue, comme de plus rares personnes le pensent: les prix des placements doivent aller en augmentant. Mais mesurés aux réalités macroéconomiques ils ont augmenté trop fortement, de manière trop précoce et trop rapide.

Que se cache-t-il derrière ce rétablissement des activités furieusement spéculatives? La liberté. La liberté aidée. La Liberté aidée par l'État Providence bancaire. La Liberté de l'Élite financière de la lutte des classes. Pour elle le miroir de sa vanité est renforcé, le vécu de la précarisation commune et partagée ne la concerne pas. L'État, Washington, Londres, Bruxelles veillent pour elle.

Mesurées aux marges bénéficiaires actuelles, les actions du S&P-500 n'ont par exemple jamais été aussi chères aujourd'hui que depuis ces 100 dernières années. Entre temps les entreprises "valent" 140 fois leur bénéfice annuel, une valeur normale est de 30. Quelle bulle! Mais les liquidités qui sont détournées de l'économie "réelle" vers cette spéculation post-réelle et simplement financière.

Les flux de liquidités déversés par les banques centrales ont contribué à ce rétablissement de "l'Apocalypse Dow", du CAC-40, du Dax, du S&P's: 2000 milliards de $ de fausse monnaie imprimée sur la planche à billet de Paper Mill on the Potomak et le rachat des positions toxiques en échange de $ dans les plans de Sauvetage, de bail-out TARP, TALF, PPIP, etc... Mais le facteur le plus important est la chute du $ qui renforce très énergiquement la mère de tous les carry-trades. Le carry-trade est la spéculation sur le différentiel entre les devises: on emprunte avec une devise bon marché et on achète un produit que l’on revendra plus tard avec un bénéfice. Comme la Fed’ (Banque Centrale américaine) a gelé le taux d’intérêt directeur à zéro, le $ est devenu le "junk-bond" des devises, la principale monnaie dans laquelle se réalisent toutes les opérations de carry-trade de la planète. Dans un activité de short, le short selling (Leerverkäufe en allemand = ventes à découvert) les investisseurs misent sur la baisse. Dans la panique qui a suivi le 15 IX 08 la faillite de la Lehman Brothers, Banque d’investissement, le short selling avait été momentanément interdit, parce qu’il est un outil un peu trop violent dans des marchés financiers libres où il y a une trop forte volatilité. Ceci est une manière élégante de dire que toutes les banques, assurances et fiducies n’avaient pas prévu de cacher massivement leur positions à risques, toxiques et pourries et qu’il se révélait trop vite au grand jour qu’elles étaient en faillite. La liberté des marchés financiers aidant, et aidée par le club de Wall Street souverain avec à sa tête le trio Obama Bernanke Geithner, le short selling avait très vite été rétabli conformément aux clauses de l’OMC et de la libre circulation des capitaux et des services financiers. Les nouvelles normes comptables prudentielles Solvabilité II qui vont être adoptées au niveau international et par Bruxelles vont autoriser aux assurances de cacher le risque, "afin qu'il soit moins sensible à la volatilité des marchés". Les marchés financiers disposent de la Liberté sans entrave d'accéder à leur victoire. L'argent prêté à taux zéro aux banques pour qu'elles fassent leurs œuvres pathologiques de spéculation financière est une licence d'exploitation de casino qui leur est offerte gratuitement par l'État.

Gardez en mémoire le père de tous les short sellers, George Soros, l'homme qui avait fait sauter la banque d'Angleterre, qui avait gagné avec son short (vente à découvert que l'on appelle aujourd'hui carry trade) sur la Livre un montant de 10 milliards de £ le 16 septembre 1992 en la faisant sévèrement chuter.

Le Sommet des 192 du 1 au 3 juin 2009 dirigé par le Prix Nobel Joseph Stiglitz et convoqué par le Secrétaire Général de l'ONU avait été boycotté par le G7 dont quelques membres n'avaient daigné envoyer que des sous-fifres. Il s'agissait d'analyser à ce G 192 les Causes of the Crisis et de faire des propositions pour mettre en œuvre la liberté de tous les pays de la planète d'organiser un nouveau système monétaire international. Jospeh Stiglitz avait dit au G 192: " Il est clair, qu'une devise de réserve ne doive pas être adossée à une monnaie nationale, parce que ceci ne peut que conduire à l'abandon de la discipline financière avec des conséquences désastreuses pour le pays émetteur de cette monnaie de réserve et pour l'économie mondiale.

Le Document final du G192 rédigé en Points numérotés avait pourtant exprimé de manière simple la Chute de la Doctrine de Wall Street et qu'il fallait reconstruire sur ses ruines. Vous pouvez lire ci-dessous quelques points:

Point n°10 du Projet du Document final, 1ère révision: "Les moteurs financiers et économiques de la crise sont complexes. Nous reconnaissons que les racines incluent des crises structurelles dans l'environnement, l'énergie, l'alimentation et l'eau. Elles comprennent aussi des facteurs systémiques comme la concentration de revenus et de bien-être tout comme un cycle excessif de la volatilité des marchés. L'effet de ces des facteurs s'est considérablement amplifié avec des déséquilibres globaux et un dysfonctionnement grave de la régulation financière, du contrôle et de la surveillance du secteur financier. Ces défauts de régulation combinés avec une absence généralisée de transparence et de l'intégrité financière ont conduit à une prise de risque excessive, une instabilité des prix élevés des actifs, une irresponsabilité dans le décuplement des risques et un haut niveau de consommation nourri par le crédit facile et une inflation du prix des actifs. Les régulateurs financiers, les pouvoirs politiques et les institutions qui ont été chargés de traiter les questions formelles du secteur financier ont failli dans l'appréciation du risque du système financier parallèle ou l'expansion des vulnérabilités économiques et leurs interconnexions. D'autres faiblesses de nature systémique ont aussi contribué à la crise. La confiance aveugle dans l'autorégulation des marchés, la poursuite du profit non durable, l'insuffisante mise en évidence du développement humain équitable et éthique ont abouti dans de sévères déficiences du système financier global et de l'architecture économique et des inégalités significatives entre les pays et les peuples. Le déploiement de la crise a révélé la besoin d'une plus grande implication des gouvernements dans l'économie pour assurer un nouvel équilibre entre les marchés et l'intérêt public.".

Point n°12 du Projet du Document final: "La globalisation sans des institutions globales et régionales effectives conduit au chaos. Ceci empêche la prise de décisions globales et les actions nécessaire à faire face aux défis au regard de l'humanité et tout spécialement dans le domaine de l'environnement. Le contrôle des institutions globales qui sont réticentes à la démocratisation et plutôt empressées de la réduire a conduit à un malaise politique au niveau de la planète et une carence de solutions pour répondre aux problèmes urgents globaux. Certains pays ont découvert que la meilleure voie pour prendre en main le contrôle de leur destin se trouve dans des organisations régionales. Il faudra renforcer les Nations Unies et l'Assemblée Générale selon le principe de une nation une voix ce qui pourra conduire une institution globale légitime. Au même moment le niveau régional doit être renforcé."

Point n°11 du Projet du Document final: "Le marché sans régulation détruit l'environnement, concentre les revenues, le bien-être, la puissance, augmente les inégalités et favorise le capital financier qui conduit à la volatilité et aux effondrements financiers. La dérégulation systémique généralisée d'après 1980 a conduit aux crises et à l'imbrication malheureuse de la cupidité sans limite et de l'auto-régulation. Le principe est d'assurer un nouvel équilibre entre le marchés et le contrôle des forces des marchés par l'État en accord avec une économie centrée sur les gens pour donner priorité à l'accomplissement des besoins humains, des droits humains et de la sécurité humaine."

Point n°10 du Projet du Document final: "L'alimentation et l'énergie ont fait partie de la débauche spéculative des années2006-2007 qui a propulsé les prix à des sommets historiques avec 147$ le brent de pétrole et un crash à 30$ quelques semaines plus tard. L'échange de produits financiers dérivés, des marchés où s'appliquent de manière extrême les leviers de spéculation, les ventes à découvert (naked short sellings) et les Credit Default Swaps (assurance sur crédits) non couverts ont contribué à la volatilité. Les marchés de l'alimentation et de l'énergie doivent être spécialement protégés de la spéculation."

Point n°9 du Projet du Document final: "La volatilité devient particulièrement intense quand le capital financier devient hégémonique. Selon l'UNCTAD les profits générés par les services financiers sont passés de 6% dans les années 80' à 40% en 2007 dans les bénéfices des entreprises. La valeur du marché du secteur financière virtuel a augmenté de 6 fois (300.000 milliards de $US) avec le secteur financier parallèle, les hedge fonds, les produits financiers dérivés, par rapport à l'économie réelle (50.000 milliards de $US). Le principe est que le secteur financier doive fournir des services à l'économie réelle à un coût raisonnable et ne doit pas être mis au centre de l'accumulation de profits avec les conséquences désastreuses que nous connaissons aujourd'hui. Quand le secteur financier devient hégémonique une bulle et un crash s'ensuivent."

De l'automne 2008 au début du printemps 2009, l'Élite financière de la libre lutte des classes avait été un peu déboussolée avec le brouillage de sa doctrine car les nationalisations et recapitalisations des banques et les mesures d'interdiction des short selling (ventes à découvert) étaient des entraves, des mesures protectionnistes et des mesures règlementaires qui rendent momentanément caducs les clauses de l'OMC, du Traité de Lisbonne, des autres Traités, des Directives sur la libre circulation des capitaux et des services financiers.

Mais depuis les green shoots de mars 2009, l'Élite de la lutte des classes financière fête à nouveau sa liberté.

Revenons en à la liberté de spéculer et d’opérer toute forme de transaction financière. Les short sellers (vendeurs à découvert) s’endettent dans une devise faible et achètent de positions à haut rendement dans une autre devise. Dans le cas du $, ces vendeurs à perte n’empruntent pas seulement de l’argent à un taux d’% égal à zéro, mais à un taux négatif : calculé sur l’année ils jouissent d’un taux négatif de 10 à 20% dans leur réalité toute matérielle qu’ils s’ingénient à organiser comme ils le souhaitent. Pour cette Élite les désirs de Liberté se suivent toujours des actes, les leurs, et d’un bénéfice net. La raison est que la chute du $ offre un bénéfice gigantesque sur les short-positions en $. Vous l’avez compris la partie riche de la planète fête la Liberté calculée en Dollar. Les investisseurs disposent donc de la liberté d’emprunter à un taux négatif annuel de 20% de l’argent qu’ils investissent tout autour de la planète dans des Futures, des Options, des catégories de placements financiers dont les cours augmentent très rapidement à cause d’une surliquidité et d’un carry-trade massif. Il y a une surliquidité massive parce que l’argent mis à la disposition par les banques centrales n’est pas prêté depuis presque deux années aux entreprises qui ont des réels projets économiques. Cette augmentation de la cotation de ces valeurs hyper-sensibles est appelée, par une liberté de langage - liberté conditionnée - le rétablissement de la croissance. Il n'y a pas de reprise.

Pour cette classe d’opérateurs libres de tout mouvement et aidés par le gouvernement et la liberté d'agir de la banque centrale indépendante, le rendement financier est de 50 à 70%. A ce prix la liberté est belle. Chacun de ces acteurs qui contribue à l’entretien de ce jeu passe pour être un génie, même s’il agit dans une mégalo-bulle qui est encore pire que celle des subprimes, DotCom Enron Worldcom, parce que cette fois-ci il n'y a plus un tissus industriel réel qui poursuit un semblant d'existence économique. L'éclatement de cette bulle en construction sera même pire que celle de 1929 pour cette même raison. La Grande Dépression II est déjà actuellement plus longue que la Grande Dépression de 1929. Même Nouriel Roubini, n'a pas le courage, mais surtout la liberté, de raconter le réel.

Au regard de la Value-at-Risk de leur portefeuille ces investisseurs devraient se faire d’énormes soucis. On ne parle plus de Fair-Value ou de Mark-to-Market, de juste valeur ou de valeur du marché, mais de Value-at-Risk. Il est intéressant de voir les ripages de langage dans cette phase post-réelle de l’industrie et de l’économie, alors que la Doctrine de Wall Street de la Liberté d’agir pour son compte et contre Main-Street se festonne dans ses convictions et celles des politiciens qui les représentent. A Berlin, en 1989, lors des Montagsdemonstrationen, les manifestations du lundi, le Peuple scandait: "Wir sind das Volk, wir sind ein Volk". Et je vous garantie que l’ordre de leur slogan est bien celui-ci: "Nous sommes le peuple, nous sommes un peuple". Ceci signifie que le peuple qui avait cru acquérir une liberté s’était déjà lui-même festonné dans une idée d’unicité, en oubliant très vite qu’il est le peuple, main-street, celui qui décide. Le Peuple souverain s'est oublié dans son illusion d'unicité. Le jour de la Chute du Mur de Berlin, le Peuple de Berlin s’est transformé en un générique de peuple qui court directement à son emprisonnement.

La raison de cette appréciation vertigineuse des "valeurs" de cette nouvelle bulle en constitution, réside dans la croissance des relations interactives entre les risques spécifiques des différentes catégories de placements financiers qui sont tous supportés et subventionnés par une politique monétaire commune du G20 et par les Carry-trades qui avaient été interdits pour une courte durée de 2 à 3 mois mais auxquels le consensus international londonien et de Wall-Street avait très rapidement rendu la liberté. Depuis mars 2009, à la suite des dénis compulsifs des G20 de Washington, de Londres, de Pittsburgh, est né un gigantesque marché unique planétaire sur lequel n’importe quel placement à risque est acheté grâce à l’outil de destruction massive qui est le short-selling sur le $. Vous comprenez bien, que le combat d’Obama pour une sécurité sociale généralisée, est un mensonge face au pire qu’il organise avec son ministre des finances, Tim Geithner, secrétaire américain au Trésor, et avec Bernanke, Gouverneur de la Fed'. Geithner qui contribue à la création de surliquidités en $. 

Après la bulle de la multimutualisation du risque développée de manière gigantesque avec les CDS/CDO et les LBO et autres produits financiers dérivés adossés, la liberté a été organisée pour que les grands opérateurs spéculatifs puissent investir dans de l’irréel que l’on fait passer pour du rétablissement économique. Une fois de plus, le risque réel est déconnecté de la perception que l’on en a. Pourquoi en serait-il autrement, à partir du moment où cette horde libre de lemming-opérateurs dispose de l’assurance-vie gouvernementale qui éponge par trillions les positions négatives, toxiques et pourries, alors que la bulle des CDS qui est évaluée à 60 trillions de $ (60.000 milliards) n’a même pas encore commencé d’exploser, tout comme la bulle des Alt-A et la nouvelle bulle des subprime créée par un décret Obama, la Ginnie Mae et la FHA.

Il ne faut pas oublier une bulle de crédits hypothécaires dont personne ne parle et qui trouve son équivalent dans la "Crise des Subprimes". Il s'agit de la bulle qui devrait éclater dans la 1ère moitié de l'année 2010 au moment où vont commencer les chaines de faillites commerciales et industrielles. C'est la bulle des Commercial Mortgage-Backed Securities (CMBS) qui est l'agglutinement de la cupidité multimutualisée autour des assurances pour défaut de remboursements adossées sur des crédits hypothécaires pour l'immobilier commercial et industriel. Ces crédits hypothécaires ont tout autant été distribués à l'aveugle sans réelle étude de la solvabilité des emprunteurs commerciaux ou industriels, puisque le risque avait été épandu dans la verdure à l'aide de ces produits financiers dérivés que sont les CMBS. Dès qu'il y avait quelque part à octroyer du crédit, les banques et autres instituts apparentés se sont librement débrouillés pour vendre des CDS, des CDO, des CMBS, etc... qui sont des assurances contre les défauts de paiement des emprunteurs. En bon français on appelait ceci autrefois des créances titrisées. Plus personne ne parle de "titrisation" alors que ces produits financiers sont toujours vendus par milliards. Autrefois, c'était il y y a moins de six mois.

Les inventeurs de ces produits dérivés n'avaient jamais évalué le risque réel et encore moins le risque systémique que ces assurances représentent. Il n'y avait même plus de raison de se demander si les entreprises emprunteuses étaient capables de générer sur le moyen terme au moins de la création de richesses pour amortir les prêts. Il n'y avait plus besoin de se demander si les commerces et les industries se mouvaient dans de la production de biens et de services qui trouvent acheteurs. Donc il n'y avait pas de raison de se demander si derrière tout ceci il y avait des familles et des travailleurs. Et si une douce pensée était réservée à ces derniers, c'était pour ne plus les payer à leur juste valeur et pour leur vendre du crédit aux particulier adossé sur des CDS vendus sur les marchés financiers par les émetteurs de crédits en paquets exotiques de véhicules financiers.

Les gouvernementaux et les médias, la Commémoration de la Chute du Mur de Berlin, contribuent à festonner la société post-réelle dans son miroir de croissance économique et de démocratie. La démocratie, ça doit être quelque chose comme l'accès libre et non faussé de tout le monde à tout. Pour ces grands opérateurs financiers, le pire de l’existence a été aboli par la volonté du Gouvernement: la peine de mort donnée par la volatilité. La volatilité a été éliminée. Le Gouvernement est encore plus efficace que la Goldman Sachs qui avait inventé avec les CDS la multimutualisation du risque. La Volatilité a été éliminée, Vive la Liberté. Comme chaque classe de placement évolue de manière identique aux autres, il n’y a plus de diversification, il y a implémentation d’une réalité commune, celle de la volatilité disparue. De la précarisation des peuples on s’en fout. On fête la Chute du Mur à Brandebourg et à La Concorde.

L’effet combiné du taux d‘intérêt à zéro % de la Fed’, du Quantitative Easing (planche à billets) et l’achat massif d’instruments financiers dérivés de dettes (CDS/CDO, mais aussi des Bons du Trésor) à longs termes devraient, selon le Club de Wall Street avec à sa tête Obama Geithner Bernanke, rendre le monde plus sûr, mais pas comme l’a défini le G192, ni même les G20, mais plus sûr et plus libre pour la mère de tous les Carry Trades et la mère de toutes les bulles spéculatives qui sont fortement boostées avec les effets de levier. Cette politique de la liberté américaine et londonienne nourrit la nouvelle bulle des placements spéculatifs au niveau planétaire et américain. Un Dollar faible est bon pour les actions américaines parce qu’il augmente le bénéfice des groupes américains opérant à l’étranger.

La politique irresponsable du Gouvernement Obama qui donne l’énergie à ce Carry Trade oblige les autres pays de suivre cette politique imbécile de l’assouplissement de la politique monétaire avec un taux d‘intérêt directeur voisin de zéro et sans exiger la moindre des contreparties aux banques. Au nom de leur Liberté. Seule la Banque Centrale norvégienne vient d’avoir le courage d’augmenter ce taux d’intérêt. Les banques centrales pourraient même être obligées à poursuivre dans leurs propres pays cet abaissement du taux d’intérêt avec des opérations d'open market. Les Open Market Operations consistent dans le cas Obama Geithner Bernanke en l'achat ferme et définitif de titres souverains, de Bons du Trésor par la banque centrale (la Fed' et la banque centrale anglaise) sur le marché interbancaire au à travers d'acteurs plus ou moins masqués, les Primary Dealers. En procédant ainsi, la banque centrale élargit la liquidité bancaire pour le bonheur surmultiplié des spéculateurs financiers et des autres. Au 27 juillet 2009 la liste des Primary Dealers serait selon la Fed': Banc of America Securities LLC,  Barclays Capital Inc., BNP Paribas Securities Corp., Cantor Fitzgerald & Co., Citigroup Global Markets Inc., Credit Suisse Securities (USA) LLC, Daiwa Securities America Inc., Deutsche Bank Securities Inc., Goldman, Sachs & Co., HSBC Securities (USA) Inc., J. P. Morgan Securities Inc., Jefferies & Company Inc., Mizuho Securities USA Inc., Morgan Stanley & Co. Incorporated, Nomura Securities International Inc., RBC Capital Markets, RBS Securities Inc., UBS Securities LLC. Cette liste est donc celle des truands systémiques qui écoulent de la fausse monnaie américaine imprimée à Paper Mill on the Potomak. Les Open Market peuvent aussi fonctionner en sens inverse pour restreindre les liquidités.

