G20 - La crise alimentaire ne fait pas partie du Plan d'Action de la World Economy

Il parait qu'au Week-End dinatoire du 15 Novembre 2008 le G20 – Bretton Woods 2 a parlé de World Economy dans son Plan d'actions? Gorge W. Bush a demandé au G20 de ne pas "se laisser tenter par le protectionnisme".

Le vide conceptuel du G20, qui tente de propager par capillarité oppressée le maintien de la domination de l'hémisphère riche sur l'hémisphère pauvre, continue à s'agiter au rythme du métronome étalon et président français. Le G20 ne s'est pas embarrassé de choses concrètes comme l'introduction de la Taxe Tobin et de la Taxe Tobin-Spahn comme instruments efficaces pour décevoir les spéculateurs compulsifs.

Le G20 veut rétablir sa libre circulation des biens et des marchandises dans sa concurrence libre et non faussée règlementée par son auto-régulation des marchés et, depuis peu, par ses boîtes à outils comme les Plans de Sauvetage, de Rétablissement de la Confiance et du Crédit et comme ses Plans de recapitalisation des entreprises et des groupes industriels clefs et moins clefs.

L'un des éléments non-négociables dans la vague des milliers d'accords de libre-échange (ALE) et de partenariats économique (APE) qui ont été signés ces dix dernières années depuis l'échec du Cycle de Négociations de Doha pour l'OMC et pour contourner se système multilatéral de "Libre Échange", c'est que la circulation des marchandises au niveau international ne peut en aucune manière être contrôlée ou restreinte. On n'accorde donc en général peu d'attention au fait que les accords de libre-échange avec les États-Unis ou l'Union européenne ou le Quad (USA, EU, Canada, Japon) contiennent des clauses du type de celles-ci: "… aucune des Parties ne pourra adopter ou maintenir une interdiction ou une restriction à l'importation d'un produit d'une autre Partie ou à l'exportation ou à la vente pour exportation d'un produit destiné au territoire d'une autre Partie…"

Bien que cela soit rarement mentionné, les négociateurs des gouvernements sont tout à fait au courant que la clause citée ci-dessus inclut les denrées alimentaires. En d'autres termes, les gouvernements savent qu'ils renoncent à leur droit de contrôler les exportations et les importations de produits alimentaires dès lors qu'ils signent les ALE/APE.

Il existe dans les Accords de l'OMC une clause relative à une exception légère et limitée à la restriction en cas de "grave pénurie alimentaire". L'Union Européenne est allée encore plus loin que les USA dans le "contournement" de cette clause de l'OMC et l'on ne retrouve pas cette exception dans les accords récemment signés avec les pays des Caraïbes et du Pacifique ni dans le projet d'accord qui est en cours de négociation avec le Costa Rica et les pays d'Afrique centrale.

La première fois que les États Unis ont fait ce genre de demande à l'OMC, ses représentants ont été d'une franchise brutale: le texte qu'ils voulaient inclure indiquait que les exportations et les importations alimentaires ne pouvaient pas être restreintes même en cas de Guerre du pain. Quand les mouvements sociaux mobilisés contre les accords de libre-échange ALE/APE ont fermement défendu l'argument que ce type de clause pouvait être utilisé comme arme de guerre ou comme mécanisme d'extorsion, les gouvernements les ont accusés de paranoïa.

La crise alimentaire de 2007/08 montre que les mouvements sociaux et de Guerre contre la Faim ont été démontré que la recherche avide de profits du capital est sans limites. Dès Janvier 2007 avec la première vague de faillites aux USA et au Royaume-Unis, le désir de profits des spéculateurs avait commencé à abandonner massivement les subprimes et les produits financiers dérivés et titrisés, pour les denrées alimentaires et avait placé l'alimentation hors d'atteinte des plus démunis.

Les organisations et les gouvernements du G20-Bretton-Woods 2 réunis à Washington n'ont pas remarqué qu'en dehors de la spéculation systémique financière existe la spéculation sur les denrées alimentaires qui met en danger le système même qu'ils sont si déterminés à défendre et à protéger. Le G20 défend la World Economy, la confiance, le crédit, la relance, mais aussi... GM, Ford... Et demain et après-demain Volkswagen, Opel, Daimler, BMW… toutes ces grandes maisons sont entrain de faire un rallye vers les subventions de l'État fédéral allemand et prennent comme prétexte la Crise... En Allemagne, la métallurgie qui a fait des bénéfices record depuis ces 60 dernières années est aussi sur le parcours de ce rallye de rapine, comme la chimie, la logistique, le tourisme, les transports aéronautiques, l'informatique, le commerce du détail, l'agriculture réclame aussi des aides spécifiques de crise. L'entreprise pharmaceutique Merckle vient de perdre au début novembre, deux mois après le début de la catastrophe mondiale financière, 1 milliard d'euro en spéculant sur les actions VW qui avaient récemment atteint pendant trois jours  des sommets maladifs de 1000 euros. Merckle demande au Gouvernement Régional de l'État fédéral allemand Baden-Württemberg de profiter du Plan de Sauvetage. Les truands sont à l'œuvre.

La crise alimentaire de 2007/08 a permis de générer des profits si considérables pour les géants du commerce alimentaire, que tout soucis d'éthique ou de simple gouvernance globale de la planète a été balayé tout autant en dehors du G20. A ce sujet nous n'avons plus entendu le Président de la République française parler de sa "Lutte contre la Dictature des Marchés". Il est beau quand il parle, hein.

Des gouvernements de pays comme Haïti ou la Malaisie, qui ont restreint les exportations pour s'assurer que la population ait accès aux denrées alimentaires de première nécessité, seront désormais poursuivis par les pays avec lesquels ils ont signé des ALE/APE. Le G20 ne s'est pas engagé d'interdire qu'un pays qui a essayé de protéger l'approvisionnement alimentaire de sa population fasse l'objet de sanctions commerciales ou soit contraint de payer d'énormes amendes.

L'une des conséquences les plus connues des ALE/APE est la destruction de l'agriculture et des systèmes alimentaires locaux et des réseaux de distribution dans une intégration économique régionale, car ils ne peuvent pas concurrencer les importations alimentaires. L'incapacité à contrôler les exportations est juste l'envers de la politique économique de libre échange qui n'octroie que les avantages concurrentiels aux plus forts issus toujours de l'hémisphère riche.

Cela signifie qu'avec une agriculture locale en ruines, les gouvernements ne peuvent pas protéger leurs populations des conséquences de cette catastrophe agricole sur l'approvisionnement alimentaire. La crise alimentaire n'est pas un accident sur la route du capitalisme globalisé ou plus simplement de "l'économie de marché" mais une catastrophe que l'industrie alimentaire globalisée a créée.

Les ALE/APE sont un instrument clé de ce processus de la World Economy oublié par le G20 du 15 novembre 2008.

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