Mario Draghi rabaisse le taux directeur de la BCE à 0,25%, augmente l'argent facile, surgonfle le carry trade européen et la bulle échoïque boursière

fordson.jpgIl y a 6 ans, j'ai déjà disserté le 28 décembre 2008 sur ce point, et je m'étonne toujours de cet aspect pionnier (prédicateur?) de mon analyse. Les banques font de la rétention de crédit au détriment de l'économie réelle et, sur le modèle Ponzi, augmentent toujours massivement la création de produits financiers titrisés dérivés. La BCE, la Fed' ou toute autre banque centrale, les banques commerciales et d'investissement, contribuent toutes à gonfler et amplifier la bulle échoïque dont la masse de produits financiers titrisés est passée de 60.000 milliards à 70.000 milliards de 2008 à 2012. Ces produits sont totalement inutiles pour l'économie réelle. Pire, ils la tuent. La masse monétaire est devenue une arme de destruction massive.

Par exemple, la Fed' injecte 1020 milliards par an de Helikopter-Money issue de la planche à billets, ce qui équivaut à ce qui a été injecté de 1933 à 1940 pendant le New-Deal, mais avec toute forme de reprise et de croissance en moins au profit unique du gonflement de la bulle spéculative des produits financiers titrisés. Le 28 août 2009, j'ai apparemment été le seul - et je le suis toujours - à synthétiser l'idée que la 3ème crise des subprimes éclatera à partir de janvier 2014. J'avais appelé cette 3ème crise, la Crise des Sub-sub-Primes. Il s'agit de la bulle Obama construite avec la FHA - Federal Housing Administration et Ginnie Mae - Government National Mortgage Association, un autre institut hypothécaire comme Freddie Mac et Fannie Mae. Obama a fait un copié-collé avec son "Obama Mortgage Refinancing Program" (Crédit hypothécaire Obama) de l'outil financier qui a mené à la bulle des Subprimes lancée par Alan Greenspan, gouverneur de la Fed'. Les Obama Mortgage ne sont que des produits financiers titrisés sur des titrisations antérieures, des titrisations-square ou des titrisations-cube. Les produits financiers titrisés sont encore plus d'actualité, mais tout le monde a oublié ces mots. Produits financiers titrisés est une amnésie phénoménologique. Si vous cherchez sur Google produits financiers titrisés mon site est toujours Page N°1 sur 33.000 résultats. Nous sommes si habitués à surfer sous la crise depuis 2006/08 que nous ne sommes plus capables d'identifier les mots et les formes, les causes et les conséquences des crises que l'on ajoute sur la 1ère crise issue de la Déclaration de la Crise des Subprimes de 2008. Avec le Obama Mortgage, les instituts de crédits hypothécaires, la FHA et Ginnie Mae accordent aux débiteurs NINJA (no income no job no asset, sans revenus sans emploi et sans garanties bancaires) des crédits... pour construire des maisons individuelles ou pour refinancer leur dette immobilière antérieure, tout ceci pour éviter un climat insurrectionnel et une seconde guerre civile sur le sol américain. Les banques sont aussi des "débiteurs NINJA" en faillite.

L'Europe, incapable de déclarer son Indépendance face aux USA, préfère manifester sa présence dans cette guerre monétaire américaine. Les USA n'ont pas d'amis, et nous le savions avant Snowden et depuis l'abandon unilatéral par les américains à Bretton-Woods de l'étalon-or et par l'exportation américaine de sa pauvreté payée à crédit avec le $ comme unité de compte dans les échanges internationaux. L'Europe n'a pas la volonté de s'affranchir des USA et croit exister en étant en guerre monétaire contre les USA et en accélérant leur Race to the Bottom. L'Europe a aussi plus que doublé le volume des liquidités depuis 2008, l'année de la Déclaration de la Crise des Subprimes. Ce n'est pas un hasard si le Commissaire Européen Barroso ressort du chapeau les "négociations" de la Zone de Libre-Échange avec les USA. Il veut freiner par tous les moyens les vélléités européennes de régulation des flux financiers qui pourraient être revendiquées lors de la campagne pour les Élections Européennes du 25 mai 2014. En attendant, en Europe aussi, les banques commerciales exploitent toujours et encore plus pour leur compte propre les liquidités offertes par la Banque Centrale Européenne pour masquer sa lutte contre la dépréciation massive de leurs positions toxiques, pourries et irrécouvrables qui font d'elles des banques en faillite technique depuis juillet 2006. La BCE, indépendante mais gouvernée par les lobbies financiers, pratique le communisme sélectif monétaire dans cette Europe Providence Bancaire et la Lutte des Classes se fait sans nous et par-dessus nos têtes. Je pense que depuis le temps que vous me suivez sur mon site, vous n'êtes plus effarouché par mes formule! On peut le dire plus simplement: la masse monétaire a plus que doublé depuis 2008 alors que nous sommes en récession depuis cette année et que des plans d'austérité successifs sont appliqués et que des millions de travailleurs sont jetés dans le chômage dans ce Chemin vers la servitude appelé croissance. Ssi vous cliquez dans l'un de mes hyper-textes en rouge vous aurez mon explication de The Road of Serfdom.