Comme il n’y a pas d’intervention au niveau du change et comme les autres monnaies de la planète augmentent par rapport au $, les coûts négatifs des Carry-Trade deviennent encore plus négatifs et les spéculateurs se voient offrir par les politiques financières et monétaires un copieux supplément de liberté de spéculer. La politique monétaire et financière américaine se donne la liberté de nourrir massivement une bulle des valeurs mobilières et des actions et de la propager par contagion dans la planète entière. Nous sommes face à une bulle corrélée de la liberté des transactions financières et les bavardages répétés actuels de Gordon Brown au sujet de taxations financières (Tobin-Spahn?) sur celles-ci sont même rabroués par Washington pour qui ce n’est pas le moment.

Cette bulle va éclater bientôt et multimutualiser le plus grand effondrement des "valeurs" (depuis longtemps on ne parle plus de travail et de produits manufacturés). Si le Dollar devait augmenter, le Carry-Trade serait immédiatement stoppé parce que les vendeurs à perte doivent consolider leurs positions et il y aura un run panique de leur part puisqu’ils doivent rembourser pour couvrir leur risque systémique privé soutenu et renforcé par le gouvernement. Toutes les catégories de placements et aussi ceux de l’économie réelle qui subsistent seront gravement impactés et poussés aux égouts. Depuis le début officiel de la Crise, le 15 IX 2008, 16 millions d'américains sont tombés dans le chômage et la moyenne horaire hebdomadaire de travail est tombée à 33 heures aux USA. Dans la partie Est de l'Allemagne il y a 25% de chômage depuis 1989. Ce n'est que parce que l'Allemagne a été championne à l'exportation qu'elle a pu financer ce chômage. Aujourd'hui elle connaît 6% de récession.

Les Carry-Trades s’effondreront parce que le $ n’atteindra jamais le zéro absolu, il se stabilisera à un certain niveau. Les coûts de crédits seront alors voisin de zéro au lieu d’être négatifs, le risque que le $ s’apprécie conduira beaucoup à vouloir couvrir leur short-Position. La Fed’ ne pourra tout de même pas abolir à l'infini la volatilité. Au printemps elle va (en théorie) stopper son plan d’achat de 1800 milliards de $. Le moment arrivera où la Fed’ devra suivre la Banque centrale norvégienne et augmenter le taux d’intérêt directeur. Un risque géopolitique de conflit armé pourra aussi déclencher une fuite face au risque. Mais entre temps l’argent public aura été dilapidé dans de la spéculation qui n’aura rien produit, qui aura été retiré de l’économie réelle. (Mes autres huiles)

24. octobre 2009

IASB, IFRS, Solvency II, Bâle II: Victoire de la Lutte des classes financières - Droit de cacher les risques

Le CIT Group, première banque américaine pour les PME, a fait faillite le dimanche 1 X 2009.

La faillite de la banque âgée de 101 ans est la plus grande faillite bancaire depuis celle du 15 IX 2008 de la Lehman Brothers et la 5ème plus grande faillite de l'histoire des USA.

La faillite du groupe de services financiers CIT, spécialisé dans les réseaux franchisés et commerces associés aura un impact sur des dizaines de milliers de détaillants et sur les dépenses de consommation représentant les deux tiers du PIB des USA.

Chaque G20 depuis l'automne 2008 s'était donné comme objectif de réformer les marchés financiers et leurs pratiques, d'éradiquer les paradis fiscaux, et d'instaurer la transparence sur les marchés financiers et de redirection de l'épargne.

1) Les junk bond, LBO, CDS/CDO sont aux entreprises les équivalents du Subprime, du Alt-A des prêts hypothécaires.

Le CIT Group se finançait avec ses activités financières selon la méthode Ponzi-Madoff en empruntant cycliquement sur les marchés financiers et en spéculant sur le marché des hypothèques (subprimes, Alt-A...). Ces deux activités étaient devenues l'activité principale du CIT Group au lieu de s'occuper de son vrai métier, le financement des PME, comme pour les départements financiers de Chrysler et de GM. Cette faillite est très grave et montre que les aides des plans gouvernementaux américains de sauvetage TARP, TALF, PPIP ne servent à rien et que l'économie américaine poursuit une très grave récession. Il n'y a pas de reprise. Le CIT Group avait reçu 2,3 milliards de $ à la fin de l'année 2008 et croyait pouvoir continuer à compter sur le club de Wall Street avec Obama Geithner Bernanke à sa tête. Mais ce trio ne pensait pas que CIT Group représente un risque systémique et ne lui a pas offert un second refinancement de ses dettes.

La faillite du CIT Group est-elle en contradiction avec le titre de mon article, la Victoire de la Lutte des Classes financières? Non. Les lobbies de l'Élite financière de la Lutte des classes exercent une énorme pression sur les G20 pour faire passer par IASB au plus vite les changements des normes comptables, et ils y sont parvenus. Il est juste trop tard pour le CIT Group, mais grâce au Chapitre 11 (protection légale US contre les créanciers en cas de faillite), il va organiser une "liquidation ordonnée" comme pour Chrysler, GM, etc et pour cacher encore plus vite ses positions toxiques en se restructurant comme l'ont fait en France la Caisse d'Épargne et la Banque Populaire. Le CIT Group prétendra aussi en même temps comme pour la CE et la BP "qu'à l'heure actuelle l'ampleur des dettes n'est pas encore connu". Le CIT Group va se diviser, comme Alistair Darling veut le faire avec les banques britanniques, et l'on ne saura plus vraiment faire la différence entre la good bank, la bad bank, la zombie bank. On saura juste que l'État est intervenu pour recapitaliser et que les contribuables, qui ont tout perdu dans le bail out gouvernemental, vont payer au moins pendant 20 années les dettes budgétaires créées pour sauver ces truands systémiques qui n'auront perdu qu'une partie de leur mise, car les banques et les créanciers passent avant l'État quand il y a liquidation d'une entreprise et remboursement sur la masse concordataire. Comme Chrysler et GM qui étaient détenus par le Hedge Funds Cerberus, le CIT Group était détenu par Carl Icahn qui avait acquis sa réputation de "pirate des entreprises". Il n'y a rien d'étonnant que le CIT Group ait dévoyé ses synergie dans le management financiers compulsif et spéculatif économicide. Son actionnaire majoritaire est le golden boy Carl Celian Icahn qui fit fortune en rachetant les junk bonds de Michael Milken en dans les branches industrielles à haut rendement du multimédia et de l'énergie: Icahn est le directeur de Blockbuster et le propriétaire d'American Real Estate Partners, XO Communications et American Railcar et possède des actions dans bon nombre d'autres sociétés comme National Energy Group, Hollywood Entertainment ou Yahoo!

Icahn est un digne successeur de Michael Milken sans en tirer les leçons, mais en faisant encore pire et dans une ampleur décuplée. Miachael Milken avait marqué son époque dans le domaine financier en travaillant durant les années 70 et 80 dans une banque d'affaires américaine, la Drexel Burnham Lambert qui n'existe plus aujourd'hui suite à son dépôt de bilan. On peut déjà affirmer que Cit Group a opéra comme la Drexel Burnham Lambert en étant spécialisé - comme Bernard Tapie à l'époque en France - dans le domaine des fusion-acquisitions. Milken avait inventé l'instrument financier particulier appelé junk bonds ou obligation pourrie (voir sous Wiki le classement des rating agencies, agences de notation). Le junk bond est dans le marché des crédits aux PME ce que le subprime est sur le marché des crédits hypothécaire. Cette innovation financière du junk bond reposait sur une analyse à propos des capacités d'endettement des moyennes entreprises à la fin de 1970. Il était admis qu'une PME était plus souvent dans l'incapacité de payer, de rembourser ses dettes – principalement sous forme d'obligations – que les grandes firmes qui, elles étaient jugées comme étant en bonne santé. Le pari de Milken, et de Icahn dans les années 2000 était de donner accès aux crédits à ces petites firmes pour qu'elles puissent se développer, mais que celles-ci fussent prêtes à honorer leurs dettes avec des intérêts bien plus élevés que la moyenne en ce temps. Communément, une obligation d'une grande firme offre 5 % à 8 % de rendement pour les créanciers; les firmes qui avaient eu recours au crédit de Milken par l'intermédiaire de Drexel, la banque, offraient jusqu'à 20 % ! Le marché des junk bonds connut rapidement un vif succès et les entreprises voulaient toutes de ce crédit miracle, même si les taux qu'elles devaient payer étaient trop élevés. Mais bien vite, ces obligations à haut rendement furent utilisées pour lancer des OPA hostiles (Offre Publiques d'Achat) sur des firmes aux résultats stagnants. Le raideur empruntait de l'argent grâce aux junk bonds, rachetait l'entreprise-cible qui était donc payée très, très cher puis pour rembourser son crédit, démantelait la firme rachetée et ne gardait que les actifs les plus intéressants. Cette période a fait et fait la fortune de Drexel et de ses banquiers, c'était l'ère de ces fameux golden boys comme R. Perelman, Carl Icahn, T. Boone Pickens... ou Madoff qui rachetaient tous ce qu'ils voulaient, les délits d'initiés sont évidemment fréquents. Les LBO (voir plus bas) financés par des banquiers comme Icahn avec son CIT Group, comme Milken avec sa banque Drexel restent dans les mémoires du monde financier comme les plus agressifs, les plus rapides et surtout les plus rentables, mais aussi les plus frauduleux et les plus responsables de système de faillites déchainés.

2) La planche à billet + 0% taux directeur de la Fed = taux d'intérêt négatif de 20%, carry trade et mégalo-bulle du risque

Le contenu de ce paragraphe s'est transformé en article de fond >>>  Berlin: deux décades perdues, et la Chute continue

3) Il y a plus grave que les bonus: le casino-capitalisme, le Traité de Lisbonne dont il faudra bien finir par parler

Je ne me suis jamais occupé des bonus réservés aux traders, raiders et associés qui forment l'élite la plus performante et la plus moderne de la Lutte des classes. Il gagnent toujours et sont servis par les politiciens, députés, sénateurs, ministres et partis politiques. Les boni ne m'impressionnent pas et le prince-président français comme les autres gouvernants se sont félicités au G20 de Pittsburgh d'avoir aboli quelque chose... qui n'existe plus sous sa forme ancienne parce que les salaires de toute la branche financière ont été augmentés de 30% en moyenne depuis un an pour contourner les éventuels interdits et pour laisser les masses discuter de quelque chose qu'elles comprennent à la différence de la régulation des produits financiers dérivés, c'est à dire du casino-capitalisme.

La discussion sur les bonus est le dernier rempart avant la discussion sur le fond du pourquoi de notre système économique.
Le ministre gauche-droite Besson a encore inventé un sous-forum final: celui du pourquoi de la برقع en France (burka).

Vous avez pu constater que je n'attendais rien du G20 de Pittsburgh, comme je n'avais rien attendu du G20 de Washington de novembre 2008 et du G20 de Londres d'avril 2009 que les médias vendaient en souscription comme le Bretton-Woods II. Le hold-up des USA sur le monde et sur le FMI continue pour soutenir, avec de la création monétaire artificielle ou synthétique, le $ comme monnaie de référence. La grande décision du G20 de Pittsburgh a été de poursuivre la relance des Green Shoots et de préparer la 3ème bulle des subprimes avec la planche à billets. Chaque G20 est en général dénoncé quelques jours après par ses organisateurs.

Souvenez-vous aussi du comportement de la Ministre Française, Christine Lagarde, qui vient de s'opposer à la dernière loi du Parlement français qui a été votée pour instaurer une surtaxe spéciale et temporaire sur les bénéfices des banques, justement de ces banques qui empruntent à taux zéro auprès de la banque centrale (BCE pour l'Europe) pour faire des affaires financières juteuses sans pour autant distribuer des crédits aux particuliers et aux entreprises qui en demandent pour réaliser leurs projets industriels et commerciaux. L'État a été trop lâche, a offert un 1/2 trillion aux banques pour réaliser leur bail-out (sauvetage) sans pour autant rentrer dans leur capital ou émettre des exigences de gouvernance. Cette loi a été votée au Parlement français le vendredi 23 Octobre 2009, mais a de suite été annoncée comme relevant d'une "erreur technique" et sera à nouveau soumise au vote. L'État continue à engraisser les banques avec l'argent public ou les dettes publiques avec l'appui des ministres et de la majorité des Députés du Parlement (ou du Congrès américain). L'État orchestre la Lutte des Classes au grand bonheur du monde financier et a organisé le plus grand transfert de toute l'histoire des richesses à partir du budget de l'État et de l'endettement, de la défiscalisation des entreprises (abolition de la Taxe Professionnelle): l'unique groupe bénéficiaire du transfert est celui des traders, des banques, des assurances, des instituts financiers.

Donc je ne vais toujours pas vous entretenir des bonus, mais de ce qui a constitué le cadre de la crise financière et qui entraine à présent la crise du crédit, de la production et qui apporte le chômage de masse des peuples, la misère économique, la désolation sociale et familiale et d'ici peu la Grande Dépression et l'hyperinflation. Dès avril 2007 je vous parle d'une crise en U-shape, en forme de U, dans laquelle le fond du U sera très long. Deux générations futures seront sacrifiées et vont payer pour les dettes des papy-boomers et de leurs challengers victorieux, les quinquas et les quadras, voir les vingtas qui vont porter le nom générique de Jean. Car la dette des papy-boomers n'est pas celle de la Sécurité Sociale, mais celle du système financier de leur Casino-Capitalisme mariné dans leur Globalisation qui doit apporter démocratie et développement, ou apporter le bien-être et tendre au plein-emploi comme le promet le Traité de Lisbonne.

4) Éliminer le Risque et le prix du Risque avec IASB, IFRS, Bâle II,
les Fonds Propres Réglementaires, LBO, CDS/CDO, la Directive Européenne.

Dès le début grandiose de la crise, le 15 IX 2008, avec l'abandon du soutien à la Lehman Brothers par la Fed' et le gouvernement américain, je vous ai offert de longues analyses sur les Normes Prudentielles Comptables de Bâle II et de IFRS. Pendant des mois, j'étais seul, même en Grande École de Management, a traiter en continu de ce sujet que j'avais identifié comme étant la Pierre de Rosette qui permettait de lire la crise qui n'était pas ladite crise des subprimes, mais celle du système financier. Derrière Bâle II se situe la philosophie économique du Comité de Bâle et de la réelle Banque Mondiale, la BRI - Banque des Règlements Internationaux. Cette philosophie est la création de richesses avec annulation de la prise en compte du facteur risque, autrement dit avec la multiplication de l'effet de levier pour chaque euro, ou chaque $ prêté. Pour faire plus simple, il s'agissait de faire du business en réduisant au maximum la Couverture par les Fonds Propres et en multi-mutualisant le risque. Il est admis qu'une couverture de 7 à 8 % est suffisante pour les banques pour pouvoir répondre sainement et sereinement aux défaillances des emprunteurs qui ne peuvent plus rembourser leurs emprunts. (Photos: Ålesund, été 2009)

A la fin des années 90 et suite à la Crise du Millenium (crise de l'épargne et des profits, savings and loan crisis), la crise DotCom Enron, il fallait "démocratiser", compresser ou éradiquer les coûts du risque et rendre honorable et légal les activités d'enrichissement du turbo-capitalisme de ces R. Perelman, Carl Icahn, T. Boone Pickens, Madoff, Soros, Warren Buffet, ces Pères de cette élite financière.

Avec le système de Bâle II et des normes prudentielles comptables IFRS et de la Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires (CRD), il était admis qu'une couverture de 2 à 3 ou 4%  était bonne et suffisante à partir du moment où les instituts financiers publiaient tous les trimestres le bilan des actifs pour informer les investisseurs financiers. Dans ce système pyramidal à la Madoff-Ponzi, la publication trimestrielle en phase ascendante de bulle spéculative nourrissait le caractère euphorisant du rendement à deux chiffres et donnait à ces publications trimestrielle une qualité compulsive. La bulle entretenait cette Élite de la Lutte des classes qui nourrissait la bulle et l'accroissement de la valeur des actifs n'était que sui generis et n'avait rien à voir avec du développement ou de la croissance. Il y a moins de 20 ans, les entreprises réalisaient le chiffre d'affaire avec 90% d'activité productive et 10% de management financier; en 2008 les entreprises réalisaient leur CA avec 90% en management financier. Le travail productif et commercial n'était qu'un alibi pour jouer au financier (Voir les filiales financières en faillite de Chrysler, de GMAC, de Ford, de Peugeot, de Renault qui sont renflouées par l'État sous-couvert de plan de relance). GMAC a extorqué 1,5 milliards de $ en 2009 au gouvernement allemand pour recapitaliser sa filiale européenne Opel et va licencier 10.000 ouvriers en Allemagne, pour finalement garder Opel dans son groupe.

Obama, à cheval sur son fréquentiel, vient de demander à Tim Geithner, Secrétaire américain au Trésor, de recommencer à mettre en œuvre ses bail outs à répétition pour les mêmes abonnés qui ont dévoyé toute activité économique dans du management spéculatif et financier: la GMAC va être aidé pour la 3ème fois et recevoir dans les prochains jours 5,4 milliards de $. Puis, AIG, GM, Citi, Bank of America, Chrysler vont aussi ouvrir le goulot. C'est du Ponzi gouvernemental légal. Yes. Recovery? Reprise économique? Pour être au courant heure par heure des banques US en faillite il y a le site The Bank-Implode-O-Meter. 17,8 maisons individuelles ont été abandonnées par leurs emprunteurs détenteurs du "titre de proriétés"i, et restent vides. Plus d'un million de maisons individuelles appartiennent à des "propriétaires" pour lesquels la faillite individuelle a été déclarée.

La Lutte des classes financières n'avait rien de démodé alors que tous nos politiciens de droite et de gauche nous ont fait croire pendant 20 ans que la scission droite gauche était ringarde, finie, dépassée et qu'ils parvenaient à faire passer les revendications sociales des masses laborieuses pour de l'extrême-gauche, de la Gauche de la Gauche, voire de l'ultra-gauche

Pour vous, faire passer les exigences de fonds propres réglementaires de 7/8 % à 3 ou 4% ne semble pas être dramatique ou tragique, mais ceci permet de faire passer l'Effet de levier de 20/30 à 50, 60 ou plus encore. Autrement dit: une banque prête 50 à 80 fois plus qu'elle ne dispose en réalité, en pariant sur la santé financière des emprunteurs de bonne foi et en pariant sur la croissance infinie. Ces instituts financiers, banques et assurances sont aujourd'hui techniquement en faillite au Royaume-Uni, aux USA comme ils l'ont été en Islande et comme ils le sont en Irlande. Pour l'Irlande, il faut laisser fonctionner l'Omertà, car l'Irlande est dans la Zone euro, il fallait lui faire cracher la ratification du Traité de Lisbonne avec une prime de 54 milliards d'euros versées aux cinq banques irlandaises. Pour le Royaume-Uni, savez-vous que la BCE soutient le £ et achète en masse des Gilts, les Bons du Trésor britanniques? Bruxelles a tellement besoin du modèle néo-libéral de la City pour bétonner son modèle de la Concurrence libre et non-faussée du Traité de Lisbonne.

