Flop du G20, Bretton Woods 2 - La surveillance financière mondiale continue

Le G20 a rappelé à Washington le 15 novembre 2008 sa foi en l'économie de marché et s'est engagé de conclure d'ici à la fin de l'année 2009 le cycle de "libéralisation" commerciale de Doha.

Le cycle de négociations de Doha commencé en 2001 avait été la mise scène internationale du blocage protectionniste du Quad (USA, EU, Japon, Canada). La mort du cycle de Doha est irréversible dans les faits depuis 2001 et elle est contournée depuis 2001 par les milliers d'Accords de Partenariat Économique (APE entre l'UE et les PED / Pays ACP), ou par les Accords de Libre Échange (ALE entre l'AELE, les Pays industrialisés d'un côté et les mêmes PED ou Pays ACP).

Un retour à un multilatéralisme du commerce "libre" international tel que le voudrait l'OMC est impossible parce qu'il est verrouillé par ces milliers d'accords bilatéraux encore plus déprédateurs que l'OMC, c'est à dire tellement plus avantageux pour l'hémisphère Nord.

Bretton Woods 2 œuvre comme une mythologie en voie d'apparition et doit, comme un vide conceptuel, administrer la pensée mondiale  afin d'occuper le terrain des messageries et de laisser œuvrer le Consensus de Washington consolidé par les Plans de Sauvetage du Crédit et de la Confiance qui permettent de détourner les moyens financiers des États vers des recapitalisations des entreprises de la fiducie, des banques d'investissement, des hedge fonds et de tous les autres fonds, et des entreprises industrielles et de service qui ont détournés leurs moyens de trésorerie pour les jouer à la bourse dans la spéculation sur les produits financiers fondés sur les dettes irrécouvrables et octroyées aux emprunteurs ayant bonités et garanties voisines de zéro ou nulles.

Pour comprendre ce dont le G20 n'a pas parlé et qui est pourtant la base du IIIème millénaire, je vous invite à lire sur mon site mon fil de 10 analyses de la catégorie "Bretton Woods - Green New Deal - Système Monétaire International".

Le nouvel ordre international est à présent verrouillé par le monde de la finance et les gouvernements des États qui lui épongent à coups de plusieurs milliers de billions ses coups manqués, ses bulles éclatées et ses détournements de fonds dans un système d'économie de marché "libre et non faussé" qui nous est encore vendu comme "le seul odre et système qui permettent un enrichissement globalisé durable", ceci en méconnaissant la réalité économique double de la croissance appauvrissante de couches sociales de plus en plus larges dans les pays industrialisés et de la croissance appauvrissante des PED (Pays en Développement) et des Pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) dans la "division internationale du travail".

Ce G20 de Washington, "Bretton Woods 2", va faire comme je l'avais prévu dans ma série de 10 analyses, un peu de cosmétique sur les normes comptables IAS, IFRS et Basel 2 et va surtout lancer un nouveau cycle de Plans de relance déclinés de manière nationale avec les "boîtes à outils" spécifiques. Chaque État va donc ériger les barrières de sa sanctuarisation économique en se prémunissant contre des pays concurrents à avantages concurrentiels similaires et en se "protégeant" contre des pays plus faibles, non industrialisés ou pauvres pour encore mieux prononcer contre ceux-ci un veto contre leurs exportations agricoles ou de produits manufacturés. Ces Plans de Relance sont simplement des plans de re-capitalisation ciblée et publique. Autrefois, nous disions nationalisation, mais les objectifs des nationalisations d'après-guerre étaient de rendre tel ou tel secteur fort dans un Plan Quinquennal, alors qu'aujourd'hui c'est pour éponger les valeurs toxiques des banques et des entreprises et pour créer de la concurrence déloyale par les coûts entre les entreprises industrielles (subventions directes, exonération de la taxe professionnelle, etc...).

Si le chaman de la République française était cohérent dans ses gesticulations dirigistes, il introduirait déjà une taxe Tobin doublée ou triplée sur les transactions financières et boursières et une taxe Tobin simple pour les autres transactions en Bourse. Ainsi le système des fiducies, des spéculations systémiques se régulerait de lui-même. A chaque achat et vente une taxe assez infime est prélevée. Le long terme étant de 20 minutes dans les marchés financiers, vous pouvez vous imaginer les sommes colossales qui pourraient être prélevées et reversée dans des actions d'intérêt public. Le précédent Président français avait remplacé la Taxe Tobin par une taxe sur les billets d'avion qui est reversée dans un fonds d'action contre le sida. Ceci entraînerait déjà un investissement à long terme dans des projets industriels et non pas sur la spéculation économicide.

D'ici très peu de temps les USA seront en banqueroute d'État et les discussions prendront une autre tournure. Il y aura des lemming runs, moins drôles que celui qui a porté Obama à White House, des Régimes craindront pour leur stabilité, des "minériades" seront organisées pour les maintenir en place, et le petit, l'ouvrier comme le paysan burkinabé, gratteront la terre...

De ceci ne parle pas non plus le Congrès du PS de Reims, ni même la Motion C.

La Tribune de Genève a publié une infographie du G20 pour 2009 sur la situation de récession (Allemagne, France...) ou de croissance dans le monde et sur les Plans d'investissements et de relance gouvernementaux.

Les bénéfices du CAC 40, les 40 valeurs les plus cotées à la Bourse française, seront record en 2008 et vont finir l'année avec des résultats supérieurs, en moyenne, de 12,09 % par rapport à 2007! Avez-vous entendu parler d'une hausse de salaire?
Non!! Mais vous vous trompez, les syndicats allemands ne se laissent pas duper par la crise.

Commentaires

1. Le 16. novembre 2008, par Sébastien

Il n'est pas question de partager le bénéfice ! Une augmentation des salaires ? Mais il n'en est pas question, tu as pensé à notre compétitivité ? Le coût de production doit continuer de baisser et comme il n'y a plus guère de gain de productivité ces derniers temps... Pas besoin d'espérer.

2. Le 16. novembre 2008, par Thomas, le Cimbre

Le G20 défend la World Economy, la confiance, le crédit, la relance, mais aussi... GM, Ford...

Et demain et après-demain en Allemagne, Volkswagen, Opel, Daimler, BMW… toutes ces grandes maisons sont entrain de faire un rallye vers les subventions de l'État fédéral allemand et prennent comme prétexte la Crise...

En Allemagne, la métallurgie qui a fait des bénéfices record depuis ces 60 dernières années est aussi sur le parcours de ce rallye de rapine, comme la chimie, la logistique, le tourisme, les transports aéronautiques, l'informatique, le commerce du détail, l'agriculture réclame aussi des aides spécifiques de crise.

L'Europe des nations industrielles qui se tirent dans les pattes ressurgit toujours très vite, et encore plus vite pour ceux qui croyaient que la "concurrence libre et non faussée" avait gommé les avantages concurrentiels déloyaux. Le dumping fiscal, social et des optings out étaient déjà connus en Irlande et dans le Royaume-Uni, nous en revenons aux luttes entre les Krupp contre les Jeumont-Schneider, comme au bon bieux temps et comme après 57 ans de mensonge européen.

N'abandonnez plus notre démocratie, notre État de Droit, notre Code du Travail ! Allez voter ! (pour la VIème République)
Le Parlement Européen de Strasbourg a été abandonné à des médiocres le 7 juin aux Élections Européennes 2009.
Le Parlement Européen de Strasbourg a été abandonné aux médiocres le 26 mai aux Élections Européennes 2019.
Le Parlement Européen de Strasbourg sera abandonné à l'extrême-droite le 9 juin aux Élections Européennes 2024.

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