Si vous cherchez sur Google bulle échoïque mon site est en A1, A2, A3, A4, A5, A6... A10, enfin toute la page N°1 sur 596 résultats. Bulle échoïque relève donc du tabou informatique et d'une absence phénoménologique, alors que la Crise de 29 nous avait pourtant apporté les bonnes explications. Mario Draghi, ancien de la Goldman Sachs, poursuit son lobbyisme financier et son œuvre de la "Destruction par les marchés" en abaissant à la surprise générale le 7 novembre 2013 le taux directeur de la BCE au record historique de 0,25%. La BCE a aussi annoncé que les banques peuvent venir chercher à volonté et sans limite les liquidités qu'elles désirent jusqu'en juillet 2015. Les banques ne sont donc même plus obligées d'échanger - comme pour les deux opérations de refinancement à plus long terme (LTRO : long term refinancing operation) appelées Bazooka et Grosse Bertha - ces liquidités contre des titres pourris déposés en garantie, ou même contre des titres tout autant pourris créés ad hoc pour cette occasion et qui n'ont jamais été mis sur les marchés. Ceci correspond à la financiarisation de la dette, dette des banques qui est relocalisée (cantonnée) dans les déficits budgétaires des États. Il y a totale confusion entre la comptabilité des États et celle des banques. La BCE conforte son rôle de Bad Bank, de Fonds de défaisance, et il n'y a même plus besoin de débattre sur les Euro-Bons puisqu'ils sont contournés par la BCE en violation de ses statuts.

Quand je relis mes articles d'il y a deux ans ou plus je m'étonne de ma clairvoyance et de la force de mon expression. A l'époque tout le monde parlait de reprise, de recovery. Je me demande d'où je tire mon esprit indépendant. Il n'était pourtant pas difficile de prévoir les deux décisions d'aujourd'hui de Mario Draghi de la BCE. Ces deux décisions de Mario Draghi de la BCE ne constituent pas une opération Bazooka ou une Grosse Bertha en réduction. Elles permettent d'amplifier le carry trade européen et rendent pour les banques en réalité le taux d'intérêt de l'argent négatif à -25% (moins 25%) sur un bilan annuel. Les banques empruntent gratuitement des fonds à la BCE et prêtent aux États ces mêmes fonds à de forts taux d'intérêt ou leur achètent leurs Bons du Trésor que les États doivent rembourser avec un fort taux d'intérêt, etc. Cette politique de l'argent facile avait été massivement mise en route et exploitée par Alan Greenspan et avait conduit à la Crise des Subprimes, à l'année-Lehman 2008 et à tout l'effondrement que nous vivons en accéléré et de manière intense depuis cette année 2008. Toutes ces manœuvres de la BCE sont des contre-feux destinés à masquer la réalité de l'effondrement financier et à reporter cet effondrement sur l'économie et les peuples selon le programme de la "Destruction par les marchés" décidé à la Conférence Bilderberg d'Athènes en 2009. Mario Draghi avait participé à la Conférence Bilderberg.

En attendant, cette bulle échoïque, qui est la plus longue depuis 1928, a par exemple restitué aux USA 11.000 milliards d'actifs aux 10% d'américains les plus riches. Une troisième opération Bazooka/Grosse Bertha aura de toute façon encore lieu. La BCE va de nouveau jeter par hélicoptère des centaines et des centaines de milliards d'euro en échange de positions pourries données par des banques... et bientôt par des entreprises. Cette année 2013 a connu un record historique de faillites d'entreprises depuis 2008, depuis 20 ans.