Imaginez-vous en plus de cet imbroglio d'affaires des banques commerciales que les banques d'investissements ne sont pas tenues d'avoir des fonds propres réglementaires, et imaginez-vous qu'en plus il y a le système de shadow-banking par lequel ont été diffusés en dehors de la Bourse plus de 600.000 milliards en produits financés dérivés adossés comme des CDS / CDO, qui sont des systèmes d'emprunts et d'assurances sur défaillances de l'emprunteur, en sachant que toutes ces opérations sont des OTC (Over the Counter), des opérations de gré-à-gré qui sont hors-bilan, et pour lesquelles personne n'est vraiment capable d'avoir une vision statistique et une vision que l'ont pourrait faire passer par un système de comptabilité analytique et de comptabilité nationale. Ces 600.000 milliards (600 trillions) sont des transactions financières qui se font en dehors du circuit des marchés financiers, qui offraient en temps de croissance des bénéfices spéculatifs non soumis au contrôle des autorités administratives et non soumis à l'impôt. C'est un système de blanchiment de l'argent, tant que nous nous trouvons en période de croissance ou de positions toxiques et pourries dès le moindre des retournements de tendance économique. En 2009 le nombre de faillite de banques petites et moyennes non repêchées par les bail out est de 106, elles représentaient 106 milliards en actifs.

Sur le graphique cliquable à gauche vous pouvez voir que les 29 premières banques US sont en faillite à cause de leur mégalo-spéculation. Elles sont toutes des risques systémiques. Légendes: Billions = Milliards. Derivatives = la Bulle des CDS, les assurances sur défaut de paiement des crédits. Assets = les Fonds Propres. Attention: 4.807% = Quatre mille huit cent sept pour cent. Pour les seuls USA on estime la Bulle des CDS à 200 trillions = 200.000 milliards de $. Et pourtant, toutes ces banques annoncent des "bénéfices"... Goldman Sachs a un levier d'endettement de... 34262%. Ce tableau ne montre que la bulle des CDS dans le bilan de ces banques et non pas toutes les autres positions toxiques comme les subprimes, les Alt-A, les MBS... Vous comprenez que cette Élite de la Classe financière lutte pour cacher les risques, qu'ils soient les positions toxiques comme les assurances sur défaut de remboursement des crédits (CDS).

Ce système mégalo-spéculatif a été mis en forme avec les Normes Prudentielles Comptables intitulées Bâle II et Normes IFRS rédigées par le Comité de Bâle et par IASB. Cette mégalo-bulle des CDS/CDO qui fonctionne hors bilan et de gré à gré (Over The Counter) révèle dans l'économie nationale son existence et sa réelle ampleur lors d'un inversement de croissance, et sa chute se déchaine de manière surdimensionnée lors d'une Dépression et de l'éclatement de cette bulle. A partir du moment où le croissance disparait, ou où apparaît la Dépression les détenteurs de ces certificats, de ces titrisations (CDS / CDO) se trouvent en manque de liquidités, voient leurs actifs s'effondrer et perdent toute garantie bancaire et ne peuvent plus obtenir de nouveaux emprunts auprès des banques ou de l'argent frais sur les marchés financiers ou sur les marchés financiers actifs en bourse. La crise financière de ce shadow-bankig Ponzi-Madoff-Bush-Obama se transforme en crise économique, etc... L'aspect euphorisant et compulsif de ce cadre de normes comptables prudentielles de ce système mégalo-spéculatif était nourri et soutenu depuis 1990 par cette Élite de la Lutte de sa classe, mais devient subitement démodé et à réformer. Cette Élite bien classée travaille à sa Réforme depuis l'automne 2008 à l'aide de ces Lobbies dont les meilleurs des portes-paroles sont les membres du G8 qui siègent aux G20 et le Club de Wall Street avec à sa tête Obama et Bernanke-Geithner qui étaient déjà membres actifs dans le système mégalo-spéculatif précédent des Bush-Paulson-Greenspan.

Le risque des investisseurs privés "qui n'existait plus" depuis les années 90' - parce que multi-mutualisé - devient subitement gênant. L'État Providence bancaire est déjà venu depuis l'automne 2008 pour éponger la première partie devenant visible des effets négatifs de ce risque et arrose les banques et systèmes financiers de trillions en aides et plans de sauvetage ou avec le prochain "Grand Emprunt" en France. Mais la partie cachée n'en fini pas de se révéler. Que faire? Au fur et à mesure que les banques et assurances entremêlées prétendent refaire des bénéfices - grâce aux assouplissements légaux des normes Comptables IFRS et IASB, le risque continue d'apparaître en révélant à n'en plus finir des actifs toxiques et des positions négatives que l'on faisait passer pour être dormants. Dites-vous bien que nous ne sommes pas encore arrivés en octobre 2009 dans la crise économique mondiale et que la troisième "Crise des Subprimes" est déjà préparée par Obama en personne, par la Federal Housing Administration et le Ginnie Mae, et par la Fed' qui crée du $ de contrefaçon sur la planche à billet de Paper Mill on the Potomak. Mais avant cette troisième Crise des Subprimes nous allons entrer dans la Crise de la bulle des Alt-A qui sera aussi grande que la crise des subprimes.

Cette philosophie débridée du Casino-Capitalisme qui est née après la Chute du Mur de Berlin avait été perçue et mondialement vendue par les Bush comme la "Victoire de la Guerre froide" par l'Ouest sur l'Est. Le shadow-banking est une hypothèque sur deux générations. qui vont payer pour la cupidité des papy-boomers supplantés par les quinqua, quadra et les Jean-vingtas dits "fils-de". Le spéculateur aime gagner, et faire payer les autres ses propres risques en les multi-mutualisant jusqu'à la prise en charge publique par les contribuables. Mais comment faire pour organiser ce vol? La ministre française Christine Lagarde vient aussi aider cette Classe dans sa lutte financière et va faire revoter lundi la Loi votée "par erreur technique" du Parlement sur la surtaxe temporaire des bénéfices bancaires réalisés avec les aides publiques payées par les contribuables pour que les banques puissent faire comme d'habitude des jeux de trésorerie et "assainir leurs positions".

Obama, chef du gang Ponzi et du Club de Wall Street, est aidé par le lobby IASB et par Bruxelles. Il n'a plus besoin de s'agiter seul avec Tim Geithner, son Secrétaire fédéral au Trésor, et Bernanke, Secrétaire de la Fed' (Banque Centrale américaine), pour venir en aide avec brio dans cette Lutte des Classes financières. Plus besoin de falsifier un Stress-Test des 19 grandes banques, le système légal vient en aide pour falsifier les bilans et cacher les risques.

En droit, la certitude nait de la Stabilité du Droit. Dans le système des affaires, la Certitude nait de la Stabilité des Normes Comptables. Si le Droit ou les Normes sont élastiques nous retomberons dans l'arbitraire, le népotisme, le système des gangsters. Je sais exactement pourquoi j'ai titré un de mes billets "Y a-t-il un Eliot Ness pour arrêter Obama". Obama, comme les autres gouvernants, n'a ni la force ni l'envie de s'opposer à la privatisation de la Création de Monnaie. La planète est tellement perdue moralement qu'elle se constitue un héros comme elle se prépare un rôti à consommer et cuit aux micro-ondes pour que ça aille plus vite: elle a décerné le Prix Nobel de la Paix à Obama qui bavarde en poursuivant la politique économique spéculative Greenspan-Bush-Madoff et son œuvre de guerre mondiale. Le Financial Times Deutschland avait publié un article intitulé le "Ich-bin-nicht-Bush-Preis" ( le Prix-je-ne-suis-pas-Bush). Tim Geithner, actuel Secrétaire américain au Trésor de l'administration Obama, avait été auparavant Secrétaire de la Fed' de New York sous la direction d'Alan Greenspan de la Fed'. Tim Geithner avait aussi été chargé par Clinton d'organiser dans le cadre de l'OMC la mise en place de l'Accord sur les Services Financiers (Financial Services Agreement), qui avait promu l'ouverture et la libéralisation totale de ces services dans tous les États membres. La libéralisation totale est la dérégulation totale. Obama est un Janus, mais sa face cachée a le dessus. Geithner a été l'acteur majeur de la révocation en 1999 de la loi Glass-Steagall, c'est à dire de la confiscation de la Fed' et de la création monétaire du $ par Wall Street. Le Congrès avait révoqué en 1999 la loi Glass-Steagall passée en 1933 pendant la Grande dépression pour interdire les banques de fusionner les activités (banque commerciale, banque d’investissement, assurances), une fusion qui est à l’origine de la grande crise financière 2008-2009.

Après avoir eu l'autorisation de manipuler les bilans, et d'assouplir les normes comptables, le lobby financier IASB continue son chemin victorieux suite aux 12 décisions majeures qui ont conduit à la confiscation de la Banque Centrale et de Wall Street appuyée ensuite par des trillions d'aides publique des plans TARP, TALF, PPIP, et autres plans de Sauvetage et "de Relance". Quant à la Stabilité du Droit, nous estimons qu'elle est garantie par le Législateur. Quant à l'élasticité des Normes Comptables, elles est garantie par IASB, Bâle II, le Comité de Bâle, et d'autres clubs qui défendent l'Indépendance de la Banque Centrale, pour mieux la dominer de l'intérieur et de l'extérieur. Ce que j'ai appelé plus haut la confiscation de la Banque Centrale est un oxymore pour la Fed' qui est une fédération de 18 banques fédérales américaines régionales dans lesquelles les banques privées sont actionnaires. Ceci signifie que le Dollar est émis par une société privée à peu près anonyme à côté de Paper Mill on the Potomak où il est imprimé sur la planche des billets, quand il est imprimé (fiat currency).

Cette semaine le Trésor américain va procéder à ses assaisonnements habituels pour soigner les amis de Wall Street et pour encore essayer d'empêcher que le $ ne s'effondre. Lundi matin 26 octobre 2009 la Fed' va émettre pour 116 milliards de papier monnaie et de Bons du Trésor avec échéance à 2, 5 et 7 ans. Lundi après-midi 26 octobre le Trésor va émettre en plus 30 milliards en obligations et 7 milliards en TIFs (Tax increment financing) qui sont des Bons pour des dépenses en anticipation des rentrées fiscales futures. Mardi 27 octobre le Trésor va émettre pour 44 milliards de contrats à terme sur 2 ans. Mercredi 28 le Trésor va émettre pour 41 milliards de contrats à terme sur 5 ans. Le zombie devient junkie. Jeudi 29 le Trésor va émettre pour 31 milliards de contrats à terme sur 7 ans. Cette simple semaine le Trésor américain aura donc fait marcher la planche à billets à hauter de 182 milliards de $.

5) Bruxelles sous la tutelle de la transparence d'un bureau domicilié dans le Delaware.

Qui va se charger de la tâche de faire rentrer le vol et les détournements de fonds dans un cadre légal? Le Janus Obama-Madoff? Le doublon G8-20? Le G8-20 est un appareil de parade qui n'a aucune valeur juridique au niveau du droit international mais qui prend des décisions normatives qui engagent ou affectent les peuples de toute la planète. Pour faire payer aux peuples le grand vol spéculatif à hauts risques multimutualisés et non couverts des années 90' et 2000', il faut donc s'appuyer sur le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB - Site officiel), qui est l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales IAS et leur déclinaison européenne IFRS. L'homologue normalisateur américain est le FASB (Comité des normes comptables et financières - Financial Accounting Standards Board, Site officiel). L’IASB est un organisme privé dont le siège est à la City de Londres. Mais l'IASB est sous la tutelle de l’IASCF (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en février 2001 sous la forme d'une entité à but non lucratif non gouvernementale enregistrée dans l'État du Delaware aux États-Unis.

Nous pouvons donc affirmer que les normes comptables européennes IFRS (Règlement CE n°. 1606/2002 dit "I.F.R.S. 2005") sont mises sous la tutelle d'une entité à but non lucratif domiciliée dans le Delaware aux USA. Les International Financial Reporting Standards (IFRS), sont plutôt considérées comme des normes européennes, bien que le processus de développement soit dominé par des experts anglo-saxons. La culture comptable anglo-saxonne est surreprésentée au sein du IASB c'est pourquoi, il est difficile de reconnaître le caractère européen des normes IFRS. Cette culture comptable anglo-saxonne constitue aussi le corpus du Traité de Lisbonne et de la Partie III du TCE qui y a été reprise in extenso mais avec d'autres numérotations d'articles et sans être regroupés sous un grand titre.

IFRS obéissait au double objectif d'harmoniser les différentes législations nationales et de les rapprocher du modèle américain: US GAAP. L'Europe, quoiqu'elle prétende d'elle-même, a toujours voulu être conforme aux États-Unis et s'en est toujours donnée les moyens et les cadres juridiques communautaires, quitte à faire du zèle (conf. OMC vs APE). Il ne manque plus que Tony Blair à la présidence de l'Union Européenne. Tony Blair est l'étalon des optings out, ces dérogations accordées au Royaume-Uni et à l'Irlande pour leur permettre de rendre la concurrence encore plus "libre" et encore plus "non faussée" et pour forcer au dumping social l'Europe continentale selon le modèle anglo-saxon.

La société française qui ne sait pas régler ses problèmes essaye de s'identifier avec sa fiction habituelle d'ennemi et fait pour cela rentrer dans les consciences de ses habitants de France la notion de l'ultra-gauche jusqu'au Mistral dans le prime de la série-B "Plus belle la vie" avec des rebondissements tout aussi fictifs d'une cellule terroriste. Cette Élite de la Lutte des classes financières est tout autant ultra-criminelle. Je conseille aux réalisateurs de cette série-B, NS, le Ministre Besson et MAM, de rédiger d'autres épisodes.

6) IASB, FASB, IFRS promettent transparence et clarté

  1. L'IASB a pour principaux buts "d'élaborer et de publier des normes comptables internationales pour la présentation des états financiers et de promouvoir leur utilisation au niveau mondial".
  2. Le FASB a pour mission "d'établir et d'améliorer les normes de comptabilité et d'information financière pour l'orientation et l'éducation du public, y compris les émetteurs, auditeurs et utilisateurs d'informations financières."
  3. Les normes IFRS - International Financial Reporting Standards ou normes internationales d'information financière, plus connues au sein de la profession comptable et financière sous leur nom anglais, sont des normes comptables, élaborées par le Bureau des standards comptables internationaux "destinées aux entreprises cotées ou faisant appel à des investisseurs afin d’harmoniser la présentation et la clarté de leurs états financiers."
L'enjeu des normes IFRS: après les scandales financiers du début des années 2000 en Europe et aux États-Unis (crise "DotCom", Enron, WorldCom…), les pouvoirs publics se sont attachés à renforcer la qualité de la communication financière afin de rétablir la confiance du public, des épargnants et des investisseurs. Ce vaste mouvement s’était traduit par l’adoption d’un ensemble de textes dont l’objectif commun était  l’amélioration de la sécurité financière. L’année 2005 a ainsi vu l’application des normes IFRS (International Financial Reporting Standards, dénommées jusqu’en 2001 normes IAS pour International Accounting Standards) existant depuis 1973, destinées à toutes les entreprises faisant appel public à l’épargne. Les grands fonds d’épargne collective comme les fonds mutuels, les fonds de pension, les compagnies d’assurance détiennent depuis l'année 2000 plus de 50 % des actions des entreprises cotées. L'adoption et l'application des normes comptables internationales au sein de l'Union européenne sont régies par le règlement (CE)1606/2002 du 19 juillet 2002. Ce règlement européen du 19 juillet 2002, en imposant aux entreprises faisant appel public à l’épargne de présenter leurs comptes consolidés selon les normes IFRS, vise principalement à "garantir une meilleure transparence comptable". En effet, la présentation des comptes de ces entreprises selon des normes harmonisées doit en faciliter la compréhension et surtout la comparaison à l’échelon de la région européenne et à l'échelon international.

7) La Norme Comptable de la Juste Valeur des actifs d'une entreprise (Fair Value + Mark to Market)





La logique comptable de ces normes comptables IFRS repose sur quelques points en particulier: l'option de Valorisation à la juste valeur des actifs et passifs (Fair-Value + Mark to Market), la primauté de la substance sur la forme, l’approche prioritairement bilancielle (et non économique, durable), la prise en compte prioritaire de la vision de l’investisseur, le principe de prudence subordonné à celui de neutralité et de pertinence, l’absence de textes spécifiques à un secteur d’activité, la moindre reconnaissance de la comptabilité d’intention (de management entrepreneurial), la place plus importante qu’occupe l’interprétation dans l’application des normes.




Cette information comptable élaborée grâce aux normes IFRS doit être

  1. "intelligible": son lecteur doit pouvoir se forger une opinion sur l’activité de l’entreprise à la simple lecture des informations comptables,
  2. "pertinente": les informations doivent permettre au lecteur de prendre des décisions économiques appropriées sur le futur de l’entreprise,
  3. "d’une importance relative" : une information comptable ne doit être divulguée que si et seulement si elle apporte des éléments utiles à la prise de décision. Ce seuil de signification, comme le disent les auditeurs financiers, dépend du jugement du professionnel. Par exemple, une baisse de l’activité économique de l’entreprise peut-être importante en volume mais non significative par rapport au chiffre d’affaire généré par le groupe.
  4. "fiable", utilisée sans risque d’erreur. La fiabilité repose sur quatre principes fondamentaux : la neutralité, l’apparence juridique, la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique et le respect de l’image fidèle...

Je vous écrivais plus haut dans cet article qu'en droit, la certitude nait de la Stabilité du Droit et que dans le système des affaires, la Certitude nait de la Stabilité des Normes Comptables. L'investisseur financier ou entrepreneur doit connaître la juste valeur de son acquisition ou de ses actifs et être en mesure d'apprécier le provisionnement (couverture en fonds propres) des banques & assurances en cas de défaillances ou de revers des marchés.

La juste valeur (I.A.S. 32) est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de concurrence normale (juste et non faussée...). Le principe de l’évaluation des actifs à leur juste valeur représente un impact majeur pour les établissements de crédit mais aussi pour toutes les entreprises qui ont des participations financières importantes. Plus que toutes les autres normes, ce principe de Juste Valeur rompt avec l'esprit de la comptabilité française notamment et remet en question les principes comptables "de base" dans la mesure où elle modifie certains concepts du formalisme comptable. La comptabilité "traditionnelle" enregistre l'acquisition d'un bien, un titre, etc... et ne revient sur cette valeur dite "historique" qu'au moment de la cession de ce titre, moment où l'on enregistre, au compte de résultat, une perte ou un gain. Le principe de la juste valeur oblige, si l'on sait que ce titre ne vaut plus que la moitié par exemple, à reconnaitre une perte "potentielle" et de montrer aux investisseurs potentiels et aux actionnaires la réalité économique du patrimoine de l’entreprise plutôt qu’une réalité comptable.

Les normes comptables mondiales IASB/FASB sont basées sur une même culture des affaires anglo-saxonnes d'investisseur s'appuyant sur le postulat de la sécurité offerte par la "Fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama) et du consensus universel de la croissance sans fin qui trouve son résumé dans l'euphorie de la valorisation à la juste valeur des actifs d'une entreprise. L'euphorie de la valorisation à la juste valeur partait de l'intention politique Bush-Greenspan-Tony Blair du Casino-Capitalisme et avait un impact politique parce qu'elle se voulait être en même temps la preuve du bien-fondé de cette vision toujours gagnante de la concurrence libre et non faussée qui apporte le bien-être et qui tend au plein-emploi.

La valorisation à la juste valeur est en réalité uniquement la légitimation du concept de valorisation issu de cabinets privés d'audit financiers et des agences de notation. Cette valorisation à la juste valeur a entrainé la modification du comportement des managers qui se sont acharnés à créer du rendement financier comme EADS-Airbus ou Chrysler ou Merckle Ratiopharm par exemple. Avant l'application des normes IFRS et des normes comptables prudentielles Bâle II, en cas de perte de la valeur des titres et actifs possédés, il était judicieux au niveau comptable d'attendre un hypothétique rebond de ces actifs avant de les revendre, pour ne pas faire état de pertes sur titres. Ces normes comptables IFRS ne permettent pas de faire la différence entre avoirs propres et dettes, parce que l'on n'a pas envie d'installer dans la vision économique du monde qu'il y a des dettes et des risques dans toute activité.

Les grands spéculateurs, les Fonds de Pensions, les Hedge Funds, les Vulture Funds, les Banques & Assurances, les Banques d'investissement, les Monoliners, etc... ne veulent pas voir l'Origine de la Crise dans le Greed, le Comportement spéculatif  cupide, déraisonné et à haut risque, mais dans les normes comptables IFRS et les Normes Prudentielles Comptables Bâle II. Pour cette Élite de la Lutte des classes financières "l’évaluation des actifs financiers à la juste valeur (Fair-Value + Mark to Market) est à l’origine des importantes dépréciations constatées par les sociétés menacées de faillite". Pour cette Élite, "la combinaison des IFRS et des règles Bâle II pour les organismes financiers conduit à des anomalies. Les règles prudentielles des banques sont basées sur des instruments de mesure, sans aucun filtre qui ont un effet procyclique dévastateur en temps de crise qui nécessite une réflexion pour restaurer la cohérence des deux références". Les membres de l’IASB, estiment au contraire que "l’application des normes IFRS a permis d’afficher en toute transparence l’état et la nature de la crise. La méthodologie de la juste valeur est certes le pire des systèmes si on exclut toutes les autres méthodologies. La crise de confiance qui affecte largement les marchés financiers pourra être dépassée dès lors qu’on aura renforcé la transparence et multiplié les révélations." Un réel débat a lieu entre les investisseurs et les experts anglo-saxons de la comptabilité mais en réalité IFRS et Bâle II ont été conçus dans l'esprit de la Fin de l'Histoire en oubliant qu'il peut exister des crises économique.

8) Réviser les Normes comptables IFRS/Bâle II/Solvabilité II ou falsifier les bilans? Ou les deux?

Bâle II et Solvency II sont des normes comptables dont le seul objectif est de valoriser les instruments financiers. Par ces deux systèmes se réalise la comptabilité des entreprises qui font appel à l'épargne publique comme les banques, les banques d'investissements, les assurances, les fonds spéculatifs, les société cotées ou non en bourse, etc... Ces normes comptables ne s'intéressent pas à l'impact sur la volatilité des comptes qui peut se transmettre à l'économie toute entière. Il s'agit pour la nouvelle Norme en projet d'établir des critères appropriés pour la comptabilisation des actifs et passifs réglementaires de ces entreprises.

Nous pouvons normalement admettre que l'application de la méthode de la Juste Valeur et de Mark to Market a entraîné des critiques envers les normes comptables IAS / IFRS  depuis la "Crise des Subprimes" puisque ces normes exposent les sociétés à une très forte volatilité aussi bien de leur compte de bilan que de leur compte de résultat. Un retour à la situation antérieure qui ne prenait pas comme Norme Pivot la Juste Valeur me parait normal pour mettre fin à ce management financier des entreprises qui conduit à la plus grande crise économique que toute l'humanité n'ait connue. Le problème est que ce retour à la situation antérieure va se faire aujourd'hui au moment où les actifs détenus ne valent plus rien ou se sont très fortement dépréciés.

Ne plus mettre à la disposition du public la juste valeur réelle des actifs équivaut aujourd'hui à du maquillage de bilan et de la falsification des documents comptables. Les banques & assurances anticipent depuis un an la modification des Normes bilanaires et se remettent à déclarer des bénéfices en gardant dans les caves cadavres et informations sur pertes et dépréciations d'actif. Mais là aussi, on fait comme si ces actifs allaient de nouveau s'apprécier au moins à leur valeur antérieure, alors que la valeur antérieure était déconnectée de l'activité réelle des entreprises et seulement synchronisées sur l'activité spéculative d'une bulle des CDS / CDO, des LBO et d'autres produits financiers dérivés, sophistiqués et adossés sur d'autres produits dérivés financiers adossés, etc... Multi-mutualisation des risques = système pyramidal Ponzi-Madoff. Même si l'intention n'est pas dolosive et criminelle de modifier en cours abrupte de route les normes comptables dites prudentielles, le vol sera durable et les pertes comptables se révèleront tôt ou tard comme étant des pertes de résultat d'entreprise. Même si certaines banques feignent de rendre en partie les aides de l'État, elles profitent des taux d'intérêts voisins de zéro des Banques centrales et achètent et vendent en masse des produits qui rapportent, ne serait-ce que 1 ou 3% pour assainir et consolider leurs situation comptable. L'aide de l'État destinée à recapitaliser les entreprises faillitaires à cause de leurs activités de management financier spéculatif consacre la victoire définitive de l'Élite de la Lutte des classes financières en lui offrant la sur-multi-mutualisation de ses risques inconsidérés et encourus.

La personne humaine est moins chanceuse car l'État lui réduit régulièrement la mutualisation du risque dans le domaine de la santé, du chômage en lui expliquant que les caisses de l'État sont vides.

L'Élite financière du monde de la Lutte veut que "les normes comptables soient constituées de la sorte qu'elles ne mettent pas en danger la stabilité des marchés financiers" et les grands investisseurs "menacent l'IASB de se retirer totalement du marché des actions". Cette menace fait sourire quand on sait que plus de 70% des transactions financières se fait Over The Counter (OTC), hors bilan et de gré à gré avec le négoce des CDS/CDO et des LBO. L'Élite financière recherche en réalité un sanctuaire pour ramener leurs opérations d'affaires financières dans le secteur "officiel" et visible par tous et craint en même temps que ces opérations financières soient évaluables dans une comptabilité nationale et donc aussi par les autorités fiscales qui pourraient un jour se remettre à parler de la taxe Tobin-Spahn sur toute forme de transaction financière.

Comment faire pour bénéficier en même temps d'un "parapluie fiscal" les mettant à l'abri d'une éventuelle taxation, et d'un cadre de prospérité spéculative sans frein au plaisir?

Les assurances argumentent par le fait qu'elles détiennent sur un terme assez long des obligations d'emprunteurs et que cela n'a pas de sens à ce que les titres avec lesquels ces obligations sont assurés (CDS/CDO) soient "trop intégrés" dans les bilans. Cet argument est fallacieux pour les assureurs, parce que justement les assurances ont réorienté le centre de gravité de leurs activités dans le négoce de ces produits dérivés. Les faillites de AIG (qui reste la plus grande faillite de toute l'histoire américaine) ou de la WaMu, mais aussi de la Bear Stearns, de Lehman Brothers, de Fannie Mae et de Freddie Mac, etc en sont la preuve. Cet argument est fallacieux donc aussi fallacieux pour les banques et les banques d'investissement parce que les assurances sur défaillance du créditeur (Credit Default Swaps - CDS) ont poussé les entreprises à se surendetter pour des projets de nature financière, pour des fusions et des acquisitions avec plus de 90% des financements de ceux-ci à crédit (LBO), pour réaliser des achats à crédit d'actifs ou de titres, d'actions et d'obligations... alors même que leurs activités industrielles normales ne leur permettent jamais de leur donner les moyens de les réaliser, etc...

Il y a eu confusion d'activité entre le métier des banques, de banques et fonds d'investissement et des assurances. Il y a eu confusion entre les capitaux propres et les dettes, entre les actifs et les positions qui devinrent vites toxiques et pourries à cause de la philosophie économique anglo-saxonne du casino-capitalisme. Le Leveraged Buy-Out (LBO) qui est le financement d'acquisition par emprunt, consiste à racheter une société en ayant recours à l'endettement bancaire en générant un effet de levier facilitant l'acquisition et la défiscalisation du projet. Les banques ont elles-mêmes confondu leur rôle avec celui des private equity, ces fonds d'investissements qui ont principalement opéré à l'aide de ces LBO dont le seul objectif c'est de transformer les entreprises rachetées et momentanément détenues en machines à cracher du rendement opérationnel à deux chiffres en tendant à dépasser 15 à 20% ce qui peut être possible sur un court terme de 3 à 5 ans maximum (voir EADS - Airbus).

Le rendement habituel d'une "bonne" entreprise est de 3 à 5% au grand maximum si elle est dirigée avec un bon management entrepreneurial et non un management financier. 15 à 20% sont possibles techniquement mais non soutenables socialement et ne sont pas durables. Après quelques années ces entreprises sont revendues avec une "juste" valeur qui n'est qu'une photo instantanée et qui est donc totalement surcotée, parce qu'un rendement à deux chiffres n'est jamais soutenable sauf pour une start-up ou dans les nouvelles technologies. Pour en ajouter à ce greed, cette cupidité, les banques se sont empruntées entre elles, puis ont financé et couvert ces opérations LBO avec des CDS, ces crédits sur défaillance de l'emprunteur pour multimutualiser leurs risques et la volatilité financière qu'elles ont organisée aux dépens des entreprises et dans leur mégalo-bulle de l'acquisitionnite spéculative dont elles ont fait l'unique moteur de l'économie toute entière. De l'euphorie compulsive de l'acquisitionnite et de la spéculation compulsive nous passons après 15 ans de jeux à la révélation "déceptive" de ce qu'est une Économie: un jeu lent de mises en présences de synergies, et pour ceux qui l'ont oublié de synergies humaines. Il faudra donc que la nouvelle version de Solvency II, et que le futur Bâle III cessent de concevoir l'analyse comptable comme une opération de financiarisation de l'économie, mais qu'elle se mette à la concevoir comme de la durabilité développementielle (néologisme du Cimbre) qui n'est pas un oxymore.

Cette reconsidération des conceptions, normes et pratiques comptables ne se fera pas parce qu'au sommet de cette pyramide Obama-Ponzi-Madoff-G20 l'État se montre comme étant toujours, avec son idée dévoyée de Croissance, comme le grand insuflateur d'aides publiques issues des contribuables et d'argent de contrefaçon (planche à billet dans les Banques Centrales + Droits de Tirage Spéciaux - DTS dans la Banque Mondiale, transformée en Ministère Globale des Finances) et comme celui qui éponge les dettes criminelles et économicides de cette Élite de la Lutte des classes financières. Les banques et assurances ne veulent pas non plus comprendre, aujourd'hui, en phase d'éclatements de bulles, que leur porte-feuille de positions doit être évalué chaque trimestre pour des valeurs et des titres adossés sur des produits financiers dérivés soumis à de fortes variations de cotation ou de notation car cette volatilité et cette surcotation des entreprises qu'elles ont générées ne doivent pas être cachées du public. Cette obligation imposée par IFRS et par Bâle II devrait les obliger à garder une portion plus importante de leur capital en fonds propres pour couvrir leurs risques et éviter un run, c'est à dire une panique sur les marchés financiers nécessitant une course à des liquidités, une revente à perte de ces titres adossés, une dépréciation massive et en chaine de ces titres, etc... un krach. Dans ce système on ne sait plus qui est l'impresario de qui. Les banques sont-elles l'impresario des assurances? Les assurances jouent-elles le rôle d'impresario des banques? Les banques commerciales comme Crédit Mutuel, Société Générale, Caisse d'Épargne... jouent le rôle d'investment banker et les banques revendent des assurances contre la défaillance des emprunteurs (CDS). Dans ce système on ne sait plus qui veut, peut, doit porter la responsabilité des actes. Ceci est appelé la multi-mutualisation du risque. La multi-mutualisation du risque n'est rien d'autre que le système pyramidal Ponzi et Madoff. Une affaire de dépossession de biens à très grande échelle pour créer de la croissance au profit d'une classe financière toujours en Lutte gagnante.

Les banques et assurances qui connaissaient depuis toujours le risque encouru par des pratiques généralisées à la Kerviel-Madoff ne veulent toujours pas prendre les mesures nécessaires pour se couvrir de leur propre comportement à haut risque qu'elles encourent et qu'elles déversent sur l'État et le refinancement par les contribuables et la dette publique. Pourtant deux générations futures vont payer pour elles. Cette Élite financière réclame une assurance contre le défaut d'assurance des produits financiers dérivés adossés sur des assurances. Cette Élite financière réclame une assurance contre le moral hazard, l'aléa moral. Pourtant JP Morgan, inventeur des CDO/CDS, avait prouvé que cette assurance de la multi-mutualisation du risque ne peut exister. Nous connaissons cette vérité depuis Bartholomäus Welser (1484-1561) ou depuis la crise des Tulipes (1636).

(Photos: Bergen, été 2009) Les assurances, spécialistes du risque à couvrir et de l'enrichissement sur le risque à couvrir, se rappellent régulièrement à l'Ordre du monde pour expliquer comment il faut faire pour gagner de l'argent et faire gagner sans risque de l'argent.

En 2005 Henri de Castries, président du directoire du groupe Axa ou Thierry Derez, président-directeur général d’Azur GMF–Maaf avaient dit à la Séance plénière de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA): "La prise de risque conditionne la croissance: le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation. Mais, alors que le monde s’enrichit vite, l’Europe paraît un peu en retard. Cet univers est favorable à la prise de risque, et il n’est pas de progrès ni de croissance sans prise de risque. .../...

Depuis la chute du mur de Berlin, il n’y a plus de risque sur le système lui-même: le triomphe de l’économie de marché est irréversible. Mais les défis de l’intérieur (affaire Enron…) sont parfois plus difficiles à relever. Les mesures réglementaires peuvent définir les nouvelles règles (note du webmestre: les recommandations de Bâle2), mais en partie seulement: une part d’autorégulation est nécessaire afin de renouer avec la confiance. Par exemple, la subjectivité introduite dans les normes comptables crée un espace de risque à gérer.  .../...

L’Europe, en particulier la France, est à la traîne, notamment par manque d’entrepreneurs « schumpeteriens », liant le capitalisme au risque et au profit. Cela est-il dû à un problème de valeurs? .../...

Au cours de la récente crise financière (note du webmestre: affaire Enron/Worldcom de 2002/03), contrairement aux prévisions concernant les dérivés de crédit, la transformation des marchés financiers a éclaté le risque, créant une multimutualisation et améliorant la sécurité du système. Cette capacité de transfert des risques constitue une opportunité pour l’assurance, c’est plus une source de progrès que d’opacité. Les régulateurs n’ont cependant pas les moyens de suivre ces évolutions. Christian de Boissieu, président délégué du Conseil d’analyse économique, estime à ce propos qu’il faut affiner la réglementation prudentielle et se demande si une accumulation de risques entre les mains d’agents non régulés est source de risque et affecte la transparence. .../..."

Vous pouvez lire ces appels à l'autorégulation par les assurances et les investisseurs eux-mêmes qui ont été rédigées par Christian de Boissieu dans ces "Entretiens de l’assurance – 2005". Il en a été de même pour Bartholomäus Welser, de profiter de la mondialisation du Nouveau Monde, du commerce des épices, de l'or, des esclaves. Welser avait été autorisé à transporter 4000 esclaves noirs vers le Vénézuela. Le titre de la séance plénière de la FFSA était "Quelles protections pour quel dynamisme économique?" Il relève des écrits de Bartholomäus Welser (autour de 1510) ou de Christian de Boissieu (en 2005) qu'ils étaient parfaitement conscient des risques de leur modèle d'entreprise. Vous voyez dans ces Entretiens de la FFSA qu'il n'était pas ridicule d'affirmer que "le monde est dominé par un modèle d’économie marchande issu de la révolution de 1989 permettant d’apporter la démocratie, par la circulation du capital, de la technologie et de l’éducation". Nous fêtons le 20ième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin. Je suis le seul à parler des Deux Décennies Perdues depuis cet accès à la "liberté globale". Non, je mens, j'ai vu la semaine dernière sur un site de placements financiers bloomberg.com le même titre: The two lost Decades. Mais il s'agissait de la chute du Dow Jones qui avait atteint des records à plus de 38900 de points d'indice et qui chute depuis 20 années. Il y a 8 jours on a fêté son retour au-dessus de la barre des 10.000.

Pour les assurances, une exigence généralisée de publication trimestrielle de la juste valeur des actifs jette les bases de Solvabilité II (Solvency II) qui est la réforme réglementaire européenne du monde de l'assurance. Dans la lignée de Bâle II, l'objectif de Solvabilité II est de mieux adapter les fonds propres exigés des compagnies d'assurances et de réassurance avec les risques financiers que celles-ci encourent dans leur activité. La marge de solvabilité en fonction des risques financiers avait été réglementée pour les banques avec la Directive CRD - Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires et n'avait pas empêché la spéculation compulsive sans couverture du risque justement à cause de la faille de la trop grande marge d'interprétation voulue par les textes rédigés par le Comité de Bâle dans les Recommandations de Bâle II et déclinés tels quels dans cette Directive Européenne. C'est au tour de l'Assurance de voir sa réglementation s'adapter pour intégrer le risque. Après Solvabilité I qui prévoyait une marge de solvabilité déterminée en fonction de pourcentages sur les primes et les sinistres, la réglementation des assurances passe à des règles plus complexes intégrant le risque, soit par l'application de formules standards, soit par la prise en compte de trois piliers d'analyse et des modèles internes comme pour la Directive CRD. C'est justement ces "modèles internes", ces démarches internes de qualité, cette auto-régulation par le système lui-même qui a prévalu dans Bâle II, IAS/IRFS, la Directive européenne CRD et qui sera reprise dans Solvabilité II.

Solvabilité II encourage les compagnies d'assurance à adopter la démarche ERM (Enterprise Risk Management, un référentiel de contrôle interne) afin qu'elles soient en mesure par elles-mêmes (principe d'autorégulation de Henri de Castries de la FFSA) d'apprécier et de mesurer leurs risques. Au-delà de la simple validation d'une check-list, l'autorité de contrôle aura les pouvoirs de contrôler la qualité des données et des procédures d'estimation, des systèmes mis en place pour mesurer et maîtriser les risques au cas où ils se matérialiseraient. L'autorité de contrôle aura aussi le pouvoir d'imposer une marge de solvabilité complémentaire (capital add-on), sous certaines conditions, dans le cas où il aura été jugé que les risques ont été mal appréciés par la compagnie. Solvabilié II est une copie conforme de la Directive Européenne Fonds Propres Réglementaires pour les banques ou les entreprises opérant sur les marchés financiers et faisant appel à l'épargne publique. CRD et Solvency II sont des parades qui simulent une transparence, une régulation, une réglementation, un contrôle par une Autorité de Contrôle. En réalité les banques avaient pu opérer à leur guise pour attirer les investisseurs et les faire passer dans le presse-purée pour qu'ils crachent leur cash et celui de leurs actionnaires. Tous ces modèles d'appréciation et de mesure des risques par les entreprises agissant dans le secteur des marchés financiers étaient trop différents les uns par rapport aux autres et ne permettaient dans la réalité de la pratique l'établissement d'une norme lisible par n'importe quel investisseur, si bien que ce sont les agences de notations qui étaient la référence. En n'oubliant pas que les donneurs d'ordre et financeurs des agences de notation sont les entreprises notées. Il en sera de même avec Solvency II si des mesures claires sur la réglementation des agences de notation et sur la diffusion de l'information fiable et transparente ne sont pas prises.