La "fronde fiscale" en France est soutenue par le FMI, l'OCDE, le Président de la Commission Européenne et les Agences de Notations qui attendent de la France la privatisation des services publics pour satisfaire aux marchés financiers. Cette privatisation libèrerait le budget de l’État qui pourrait encore plus soutenir directement ou indirectement le bail-out permanent des banques en faillite. skotter.jpgIl est intéressant de voir que l'hétéroclisme de la "fronde fiscale" supplante les "Indignés" de OWS - Occupy Wall Street qui se faisait entendre devant les banques. Cette "fronde fiscale" est noyautée par l'UMP, les patrons, l'extrême droite pour faire de l'agitation. A force de faire croire que ladite Crise, c'est coooooompliqué, on en arrive à un peuple sous-informé dans une infocratie qui le prend pour débile, et le peuple ne se lancera pas dans un débat politique et sociétal, mais dans une action. Notre gouvernement "laisse tout passer face à la haine" jour après jour. Face à la bulle des CDS, des CDO, des LBO et du shadow banking, le gouvernement laisse sombrer le peuple dans une culpabilisation puante, dans laquelle il ne se réalisera que dans une auto-destruction. Moi aussi j'ai très peur sur "le climat actuel" dans notre pays, mais je ne l'ai pas découvert hier le 11 novembre 2013. La seule solution est le débat politique et Occupy the WordS <<< Il faut s'emparer de toute cette terminologie et notre démocratie se verra grandie. Il n'y a rien de plus sain que de croire en les forces de la démocratie et le débat politique parlementaire. Dans cette "fronde fiscale" nous sentons bien que les décideurs économiques veulent contraindre les petites gens à s'éliminer mutuellement dans l'agitation sur le tarmac, ceci détournera les regards de la Destruction par les marchés pour délayer la faillite des banques et du système financier. Cette manière de jeter le peuple contre l’État amuserait Clausewitz, et avec un bonnet phrygien sur la tête, c'est encore plus drôle. Les victimes deviennent leurs marionnettes, et pendant ce temps elles ne pensent pas et son matables. Occupy the WordS. Au 3ème millénaire doit se passer de révolution. Elles ont donc toute raté? Non? Il faut cesser de reprendre la route avec des neurones rouillés. C'est quand qu'on se parle?

Pour éviter de donner naissance à de nouveaux monstres et de traverser des enfers,
le devoir de mémoire commence avec la mise en conscience de tous les jours.

Je reprends dans les trois § suivants ce que j'avais écrit le 17 avril 2011 >>> Ce qui est décrit comme la "reprise aux États-Unis", la "baisse du chômage aux États-Unis", la "croissance encore fragile" ne correspond d’une part qu'à la bulle échoïque et d’autre part qu'à un travail mental de sortie de crise imposé aux peuples. Les libertariens de ce Poker Menteur et Dénonceur ont d’énormes longueurs d’avance sur les peuples maintenus dans la léthargie de la non-information par les médias et les politiciens. Ces free-markets anti-government-intervention guys, Obama et Hollande et Moscovici et Valls en tête, appliquent méthodiquement la stratégie inspirée "Des principes de la guerre" de l’officier théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz en élaborant depuis octobre 2008 la construction de la voie de sortie de guerre pour la faire pencher du côté de leur Gestalt, de leur conception du monde hollocinétique et catallactique de leur just-in-my-time. Il faudra pourtant rallonger les cycles de vie économique en général et des produits en particulier et ramener tout à l’échelle de la Solidarité Locale, Régionale et Globale, ce qui demandera de dégager une part beaucoup plus importante de la marge opérationnelle pour couvrir les coûts de la convivialité.