Mais pour l'élite de la finance, cette réglementation Solvabilité II est déjà une réglementation de trop, malgré les failles qu'elle génère elle-même comme dans Bâle II et CRD, où toute interprétation est possible pour permettre la "libre entreprise" ou la liberté de l'investisseur à investir toujours plus dans la "course à la performance". Les assureurs dénoncent les "Ayatollahs des bilans comptables qui siègent dans IASB" et qui rédigent les normes comptables IFRS. Pour le Directeur général de Axa, Henri de Castries, la vision à court terme qui exige l'évaluation et la publication trimestrielle des titres agit de manière négative sur le résultat.

9) Victoire de la Lutte des classes financières
- Les risques pourront rester cachés

J'ai volontairement semé la confusion depuis le haut de mon article entre le Bureau des standards comptables internationaux, plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB), et le lobby de l'Élite de la Lutte des classes financières qui travaille auprès, devant ou contre IASB, parce qu'au final de chaque procédure de préparation de réforme de normes comptables, la comptabilité des entreprises doit être orientée vers les marchés financiers et non pas sur la pérennité des activités industrielles et commerciales, le durable dans la croissance. (Photo: Trondheim, été 2009)

Le lobby des assurances a réussi à arracher (demander) au si anglo-saxon et londonien IASB que les entreprises d'assurance pourront soustraire de leur compte résultat une partie des actions. Les assurances seront aussi autorisées à augmenter de manière significative leur porte-feuille en actions. Ceci permet d'un trait de plume d'augmenter de manière conséquente la valeur boursière de ces sociétés. Les assurances n'ont plus besoin de craindre de déclarer trimestriellement la dépréciation de leurs actifs comme des pertes. Par contre les assurances sont toujours autorisées à déclarer les dividendes de leurs actifs (actions) comme des bénéfices. Vous pouvez vous imaginer l'effet euphorisant pour les investisseurs qui ont besoin de la Certitude basée sur la stabilité des normes comptables. Le Tout-bénéfice est légalisé par IASB grâce au lobby des assurances. Le Législateur, alias le Parlement, n'a qu'à se plier et Bruxelles avec, car cet accord flanque à terre Solvabilité II qui de toute manière n'aurait été qu'une parade de régulation comme la Directive CRD. Au prochain ECOFIN et au prochain G20-Finances en Écosse la question des IFRS et de Solvency II sera évoquée au côté de question sur la candidature de Tony Blair à la Présidence de l'UE.

La décision de IASB aura des conséquences pour les marchés financiers comme pour des millions de titulaires d'assurance-vie. A la Bourse, un nouveau marché à la hausse est à prévoir. Par exemple le seul marché allemand des assurances-vie couvre 1100 milliards d'euros. Si les groupes d'assurances n'augmentaient en Allemagne que de 5% leur portefeuille d'actifs ceci offrirait des embouchées à 55 milliards d'euros supplémentaires et ferait augmenter le cours des actions et permettrait d'offrir aux clients des assurances-vies un plus fort rendement de leur placements, mais aussi de leurs risques qu'ils encourent, mais ces risques encourus resteront cachés et l'euphorie de bulle spéculative pourra continuer à faire son œuvre. Les assurances resteront libre d'élaborer leur modèle d'évaluation et de contrôle et pourront faire riper dans la partie autorisée à rester cachée les actifs connaissant "temporairement" une dépréciation. Cette nouvelle norme IASB fait comme si dans les 20 ans à venir l'économie des pays industrialisée connaîtra une croissance forte ou simple et n'aura pas à éponger les dettes dues aux plans massifs de bail-out et de "relance" des années 2008 à 2010 et n'auront pas à lutter contre la crise systémique de solvabilité (subprimes, Alt-A, Primes, et tout les emprunteurs) qui va éclater d'ici peu de temps, puis à lutter contre  l'hyperinflation qui sera autorisée à envahir la planète pour faire artificiellement disparaitre ces dettes publiques tout en appauvrissant à long terme les pays, les ménages, les Travailleurs.








Vous avez dit G20?













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19. août 2009

Le fonds Cerberus dépossédé de ses actifs par des vampires plus forts que lui

Le 4 juin 2007 je vous avais exposé que le Fonds Cerberus s'était jeté sur Chrysler pour le vider de ses actifs, ce qu'il a aussi réussi avec brio. J'avais aussi exposé le 19 novembre 2008 mon indignation de voir que le club de Wall Street, avec à sa tête Geithner Bernanke et Obama, avait fait cadeau de 34 milliards de $ pour sauver Chrysler et GM, dans laquelle Cerberus détenait aussi 80% des parts. Aujourd'hui je vous annonce que Cerberus fait lui-même l'objet du greed (cupidité) des marchés financiers et d'autres hedge fonds.

Visitez le site de Cerberus et regardez sur son Portofolio les liens vers les entreprises qu'il a vidées de ses actifs (en bon français, qu'il a acquises).


Cerberus, le Fonds prédateur et vautour, est entrain de connaître un lemming run. Ses investisseurs sont entrain de lui retirer très massivement leur confiance et leurs fonds. Cerberus vient de se voir retirer 5,5 milliards de $, ce qui représente 71% de ses actifs selon le Wall Street Journal. La raison est l'insatisfaction face aux pertes du Fonds Cerberus, mais aussi le besoin de liquidité chez les investisseurs qui ne trouvent plus d'argent frais sur le marché financier et qui doivent eux-mêmes couvrir leurs pertes. Stehpen Feinberg, co-fondateur de Cerberus avec William Richter, "est surpris d'un tel comportement".

Cerberus avait été avant la crise l'un des Hedge Fonds les plus chanceux. Mais l'erreur de management financier n'épargne pas les Hedge Fonds et les Fonds de Pension eux-mêmes et le rachat à Daimler de 80% de Chrysler et la prise de participation majoritaire dans GM par sa branche financière GMAC qui restait la seule branche depuis 5 ans à produire des "bénéfices". Aujourd'hui, il ne fait plus de doute que ces bénéfices étaient fictifs (à la Madoff Ponzi) avec des marges opérationnelles réalisées dans la spéculation sur les crédits hypothécaires et sur l'assurance de ces crédits hypothécaires et des autres formes de crédits par l'intermédiaire de la création et du négoce des titrisations appelées CDS ou CDO, en espérant qu'il y aurait toujours de plus en plus de crétins qui achètent ces titres adossés sur rien depuis bien longtemps (Crise des Tulipes).

Suite à l'insolvabilité de Chrysler et de GM et à l'issue des aides de sauvetage gouvernementales versées par Washington, Cerberus a perdu le contrôle de ces groupes industriels, de toute façon voués à la faillite depuis plus de 5 ans à cause d'un management industriel préhistorique. Je vous ai expliqué dans mes articles dès 2007 que 2/3 des activités de ces groupes automobiles étaient réalisés dans des opérations d'investment banking et de hedge fonds. La punition est sévère, mais des millions de travailleurs sont mis au chômage et des millions de retraités ne touchent plus leur retraite et n'obtiennent que de subsides de l'État et ne bénéficient plus de soins médicaux des-dites caisses privées d'assurance maladie.

Le Hedge Fonds Cerberus est traité de la même façon qu’il a maltraité et vidé les entreprises dans lesquelles il avait réalisé des prises de participations spéculatives. L’objectif d’un Hedge fonds et d’un Fonds de Pension ne repose pas sur du management d’entreprise qui doit nécessairement s’orienter sur du moyen et du long terme pour lui permettre une pérennité. Le Hedge Fonds, encore plus que le Fonds de Pension, s'affaire à dégager d’une entreprise le plus vite une marge opérationnelle à deux chiffres en la rationalisant à outrance, en annulant toute dépense d'investissement et de modernisation, en licenciant en masse son personnel..., puis de la revendre dans cette position fictive de santé financière. Ces fonds sont comparés à des criquets qui s’abattent sur des champs de blé. Cette fois-ci ce sont les actionnaires de Cerberus qui punissent directement Cerberus en lui retirant la confiance et les milliards investis. Tous les fonds de pension et les hedge fonds ont connu depuis un an une dépréciation sur les marchés boursiers et financiers allant jusqu’à 2/3 de leur valeur initiale ou jusqu'à la liquidation. Les investisseurs n’ont plus confiance en leur propre système de cupidité ou doivent trouver eux-mêmes des liquidités pour couvrir leurs propres pertes.

Le Hedge Fonds Cerberus Capital Management veut alors rompre avec ses années de pratique et casser ce qui a fait son mode de vie, à savoir de partir massivement d’une entreprise pour faire un même coup spéculatif dans une autre entreprise. Cerberus veut empêcher ses actionnaires de partir et veut prendre des mesures qui les fixent pour une durée de trois ans.

Cerberus Capital Management lutte contre des rumeurs selon lesquelles plusieurs de ses Fonds sont en situation d’insolvabilité. Cerberus s’était donné comme raison sociale le nom du chien des enfers de l’antiquité grecque et était il y a encore un an l’un des investisseurs financiers les plus bénéficiaires. Les entreprises tremblaient déjà en entendant simplement que Cerberus étudiait leurs comptes et les actionnaires se ruaient vers lui par avidité criminelle qui détruit l'outil de production.
 
Le Groupe Cerberus Capital Management s’est mis dans cette situation après avoir investi à perte et par pure mégalomanie 15 milliards de $ dans Chrysler et dans la filiale financière GMAC, qui agit elle-même comme un Hedge Fonds, à l’image de Porsche avant que ce dernier ne se mette lui-même depuis un an en situation de faillite technique. Chez Porsche, les bénéfices étaient de très loin plus important que le chiffre d’affaire, mais ces pratiques irresponsables de management financier ont aussi entrainé sa chute et son rachat par Volkswagen, alors qu’il était prévu que ce soit Porsche qui rachète Volkswagen.

Cette mégalomanie n'est pas une spécificité américaine ou allemande. Peugeot ou Renault sont des Hedge Fonds adossés sur de la construction automobile qui n'est plus qu'un alibis économique. Les banques captives de PSA (Peugeot-Citroën, PSA) et de Renault ont titrisé les actifs de leurs groupes dans leurs filiales PSA Financial Service et Banque PSA Finance et Renault RCI Banque. Renault ou Peugeot-Citroën (PSA) ont exercé un autre métier au travers de leurs départements Financial Products. Peugeot Société Anonyme (PSA) s'est aussi  bien amusée avec les mortgages (crédits hypothécaires et subprimes) et a détourné dans la spéculation de titres les actifs gagnés avec les ventes des automobiles, tout en délocalisant et en payant au rabais son personnel ouvrier et employé. Il en va de même pour Renault. PSA et Renault, qui ont perdu des centaines de millions d'euros avec les opérations de titrisation ont reçu 9 milliards d'euros comme "aide" financière de l'État français. C'est tellement monstrueux que l'on a de la peine à le croire. Ces groupes automobiles avaient déjà obtenu 5 milliards d'euros de la SFEF qui est la Société de Financement de l'Économie en France qui a été inventée par l'état français suite à la grande crise de la finance mondiale.

Le deuxième G20 finance de Londres et des banques

Le G20 finance de Londres du 5 septembre 2009 engage, avec des nouveaux milliards issus du chapeau-claque, l'intensification des plans conjoncturels de sauvetage ou de relance - on ne sait plus trop bien - avec la politique monétaire et financière expansionniste, et, à la différence du G20 de Londres de novembre 2008 qui ne l'avait même pas évoquée, il rejette le proposition du ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, SPD, d'introduire la taxe Tobin-Spahn. La stricte observance des normes comptables dites "prudentielles" de Bâle II est aussi maintenue et l'obligation des fonds propres ne fait que l'objet d'un bavardage caché derrière le bruit des Bonus. qui a occupé tous les débat à la place du sort des millions de Travailleurs qui sont mis au chômage ou contraints au travail partiel. La politique reste l'art du réel, à savoir d'organiser le transfert des savoirs, des pouvoirs et des richesses d'une classe sociale à une autre. Malheureusement la légion des travailleurs n'a plus la force et n'a plus envie de s'organiser pour rétablir l'équité. Depuis la Chute du Mur, la légion des Travailleurs, les partis politique dits de gauche, les syndicats se sont laissé aller, par collusion avec le discours global de l'élite financière et par la "fluidification" des rapports avec le patronat, à une déflation culturelle et sociale. Je rappelle qu'en Allemagne, les 35 heures avaient été obtenues après 8 semaines totales de grève de tout le secteur de la métallurgie, de l'électrotechnique et de l'électronique. Et en Allemagne on ne fait pas grève comme on va à la pêche.

29. avril 2009

La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et rejette le contrôle des marchés financiers



La Commission européenne de Bruxelles ne craint pas des revers électoraux ou un drift dans une gauche molle et rose du "Manifesto" et n'applique pas les Recommandations du G20 de Washington de novembre 2008, du Parlement européen de décembre 2008 et du G20 de Londres du 2 avril 2009. Il ne faut pas s'en étonner avec un intégriste de la concurrence libre et non faussée comme McCreevy, Commissaire irlandais au Marché Intérieur. La banqueroute privée et bientôt d'État de l'Irlande ne le rend pas modeste.

Les ministres européens de l'économie et des finances avec en tête Barack Obama, le Chef du gang Ponzi & Bush, avaient dénoncé à Prague les décisions du G20 le 6 avril au Sommet de l'Union Européenne 4 jours après le G20 du 2 avril de Londres. Ils ont réduit la black list des paradis fiscaux à 4 pays, et lui ont accordé une durée de vie de 4 jours en échange d'une déclaration d'intention sur un "comportement coopératif" de la part de ces 4 résistants classés comme paradis fiscaux. Officiellement il n'y a plus de paradis fiscal et les patrons du CAC 40 ne vont que dans ces îles pour s'envoyer en l'air avec ce qui leur passe sous la main. Ce n'est aussi qu'un artefact si 50% des transactions financières mondiales transitent par ces biotopes fiscaux, qui n'abritent pas des espèces en voie d'apparition mais les races animales les plus cupides. Le système Ponzi Madoff d'écrémage formé des banques et des assurances, des commissaires aux comptes et des auditeurs des comptes, des autorités de surveillance des marchés financiers, bancaires et boursiers s'affèrent à préserver le développement durable de l'excellence du système ordolibéral qui a apporté plus de misère économique que Hitler ou Staline. Dites-vous bien que nous ne sommes pas encore entré dans la phase critique de la crise.

Le nouveau gouvernement islandais se voulant de "gauche" a été élu sur les promesses de faire rentrer l'Islande dans l'Union Européenne et de la Zone Euro dans 4 ans, sans annoncer comment les critères de Maastricht seront respectés. Ces critères ne sont plus respectables, car personne dès le début n'avait jamais eu l'intention de les rendre formels et à respecter. Le Tigre de l'Atlantique Nord se sent donc subitement en famille dans cette Europe de la libre concurrence, sauf en ce qui concerne les quotas de pêche. Un opt out sera aménagé pour l'Islande, à l'image des centaines d'opt outs fiscaux et sociaux aménagés pour le Royaume-Uni et l'Irlande.

Deux mois après la tenue du G20 de Washington de novembre 2008, ledit Bretton Woods 2, le Commissaire européen irlandais McCreevy chargé du marché et des services, n'avait pas tenu compte des appels du Parlement européen pour la mise en place d'une régulation couvrant tous les acteurs financiers. L'attitude de McCreevy était contraire aux conclusions du G20 de Washington où l'Europe s'était "engagée à renforcer le régime de réglementation, le régime du contrôle prudentiel, le management du risque et avait assuré de contrôler et de réglementer de la manière la plus appropriée les marchés financiers, les produits financiers, les acteurs du marché financier".

6 mois après le G20 de Washington, l'Europe n'était pas plus avancée au G20 de Londres du 2 avril 2009, et les philippiques de pinocchio menaçant de "claquer la porte" étaient une attitude simplement dolosive envers les citoyens français et européens et une opération de marketing politique qu'il juge être en sa faveur. Sa chute ne sera que plus spectaculaire, mais avant, il cassera du prolétaire encore bien violemment et, tout en réduisant l'ISF et en laissant augmenter les impôts locaux et tout en se retirant de ses obligations régaliennes de financement local et régional, offrira annuellement 3 stock-options jusqu'à chaque la madone des cabinets d'entreprise pour la tenir à sa laisse.

McCreevy
s'était même accordé l'appui du secteur industriel pour éviter toute réglementation. McCreevy s'était aussi permis, devant l'Association Britannique de Capital Risque, de critiquer violemment, sans la nommer, l'Union Européenne avec ses "régulateurs zélés" et ses "règles aveugles"  ("trigger happy regulators" et "indiscriminate regulations").

Les récents propos tenus en novembre par le Commissaire irlandais McCreevy n'avaient rien d'étonnant quand nous connaissons l'attitude naturellement arrogante de l'Irlande et de la Grande-Bretagne qui se sont octroyés en échange de l'adhésion à l'Union Européenne une panoplie d'opt outs au niveau fiscal et social, avec la complaisance servile des autres États membres adulés de libre circulation de tout et de plus encore. Cette attitude contrevient à l'assurance donnée par le Président européen tournant, Nicolas Sarkozy, le 21 octobre 2008 devant la Parlement Européen à Strasbourg: "Aucune institution financière, privée ou publique, ne doit échapper à la régulation". Le ministre Hervé Novelli l'avait répété en décembre 2008 devant la même Assemblée: "aucun segment de marché ne doit échapper à la régulation". Même si je ne croyais jamais un mot des intentions régulatrices du Président, NS, il faut souligner que de tels propos peuvent se tenir devant micros. Avec le recul, je me demande combien de temps nos gouvernementaux pourront continuer à mentir sur les médias devant des citoyens qui savent qu'on leur ment. Le Commissaire McCreevy passe depuis toujours pour être un lobbyiste payé par le secteur de la finance au lieu de servir comme Commissaire européen les intérêts de l'Union. L'Irlande portait encore avant ladite crise le sobriquet du "Tigre celtique", je pense que rogue state, État voyou, lui va mieux. Et McCreevy est un rogue guy. Nothing else.

L'UE avait salué en automne le Plan Paulson dans son principe. L'EU avait annoncé vouloir planifier depuis quelques années déjà de telles mesures et McCreevy le Commissaire au Marché Intérieur avait dit "ne pas voir la nécessité d'appliquer le Plan américain de sauvetage parce qu'il n'existe pas en Europe les mêmes conditions." C'était quelques semaines avant l'effondrement de l'économie irlandaise qui est toujours à deux doigts de la banqueroute d'État. (Photos: Sculptures d'Igor Mitoraj).

La Commission de Bruxelles émet le 28 avril 2009 des recommandations sur la Régulation. Ces mesures n'ont qu'un caractère indicatif et les membres de l'Union Européenne ne sont pas tenus de les suivre. Il parait que des règles plus sévères ne peuvent passer politiquement même en ces temps nécrobiologiques pour les peuples, leurs mutants et l'économie. On ne parle même pas d'un caractère contraignant. La réalité est que de telles règles seraient une violation du Traité de Lisbonne (Traité Simplifié Européen) et des Directives Européenne. Et comme le dit Friedrich Dürrenmatt dans sa pièce de théâtre "Die Physiker", "ce qui a été une fois pensé ne peut plus être retiré" (was einmal gedacht wurde, kann nicht mehr zurückgenommen werden). Pourquoi changer une équipe qui perd?

Il n'est même pas prévu une issue de secours de ce monde de gesticulations dérégulées. Le nouveau paquet de la Commission Européenne sur la régulation des marchés financiers reste très loin en retrait des très hautes attentes et des recommandations émises au G20 de Washington de novembre 2008 et au G20 du 2 avril 2009 de Londres.

Il doit seulement y avoir des normes européennes pour les Hedge Fonds (trd: Fonds de Protection), les sociétés de participations financières et les holdings qui devront être inscrites dans une Directive Européenne. Mais ces normes et cette directive ne s'appliquent qu'à leurs gérants et que pour certaines règles du jeu très limitées, mais pas aux Fonds eux-mêmes.

Selon la Commission Européenne ces gérants ont administré l'année dernière des investissements et des placements à hauteur de 2 billions d'euro dans l'Union Européenne. Les gérants de Hedge Fonds qui ont dans leur portefeuille des encours de plus 100 millions d'euro ne sont obligés à l'avenir que de s'enregistrer à la société protectrice des animaux qui relève de l'autorité nationale du pays respectif. Ils reçoivent alors un abonnement de Frolic pour des croquettes imbibées d'un vrai jus de viande de carcasses bovines. Le seuil d'encours de 100 millions ne concerne que 50% des 4000 Hedge Fonds selon le rapport de la HSBC visible ici.

Un seuil de 500 millions d'euros est fixé pour les autres sociétés de participation financière et de gestion alternative. Les gérants doivent présenter les risques pouvant impacter leurs investissements devant les contrôleurs financiers nationaux, les investisseurs et à ceux qui prennent part aux affaires financières. Ils doivent veiller à rester solvables et à ce qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêt entre les propriétaires des Fonds et les investisseurs.

La Commission Européenne affirme que les risques seront considérablement réduits avec l'échange d'informations entre les autorités nationales de contrôle. Il n'y aura pas d'administration centrale européenne. Le Commissaire McCreevy a aussi laissé entendre que certains États membres de l'Union se seraient souhaités des règles plus contraignantes, mais qu'il est politiquement impossible des les imposer. Cette annonce du 28 avril ne diffère en rien du Communiqué du 4 avril 2009 de Prague, ce qui signifie que les décisions européennes étaient arrêtées même avant le G20 de Londres du 2 avril 2009 et qu'il n'y avait jamais eu d'intention européenne de réguler et de contrôler les marchés financiers.


Le Commissaire au Commerce Intérieur, McCreevy, a minimisé la responsabilité des Hedge Fonds et des société de participation financière dans la crise actuelle: "L'opinion publique n'a que pris conscience d'une infime partie de la réalité", selon lui, "de plus l'économie européenne a besoin de ces Fonds. Nous ne devons pas oublier qu'ils mettent du capital à la disposition des entreprises européennes".

McCreevy explique avec beaucoup de fierté que l'Union Européenne est la première région juridique du monde "qui commence à mettre en œuvre les dispositions qui ont été fixées dans le Communiqué final du G20". Mais même si le Conseil et le Parlement doivent encore se mettre d'accord sur les libellés de bas-de-page écrits en petits, les États membres parties à l'Union Européenne disposent encore de deux années pour décliner la Directive dans la législation nationale. Des périodes et des clauses transitoires peuvent être aussi aménagées. Rien ne changera avant 2014.

Il en est de même pour la régulation des salaires, boni, stock options, golden hello et golden parachute des managers et traders. Ce ne sont que des recommandations inspirées par McCreevy et qui n'ont pas le moindre des caractères obligatoires. Il est laissé à la libre appréciation des États Membres de l'UE de les appliquer. En raison du principe de libre concurrence, les États Membres se garderont de les appliquer séparément pour ne pas se priver du libre établissement de ces Têtes dans leur pays.

En vertu de la concurrence libre et non faussée qui crée le bien-être et tend au plein emploi, McCreevy veut aussi garantir le libre établissement en Europe des Hedge Fonds non européens. Chaque pays européen a des règles différentes. A l'avenir, les actions commerciales avec des paradis fiscaux doivent être soumises à des conditions communes conformes à des Règlements européens et aux principes des autorités de surveillance et de contrôle. Les Fonds domiciliés dans ces paradis fiscaux doivent coopérer avec l'Union Européenne dans les questions fiscales. Pour permettre le libre établissement de ces Fonds dans l'Union Européenne, ces dispositions ne seront valable que 3 ans après l'entrée en vigueur de la Directive, selon McCreevy. Ceci nous reporte donc à 2017 selon l'agenda de la Commission. Pour les vrais chiffres du chômage c’est ici. Pour les vrais chiffres de la pauvreté c’est ici.

Les premières réactions du Parlement Européen montrent très clairement qu'il ne faudra de toute manière jamais compter avec une rapide entente. Le Chef du Groupe des Socialistes Européen, Poul Nyrup Rasmussen, oublie ses amitiés tacitement néolibérales par omission d'une action politique concentrée, et a traité cette Directive de "Gruyère Suisse à trous". Selon lui, le Président de la Commission Barroso a rompu ses promesses de soumettre les Hedge Fonds à plus de transparence. Les socialistes de tous les pays européens ont toujours ce mot "plus de" dans leurs revendications, si cela est des revendications. Il faut exiger la transparence, ces "Socialistes" du "Manifesto", qui acceptent d'ailleurs le Traité de Lisbonne comme une donnée intangible, ne prennent pas la mesure de la gravité de la crise et des millions de Travailleurs (terminologie officielle européenne) qui sont jetés dans le chômage, le Travail partiel forcé, les rompus de service et la misère. Le consensuel de leur ton est à gerber. Martine Aubry a signé, comme 1ère Secrétaire du PS, "Le Manifesto pour les élections européennes" adopté par le PSE à Madrid le 2 décembre 2008 et qui déclare que "l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne rendrait l’Europe mieux à même de relever les défis communs de façon démocratique, transparente et efficace."

Selon le Commissaire McCreevy, "si la Commission avait tenté d'appliquer à tous les Fonds concernés les règles européennes, ceci aurait provoqué une fuite de ceux-ci au désavantage de l'industrie européenne, et en particulier des managers britanniques qui ont domicilié dans les pays off-shore le siège des fonds qu'ils gèrent". 90% des Fonds actifs en Europe sont domiciliés dans des pays off-shore et transitent par la City à Londres. Je lis dans le Telegraph les cris d'orfraie d'Antonio Borges, président du Hedge Fund Standards Board, la Chambre des normes des hedge fonds: "This is a blatant attack on the UK and US financial systems by continental countries that neither have a tradition of alternative investments nor a proper understanding of them. With the European elections coming up this is clearly politicial" (Ceci est une attaque flagrante contre le système financier britannique et américain de la part des pays du continent qui n'ont ni de tradition de la gestion alternative ni une compréhension propre de celle-ci. A l'aube des Élections Européennes, ceci est clairement politique). Pour John Whittaker, associé de Simmons & Simmons, "cette directive est profondément protectionniste et atteint le Royaume-Uni qui est attractif pour les acteurs internationaux." Soit, mais en attendant la City et le Royaume-Uni sont à deux doigts de la banqueroute privée et d'État à l'image du Tigre de l'Atlantique, l'Islande, ou des Tigres des Pays baltes, ou du Tigre celtique, l'Irlande. Le Royaume-Uni a aussi connu en automne 2008 entre autres faillites, la faillite de la Bank of Scotland qui est la plus grande faillite de toute l'histoire de la Grande-Bretagne.

En réalité la Directive sur les marchés financiers servira à étendre à l’ensemble de l’Union Européenne le système britannique. En enregistrant les seuls gestionnaires de fonds au niveau national et en étendant cet enregistrement à l’ensemble de l’Union, on fait à la fois échapper les fonds à toute régulation et on leur permet d’agir dans les États membres même si ces fonds sont domiciliés dans des paradis fiscaux, ce qui est le cas de la très grande majorité d’entre eux. Aucune règle prudentielle ne s’applique à eux et ils échapperaient même à l’obligation d’enregistrement s’ils ne dépassent pas 100 millions d’euros. Cela va encourager ces fonds à se scinder en plusieurs entités pour échapper à cette régulation pourtant très légère.

Pour comprendre le comportement économicide des Hedge Fonds sur les entreprises et l'imbécilité des plans de sauvegarde américains, vous pouvez lire mes textes sur Cerberus Capital Management (un et deux et trois) qui a dilapidé Chrysler qui se place aujourd'hui, 29 avril 2009, sous la protection du Chapter 11 et qui organise sa liquidation. La dernière faillite d'un constructeur automobile aux USA remonte à 1933 avec Studebaker. La faillite de Chrysler, créée le 6 juin 1925 par Walter Percy Chrysler, est uniquement l'œuvre du Hedge Fonds Cerberus qui voulait un rendement de 25% et qui avait détourné dans sa filiale financière les actifs issus de la vente des automobiles et qui a dépossédé ses ouvriers de leur droits à la pension et ses retraités de la pension, car le Fonds de pension de Chrysler est lui-même actionnaire de Chrysler. Et si vous voulez comprendre le management financier pour atteindre les rendements à 25% vous avez le système EADS-Airbus. Cerberus a même encaissé plus de 27 milliards de $ depuis septembre 2008 et s'est conduit comme un Vulture Fonds habitué au chantage à l'insolvabilité pour extorquer un maximum sur le dos des employés et des retraités du groupe et laisser derrière soi du jus de cadavre.

Obama, manager de l'évènementiel a inventé une variante du Chapter 11. C'est le "quick-rinse-bankruptcy", la "procédure éclair d'insolvabilité", le "rinçage éclair de faillite" dans lequel Chrysler et bientôt GM "jettent le ballast", les dettes, les créances toxiques, les positions impactées, les arriérés pour les caisses privées de retraite et d'assurance maladie, en laissant le tout à la charge de l'État. Comme d'habitude Obama, chef du gang Bush & Ponzi, organise un transfert des richesses du public au privé et injectera avec le Canada encore 14 milliards dans Chrysler en rachetant ses dettes. Quand et si tout sera prêt, Fiat entre dans le capital sans dépenser 1 $ mais en amenant son savoir-faire et son portofolio de brevets. Pour Obama, 1er actionnaire de Chrysler, il n'y a pas de choix entre violer la confiance des millions de Travailleurs ou violer la confiance du Contribuable ou violer la confiance des 40 hedge fonds impliqués dans Chrysler aux côtés de Cerberus Capital Management. Il ne peut suspendre son viol.

Nos élus et non élus européens, les Commissaires et les euro-députés, ne sont pas des violeurs. Ils disposent de toutes les barrières morales qui les empêchent de s'adonner à cet acte répréhensible du viol, qui est consolidé par le Congrès de Versailles du 4 février 2008 qui a permis avec l'aide de l'abstention des députés et des sénateurs socialistes français d'adopter le Traité de Lisbonne et de le rendre conforme à la Constitution française.

Selon Valéry Giscard d'Estaing qui avait dirigé et coordonné les Conventionnels qui avaient rédigé le Projet pour le Traité Constitutionnel Européen, le Traité de Lisbonne reprend 97% du TCE, qui a été rejeté par le NON et le NEJ. Il faut lire Gogol pour comprendre l'Europe d'aujourd'hui.

Le Traité de Lisbonne a été rédigé en deux mois sans consultations et sans débats. Le Conseil Européen des 21 et 22 juin 2007 avait décidé du principe de la rédaction d’un nouveau traité européen. Deux mois plus tard, la présidence portugaise remettait un projet de texte qui avait été adopté les 18 et 19 octobre par les gouvernements européens et signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne. Ces rédacteurs du Traité de Lisbonne, dit Traité Simplifié Européen, n'avaient même plus la "toge" des conventionnels du TCE.

La Concurrence libre et non faussée du Titre III du TCE a été reprise plusieurs fois telle quelle dans le Traité de Lisbonne. Tous ceux qui disent que ce principe a été enlevé dans la forme et dans le fond sont des menteurs, des manipulateurs, des populistes comme pinocchio. Quand ceux-ci sont au pouvoir il y a de l'abus de la position dominante.

Je vous ai exposé en six billets en automne 2008 pourquoi l'euro-électeur 2009 doit s'investir pour les Élections Européennes de 2009:

  1. Europe de Maastricht, Organisme de privation et de Transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits
  2. L'Europe et ses Boîtes à Outils, les États Membres, relancent l'erreur du Traité de Lisbonne
  3. Europe - Paléontologie de la rationalité de la Concurrence libre et non faussée
  4. Traité de Lisbonne: "concurrence libre et non faussée", retour du Titre 3 du TCE
  5. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux...", retour du Titre III du TCE
  6. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "les services...", retour du Titre III du TCE et de Bolkenstein
Souvenez-vous des paroles du Président français NS: "vous ne vouliez plus de la Partie III du Traité Constitutionnel Européen, eh bien, on l'a enlevée". Comme toujours avec les textes européens, ce qui est retoqué revient par la petite porte, mais on vous jure que les européens ont été entendus et qu'il a été agi conformément à leur volonté. Je ne reviens plus sur le putsch constitutionnel du Congrès du 4 février 2008 de Versailles qui a fait passer dans le droit français le Traité de Lisbonne, grâce à l'abstention des députés et des sénateurs du PS. Martine Aubry, nouvelle Secrétaire Générale du PS, ouiouiste au Référendum du 29 mai avait soutenu l'abstention du PS au Congrès du 4 février 2008. Il ne fallait pourtant pas beaucoup de voix pour qu'un nouveau référendum et un débat de fond sur les besoins des européens puissent être organisés.

Nous allons voir que les autres principes du TCE comme la libre circulation des capitaux, la liberté d'établissement ont été repris fidèlement du TCE. Le Titre III du TCE reprenait les dispositions économiques déjà en vigueur depuis les Traités précédents en leur donnant une force de constitutionnalité.

La force et la faiblesse d'une Constitution se retrouvent dans la stabilité du droit qu'elle propose et dans son immuabilité. Une Constitution est très difficile à modifier, nécessite pour l'Europe l'unanimité. Elle associe de manière exclusive les gens qui ne se savent pas vivre ensemble et elle leur confère les mêmes qualités, dans notre cas, celle de consommateur. Elle scelle dans le marbre un système ordo-libéral qui est entrain de nous conduire dans une conflagration économique mondiale. Elle est exclusive et ne laisse aucune place à un autre monde. Le Traité de Lisbonne n'est pas une Constitution, il n'est qu'un Traité, mais la Constitution française a été modifiée pour se mettre en conformité avec ce Traité. Le Traité de Lisbonne est donc assimilable à une Constitution.

La Directive sur la Régulation des Marchés financiers ne pourra donc jamais être votée par le Parlement européen, car elle entrerait en collision avec le Traité de Lisbonne. Toute modification du Traité de Lisbonne devrait requérir l'accord à l'unanimité de tous les États membres. Avant qu'un nouveau traité puisse entrer en vigueur, il faut également que l'ensemble des États membres procèdent à sa ratification, conformément à leurs procédures internes respectives. Ceci demanderait des années de procédure si cette Directive devait être adoptée...

Nos gouvernants nous enseignent qu'une Constitution, ça se viole en cas de menace contre la libre concurrence et que des plein-pouvoirs, ça se prend "d'une manière ou d'une autre" (voir Résolutions Leinen plus bas). De toute manière, les divers Plans de Sauvetage, de Restitution de la Confiance et de Relance avec L(e) Plan-(s) Européen-(s) avec ses "Boîtes à Outils" ne constituent que des violations du Traité de Lisbonne, des Traités précédents et des Directives traitant de la quatrième liberté européenne, la libre circulation des capitaux qui est entrée en vigueur en Europe en 1990. Le Traité de Lisbonne n'est pas pour autant abrogé avec les Directives et autres Traités par ces Plans. Ils ne sont que momentanément suspendus. Cet événement est passé inaperçu par les médias et les "oppositions" politiques "de gouvernement" s'il y en a. Depuis quelques semaines, il y a en France le Parti de Gauche qui s'y oppose. Les bien-pensants vont diminuer ce parti à un parti de ramassis. Nous verrons qui restera debout après l'éclatement de la crise qui n'a pas encore commencé en ce jour. Je pense depuis très longtemps que s'instaurera bientôt un régime sévère, soutenu par un système de "minériade" à la roumaine.

Le Titre III du TCE a été éliminé et n'apparait plus tel quel dans le Traité de Lisbonne, mais les articles du TCE sont devenus dans ce Traité de Lisbonne des articles numérotés avec entre parenthèses l'indication "ex-article du TCE". C'est pourquoi le Traité de Lisbonne s'appelle aussi TME, Traité Modifié Européen.

 "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" (ndlr: et des paradis fiscaux...) et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe à 27.

Il est donc aussi interdit de légiférer contre les paradis fiscaux. C'est pourquoi la black list de seulement 4 pays, liste dite "des paradis fiscaux et des pays non coopératifs", n'a eu une durée de vie que de 4 jours à la suite du Communiqué final du G20 de Londres du 2 avril 2009. L’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires". Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers, les hedge fonds européens et les hedge fonds domiciliés hors de l'Union. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d'une fiscalité ou d'une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l'économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s'ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d'une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l'air qu'il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République. (Photo: JC Trichet, BCE)

Nous vivons actuellement un brouillage car les nationalisations et recapitalisations des banques et les mesures d'interdiction des short selling (ventes à découvert) sont des entraves, des mesures protectionnistes et des mesures règlementaires qui seront maintenues au moins jusqu'à 2012. Ces mesures rendent caducs le Traité de Lisbonne et les autres Traités et Directives.

Sommes-nous pour autant libérés du Traité de Lisbonne? Non, il est adopté par tous les membres de l'UE, et même s'il ne peut entrer en vigueur le 1er janvier 2009, il y aura des dispositions, comme celles des résolutions Leinen, pour contourner la Règle de l'Unanimité qui aurait dû prévaloir pour son adoption.

L'Europe a accordé en décembre 2008 un marchandage McCreevy lui demandant de refaire passer en Irlande le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacrent la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen. (Photo: 1er mai 2009, Corée du Sud)

L'Europe constitutionnalise le système ordolibéral contre la volonté des européens. La crise n'imposera pas de renversement de tendance si les électeurs européens ne se mobilisent pas pour les Elections Européennes 2009.

5. décembre 2008

Elections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et Libre circulation des capitaux - Retour du Titre III du TCE

Selon Valéry Giscard d'Estaing qui avait dirigé et coordonné les Conventionnels qui avaient rédigé le Projet pour le Traité Constitutionnel Européen, le Traité de Lisbonne reprend 97% du TCE.

Le Traité de Lisbonne a été rédigé en deux mois sans consultations et sans débats. Le Conseil Européen des 21 et 22 juin 2007 avait décidé du principe de la rédaction d’un nouveau traité européen. Deux mois plus tard, la présidence portugaise remettait un projet de texte qui avait été adopté les 18 et 19 octobre par les gouvernements européens et signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne. Ces rédacteurs du Traité de Lisbonne, dit Traité Simplifié Européen, n'avait même plus la "toge" des conventionnels du TCE.


La Concurrence libre et non faussée du Titre III du TCE a été reprise plusieurs fois telle quelle dans le Traité de Lisbonne. Tous ceux qui disent que ce principe a été enlevé dans la forme et dans le fond sont des menteurs, des manipulateurs, des populistes. Quand ceux-ci sont au pouvoir il y a de l'abus de la position dominante.

Je vous expose en six billets pourquoi l'euro-électeur doit s'investir pour les élections européennes de 2009:

  1. Europe de Maastricht, Organisme de privation et de Transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits
  2. L'Europe et ses Boîtes à Outils, les États Membres, relancent l'erreur du Traité de Lisbonne
  3. Europe - Paléontologie de la rationalité de la Concurrence libre et non faussée
  4. Traité de Lisbonne: "concurrence libre et non faussée", retour du Titre 3 du TCE
  5. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux...", retour du Titre III du TCE
  6. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "les services...", retour du Titre III du TCE et de Bolkenstein
Souvenez-vous des paroles du Président français NS: "vous ne vouliez plus de la Partie III du Traité Constitutionnel Européen, eh bien, on l'a enlevée". Comme toujours avec les textes européens, ce qui est retoqué revient par la petite porte, mais on vous jure que les européens ont été entendus et qu'il a été agi conformément à leur volonté. Je ne reviens plus sur le putsch constitutionnel du Congrès du 4 février 2008 de Versailles qui a fait passer dans le droit français le Traité de Lisbonne, grâce à l'abstention des députés et des sénateurs du PS. Martine Aubry, nouvelle Secrétaire Générale du PS, ouiouiste au Référendum du 29 mai avait soutenu l'abstention du PS au Congrès du 4 février 2008. Il ne fallait pourtant pas beaucoup de voix pour qu'un nouveau référendum et un débat de fond sur les besoins des européens puissent être organisés.