L’appauvrissement des peuples, l’extinction de l’État-Providence, de l’État social pour combler les banques ne sont qu’une guerre civile librement consentie et subie par les peuples. L’Europe de Bruxelles/Francfort est tout autant active que Capitol Hill/la Fed’ dans ce Quantitative Easing en ayant encore créé en plus des sauvetages des banques le FESF – Fonds Européen de Solidarité Financière et le MES qui soutiennent directement les pays de la Zone-Euro qui sont en banqueroute d’État, mais sur lesquels les banques du nord de l'Europe détiennent les créances. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la Zone-Euro, ne cotise pas à ce "parapluie européen" mais Bruxelles saura organiser d’ici peu de temps une parade pour réaliser le sauvetage du Royaume-Uni quand il sera en banqueroute d’État pour la seconde fois depuis 1973. Les banques centrales qui rachètent les positions toxiques des banques et des États se sont donc mutées en système pyramidal Ponzi et dès lors on ne parle plus que de Quantitative Easing sans ne plus faire de nuance avec la Qualitative Easing – QE. A partir de ce moment là, la Quantitative Easing décrit depuis 2008 le cycle complet de recyclage et de blanchiment comptable et fiscal des actifs pourris des banques et des États par création monétaire des banques centrales qui permet l’achat des Bons du Trésor émis par les gouvernements qui avaient besoin de liquidités pour sauver les banques en banqueroute. La Fed’ rachètent par mois 100 milliards $ de Bons du Trésor. Ces Bons du Trésor étaient achetés par les banques avec du crédit à taux zéro obtenu auprès de la banque centrale. En anglais on parle du "central-bank-run free lunch program for Wall Street and speculators". Avec ces trappes à liquidités, les pays vont organiser une hyperinflation pour détruire massivement par les marchés les dettes publiques avec une inflation qui va devenir galopante. Les épargnes des ménages seront tout autant détruites, si bien que ce sont les peuples et les contribuables qui vont payer dettes et pertes des banques, de leurs actionnaires et des spéculateurs. S’il n’y avait pas la bulle échoïque boursière, les banques seraient déjà en banqueroute. J'ai appelé ce flux 'la transfiltration de richesses' il y a très longtemps déjà. Les décideurs font semblant d’agir contre une crise de liquidités et savent pertinemment qu’ils agissent avec leurs assouplissements quantitatifs contre une crise d’insolvabilité et pour faire pencher la providence d’État du côté des banques, des actionnaires et des spéculateurs. C'est la transfiltration publique. Dans la presse américaine on peut lire QEternity ou QE Cocaine à la place de QE. Les opérations de refinancement à plus long terme (LTRO : long term refinancing operation)  comme ces QE, Bazooka, Grosse Bertha, etc ne sont rien d’autre que de la monétisation de la dette que la Fed’ et la BCE ont lancée à partir de novembre 2008. Il y a eu QE1 et QE2 et il semble que sans un QE3 l’effondrement global des USA avec une dévaluation massive du $ soit imminente. La double décision de Mario Draghi de la BCE, d'abaisser à son plus bas historique le taux directeur à 0,25% et d'offrir aux banques des liquidités sans limites et sans dépôt de garantie, est tout autant destinée à proroger le day-of-reckoning. Ces dernières années, le rachat avec de la Helikopter Money par la Fed’ des Bons du Trésor américain a totalement financé la dette américaine. C’est comme si votre conjoint avait créé vos billets de banque "out of the thin air" pour payer votre crédit immobilier.

Comme ces banques tentent de se refaire une trésorerie sur les biens publics et par-dessus nos têtes, que nous rembourserons tous de toute manière et que nous remboursons déjà avec tous ces plans d'austérité et fiscaux, les entreprises ne disposent plus de moyens pour soutenir ou lancer des projets économiques à caractères écologiques ou sociaux. La BCE et les décideurs européens pensent lancer maintenant un troisième LTRO - long term refinancing opération du type Bazooka/Grosse Bertha en direction des banques, si elles s'engagent elles-mêmes à ouvrir des lignes de crédit privilégiées en direction des PME, de l'artisanat. Les entreprises pourront alors elles-aussi donner en garantie leurs créances douteuses et leurs positions toxiques pourries et irrécouvrables issues de leur management financier avec des LBO, CDS, RMBS, CDO, etc. En Islande le gouvernement rachète pour chaque islandais les dettes personnelles à hauteur maximum de 25.000 euros. Les banques financeront en partie ce rachat.

skotter_2.jpgLes USA organisent avec le reste de la planète une guerre monétaire en injectant des trillions de $ de fausse monnaie dans son économie et dans le monde et en émettant des trillions de Bons du Trésor pour essayer de faire payer leur dette par le reste de la planète (transfiltration des richesses). Il existe aussi de la part des marchés financiers, ce que j’ai constamment qualifié dès 2008 comme le Poker Menteur et Dénonceur contre l’Europe. L’objectif de ce poker menteur et dénonceur est de détourner l’attention des médias mondiaux de la réalité de la banqueroute d’État des USA et du fait que le $ est surévalué de plus de 30 fois. Le second objectif de ce poker menteur et dénonceur contre l’Europe et d’exciter les agences de notations et les marchés financiers, le FMI et l'OCDE contre les pays européens. Les agences de notations espèrent les faire couler avant les USA en leur interdisant l’accès aux marchés financiers internationaux en provoquant une surenchères des CDS émis sur leurs emprunts et en faisant augmenter la méfiance contre eux et donc le taux d’intérêt des Bons du Trésor à des niveaux impossibles à tenir (25% pour les Bons du Trésor grecs à 2 ans). La banqueroute d’État de l’Islande, de l’Irlande, de la Grèce et du Portugal en sont aussi le résultat. Si les USA s’effondreront après l’Europe, les USA et les amateurs du système capitaliste pourront affirmer que la faute de l’effondrement revient à l’Europe et non pas au modèle de ladite concurrence libre et non faussée des marchés financiers et de la circulation des capitaux libre, non contrôlée et non réglementée. Si les USA font banqueroute avant l’Europe, la guerre monétaire américaine va directement se déchainer contre les USA eux-mêmes.

Commentaires

1. Le 17. novembre 2013, par Thomas, le Cimbre,
Signez la Pétition "Scinder les banques" lancée collectivement avec Finance Watch
(ce ne sont pas des gauchistes, vous pouvez y aller).

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