La France, qui n'a jamais fait son devoir de mémoire depuis 1945, depuis l'Indochine, Madagascar et l'Algérie, sautille de putsch en putsch: le dernier est la mise sous-tutelle par le gouvernement de l'audio-visuel public et de la nomination de ses directeurs par le gouvernent. Nous nous moquions de Berlusconi qui avait fait la démarche inverse, magna de la presse il a mis sous sa tutelle le gouvernement italien. Dans les deux cas, c'est bien le Parlement qui a donné les plein-pouvoirs. C'est aussi une habitude française, en France les députés avaient voté les plein-pouvoirs à Pétain. La Grandeur de la France, "die Grande Nation", sait s'arranger avec ses petits tracas. Et si ça ne va vraiment plus il reste toujours le 49-3, dont Mitterand avait aussi fait grand usage. Ou légiférer par décret.

Dans le billet d'aujourd'hui nous allons voir que les autres principes du TCE comme la libre circulation des capitaux, la liberté d'établissement ont été repris fidèlement du TCE.

Le Titre III du TCE reprenait les dispositions économiques déjà en vigueur depuis les Traités précédents en leur donnant une force de constitutionnalité.

La force et la faiblesse d'une Constitution se retrouvent dans la stabilité du droit qu'elle propose et dans son immuabilité. Une Constitution est très difficile à modifier, nécessite pour l'Europe l'unanimité. Elle associe de manière exclusive les gens qui ne se savent pas vivre ensemble et elle leur confère les mêmes qualités, dans notre cas, celle de consommateur. Elle scelle dans le marbre un système ordo-libéral qui est entrain de nous conduire dans une conflagration économique mondiale. Elle est exclusive et ne laisse aucune place à un autre monde. Le Traité de Lisbonne n'est pas une Constitution, il n'est qu'un Traité, mais la Constitution française a été modifiée pour se mettre en conformité avec ce Traité. Le Traité de Lisbonne est donc assimilable à une Constitution.

Nos gouvernants nous enseignent qu'une Constitution, ça se viole et que des plein-pouvoirs, ça se prend "d'une manière ou d'une autre" (voir Résolutions Leinen plus bas). De toute manière, les divers Plans de Sauvetage, de Restitution de la Confiance et de Relance avec les "Boîtes à Outils" ne constituent que des violations du Traité de Lisbonne, des Traités précédents et des Directives traitant de la quatrième liberté européenne, la libre circulation des capitaux qui est entrée en vigueur en Europe en 1990. Le Traité de Lisbonne n'est pas pour autant abrogé avec les Directives et autres Traités par ces Plans. Ils ne sont que momentanément suspendus. Cet événement est passé inaperçu par les médias et les "oppositions" politiques "de gouvernement" s'il y en a. Depuis une semaine, il y a en France le Parti de Gauche qui s'y oppose. Les bien-pensants vont diminuer ce parti à un parti de ramassis. Nous verrons qui restera debout après l'éclatement de la crise qui n'a pas encore commencé en ce jour, samedi 6 décembre 2008. Je pense que s'instaurera bientôt un régime sévère, soutenu par un système de "minériade" à la roumaine.

Le Titre III du TCE a été éliminé et n'apparait plus tel quel dans le Traité de Lisbonne, mais les articles du TCE sont devenus dans ce Traité de Lisbonne des articles numérotés avec entre parenthèses l'indication "ex-article du TCE". C'est pourquoi le Traité de Lisbonne s'appelle aussi TME, Traité Modifié Européen.

 "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe à 27.

Il est donc aussi interdit de légiférer contre les paradis fiscaux.

L’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d'une fiscalité ou d'une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l'économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s'ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d'une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l'air qu'il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

Nous vivons actuellement un brouillage car les nationalisations et recapitalisations des banques et les mesures d'interdiction des short selling (ventes à découvert) sont des entraves, des mesures protectionnistes et des mesures règlementaires qui seront maintenues au moins jusqu'à 2012. Ces mesures rendent caducs le Traité de Lisbonne et les autres Traités et Directives.

Sommes-nous pour autant libérés du Traité de Lisbonne? Non, il est adopté par tous les membres de l'UE, et même s'il ne peut entrer en vigueur le 1er janvier 2009, il y aura des dispositions, comme celles des résolutions Leinen, pour contourner la Règle de l'Unanimité qui aurait dû prévaloir pour son adoption. Je savais si bien dire, et effectivement, 15 jours après la rédaction de ce billet l'Europe accorde un marchandage avec l'Irlande, lui demandant de refaire passer le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacre la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen. Il suffira d'aller bien voter aux Européennes de 2009.

L'Europe constitutionnalise le système ordolibéral contre la volonté des européens. La crise imposera un renversement de tendance.

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Résultats du G20:

G20 - Les ministres des finances européens dénoncent à Prague les décisions du G20

et

La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et rejette le contrôle des marchés financiers

4. décembre 2008

Elections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux..." retour du Titre III du TCE

Selon Valéry Giscard d'Estaing qui avait dirigé et coordonné les Conventionnels qui avaient rédigé le Projet pour le Traité Constitutionnel Européen, le Traité de Lisbonne reprend 97% du TCE.

Le Traité de Lisbonne a été rédigé en deux mois sans consultations et sans débats. Le Conseil Européen des 21 et 22 juin 2007 avait décidé du principe de la rédaction d’un nouveau traité européen. Deux mois plus tard, la présidence portugaise remettait un projet de texte qui avait été adopté les 18 et 19 octobre par les gouvernements européens et signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne. Ces rédacteurs du Traité de Lisbonne, dit Traité Simplifié Européen, n'avait même plus la "toge" des conventionnels du TCE.


La Concurrence libre et non faussée du Titre III du TCE a été reprise plusieurs fois telle quelle dans le Traité de Lisbonne. Tous ceux qui disent que ce principe a été enlevé dans la forme et dans le fond sont des menteurs, des manipulateurs, des populistes. Quand ceux-ci sont au pouvoir il y a de l'abus de la position dominante.

Je vous expose en six billets pourquoi l'euro-électeur doit s'investir pour les élections européennes de 2009:

  1. Europe de Maastricht, Organisme de privation et de Transferts de richesses, de savoirs, de pouvoirs et de droits
  2. L'Europe et ses Boîtes à Outils, les États Membres, relancent l'erreur du Traité de Lisbonne
  3. Europe - Paléontologie de la rationalité de la Concurrence libre et non faussée
  4. Traité de Lisbonne: "concurrence libre et non faussée", retour du Titre 3 du TCE
  5. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "libre circulation des capitaux...", retour du Titre III du TCE
  6. Élections Européennes 2009 - Traité de Lisbonne et "les services...", retour du Titre III du TCE et de Bolkenstein
Souvenez-vous des paroles du Président français NS: "vous ne vouliez plus de la Partie III du Traité Constitutionnel Européen, eh bien, on l'a enlevée". Comme toujours avec les textes européens, ce qui est retoqué revient par la petite porte, mais on vous jure que les européens ont été entendus et qu'il a été agi conformément à leur volonté. Je ne reviens plus sur le putsch constitutionnel du Congrès du 4 février 2008 de Versailles qui a fait passer dans le droit français le Traité de Lisbonne, grâce à l'abstention des députés et des sénateurs du PS. Martine Aubry, nouvelle Secrétaire Générale du PS, ouiouiste au Référendum du 29 mai avait soutenu l'abstention du PS au Congrès du 4 février 2008. Il ne fallait pourtant pas beaucoup de voix pour qu'un nouveau référendum et un débat de fond sur les besoins des européens puissent être organisés.

La France, qui n'a jamais fait son devoir de mémoire depuis 1945, depuis l'Indochine, Madagascar et l'Algérie, sautille de putsch en putsch: le dernier est la mise sous-tutelle par le gouvernement de l'audio-visuel public et de la nomination de ses directeurs par le gouvernent. Nous nous moquions de Berlusconi qui avait fait la démarche inverse, magna de la presse il a mis sous sa tutelle le gouvernement italien. Dans les deux cas, c'est bien le Parlement qui a donné les plein-pouvoirs. C'est aussi une habitude française, en France les députés avaient voté les plein-pouvoirs à Pétain. La Grandeur de la France, "die Grande Nation", sait s'arranger avec ses petits tracas. Et si ça ne va vraiment plus il reste toujours le 49-3, dont Mitterand avait aussi fait grand usage. Ou légiférer par décret.

Dans le billet d'aujourd'hui nous allons voir que les autres principes du TCE comme la libre circulation des capitaux, la liberté d'établissement ont été repris fidèlement du TCE.

Le Titre III du TCE reprenait les dispositions économiques déjà en vigueur depuis les Traités précédents en leur donnant une force de constitutionnalité.

La force et la faiblesse d'une Constitution se retrouvent dans la stabilité du droit qu'elle propose et dans son immuabilité. Une Constitution est très difficile à modifier, nécessite pour l'Europe l'unanimité. Elle associe de manière exclusive les gens qui ne se savent pas vivre ensemble et elle leur confère les mêmes qualités, dans notre cas, celle de consommateur. Elle scelle dans le marbre un système ordo-libéral qui est entrain de nous conduire dans une conflagration économique mondiale. Elle est exclusive et ne laisse aucune place à un autre monde. Le Traité de Lisbonne n'est pas une Constitution, il n'est qu'un Traité, mais la Constitution française a été modifiée pour se mettre en conformité avec ce Traité. Le Traité de Lisbonne est donc assimilable à une Constitution.

Nos gouvernants nous enseignent qu'une Constitution, ça se viole et que des plein-pouvoirs, ça se prend "d'une manière ou d'une autre" (voir Résolutions Leinen plus bas). De toute manière, les divers Plans de Sauvetage, de Restitution de la Confiance et de Relance avec les "Boîtes à Outils" ne constituent que des violations du Traité de Lisbonne, des Traités précédents et des Directives traitant de la quatrième liberté européenne, la libre circulation des capitaux qui est entrée en vigueur en Europe en 1990. Le Traité de Lisbonne n'est pas pour autant abrogé avec les Directives et autres Traités par ces Plans. Ils ne sont que momentanément suspendus. Cet événement est passé inaperçu par les médias et les "oppositions" politiques "de gouvernement" s'il y en a. Depuis une semaine, il y a en France le Parti de Gauche qui s'y oppose. Les bien-pensants vont diminuer ce parti à un parti de ramassis. Nous verrons qui restera debout après l'éclatement de la crise qui n'a pas encore commencé en ce jour, samedi 6 décembre 2008. Je pense que s'instaurera bientôt un régime sévère, soutenu par un système de "minériade" à la roumaine.

Le Titre III du TCE a été éliminé et n'apparait plus tel quel dans le Traité de Lisbonne, mais les articles du TCE sont devenus dans ce Traité de Lisbonne des articles numérotés avec entre parenthèses l'indication "ex-article du TCE". C'est pourquoi le Traité de Lisbonne s'appelle aussi TME, Traité Modifié Européen.

 "Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des capitaux est assurée", stipule l’article 26 du traité sur le fonctionnement de l’UE (ex-article 14 du Traité Constitutionnel Européen). En conséquence, indique l’article 63 (ex-article 56 TCE), "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites" et l’Union est invitée à légiférer pour réaliser cet objectif. Toute dérogation à cette règle, qualifiée de "recul", est soumise à la règle de l’unanimité, ce qui la rend quasiment impossible, dans une Europe à 27.

Il est donc aussi interdit de légiférer contre les paradis fiscaux.

L’article 66 (ex-article 59 TCE) précise que des "mesures de sauvegarde" peuvent être prises "dans des conditions exceptionnelles", mais uniquement "pour une période ne dépassant pas six mois pour autant que ces mesures soient strictement nécessaires".

Cette liberté sans entraves de circulation des capitaux implique, selon l’article 58 (ex-article 51 TCE), "la libération des services des banques et des assurances".

Une libéralisation, ajoute l’article 60 (ex-article 53 TCE), à laquelle les États membres "s’efforcent de procéder au-delà de la mesure qui est obligatoire". Ces dispositions vont de pair avec celles relatives à la liberté d’établissement dont bénéficient, au même titre que les autres services, les établissements financiers. "Les restrictions à la Liberté d’établissement sont interdites", stipule l’article 49 (ex-article 43 TCE).

Ces dispositions très strictes consacrent la liberté totale des marchés financiers, réduisent à néant les promesses de "régulation", "d’encadrement" des mouvements spéculatifs, et empêchent toute atteinte aux flux de capitaux, par exemple sous forme d'une fiscalité ou d'une taxe Tobin ou Tobin-Spahn. Ces dispositions laissent les mains totalement libres aux hedge fonds, aux fonds de pensions, aux fonds vautours, aux fonds souverains, à tous fonds spéculatifs qui ont détruit l'économie travaillée. A cette volonté de sceller dans le marbre la liberté totale de circulation des capitaux s'ajoute la volonté de ne pas installer le moindre des embryons d'une harmonisation fiscale en Europe. Ce point est de toute manière soumis à la règle de l’unanimité. La-dite lutte contre les paradis fiscaux comme Jersey, Andorre, Monaco, le Luxembourg, le Liechtenstein, et pourquoi pas la Suisse, ne sont que des promesses en l'air qu'il est chic de scander, surtout en ce moment quand on est président de la République.

Nous vivons actuellement un brouillage car les nationalisations et recapitalisations des banques et les mesures d'interdiction des short selling (ventes à découvert) sont des entraves, des mesures protectionnistes et des mesures règlementaires qui seront maintenues au moins jusqu'à 2012. Ces mesures rendent caducs le Traité de Lisbonne et les autres Traités et Directives.

Sommes-nous pour autant libérés du Traité de Lisbonne? Non, il est adopté par tous les membres de l'UE, et même s'il ne peut entrer en vigueur le 1er janvier 2009, il y aura des dispositions, comme celles des résolutions Leinen, pour contourner la Règle de l'Unanimité qui aurait dû prévaloir pour son adoption. Je savais si bien dire, et effectivement, 15 jours après la rédaction de ce billet l'Europe accorde un marchandage avec l'Irlande, lui demandant de refaire passer le référendum en échange d'un octroi d'une série d'opt-outs, comme toujours dans le domaine de la souveraineté fiscale, sociale et du droit du travail. Ces opt-out consacre la concurrence déloyale et faussée en permettant à l'Irlande, comme à l'Angleterre des avantages concurrentiels déloyaux attirant d'une manière artificielle l'établissement des entreprises du continent européen. Il suffira d'aller bien voter aux Européennes de 2009.

L'Europe constitutionnalise le système ordolibéral contre la volonté des européens. La crise imposera un renversement de tendance.

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Résultats du G20:

G20 - Les ministres des finances européens dénoncent à Prague les décisions du G20

et

La mafia de l'Union Européenne épargne les Hedge Fonds et rejette le contrôle des marchés financiers

16. novembre 2008

G20 - La crise alimentaire ne fait pas partie du Plan d'Action de la World Economy

Il parait qu'au Week-End dinatoire du 15 Novembre 2008 le G20 – Bretton Woods 2 a parlé de World Economy dans son Plan d'actions? Gorge W. Bush a demandé au G20 de ne pas "se laisser tenter par le protectionnisme".

Le vide conceptuel du G20, qui tente de propager par capillarité oppressée le maintien de la domination de l'hémisphère riche sur l'hémisphère pauvre, continue à s'agiter au rythme du métronome étalon et président français. Le G20 ne s'est pas embarrassé de choses concrètes comme l'introduction de la Taxe Tobin et de la Taxe Tobin-Spahn comme instruments efficaces pour décevoir les spéculateurs compulsifs.

Le G20 veut rétablir sa libre circulation des biens et des marchandises dans sa concurrence libre et non faussée règlementée par son auto-régulation des marchés et, depuis peu, par ses boîtes à outils comme les Plans de Sauvetage, de Rétablissement de la Confiance et du Crédit et comme ses Plans de recapitalisation des entreprises et des groupes industriels clefs et moins clefs.

L'un des éléments non-négociables dans la vague des milliers d'accords de libre-échange (ALE) et de partenariats économique (APE) qui ont été signés ces dix dernières années depuis l'échec du Cycle de Négociations de Doha pour l'OMC et pour contourner se système multilatéral de "Libre Échange", c'est que la circulation des marchandises au niveau international ne peut en aucune manière être contrôlée ou restreinte. On n'accorde donc en général peu d'attention au fait que les accords de libre-échange avec les États-Unis ou l'Union européenne ou le Quad (USA, EU, Canada, Japon) contiennent des clauses du type de celles-ci: "… aucune des Parties ne pourra adopter ou maintenir une interdiction ou une restriction à l'importation d'un produit d'une autre Partie ou à l'exportation ou à la vente pour exportation d'un produit destiné au territoire d'une autre Partie…"

Bien que cela soit rarement mentionné, les négociateurs des gouvernements sont tout à fait au courant que la clause citée ci-dessus inclut les denrées alimentaires. En d'autres termes, les gouvernements savent qu'ils renoncent à leur droit de contrôler les exportations et les importations de produits alimentaires dès lors qu'ils signent les ALE/APE.

Il existe dans les Accords de l'OMC une clause relative à une exception légère et limitée à la restriction en cas de "grave pénurie alimentaire". L'Union Européenne est allée encore plus loin que les USA dans le "contournement" de cette clause de l'OMC et l'on ne retrouve pas cette exception dans les accords récemment signés avec les pays des Caraïbes et du Pacifique ni dans le projet d'accord qui est en cours de négociation avec le Costa Rica et les pays d'Afrique centrale.

La première fois que les États Unis ont fait ce genre de demande à l'OMC, ses représentants ont été d'une franchise brutale: le texte qu'ils voulaient inclure indiquait que les exportations et les importations alimentaires ne pouvaient pas être restreintes même en cas de Guerre du pain. Quand les mouvements sociaux mobilisés contre les accords de libre-échange ALE/APE ont fermement défendu l'argument que ce type de clause pouvait être utilisé comme arme de guerre ou comme mécanisme d'extorsion, les gouvernements les ont accusés de paranoïa.

La crise alimentaire de 2007/08 montre que les mouvements sociaux et de Guerre contre la Faim ont été démontré que la recherche avide de profits du capital est sans limites. Dès Janvier 2007 avec la première vague de faillites aux USA et au Royaume-Unis, le désir de profits des spéculateurs avait commencé à abandonner massivement les subprimes et les produits financiers dérivés et titrisés, pour les denrées alimentaires et avait placé l'alimentation hors d'atteinte des plus démunis.

Les organisations et les gouvernements du G20-Bretton-Woods 2 réunis à Washington n'ont pas remarqué qu'en dehors de la spéculation systémique financière existe la spéculation sur les denrées alimentaires qui met en danger le système même qu'ils sont si déterminés à défendre et à protéger. Le G20 défend la World Economy, la confiance, le crédit, la relance, mais aussi... GM, Ford... Et demain et après-demain Volkswagen, Opel, Daimler, BMW… toutes ces grandes maisons sont entrain de faire un rallye vers les subventions de l'État fédéral allemand et prennent comme prétexte la Crise... En Allemagne, la métallurgie qui a fait des bénéfices record depuis ces 60 dernières années est aussi sur le parcours de ce rallye de rapine, comme la chimie, la logistique, le tourisme, les transports aéronautiques, l'informatique, le commerce du détail, l'agriculture réclame aussi des aides spécifiques de crise. L'entreprise pharmaceutique Merckle vient de perdre au début novembre, deux mois après le début de la catastrophe mondiale financière, 1 milliard d'euro en spéculant sur les actions VW qui avaient récemment atteint pendant trois jours  des sommets maladifs de 1000 euros. Merckle demande au Gouvernement Régional de l'État fédéral allemand Baden-Württemberg de profiter du Plan de Sauvetage. Les truands sont à l'œuvre.

La crise alimentaire de 2007/08 a permis de générer des profits si considérables pour les géants du commerce alimentaire, que tout soucis d'éthique ou de simple gouvernance globale de la planète a été balayé tout autant en dehors du G20. A ce sujet nous n'avons plus entendu le Président de la République française parler de sa "Lutte contre la Dictature des Marchés". Il est beau quand il parle, hein.

Des gouvernements de pays comme Haïti ou la Malaisie, qui ont restreint les exportations pour s'assurer que la population ait accès aux denrées alimentaires de première nécessité, seront désormais poursuivis par les pays avec lesquels ils ont signé des ALE/APE. Le G20 ne s'est pas engagé d'interdire qu'un pays qui a essayé de protéger l'approvisionnement alimentaire de sa population fasse l'objet de sanctions commerciales ou soit contraint de payer d'énormes amendes.

L'une des conséquences les plus connues des ALE/APE est la destruction de l'agriculture et des systèmes alimentaires locaux et des réseaux de distribution dans une intégration économique régionale, car ils ne peuvent pas concurrencer les importations alimentaires. L'incapacité à contrôler les exportations est juste l'envers de la politique économique de libre échange qui n'octroie que les avantages concurrentiels aux plus forts issus toujours de l'hémisphère riche.

Cela signifie qu'avec une agriculture locale en ruines, les gouvernements ne peuvent pas protéger leurs populations des conséquences de cette catastrophe agricole sur l'approvisionnement alimentaire. La crise alimentaire n'est pas un accident sur la route du capitalisme globalisé ou plus simplement de "l'économie de marché" mais une catastrophe que l'industrie alimentaire globalisée a créée.

Les ALE/APE sont un instrument clé de ce processus de la World Economy oublié par le G20 du 15 novembre 2008.

15. novembre 2008

Le G20 oublie la Taxe Tobin Spahn contre les spéculations systémiques et la Taxe Tobin

La réunion du G20, Bretton Woods 2, ne fait que de consacrer comme Plan d'actions un regard plus intense sur les grands spéculateurs et enverra quelques yachts et pêcheurs au gros le long des zones côtières des Iles fiscales Caïman, Vierges,... mais pas le long des paradis fiscaux du Liechtenstein, du Luxembourg, de Jersey, de Monaco, de Suisse, d'Andorre. Nous pouvons allumer un cierge... pour obtenir le même effet.

Si le chaman de la République française était cohérent dans ses gesticulations dirigistes qui n'ont d'autre objectif que d'élever des barrières protectionnistes qui doivent sanctuariser l'économie française qu'il mène tout seul au mur, et peut-être européenne, il introduirait déjà une Taxe Tobin élargie et multipliée sur les transactions financières et boursières systémiques et une Taxe Tobin simple élargie pour toute autre transaction en Bourse.

(Tableau de Hans Holbein le jeune, la Ligue hanséatique Nord)
Les accords de Bretton Woods signés le 20 juillet 1944 et ratifiés par 44 pays visaient à rétablir le système monétaire mondial mis à mal suite à la Seconde Guerre Mondiale. Le FMI, la Banque Mondiale ont été créés à la suite de ces accords et devaient servir d'organismes régulateurs. Le système de Bretton Woods s'était écroulé à la fin des années 1960 et définitivement en 1973 avec l'abandon par les américain de la convertibilité-or du dollar qui ne devait fonctionner que comme un gigantesque fonds de garantie et de couverture. Cet effondrement avait jeté les bases, selon les défenseurs de la taxe Tobin, d'une instabilité excessive permanente du marché monétaire mondial due à la spéculation.

La Taxe Tobin n'a jamais été adoptée par un Gouvernement. Il avait manqué seulement 4 voix le 20 janvier 2000 lors d'un vote au Parlement européen sur une résolution présentée par les groupes PES (PS européen), la GUE (gauche unitaire, PC, LCR), les Verts et les libéraux (droites) pour rédiger un rapport sur l'introduction éventuelle de la Taxe Tobin dans la zone européenne. Bayrou avait voté contre ce texte qui de toute façon n'avait rien "de dangereux". En réalité, le texte de la résolution avait été vidé de son sens lors de sa rédaction par les amendements et n'avait résumé qu'une étude de faisabilité sur cette taxe, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation" ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés", pour rester conforme à l'esprit néo-libéraux des concepteurs de l'Europe dont la ligne directrice est la libre circulation dans une concurrence libre et non faussée et garantie par l'autorégulation des marchés. Les amendements, qui éliminent les textes progressistes européens, constituent le modèle normal de fonctionnement du Parlement Européen. Ensuite, depuis 2000, l'Europe était affairée avec elle-même avec les Traités constitutionnels à faire entériner "d'une manière ou d'une autre" et avec le soute-mouton entre la crise asiatique, la crise de la new-economy, la crise Enron et avec le money-push d'Alan Greenspan. Le Gouvernement canadien avait aussi failli adopter la Taxe Tobin.

L'agité de la République française a oublié de rappeler devant le G20-Bretton Woods 2 que seules la France (en novembre 2001) et la Belgique (en juillet 2004) avaient voté une loi précisant qu'une taxe de type Tobin entrerait en vigueur lorsqu'elle aurait été votée dans tous les pays de la zone euro. Il aurait pu demander à Washington l'application immédiate de la Taxe Tobin pour rétablir une vertu dans les échanges économiques mondiaux au lieu de s'affairer à vouloir rétablir la Confiance du Crédit de ses amis du patronat et de la fiducie.

Avec une telle taxe élargie - James Tobin ne la prévoyait que pour toute transaction financière - il n'y aurait peut-être pas besoin d'un haute instance financière mondiale de surveillance, comme le prévoit de manière vague le G20 Bretton Woods 2,  qui fouillerait les livres de comptes des 30 Banques centrales les plus importantes de la planète pour étouffer les bulles spéculatives en formation.

Ainsi les systèmes des fiducies, des spéculations systémiques et de bulles spéculatives se réguleraient d'eux-mêmes en payant la Taxe Tobin à chaque transaction. A chaque achat et vente boursière ou entre entreprises une taxe assez infime serait prélevée. Le long terme étant de 20 minutes dans les marchés financiers, vous pouvez vous imaginer les sommes colossales qui pourraient être prélevées et reversée dans des actions d'intérêt public, d'investissement structurel et de répartition des richesses et d'intensification des services publics fondamentaux et des services publics digne des sociétés modernes organisée dans l'élévation de l'homme hors de la pauvreté et dans les soins, l'épanouissement, la culture et le savoir. Du PIB il y en a (De tout ceci ne parle pas le PS, ni la timorée Motion C dite à gauche).

Il avait été estimé en 1999 qu'avec des échanges internationaux dépassant 1.3 trillions de $, les revenus de la Taxe Tobin seraient de 300 billions de $ par an. L'ONU avait estimé à la même date qu'il ne fallait que 40 billions de $ par an pour permettre à toute la planète l'accès à tous les services sociaux de base et pour écarter la pauvreté. Vous connaissez les milliers de billions de $ qui sont irrémédiablement détruits depuis le début de la crise des subprimes et les milliers de billions de $ qui serviront en Plans de Sauvetage pour racheter les positions toxiques des spéculateurs et pour les recapitaliser pour les sortir de la situation de faillite dans laquelle ils se sont mis par irresponsabilité cupide et criminelle. De telles dilapidations doivent être punies au civil et au pénal. Elles sont un crime.

Le précédent Président français, Jacques Chrirac, avait remplacé la Taxe Tobin par une taxe sur les billets d'avion qui est reversée dans un fonds d'action contre le sida. La Taxe Tobin dérouterait l'investissement spéculatif économicide pour l'entraîner vers un investissement à long terme dans des projets sociaux et industriels.

James Tobin, Prix Nobel d'Economie, s'est lui-même détourné de son invention, sous la politique de ce que j'appelle la money-push initiée et maintenue pendant presque 10 ans par le "gourou" Alan Greenspan, l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine (Fed'). James Tobin avait à l'époque de Greenspan encore plus ardemment défendu le libre-échange, encore plus soutenu le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais il n'est pas impossible qu'il fasse bientôt partie de la listes des pentitos comme Paul Krugman, le dernier prix Nobel et chantre de l'économie libérale jusqu'au moment où il s'était mis à déchanter et sentir le vent tourner, un peu avant les autres ténors. Ou comme le chaman de la République actuellement en poste à la Présidence du Pays quand il dénonce "la Dictature des marchés". Il est bon, cet homme.

La TaxeTobin est toujours pour Joseph Stiglitz l'un des objectifs à atteindre.

L'assiette et le taux de la Taxe Tobin seraient identiques dans tous les pays. L'occasion de le redéfinir comme un Plan concret d'action a été manquée au G2-Bretton Woods 2 de Washington. Collectée et administrée par chaque gouvernement, les fonds recueillis seraient ensuite reversés à un organisme géré par le FMI, la Banque Mondiale, ou un organisme indépendant placé sous le contrôle de l'ONU. Ce serait mieux qu'un club d'experts comptables versés dans la comptabilité nationale et d'entreprise et regroupés dans une haute administration internationale à inventer. Les sommes ainsi récoltées par la Taxe Tobin seraient redistribuées prioritairement aux pays les moins avancés. La Taxe Tobin aurait deux avantages selon ses défenseurs: freiner la spéculation et favoriser le développement. Le faible taux ne découragerait pas les échanges non-spéculatifs. (Tableau de Hans Maler: Anton Fugger)

En commençant cet article sur ce que ne sont pas le G20, Bretton Woods 2 de Washington et les conférences du 30 avril 2009, je m'étais mis à rêver d'une Taxe Tobin démultipliée pour empêcher l'existence même des spéculateurs systémiques et juguler l'action des hedge fonds, des fonds vautours, des fonds de pension et pour juguler les dérives de jeux de trésorerie exercés par les entreprises industrielles et de service qui spéculent avec le bénéfice issu de leurs activités et de celle des Travailleurs. Il faut le rappeler, des Travailleurs. Naïvement je m'étais mis dans la tête un facteur multiplicateur de 3 à 4 par rapport à la Taxe sur les transactions monétaires comme l'avait pensé James Tobin.

En réalité cette Taxe Tobin démultipliée  a été conçue par l'économiste allemand Spahn et s'appelle taxe Tobin-Spahn. Je vous expose en premier lieu la description du fonctionnement de cette taxe, puis j'exprime ma colère face aux arguments des détracteurs de la Taxe Tobin qui s'étaient exprimés il y a plus de dix ans quand le débat était lancé au niveau sociétal, mais qui n'avait jamais été mis réellement à l'ordre du jour des débats au Gouvernement ou au Parlement autrement qu'en un texte d'étude sur la faisabilité de son application.

La Taxe Tobin est de plus en plus associée au concept développé par l'économiste Spahn. La Taxe Tobin-Spahn est une taxe à double niveau: le premier niveau est un faible taux applicable aux transactions financières tant que celles-ci restent dans les limites d'une moyenne convenue, le deuxième niveau est un taux élevé (de l'ordre de 80 %) qui s'applique automatiquement en cas d'instabilité financière.

Le taux du premier niveau, de l'ordre du centième de %, est trop faible pour entraver les transactions productives mais constitue déjà un frein aux transactions spéculatives. Celles-ci, en effet, se caractérisent par des échanges financiers très rapides et très nombreux avec des marges bénéficiaires très faibles. C'est la répétition de ces échanges sur un court laps de temps qui permet d'accumuler des bénéfices importants. La Taxe Tobin-Spahn s'appliquant à chacune des transactions grèverait de façon importante le bénéfice final du spéculateur et encore plus du spéculateur qui mise à la baisse comme dans les short sellings (Photo: salle de réunion à Washington, style néo-florentin).

Voici maintenant quelques arguments des détracteurs de la Taxe Tobin: "en dépit de son taux très faible, elle constituerait un frein aux échanges en général, étant donné qu'elle serait également prélevée sur des transactions de paiement et transfert non-spéculatives, du fait des entreprises fonctionnant en réseau, et des contraintes d'optimisation de trésorerie en temps réel. Elle serait dans une certaine mesure incompatible avec le secret bancaire, parce qu'elle nécessite la traçabilité des transactions financières. Il y aurait ainsi des difficultés administratives à instaurer ce système. Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir: une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie".

Nous avons ici tous les ingrédients de bases sur lesquelles pourrait se mettre d'accord le G20. Le communiqué final du G20, Bretton Woods 2, s'il se présente en 6 points est totalement vague et ne lance pas des pistes réelles d'analyse et de contrôle, de règlementation, de correction et de répression des dérives spéculatives. Je m'étonne que depuis l'annonce de la tenue de ce G20, depuis au moins le 15 Septembre 2008 soit depuis deux mois, il n'y ait rien de concret qui en soit sorti alors que la crise dite-des subprimes dépasse de très loin le krach de 1929 en sa capacité à détruire de la valeur et des actifs. Je m'étonne encore plus que nous savons tous que les USA vont être en banqueroute d'État au printemps 2009. Je pense même que l'inconsistance du communiqué du G20 est équivalente à la juste mesure de l'incapacité de nos dirigeants de comprendre la crise et à la juste hauteur de leur nolonté de réorganiser le nouvel ordre international (Photo: Palais des Doges, Venise)

La non consistance du Communiqué du G20 constitue un vide conceptuel qui doit prendre toute la place et occuper les esprit afin de faire, comme pour la résolution européenne du 20 janvier 2000 un résumé d'une étude de faisabilité des mesures à prendre, tout en inscrivant pour objectif "la stabilisation" ­et la pérennité­ des marchés financiers globalisés". Un tel show planétaire, un tel buzz, pour des textes amendés d'avance. Un tel narcisso-show qui résulte de la réunion du G20, Bretton Woods 2, du 15 novembre 2008 et qui jette les bases de l'agenda pour 2009. Je pense pouvoir vous restituer d'ici quelques jours la vision exprimée au Burkina Faso, au Ghana ou au Mali de ce show des marrons chauds.

Pourquoi un tel vide conceptuel initié avec un tel pouvoir de capilarité?  L'explication est simple. La réorganisation fondamentale du nouvel ordre international et commercial devrait écarter d'un simple trait de plume la vision du monde qui a court depuis Bretton Woods 1, et qui a été renforcée par l'abandon en 1973 du système monétaire international, puis par le Consensus de Washington qui a une valeur tacite de Traité constitutionnel planétaire, et finalement de l'OMC.

Le communiqué du G20 me rappelle le jeu d'illusionniste qui avait été fait avec le soi-disant Plan européen de Sauvetage qui est décliné nationalement grâce aux "boîtes à outils" qui permettent les interprétations nationales unilatérales et qui faussent dans son essence même toute cohésion multilatérale.

Les chefs d'État et de gouvernement du G20 ont convenu de se retrouver avant le 30 avril 2009 "afin de vérifier la mise en œuvre des principes et décisions" sur lesquels ils se sont mis d'accord. Ce sera 5 mois et 1/2 de perdus pour la définition de l'action concrète multilatérale et planétaire. Le deuxième sommet devrait se tenir à Londres en Grande-Bretagne, ce pays prenant l'an prochain la présidence du G20.

Soucieux, comme l'a conseillé le président américain George W. Bush, "de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme", le G20 a demandé dans son communiqué un accord avant la fin de l'année 2008 pour relancer les négociations de l'OMC de libéralisation des échanges mondiaux. La phrase enrobée d'afféteries de Bush est un genre de drapeau blanc du belligérant issu de la tranchée ou il s'était replié par peur et torpeur et qui avance à découvert, feignant d'implorer l'armistice, une grenade à fragmentation en poche. Je vous ai expliqué que le Cycle de Doha est mort et irréversible à cause des milliers d'Accords de Partenariat Économique de libre échange qui ont été conclus depuis 2001. Ces milliers d'Accords donnent des avantages concurrentiels (protectionnistes) tels aux pays industrialisés que je ne m'imagine pas qu'ils veuillent subitement les abandonner ou feindre "de ne pas se laisser tenter" par eux. Le Cycle de Doha dont les négociations se sont prolongées 7 années de plus que prévu a justement été mené à son échec définitif parce que le Quad (USA, Canada, Japon et UE) n'a pas voulu éliminer ses propres subventions et lever ses barrières protectionnistes contre les produits agricoles, textiles, manufacturés ou industriels des pays émergents ou en développement. Le propos de Bush au sujet du protectionnisme qui ne doit plus tenter, est vide de sens, un vide conceptuel sur lequel les influenceurs se rassemblent en revers. Le fait de s'y accrocher et d'élever cette idée comme préalable quant aux futures négociations pour un accord mondial du type de Bretton Woods 2 existe pour occuper le terrain mental mondial et pour faire perdurer ce qui n'est qu'un désordre commercial international.

Le G20 a rassemblé le G8 (Allemagne, France, États-Unis, Japon, Canada, Italie, Royaume-Uni, Russie, UE), ainsi que l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique et la Turquie. L'Espagne et les Pays-Bas ont également été invités.

En conclusion:

Face à des "conditions économiques dégradées au niveau mondial, nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'une réponse politique plus large fondée sur une coopération macro-économique plus étroite pour restaurer la croissance", indique le communiqué officiel diffusé à l'issue du sommet des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu à Washington.
(Photo: Quentin Massys, le Prêteur et sa femme)

L'objectif du G20 est de restaurer la croissance et non pas d'organiser autrement la division internationale du travail et non pas de piloter autrement la croissance entre le créancier-consommateur américain et le débiteur-producteur chinois et encore moins de considérer que la croissance est appauvrissante pour les PED, les Pays ACP et une couche de plus en plus grande de la population des pays industrialisés.

Vous avez donc ici le ferment de la nouvelle bulle qui éclatera avec comme corollaire une privation d'une part du PIB qui sera mutée en actifs toxiques et pourris et un détournement d'une autre part du PIB qui sera reversée directement pour relancer la croissance des groupes de la fiducie et des groupes industriels.

L'appareil de surveillance prudentielle et du calcul du risque des systèmes d'investissement et des des banques spéculatives qui se veut être la grande nouveauté du G20, n'en est pas une une. Tout ceci était déjà inscrit dans les systèmes et normes comptables qui portent les noms IAS, IFRS, IFRS-7, et Basel 2. Principalement les USA et le Royaume-Uni s'étaient opposés à leur application pour les hedge fonds, les fonds en général, les banques d'investissement et pour les activités concernant la spéculation des produits financiers dérivés comme les subprimes.

Il ne vous a pas échappé que le G20 de Washington portait le nom de "Wold Economy". Vous n'êtes pas sans avoir que ce club ne s'est pas demandé pourquoi les pays riches industrialisés sont en récession et les pays émergents ne sont qu'en ralentissement économique. La réflexion sur le partage international et prudentiel du travail ne s'est pas faite. La Tribune de Genève a publié une infographie du G20 pour 2009 sur la situation de récession (Allemagne, France...) ou de croissance dans le monde et sur les Plans d'investissements et de relance gouvernementaux. Il sera intéressant de voir qui va diriger le G21, le club des pauvres formé à Doha en 2001. Il sera intéressant de voir par quelle tentation le monde "développé" de l'hémisphère riche va essayer cette fois-ci de rediriger à son compte les assets, les potentialités et les capacités de l'hémisphère pauvre.